Mais qu'est-ce que c'est que cet endroit ?

06h-08h

Humide. Ce fut la première sensation qui s'empara de lui lorsqu'il ouvrit les yeux. Un oeil. Puis un autre. Tout ça pour recevoir une goutte d'eau en pleine pupille. Surpris, il se redressa rapidement pour s'installer plus confortablement, en position assise, tout en essayant de chasser ce picotement désagréable que le liquide venait de provoquer. Son dos le tirait, mais cela n'avait rien d'extraordinaire. Après tout, il ignorait combien de temps cela faisait qu'il se trouvait allongé dans cette baignoire. Haussant les épaules comme pour chasser cette interrogation, il décida que la première chose à faire, c'était de sortir de ce bassin. Heureusement qu'il était vide ! Il n'aurait manqué plus que ça, tiens. Se réveiller dans un endroit inconnu, en train de flotter, ne le tentait pas plus que ça. Avec un long soupir, il enjamba le rebord de la baignoire et se dressa de toute sa hauteur sur le carrelage craquelé. Jetant un coup d'oeil curieux autour de lui, il put se faire une idée générale des propriétés de cette pièce.

C'était une petite salle de bain, avec une baignoire qui fuyait, un lavabo au robinet arraché de son emplacement - il trainait à présent dans l'évier vide -, ainsi qu'un vieux bidet. Les murs ne possédaient aucune décoration quelconque, laissant le plâtre blanc à nu. Au plafond, une petite ampoule brillait d'un éclat nouveau, comme si elle avait été changée récemment. Près du lavabo, un porte-serviette en métal pendouillait uniquement par l'un de ses écrous, l'autre ayant - semblait-il - été arraché de ses gonds. Décidément, cet endroit manquait clairement d'entretien.

L'attention du jeune homme fut finalement portée sur un objet accroché à la porte de la pièce qui se trouvait à l'autre bout de la salle de bain. C'était un miroir de grande taille, couvert de poussière. Une serviette usagée qui trainait par terre dans un coin permit d'apporter un semblant de nettoyage à l'objet réflecteur. L'individu prit le temps de s'observer de la tête aux pieds. Il portait un manteau blanc avec un col de fourrure par dessus un pull over gris qui couvrait un tee-shirt blanc. La partie inférieure de son corps, quant à elle, était couverte par un jean délavé soutenu par une ceinture. Au pied, il portait des chaussettes de laine blanches, ainsi qu'une paire de rangers. Bon. Au moins, il ne s'était pas réveillé à poil. C'était déjà ça.

Passant une main dans sa longue chevelure blanche, l'adolescent fixa son regard directement dans les yeux gris de son reflet. Ce qui l'interpella le plus, ce fut l'étrange marque qui apparaissait au niveau de son oeil gauche. Il l'effleura du bout de son index droit, comme si le contact physique allait lui offrir un indice sur l'origine de ce qui semblait être une sorte de tatouage. Secouant la tête tout en conservant le léger sourire qui était apparu sur ses lèvres quelques minutes plus tôt, le jeune homme fut soudain pris d'une pensée totalement aléatoire, mais on ne peut plus vraie.

~ Je suis grand ! Immense ! Waaaaah ! ~

Clignant des yeux rapidement, il se demanda comment il avait fait pour ne pas remarquer la petite sacoche qui pendait au niveau de sa hanche, tenue par une bandoulière. Curieux, il fouilla dans le sac et en sortit ses possessions qu'il étendit sur le sol avec une grande délicatesse. Après s'être accroupi pour observer ce qui se trouvait devant lui, il put compter une variété d'objets tous différents les uns des autres. Tout d'abord, il y avait un carnet. En le feuilletant, le jeunot s'aperçut que toutes les pages étaient vierges. Cependant, un coup d'oeil plus poussé lui permit de remarquer que la première page avait autrefois contenu des inscriptions que quelqu'un - sûrement lui, non ? - avait effacées. A côté du calepin, une petite pochette contenait un assortiment de crayons de bois et de couleurs, tous en parfait état. A cela venaient s'ajouter une clé, un étrange sablier muni d'une chaîne qu'il accrocha autour de son cou, une montre à gousset arrêtée à 3h45 dont le verre comportait quelques fissures, ainsi qu'un bout de papier froissé en boule apparemment arraché à un cahier ou à un livre. En dépliant la feuille, l'individu put y lire une étrange inscription qui résonna dans ses songes.

~ La vie est un rêve, le monde est un terrain de jeu sans limites. Faîtes que je ne me réveille pas. ~

Bien qu'il ne comprenait pas vraiment l'origine d'un tel message, l'adolescent se dit que ça sonnait franchement bien. Rêver ? Peut-être que c'est ce qu'il était en train de faire, finalement. Où était-il ? Que faisait-il là ? Aucune réponse ne lui venait à l'esprit. Cependant, ses pensées furent de nouveau chamboulées lorsqu'il se rendit compte qu'à côté de l'inscription, il y avait des taches rouges dont la nature prêtait clairement à confusion. Le jeune homme espérait vraiment qu'il s'agissait de peinture, ou autre chose d'aussi banal. Tout, sauf du sang. Finalement lassé de rester dans cette salle de bain, il rangea ses affaires, ouvrit la porte, et s'engagea dans le couloir. L'exploration des lieux pouvait commencer.

06h-08h
C'est pas bientôt fini ??

Hippocrate était assis sur une chaise, le menton posé sur ses mains croisées, les coudes appuyés sur ses genoux. Il réfléchissait.

N'allez pas vous imaginer qu'il s'était réveillé comme ça. Non pas que ça n'aurait pas été classe, non. Il aurait adoré se réveiller comme ça. Mais il semblait que la Ville en avait décidé autrement, et il s'était réveillé allongé à même le sol, le nez dans la poussière qui recouvrait le parquet de la pièce. Très classe, vraiment. Le réveil avait été aussi peu agréable que celui à la gare, sur la vieille banquette du train. Sauf que cette fois, il n'avait pas paniqué. Un peu blasé, peut-être. Il était de moins en moins étonné. Parce qu'il était prêt à accepter que tout et n'importe quoi pouvait arriver. Bon, il fallait voir le point positif des choses. Il avait son manteau. Et sa flasque. Avec une seule gorgée. Oui, il n'avait pas prévu tout ça, et il n'avait pas rechargé son contenant. Ça allait être dur. Très dur.

Alors il s'était relevé, avait rapidement épousseté ses vêtements. Il avait passé la pièce au scanner-regard, et avisant une chaise dans le coin de la pièce, il s'y était assis, pour réfléchir. Voilà, c'est comme ça qu'il est désormais. Assis tranquillement. Même si sous son crâne, c'est un peu la tempête. Comment expliquer qu'il se soit réveiller dans un endroit qui ressemblait à une maison un peu vieillote, alors que l'instant d'avant -lui semblait-il-, il discutait devant la pharmacie avec October et Landscape. Et puis ces deux là. Il n'avait absolument aucune confiance dans la suite des évènements si ils se retrouvaient seuls. Entre celui qui était capable de faire confiance à n'importe qui, et celle qui faisait la forte, mais qui en réalité paniquait plus qu'elle ne voulait le montrer... Et qu'est-ce qui lui disait qu'ils étaient encore ensemble, hein ? Si lui se retrouvait seul ici, pourquoi en aurait-il été autrement pour eux ? Et comment la Ville s'y était-elle prise pour ce nouveau tour de passe passe ?

