10h - 12h

Ombre avait suivit Mars mitigée. D’un côté c’était à contre cœur car elle avait du dire adieu à son abris, son lieu de refuge. En même temps, elle était heureuse de ne plus décider. Elle suivait et n’avait plus à se soumettre à sa culpabilité quand elle entraînait les autres. Si quelqu’un était blessé, ce ne serait pas de sa faute pour une fois. Elle avait donc suivit Mars à l’aventure bien que regrettant l’endroit où elle avait pu guérir sa plaie, enfin la nettoyer. Car l’eau il n’y en avait pas au métro et elle était convaincue qu’il n’y en avait pas partout.

Il fait bien soleil maintenant et ils marchent, sans but, enfin pour elle c’est sans but car elle ne sait pas vraiment où elle va. Bien sûr Mars lui sait mais elle, elle n’en sait rien. Soucieuse, elle observe tout en essayant de noter dans son esprit l’emplacement des lieux et le chemin qu’ils parcourent. Elle en aura besoin si un jour elle doit fuir ou si elle doit rentrer. Elle marche dans cette matinée encore un peu fraîche mais beaucoup plus chaude que la nuit. Dans sa petite robe, Ombre fait attention de ne pas trop jouer des épaules dont chaque mouvement créée une grimace de douleur. Mais elle s’y fait, la ville ne lui laisse pas la chance de s’arrêter, elle doit continuer. Le temps est compté.

On dit que chaque action est définie par un destin, que le Dieu qui veille sur nous a prévu tout ceci pour nous mener à quelque chose dont lui a le secret. Cette phrase - enfin cette impression des humains croyant en Dieu et en quelque chose de plus puissant – prend tout son sens lorsqu’Ombre voit l’objet de ses désires. Son cœur palpite dans sa poitrine et elle a du mal à respirer normalement. Elle s’arrête brutalement de marcher. Cette tour, elle l’a remarquée depuis longtemps déjà mais elle s’y proche d’elle maintenant. Elle sait que Mars veut aller quelque part mais elle a besoin de se remettre les idées en tête. Elle regarde la tour qui a tant hanté ses rêves. Est-elle vraiment réelle ? N’est elle pas en train de dormir. D’une voix distante, sans même regarder ses compagnons elle s’excuse.

« J’ai besoin d’une pause. »

Rien de plus. Ils ont sûrement remarqué cette blessure suintante lorsqu’elle leur a tourné le dos pour contempler la tour mais qu’importe. Cette tour l’attire, l’obsède, l’appelle.

HRP:

Il avançait, plus lentement en entendant que le dernier du groupe le rejoigne. Il s’étonnait, pourquoi la sortie n’était toujours pas arrivée ? L’homme lui avait bien indiqué un parc d’attraction dans ce sens-là. C’était-il loupé un embranchement dans le noir ? Et toujours cette odeur à laquelle on ne pouvait se faire. L’endroit devenait de plus en plus silencieux, il avait beau ralentir, il avait beau entendre les pas plus rapides du plus jeune derrière, il avait l’impression qu’ils s’éloignaient l’un de l’autre. L’endroit devenait de plus en plus noir. Que se passait-il ? Ce n’était pas normal ça encore. Il se retourna pour essayer de voir quelqu’un derrière lui. Personne. Il reprit son chemin, enfin une lumière. Il courut vers elle. Ses pas ne résonnaient plus dans l’eau au fur et à mesure qu’il s’approchait de la lumière, un bruit sourd comme une mer qu’on déchaine prend sa place. Il court, et court. Et tombe.

Atterrissage forcé sur le dos. Dragon ferma les yeux sous le choc, puis reprit sa respiration. Il entendant un fleuve heurter des roches, il voyait de la verdure autour de lui. Il observait les alentours silencieux, une tour, qu’est-ce que c’était que cette tour ? Puis il réentendit :

▬ Désolé, si t'as eu mal. Mais fallait que ça s'arrête de saigner tout de même...

Le cauchemar n’était-il toujours pas finit ? Toujours ce même lieu, cette même ville, mais ce n’était pas le parc d’attraction comme l’autre l’avait dit. Deux minutes, où était celui qui l’accompagné ? Il se releva et aperçut une femme et un homme, mais pas de trace de ce dernier. Que lui était-il encore arrivé ? Il ne put s’empêcher d’avoir un petit sourire charmeur en observant les deux nouveaux, une belle femme tient. Et un binoclare, au corps assez frêle et tout transpirant. Sans doute n’avait-il pas l’habitude de crapahuter autant. Il s’approcha d’eux avant d’apercevoir le bandage de fortune de celle-ci avant de lâcher un simple :

« Bonjour. A votre place, j’aurais d’abord nettoyé un peu la plaie, histoire d’éviter au maximum l’infection et d'enlever au maximum les débris qui aurait pu s'y loger. Après tout, y a un fleuve à côté. Rien n’empêche de prendre un tissu et de le tremper dans l’eau. »

En même temps, il pointait la blessure pansée de celle-ci. Il n’était pas provocateur, juste de bon conseil pour cette jeune demoiselle.

