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Oh. Un endroit crasseux. Gé-nial.

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Dealer officiel du Traqueur
Taiga
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Taiga

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MessageSujet: Oh. Un endroit crasseux. Gé-nial.    Oh. Un endroit crasseux. Gé-nial.  Icon_minitimeMar 9 Avr - 17:00

Oh. Un endroit crasseux. Gé-nial.  50897519 10h-12h
Ça n’avait été que le temps d’un fragment de secondes. Il s’était détourné des deux autres, entendant vaguement derrière lui des bruits de pas et une autre voix. Mais il ne s’était pas retourné ; il s’était contenté de lever les yeux au ciel et de se passer la main dans les cheveux, fermant les yeux et se frottant l’arête du nez. Et quand il les avait rouverts… Il s’était figé. La main en l’air. Et il avait regardé autour de lui, les yeux exorbités, parce que, putain, comment s’était-il retrouvé ici, merde ?! Il se passa les doigts sur le visage, se pinçant l’arête du nez. Rester calme. Ne pas s’énerver. Ne pas céder à la violence. Ne pas…

« PUTAIN DE BORDEL DE MERDE ! »

Oh. Ok. Raté. Le coup était partit tout seul, son poing frappant le mur avec violence. Il n’avait pas mal. Se foutait de savoir que du sang coulait depuis ses phalanges écorchées. Se foutait de savoir s’il était seul ou pas. Il n’y avait que ces questions. Ces questions qui courraient dans sa tête, ces questions qui tournaient en rond sans jamais trouver un semblant de réponse. Alors il s’énervait, comme si c’était la seule réaction possible, la seule réaction logique à ce qu’il se passait ici. Parce qu’après tout, c’était ça, n’est-ce-pas ? Il ne pouvait pas réagir autrement, il ne pouvait pas rester calme en faisant semblant que tout allait parfaitement bien. Pourquoi était-il ici ? Que faisait-il, avant ? Cet avant dont il n’avait plus aucun souvenir.

Le blond trembla un instant raffermissant soudainement sa prise sur lui-même, se redressant et dissimulant son trouble présent. C’était à en devenir fou ; mais il ne pouvait pas sombrer dans cette facilité, n’est-ce-pas ? Il devait garder l’esprit clair, les pensées dégagées pour parvenir à une conclusion et savoir où il était, où il en était. Que savait-il sur cet endroit ? Rien. D’ailleurs, où était-il tombé ? Il regarda autour de lui, avisant une silhouette qui n’appartenait certainement pas à l’une de celles qu’il avait précédemment vue. Bref. Socialisons. Peut-être que ce… Type saurait ce qu’il en était. Légèrement dédaigneux, glissant sa main intacte dans sa poche de pantalon et soulevant légèrement sa veste se faisant, le blond s’approcha de l’autre, ses yeux verts luisant d’une lueur agacée.

« Toi. Tu sais comment on est arrivé là ? »

Il avait cette voix – supérieure, dédaigneuse et pourtant sans appel. Le genre de voix auquel bien peu désobéissait, une voix habituée à se faire obéir au doigt et à l’œil. Était-ce étonnant ? S’entendre parler ainsi ne le surprenait pas. Sans doute y était-il habitué – et puis, après tout, il n’avait absolument aucune considération pour tous ceux qu’il avait croisé jusqu’à là. Un tout qui se résumait à deux personnes à vrai dire. Et encore, il ne leur avait adressé en tout et pour tout qu’une dizaine de mots. Voire moins ; comme s’ils ne méritaient pas plus qu’il ne leur porte une quelconque attention. Il y avait bien eu ce type à la serviette qui avait éveillé quelque chose en lui mais dans le doute, il avait envoyé bouler ça. Histoire de ne pas être ennuyé par des inepties.