Et c'est au milieu de réflexion qu'il entend les pas. Le parquet, ce n'est pas très discret pour se déplacer. Il se demande une seconde ce qu'il fallait faire. Se demande qui était de l'autre côté de la porte fermée. Et où donne cette porte. Une autre pièce sans doute, il n'y a pas de parquet grinçant, à l'extérieur. Quoique. On a bien dit qu'ici, TOUT était possible.
Il se lève avec un soupir. De toute façon, il va bien falloir qu'il bouge. Avec beaucoup de chance... Non, la chance n'existe pas ici. Bref, avec quelque chose qui ressemble à de la chance, peut-être que c'était Landscape ou October.

Lorsqu'il ouvre la porte, il tombe nez a nez avec un garçon. Bon. Pas Landscape ou October, ça, c'était dit. Le médecin détaille rapidement l'inconnu. Très grand -un peu plus que lui, ce n'était donc pas rien dire !-, des cheveux tellement pâles qu'on les aurait dit blancs -non, mieux, ils étaient vraiment blancs, comme ceux d'un vieillard-, des yeux pâles, dont l'un barré par une étrange marque. Marque qu'Hippocrate aurait volontiers examiné par curiosité médicale afin de définir sa nature. Si le type en face de lui n'était pas un parfait inconnu.

Il s'appuie négligemment contre le chambranle de la porte. Ce garçon n'a pas l'air méchant ou prêt à l'attaquer. Ce qui veut dire qu'ils peuvent éventuellement discuter. Histoire de tuer le temps. En attendant de trouver une idée lumineuse digne de lui pour remettre la main sur ses compagnons... son groupe, songe-t-il. Aries. et sans quitter le garçon des yeux, il se décide à ouvrir la bouche.

- Bonjour. Bienvenue ici. Avant toute chose... je suppose que tu ne te souviens de rien ?

D'abord, vérifier si le type n'est pas un infiltré de la ville. Vérifier que c'est un amnésique. Comme eux. Comme lui.

Take me down to the paradise city,
Where the grass is green and the girls are pretty ;
I want your bliss, take me home ...

Mais qu'est-ce que c'est que cet endroit ? 1550624631

06h - 08 h

Aïe-euh. Sa tête. Ça tape contre sa boîte crânienne comme si son restant de cerveau avait décidé d'organiser la fête du siècle. Et que ses neurones s'en donnaient à cœur joie. Tentant d'ignorer cette lancinante douleur, il ouvre les yeux avec difficulté, pour voir ... de la poussière. Beaucoup. Pour se rendre compte qu'il fait jour, aussi. Avec une grimace, il se redresse, regarde autour de lui. Il semblerait qu'il se soit endormi - ou évanoui, il n'a guère de certitude - dans un couloir qui n'a pas vu d'aspirateur ou de balais depuis un bon bout de temps. Cela dit, ce n'est pas son genre de s'indigner du manque de ménage. Ce qui est beaucoup plus son style, c'est de se demander comment il a bien pu arriver là. Parce que son dernier souvenir, c'est celui d'un train, d'un gamin en train de pleurer et d'un type chelou aux cheveux verts. Toujours assis, il frotte son visage avec ses mains, un rien frustré de se rendre compte que sa mémoire ne remonte toujours pas plus loin que ça. Il a vraiment dû pousser la bouchon un peu trop loin, parce qu'une gueule de bois comme ça, c'est limite flippant.

Parlant de trucs flippants, comment a-t-il bien pu arriver là, mmh ? Il a dû faire un espèce de malaise dans le train. Peut-être même qu'il s'est cogné la tête en tombant - ça expliquerait sa migraine. Ouais voilà, un truc genre retour d'acide, et il s'est évanoui. Ce semblant d'explication le calmant un peu, il continue de creuser dans cette veine. Il est tombé dans les pommes dans un train, et il se réveille dans un couloir : le gars aux cheveux verts a dû le porter jusque ici - ouais, bizarrement, il voit pas trop le gamin dans ce rôle. Le gamin, d'ailleurs ! Le pauvre a dû se sentir seul, après qu'il ait fait son malaise ... Bon, il vaudrait mieux qu'il le retrouve, dans ce cas. Avec un air un peu plus décidé, Bartolomeus s'aide du mur pour se relever, fait quelques pas dans le couloir. Devant lui, une porte entrouverte responsable des quelques rayons de lumière qui lui ont permis de deviner que le jour s'était levé. Il s'en approche silencieusement, l'ouvre un peu plus pour jeter un œil de l'autre côté. Dos à lui, un type plutôt large d'épaules, aux cheveux longs et bruns, fait face à une grande perche d'adolescent, aux cheveux blancs, pour le peu qu'il arrive à en distinguer.

Il n'en faut pas plus à la confiance de Bart' pour s'effilocher bien gentiment. Tout d'un coup, il ne se sent plus du tout capable de rentrer dans la pièce comme un fleur pour demander à ces deux inconnus ce qu'ils ont fait du type aux cheveux verts et du gamin qui l'accompagnait. Il recule presque inconsciemment, s'apprête à faire demi-tour. Il va partir vers l'autre bout du couloir, trouver un moyen de sortir de cette maison, et une fois dehors il avisera sur ce qu'il convient de faire. Ouais. Ça sonne bien. Du moins, jusqu'à ce que quelqu'un parle dans la pièce à côté : « Bonjour. Bienvenue ici. Avant toute chose... je suppose que tu ne te souviens de rien ? » Bartolomeus se fige. Comment ça, "tu ne te souviens de rien" ? C'est quoi cette histoire ? Pourquoi est-ce qu'il y aurait d'autres amnésiques d'abord ? Ces questions, et l'extrême sentiment de malaise qui l'envahit, sont assez pour qu'il fasse demi-tour et entre d'un pas précipité dans la pièce au bout du couloir. Vite, avant de changer encore d'avis.

« C'est quoi ces histoires de se souvenir de rien ? » Il sent comme une victoire à ne pas rougir ni bafouiller devant le regard des deux autres. C'est déjà ça. Quand même pas très à l'aise, il fourre les mains dans les poches de son large pull. Le type aux cheveux bruns a pas l'air aimable. Pas méchant non plus, mais c'est de toute évidence loin d'être un bisounours. Il lui lance un regard mitigé, entre la méfiance et la curiosité, avant de rajouter : « Vous auriez pas vu quelqu'un avec les cheveux verts par hasard ? Accompagné par un gamin brun ? »

~ Me souvenir ? De quoi suis-je sensé me souvenir au juste ? ~

06h-08h
Topo' mémo.