« Enfin, faite ce que vous voulez, peut m'importe c'est pas moi qui risque perdre mon bras. Qui êtes-vous ? »

  10h - 12h

Elle entend des pas, alerte elle se retourne pour vérifier l’inconnu qui s’approchait. Bien sûr il ne s’agissait que de Mars qui s’avançait vers elle. Elle lui sourit et voyant son rougissement, elle regarde le sol mal à l’aise. Il enlève sa cravate et elle arque un sourcil. Que s’apprêtait-il à faire ? Peut être simplement se mettre plus à l’aise. Mais lorsqu’il lui dit que ça va faire elle le questionne du regard. Pourquoi devrait-elle souffrir ? Elle sent les mains du jeune homme sur son épaule et comment il la panse avec une simple cravate. Cela fait longtemps qu’on n’a pas pris soin d’elle et ça lui a manqué en fait. Elle repense à Landscape et sa veste, les bras dans lesquelles elle s’est assoupie et comment elle s’est sentie en sécurité. Elle ne sait pas si ici elle se sent en sécurité mais elle n’est pas mal non plus. Elle avait grimacé avec le contact mais s’était tue. Elle était plus forte que ça.

De nouveau des pas dans l’herbe près d’eux. Elle se retourne méfiante pour voir un grand jeune homme blond à la carrure imposante. Tatoué au cou à l’allure de bad boy. Elle continue d’avoir un regard méfiant jusqu’à ce qu’il ne parle. Son sourire fait penser Ombre à Landscape. Comment va-t-il ? Est-il heureux ? As t-il gardé ce sourire et sa joie ? Il semble gentil, il n’est pas hostile tout de moins et cherche à aider la jeune femme. Elle le gratifie d’un sourire tout en écoutant ce qu’il a à dire. Comme il s’agit de son état de santé, elle se permet de répondre, un peu alarmée, au jeune homme tout en regardant vers le bas.

« Comment ça perdre mon bras ? Je l’ai déjà nettoyé à deux reprises avec de l’eau. Est-ce que c’est encore nécessaire ? Qu’entendez-vous par « c'est pas moi qui risque perdre mon bras ».

Les présentations se feront après.

HRP:

Il s’approcha des deux jeunes assit côte à côte, et se mit à défaire la cravate servant de bandage autour de l’épaule de la jeune femme, silencieux. L’autre gars avait l’air soumit face à ses propos et ne bougeait même pas. Quelle réaction disproportionnée, on parlait de la santé de quelqu’un. Il se baissa, et observa la plaie assez profonde. Mais comparait à ce qu’il s’était souvenu, ce n’était presque rien. Il remarqua que les traces laissées ressemblaient  à une morsure. Quelle bête avait pu faire de tel dégât ? La flore n’était apparemment pas le seul danger en ce lieu. Il appuyait le long de l’épaule pour essayer de constater la profondeur des morsures. Peut importer si elle avait mal, il n’était pas là pour faire dans la délicatesse mais voir ce qu’elle avait. Vu la coagulation, ça n’avait touché aucune artère et à palper, c’était profond mais pas dangereux. Il s’adressa enfin aux deux personnes :

« Quand une blessure est provoquée par une morsure, et qu’elle n’est pas non plus très profonde. Il faut laisser saigner que toute la salive de l’animal sans aille. La plaie a beau être nettoyée, les bactéries et infections que porte l’animal peuvent toujours être là. Quant au reste, je ne vois pas de signe de nécrose, c’est une bonne nouvelle. Nettoyez à l’eau tous les jours en tapotant légèrement les lèvres de la blessure avec de l’eau et un chiffon au maximum propre, et pansé uniquement lorsque le saignement sera fini. Si jamais vous trouvez de l’alcool, n’hésitez pas à en mettre dessus. »

D’où savait-il tout ça ? Sa survie dans la rue ? Il se redressa, stoïque. L’idéal aurait été qu’elle voit un médecin mais vu les lieux, ça paraissait surréaliste. Bref il n’était pas là pour faire dans les sentiments et avait autre chose à faire que se préoccuper de la santé d’une inconnue. Et ce n’était pas avec une fille incapable de s’occuper d’elle, et un homme en train de s’apitoyer sur lui-même dès la première erreur qu’il allait pouvoir avancer. Sauf s’ils avaient des informations intéressante. Il lui fallait en savoir plus, apparemment ils n’étaient pas tous arrivé en même temps. Peut-être avait-il eu le temps d’en savoir plus.