Il n’attendit pas la réponse de l’autre pour fureter dans les coins. Son regard anis glissait indifféremment sur tout ce qui l’entourait, observant l’endroit crasseux où ils se trouvaient et notant mentalement de ne pas poser un doigt – un coup à chopper le tétanos. Il agita légèrement la main, faisant dégouliner quelques gouttes de sang au sol qu’il observa avec bien plus d’intérêt qu’il n’en avait porté au garçon. Mh, ça risquait d’être gênant, pour la suite, mais soit. Ce n’était rien ; la douleur était minime, il n’avait rien de cassé ou de fêler. Juste de la peau un peu arrachée. Rien d’alarmant. Il eut un soupir, sa main jouant avec l’agenda électronique dans sa poche et le tirant, observant les chiffres défiler. Que se passerait-il si les chiffres tombaient à zéro ? Tout explosait ? Il le rangea – il avait trop de temps encore avant de s’en soucier. Pour le moment… Le gamin, en face. Et l’endroit où ils étaient. Et surtout. Allait-il devoir se salir les mains à chercher quelques indices dans cette crasse ?


Jouet fraîchement arrivé
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MessageSujet: Re: Oh. Un endroit crasseux. Gé-nial.    Oh. Un endroit crasseux. Gé-nial.  Icon_minitimeMar 9 Avr - 20:48

going anywhere


Il avait eu le temps de ramasser le flacon de parfum tombé au sol.
C'est tout.
Après ça, se lever dans une embardée pour presser de questions la nouvelle venue, peut-être les deux autres. Se présenter dans l'urgence. Improviser. Mais dès que son regard voulut s'accrocher aux visages et aux points désormais familiers du décor il perdit tout. Comme si le paysage s'était dérobé sous ses yeux, volatilisé, d'un coup ; inexplicable traînée de poudre, poudre aux yeux, yeux trahis et ébahis par un nouveau tour de passe-passe.

Quand la lumière lui revint, les choses avaient changé.

Autour de lui, l'oppressant mystère. Une espèce de cagibi étouffant où l'air peinait à se frayer un passage, plongé dans une pénombre compacte. Serpentaient partout d'énormes tuyaux de fer qui tremblaient, ronflaient dans leur panure de rouille. Le lieu trempait dans une odeur indigeste de renfermé qui lui pris les poumons. Rabattant une manchette de velours sur son nez, il scruta les environs, marcha péniblement vers il ne savait où, parfaitement déboussolé, sans autre compagnie que le bourdonnement dingue des cylindres inertes.
Sinistre concerto.

Et tout d'un coup un fracas terrifiant fit frémir les murs.
Se retournant vers la source du bruit, qu'il voyait se dessiner vaguement sous ses rétines, il vit enfin se préciser les contours d'un autre. Le vieillard, Dentier ? Peut-être le garçon roux ? L'énigmatique fillette au nez de perroquet ?
Non. Aucune de ces entités connues ne ce mouvait dans l'air visqueux de cette foutue salle. C'en était un autre, un grand blond vigoureux, dont la présence semblait déchirer l'espace atrocement confiné.

« Toi. Tu sais comment on est arrivé là ? »

Cet éclat fusa, abrupt, dans l'absence d'air. Un timbre peu convivial. Une tessiture méprisante. Le genre qui ne laissait pas grand place à l'égarement ou l'hésitation.
Sans guère attendre qu'il puisse reprendre ses esprits et lui donner la réplique, le garçon s'affaira très vite à prospecter froidement dans les moindres recoins de la piaule.

Le brun esquissa quelques pas en enjambant des gravats, s'approchant de son nouveau comparse. La voix qu'il lui adressa était bien loin de la condescendance : elle était douce et posée.

— Je n'en ai pas la moindre idée. J'étais sur un quai avec plusieurs personnes dans mon cas quand j'ai été brusquement... aspiré ici.

Une chose était sûre, le jeune homme à l'aspect patibulaire qui lui faisait face n'était pas de la trempe des deux de tout à l'heure. Et quelle que soit la raison de sa présence ici, il était de toute évidence perdu. Comme lui.
Comme beaucoup trop de monde depuis le début de l'histoire.
Sa mine s'assombrit. Les rencontres s'enchaînaient sans trop se ressembler, mais finissaient par la même irrévocable chute.

Il serra entre ses doigts grêles le flacon et le sablier remuant à son cou.
Bruit de verres entrecroisés.

— Mais cherchons ensemble de quoi nous tirer de ce mauvais pas. Je suppose que tu n'as aucun souvenir de quoi que ce soit. Je suis...

Ses pupilles vertes fléchirent promptement vers les inscriptions dont était frappé l'échantillon dans sa paume.
Comme une évidence gravée dans le reflet des petites lettres.