Il semble qu'après le calme précédent l'ouverture de la porte, les évènements aient décidé de se rattraper, et tout s'enchaine assez vite. Un autre garçon déboule dans la pièce, avec un air proche de ce qu'on pourrait appeler la panique. Des cheveux pâles, une peau bronzée et des yeux d'un bleu lumineux. Une vraie tornade. Les questions sortent de sa bouche en cascade, tandis que le médecin hausse un sourcil un peu agacé. Bon sang, il ne va pas se calmer ? Trois questions, et il n'attend aucune réponse. A quoi ça rime de demander quelque chose si on écoute pas les autres parler après ? Et le regard qu'il pose sur lui lui donne envie de lui rappeler qui ici devrait se méfier de l'autre. Bande de sale gosses, voilà ce qu'il a envie de dire, à cet instant.

Et le grand type aux cheveux blancs ouvre la bouche, Hippocrate tend l'oreille, avide de savoir si il a vu juste. Pas un son.

- Allons bon, tu as perdu ta langue ou quoi ? grommelle-t-il.

Non, le problème semble ailleurs, car le garçon montre sa gorge, avant de secouer la tête. Gé-ni-al. L'homme ne peut retenir un nouveau soupire blasé. En voilà un qui ne parle pas. On est pas sortis de l'auberge. Il suppose cependant que le hochement de tête négatif suivant est une réponse à sa question. Donc le garçon ne se souvient pas.

Au vue de la première question de Mr-Bronzé, lui aussi est amnésique. Et bien, quel cadeau la Ville vient de lui faire. Le voilà coincé dans un lieu inconnu, avec deux gamins amnésiques, qui vu leur ignorance de ce qui se trame ici viennent de débarquer, loin de SA pharmacie. Et séparé des deux idiots, auxquels, même si il essaye de se convaincre du contraire, il tient pas mal. La journée commence bien.

Son visage se ferme. Bon. Et maintenant, que faire ? Les planter là ? Non. Non, inutile. Il faut se servir de toutes les opportunités que lui offre cette fichue Ville, retourner ses mauvais tours à Elle à son avantage à lui. Se servir des gens, si il faut. Oui, voilà, c'est ça. Quitte à perdre un peu de temps là tout de suite, c'est forcément du bénéfice pour plus tard. Prêter avec intérêts.

- Bon... Alors. Je suppose que vous deux vous êtes là depuis peu. Le topo va être rapide, les jeunes, alors vous ouvrez grand vos oreilles, je ne le dirai qu'une fois. Ici, on est à Nulle Part. Tout le monde est amnésique, ok ? Donc pas de panique, c'est "normal".

Il tique un peu sur le mot normal. Tout est relatif, n'est-ce pas ? Il sort sa flasque, avale une gorgée de whisky dans l'espoir d'hydrater un peu sa gorge. La dernière gorgée. Qui trace un trait de feu tout le long de son passage. Continuer.

- On ne sait pas pourquoi on est là, ni comment on y est arrivé. La Ville joue avec nous. Elle est dangereuse, faites attention à vous. Pour le moment, de ce que je sais, il y a des loups, un poulpe géant, des ronces. Un rat mutant aussi. Bref, pas mal de choses. Ne faites pas confiance à ce qui semble facile.

Il leur a donné des informations. Pas mal d'informations. Presque tout ce qu'il sait. A charge de revanche, évidemment. Il a gravé leurs visages à tous les deux dans sa tête. N'oubliera pas. Il faut espérer qu'ils n’oublieront pas non plus. Dans leur propre intérêt.

- Ha. Et les souvenirs aussi. Parfois, dans des circonstances particulières, une sorte de boule de lumière apparaitra devant vous. Il semble que ce soit un morceau de votre passé. Faites l'expérience, pour voir. Bon. Je crois que c'est déjà pas mal pour le moment. Et va falloir vous trouver des noms, c'est un peu plus simple pour les gens que vous allez croiser, pour être honnête... Et maintenant, les jeunes, si ça ne vous dérange pas, je vais partir. Je crois que j'ai deux idiots à retrouver.

Et une pharmacie aussi. Surtout la pharmacie, pense-t-il en se dirigeant vers la porte par laquelle le deuxième jeune est arrivé.

Muzicons.com
Morphée tu dors,
Ton moulin, ton moulin ...
Hum.
Bon.
Mais qu'est-ce que c'est que cet endroit ? 1550624631

06/08 H

Il s'était endormi ?
Sans doute. Il ne se souvenait de rien, le rouquin lui avait crié dessus, mais après ? Il s'était écroulé par terre sans doute. Ou pas.
Oui, en faite, il ne se souvenait de rien. Il avait juste mal au crâne et cela lui suffisait amplement. Heureusement, il sentait la chaleur irradier le bas de son corps. Il sentait la chaleur qui s'infiltrait en lui, lentement mais certainement.
Mais d'ou venait cette chaleur ? Dans la pièce, celle du bureau, il n'y avait pas de feu, pas de source de chaleur ? Il avait bien vu un truc, une machine, mais c'était plutôt un ventilateur. Comme ceux que l'on aurait très bien pu trouver dans une loge d'artiste.
Tiens. La pièce ou il se trouvait auparavant était donc une loge d'artiste ? Non. Non, il n'y avait pas de miroir. Et les miroirs, c'est important. On se voit dans les miroirs, on s'admire. Ouais, c'est le principe d'un miroir en faite.
C'est pratique pour répéter ses textes, corriger ses défauts.
Il ouvrit un oeil, sortant d'un coup de son sommeil comateux.
Un miroir c'est utile.
Il ouvrit son autre oeil.
Il aimait les miroirs.
Il se releva en sursaut; envoyant voler la table basse et le téléphone qui se trouvait dessus.
Il n'était plus dans sa loge d'artiste, il était de retour dans le Manoir. Dans son beau manoir. Son premier réflexe fut de se retourner, juste pour voir si Violette, sa Violette, était toujours là. Et oui elle l’était. Et Mad Hatter se sentit tout de suite mieux, rassuré de voir que sa petite princesse était toujours là, endormie sur son divan. La Belle Au Bois Dormant.
Oui, la petite et son teint pâle ressemblait à cette princesse. Mis à part la couleur des cheveux évidemment. Quoique, si la belle au bois dormant avait eu un côté rock, ou rebelle, peut être ce serait-elle teint les cheveux en violet. D’ailleurs pourquoi Violette avait-elle des cheveux violets ? Il ne s’était jamais posé la question. Jamais. Pourtant c’était frappant cette couleur. C’était la première chose qui nous venait à l’œil en la regardant. Cette couleur.
Que pouvait elle bien signifier ? La douceur et le rêve ? Oui très certainement. Violette était ce qu’il y avait de plus doux dans ce monde obscur. Elle vendait du rêve. Elle avait cet air rêveur sur son visage.
Voilà. Il avait trouvé la source de cette attirance envers Violette, les traits rêveurs, cet aspect naïf qui resortait de la jeune fille, son innocence évidente. Oui, il l’aimait pour ça. Mais pourquoi ? Etait ce pour se cacher lui même ? Inconsciemment s’était-il approprié cette innocence à cause d’un passé douteux ?
Il haussa les épaules. Ce n’était pas ses affaires, enfin si, mais le passé est passé. On oublie et on avance.

« Oui, on oublie et on avance. »

Il fit un tour sur lui même, comme un petit rat d’opéra. Bon, il avait le manoir a lui, rien qu’a lui. Il roula le tapis sur le côté et observa un moment la trappe. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Il avait une idée, brillante.
Le parquet grince au dessus de lui. Il sursaute, évidemment, c’est un peureux en faite. Un lâche qui s’assume.
Pourtant son peu de courage le force à monter les escaliers, à trouver la provenance de ce grincement.

