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Enfin un endroit sans danger ! Ou pas...

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L'art de perdre du temps à contourner un lac
Xéna
« L'art de perdre du temps à contourner un lac »

Xéna

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MessageSujet: Enfin un endroit sans danger ! Ou pas...    Enfin un endroit sans danger ! Ou pas...  Icon_minitimeLun 1 Avr - 14:26

Enfin un endroit sans danger ! Ou pas...  2794341666 8h-10h



Août n’a pas tort ; Joke risque de se blesser encore davantage à taper comme ça sur cette porte avec ses béquilles. Là où il n’a pas tout à fait raison c’est lorsqu’il la traite de crevette. Bon ok, elle n’est pas spécialement grande mais elle sait se servir de son fouet, cela, c’est un fait. Le roux s’arrête à la porte de la pharmacie, nous demandant de le suivre. Lui, c’est sûr, il a un sacré problème avec le fait de rester dans cette ville. Je hausse les épaules en jetant un dernier coup d’œil à la porte. Quelqu’un de plus déterminé que moi aurait sûrement eu une autre réaction, comme aller défoncer le fragile panneau de bois d’un coup d’épaules mais je ne suis pas déterminée. Seulement lorsque j’ai une chance de gagner ou d’être utile. Dans le cas présent, mon esprit me dicte que ce serait un mauvais calcul que de rester plus longtemps dans cette pharmacie. Je passe devant Août et quitte l’endroit.
Le reste du supermarché est à l’égal de tout le reste, abandonné et sans le moindre intérêt. A force de rester plongée dans pensées, toutes centrées sur mon incompréhension à saisir les raisons de ma présence ici ainsi que cette foutue amnésie qui n’est absolument pas la bienvenue, je remarque à peine que nous sommes sortis du centre commercial et que, après avoir marché quelque temps, nous arrivons à un campus, ou plus précisément dans un parc près d’un campus. Bravo ma petite Xéna, l’unique chose que tu avais à faire, au minimum, était de retenir le chemin et voilà que tu as rêvassé en marchant, sans même faire attention à où te menaient tes pas. Simple question d’habitude, j’imagine… L’être humain n’a pas besoin de garder son attention fixée sur ses poumons pour continuer à respirer. Même en ayant l’esprit ailleurs, je suis quasi-certaine de pouvoir retrouver le chemin, si tant est que cela soit utile. J’ai fait un tour complet sur moi-même, observant les quelques bancs au bois pourri et à la végétation sauvage. Cet endroit aurait de toute évidence besoin du passage d’une tondeuse pour devenir moins laid. Pas de danger en vue, du moins pour l’instant. Il n’empêche, le fait d’être enfin à l’air libre fait un bien fou. Je me tourne vers Août et Joke :

-Bon, c’est bien beau tout ça mais maintenant on fait quoi ? Nous n’allons pas tourner en rond ni rester là indéfiniment…

Merci de laisser mes responsabilités se reposer, siouplaîtmerci, vous emmener jusqu’ici – dans un état proche du détachement spirituel total, traduction : en mode OFF, certes – m’a déjà suffisamment coûté. Il serait si simple d’être seule ; deux fois moins de tracas, sans personne à essayer de protéger, sans avoir peur de rien perdre que sa propre vie. Sauf que je ne peux décidément pas fuir les autres toute ma vie. Tant que je n’aurais pas trouvé une raison claire à cette étrange réticence que j’éprouve lorsque je suis avec mes deux compagnons, je ne pourrais pas les lâcher. Pour deux raisons. La première est que cela reviendrait à dire que j’ai peur de chimères inexistantes et contenues uniquement dans mes souvenirs perdus ; hors de question que je cède à une peur qui n’a pas lieu d’être maintenant. La deuxième est que ce roux taciturne et cette petite pile sur pattes et bien finalement, je les aime bien. Dans la mesure où le premier ne m’énerve pas assez pour que j’aille lui coller mon poing dans la figure et où la deuxième arrive presque à me faire rire. Peut-être que cette amnésie à son utilité, au final…