— Kenzo. Et toi ?

Peut-être qu'un sourire limpide au milieu des décombres pouvait l'amadouer.

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MessageSujet: Re: Oh. Un endroit crasseux. Gé-nial.    Oh. Un endroit crasseux. Gé-nial.  Icon_minitimeMer 10 Avr - 17:10

Un bruit me reveille. Nan, j'veux pas. Sérieusement, laissez moi dormir. Et allez vous faire foutre. S'il vous plaît.
Je me retourne, tentant de trouver une position un peu confortable pour me rendormir. J'ai froid. J'essaye de rabattre la couverture. Je la trouve pas. Génial.
Je me résigne donc à ouvrir les yeux. Et je me rend compte de deux trucs, simultanément. Je ne suis pas où je suis censée être. Et je n'ai aucune idée d'où exactement je suis censée être.
Ici, on dirait un genre de vieux train. Des fenêtres des deux côtés, tout le long, et des banquettes. C'est bizarre. Qu'est-ce que je fous là ? Je connais pas cet endroit. Je fouille ma mémoire, pour savoir si il me rappelle pas un peu quelque chose quand même. Et je trouve rien. Rien du tout. Je sais plus rien. Je sais même plus qui je suis.
....Ça, c'est pas normal.
C'est peut-être un genre de rêve bizarre ? Ouais, ça doit être ça. Bizarrement ça me déplait pas. Y a pas l'air d'y avoir grand monde, ici.
Je me lève doucement. Je tiens pas trop sur mes jambes. Peut-être qu'on m'a droguée ?
Eh, stop la parano. De toute façon, c'est pas rester ici qui va faire avancer quoi que ce soit.
J'avise une petite porte au fond de ce qui ressemble à un wagon. J'ai l'impression que du bruit vient de là. J'entrebaille doucement la porte, et entends alors des éclats de voix. Deux hommes. Indistinctes.
J'hésite à m'approcher. J'ai pas envie de leur parler. D'un autre côté...
Peut-être qu'ils sauront quelque chose.
J'ouvre un peu plus la porte, et avance d'un pas. Je sens un frisson désagréable me parcourir quand leurs regards se braquent sur moi.

-Euh, bonjour ?

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MessageSujet: Re: Oh. Un endroit crasseux. Gé-nial.    Oh. Un endroit crasseux. Gé-nial.  Icon_minitimeMer 10 Avr - 19:31

La violence ne résolvait rien. Il ne savait plus qui avec dit cette phrase, ni quand, mais il était sûr d’une chose : c’était une connerie souveraine. La violence était la réponse la plus adaptée à la plupart des problèmes, quand les mots ne suffisaient plus à faire comprendre au monde à quel point il était stupide et désœuvré face à lui. La violence n’était peut-être pas la meilleure réponse, mais en tout cas, elle était la sienne : et ça, personne ne pourrait le nier. Pas même ce mur dont quelques gravas étaient tombés au sol après avoir fait connaissance avec son poing. Mais maintenant, il était absolument indispensable qu’il se calme. Parce que sa colère, même si elle résolvait bien des situations, ne l’aidait absolument pas à y voir plus clair pour le moment. Et il ne servait à rien d’effrayer son interlocuteur – il en deviendrait probablement inutile et il n’avait pas besoin d’un poids mort. Alors le blond serra les dents, tentant de maîtriser ces vagues qui l’électrisaient avec une ardeur peu commune. Mais il y arrivait – parce que c’était nécessaire.