« C’est pas normal ça, pas normal, pas normal du tout. »

En quelques bonds il se retrouve au pied des escaliers. C’était de là que la petite luciole était descendue la dernière fois. Peut être qu’il trouverait une ruche de petites boules lumineuses en haut !

« Oh, ça serait drôle. »

Voilà qu’il parlait tout seul maintenant. Ce devait être l’habitude, oui, le peu de souvenir qu’il avait retrouvé le présentait comme une personne … solitaire. Dans son libre choix, évidemment. Ce n’était pas par défaut qu’il était seul. Non, pas par défaut. Un choix. Oui.

Il commença à monter, chaque marche provoquait un grincement affreux. Malgré son agilité, qui se devait féline, les marches craquaient toujours, sinistrement. L’Homme aimait ça, mais il ne voulait pas se faire repérer, pas maintenant.

Sur le palier, une rangée de porte se présenta, il suffisait de choisir la bonne. Il s’approcha de chacune d’entre elle, collant son oreille sur le bois vieilli pour capter les moindres sons. Enfin, il trouva la bonne. Il sortit sa canne de sa poche, au cas ou il devait se battre ou … Oui, bon, une canne pour se battre c’est pas très utile. Toujours est-il que l’Homme avait dans sa main droite sa belle canne en ébène dont il semblait si fier.
Il ouvrit la porte à la volée en criant :

« Qui va lààà ?!! »

Il eut l’honneur de se retrouver nez à nez avec deux personnes.
Enfin, derrière l'homme qui se tenait vraiment face à lui, il y avait deux autres hommes. Un soupir de soulagement sortit d’entre ses lèvres. Il était rassuré que ce ne soit que trois hommes, comme lui dans cette pièce mais en même temps, il était inquiet, stressé parce qu’il se passerait par la suite.

« J’aurais dû sortir le chien, ronchonna-t-il, je le savais. »

Il lorgna l'homme qui lui faisait face, de haut en bas, non sans dédain.

« L'alcool n'est pas une boisson très convenable. Le thé est plus adapté. »

Just a urchin livin' under the street ;
I'm a hard case that's tough to beat ;
I'm your charity case so buy me something to eat !

Il est pas bavard ce type aux cheveux blancs. Puis l'autre a décidément pas l'air patient. Ni aimable. Ni rien du tout. Il a cet air blasé et agacé que Bartolomeus est certain de détester chez les adultes. Déjà parce qu'il n'a pas la moindre idée de comment réagir face à lui, et puis aussi parce qu'il l'interprète comme un signe de la supériorité que les plus âgés pensent avoir sur lui. L'adolescent derrière lui a l'air de vouloir s'exprimer, mais ne paraît pas y arriver. D'ailleurs, il ne tarde pas à expliquer en quelques gestes faciles à interpréter qu'il ne peut pas parler. Des gestes que Bartolomeus ne peut s'empêcher de trouver vaguement familiers, mais aussi très maladroits. Bizarre. L'idée d'une question commence à s'esquisser dans son esprit, en chassant presque les histoires bizarres d'amnésie, mais le type aux cheveux bruns le coupe en plein élan en commençant un monologue - non, pardon, une réponse - des plus absurdes. Bart' le regarde avec un air où la surprise se dispute à la franche incrédulité. N'avoir aucun souvenir, c'est "normal" ? Mais oui, bien sûr. Évidemment. Quoi qu'il en soit, il ne comprend pas bien pourquoi ce gars essaye de leur faire gober un truc pareil, mais ça ne l'amuse pas du tout. A tout les coups, il est derrière tout ça.

Pour le moment, de ce que je sais, il y a des loups, un poulpe géant, des ronces. Un rat mutant aussi. Bref, pas mal de choses. Ne faites pas confiance à ce qui semble facile.

Cette fois, le mépris hésite à remplacer l'incrédulité. Un poulpe géant ? Un rat mutant ? Soit ce gars est un mythomane monumental, soit il est en plein trip. Il pencherait bien pour la seconde option d'ailleurs. Parce que ce qu'il vient de boire, et qui était dans une fiole des plus suspicieuse, c'était sans doute pas de l'eau. Et que les mélanges alcool/drogue, c'est pas bon. Du tout. Ça, Bartolomeus en est certain, même s'il ignore encore d'où il tient cette certitude. Alors inutile de préciser que quand il enchaîne sur ses histoires de souvenirs-lucioles ou je sais pas trop quoi, le jeune homme arrête tout bonnement d'écouter pour lever les yeux au ciel. Cela dit, il ne peut s'empêcher de réagir en le voyant partir : « Écoute je sais pas d'où tu sors les trucs que tu nous as servi ... Mais je pense pas que tu devrais sortir dans cet état. » Sauf que ça tirade est sans doute un peu étouffée sous le "Qui va làààà" retentissant poussé par le nouveau venu qui vient d'ouvrir la porte à la volée. Un gars aux cheveux argentés, longs, et au visage des plus ... insolites. Bartolomeus ne peut s'empêcher de faire un petit pas en arrière. Où est-ce qu'il est tombé exactement ? Quand est-ce qu'ils vont débarquer, les visages familiers lui annonçant que tout ça n'est qu'une vaste blague ? Il fera semblant d'être vexé, et puis il rigolera avec eux. Ouais. Ce sera bien, ça.

« L'alcool n'est pas une boisson très convenable. Le thé est plus adapté. »

Ouais. Normal. Bartolomeus jette un regard des plus incrédules au nouveau venu. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Non, en fait, il n'a même plus envie de chercher. Pourquoi ne peut-il pas tomber tout simplement sur des gens de son âge, des gens normaux, qui font la fête et se réveillent avec une gueule de bois normale, et ne réagissent pas en inventant des poulpes et des rats géants ? Tiens, d'ailleurs, parlant de gens de son âge ... Bien décidé à laisser les deux plus âgés dans leur délire bizarre, il se tourne vers l'adolescent aux cheveux blancs. Le muet. « Tu parles le langage des signes ? » Comme par un réflexe lointain, il accompagne ses paroles de quelques gestes. Un premier vers sa bouche, rapide. Deux autres un peu plus complexes, moins facile à intuiter. Il parle le langage des signes, donc. Bizarrement, ça ne l'étonne pas vraiment. Comme si ce savoir était enfoui en lui et n'attendait qu'une bonne occasion de se manifester. Rapidement, il se demande qui dans son entourage était sourd ou muet pour qu'il connaisse cette langue. Et surtout, comment il a pu oublier un truc aussi crucial. Et puis il chasse ces interrogations. Ça finira bien par lui revenir. Non ?

