« L'art d'harceler les vieux pour des clopes » Opium
Messages : 54 Date d'inscription : 01/12/2012 Age : 27
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Sujet: Opium Dim 20 Jan - 13:19
les souvenirs ❥
souvenir 1
Splosh, splosh faisaient leurs pas. Elle le suivait prudemment dans l'obscurité, leurs mains serrées l'une dans l'autre. Pour ne pas se perdre. Et peut-être pour un peu plus... Il faisait tellement sombre. Et froid. Seule la faible lumière d'une minuscule lampe de poche qu'il tenait éclairait leur chemin. Quant à la chaleur.... et bien, il y avait celle de sa main. Uniquement. L'idée de rester ainsi loin de la lumière du jour ne lui plaisait pas. Absolument pas. Tout comme l'idée de patauger dans une eau dans laquelle pouvait se trouver tout et n'importe quoi. Mais elle devait apprendre encore un certain nombre de choses pour s'en sortir... et pour gagner plus. Et comme apprendre avec lui était loin d'être désagréable, elle n'avait pas ouvert la bouche depuis qu'ils étaient descendus, se contentant d'une grimace lorsque l'eau lui avait léché les pieds le première fois. Elle aurait le droit à une bonne douche, à son retour.
« Ça va ? On arrive bientôt. » Elle se retient de pousser une exclamation de soulagement. Enfin ils touchent au but ! « Hum...ça va ouai. Comment tu peux te repérer là-dedans ?! » Elle se demande si elle sera capable de retrouver le chemin la prochaine fois qu'elle devrai venir. Il se retourne vers elle et la lampe de poche éclaire un instant son visage, qui s'anime dans un rapide clin d’œil, avant de redevenir grave. « Tu va voir, on s'y fait. Au retour, je te donnerai des trucs. » Il se tourne de nouveau dos à elle, et la marche reprend, silencieuse.
Après quelques minutes, enfin, il s'arrête, se penche un peu sur l'eau, comme pour vérifier quelque chose, avant de se relever et de lui lancer un regard. « Voilà, on y est. C'est là, tu vois ? » Elle acquiesce. Oui, elle voit, ce petit piquet qui semble sortir de l'eau et narguer son flux sale et malodorant. « A toi l'honneur » ajoute-il. Elle le fixe, puis, comprenant que c'est un apprentissage de plus, s'approche un peu et plonge sa main dans l'eau, tâtonnant au hasard, frissonnant à l'idée de toucher quelque chose d'imprévu. Jusqu'à saisir un petit paquet enveloppé d'une matière imperméable, accroché au piquet par une fine corde. « Trouvé ». Elle coupe la cordelette et se redresse, le précieux objet dans la main, un sourire accroché aux lèvres. Croise son regard, et ne sais pas trop quoi y lire. « Tu sais quoi en faire » murmure-t-il. « Filons d'ici ».
souvenir 2
Elle cale. Surprise, elle essaye de redémarrer le contact et commence à s’énerver contre sa voiture. Ce n’est pas le moment. Ce n’est vraiment pas le moment. Mais rien à faire, le moteur crachote puis se tait tout à fait. Les larmes lui en monteraient presque aux yeux et elle pleurerait de rage. Elle est sur une route déserte. La nuit menace de tomber d’un instant à l’autre. Son téléphone est complètement déchargé et sa voiture est en panne. Elle lève les yeux au ciel et lutte pour ne pas laisser rouler ses larmes. Pourquoi elle ? Sa main s’agrippe sur son cellulaire désespérément éteint. Puis elle ouvre la portière et soulève le capot de sa voiture.
Elle avait l’air ridicule, avec sa robe habillée, ses talons trop hauts et son sac à paillettes, en train de trifouiller au hasard en priant pour un miracle. Le miracle arriva. Mais ce n’était pas vraiment celui auquel elle s’attendait. Une moto. Elle commença par lever la tête et faire de grands signes comme pour enjoindre le conducteur à s’arrêter. Mais dès qu’il arriva à sa hauteur, elle ravisa son mouvement et son visage se ferma. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Lui ?