Il écouta le garçon qu’il devina brun à la lueur tremblotante du coin – il se trompait probablement. Mais le plus intéressant était ce qu’il disait ; lui non plus n’avait pas la moindre idée d’où ils étaient. Pire encore, il était également sur le quai quand il s’était… Retrouvé ici. Aspiré ? Le blond fronça les sourcils. Donc il n’y avait pas que lui qui ne savait rien. Pour le moment… Personne ne savait rien. Ou alors certains mentaient. C’était une possibilité à ne pas oublier, après tout ; certains pouvaient très bien se trouver parmi eux, se promenant impunément tout en sachant parfaitement ce qu’ils faisaient là. Il ne pouvait se fier à personne. Le regard anis se durcit, et le tintement clair de verre entrechoqué le fit légèrement sursauté et relever le visage vers le type d’en face. Il n’ajouta rien, l’écoutant juste déblatérer une conclusion assez évidente en un sens. Chercher ensemble… Idée stupide, mais intéressante – s’il avait quelqu’un d’autre, il risquerait moins d’ennuis, en un sens. Même si l’idée de s’associer à un type qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam ne lui inspirait guère d’attrait. Mais avait-il le choix ? Pas vraiment. Le mec lui sourit. Un vrai sourire d’ange. Un ange perdu au milieu de ces décombres, un ange oublié dans un océan de crasse. Un rictus mauvais lui échappa – les anges, il leur déchirait les ailes.

« Kenzo. Bien. J’n’ai pas de prénom. Je suppose que ça n’est pas tellement important, actuellement. De plus… »

Il fut interrompu par une porte qui grinçait légèrement. Le blond fronça les épaules, tournant la tête pour trouver la source du bruit. Et puis il la vit– l’entendit. Une gamine. Il siffla et soupira, croisant les bras en reportant son attention sur le type en face de lui.

« Je suppose qu’on est pas les seuls, dans ce cas-là. Bon. Il s’interrompit à nouveau, se tapotant machinalement l’avant-bras de l’index avant de reprendre. On doit déjà sortir de là. Et toi, la gamine. Tu fous quoi là ? »

La voix était sèche à nouveau. Il n’aimait pas être pris au dépourvu, il n’aimait pas les gamines. Et puis merde – il avait tout oublié, alors il avait bien le droit de se montrer désagréable sans qu’on l’emmerde. Il soupira, glissa une main dans ses cheveux et décréta qu’il soupirait bien trop à son goût depuis qu’il avait ouvert les yeux dans ce wagon miteux. Une sale habitude à perdre. Le blond fit un pas en avant, avançant dans la semi-obscurité de l’endroit ; après tout, peut-être pourrait-il trouver quelque chose d’utile ici, non ? Une indication, n’importe quoi qui lui indiquerait un lieu, une personne. Tant pis si on le prenait pour un lunatique qui s’intéressait aux gens aussi vite qu’il les oubliait – le plus important ici était de ne pas être pris au dépourvu. Il devait avoir le contrôle, il devait garder la situation bien en main pour ne pas qu’elle lui échappe encore.

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MessageSujet: Re: Oh. Un endroit crasseux. Gé-nial.    Oh. Un endroit crasseux. Gé-nial.  Icon_minitimeMer 10 Avr - 22:30

Il fait jour dehors mais nuit dans sa tête. Parce qu'il ne se souvient plus de rien. Rien du tout. Pas même un nom. Il est assit dans un train à l'arrêt et vient de se réveiller. Son wagon est vide... Et à son poignet, une montre digitale semble afficher un étrange décompte. Le temps s'enfuit...

Ce fut sous une lumière tamisé que j'ouvra les yeux. Rien, pas un chat..seulement le contact sous mes mains d'une banquette de cuir lisse..
Je me redressa, me releva.Effleurant les vitres et les galeries métalliques du couloir du train, regardant autour de moi..

Il avançait à pas lents dans le couloir du train, se dirigeant vers l'avants de ce dernier, effleurant tout ce qui se trouvait à porté de sa main, un air un peu perdu, un peu émerveillé même , regardant tout ce qui se trouvait autour de lui , ne remarquant même pas qu'il avait l'esprit encore plus vide que d'habitude..Un bruit sourd et quelques voix lui firent tourner de nouveau la tête vers une porte entrouverte dans laquelle il s'engouffra..

Je ne voyais pas grand chose, mais aperçut trois silhouettes dans cette salle. Deux hommes et une jeune fille. Je mis alors les mains dans les poches,m'adossant contre le mur, sans dire un mot, observant la salle. A vrai dire, c'était un lieu vraiment intéressant, je n'avais jamais vu l’intérieur d'une salle de machine de train.