HS:

~ Je suis où, là ? Nulle Part ? Ouais, évidemment. Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ? C'était tellement évident. ~

" Peut-être que ce serait plus sûr de ne pas trop s'éparpiller dans la ville ? "

06h-08h
Byebye

Ses oreilles chauffent. Et il sent la colère monter en lui. Non. Rester calme et maitre de soi. Même si la tâche s'avère ardue, entre un type plus que louche qui compare le whisky au thé -comme si il pouvait y avoir une comparaison !-, et le petit jeunot qui se permet de lui donner des "conseils" du genre de ne pas sortir "dans son état. Y'a des claques qui se perdent. Mais il n'est pas leur père. Et même si un bon poing dans la figure de quelqu'un lui ferait du bien à n'en pas douter, la certitude que ça ne l'avancerait à rien pour ses recherches l'empêche d'agir. Ne rien faire d'inutile. Le temps, ici, est précieux. Le temps, ce n'est pas de l'argent. Le temps c'est la vie. Tout simplement.

Alors il contourne le type aux cheveux blancs, sans prendre la peine de lui demander des infos. Ici, personne ne semble avoir d'infos. Sans prendre la peine, non plus, de répondre à sa remarque sur le thé. Si tu veux boire tu thé, fais toi plaisir, surtout, mais ne me dicte pas ma conduite. Il jette tout de même un coup d’œil rapide sur le calepin de monsieur le muet. Rester groupés, hein ? Les visages d'October et de Landscape sont gravés dans sa mémoire. Il pousse un petit soupir.

- Oui, et bien restés groupés entre vous, je ne pense pas que la présence d'un alcoolique vous sera profitable, voyez vous. Il lance un regard noir au jeune blanc bec aux yeux bleus. Qui ne perd rien pour attendre. Mais plus tard. Et puis, je dois retrouver des gens. Alors vous m'excuserez. Quand à toi, monsieur je-suis-si-sûr-de-moi, si tu ne me crois pas, je te laisse découvrir les choses par toi même, peut-être que la leçon s'imprimera mieux dans ton esprit de cette façon.

Juste avant de partir, il se tourne de nouveau vers le grand garçon muet. Il ne sait pas pourquoi, mais il ne le déteste pas, ne le méprise pas. Peut-être parce qu'il ne parle pas, et ne peut donc pas faire de commentaire désobligeant sur sa manie à boire. Ou sur quoi que ce soit d'autre. Le silence, quel agréable compagnon. Le silence.

- Au fait. Tu devrais penser à te trouver un nom, dans cette Ville, tu ne retrouvera pas le tien avant un moment, je pense. Silence ça t'irait bien. Mais je dis ça, je dis rien. T'es libre. C'est l'intérêt ici. On est tous libre.

Et il passe la porte. Sortir d'ici, les retrouver, tous les deux, pour faire sortir cette obsession de sa tête. Pourquoi a-t-il fallut qu'ils l'intègrent dans leur fameux groupe ? Pourquoi faut-il qu'ils... lui manquent ?

Blablablablabla.

Les personnes parlent, toujours et encore. Des paroles en l'air sans aucun doute. De toute façon, Mad Hatter ne les écoute pas. A quoi bon ? Ce sont des bêtises. Ils disent tous des bêtises. Sauf lui. Évidemment. Il est l'allégorie de la sagesse. Il est la sagesse. L'intelligence aussi. Dans tous les cas il est parfait. Le Bachelor de NP.
Il sourit, ça lui va tellement bien ce surnom.

Il reporte alors son attention sur les personnes qui l'entoure. Le petit jeune, celui qui n'a pas encore ouvert la bouche, sans doute encore sous le choc de la beauté inhumaine et la grâce féline de Mad Hatter, griffonne quelque chose sur un calepin qu'il vient de sortir.
Peut-être que ce serait plus sûr de ne pas trop s'éparpiller dans la ville ?
L'Homme renifle de mépris. N'importe quoi. La découverte de la Ville n'attend qu'eux, pourquoi rester enfermé dans son manoir ? Bien que ce soit une parfaite bâtisse, que la décoration soit agréable, ils n'allaient pas rester éternellement dans le Manoir, et encore moins avec ce groupe de bras cassés. Il préférait encore Violette et sa fragilité de poupée de porcelaine à ce groupe d'incapables.

- Oui, et bien restés groupés entre vous, je ne pense pas que la présence d'un alcoolique vous sera profitable, voyez vous.

Il n'écouta pas la fin de la phrase. Pas la peine.

"C'est sûr que votre présence ne peut pas nous être bien utile. "
Ronchonna-t-il.
Il regarda ses pieds un instant, puis sorti son livre de sa poche, se désintéressant soudainement de la conversation. Il cherchait un passage précis dans son livre, il tourna les pages pendant que l'alcoolique parlait encore.

- Au fait. Tu devrais penser à te trouver un nom, dans cette Ville, tu ne retrouvera pas le tien avant un moment, je pense. Silence ça t'irait bien. Mais je dis ça, je dis rien. T'es libre. C'est l'intérêt ici. On est tous libre.

Il releva la tête vers l'homme. Une lueur amusée venait de s'illuminer sur son visage. Ce qu'il venait de dire c'était beau. Notion de liberté, d'identité. Oui, c'était beau. Philosophique peut être. Il aurait voulu lui dire que sa phrase était plaisante, pleine de bon sens dans ce monde absurde. Mais avant qu'il n'ai pu dire un mot, l'homme qui sentait l'alcool fort c'était volatilisé.
Il fronça les sourcils, voilà, il avait encore trop rêvé, il s'était encore éloigné de l'action principale pour laisser son esprit vagabonder le long de ses pensées dérisoires et utopiques.

« La prospérité est le lien de l’amour. »

Les deux sont liés. C'est simple. Enfin, c'est assez compliqué en réalité.
Il sourit avant de sortir dans le couloir. Il regarda un instant autour de lui, puis se reglissa dans la pièce avec les deux hommes restant.

« Si on aime, on ne craint rien. On est trop aveugle pour voir le danger. Alors, soyez aveugles, il montra Silence de la main, oui, vous aussi, soyez aveugle en plus d'être aussi muet qu'une carpe. »

Il revint alors dans le couloir de l'étage, et s'approcha d'une porte. Bon, deux choix s'offraient à lui. Soit il décidait de se débarrasser de ces gamins pour avoir le Manoir pour lui seul, soit il acceptait de cohabiter avec eux le temps de trouver une solution à ce problème. Bon, il verrait ça plus tard.
Il essaya d'ouvrir la porte, mais celle-ci restait bloquée. Il était étrange qu'elle fut fermée à clé, c'est pourquoi l'Homme conclut que le bois avait gonflé, avec l'air humide du manoir, cela n'avait rien de bien étonnant.

« Chers Messieurs, cria-t-il à l'intention des deux autres personnes, j'ai besoin de votre aide pour ouvrir cette porte. »

Il toussota légèrement, et rangea le livre qu'il tenait encore dans sa main.

« Oui car c'est important. On ne dirait pas comme ça, mais chaque détail compte ici. Et cette pièce est un détail du manoir ou vous vous trouvez. De mon manoir. Oui, je n'ai pas encore découvert toutes les pièces de ma demeure. Mais j'aime les surprises, le fait d'être surpris. Et puis, pour vous avouez cela me rappelle mon innocente enfance, quand je n'était qu'un gamin haut de trois pommes vous voyez. Non, je ne me rappelle pas de mon passé. Mais j'ai bien été haut comme trois pommes à un moment donné non ? J'ai bien eu des surprises dans ma jeunesse n'est ce pas ? Qui n'a pas eu de jeunesse dans sa surprise ? Heu, non, de Surprise dans sa Jeunesse ? Enfin bon, je m'égare et vous m'avez compris, je le sais bien. Ouvrez moi cette porte s'il vous plait.. »

I'll pay you at another time,
Take it to the end of the line !
Rags to riches or so they say ;
Ya gotta keep pushin' for the fortune and fame.