« Je serais bref, j’ai trois questions et il me faut des réponses rapides. Vous savez quoi du coin ? Y-a-t-il un hôpital ? Avez-vous vu une femme, maigre, les cheveux en bataille, une cicatrice sur la poitrine ? »

La description était assez large, mais tout indice sur elle était le bienvenu. Au moins savoir si elle était là, dans cette ville maudite. Ce qu’il ne l’espérait pas, sans doute serait-elle mieux dans un canapé devant la télé, avec des amis en train de boire un verre.

  10h - 12h

Elle le regarde s’avancer vers elle, inoffensif. Elle sent les mains du jeune homme enlever le bandage fait par Mars. Elle regarde la cravate tachée de sang tomber par terre et regarde Mars en le questionnant du regard. Mais il ne semble pas réellement présent. Il s’est rassit par terre. Il l’énerve à se laisser aller ainsi alors qu’un potentiel ennemi l’aide. Qui sait s’il ne va pas la kidnapper entre temps ? Et bien Mars n’aura jamais le temps de la sauver ! Elle reporte son regard sur les mains habiles du jeune homme qui lui fait mal. Elle grimace sans rien dire, subissant son examen. Elle ferme les yeux et se mord les lèvres pour contenir ses larmes.

Enfin il la lâche et Ombre se retourne pour regarder le blond. Avec des yeux écarquillés elle le dévisage alors qu’il parle de choses incompréhensibles pour elle. S’il est médecin, elle a besoin de lui. Réellement. Elle retient les ordres de soins. Par contre pour l’alcool sur la blessure, elle case cela dans la corbeille de sa mémoire. Elle a un instinct et elle se doute que de l’alcool dessus lui ferait énormément mal. Elle sourit au jeune homme pour le remercier de ses bons conseils mais ne pipe mot. Elle n’a rien à ajouter en fait. Quoi que, un merci est toujours plus clair qu’un sourire. Oui mais voilà, elle n’arrive pas à parler. Les mots ne veulent pas sortir de sa bouche.

La jeune femme détourne la tête et baisse les yeux sur la rivière. Autant appliquer de suite les conseils du jeune blond. Si ça se trouve c’est à nouveau sale. Elle l’écoute parler tant dis qu’elle s’accroupie sur le bord. Naïve, elle est tentée de répondre à ses questions. Après tout il ne lui a rien fait de mal, il lui a même donné des informations sur son état et comment guérir. Elle ne le regarde pas et répond tout en puisant l’eau.

« Cette ville c’est dangereux. Ce n’est pas un jeu, c’est la vie. On survit ou on meurt, c’est la loi du plus fort. Même les humains sont dangereux. Certains humains. Pour l’hôpital je ne sais pas mais je n’en ai croisé aucun jusqu’ici. Et pour la jeune femme je … »

Elle n’a pas le temps de dire quoi que ce soit de plus. Ombre glisse et tombe dans l’eau. Le courant l’attrape, la tire, elle essaye de garder la tête haute, hors de l’eau. Elle essaye de nager mais impossible, de toute façon le courant est trop puissant. Alors elle cherche juste à ne pas se noyer. Tout le sait faire le petit chien pas vrai ?

Spoiler:

« Et la femme je quoi ? »

Ça ne valait pas la peine qu’il l’est aidé si c’était pour qu’elle se noie juste après. Et l’autre qui n’avait pas trouvé d’autres moyens que de la suivre. Quel idiot. Au moins lui avait répondu, pour ne pas dire grand-chose mais tant pis. Il trouvera peut-être des réponses ailleurs. Il regardait les deux corps se faire malmener par le fleuve, l’un tentant de rattraper l’autre. Peut-être qu’ils s’en sortiront ? Peu importe. Il n’allait pas risquer sa vie pour deux personnes qu’il venait à peine de rencontrer. Lorsqu’il ne les aperçu plus, il fit un demi-tour pour partir lorsqu’il se retrouva nez à nez avec une nouvelle boule lumineuse. Hésitant à la toucher de nouveau, il se souvenait de très bien de comment ça s’était passé la dernière fois. Mais si c’était encore un souvenir du passé… Il fallait qu’il se rappel d’avant. Il tendit sa main vers la lumière. Craignant le pire.

Spoiler:

Dragon: