Aller sans retour.

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Acte I Last Train Home			16H - 18H

	De la lumière sur son visage. Un peu de chaleur. Quelques secondes de bien-être auxquelles succéda rapidement l'inconfort. Sa nuque était raide et la tension s'étendait à ses épaules. Sans ces désagréments, peut-être aurait-il dormi encore un peu. Mais ses membres engourdis lui signifièrent clairement qu'il s'était reposé bien plus que nécessaire. Il est temps de se réveiller ! A cette injonction, il ouvrit les yeux. Machinalement, son regard balaya les environs. Un train. Abandonné. Tout comme lui, apparemment. Il ne percevait aucune présence. Pas un bruit. Pas un mouvement. L'endroit était désert de tout signe de Vie. Une atmosphère pesante. Un silence accablant. Seul le discret bruit d'une chute régulière se détachait de cette inertie. Instinctivement, il porta la main à son cœur mais heurta une légère masse dans sa précipitation. Ses doigts s'en saisirent et il observa plus attentivement l'objet qu'il tenait. Un sablier. Le sable s'écoulait de manière inexorable. Sans qu'il n'ait actionné un quelconque mécanisme. Où avait-il bien pu le récupérer ? Il se concentra un instant pour tenter de se souvenir de sa provenance. Il n'obtint pas de réponse. Il se demanda alors ce qu'il avait fait la veille. Il n'obtint pas de réponse. Les questions défilèrent alors. Sa mémoire fut assaillie. Mais elle resta muette. Il n'y avait pas de « hier ». Il n'y avait que « maintenant ». Le passé avait disparu. Il ne restait rien que ce sablier. Et pourtant, son cœur battait. Il respirait. Il était en vie. L'homme ne savait pas qui il avait été mais il était toujours. Sur ce constat, il inspira rapidement puis prit appui sur la banquette adjacente pour se lever. Il s'avança dans l'allée et jeta un dernier coup d’œil au siège dont il venait de s'extirper. Quand il serait sorti de la cabine, cette dernière ne garderait aucune preuve de son passage. Comme si il n'avait jamais existé. Il haussa les épaules et se retourna définitivement. La sortie ne fut pas difficile à trouver et il bondit au sol. Ce petit saut lui révéla la présence d'objets dans la poche de son pantalon. Sans s'attarder sur le décor qui lui faisait face et dont l'ambiance paraissait tout aussi animée que précédemment, il se saisit du contenu et l'aligna devant lui. La poussière semblait avoir pris possession des lieux mais cela ne l'empêcha nullement de s'asseoir en face de sa découverte. Il ne voyait aucune utilité immédiate aux deux premiers objets : une petite cuillère et un sachet de drogue, mais le morceau de papier était nettement plus intéressant. Un numéro y était inscrit. ► Il faut que je trouve un téléphone. Personne ne l'entendrait. Il était seul. Avait-il prononcé cette phrase pour rompre le silence ? Ou pour se motiver ? Il n'avait pas le temps de répondre à ces questions sans importance. Il replaça ses biens dans sa poche, se redressa et partit à la conquête d'une cabine téléphonique.

		It is a tale. Told by an idiot. Full of sound and fury. Signifying nothing.

Synopsis :

Le bureau bouge enfin, après que l’on s’y soit mises à deux pour le déplacer. C’est qu’il était lourd ce truc. Désolé le roux, va falloir que tu te démerdes pour le remettre sans nous. Nous sortons dans la rue. Pas trace des instruments. Pourtant je les cherche, la main instinctivement posée sur la crosse de ma nouvelle arme. Je me vois mal me mettre en mode Lara Croft et dégommer la vilaine fanfare avec seulement sept balles. Parce que voilà, je ne sais pas tirer. Alors s’il vous plaît, les instruments enragés, restez cachés. Même après avoir marché quelque temps, je reste tendue comme un arc, mon regard passant alternativement de l’avant à l’arrière sans précisément m’arrêter sur quelque chose. Aucune trace de nos ennemis potentiels. Nous sommes seules dans les rues. Le fait que je ne regarde nulle part en particulier m’empêche de me rendre compte tout de suite de l’endroit où nous sommes. Puis je réalise. Le quai. Le train. Recommencement.
Tout est exactement comme au début, lors de ces quelques instants où je me suis réveillée, la tête vide, surprise même par mon propre reflet dans la vitre du train. Puis la fille, l’inconnue à qui j’avais demandé des informations qu’elle n’avait sûrement pas. Et après, le réveil dans ce zoo. L’ironie de la situation me tire un sourire amer. J’ai tourné en rond. Me suis fait de nouveaux souvenirs pour combler les trous et ai découverts des pans plutôt sombres de mon passé. Tout ça pour quoi ? Retourner à la case départ. Tout cela est tellement irréel… comme si ce monde n’existait pas. Et puis, tâche blanche au milieu du recommencement : un homme. La trentaine, peut-être plus, peut-être moins, difficile à dire vu son apparence. Des fringues banales, baskets rouges tranchants avec le bleu de son jean et le gris de son sweat à capuche. Ce qui retient l’attention chez lui, outre le nombre incalculable de piercing qu’il a sur le visage, c’est le masque blanc tatoué ou peint sur sa peau bronzée, représentant une face de squelette jusque dans ses moindres détails. Stupéfiant. Tout bonnement stupéfiant. Des cheveux longs, sûrement longs, rasés sur un côté de la tête, teinte monochrome, de même que son bouc. Malgré moi, j’écarquille les yeux. Impression fugace de… familiarité.

- Sergu… ?

Je m’interromps en secouant la tête, mon filet de voix heureusement inaudible. Ce ne peut pas être lui ; je pencherai plus pour le type qu’à décrit Dame. Ce mec en face de nous ne colle pas au rôle. Tâchant de rester détendue – difficile face à quelqu’un comme lui – je m’avance, la main toujours résolument posée contre le holster de cuir noir.

- Tu viens d’arriver ?

Spoiler:

16h - 18h

Elles marchent, poursuivent leur chemin en laissant des traces derrière elles. Traces indélébiles sur le coeur des gens, en bien ou en mauvais. Quelque chose lui dit que, dans cette ville, on oublie pas une personne. Elle, n'en a oubliée aucune. De ce type qu'elle a décrit à Régis. En passant par le rose, la vieille, Noan, Vodka, Gabriel, Comte et son serviteur, le ninja, Xéna... Et les roux. Les roux, c'est une bande à part, elle ne connaît par leur nom – sauf l'emmerdeur. Tous, elle se souvient. En même temps, elle les a rencontré en moins d'une journée, depuis son arrivée dans ce tra-...

« Hè ! Mais c'est... Cette gare ! »

Elle regarde Xéna, les yeux écarquillés, surprise. Est-ce fait exprès ? Va-t-on rentrer chez nous ? Non, ne t'emballe pas, ne rêve pas. Ce serait trop facile. Elle se désespère elle-même. Rentrer chez elle sans sa mémoire de toute façon, à quoi cela lui servirait-il ? Et ce chez elle existe-t-il réellement ? Certes, elle vit dans un appartement, mais peut-elle le considérer comme un chez soi ? Elle n'en sait rien. Sans doute.