Le grand adolescent répond négativement à sa question, et Bartolomeus ressent une petite pointe de déception, comme un vague goût amer au fond de sa gorge. Il aurait aimé partager un semblant de discussion avec cette grande perche aux cheveux blancs - sans compter qu'un peu de langage des signes aurait pu lui ramener quelques souvenirs. Cependant, ladite perche semble avoir trouvé un autre moyen de se faire comprendre. Peut-être que ce serait plus sûr de ne pas trop s'éparpiller dans la ville ? écrit-il dans son carnet. Bart' fronce les sourcils. Qui a parlé de s'éparpiller ? Hein ? Et puis en quoi ce serait dangereux, il a quand même pas gobé tout ce que l'alcoolo vient de déballer, si ? Parlant de lui, il a apparemment pris la mouche, puisque sur quelques paroles assassines, il annonce son départ. L'entame, même. Semant au passage le doute dans l'esprit du jeune homme. Parce qu'il a l'air d'y croire à ses histoires à dormir debout ... assez du moins pour que Bartolomeus le regarde différemment, à deux doigts de revoir son jugement. Non allez. Les rats géants ?

Il n'a pas le temps de clarifier son avis sur le sujet, car l'alcoolique, non sans une petite remarque pour l'adolescent - qu'il baptise très originalement "Silence" - s'est déjà fait la malle, les laissant seuls avec le zarbi aux cheveux argentés. Celui-ci ne peut d'ailleurs y aller de son petit commentaire incompréhensible. Bartolomeus lui jette un regard perplexe, tente quelques instants de donner un sens à ce qu'il raconte, abandonne au bout d'à peine deux secondes. Il a mal à la tête, il ne sait pas où il est, ne sait toujours pas si son amnésie est normale, et il n'a pas la moindre envie de faire un effort pour comprendre un type qui a de toute évidence un sérieux pet au casque. Heureusement pour eux, le zarbi ne tarde pas à s'en aller, s'échappant de sa démarche étrange vers les escaliers. Bartolomeus se tourne vers la seule personne saine d'esprit qu'il ait la chance de côtoyer - et accessoirement le seul présent dans la pièce. Sauf que le très originalement dénommé Silence semble occupé à gribouiller dans son carnet. Qu'à cela ne tienne, le jeune homme se rapproche pour jeter un oeil à ses dessins - notant au passage la finesse et la précision du trait - avant d'oser un petit : « T'en penses quoi toi, de tout ce qu'il a raconté ? » Oui, parce qu'il aurait bien besoin de l'avis d'un autre pour se faire sa propre opinion. Et il va pas aller demander l'autre zinzin - manquerait plus que ça !

« Chers Messieurs, j'ai besoin de votre aide pour ouvrir cette porte. » Voilà que le zinzin en question rappelle aimablement son existence. Bien que tenté d'ignorer l'appel, Bartolomeus lève les yeux au ciel et le rejoint. On sait jamais, peut-être qu'il se fera plus compréhensible et qu'il pourra les aider un peu. Genre en leur donnant un plan ou des explications pour retourner à la gare, qu'il prenne le premier train partant, quelque chose du genre ... Malheureusement pour ces beaux espoirs, à peine Bart' est-il arrivé que l'autre s'est déjà lancé dans un discours incohérent - une histoire de pommes, super bizarre - si bien qu'il se sent obligé d'en trier l'essentiel, à savoir tout ce qui concerne la porte. Finalement, lassé, il bouscule plus qu'il ne contourne le type aux cheveux argents, pour poser la main sur la poignée. « Ca va, ça va, j'vais m'en occuper de cette porte. Juste ferme là ok ? » râle-t-il à mi voix en tentant sans succès d'actionner la poignée. Bon, une idée, vite. Avant qu'il ne recommence à parler. Il fouille dans ses poches, ne touche du doigt qu'une pochette de CD, un truc en plastique, une chaîne. Rien qui soit susceptible de l'aider à crocheter une serrure. Mais attendez ... Quelle serrure ? Avec un soupir excédé qui le concerne lui comme le type aux cheveux argentés, il tourne la clé - comment a-t-il pu ne pas la voir plus tôt - puis actionne la poignée. Presque trop facile.

Spoiler:

~ Silence... Silence... Adéquat. J'aime. Beaucoup. ~

" Cet homme a peut-être insisté sur son côté alcoolique, même si ça semblait plus du sarcasme qu'autre chose. Ce que je veux dire, c'est qu'il m'avait l'air bien plus sensé que certains pourraient l'imaginer. J'ai du mal à l'imaginer inventer des histoires pareilles juste pour le plaisir d'effrayer des inconnus. Je pense que même si se barricader dans ce manoir serait juste excessif, ça ne serait pas une mauvaise idée de rester groupés. Et puis, je ne dis pas ça juste pour la sécurité, mais aussi parce qu'avoir des gens près de soi, c'est toujours mieux que la solitude, non ? Et au fait, comment est-ce qu'on vous appelle ? "

Tiens, c'était une clé qui ouvrait la porte.
Bah oui, il le savait. C'était pour tester les autres, pour voir s'ils étaient aussi intelligent que lui. Pff, vous croyez quoi ? Que Mad Hatter n'avait pas vu la serrure ? Ce serait vous tromper.
Il toussota tandis que le jeune homme ouvrait la porte.
Qu'allait-il découvrir ? Une porte de transfert comme celle du bas ? Une pièce digne d'une maison ... Hum. Les hormones, les hormones.
D'ailleurs; à propos de porte de transfert, elle lui serait utile dans un avenir proche, très proche. Vu le comportement que le jeune homme doté de parole avait envers lui. Il méritait une petite punition. Rien de bien méchant. Non. Il n'oserait pas être méchant, ce n'est tellement pas son style.

La Porte s'ouvrit, cette fois sans grincer, un vrai soulagement pour les oreilles de l'Homme. Il poussa celui qui était devant lui pour mieux voir la pièce, avant d'avoir pris le soin de prendre la clé et de la glisser dans sa poche, avec discrétion.
C'était une chambre sans aucun doute. Une chambre à l'image du Manoir, sombre. Contre le mur se trouvait un lit à baldaquin. Les couvertures avait été défaites, sans doute avec précipitation. A l'opposé du lit, un petit bureau en bois, du chêne brut, sans doute; avec au dessus un tableau. Une peinture de chasse en Afrique. Une lionne se débattant dans un filet, tandis qu'au loin les Gazelles fuyaient. Exotique pour un Manoir. C'était pas mal, vraiment. Et il appréciait la finesse des coups de pinceau de son auteur, la brutalité de la scène qu'il faisait ressortir. C'était comme si la scène prenait vie sous leurs yeux. Et l'Homme ne pouvait s'empêcher d'apprécier un tel travail. Il y avait aussi des rideaux sombres qui cachaient les fenêtres et empêchaient la lumière de rentrer, et par la même occasion le froid. Mad Hatter se précipita sur le lit, et commença à sauter dessus comme un enfant. Il tenta un salto, oui, il tenta. Il retomba sur les fesses.