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Crevette hyperactive et lunatique
Olga
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MessageSujet: Re: Enfin un endroit sans danger ! Ou pas...    Enfin un endroit sans danger ! Ou pas...  Icon_minitimeLun 1 Avr - 22:51

Tranche horaire Enfin un endroit sans danger ! Ou pas...  2794341666 08 - 10h


" ... Allez, vient là crevette. "

Que... Quoi ??! Qui tu viens de traiter de crevette là ?! Nan mais j'ai dû mal entendre... La main d'Août qui vient lui ébouriffer les cheveux lui fait fermer la bouche qu'elle avait ouverte pour répliquer vertement. C'est la première fois qu'elle le voit sourire...

Mais déjà il parle de partir et elle soupire. Soupire à nouveau quand elle voit Xéna passer devant sans un mot. Ouais donc je la boucle et je suis ou je reste là toute seule c'est ça ? Elle se sent con quand elle les suit, s'appuyant sur ses béquilles pour ménager sa cheville. Parce qu'elle n'a pas envie de partir. Non en fait... Ben en fait je crois que...

Xéna s'arrête au beau milieu d'un parc où règnent les herbes hautes. Joke n'a pas vu passer le trajet, perdue dans ses pensées. Des pensées faibles qu'elle essaye de reléguer dans un coin de sa tête. Si ça se trouve y a un tigre caché derrière ce buisson là bas, qui nous regarde avec ses yeux de braise... Ça serait géant !

" Bon, c’est bien beau tout ça mais maintenant on fait quoi ? Nous n’allons pas tourner en rond ni rester là indéfiniment… "

Encore... Pfff j'vais me tirer moi, j'en ai marre franchement. Pourquoi j'ai cru qu'ils seraient différents ? Toute façon j'ai b'soin de personne, et j'dois être trop bizarre pour trouver quelqu'un qui pige mon fonctionnement. Ses yeux croisent ceux de la pirate et elle se sent fascinée par le bleu de son regard. Ses prunelles s'égarent sur la chevelure rousse du chevalier et elle repense à sa voix si calme, apaisante malgré sa froideur... Joke, t'es qu'une idiote tu le sais ça ?

Elle vient se planter devant Août, son regard ancré dans le sien :

" Elle doit faire quoi la crevette pour te prouver qu'elle tiendra la distance ? Elle doit faire quoi pour que tu la gardes avec toi ? "

Arrête stupide, tu vas te faire jeter.... Elle se tourne vers Xéna, l'interroge de ses prunelles qui doivent rougeoyer au soleil :

" Pourquoi vous voulez partir à tout prix ? J'me souviens de rien mais... J'suis bien avec vous merde ! Si vous vous tirez, on s'ra plus jamais ensemble... J'sais que j'suis strange mais... Oh faites chier cassez vous si ça vous chante... "

Elle s'éloigne en murmurant *stupide, stupide, j'suis con...*. Elle se pose sur un banc miteux, leur tournant le dos, triturant nerveusement son fouet pour passer ses nerfs.

Spoiler:


Dernière édition par Joke le Jeu 20 Juin - 17:48, édité 1 fois

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MessageSujet: Re: Enfin un endroit sans danger ! Ou pas...    Enfin un endroit sans danger ! Ou pas...  Icon_minitimeMar 2 Avr - 21:36

Mon regard braise se posa sur la rouquine, qui semble avoir définitivement pété son câble. Alors qu'elle était en train de s'éloigner, je repassais ses paroles en tête pour comprendre le pourquoi du comment. Elle veut pas partir de cette ville car elle veut rester avec nous ? Pff, s'il n'y a que ça, on restera ensemble en sortant. Je m'approche d'elle avant d'attraper doucement son menton pour relever doucement son visage, la forçant à me regarder. Je commençais donc à lui parler d'une voix calme et posée.

- Ecoute moi... Tu n'as rien de spécial à faire si tu veux rester avec moi, juste, me fait pas chier c'est tout. Ensuite, pour te répondre, pourquoi on veux partir à tout prix ? On voit que tu n'es pas ici depuis longtemps... Donc tu n'es pas encore au courant des nombreux dangers dans cette ville... Premièrement, à la mairie, un de mes compagnons de route à failli y rester car une sorte de... D'ombre a tenté de l'étrangler avec les décorations de la pièce...

