Il entre dans la salle, l'allure décontractée et le regard dans le vague. Nul doute que les répèt' vont être agréables. Nul doute non plus qu'elles vont ressembler aux autres. Pas de quoi s'émerveiller. Il a l'air blasé. Coup d’œil à droite, coup d’œil à gauche, petit tour de salle du regard, personne. Mouais. Classique, ça. Il est toujours en avance, de toutes façons. Le temps de poser sa guitare et de retourner vers l'entrée, et il s'impatiente déjà. Mais qu'est-ce qu'ils foutent, sérieux ?
Il se retourne pour quitter la pièce, quand quelque chose s'abat sur son crâne avec la délicatesse d'un bulldozer obèse et lui arrache un cri mi-surpris mi-outré. Il relève la tête en se retournant pour voir qui a osé s'en prendre à ses magnifiques cheveux blonds, mais il ne voit plus rien. Il est aveugle. Aveugle. Panique, il secoue la tête, pour se rendre compte que quelqu'un a simplement posé une perruque avec une frange qui l'empêche de voir sur sa tignasse rebelle. Derrière lui, un « Bouh ! » grave retentit alors qu'on le pousse dans le dos contre une étagère improvisée – un tas de planches en équilibre précaire, sur lequel est posé un bazar monstre. Il le devine plus qu'il ne le voit, car il connaît la pièce comme sa poche. Sauf que quelque chose de nouveau est dans la pièce.
Et ce quelque chose se déverse sur lui en une douche froide et désagréable. Glacée, même. De l'eau. Froide. Histoire de bien attraper la crève. Des rires narquois s'élèvent non loin de lui alors qu'il titube pour se remettre debout, sonné. D'un geste brusque, il retire la perruque qu'on lui a plaqué sur le crâne et affiche un air idiot en voyant la petite bande qui se tient devant lui, goguenarde. Parmi les visages familiers qui se moquent de lui figurent une fille aux cheveux bleus qui esquisse un sourire affectueux, et un brun maigrichon qui rit aux éclats en le pointant du doigt, d'un air de dire « 'Tain mec, mais qu'est-ce que t'as l'air con ! »
En temps normal il aurait ri, lui aussi. Il se serait esclaffé avec les autres. Il aurait bien pris la blague. Il ne se serait pas offusqué des taches d'eau qui maculent son pantalon tout neuf. Avec les potes, on peut bien rire. Sauf qu'il a la tête ailleurs.
« Waaaah, quel humour... Vous m'épatez, là. » Il laisse sa guitare en plan et quitte la pièce, vexé.
Parce qu'elle n'est pas là.
Spice!
Un métro bondé et une forte odeur de transpiration qui flotte dans l'air. Il fait chaud, dans le wagon. La masse grouillante de gens semble en ébullition. Virage, mais il s'y attendait. D'une main lasse, il empoigne la barre devant lui pour éviter de tomber. Son autre main agrippe fermement la hanse d'une housse de guitare, qui s'en va cogner les jambes d'un jeune homme qui le dépasse largement en taille. « Fait gaffe, tu vas l'abîmer » lui lance-t-il d'un air blasé. Il lui sourit. C'est plutôt lui qu'il ne voudrait pas abîmer. « Ouais, t'as raison, désolé. » Sourire non rendu, il ne lui sourit pas souvent, de toutes façons. Deuxième virage, plus violent et imprévu. Sa main rate la barre, et il tombe sur le roux, qui s'est légèrement courbé pour éviter de se cogner la tête contre les portes-bagages sur les côtés du wagon. Leurs lèvres se rencontrent l'espace d'un instant, avant que l'autre ne le repousse vivement. « Désolé, je n'aurais pas du... » L'autre l'observe d'un air suspicieux. « Euh... Ouais... Je voyais pas ça comme ça, en fait... » Il est gêné mais il ne regrette pas. « Excuse-moi, j'aurais du faire plus attention. » Il évite son regard, mal à l'aise. Puis le métro s'arrête, les portes s'ouvrent. Il sort en saluant le géant alors qu'il le dévisage encore, l'air abasourdi. Et alors ? C'était accidentel. Loin d'être désagréable, mais accidentel quand même. Il hausse les épaules en se disant qu'il a encore le droit de flirter par accident avec ses potes et prend le chemin habituel de la fac.
Secourisme
Son cœur bat toujours. Il a posé une main soucieuse sur le poignet de la jeune fille et cherche anxieusement son pouls. En se penchant, il peut sentir de l’air chaud sortir de son nez et lui caresser la joue. Elle respire. Il soupire soulagé. A genoux dans les escaliers, il soutient la petite brune qu’il vient de voir tomber. Sans réfléchir, il a accouru pour lui porter secours et constate avec apaisement qu’il n’y a rien de grave.
Doucement, il la soulève de terre et la porte dans ses bras. Elle est toute légère et semble lui rappeler quelqu’un remarque-t-il. Il a la vague idée de l’emmener à l’infirmerie. Là bas, on saura probablement quoi faire.
« Tu n’as pas à avoir peur, je m’occupe de tout. Moi c’est Ian. Comment tu t’appelles ? »
Il a parlé d’une voix qui se veut rassurante alors qu’elle a commencé à s’agiter dans ses bras. La jeune fille se réveille. Il trouve son air perdu et apeuré passablement touchant et essaye de lui lancer un sourire amical. Elle le regarde gênée. « Ian ! Lâche moi, je peux marcher. » Elle déglutit et murmure mal à l’aise. « Tu diras rien à ma sœur, hein ? Tu lui diras rien ? »
Alors il se souvient pourquoi le minois de la petite brune lui semblait si familier et il rougis presque confus de l’avoir oublié. Cette fille. Elle était là hier soir, il est en sûr.
Ce code appartient à Nulle Part
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POUR MON N'ANNIVERSAIRE :'D
Dernière édition par Ian le Lun 17 Juin - 11:10, édité 1 fois
« Dirige un harem » Ian
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Sujet: Re: Avril - Poisson... De moi ! Belle surprise, n'est-ce-pas ? Dim 17 Fév - 13:08