Et elle repense à ce type dont elle avait fait la description, à cette vieille dame qui est sans doute toujours avec Noan. À moins qu'elle ne se soit fait téléportée elle aussi. L'espace d'une seconde, elle se demande ce qu'elles font, maintenant. Où elles sont, avec qui, pour faire quoi. Mais ça lui passe vite, elle est en bien meilleure compagnie à présent.

Cette gare, toujours aussi délabrée. Avec cet homme, cet intrus assit par terre qui se relève. Elle regarde Xéna et la devine murmurer, apparemment très bonne à ce jeu. Sergu... Sergueï ? Elle se penche vers elle pour lui chuchotter.

« À mon avis, si cet homme était Sergueï, tu ne m'aurais pas dis de le laisser tomber, je l'aurais déjà fait depuis longtemps ! »

Style particulier. Mince, baskets rouges, jean bleu, sweat gris et visage... Démarqué. De part son tatouage de crâne sur sa face, ses longs cheveux gris rasés d'un côté ou ses piercings, il est assez original. Effrayant, pour les enfants, ou amusant – ça dépend de l'enfant, et dans cette ville, on sait jamais sur quoi on peut tomber. En le détaillant, ses yeux s'agrandissant de plus en plus par l'effet de surprise. Ce spectacle lui donne envie de rigoler, de se moquer. Très fort. Mais elle ne le fera pas, parce que Xéna est avec elle, parce qu'elle semble s'intéresser à lui. Autant de pas s'immiscer là-dedans, rester en retrait et écouter. Si dires il y a.

Ce qui la choque chez lui, c'est son pendentif à son cou. Un sablier, tout comme elle. Elle le remarque en s'approchant, elle marche vers lui, sans crier gare. Et là, elle se rappelle ses poches et s'arrête net. Elle pense au briquet dans la poche de sa veste en jean presque sèche. Elle pense aux billets et à la photo jaunie dans une de ses poche de pantalon, elle passe discrètement sa main dessus. Pour que l'inconnu ne remarque pas, elle le dévisage d'un air abasourdi « Bah dis-donc, qu'est-ce que tu fais là toi ? Habillé comme ça, en plus. » La poche est humide, Shit.
Elle pense à la carte, elle doit être toute ondulée et humide, ainsi que les billets et la photo. Elle laisse échapper un petit « Tsk » assez fort pour être entendu. Et Xéna pose sa question. Xéna, toujours sur ses gardes, fidèle à elle-même, la main sur son arme. Dame ne fait pas preuve d'autant de précaution, elle l'admet et fait avec. Cet homme a certes, une allure bizarre, mais n'a pas l'air d'être armé. Une fois Xéna arrivé à sa hauteur, elle lance un sourire narquois à l'homme.

Pourquoi ? Elle sent venir une belle discussion. Se trompant peut-être, elle entremêle ses doigts derrière son dos, comme une gamine.

Cet endroit ne résonne plus, sans mes talons.

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Acte I Scène 2			16H - 18H

	Des pas. Le silence n'était plus. Le calme non plus. A qui appartenaient ces bruits de marche ? Était-il en danger ? Ou était-ce la promesse de réponses à des questions pas encore formulées ? Il oublia un instant ses projets pour se concentrer sur les nouveaux arrivants. Qui se retrouvèrent être des arrivantes. Deux femmes. Jeunes. Brunes. Si ce n'était la couleur de leur chevelure, leurs styles étaient assurément différents. La première à entrer dans son champ de vision avait une allure assez militaire. Ou plutôt, guerrière. Telle une survivante prête à réagir à la moindre alerte. La seconde était plus féminine. Elle ne portait pas de robe mais il l'imaginait bien danser. Laissant virevolter le bas d'une longue jupe au fil de ses mouvements, agrippant soudainement ce dernier puis disparaissant derrière le tissu après un sourire mutin. Leurs yeux s'agrandissaient en l'observant. Les siens se rétrécissaient un peu plus au fil de leur progression en sa direction. Elles le dévisageaient toutes les deux. Et il faisait de même. Il réalisa de ce fait qu'il ne savait même pas à quoi il ressemblait. Trouver un miroir ne lui était pas vraiment apparu comme une priorité. Il avait rapidement constaté le rouge de ses chaussures, le bleu de son jean et le gris de son sweat, ainsi que l'ébène de sa peau, lors de l'inspection de sa poche mais la partie supérieure de son corps demeurait un mystère. Ces deux personnes en savaient dorénavant plus que lui sur sa propre personne. Il ne savait pas ce qui lui valait cet air railleur de la danseuse – il la qualifierait ainsi pour le moment. Elle ne paraissait pas particulièrement agressive. Juste spontanée – avec peut-être une tendance à l'impertinence. N'allant pas se tourmenter de ce comportement, il décida d’interpréter ce geste comme une légère moquerie due à la poussière présente sur ses vêtements. D'un ton relativement neutre, il lui adressa ces quelques mots : ► Navré Princesse, j'ai pas encore eu le temps de chercher un beau costume. Il reporta ensuite son attention sur la deuxième jeune femme, qui s'était également approchée, dans l'intention de répondre à sa question : ► Ouais, je sors tout juste de la cabine. Il s'attarda un instant sur son visage et, ce même instant, il crut être face à quelqu'un qu'il connaissait. Tout du moins, qu'il aurait connu. Puis il cligna des yeux et l'espoir s'évanouit. Non, il ne savait pas qui était cette fille. Pourtant, il désirait la prendre dans ses bras et il se sentait soudainement triste. Néanmoins, son attitude et l'emplacement de sa main le dissuadèrent de tenter ce genre d'action. Il se contenta donc de préciser la raison de sa présence ici : ► Et je cherche un téléphone. Enfin, je cherchais. Puisque vous êtes là, vous allez peut-être m'expliquer pourquoi. Pourquoi elles s'étaient rendues en ce lieu. Pourquoi elles se promenaient avec une arme. Pourquoi elles n'étaient pas surprises de découvrir quelqu'un au milieu de ces dalles poussiéreuses. Pourquoi ils étaient ici tous les trois. Et tant d'autres pourquoi.

		Most people choose the third choice : to not choose.

Spoiler:

La remarque de Dame à propos de Sergueï arrive à me tirer un petit sourire. Le murmure m’avait échappé, propos irréfléchis. ‘Sûr que ce mec étrange n’est pas celui que je lui ai dit d’abandonner. Pourtant, j’ai comme une impression de déjà-vu, pas désagréable en soi, mais assez perturbante. Un look pareil ne devrait pas pouvoir s’oublier si facilement. Il nous observait son bouger, ses yeux bleu s’étrécissant à mesure que nous approchions. Je lâche un léger soupire devant le regard narquois que lui lance Dame et que je capte du coin de l’œil ; ça va mal se finir si elle continue à provoquer tout le monde. Détends-toi un peu, il n’est pas armé. Prends un peu exemple sur la bouclée, sinon tu vas passer pour la flic coincée et toujours sur ses gardes. Coincée peut-être, mais flic, ça non. Les flics ne menacent pas les gosses avec un flingue parce qu’il a été témoin d’un meurtre. Quoiqu’il en ait des pourris aussi…
Il s’adresse à Dame, d’abord. Calme et ironique. Un mélange qui fait plutôt bon ménage. Puis me répond. Effectivement, il vient d’arriver, comme moi quelques heures plus tôt et Dame aussi sûrement. La gare est le point de départ, l’œil du cyclone avant que ne débarquent les monstres. Il cherche un téléphone. Peu de chances que tu en trouves un ici, mec. Sa question suivante achève de me détendre. J’éclate d’un rire sans joie et ma main délaisse l’étui en cuir. Lui, avec son tatouage sur la figure, est tellement paumé qu’il en oublie même de terminer ses questions.