Je marquais une légère pause avant de reprendre.

- Ensuite, deuxièmement, dans le métro, un loup immense m'a mordu l'épaule et m'a traîné sur plusieurs mètres avant qu'une personne vienne m'aider, sinon j'y serais surement rester. Puis, pour finir, tu l'as vu toi même, le rat du parking. De plus, le métro nous a parlé d'un manoir qui avait été partiellement détruit. Si c'est une de ces nouvelles bestioles, on ferait mieux de pas s'éterniser.

J'ébouriffais ses cheveux roux en soupirant. J'ajoutais en l'aidant à se redresser :

- On restera ensemble, même en dehors de cette ville, si c'est ça qui te fait peur. Et ici, c'est pas la peine de faire la fière, il vaut mieux s'entraider, ça te va, crevette ?

Un léger sourire amusé se dessinait sur mes lèvres, définitivement, ce surnom lui allait à merveille.

L'art de perdre du temps à contourner un lac
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MessageSujet: Re: Enfin un endroit sans danger ! Ou pas...    Enfin un endroit sans danger ! Ou pas...  Icon_minitimeVen 5 Avr - 18:36

Joke a un problème avec Août, c’est une évidence… et elle n’aime pas non plus que le roux la traite comme si elle était une gamine. Je ne dis pas que j’aimerai qu’on me traite de crevette – le premier qui essaie risque fort de se retrouver au sol en se tordant de douleur et stérile qui plus est – mais réagir ainsi, à découvert alors que nous ne savons toujours pas si l’endroit est sûr, c’est une mauvaise idée.

" Elle doit faire quoi la crevette pour te prouver qu'elle tiendra la distance ? Elle doit faire quoi pour que tu la gardes avec toi ? "

Il y a eu un bruit louche là, non ? Je serre les poings et décrispe les doigts aussi vite en remarquant que, à cran, je m’imagine des choses. Il faudrait que j’arrête avec ma paranoïa compulsive, il n’y a rien ici, pas même un oiseau. Remarquez, l’absence de vie peut aussi signifier un dan…

" Pourquoi vous voulez partir à tout prix ? J'me souviens de rien mais... J'suis bien avec vous merde ! Si vous vous tirez, on s'ra plus jamais ensemble... J'sais que j'suis strange mais... Oh faites chier cassez vous si ça vous chante... "

Joke s’est tournée vers moi pour prononcer ce quasi aveu, ses prunelles presque rouges du fait de la réverbération du soleil. Sa réplique est assez rassurante, d’un certain côté. Cela veut dire que nous ne sommes pas tout à fait perdus et qu’au moins elle me fait confiance. Non pas que j’ai l’impression d’avoir droit à cette confiance, pas plus que je ne suis sûre qu’Août accepte la déclaration de la jeune femme au fouet. J’hausse les épaules, incapable de lui répondre d’une façon plus constructive qu’un simple :

-On reste ensemble, c’est mieux.

Même si, au fond, j’aimerai en dire plus, tout en le niant vraiment, vraiment énormément. Cette chose étrange qui me dicte que pour moi, s’attacher aux gens est une mauvaise idée est toujours présente et j’ose à peine imaginer ce que cache mon passé pour que je sois devenue ainsi en profondeur. Mais peu importe, ces souvenirs je les retrouverai, avec ou sans mes deux compagnons. Joke est allée entretemps s’asseoir sur un banc rongé par les parasites, nous tournant le dos. Elle ne va pas se mettre à pleurer, quand même ? Heureusement que mister Août semble plus habitué à rassurer les gens que moi. Il s’approche de Joke, lui explique entre autre qu’elle peut rester tant qu’elle ne le cherche pas – une raison louable – et énumère des horreurs à en faire pâlir un mort, tout droit sorties de mythologie inconnue à mon répertoire. Charybde et Scylla, passe encore, mais les ombres meurtrières, le loup et le rat mutant, non merci. Quelle différence, me direz-vous ? A la différence de noms pour désigner écueils et tourbillon, ce qu’il se passe ici est réel. J’interviens dès que le roux se tait, sur un dernier "ma crevette" taquin :