« Je teste le matelas. Rien de plus. »

Il s'asseya alors sur le rebord du lit et observa de nouveau la pièce. Tiens, un miroir en face de lui. Il s'avança alors vers le miroir et s'observa. Il avait la classe. Vraiment. Il était parfait. Bon, il était vrai que sa cicatrice lui donnait un air de psychopathe, ou de bagarreur, mais bon, c'était un charme de plus. Quelque chose qui le rendait encore plus unique. Comme s'il ne l'était pas déjà assez tiens.
Il se pencha vers le miroir et regarda ses chevilles. Non, tout était ok. Elles n'avaient pas enflées.

Il regarda ses compagnons à travers le miroir et leur fit "coucou" de la main avec un sourire rayonnant. Ses compagnons ? Tiens, il avait fait une faute. Son compagnon. Oui, il n'y avait que le grand muet qui éveillait une certaine curiosité chez Mad Hatter, peut être était-ce l'envie de comprendre, de saisir son fonctionnement. Peut être était-ce aussi cette impression de sagesse qu'il semblait dégager malgré son - très certainement - jeune âge. Mad Hatter pris un coup de vieux d'un coup. Il se sentait âgé face à ces deux autres hommes.

« J'aime beaucoup cette chambre. Et vous ? Bien que cela manque un peu de tapis, de décoration, de surplus. Enfin bon. C'est pas mal. Même si c'est sobre. On dirait la chambre d'un forcené. Le miroir me fait penser à celui d'Alice aux Pays des Merveilles. Vous connaissez ? »

Il s'observa encore dans le miroir et se fit un clin d'oeil à lui même. Une sorte d'habitude sans doute.

« Les détails font la perfection, et la perfection n'est pas un détail. »

Léonard de Vinci disait ça. Et il avait raison.

It's all a gamble when it's just a game.
Ya treat it like a capital crime ...
Everybody's doin' the time.

Bartolomeus s'efface de justesse pour laisser entrer l'homme aux cheveux argentés, toujours aussi étonnement enthousiaste et enjoué. Mais pas d'une manière amusante. Plutôt d'une manière inquiétante. Sans qu'il puisse se l'expliquer, il a l'impression que chacun de ses gestes recèle une menace. Un avertissement. S'appuyant un instant au montant de la porte avec un soupir, le jeune homme repense aux mots que Silence a écrit pour lui sur le dos de son calepin. Ce que je veux dire, c'est qu'il m'avait l'air bien plus sensé que certains pourraient l'imaginer. Ouais. Sans doute. Mais il n'a pas envie d'y croire. Ça fait beaucoup trop film d'horreur à son goût, toutes ces histoires. Pas qu'il n'aime pas ça, hein ... Mais à son avis, il préférait largement les regarder confortablement installé sur son canapé, plutôt que de les vivre. Et puis, je ne dis pas ça juste pour la sécurité, mais aussi parce qu'avoir des gens près de soi, c'est toujours mieux que la solitude, non ? Et au fait, comment est-ce qu'on vous appelle ? Mieux vaut être seul que mal accompagné. Voilà ce qu'il en pense, lui. Il se sentirait beaucoup plus en sécurité loin de ce dingue au visage barré d'une cicatrice. Comment a-t-elle pu arriver là celle-là, hein ? Non, en fait, il ne veut pas savoir.

Un bruit sourd ramène son attention sur la pièce d'à côté. L'homme n'a pas perdu de temps et est déjà à moitié avachi sur un lit défait. « Je teste le matelas. Rien de plus. » Ben voyons. Bart' s'apprête à rentrer dans la pièce - ne serait-ce que pour la détailler un peu plus - quand il se rappelle qu'il n'a toujours pas répondu à la question de Silence. Son nom. Au moins un truc dont il est sûr ! « Moi c'est Bartolomeus » dit-il avec un sourire doux, et en amenant à la hauteur de son visage son poignet autour duquel est attachée la chaîne portant son prénom. Sans attendre de réponse, il pivote alors sur ses talons et entre à son tour dans la pièce. Joie. Celle-ci est glauque au possible. Non, vraiment. Entre les rideaux lourds qui pendent aux fenêtres, le lit qu'il semble avoir été quitté à la va-vite - oui oui, il était déjà défait avant l'intervention du fou - et puis ce grand miroir poussiéreux dans lequel le fou - encore lui - est en train de se contempler avec ravissement, impossible de ne pas trouver l'endroit inquiétant. Oh, et il ne faudrait pas non plus oublier ce tableau de chasse franchement déplacé. Et réaliste. Quelle idée aussi de peindre des animaux en train de mourir ... Ça lui rappelle une chanson, tiens. Sauf qu'à peine essaye-t-il de les attraper que les paroles s'échappent. Le narguent.

Avec une petite grimace frustrée, Bartolomeus entre dans la pièce, tentant d'ignorer - sans vraiment y parvenir - les mimiques que l'autre type s'adresse à lui même. Il donnerait n'importe quoi pour tomber sur quelqu'un avec un bonne santé mentale. De préférence de son âge et de parole. Et puis une fille, si possible. Mmh. Ça fait beaucoup. A cette pensée, un premier sourire un peu désolé vient étirer ses lèvres - on ne choisit pas avec qui on tombe, hein - tandis qu'il se laisse tomber plus qu'il ne s'assoit sur lui. Puis, plus histoire d'échapper au regard des autres que pour une quelconque autre raison, il bascule en arrière, fixe son regard sur les plus du tissu, au-dessus du lit. Toujours cette vague migraine ... Il ferme quelques instants les yeux, et la douleur tapant contre sa boîte crânienne devient semblable au son des basses. Quelques images lui reviennent. Ce n'est pas un rêve. Ça ressemble plutôt à un souvenir - son seul souvenir. Les images sont floues. Il entend la musique, il ressent son propre malaise. Alcool. Putain mais qu'est-ce que tu m'as fait ? Il aperçoit une chevelure brune. Un sourire moqueur. Ouvre les yeux. C'est ça, qu'est-ce qu'on lui a fait pour qu'il se retrouve dans cet état ? Il faut qu'il trouve cette personne brune. A tous les coups, c'est elle qui est derrière tout ça ...

10

Elle ne sait pas si Elle doit rire ou s'agacer. Mad Hatter l'intrigue, vraiment. Il aime Son Manoir, hein ? En tous cas il semble apprécier la chambre. Et son passé, l'aimera-t-il ? Voyons, Mad Hatter, que vas-tu faire, cette fois-ci ? Vas-tu courir à ta perte comme tous les autres, ou danseras-tu avec les pantins victorieux ?

Une boule lumineuse, jaune, irradie devant ses yeux. Elle s'est engouffrée par la porte et s'est posée là, comme ça. Un souvenir, pour toi. Intéressant jouet.