« Besoin d’aide ? » Il venait de retirer son casque et lui lançait un sourire enjôleur. Elle s’attarda un instant sur ses grands yeux de myositis et souffla d’un ton pincé. « J’peux me débrouiller toute seule. » Le sourire du grand dadais en face d’elle s’accentua. « T’es sûre ? T’as pas l’air d’y connaître grand chose. Et puis ça salirait ta robe. » Bonne remarque. Elle leva à nouveau les yeux au ciel et le laissa faire, les bras croisés, épiant son travail avec suspicion. Le silence devenant pesant, il ajouta. « Qu’est-ce que tu fais là à une heure pareille au fait ? » « Je croyais t’avoir dit que je ne voulais plus te parler. » le coupa-t-elle. « Tu es sûre ? » Il plongea ses yeux dans les siens et approcha un peu. Elle recula, instinctivement. C’était fini tout ça. « Je ne veux plus rien avoir à faire avec ça. »
Sa vie avait changé. Elle avait fait des erreurs, bien sûr. Mais elle pouvait, elle devait les oublier.
« J'ai dû trop boire hier soir... » Réfléchis. Qu'est-ce que tu faisais, hier soir ? C'est pas bien compliqué, allez, c'est pas ta première cuite. Quoique. Est-ce que c'était ta première cuite ? Et est-ce que ce sont vraiment les effets d'une gueule de bois ? Ferme les yeux, reprends par la base. Tu ne te souviens plus de rien. C'est plongé dans une brume épaisse, et toi tu te démènes pour y voir quelque chose, dissiper ce brouillard aveuglant. Tu ne sais même plus où tu étais, avec qui, encore moins à quoi tu étais occupée. Bon. Reprends depuis le début. Tu t'appelles...
Prends les choses en main. Allez, fais quelque chose. Tu as décidé de le protéger, maintenant il faut assumer. Avec cette arme que tu avais dans ton sac, tu peux bien les effrayer, ces saletés de ronces rampantes. Et l'autre gamin fasciné par cette soi-disant prouesse de la nature et encore sous le choc de la boule lumineuse, ne l'écoute pas : c'est à toi de mener la barque. Raffermis ta prise, tire, fais-les fuir. Bang, bang ! Deux coups, mais elles redoublent d'agressivité. Plouf ! Pas le temps de réfléchir, ce con est tombé dans le fleuve déchaîné.
T'as rien trouvé de mieux à faire, hein ? T'as failli crever en voulant le sauver de la noyade, et maintenant tu penses lui avoir sauvé la vie. Et tu te retrouves dans cette espèce d'immense souterrain poisseux et obscur, de l'eau jusqu'aux mollets. Pieds nus bien sûr, sinon ce ne serait pas drôle, et tu n'aurais pas pu te planter un bout de verre dans le talon. Vous avez pas l'air fins, tous les deux, à vous aider mutuellement tant bien que mal dans vos mésaventures. Et vas-y qu'il se fout le pied dans un casier à bouteilles. Et voilà qu'arrive ton premier souvenir : le gamin l'a touché en même temps que toi mais d'après lui, il n'a rien vu...
Tu commences à en avoir marre, de marcher dans l'eau. Lorsque tu arrives au premier étage, tu grelottes et tu dégoulines. H2O a un autre souvenir, et toi tu t'agites sur une porte. Elle luit, s'ouvre d'elle-même ; tu aperçois une table, une pièce ronde, et... Tu t'effondres.
Il lui faut une cigarette. Tout de suite. Tout son corps réclame ce à quoi elle est habituée. Elle est particulièrement irascible en ce moment et son humeur risque de rester morose tant qu'elle n'aura pas mis la main sur ce qu'elle recherche.
Citation :
C'est l'heure du petit déjeuner
Elle a faim. Très faim. Et soif aussi. Et elle commence à sérieusement se mettre en quête de nourriture. Votre personnage rêve d'un petit déjeuner consistant. Maintenant.