-C’est bon, vous avez fini de régler vos comptes ? On peut repartir ou bien vous en avez encore pour longtemps ? Non parce que ce n’est pas le tout mais les loups ça court vite et les ombres il y en a partout autour de nous. D’ailleurs attention, celles à vos pieds pourraient décider de se détacher de vous pour vous tuer…

Craignant que mon ironie finisse par sérieusement empirer les choses, j’ajoute avec un demi-sourire :

-Pour ce qui est de rester ensemble, ce n’est même pas la peine de se poser la question. En groupe, nos chances de survie sont multipliées…


Et voilà, advienne que pourra, en espérant que mes piètres tentatives pour imposer ma visions des choses ne fasse pas qu'envenimer la situation. Avancer les choses, au mieux. Finir en bain de sang, au pire du pire. Mais aucun de nous n'est un tueur, pas vrai ? Comment se rassurer inutilement en regardant ses propres mains avec un air songeur. Le passé peut cacher n'importe quoi...

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MessageSujet: Re: Enfin un endroit sans danger ! Ou pas...    Enfin un endroit sans danger ! Ou pas...  Icon_minitimeVen 5 Avr - 20:27

"On reste ensemble, c’est mieux."

Elle l'entend de loin et franchement, elle s'en tamponne l'oreille avec une babouche. Pour Xéna, rester ensemble c'est juste une question de bon sens, pas d'envie et encore moins de sentiments. Les sentiments c'est de la merde. Une vraie perte de temps.

Faut que j'me casse. Maintenant. Sauf qu'Août n'a pas l'air décidé à la laisser vu qu'il vient se poser près d'elle, la prenant par le menton pour qu'elle le regarde. Tu crois que j'vais craquer parce que tu viens me parler de ta voix tranquille ? Rêve pas...

En plus tu dis de la merde mec. J'me demande si tu t'en rends compte ou si c'est inconscient mais franchement c'est grave. Elle le croit quand il lui parle de l'ombre, du loup, tout ça... A vrai dire ça ne l'étonne même pas. Pas plus qu'un métro qui parle ou qu'un rat géant. Mais il croit vraiment que...

" On restera ensemble, même en dehors de cette ville, si c'est ça qui te fait peur. Et ici, c'est pas la peine de faire la fière, il vaut mieux s'entraider, ça te va, crevette ? "

Et menteur en plus de ça ! Putain mec te fout pas de moi tu crois vraiment à ce que tu dis là ? Soit t'es con soit t'es manipulateur je sais pas ce que je préfère... Tu crois qu'un sourire et une main dans les cheveux vont cacher tes conneries ?

" C’est bon, vous avez fini de régler vos comptes ? On peut repartir ou bien vous en avez encore pour longtemps ? Non parce que ce n’est pas le tout mais les loups ça court vite et les ombres il y en a partout autour de nous. D’ailleurs attention, celles à vos pieds pourraient décider de se détacher de vous pour vous tuer… "

Non mais on va bientôt avoir fini t'inquiète... Et si je t'avais pas vu combattre un rat géant je dirais que tu as la pétoche ma belle. Xéna en rajoute une couche sur l'importance de rester grouper. Ouais ou pas. Joke est déçue, elle devrait se tirer mais ne résiste pas à la tentation de dire leurs 4 vérités au rouquin et à la pirate :

"Quel ramassis de conneries... Tu y crois à c'que tu racontes Août ? Tu crois vraiment que si t'es arrivé ici, amnésique, dans une ville vivante et peuplée de monstres, tu vas pouvoir en sortir en claquant des doigts ? "

Elle prend une seconde pour respirer, pour ne pas se laisser gagner par la colère....