Il regardait encore une fois autour de lui avec un sourire naïf, sans réellement faire attention à ce qui se passait autour de lui, jouant machinalement avec le contenu de ses poches, les yeux brillants et rêveurs.

http://valkebar.artblog.fr
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MessageSujet: Re: Oh. Un endroit crasseux. Gé-nial.    Oh. Un endroit crasseux. Gé-nial.  Icon_minitimeJeu 11 Avr - 21:45

a singer in a smoky room


Il y avait quelque chose de dur et cinglant dans son regard. Comme une lame qu'on ne dégainait qu'une fois.
Oui, une fois suffisait pour comprendre que le blond n'avait rien de sociable, qu'il n'escomptait pas coopérer plus que de raison, qu'il ne voulait que quelques renseignements pour tracer sa route et en suivre le fil solitaire. Sans plus de regard vers ce qu'il laissait tomber en chemin.

Mais en fait, plutôt deux fois qu'une.
Kenzo n'était pas du genre tête brûlée. Il était intimement convaincu que quelque-fut sont passé, rien ne l'y prédisposait.
Alors face à l'une d'entre elles, il ne savait guère comment réagir, quel comportement adopter, quelle forme donner à son sourire et comment mesurer la douceur de ses paroles. La douceur, de toutes manières, il n'avait que ça. Envers et contre tout.
Surtout envers.
Il sentait que son cœur, réglé à de paisible battements, quelque soit son interlocuteur désormais, ne s'emporterait pas.

Il restait là à l'écouter, les pieds ondulant dans la poussière. Les paires d'yeux des deux garçons entrecroisaient leurs verts. Aucun atome crochu. De la glace et des étincelles.
Des univers séparaient leurs regards.

« Kenzo. Bien. J’n’ai pas de prénom. Je suppose que ça n’est pas tellement important, actuellement. De plus… »

La voix hostile fut coupée par un son incongru ; celui d'une porte qui crissait sur ses gonds.
Et encore un nouveau venue. Une nouvelle, en l'occurrence. Kenzo ne réagit que par un léger soubresaut. Et un regard inquisiteur vers la demoiselle.

Ces irruptions devenaient décidément une habitude, et derrière son air serein il était prêt à parier qu'il s'agissait d'une autre égarée des entrailles de la gare. Il lui adressa un sourire désolé, et la salua d'un geste de la main, l'invitant par la même à venir les rejoindre.
On ne serait jamais trop de trois.

Le blond sans nom poursuivit sur sa lancée, apostrophant la jeunette. Décidément, il était bien peu chaleureux. Les rapports humains lui semblaient complètement étrangers. Il était comme un fauve dont tout le pelage se hérissait en pointes au moindre bruissement. Un fauve qui soupirait beaucoup.
Kenzo ne pouvait empêcher, malgré tous les coups verbaux qu'il assénait depuis le début, une étrange empathie pour ce jeune homme blond. C'était injustifié, mais c'était ainsi.
Peut-être était-ce dans son caractère oublié au bout d'une gare.

— Ne nous échauffons pas plus que nécessaire. Un peu de courtoisie avant tout. Bonjour, fit-il à la seconde anonyme avec un geste diligent la tête. Je suppose que tu es toi aussi perdue et dénuée de tout souvenir, n'est-ce pas ?

Le jouvenceau près de lui s'agitait déjà dans la pénombre. Mh. Kenzo ne pouvait y faire grand-chose.
Désarroi amusé. Il se gratta l'arrière du crâne du bout de l'index.
Il enfonça les mains dans ses poches, machinalement, toujours un sourire réconfortant gravé sur les lèvres.
Ce sourire qui ne perdait pas une miette des lueurs d'espoir nichées un peu partout dans l'air.

— Inutile de tergiverser. En premier lieu, on devrait chercher ensemble une sortie dans tout ce bazar, en même temps que des pistes sur ce train par lequel - j'imagine - on est tous arrivés.

Sur ces mots, Kenzo se mit à avancer à travers l'antichambre ensevelie sous la crasse.
Ce lieu sordide et lourd de relents désagréables n'augurait, de toute évidence, rien de bon. Il n'avait pas grande conviction que leur drôle d'équipée parviendrait à dénicher quoi que ce soit dans cette salle enténébrée.

