▬ Tes lacets sont des fées, et tu marches dessus.

00h-02h
Tel une Ombre je me faufile parmi vous

Il bégaye en se réveillant. Ombre le regarde, tristesse aux yeux. Il tient fort le corps de la jeune femme morte. Il ne cesse de répéter qu’elle est morte, Ombre le sait, elle le sait. Un sourire compatissant et réconfortant se dessine sur ces fines lèvres. Doucement, elle s’approche de lui et pose sa main droite sur l’épaule du jeune homme puis remonte vers sa joue.

« Ca va aller, ça va aller. »
Elle déteste cette phrase mais c’est la seule chose qu’elle a réussit à dire. Comment ça pourrait aller, on ne s’habitue jamais à la mort d’un proche, elle en est sûre. Même avec sa perte de mémoire, le manque de sa mère se ressent. C’est faux, ça n’ira jamais mieux. Mais tout le monde le dit toujours alors elle n’a pas trouvé mieux à dire. Elle lâche la joue du jeune homme et délicatement, elle ferme les paupières de la jeune femme. Doucement elle caresse les cheveux roux de celle qu’elle n’avait que peu connue. Elle regrettait tant de s’être enfuie de la sale, elle aurait put mieux la connaitre. Elle enlève sa veste, abandonnant la chaleur et l’odeur de son protecteur, et la pose sur la tête froide et pâle du cadavre. Regardant le jeune homme dans les yeux elle murmure :

« Voilà, maintenant elle est en paix »
Pourquoi a elle fait ça ? Elle n’en sait rien mais il lui semble que c’était la meilleure chose à faire. Les Hommes protègent leur cadavres depuis la nuit des temps, ils les enterrent et en prennent soin. C’était sa façon de protéger celui de la rousse. Et puis, ainsi cette vue serait plus acceptable elle pense. Une fois cachée on garde les souvenirs et non pas la vision de la personne figée. Mais elle est loin d’être sûre de ce qu’elle fait et elle a peur que ça énerve le jeune homme.

Lorsqu’Ombre avait posé sa main sur la joue de West, les chiffres avait défilé sur les compteurs des deux jeunes. West avait à présent un nombre plus grands tendis qu’Ombre avait perdu du temps. Tu as perdu deux heures petite poupée, gare à toi…

Il la regarde fermer les yeux de sa poupée et la recouvrir de sa veste. Mais il est loin. Doucement, la chaleur de la présence de sa main sur sa joue le fait revenir à la réalité. La réalité, c'est la nouvelle rouquine qui essaye d'épancher sa peine et qui parle d'une petite voix douce. Ses mains crispées finissent par lâcher le petit corps sans vie. Et pour la première fois, il regarde vraiment la fille qui lui fait face.

Elle a l'air gentille. Sa chevelure de feu est toute lisse. Mais elle ne lui rappelle rien. Normal. Tout lui est inconnu ici. " Je...merci. " Il a l'impression que sa voix peut encore se briser à tout instant. Toujours à genoux sur le sol, il ne compte pas se relever. Il secoue la tête et la tourne dans une direction résolument opposée au cadavre couvert de Poppy. " C'est gentil. " C'est idiot. C'est idiot de dire qu'il est gentil de recouvrir un mort. Une phrase qui semble décalée par rapport à la réalité. Mais la réalité ne semble être qu'une immense mascarade.

Il pose à nouveau vers elle ses yeux verts et demande. " Comment tu t'appelles ici ? Moi c'est West. " Il attend sa réponse. Son regard retombe sur le corps sans qu'il puisse s'en empêcher. Il reconnaît la veste qui le recouvre, la détaille des yeux et demande, perplexe. " Cette veste, tu l'as eut où ? C'est à Landscape... Tu l'as vu ? Il va bien ? " Il s'inquiète. Il n'a laissé Poppy seule que dix minutes. Qui sait ce qui pourrait être advenu du blond...

00h-02h
Tel une Ombre je me faufile parmi vous

L’adolescente entend la voix de la ville en elle, encore ! Elle est moins timide celle-là ces temps-ci. Elle a perdu deux heures ? Tant pis. Elle ne prend même pas la peine de vérifier. Qu’est ce que deux heures si elle peut éviter à un jeune adolescent une déprime. De plus, elle a l’impression d’avoir fait la bonne chose. Le jeune homme semble revenir sur terre et quitter peu à peu son chagrin. Elle voit l’observer, la détailler. Elle ne s’en préoccupe pas. Combien d’entre eux la détailleront encore. Pourtant elle rougit. Elle sait qu’elle est en robe et ça l’a met mal à l’aise. Elle baisse la tête pour éviter que son rougissement ne se voie. Il la remercie, lui dit qu’elle est gentille alors elle reprend confiance en elle, elle relève la tête et esquisse un petit sourire.
Il fait plus attention à elle désormais. Il semble essayer de se détacher du corps et de la mort. Un sourire encourager et protecteur se glisse sur les lèvres de la jeune femme. Il se présente. West il se nomme. Joli surnom. West… Comme l’ouest. Directement, elle l’associe à l’Amérique. Douée en géographie notre Ombre hein… Ou pas. Revenons au sujet. De sa voix douce elle répond.