- Pourquoi tu cherches un téléphone ? C’est toi qui devrais le savoir.

Pour éviter de le vexer avec des répliques aussi débiles qu’inutile, je reprends, un poil plus sérieuse, vrillant mon regard dans le sien. Sois convaincante, il ne va pas te croire dans le cas contraire.

- Inutile de te dire que tu es amnésique, je pense que tu t’en es déjà rendu compte. On est dans une ville que tout le monde ici s’est apparemment accordé à baptiser Nulle Part, notamment parce que c’est paumé, abandonné et que personne n’a aucune idée d’où ça se trouve.

La boucle se poursuit. Je m’imagine à sa place, en train d’écouter Chancelier me parler de la même façon. Peut-être ne s’était-il pas montré aussi condescendant, à la réflexion. Dame a l’air bien décidée à me laisser user ma salive toute seule, alors je poursuis, sans toutefois me lancer dans trop de détails :

- Les armes, c’est pour nous défendre contre… les bizarreries de l’endroit.

Inutile de dire que nous avions des instruments aux fesses juste avant et que quelques bestioles semblent s’être dopées aux hormones de croissance. Inutile aussi de s’attarder sur l’aspect déco de nos flingues. Ça nous laisse un avantage non négligeable dans le cas où monsieur squelette serait quelqu’un d’instable. Hello, fuck la logique, nous sommes tous instables. Ce qui n’empêche pas de bluffer.

Il les dévisageait aussi, puis lança à Dame :

« Navré Princesse, j'ai pas encore eu le temps de chercher un beau costume. »

Elle était bien tentée de lui lancer un « Ouais, bah tu ferais mieux de te dépêcher, Charmant. » mais elle s'abstient sous le regard de sa comparse. Alors, elle ne fait rien et continue de sourire, un sourire énervé qu'il aura l'obligeance de remarquer.

Il vient tout juste de sortir de la cabine, comme Dame – et sûrement Xéna – il y a quelques heures d'ici.

« Et je cherche un téléphone. Enfin, je cherchais. Puisque vous êtes là, vous allez peut-être m'expliquer pourquoi. »

Pourquoi quoi ? La princesse penche la tête sur le côté, n'ayant pas vraiment compris ce qu'il voulait dire. Elle se retient néanmoins de rire, tellement c'était stupide. Il n'y a pas de réponse ici, à n'importe quelle question. Elle a déjà essayé, s'est déjà embrumé l'esprit, avec ces questions. Et quand les premières, celles de l'incompréhension, de la peur, finissent par s'évaporer par habitude ; d'autres, sur les souvenirs, sur le passé, apparaissent. Bonne chance mon gars.
Xéna quant à elle, n'hésite pas à rire, faussement, tout de même. Dame esquisse néanmoins un sourire, moqueur. Sûr, il ne peut pas savoir, mais elle ne peut pas s'empêcher.

« Pourquoi tu cherches un téléphone ? C'est toi qui devrais le savoir. »

Un téléphone, ici ? Peut-être, mais il ne fonctionnerait sans doute pas. La spécialité de la maison, c'est plus des choses surnaturelles, alors un téléphone, c'est trop banal. Et puis, qui appeler ?

« Inutile de te dire que tu es amnésique, je pense que tu t'en es déjà rendu compte. On est dans une ville que tout le monde ici s'est apparemment accordé à baptiser Nulle Part, notamment parce que c'est paumé, abandonné et que personne n'a aucune idée d'où ça se trouve. »

En dire autant à cet inconnu, est-ce vraiment une bonne idée ? Régis aussi, leur avait dit toute sorte de chose sur la ville en un coup, sans connaître personne. Bon, c'est sûr que ne rien dire n'est ni avantageux, ni le contraire. Donc autant partager son savoir pour aider les autres. Et puis, ce type regarde bizarrement Xéna, comme elle le regarde pareillement. Peut-être qu'ils se connaissaient, avant. Mais ça n'effleure pas l'esprit de notre demoiselle, pas qu'elle s'en fiche, mais elle ne fait pas attention. D'ailleurs, elle ne prononce mot, n'ayant rien à ajouter. Elle laisse ses yeux traîner ici et là, remarquant l'état toujours aussi délabré de l'endroit.

« Les armes, c'est pour nous défendre contre... les bizarreries de l'endroit. »

Dame ajoute, en tournant la tête de ses plantes à l'homme.

« Comme des instruments qui volent. »

Dis sur un ton neutre, cela rend la chose totalement normale. Alors que ça ne l'est pas.

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Acte I Streets of Nowhere			16H - 18H

	Elle rit. Les échos qui lui parvinrent n'étaient cependant pas ceux du bonheur. Là où il avait perdu la mémoire, aurait-elle pour sa part égaré sa gaieté ? Les circonstances n'invitaient pas vraiment à l'euphorie après tout. Aussi nerveux que puisse lui paraître cet éclat, il possédait au moins le mérite d'avoir relaxé un peu la posture rigide de la jeune femme. Il était toujours un étranger mais il venait apparemment de s'éloigner du statut d'ennemi potentiel. ► Pourquoi tu cherches un téléphone ? C’est toi qui devrais le savoir. L'homme comprit alors que ses dernières paroles étaient restées à l'état de pensées. Il ne s'en formalisa pas et entreprit plutôt de soutenir la prunelle perçante que son interlocutrice lui dirigeait. Bien que l'un de ses yeux était masqué par une épaisse mèche de cheveux, le bleu dont se targuait le deuxième accordait à son regard une intensité sans pareil. De quelle couleur étaient les siens ? Qu'importe, si elle désirait son attention, elle la possédait entièrement. Il l'écouta silencieusement. Il avait apparemment omis de formuler ses questions mais ces quelques phrases y répondaient quand même. Tout du moins essayaient-elles. Ces explications se révélaient être de simples informations porteuses de nouvelles interrogations. Il s'apprêtait à répliquer lorsque la danseuse reprit la parole : ► Comme des instruments qui volent. Malgré l'ineptie de sa précision, elle semblait terriblement sérieuse. Il rompit le contact visuel précédemment établi et reporta son intérêt sur la deuxième demoiselle. Plus de sourire taquin. L’espièglerie, plus ou moins mesquine, qu'elle lui témoignait quelques instants précédents avait disparu. Il ne résidait dans ses mots ni folie ni raillerie. Juste un fait dont il fallait s’accommoder. Il continua tout de même d'observer la jeune femme, à l'affût d'un éventuel sourire victorieux provoqué par sa crédulité. Il remarqua alors son pendentif et esquissa un léger rictus. Il était enfin en présence d'un objet familier. Elle possédait également un sablier, bien que le sien semblait moins rempli. Cessant son inspection, il se décida à émettre un commentaire sur ce qu'il venait d'apprendre : ► Donc. Nous ne sommes nulle part. Et vous comptez vous défendre contre des objets volants en leur tirant dessus. Il s'interrompit un instant. Il se surprenait presque de la manière dont il venait d'intégrer et d'accepter l'absurdité de la situation. ► Je veux pas être désagréable mais vous comptez viser où ? D'ailleurs, où sont les autres ? Amnésiques aussi ? Vous de même, j'imagine ? Vous vous séparez en groupe de deux pour faire face aux attaques d'instruments ? La dernière partie de la phrase était certainement prononcée d'un ton un peu trop amusé. Il ne se moquait absolument pas d'elles et ne désirait pas qu'elles le prennent comme tel. Elles semblaient juste avoir besoin d'un peu d'humour pour se sortir de l'horreur de la réalité – surtout la guerrière. Curieusement, il n'avait pas peur. Cela viendrait peut-être par la suite. Mais pour le moment, il était débarrassé de toutes les éventuelles atrocités du passé et il n'avait pas encore eu le temps de faire connaissance avec celles du présent. Il n'était rien ni personne mais il était libre de tout ressentiment. ► Une personne de plus pour lutter contre ces choses serait sûrement utile, non ?

