Tout ce que je suis, ce que je vaux...

HJ:

Tout ce que je suis, ce que je vaux... 2084913611

12h-14h
Je te donne tout.

(on vient d'ici !)

Elle se dirige vers le bâtiment le plus proche, tout en vérifiant de temps à autre que Superman est toujours derrière elle. Non, elle ne perdra pas un deuxième petit frère. Et finalement, il va la suivre. Qu’il le veuille ou non. Jusqu’à ce qu’elle retrouve quelqu’un qu’il connait. Même si ça prend du temps. Quoi qu’il en soit, le plus important, pour le moment, c’est de trouver un endroit où dormir. Et de retrouver Novembre.

C’est sur ces vagues pensées qu’elle est interrompue par une voix. Une voix sortie de Nulle Part. Une voix qui la fait sursauter, et dont elle cherche une seconde l’origine, avant de réaliser avec effroi qu’elle est à l’intérieur de sa tête. Ça y est, je deviens folle, songe-t-elle. Mais la voix ne semble pas lui murmurer de douces folies. Plutôt des questions sensées. Veux-tu que je t’aide ? Que m’offres-tu en échange ? Elle frissonne. Incapable de dire si la voix lui veut du mal ou pas, incapable de déchiffrer ces sonorités métalliques.

Elle hésite. Oui. Oui, elle veut de l’aide, elle a tellement besoin d’aide. Elle veut redevenir humaine, elle veut retrouver Novembre, elle veut mettre Superman en sécurité, elle veut…elle veut juste que toutes les horreurs de cette ville s’arrêtent. Alors elle murmure de nouveau à voix basse, d’un ton comme tremblant, en réponse à la voix.

- Je… Ai…aidez-moi. S’il-vous-plait. Coa. Je vous donne… je vous donne tout ce que j’ai. Tout. Coa. Alors…s’il-vous plait…aidez-moi…Coaa.

N’est-ce pas étrange de parler ainsi à quelqu’un qu’on ne voit pas ? Quelqu’un ou…quelque chose.

12h-14h

Hécate s'éloigne lentement après avoir crié. Elle devait être vraiment en colère pour craquer comme ça... Elle a raison, papa serait pas fier de moi s'il m'avait vu... Je me redresse en tremblant légèrement, encore sous le choc, pour suivre la brune vers une destination incertaine. Je me fais tout petit, le plus discret possible, ne pas l'énerver d'avantage. Je l'entend murmurer, je m'approche doucement d'elle pour l'enlacer. << Grande sœur... Je suis désolé... Tu m'en veux...? >>. Je la regarde, mes yeux larmoyant. << Tu as besoin d'aide...? >> Je n'avais saisis que la fin de ses murmures, elle demandait de l'aide, mais à qui ? A part moi, je ne vois personne d'autre dans cette pièce.

Je remarque qu'elle a l'air fatigué, c'est sans doute pour ça qu'elle a craqué tout à l'heure... Je prend doucement la main de ma princesse grenouille en lui souriant légèrement. << Tu veux dormir grande sœur ? Je te promet que je ferais plus de bêtises... Je resterais à côtés de toi. >>

A chaque fois c'est la même chose. Ils sont d'abord étonnés par cette voix et ensuite ils implorent de l'aide. D'abord ils sont énervés contre elle puis ils ont besoin d'elle. Sa voix doucement s'infiltre dans la tête de la princesse grenouille.

"Tout ce que je veux ?"
Sa voix se tait quelques secondes laissant Hécate le temps de réfléchir sur ses paroles puis elle continue toujours d'une voix douce et calme.
"Tu veux savoir comment arrêter ta transformation ?"

12h-14h
Les termes du contrat

Hécte ferme doucement les yeux lorsqu’elle sent Superman qui la serre contre elle. Non. Non, elle ne lui en veut pas. Non, il n’a pas besoin de s’excuser. Oui, elle a besoin d’aide, tellement besoin d’aide… Et elle sait qu’il ne comprendra pas si elle lui parle de la voix dans sa tête. Alors elle se contente de passer doucement la main dans les cheveux du petit garçon, avec un pâle sourire sur les lèvres.

- Ça va aller, tu verras. Tout va bien, coa.