« Appelle moi Ombre, c’est comme ça qu’on m’appelle ici. »
Elle voit les yeux verts de son interlocuteur se déplacer vers la morte avant de revenir sur la jeune femme. Il lui demande si elle connait Landscape, si c’est sa veste. Elle sourit, songeuse à son protecteur. Heureusement qu’il avait été là pour elle lui. C’est surement cela qui lui avait donné envi de protéger West.

« Oui c’est bien Landscape qui me la donnée. La dernière fois que je l’ai vu ça allait. On a fumé une cigarette ensemble. Puis je me suis assoupie et à mon réveil j’étais seule. Il est partit avec un autre homme. Loki il se nomme je crois. »
L’envie de suivre les traces la tiraille fortement mais elle se retient. Il faut y aller au rythme du jeune homme et non au sien. Alors elle reste assise le laissant décider de quand il aura la force d’abandonner la jeune femme.

Ombre. Il se répétait doucement le mot comme pour l'imprimer dans son esprit. Ombre. C'était beau. La rouquine elle même était belle. Mais il n'y avait pas fait attention, trop occupé qu'il était à pleurer Poppy. Elle rougit. Ses joues se colorèrent d'une légère teinte vermillon alors qu'elle baissa la tête. Il lui sourit à son tour alors qu'elle commença à lui parler de Landscape. Il hocha la tête et répondit, soulagé.

" Je connais Landscape. On est arrivé ensemble. Et je l'ai revu plus tard avec Loki. " Il voulut ajouter que l'homme avait été blessé par quelque chose mais il se dit qu'il ne servait à rien d'angoisser la jeune fille. " Il était dans mes souvenirs aussi. " Il marqua une pause, l'observa à nouveau et reprit. " Toi aussi tu les vois ces fragments de passé ? Toi non plus tu comprends pas ce qui se passe ? C'est...toute cette mémoire qui revient comme ça dans la tête... " Il frissonna et n'arriva pas à achever sa phrase. Il se mit à regarder ailleurs et se secoua pour se relever. Puis il tendit une main à la jeune femme toujours à genoux.

" Ne restons pas ici. Moi ça me dis rien cet endroit. Viens... " Il laissa passer quelques secondes et précisa. " ...Si tu veux... J'ai pas envie de te laisser toute seule. Pas après ce qui lui est arrivé. " Il ne doutait pas qu'elle verrait à qui il faisait allusion.

00h-02h
Tel une Ombre je me faufile parmi vous

Il sourit à son tour. Elle ne peut s’empêcher de se dire qu’il est mignon quand il sourit. Elle commence à rougir mais détourna les yeux vers la morte afin de se contenir. Il lui parle de Landscape. Comment il était présent dans ses souvenirs. Le cœur se serre à l’intérieur de la jeune femme. Elle n’a vu personne qui était dans ses souvenirs et surement qu’elle n’en verra aucun. D’ailleurs en y réfléchissant elle préfère surement ainsi. C’est assez égoïste de vouloir que quelqu’un a qui on tenait dans son passé vivent la même horreur, ici, avec nous. Et de toute façon, qui peut bien revenir. Sa mère est morte, elle ne peut pas revenir. Quant à son père, il y a peu de chance qu’il se trouve ici. Alors peut être le gars aux cheveux bleus. Pour lui, elle espére que non. Jugeant que son silence est trop long elle lui répond.

[list] « Oui oui ! Ces petites sphères jaunes qui flottent autour de nous. Je les vois. Et ces fragments de souvenirs. Oui j’en ai déjà eus. Non je ne comprends pas ce que c’est. Peut être…»[ /list]
Elle se coupe d’elle-même. Elle allait dire peut être qu’Elle n’est pas si méchant après tout. Mais parler d’Elle reviens à révéler son contact mental avec elle et elle perdrait tout, elle en était sûre. Il s’est levé et lui tend la main. Elle l’utilise afin de se lever et finit sa phrase dans l’action.

« Peut être que c’est lié des actions. Que notre mémoire revient lorsqu’on a du ‘’déjà-vu’’. En tout cas, c’est sympa que tu es déjà un lien avec Landscape. Ca te permet d’avoir une attache ici. »
Elle sourit. Surtout lorsqu’il lui dit qu’il ne veut pas rester ici et qu’il ne veut pas la laisser seule. Ca lui fait du bien. Même si ce n’est pas Crescendo, il lui fait penser à son Crescendo. Peut être a-t-elle retrouvé un ‘’compagnon’’ pour remplacer Crescendo ? Enfin ! Crescendo. Penser à lui, lui fait toujours aussi mal. Elle ne voit pas comment elle pourrait s’en remettre. Elle hoche de la tête au jeune homme et sourit. Puis elle dit.

« Il y avait des traces jaunes dehors. Je suis assez tentée de les suivre si tu veux bien. »

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▬ Tes lacets sont des fées, et tu marches dessus.

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