HJ:

Le muet a ouvert les rideaux. Mad imite le vampire en criant bizarrement. Son cri tient plus de la bête que de l'être humain. D'une main il cache le soleil levant, et de l'autre il se couvre le visage.
Il s'en fout de paraître débile après tout. Il est fou. Complètement fou. C'est ce qu'il voit dans les yeux de celui qui dit se nommer Bartolemeus. D'ailleurs, le voilà allongé sur le lit. Endormi ? Sans aucun doute. Et cela donne des idées à Mad Hatter.

D'un bond félin il rejoint Bart près du lit, et pousse encore une fois un cri strident, souriant de toutes ses dents, il plaque Bart contre le lit et fait semblant de lui mordre le cou. Il n'attend pas de réaction de sa part, pas particulièrement. Dans tous les cas, c'est juste pour faire peur. Pas plus, Mad prend la vie comme un jeu. Dont il est le héros, forcément.

Il se tourne vers Silence en rigolant, une lueur moqueuse dans les yeux.

Voyons, Mad Hatter, que vas-tu faire, cette fois-ci ? Vas-tu courir à ta perte comme tous les autres, ou danseras-tu avec les pantins victorieux ?

Son rire se stoppe. Il n'est plus d'âme à rire. Non, la revoilà. Sa belle et douce voix. Son coeur bat à tout allure, il le sent.
La Sphère ne tarde pas à apparaître. Mad Hatter fait une révérence devant la timide sphère.

Un souvenir, pour toi.

Une nouvelle révérence de Mad Hatter. L'acteur est prêt à aller sur scène. Il regarde ses compagnons et leur sourit. Mad est égoïste, son souvenir n'est qu'à lui, les heures qu'il gagne aussi.

Sa main touche la sphère.

Et la mémoire revient au jouet intéressant, lentement :

Mad Hatter:

Strapped in the chair of the city's gas chamber,
Why I'm here I can't quite remember ...
The surgeon general says it's hazardous to breathe ;
I'd have another cigarette but I can't see.

Silence l'a suivi dans la pièce. Il s'agite, a l'air de bouger dans tous les sens. Pour ce que Bartolomeus peut en deviner, du moins, avec son regard fixé au plafond. Oui, parce qu'il est bien là, le dos calé contre le matelas moelleux, à ignorer ostensiblement ce que font les autres. Quoique "bien", c'est un grand mot ... L'inactivité ne lui plait guère, à vrai dire. Il sent bien que ce n'est pas son genre. Mais d'un autre côté, ce type est vraiment trop bizarre. Pas son style pourtant d'avoir des préjugés. Pas à ce point là en tout cas. Mais le contraste entre son âge apparent et son attitude est trop saisissant. Il le met mal à l'aise. Ou peut-être que tu le connaissais d'avant lui souffle alors un court éclair de génie. Ouais, peut-être. Mais quand même ... il espère que non. Clac ! les rideaux s'ouvrent, soulevant la poussière qui recouvre le sol. Chaque grain se retrouve illuminé par le timide soleil du début de matinée, si bien que, l'espace de quelques instants, la pièce a l'air nettement moins glauque. Plus ... pailletée. Comme dans un conte, pour reprendre le thème de la discussion des deux autres occupants de la chambre. Le visage de Bart' s'éclaire un peu. Jusqu'à ce que le fou pousse un espèce de cri inarticulé que le jeune homme, ne s'étant pas relevé pour l'observer, ne peut interpréter. Quoi, y a un truc dehors ? Laissez moi deviner ... une libellule géante ?

Et puis, SBAM ! un truc atterrit sur le lit, à côté de lui. Non, pas un truc. Le fou. Celui-ci se rue sur Bart', fait mine de lui mordre le coup, jusqu'à ce que le blond se redresse précipitamment, se recule tout en le repoussant autant qu'il le peut. « Wow ! Mais c'est quoi ton problème ? » s'exclame-t-il. Grognon le Bart' ? Totalement. C'est peut-être à cause de cette espèce de migraine. Ou parce que l'arrivée du jour réveille aussi un peu son estomac, qui tente de lui faire comprendre que hého, c'est l'heure du petit dej' ... Et puis, il aimerait bien que le taré s'en aille. Qu'il y ait des filles aussi. Des gens avec qui il puisse vraiment discuter, quoi. Avouez que ça fait un peu beaucoup. Heureusement pour lui, sans doute, l'homme aux cheveux argents n'a pas l'occasion de réagir à son exclamation, trop attiré qu'il est par la ... la sphère doré qui vient d'apparaître. Quand on parle de libellules géantes ... voilà le ver luisant, songe Bartolomeus, tandis que les paroles de l'homme à la fiole lui reviennent en tête. Il avait évoqué ça, non ? Il avait dit que c'étaient des souvenirs, même. Pas le temps de poser de question, le fou a touché la sphère, et celle-ci s'efface doucement, tandis que l'homme se fige. Voilà le taré hors de la course. Sans doute pas pour longtemps, cela dit.

Sans trop qu'il ne sache pourquoi, c'est ce qui semble pousser Bart' à se lever, à quitter son refuge -enfin, son refuge ... le lit, quoi. Il a besoin de changer d'air, là maintenant. Silence n'a pas l'air malheureux avec le fou - quoique, son attitude a un peu changé, puisqu'il s'est appuyé contre les barreaux des fenêtres pour regarder pensivement dehors. Alors, il peut bien l'abandonner ici. Au pire ... bah, au pire, il le suivra. Voilà. Bartolomeus s'approche de Silence, s'apprête à lui tapoter l'épaule, s'arrête en plein mouvement. Il n'a pas besoin de le regarder pour l'entendre, après tout. Sans doute est-ce le fait qu'il soit muet qui lui donne l'impression qu'il ne peut pas l'écouter ou le comprendre s'il ne le fixe pas. Un truc lié à sa capacité à parler le langage des signes, à tous les coups. Il hausse les épaules pour lui-même, avant de prendre la parole. « Hum ... Silence ? Je me tire, moi. J'vais essayer de trouver la sortie de c'te baraque. Si tu veux venir ... 'Fin. Fais comme tu veux » conclue-t-il assez maladroitement, en passant une main dans ses cheveux, les ébouriffant encore un peu plus. Sur ces quelques mots, il tourne les talons, retourne dans leur pièce de départ. Il hésite un peu, prends un couloir, change d'avis, emprunte plusieurs portes beaucoup trop identiques, pour finalement se retrouver dans un salon dans la cheminée duquel se meurent quelques braises. Rien à manger sur la table. Dommage. Hésitant un peu sur la conduite à tenir, Bart' observe d'un œil critique les deux portes qui s'offrent à lui. Am stram gram ... Ce sera celle de droite , voilà. D'un pas décidé - enfin presque, parce que celle de gauche était en bois brut, et était peut-être la bonne, finalement ... - il se dirige vers celle que le hasard a choisi pour lui, la pousse. Au pire, il testera la seconde après.

A nos amis les Topos (a):

Noir complet, intense. La porte s’est claquée derrière le jeune homme. Le sol semble se dérober sous les pieds de Bartolomeus. Sensation de flottement, de liberté. Puis le sol refait surface, la lumière réapparait. Il se trouve maintenant sur un sol en parquet. Un couloir peu éclairé, un escalier. En bas, des voix.

Spoiler:

Relocalisation:

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