		At any street corner the feeling of absurdity can strike any man in the face.

« Comme des instruments qui volent. »

Mon regard quitte le type à l’allure détonante pour dévier sur Dame. J’articule silencieusement quelque chose qui doit ressembler à : « Tu es complètement malade ou quoi ? ». Je n’ajoute pas le fait que ça y est maintenant, notre crédibilité a été détruite à la racine, je doute que la brune soit capable de lire sur les lèvres. La deuxième raison pour laquelle je n’insiste pas est qu’elle est mortellement sérieuse, pour la première fois depuis que nous nous sommes croisées au conservatoire. Je me force à quitter mon air désapprobateur et hausse les épaules à la remarque de l’homme. En quoi cela est-il important ? S’il avait vu ce qui les poursuivait, il aurait détalé à une vitesse au moins double à la nôtre, étant nouveau dans cette ville de fous. Qu’en quelques heures à peine, des allusions à des monstres et à des phénomènes paranormaux ne me fassent même plus tiquer faisait partie du « charme » de l’endroit. [i] Marche ou crève.

"Je veux pas être désagréable mais vous comptez viser où ? D'ailleurs, où sont les autres ? Amnésiques aussi ? Vous de même, j'imagine ? Vous vous séparez en groupe de deux pour faire face aux attaques d'instruments ?

Encore ce déluge de questions. Ironiques, en passant. Sur le même ton, je réponds à chacune d’entre elles, les mains à présent enfoncées dans les poches de mon jean. Je n’ai heureusement rien perdu dans lac, mis à part la sacoche de Joke, à moins qu’elle ne l’ait récupérée avec le fouet ? Je ne sais plus et ce n’est pas ce qui importe dans l’immédiat.

- En fait nous avons tous subi un lavage de cerveau qui a détérioré nos souvenirs, donc oui, tout le monde est comme ça. Et puis on nous a donné des substances hallucinogènes, ce pourquoi les instruments volent et les gens sont invisibles. Et nous deux, on chasse les vampires et les loups-garous. Qui bien entendu, n'existent pas non plus.

Je ponctue la remarque d’un sourire qui n’a rien à envier à celui de Dame lorsqu’il lui vient la brillante et suicidaire idée de provoquer quelqu’un. Ce que je fais ouvertement et avec un naturel qui me déconcerte. Me secouant, je me tourne vers celle avec qui je partage un même but avec une grimace repentante. J’avais réagi de fan identique face à Dieu, quoique je me sois montrée beaucoup plus sèche et désagréable.

"Une personne de plus pour lutter contre ces choses serait sûrement utile, non ?"

Je me sens sursauter et reconsidère le type aux cheveux de neige avec un œil nouveau. Ce gars-là n’a pas froid aux yeux. Je me mordille doucement la lèvre inférieure.

- Dame ? Tu en penses quoi toi ? On l’embarque dans notre noble quête ?

Autre mordillement de lèvres. Encore cette ironie un peu grinçante. Pas sûre que trouver le commanditaire de plusieurs meurtres puisse être qualifié de « noble ».

Un souvenir vint flotter devant Skull, il n'attendait plus que d'être touché pour lui dévoiler un pan de son passé.

Son ton sérieux semble étonner. Ce qui l'étonne elle-même, soulève les sourcils, haussant les épaules et pliant les coudes.

« Bah quoi ? »

Xéna la traite de malade, si elle a bien compris. Elle la regarde en fronçant les sourcils, étant vraiment sérieuse. Peut-être trop. Mais l'homme ne prend pas peur. Et puis, s'il venait à ressentir ce genre d'émotions, il se rendra vite compte qu'ici, elles sont inutiles à moins de pousser l'instinct de survie à son maximum. Mais, la vie de Dame n'a, jusqu'ici, pas été mise en péril. Du moins, pas directement. Le feu, s'enfuir, les instruments, pareil. La plus grande menace aurait pu être Xéna s'il elle n'avait pas familiarisé avec elle, ou le ninja, reste à voir.

« Donc. Nous ne sommes nulle part. Et vous comptez vous défendre contre des objets volants en leur tirant dessus. »

Dame se permet un applaudissement, juste un. Le clappement résonne dans la gare, emplissant la salle de son bruit dur et sec. Elle le regarde durement Y'avait pas besoin d'établir une liste de nos emmerdes. . Au moins il ne rechigne pas et comprend la situation sans les traiter de folles, c'est déjà pas mal. Et pour les armes, c'était déjà réfléchi, merci.

« Je veux pas être désagréable mais vous comptez viser où ? D'ailleurs, où sont les autres ? Amnésiques aussi ? Vous de même, j'imagine ? Vous vous séparez en groupe de deux pour faire face aux attaques d'instruments ? »

Elle soupire face à tant de question, lorsqu'elle ouvre la bouche pour répondre court et rapide, Xéna prend la parole, les mains dans les poches. Ils parlaient quand même sur un ton ironique.

« En fait nous avons tous subi un lavage de cerveau qui a détérioré nos souvenirs, donc oui, tout le monde est comme ça. Et puis on nous a donné des substances hallucinogènes, ce pourquoi les instruments volent et les gens sont invisibles. Et nous deux, on chasse les vampires et les loups-garous. Qui bien entendu, n'existent pas non plus. »

La brune pouffe, Bien joué. Elle continue, sur le ton de la rigolade.

« Mais attention, les renards à neufs queues et petits fantômes blancs des forêts règnent en maître en ces lieux la nuit. »

Et elle pose son index sur ses lèvres, comme si cela était un secrèt avec un air amusé au visage. Xéna quant à elle semble sourire, elle paraît décontractée. Cela soulage en quelque sorte Dame car cette femme était toujours sur le qui-vive.