" On sortira pas d'ici si ce que tu m'as raconté est vrai. Alors autant profiter du temps qui nous reste, vivre chaque instant à fond, savourer les secondes qui défilent et se construire une nouvelle vie au lieu de courir après l'espoir de s'en tirer... "

La colère monte mais elle la contient toujours.

" Et surtout, SURTOUT, me ment pas ! Parce que la seule infime chance qu'on a de s'en tirer, c'est de se souvenir de notre vie d'avant - même si je sais pas si c'est possible. Et si ça arrivait, tu voudrais à tout prix t'y installer confortablement et oublier ce qui s'est passé ici. Tout ce qui s'est passé. Y compris Xéna et moi. Alors mitonne pas, on restera jamais ensemble tu voudras juste nous sortir de ta vie ! "

Son ton est monté sur la fin et elle s'est levée en attrapant ses béquilles. Elle ne supporte pas le mensonge...

" Je pense pas pouvoir jouer le rôle de la poupée pas chiante, non à vrai dire j'en suis sûre. Je suis une chieuse. Donc je vais prendre mes clics et mes clacs et vous laisser parler évasion et monstres tranquille... "

Elle aurait aimé le leur crier à la gueule, mais sa voix n'est plus qu'un souffle tandis qu'elle s'éloigne vers les amphithéâtres qu'elle aperçoit au loin. Aussi vite que ses béquilles le lui permettent. Pas assez vite Joke, pas assez vite...

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MessageSujet: Re: Enfin un endroit sans danger ! Ou pas...    Enfin un endroit sans danger ! Ou pas...  Icon_minitimeDim 7 Avr - 8:26

Je regarde Joke, elle a vraisemblablement craqué là... Je reste impassible en l'écoutant cracher toute sa colère envers moi. Alors comme ça, je serais un menteur ? Première nouvelle, bien, j'en apprend plus sur moi comme ça. En plus d'être un putain de meurtrier, je suis un menteur, franchement j'aurais pas pu rêver mieux en vie. Elle fini par partir, au ralentis avec ses béquilles. Je fronce mes sourcils avant de me précipiter vers elle. J'attrape son poignet sans aucune douceur avant de lui parler cash à mon tour.

- Ecoute moi bien, si tu crois vraiment que je veux retourner à ma vie d'avant, tu te fou le doigt dans l'oeil okay ? J'ai pas envie de retourner dans cette vie de merde, je préfère comme tu dis me "construire une nouvelle vie". Tu sais ce que j'étais avant hein ?! J'étais un putain de tueur, dans mon dernier souvenir j'ai buté un mec de sang froid.

Je relâche son poignet en plongeant mon regard grisâtre dans ses yeux rouges ardents.

- Maintenant, tu vas te calmer d'accord ? Il est hors de question que je te laisse partir comme ça, toute seule. Hors de question d'avoir une autre mort sur la conscience. On reste ensemble, je te laisserais pas partir comme ça. Xéna l'a dit, si on reste en groupe, on aura déjà plus de chance de survivre. Surtout, tu es blessée, tu es vulnérable si une de ces bestioles t'attaque ! Et puis, même si t'es une chieuse, je t'aime bien d'accord ? Et ça me ferait chier de perdre quelqu'un à qui je tiens. Ça te va ? Donc maintenant tu vas rester avec nous et nous suivre sans rechigner, je te laisse pas le choix de toute façon. C'est soit tu nous suis toi même et je te laisse marcher, soit tu décides de vouloir t'échapper encore, au quel cas je me verrais dans l'obligation de te porter. Capiche ?

Je soupire, ça fait du bien quand même, de dire clairement ce qu'on pense. Je regarde Xéna avant de reporter mon attention sur la rousse, attendant de voir sa réaction.

