Il fait beau. Un soleil d'été rayonne sur les dalles d'une ville aux allures latines. Les cigales crissent sous les arbres et la température est presque étouffante. Il se souvient du soleil qui dore sa peau mâte alors qu'il est accoudé à une fenêtre en pierre. Les yeux fermés, il écoute le chant des cigales et respire l'air estival. Il sent une brise de vent jouer dans ses cheveux longs et lui apporter un parfum de poussière. Il est bien.  

" On est bien hein ? "  

Il ouvre les yeux, surpris d'entendre une voix faire écho à ses pensées. Un sourire se dessine sur ses lèvres alors qu'il reconnaît son interlocuteur.  " Tiens, salut Lucas. "  Un adolescent d'une quinzaine d'année, cheveux blonds mi-longs légèrement ondulés qui lui tombent sur les épaules, yeux noisettes et pommettes osseuses. Il affiche un air mi-figue, mi-raisin et reprend la parole au bout d'un temps de silence.  " Au sujet d'Ennio...? "  Il se souvient avoir froncé les sourcils et avoir balayé l'air d'un revers de main, cessant par la même occasion de s'appuyer à la fenêtre. Le blondinet ne laisse pas tomber l'affaire pour autant.  " Je suis sérieux. "  reprend-t-il, plus froid.

Il hausse les épaules et détache lentement la gourmette argentée qui est attachée à son bras et caresse son inscription d'un doigt à l'ongle impeccable.  " Arrête d'être sérieux alors. "murmure-t-il à Lucas tout en observant la gourmette. Les lettres "E-n-n-i-o" sont gravées sur le bijou.

Un nouveau regard à Lucas lui apprend que ce dernier a croisé les bras et qu'il semble agacé par son manque de réaction.  " Tu vas lui rendre, hein ? "  Un silence s'installe. Il fait tout son possible pour ne pas y penser. Il s'est promis d'oublier. Il s'attache à contempler la gourmette d'argent comme si voir son éclat au soleil permettrait à son esprit de ne pas divaguer vers autre chose. Il déglutit, inspire une grande bouffée d'air et secoue la tête. Enfin, il lâche lentement.  " Pourquoi ? Il n'en a plus besoin maintenant..."

Le soleil est couché depuis un moment maintenant, laissant place à la lune et à sa nuit sombre, le moment idéal pour passer à l'action. Il n'est pas seul, une jeune femme est avec lui. Il s'arrête devant une maison, ça sera leur cible de la soirée, en espérant qu'ils feront mieux que la dernière fois. Il s'approche, commence par examiner l'extérieur pour mettre un plan en place. C'est assez vieux, la bâtisse est un peu délabrée, comme si elle avait été laissé à l'abandon. La constatation est rapide. « Vu l’état de l’endroit, je doute que qui que ce soit habite encore ici... ». La femme s'approche de lui, entremêlant ses doigts aux siens. « Les vieilles maisons sont souvent habitées par des personnes âgées, et cette catégorie de personne est assez simple à voler, et ils possèdent des vieux bijoux en or qui nous rapporterait une petite fortune. » Elle lui sourit, il fait de même avant de serrer sa main dans la sienne. « Alors allons y, honneur aux dames ! ». Elle s'approche de la porte et crochète la serrure sans difficulté. « Voilà, aussitôt dit, aussitôt fait ! ».

Ils entrent discrètement dans la maison, commence à fouiller de fond en comble tout en restant discret. Les bijoux ne sont pas si bien caché, et ils les trouvent donc assez rapidement. C'est presque trop facile... Ils sortent sans encombre, admirant leur butin. La jeune femme détache ses cheveux roux avec un sourire. « Au faite, je voulais te remercier Giuseppe... ». Il hausse un sourcil, ne comprenant pas. Elle remarque son interrogation et, sans qu'il ai besoin de lui demander le pourquoi du comment, reprend en lui répondant. « D'être avec moi... Je suis contente de t'avoir rencontré, de m'être posée en Italie, tout ça. Merci de m'héberger. ». Il sourit, amusé. « Me remercie pas pour ça, tu n'en as pas besoin. ». Elle sourit et prend sa main pour rentrer avec lui sans oublier le butin.