« Une personne de plus pour lutter contre ces choses serait sûrement utile, non ? »

Why not. Il n'a pas l'air dérangeant, mais faudrait qu'il arrête avec ses questions. De toutes manières, Xéna répondra.

« Dame ? Tu en penses quoi toi ? On l’embarque dans notre noble quête ? »

Elle porte sa main au menton, jouant le jeu de l'ironie.

« Mmmh, j'sais pas, faut que je vois avec mon emploi du temps. Mais on devrait pouvoir ajouter ça à notre périple, mais faudra sauter la case épilation pour l'intervieuw de ce soir, alors. »

Et alors elle sourit, un large sourire, un vrai sourire. Elle entremêle à nouveau ses doigts derrière son dos. Elle raconte n'importe quoi, mais un peu de délire dans cette ville de fou ne peut faire de mal à personne. Ce type lui paraît moins moche, il est gentil. À moins qu'il ne veuille juste les dépouiller de leurs armes, alors, ce sera une autre histoire où les os craqueront.

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Acte I Nothing to Lose			16H - 18H

	Les barrières semblaient s'abaisser au fil de la conversation. Les muscles se relâchaient. Les positions se détendaient. Et, des sourires apparaissaient. Dans cette ville où leurs mémoires n'étaient plus qu'un souvenir, ils jouaient. Ils n'étaient pas fous. Ils n'étaient pas drogués non plus. Ils participaient à cette insanité sans l'aval de leur volonté et, en cet instant, ils contribuaient à la déraison ambiante. A leur manière. Ils se prêtaient à une extravagance faussement frivole. Ils n'avaient pas établi les règles de la partie - un tel endroit disposait-il de telles convenances ? - mais ils se les réappropriaient. Le temps de quelques échanges à la légèreté du mot, mais pas du propos. Il questionnait. Elles répondaient. Ils se testaient. Ils s'appréhendaient. Elles fabulaient. Enfin, à moitié. Elles lui livraient leurs découvertes sous ces quelques railleries maquillées. Il ne pouvait pas encore différencier la réalité de l'invention, mais il ne doutait pas que la plupart des étrangetés évoquées avaient réellement été observées. ► Dame ? Tu en penses quoi ? On l’embarque dans notre noble quête ? La jeune femme paraissait s'être légèrement renfrognée à sa proposition. Elle semblait hésiter. Pourquoi ? Il ne lui demanderait pas. Il se tournait à nouveau vers la danseuse. Elle avait désormais un nom. Ou, tout du moins, un surnom. Dame. L’appellation était bien choisie. Elle avait effectivement l'assurance d'une femme, d'une Dame. Lui dévoilerait-elle également le pseudonyme de sa partenaire d'infortune ? Elles ne lui faisaient sans doute pas encore pleinement confiance mais elles commençaient progressivement à lui accorder le bénéfice du doute. On ne dévoilait pas le nom de ses alliés en présence d'ennemis, non ? ► Mmmh, j'sais pas, faut que je vois avec mon emploi du temps. Mais on devrait pouvoir ajouter ça à notre périple, mais faudra sauter la case épilation pour l'interview de ce soir, alors. Il ne savait pas qui était cette jeune femme par le passé, ni en ce présent d'ailleurs, mais elle semblait sortir d'une pièce de théâtre. Elle apportait à cette comédie grotesque une délicate désinvolture. Ses yeux pétillaient à nouveau de la malice qu'elle affichait lorsqu'elle l'avait précédemment dévisagé. En cet instant, elle paraissait sereine. Ils étaient toujours nulle part. Elles avaient toujours une arme pour tirer sur des instruments volants. Mais pour quelques secondes, elle semblait s'être un peu délestée du poids de la situation. ► Avec de tels discours, tu vas finir par me persuader de continuer à te surnommer Princesse. Il souriait à son tour. Son ton était plus chaleureux que celui des premières paroles qu'il lui avait adressées. Ce geste lui valut une désagréable sensation de tiraillement au niveau des joues. Il porta sa main à son visage et eut la surprise de découvrir la présence d'une petite boule sous ses doigts. Non, de deux petits ronds volumineux. Et, il possédait également un bouc apparemment. Quel âge pouvait-il donc avoir ? Il était certainement bien plus âgé que ces demoiselles. Tout en continuant de caresser les quelques poils de son menton, il s'adressa à la seconde jeune femme : ► Puisque Dame semble accepter ma présence, il ne me reste qu'à savoir si tu me juges digne de poursuivre l'aventure avec... Vous. Il s'interrompit. Encore. Un éclat doré venait d'apparaître devant ses yeux. Il ne serait certainement jamais qualifié de papillon mais la lumière l'intriguait tout autant. Alors il ne réfléchit pas et toucha la sphère. Sans doute aurait-il dû demander à ses camarades de quoi il s'agissait. Trop tard, l'action était réalisée.

		Memories are the key not to the past, but to the future.

Dame joue le jeu, allant même jusqu’à poursuivre mon délire, comme si tout ceci était parfaitement normal - Flirtons gentiment au pays des bisounours. -Comme si nous n’étions pas dans un endroit où n’importe quoi pouvait nous sauter dessus afin de nous tuer. Notre attitude presque insouciante, si elle n’a rien de très futée, a pourtant le mérite de détendre l’atmosphère. Ce mec bizarre n’est pas hostile, et il ne se dégage pas de lui la même aura de danger que le ninja du commissariat.

« Mmmh, j'sais pas, faut que je vois avec mon emploi du temps. Mais on devrait pouvoir ajouter ça à notre périple, mais faudra sauter la case épilation pour l'intervieuw de ce soir, alors. »

Mon sourire s’élargit. Nous ne sommes plus ici, nous sommes ailleurs, dans le monde futile et simple en dehors de cette ville. Le monde réel a des côtés qui ne sont pas très reluisants aussi… Même cette pensée n’arrive pas à me faire replonger dans mon état renfrogné et méfiant. Mister squelette s’adresse à Dame en souriant, l’air de s’amuser de ce puéril échange. Il semble se rendre compte aussi qu’il a possède une collection assez impressionnante de piercings, ainsi qu’un bouc au menton. A mon arrivée dans le train, la première chose que j’avais fait, outre fouiller mes poches à la recherche d’une quelconque info sur mon passé, a été de regarder mon reflet approximatif dans la vitre. Bien trop perturbant de ne pas savoir quelle tête j’ai. Il devrait peut-être...

"Puisque Dame semble accepter ma présence, il ne me reste qu'à savoir si tu me juges digne de poursuivre l'aventure avec..."

Une sphère lumineuse se plante devant l’inconnu, l’empêchant de terminer sa phrase. Je m’apprête à lui expliquer ce qu’il a sous les yeux. Sauf qu’il a déjà touché le souvenir et plongé dans cette espèce de transe qui survient chaque fois que quelqu’un ici entrevoit un bout de son passé. Je soupire. Faut-il être idiot à ce point pour ne pas y réfléchir à deux fois avant d’effleurer un objet volant non identifié ? Je me tourne vers Dame avec un haussement de sourcil :

- Je suppose qu’il ne nous reste plus qu’à l’attendre.