Les autres le talonnaient peut-être, peut-être pas. Kenzo était persuadé que faire bande à part n'avait rien de judicieux.
Pas ici. Pas maintenant.
Furetant dans les alentours en laissant ses doigts effleurer les lourds tuyaux, il finit par croiser la route d'une nouvelle silhouette errante.
Un énigmatique jeune homme, dos au mur, parfaitement silencieux.
Un filet de voix fluette vers l'intrigant personnage.

— Oh... Salut. Tu es perdu ?

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MessageSujet: Re: Oh. Un endroit crasseux. Gé-nial.    Oh. Un endroit crasseux. Gé-nial.  Icon_minitimeVen 26 Avr - 22:44

J'observe quelques instants ce qui m'entoure. Une salle assez sombre, chaude, très encombrée. Des genres de machines partout. Ça doit être le moteur du train ou un truc du genre. Ça a un moteur, un train ? J'en ai aucune idée. Ou je m'en souviens pas. Ou plus précisément, je pourrais essayer de me faire croire que je m'en souviens pas pour me sentir pas trop stupide. Ce qui a un interêt limité. Mais non, j'ai pas oublié les connaissances. Seulement les évenements. C'est un peu ironique. J'me souviens ce que j'ai passé des années à ingurgiter à l'école, mais pas de ma vie. Et dire que je trouvais ça inutile. (Enfin, je suppose. J'ai bien l'air du genre à trouver ça inutile.) Et maintenant c'est tout ce qui me reste.
Enfin bref. Oui, ça doit bien avoir un moteur. Sinon ça avancerait comment. Y a personne qui pédale. Mais ça a pas une importance capitale de toute façon je crois.
Au milieu des machines quelconques, deux types. Ceux dont j'ai entendu la voix tout à l'heure.

Celui de gauche prend la parole. Grand, blond. Un air pas hyper avenant plaqué sur la gueule. Tout d'abord il m'ignore totalement. Il continue sa conversation tranquillement. Ils sont pas les seuls. Pas les seuls à quoi au juste ? J'ai pas le temps de demander, je sais pas si je l'aurais fait de toute façon, mais il se tourne vers moi. Me demande aimablement ce que je fous là en me traitant de gamine. J'ignorais que c'était une proprieté privée, ici. Connard. Un haussement d'épaules est la seule réponse à laquelle il a droit.
L'autre, blond aussi, bien fringué, est déjà plus accueillant. Il me sourit, m'adresse un signe de la main. Je répond d'un vague hochement de tête.
Il essaye ensuite de calmer son acolyte d'un ton qu'il doit estimer distingué mais qui fait plus prétentieux qu'autre chose. Un pitbull et un gentleman autoproclamé. Me voilà en bonne compagnie.
Il me salue de nouveau, verbalement cette fois-ci. Puis, alors que je m'attendais à une autre salve d'amabilités, il me perce à jour avec une concision désarmante. Moi aussi. Je suis moi aussi perdue et amnésique. Ça veut dire qu'ils le sont aussi, ça. Zut alors. Moi qui comptait leur demander de m'amener à l'hôpital le plus proche. Quel dommage.

-C'est bien ça.

Ils sont aussi arrivés par le train. Et veulent en sortir. Pour pas tourner en rond. Ça se tient. Sur ces mots il se barre. Je suppose qu'on est invités à le suivre. C'est pas comme si j'avais de meilleure idée. Je lui emboite le pas, esperant un peu que l'autre suive pas. Il avance, tourne le dos à la porte et s'enfonce au milieu des machines. Ça me semble une manière originale de trouver une sortie. Mais bon. Suivons, hein.
On avance un peu. On tombe sur un gars. J'aurais jamais soupçonné qu'il puisse y avoir autant de monde paumé dans la salle des machines d'un train du siècle dernier. Ce que le monde est petit. J'aurais donc jamais la paix. Jusque dans mes rêves. Car je dois bien rêver.
Non, bien sûr, je le sais. Mais c'est plus simple à admettre.

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MessageSujet: Re: Oh. Un endroit crasseux. Gé-nial.    Oh. Un endroit crasseux. Gé-nial.  Icon_minitimeSam 27 Avr - 14:53

Et la salle tremble, les humains titubent et soudain le sol s'ouvre. Les humains tombent sur un sol mou et se retrouvent dans la fête forraine. La grande roue tourne toujours et juste à côté d'eux se trouve un grand palais de glaces.


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