Mensonge. Mensonge éhonté. Rien ne va. Elle serre la menotte qui s’est glissé dans la sienne. Comme cette ville lui semble injuste, à laisser ainsi des enfants seuls et livrés à eux-mêmes. Personne ne voit donc que ce n’est pas bon ? << Tu veux dormir grande sœur ? Je te promet que je ferais plus de bêtises... Je resterais à côtés de toi. >> Si seulement. Si seulement elle pouvait dormir. Dormir et oublier, se donner le droit de tout laisser de côté pendant quelques minutes, quelques heures. Mais elle n’a pas ces précieuses heures. Et dans son esprit rôde une étrange vision, celle d’une femme se réveillant dans la peau d’une grenouille. Si seulement elle pouvait dormir…

"Tout ce que je veux ?" De nouveau la voix, qui la tire de sa torpeur, l’extirpe de force de ses pensées. Elle respire lentement, pour ne pas broyer la petite main qui serre sa palme. Tout ce qu’elle veut, oui, c’est bien ce qu’elle a dit. Dans le silence qui suit, elle prend conscience de tout ce que ça pourrait vouloir dire. De tout ce que ça veut dire. "Tu veux savoir comment arrêter ta transformation ?" Son souffle se bloque un instant, avant de reprendre. Arrêter la transformation ? N’est-ce pas exactement ce qu’elle désire ? Pourtant, il y a comme quelque chose qui cloche. Quelque chose qui…. « Arrêter. » Elle ferme les yeux, satisfaite d’avoir mis un mot sur ce qui la chiffonnait.

Alors elle se sent plus sûre d’elle. Plus prête à effectuer sa requête. Prête à…négocier ?

- Je ne veux pas l’arrêter. Pas simplement, coa. Je veux redevenir comme j’étais avant de tomber dans la piscine. Je veux redevenir humaine. Coa.

12h-14h

Je me sens bien, avec ma princesse grenouille auprès de moi... Je me surprend à fermer mes yeux en souriant, son étreinte est chaleureuse, j'ai l'impression d'avoir une maman... D'un coup, elle parle, mais à une personne que je ne voyais pas. Je regarde Hécate avec incompréhension. << Grande soeur ? Tu parles à Casper ? >>. Je regardais autour de moi, je voyais vraiment personne... à part à un fantôme, je vois pas à qui elle veut parler. J'écoute tout du moins ses paroles, elle veut redevenir humaine, elle ne veut plus être une princesse grenouille.

Je ressens ses paroles, je comprend à quel point elle veut redevenir humain, à quel point c'est important pour elle. Je regarde un point invisible dans la pièce, regardant un fantôme inexistant. << Je veux qu'elle redevienne humaine... Je veux pas qu'elle soit triste et malheureuse. >>. Elle va pas être d'accord, mais je veux qu'elle soit heureuse, c'est ma grande soeur, même si ce n'est pas de sang. Je veux l'aider, et j'accepterais n'importe quoi pour ça.

Elle n'est pas stupide la petite mais elle tombera tout de même dans le piège. Ce que le petit a dit l'aurait faite sourire si Elle avait eu un visage mais il n'est pas le temps pour ça. Non le temps est trop précieux et il s'écoule trop vite. Elle donne ses ordres.

"Détruis les Maraudeurs."
Elle n'ajoute rien de plus. Parler est trop long et difficile pour Elle et puis, c'est à la petite de choisir ce qu'elle lui fera rapidement savoir.

12h-14h
Vendu.

Elle joue avec une mèche de cheveux de Superman d’un geste tendre. Un geste qu’elle voudrait tendre, mais qui en réalité est plutôt nerveux. Oui, oui, elle parle à Casper, elle parle à cette voix dans sa tête, elle parle toute seule. Est-ce que par hasard, cette folie qu’elle redoute depuis quelques temps l’aurait rattrapée sans qu’elle y prenne garde ? Les yeux du petit garçon épient les moindres coins de la pièce d’un air suspicieux, comme si soudain il allait déceler quelqu’un, caché dans l’ombre des murs. Mais il n’y a qu’eux, ici. Et si elle ne se sentait pas aussi à vif, le voir chercher ainsi en vain serait presque amusant.

<< Je veux qu'elle redevienne humaine... Je veux pas qu'elle soit triste et malheureuse. >>. Cette fois, elle ne retient pas le sourire qui éclaire son visage. Bien pâle sourire, mais qui témoigne de cette étrange affection qu’elle ressent pour Superman. Affection de grande sœur, qu’elle a reportée sur le premier être qui la lui a demandée. Et qui lui semble rendue dans l’instant, avec une candeur enfantine. Ses doigts libèrent la mèche de cheveux pour aller glisser doucement sur la joue de Superman, comme un remerciement. Au moins, elle n’est pas toute seule. Et elle doit garder espoir. Elle doit retrouver les autres. Elle doit retrouver les Maraudeurs. Cette idée, entêtante, est comme un cierge qu’on aurait allumé dans les bas-fonds les plus sombres, une lueur à laquelle se raccrocher quand l’obscurité engloutit tout. Une lampe tempête qui brille dans un océan d’incertitudes.