Oui, je le juge parfaitement digne de venir avec nous. Il a certes de très fortes tendances suicidaires, même si ce souvenir ne devrait pas le tuer, mais il ne devrait pas nous gêner. Il peut peut-être utile à quelque chose. Après tout, nous recherchons juste un type dont le visage nous est inconnu. Toutes les causes perdues se retrouvent à Nulle Part.

Mais alors que la mémoire revenait à Skull, deux souvenirs se posèrent devant Dame et Xéna.

Skull:

« Avec de tels discours, tu vas finir par me persuader de continuer à te surnommer Princesse. »

« Pas de problème, Charmant ! »

On sent qu'elle se moque, qu'elle ne le pense pas. Mais elle lance cette phrase sur la ton de la rigolade. Il n'est absolument pas charmant, c'est plutôt le contraire. Pas repoussant, mais pas attirant non plus. On le laisse dans son coin sans s'en préoccuper. Ce n'est qu'après conversation qu'on peut – ou non – l'apprécier. Et il sourit, se rendant compte de ses piercings et de son bouc. Il le caresse en parlant à Xéna.

« Puisque Dame semble accepter ma présence, il ne me reste qu'à savoir si tu me juges digne de poursuivre l'aventure avec... »

Interrompu. Par ça . Cette petite boule, ce souvenir. Pas le temps de lui expliquer qu'il le touche, une explication en moins à faire. Dame effectue un petit soupire, puis regarde Xéna, qui dit ce qu'elle-même s'apprêtait à dire.

« Je suppose qu’il ne nous reste plus qu’à l’attendre. »

Elle hoche la tête, bien obligée. Xéna insinue donc qu'il 'peut' venir avec elles. De toutes façons, il les aurait suivies, non ? Rester seul comme ça, accepter de se faire rejeter, ce n'est pas plaisant. Il n'y a que Dame qui part sur un coup de tête. Elle ne le fera plus, cependant. Sa dernière expérience lui a valu de se faire renverser par une voiture.

Alors qu'elle croise les bras, en attendant, une sphère vient se poser devant elle à son tour. Sans hésiter, elle plonge la main dedans, attendant impatiemment ce qu'elle lui réserve.

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Acte I Hello Again			16H - 18H

	Troublant. L'expérience dont il sortait à l'instant ne pouvait être qualifiée qu'ainsi. Il avait été le spectateur de sa propre vie. Tout en en restant définitivement acteur. Il n'avait pas pu bouger. Il n'avait pas pu parler. L'envie ne l'avait même pas effleuré. Il s'était juste entendu penser. Il s'était contenté d'être la marionnette de son propre corps. Il revint lentement à la réalité, les actions et pensées du passé s'inscrivant dans sa mémoire. Des armes. Il n'avait pas semblé se tourmenter de ce genre de trafic à l'époque. Et curieusement, ou non, aujourd'hui non plus. Il repensa au sachet de drogue qu'il avait découvert quelques minutes plus tôt. A l'étude de ce souvenir, sa présence lui apparaissait maintenant assez normale. Ses paroles résonnaient encore dans son esprit. Les mêmes que celles qu'il avait tenu quelques instants auparavant. Mais il ne prêtait déjà plus attention à cette embuscade et à ces transactions & substances illégales. Tout ce qui l'intéressait en ce moment, c'était elle. Il fixait la jeune femme qui se trouvait devant lui. Était-elle réellement l'adolescente qu'il venait de découvrir dans son souvenir ? Sa princesse bulgare ? Sa beauté demeurait. Elle était certainement encore plus attractive que par le passé. Plus âgée, aussi. Guerrière. Survivante. Sa démarche actuelle ne différait pas vraiment non plus avec celle de son passé. De quel monde provenait-elle ? Non. De quel monde provenaient-ils ? Ces questions étaient malheureusement d'une rhétorique tragique. Il savait désormais que son univers était sale. Entaché de négociations douteuses. Sans égard pour la vie humaine. Sans doute était-il un commerçant de la haine. Elle se démarquait pourtant de cet environnement obscur. Elle était lumineuse. Elle rayonnait d'assurance. Qui avait osé la lui voler ? Qu'avait-elle vécu ces dernières années ? A toutes ces interrogations ne subsista pourtant qu'un seul mot : ► Nathalena ? Sa voix lui parut plus brisée que ce qu'il escomptait. Le brouillard du souvenir disparaissait et il pouvait constater que deux nouvelles sphères étaient apparues. Une devant chaque jeune femme. Il se tourna vers Dame au moment où elle touchait sa sphère. S'adresser à elle serait donc inutile. Il n'avait rien à lui dire de toute façon. Il souhaitait juste s'assurer qu'elles étaient toutes les deux encore présentes. Cette rapide vérification réalisée, il ne put s'empêcher de la fixer à nouveau. Elle. Et la sphère qui siégeait devant son visage. Allait-elle également s'emparer de ce souvenir ? Il le désirait. Il voulait savoir. Il voulait qu'elle sache. Mais le choix n'était pas sien. Alors, il se contenta de l'observer, attendant sa décision.

		Reality is merely an illusion, albeit a very persistent one.

Dame hoche la tête, et je mets les mains dans mes poches en attendant que le type aux piercings émerge de son souv… du coin de l’œil, j’aperçois une lumière blanche se poster devant la bouclée. Un autre souvenir, diabolique et empoisonné cadeau de ce qui régit à présent nos vies, vient me narguer, s’imaginant que je vais une fois de plus risquer ma santé mentale à le toucher. Même pas en r… Fais pas l’idiote ; si tu veux trouver Sergueï, reste en vie. Rien ne dit que je vais mourir si je n’effleure pas cette sphère lumineuse. Rien ne dit non plus que ça va plaire à la Ville. Tant pis, cette fois-ci, que ces fichus fragments du passé aillent au di…

- Nathalena ?

Très lentement, je me tourne vers l’inconnu de la gare, fixe ses yeux bleus braqués sur moi. Pas d’erreur possible, il vient de s’adresser à moi. Le nom qu’il vient de prononcer résonne étrangement à mes oreilles, en un son à la fois familier et étranger. Par automatisme, mes doigts se crispent à mon couteau. Je repense aux inscriptions à demi effacées. Au N et au A encore visibles. Au fait que ça pourrait coller. A cette étrange coïncidence. Me retrouver face à un élément de mon passé, sans l’avoir voulu ? Presque impossible, et pourtant. J’ouvre la bouche, la referme, hésitant entre deux réactions.

- Je…

La lueur du souvenir ne me semble plus si menaçante, à présent que ma peur est contrebalancée par mon désir de comprendre et de savoir si cet homme dit vrai, si « Nathalena » est bien mon nom. Et, bizarrement, ce qui m’attire le plus, c’est que je puisse éventuellement d’où je connais ce type. Ma voix se fait plus assurée. Je sais ce que je vais faire, je sais pourquoi je le fais et la peur s’efface.