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MessageSujet: Re: Enfin un endroit sans danger ! Ou pas...    Enfin un endroit sans danger ! Ou pas...  Icon_minitimeLun 8 Avr - 9:37

Ces deux-là commencent sérieusement à me taper sur le système. Entre Août qui essaie tant bien que mal de rattraper le coup avec des excuses bidons et Joke qui lui dit ses quatre vérités, j’ai l’impression d’être prise entre deux feux. Avec l’incapacité totale de m’immiscer dans la dispute pour la calmer parce je sais pertinemment que si j’interviens, cela ne fera qu’envenimer les choses. J’ai beau repasser dans ma têtes toutes les manières possibles et imaginables d’arrêter ce règlement de comptes avant qu’il ne tourne au vinaigre, aucune ne me semble envisageable. La faute à une imagination trop débordante. Je reprend le fil de la conversation là où je l’avais laissée, au moment où Joke avait commencé à agresser le roux :

" Je pense pas pouvoir jouer le rôle de la poupée pas chiante, non à vrai dire j'en suis sûre. Je suis une chieuse. Donc je vais prendre mes clics et mes clacs et vous laisser parler évasion et monstres tranquille... "

Cette fille ne se rend même plus compte des inepties qu’elle lui crache à la figure. Elle compte vraiment partir toute seule ? Finalement, elle aura réussi à m’énerver. Je sors de mon mode deux de tension, adopté depuis bien trop longtemps. Le calme, ça va un moment lorsque je suis seule, mais avec une gamine qui balance des conneries comme ça sans réfléchir alors que nous sommes dans un endroit mortel et tous amnésiques de surcroît, je ne peux pas rester les bras croisé. Je lui lance avant qu’elle ne tourne les talons en clopinant :

-Tu comptes faire quoi si tu croises une autre bestiole comme ce rat ?! Lui balancer tes béquilles dans la gueule et t’enfuir en courant ?! Ah mais oui, c’est vrai, j’oubliais, tu ne PEUX pas courir.

Ca fait du bien d’être acerbe de temps en temps, surtout face à une personne qui a perdu tout sens des réalités. Rester ensemble pour profiter de la vie, c’est bien beau, mais à quoi cela servirait-il si on se fait bouffer ? A rien. Au final, la solitude est un état des choses tellement tranquille que j’ai dû oublier ce que signifie vivre pleinement. Je n’irais pas jusqu’à dire que j’aime être dans cette ville – il faudrait sacrément être maso pour ça – mais, même sans souvenirs de ma vie passée, je m’y sens vivante. Je dois être légèrement frappée du ciboulot pour penser à de telles choses maintenant.
Août rattrape Joke et la tire vers lui sans ménagement, prenant aussi le parti de m’agacer en lui balançant cash ce qu’il pense. Très sérieusement, c’est vraiment le moment de se lancer des fions comme ça ? Sa dernière phrase me fait sursauter en même temps que me mordre les lèvres. Dernier souvenir ? Tuer un homme ? Qu’est-ce qui pourrait pousser quelqu’un à une telle extrémité ? L’appât du gain, la vengeance, la colère. Les raisons son multiples… Oter la vie n’est un acte répréhensible que si cette raison est inexistante. Dans ce cas, le tueur est un monstre etnon plus un humain avec des sentiments contradictoires. Je chancèle un instant tandis qu’Août poursuit sa tirade moralisatrice. D’où me viennent de telles pensées ? Pourquoi, étrangement, ne ressens-je même pas l’ombre d’un malaise ? J’enfonce mes poings serrés au fond de mes poches et fait, toute colère disparue, avec une sorte de lassitude dans la voix :

-Cessons de nous chamailler pour des broutilles, c’est n’importe quoi, admettez-le… Joke, si tu ne peux pas encadrer ce mec, tu ne lui causes plus et puis basta. Il faut vraiment qu’on parte d’ici, cet endroit… ne m’inspire pas confiance.

Ce silence commence vraiment à être oppressant. Cette fois-ci, ma décision n’est pas longue à s’imposer et je dépasse les deux belligérants, spectatrice involontaire de leur vendetta inutile en direction du campus. Au moins, là-bas, nous serons à l’intérieur. Libre à eux de partir aller se fritter dans la direction opposée mais moi j’en ai définitivement marre de ne pas avoir voix au chapitre. Que des gamins sans cervelle, franchement… Comme si j’avais besoin de ça maintenant. Voilà ce qu’il se passe lorsque tu restes trop longtemps avec des gens.


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