Comme en écho à ses pensées la Voix de nouveau s’introduit dans sa tête, violant le peu d’intimité qu’il lui reste.

"Détruis les Maraudeurs."

Détruit. Les. Maraudeurs. Il y a comme un écho dans sa tête, les mots lui reviennent, amplifiés, déformés. Dénués de sens. Détruire les Maraudeurs ? Elle ne comprend pas ce que ça veut dire. Ou bien elle comprend bien, terriblement bien. Détruit. Les. Maraudeurs. Encore, encore, encore. Les syllabes dansent, se réalignent en une mélodie diabolique, se répètent à l’infini. Grinçants. Tranchants. Détruire. Détruire détruire détruire. Est-elle seulement capable de détruire quelque chose ? Oui, sans doute. Mais les Maraudeurs ?
Il y a comme un rouage bloqué dans son cerveau. Une pièce manquante, un bug qui refuse de la laisser envisager ce que veut dire la requête de la voix. Détruis les Maraudeurs. Elle lève ses mains à hauteur de son visage. Ses mains, palmées. Qui deviendront peut-être bien pire d’ici peu, si elle ne réagit pas. Un frisson caresse sa nuque, coule le long de son dos, lui donnant la chair de poule.

Finalement, c’est à voix basse qu’elle répond.

- Bien.

Non, pas bien du tout. Tais toi, conscience, je n'ai pas besoin de toi, vraiment pas.

- Précise ta requête. Tu veux que je nous sépare ? Ou que je…

Elle n’a pas pu dire « que je les tue ». Non, elle est incapable de prononcer ces mots. Mais elle se doute que la Voix lira dans sa tête.

- Et conduit moi au près d’eux. J’exaucerai ta demande. En échange, souviens toi de ta promesse.

Et elle sent dans ces mots comme un goût de souffre. Un pacte avec le diable, oui, voilà exactement ce qu’elle vient de signer. Un pacte qui la mènera quelque part, à un endroit qu’elle est incapable d’apercevoir. Ne plus penser qu’à redevenir humaine. Ne pas penser aux conséquences, ne pas les laisser effleurer sa conscience.

Pauvre égoïste. Pauvre inconsciente.

12h-14h

Je l'entend parler. Hécate parle, je sens mon coeur rater un battement quand je l'entend parler de séparation. Non, non je veux pas qu'on se quitte ! Je m'agrippe à elle, comme un aimant, je ne la lâcherais plus. << Je veux pas qu'on se sépare, tu peux pas me faire ça grande soeur ! >> Je la regarde, les yeux larmoyant typique d'un petit garçon qui n'aurait pas eu ce qu'il voulait. Je regarde autour de moi, cherchant toujours la personne qui parlait avec ma princesse grenouille.

<< Je sais pas qui tu es, ni où tu es, mais je t'aime pas ! Laisse ma grande soeur tranquille ! Je t'interdis de nous séparer, grognasse ! >> Au diable le vocabulaire et les bonnes manières ! J'emmerde cette méchante personne qui parle avec Hécate, que je ne peux ni voir ni entendre. J'enlace fort ma princesse grenouille, cachant mes yeux larmoyant. Qu'elle aille se faire foutre, cette maudite personne, à vouloir me séparer d'elle.

Elle aurait pu rire, satisfaite de voir la brune céder à sa demande. Les humains sont tellement attachés à leur apparence. Les humains sont si futiles et pourtant si amusant. Sa voix s’infiltre de nouveau dans sa tête et répète de nouveau.

"Détruis les Maraudeurs."

Et laissant Hécate dans le flou, Elle ricane intérieurement tandis qu’Elle fait disparaître Hécate.

12h-14h

Elle n'a pas le temps de parler, elle disparaît soudainement. Je la cherche du regard, inquiet, apeuré. Je veux pas rester seul... Elle n'aurait pas pu me laisser seul... Pas vrai ? Étouffant un sanglot, je commence à me diriger vers la sortie, ne trouvant aucune trace d'elle ici. << Grande sœur... où es-tu...? >>. J'ouvre la porte, sortant en territoire hostile, seul.

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