- On en parlera après ceci, veux-tu ?

Et je saisis la sphère lumineuse à pleine main, avec en plus un léger sourire aux lèvres. Qui sait, je suis peut-être un peu maso, aussi. Come on, lost memories, I wait you.

Et la mémoire revient aux deux jouets...

Dame:

Xéna:

La mémoire lui revient, petit à petit. Comme les fois passées. Encore une femme rousse, complice jusqu'au bout des ongles. Pas la petite gamine de l'autre fois. Elle se découvre voleuse, douée. Façon de vivre qu'elle ne se soupçonnait pas. Et cette Natacha, est-elle elle aussi ici, à Nulle Part ? On verra bien. Pour l'instant, ce n'est pas elle qu'elle cherche. C'est plutôt ce Sergueï. Elle est déçue de ne pas avoir reçu de nouvelles informations le concernant. C'est comme la roulette russe, on sait pas sur quoi on tombe. Elle secoue la tête, s'adressant à Charmant – et à Xéna, si elle entend. Elle se perd dans ses mots, ne sachant pas vraiment quoi dire, partir d'ici ?

« Hum, on... Devrait peut-être quitter la gare, non ? »

HJ:

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Acte I All We Got			16H - 18H

	Il avait constaté sa crispation en silence. Elle avait soudainement retrouvé la même attitude rigide que lorsqu'elle s'était adressée à lui la première fois. Combien de minutes s'étaient écoulées depuis leur premier échange ? Pas plus d'une vingtaine, aurait-il affirmé. Mais il ne pouvait en être certain. Combien de temps était-il resté sous l'emprise de son souvenir ? Il devinait plus qu'il ne percevait réellement les secondes défiler. Les grains se succédaient certainement dans le sablier. Chutant. Disparaissant sans remords. Il aurait souhaité réussir à s'en inquiéter mais il était obnubilé par sa contemplation. Et son hésitation. ► On en parlera après ceci, veux-tu ? Elle n'était plus là. Elles n'étaient plus là. Toutes deux avaient décidé d'accepter leur passé. Peut-être le regretteraient-elles ? Elles s'étaient figées en leur dernière expression. Dame paraissait déterminée. Elle aussi. Il s'assit à nouveau sur les dalles poussiéreuses. Leurs esprits étaient ailleurs mais leurs corps étaient toujours présents. Ils ne s'étaient rien promis mais il savait que son devoir était de rester ici. A attendre. A veiller sur elles. Tout du moins jusqu'à ce qu'elles reviennent de leurs odyssées psychiques. Et puis ? Où irait-il sans elles ? Sans elle. Son regard ainsi posé sur la silhouette statufiée, il sentait sa conviction s'affermir progressivement. Il ne pouvait pas se tromper. Il la connaissait. Enfin. Il l'avait connue. Nathanela. Ils n'étaient aujourd'hui plus rien l'un pour l'autre. Ni pour eux-même. Mais il l'avait appréciée. Et ce sentiment subsistait. Il savait désormais pourquoi il était en ces lieux. Il devait l'accompagner. Il devait l'aider. Oui, il en était persuadé, cette jeune femme était la perle qu'il se devait de protéger. Si il le pouvait. ► Hum, on... devrait peut-être quitter la gare, non ? Il se redressa lentement et la dévisagea. Elle ne semblait pas bouleversée de ce qu'elle avait appris. Il persistait sur son visage un semblant de perplexité mais en aucun cas de la souffrance. Sa voix était plus terne que celle de ces dernières paroles. Il ne savait pas si il s'agissait d'une conséquence physique logique de la sortie du souvenir ou si elle était encore perdue dans ses pensées. Mais là encore, il ne lui demanderait pas. Elle n'avait pas l'air de désirer commenter son vécu. Cet air hagard la rendait pourtant presque triste. ► Sans doute. Dès que Na... Dès qu'elle revient, je vous laisse choisir la destination et je vous suis. Il ne demandait plus sa permission. Même si elle changeait d'avis et ne désirait plus sa présence, il s'imposerait. ► On a toujours des instruments à massacrer, non ?

		We are all in the gutter, but some of us are looking at the stars.

Je refais très lentement surface, soulagée et agacée à la fois. Pourquoi ces fichus souvenirs n’apportent-ils que des moitiés de réponse ? Je garde les yeux fermés un instant, tachant d’assimiler le fait que. Voilà. J’ai un. J’avais un frère. D’un âge sûrement presque égal au mien. Voir identique. J’avais l’air de le comprendre aussi bien que ma propre personne et d’être capable de le calmer. Une telle violence contenue en un seul être peut-elle vraiment exister ? Je secoue la tête, tâchant d’ignorer mon cœur qui se serre d’espoir et de crainte à la simple pensée qu’il puisse se trouver ici, pour examiner posément le reste de ce à quoi je viens d’assister. Héritière de mon père. Je le savais, de même qu’il m’avait été impossible de lui succéder à la tête de quoi que ce soit par la suite. Ton frère, Orlin… Laissons-le de côté, là, pour le moment, l’important, c’est la troisième personne. Lui. Celui qui a prononcé mon nom. Mon vrai nom. Lui. Qui annonce posément qu’il va nous suivre. Lui. Qui regardait mon frère canaliser sa colère contre un pauvre arbre sans défense sans dire un mot. Fantôme plus que squelette.

- Avant cela, il y a une chose que j’aimerais bien savoir… Comment connais-tu mon nom ?

Inutile de l’agresser avec des questions trop précises. Je croise les bras, passant en revue son visage si particulier, le fixe un instant dans les yeux et le délaisse un instant pour regarder Dame. Puis la gare envahie par la végétation. Faire comme s’il n’était pas là encore un moment. Fuir la réalité encore un peu. Pourtant, je ne peux m’empêcher de penser à ce type que j’ai connu autrefois et de me demander quels étaient nos liens, exactement. A force de me torturer l’esprit, je vais finir réellement dingue. Les effets du « moment délire » s’effacent rapidement. Je ne peux m’empêcher de sourire en songeant à la chasse aux vampires et aux loups garous. Des jeux d’enfants presque ordinaires. Cette réflexion en amène une autre. Et si le fait de reproduire des gestes ou des mots du passé faisait apparaître ces souvenirs ? C’est quand on croit tenir une piste que l’on s’approche le plus du bord du gouffre.

« Sans doute. Dès que Na... Dès qu'elle revient, je vous laisse choisir la destination et je vous suis. »

Na... ? Natacha ? Ce n'est pas elle, absolument pas, non. Na... Début d'un prénom qu'elle ne s'osera pas demander, pas à lui. Et il s'impose, il a raison, il est le bienvenu. S'il connaît Xéna, et qu'elle le connaît, en bien, le problème est résolu, non ? Dame a peut-être une confiance trop aveugle en Xéna. Mais est-ce vraiment le cas ? Est-ce de la confiance ? Au moins un soupçon, oui. Mais la biche la juge capable d'évaluer les personnes, les situations. Elle garde son sang froid et agit généralement après réflexion. Ce qui n'est pas le cas de Dame, pas toujours. Par son passé, elle se devait de tout contrôler, mais ici, ce n'est pas un braquage. On ne vient pas voler des bijoux. Dans cette ville, c'est le contraire. On essaie de garder son bien le plus précieux au chaud contre soi. La vie.

Et puis, ce n'est pas qu'elle n'agit pas sans réfléchir. Mais les situations qu'elle a connu en ces 12 heures ne lui ont pas demandé réflexions. Elle est peut-être trop relâchée niveau réaction quand on lui parle. Mais elle s'en fiche, elle est comme ça. Sûr d'elle, au moins un peu. Objective, moqueuse mais sincère dans ses propos.

Elle ne l'écoute que d'une oreille, des instruments ? Oui, elle hoche la tête et laisse échapper un petit « Hinhin » signe de justesse. Elle est ailleurs, oui. Mais remet les pieds sur terre, une seconde après sa réaction peu enthousiaste. Elle tape un pied par terre, ce qui ne provoque qu'un bruit sourd.

« Ouais, faudrait aborder le sujet d'ailleurs. Face à eux, on a aucun moyen de défense.. À moins qu'ils ne nous redemandent de jouer, mais cette fois-ci, je chante plus ! »

Elle lui parle comme s'il avait vécu la situation avec elles, mais ce n'est pas le cas. Alors elle hausse les épaules et effectue un signe de main, lui faisant comprendre de ne pas s'aventurer plus loin.
Xéna parle de son prénom. Celui qui commence par le Na ? Elle connaît bien son surnom, pourquoi elle ne pourrait pas connaît son nom à elle ? Dame se risque, sur un ton calme et réclamant.

« Comment tu t'appelles, alors, en vrai ? Na... ? »

Peut-être qu'elle ne voudra pas répondre. Pourtant, elle lui doit bien ça.

« Invité » **Invité**


Acte I Ask for Answers			16H - 18H

	Deux voix s'élevèrent. Celle de Dame tout d'abord. Elle venait apparemment de s'extirper définitivement des embruns de son passé et se manifestait en conséquence. Son geste brusque n'eut pour effet qu'un soulèvement de poussière. Encore et toujours cette crasse. La représentation physique de leur perdition. Ils finiraient par rouiller si ils s'attardaient en ces lieux. Skull ressentit subitement le besoin de s'éloigner. De ce bâtiment. De cette inhumanité. Il désirait juste partir en leur compagnie. Ils se rendraient peut-être dans des contrées plus risquées. Il s'en moquait. Tant qu'il pouvait demeurer près d'elles. Il affronterait tous les orchestres, il ne laisserait rien ni personne composer leur requiem. Une tactique ? Ils n'avaient pas le temps. Pouvait-on réellement élaborer des stratégies dans une ville où des instruments volaient ? Mais il ne lui répondit pas. Elle n'attendait pas de réponse. ► Avant cela, il y a une chose que j’aimerais bien savoir… Comment connais-tu mon nom ? La voix de Nathalena. Elle les avait entendus. Cela faciliterait la conversation. Tout du moins aurait-il pu le penser si la question ne lui était pas si directement adressée. Elle l'interrogeait mais son visage se dérobait. Ses yeux n'étaient plus dans les siens. Ses pensées fuyaient la réponse qu'il allait donner. Elle ne le regardait pas mais elle souriait. Se ravissait-elle de ce que la sphère lui avait offert ? Il l'espérait. Il n'avait pas besoin qu'elle le regarde après tout. Juste qu'elle continue de sourire. Pourtant, il se décida tout de même à briser le silence et à lui répondre : ► La boule lumineuse m'a rendu une partie de mon passé quand je l'ai touchée. Tu y étais. Tu avais une arme. Et je te proposais mon aide. Pour lutter contre des... choses. N'avait-il pas également employé ce terme dans son souvenir ? Il ne ressentait pas le besoin de préciser la situation. Il ne savait pas comment elle réagirait si elle apprenait qu'elle dirigeait alors une transaction illégale. Même si elle portait aujourd'hui encore une arme contre son torse. Il ne voulait pas la troubler. Il ne clarifierait ses propos que si elle l'exigeait. ► Comment tu t'appelles, alors, en vrai ? Na... ? Il avait malgré lui laissé échapper la première syllabe. Il ne craignait pas que Dame fasse un mauvais usage de cette information – cela serait une peur assurément stupide. Il avait juste estimé que ce n'était pas son droit de dévoiler ainsi son prénom. Il ne savait pas depuis combien de temps elles exploraient la ville côte à côte. Mais elles étaient ensemble depuis bien plus longtemps que lui ne l'était avec Nathanela. Malgré le passé qu'ils avaient vraisemblablement pu partager, elle la connaissait désormais certainement mieux que lui. Alors il n'avait pas à s'immiscer dans cette relation. Cela faisait également parti des décisions qui ne lui appartenaient pas.

		He lives who dies to win a lasting name.

"La boule lumineuse m'a rendu une partie de mon passé quand je l'ai touchée. Tu y étais. Tu avais une arme. Et je te proposais mon aide. Pour lutter contre des... choses."

Etait-il tel que dans mon propre souvenir ? Silencieux et discret, comme une ombre dont on connait la présence mais dont on ne se soucie pas à moins qu’elle se manifeste ? J’aurais voulu être dans sa tête, et être capable de voir en son entièreté ce qu’il avait vu. Lui poser davantage de questions, en plus de nous faire nous attarder dans cette gare de plus en plus sombre à mesure que la lumière du jour s’amenuisait, n’apporterait que de nouvelles interrogations. Je me contente d’hocher la tête, pas perturbée le moins du monde à la mention de l’arme. Connaissant des bribes de mon passé cela ne m’étonnait même plus.

- Tant qu’il n’y a pas eu d’autres morts, je me fiche du reste…

Penser à haute voix n’est pas ce qu’il y a de plus intelligent à faire, surtout si vous voulez éviter que les gens vous prennent pour une tueuse. Qu’ils croient ce qu’ils veulent, de toute façon, c’est vrai. La question de Dame me laisse à penser que mon très probable garde du corps passé a déjà intégrer mon vrai nom et que désormais, pour lui, je serais Nathalena. J’hésite un instant avant de répondre. Puis me dit que mon manque de confiance en Dame finira par nous causer du tort. Je suis irrationnelle. Mais je lâche d’une voix ferme :

- Nathalena. Mais tu peux continuer à m’appeler Xéna. C’est comme tu préfères. Et toi, mister squelette, t’as un nom ?

S’il doit rester avec nous, ce qui à présent m’apparaît comme tellement évident que je ne me vois pas continuer sans lui, autant que nous sachions comment le désigner. Bon, il est vrai que le nommer "mister squelette" alors qu'il ignore que le devant d'un crâne est tatoué sur sa figure est un coup bas. Je recule de deux pas en regardant vers la sortie. A l’extérieur, les ténèbres ne vont pas tarder à s’étendre jusqu’à recouvrer toute la ville.

- Nous ferions mieux de trouver un endroit à l’abri pour la nuit. Si tant est qu’un tel lieu existe à Nulle Part…

HJ:

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