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Comme un poisson hors de l'eau

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Blaireau herboriste
Finn
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Finn

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MessageSujet: Comme un poisson hors de l'eau   Comme un poisson hors de l'eau Icon_minitimeMer 13 Mar - 18:34


Il ouvrit les yeux et vit un paysage qu'il ne connaissait pas. Un train qu'il ne connaissait pas. En face de lui, un homme endormit qu'il ne connaissait pas non plus. Il tenta de réfléchir à ce qu'il faisait là, mais toujours rien. Le vide. Il se sentait comme un pingouin égaré sur la banquise, cherchant désespérément quelque chose connu du regard, mais rien.

Il eut une sueur froide, ses mains devinrent moites. Il n'avait aucune idée de ce qu'il faisait là, dans ce train. Il attrapa machinalement la boite de pilules qui était dans la poche droite de son jean et l'ouvrit. Il y en avait des rondes, des ovales, des bleues, des grosses, des petites, et aucune ne lui disait quelque chose. Sa gorge se serra. C'était quoi tout ça ? Il demeura immobile, son corps ne voulait plus répondre. Il regardait ses pilules avec insistance et vit qu'il y en avait beaucoup. Beaucoup trop pour oser en gouter une sans connaître ses effets.
Était-il malade ? Était-ce grave ? Mortel ? Le jeune homme devint livide. L'amnésie était-elle un symptôme ? Si oui lequel ? L'angoisse lui saisissait les boyaux.

Peut être qu'un vaisseau du crâne a lâché et qu'il ne me reste plus que quelque minutes, peut-être ai-je subi un accident récemment, un traumatisme, un, heu.. Je ne sais pas, je, je... Je dois... Je dois appeler quelqu'un qui me connait, ou plutôt non je dois appeler mon médecin..

Il tâtât son jean, mais ne sentit aucun téléphone. Par contre, quelque chose de cylindrique dans sa poche arrière et cela l'intrigua, il le sortit.

« Un pot de, de... De nourriture pour poisson ? »

L'absurdité de la chose lui fit oublier le temps d'un instant sa maladie mortelle -qui était sans doute en train de le dévorer à petit feu à l'heure qu'il est ou du moins c'est ce qu'il croyait, il avait des difficulté à penser clairement. Ses pensées naviguaient d'une chose à une autre en tanguant. Sans jamais vraiment s'amarrer quelque part.

Quel jour sommes-nous ? Peut être suis-je tout simplement fou, cela expliquerait le traitement. Cet homme en face de moi est-il sensé me surveiller ? Peut être vais-je subir des tests ou pire, des.. Des électrochocs?
Il faut que je rentre chez moi.
Il regarda par la fenêtre, le paysage ne lui apporta aucune réponse. Ça existe encore les électrochocs ? Et chez moi ça existe encore ? Il se remit à voir tout devenir flou, à avoir la peau moite. Il se sentait seul, beaucoup trop seul. Il n'en revenait pas, et était rongé par la peur.

Il regarda de nouveau le pot de nourriture pour poisson. Pour s'échapper quelque part, peut être au fond du pot, parmi les paillettes, le plus loin possible de cette réalité et de ce train.
Peut être qu'à ce moment précis, se disait-il, des innocents petits poissons se meurent de faim, espérant de la nourriture qu'ils n'auront jamais à cause de leur stupide maitre qui est devenu complètement fou en chemin. Qui va finir par être interné, lui, et leurs précieuses paillettes.

« Oh, pauvres petits.. »

Il se redressa et regarda l'homme en face de lui, qui dormait toujours. Il avait la fâcheuse tendance à penser à haute voix et eut peur d'avoir été entendu, mais ce ne fut pas le cas. L'homme endormi ressemblait à un agneau. Un agneau très bien habillé d'ailleurs. Blond, avec un visage d'ange.
Peut-être que lui savait quelque chose...Mais il n'osa pas le réveiller. Le sommeil était trop précieux pour l'organisme.

Il vida ses poches, pour avoir un indice, ou quelque chose.. Quelque chose d'autre que de la nourriture pour poisson en tout cas.
Il sorti un mouchoir qui sentait fort. Mais quoi ? Impossible de se rappeler. Il resta une minute le nez dessus. En vain. Cela le calma. Le rassura. Il avait le sentiment d'être enveloppé dans une couverture chaude et moelleuse. Même si malheureusement, il restait toujours perdu sur la banquise.

« Oh j'y suis ! C'est de l'huile essentielle de Tilleul ! »

Sa première victoire sur sa mémoire. Il n'était donc pas complètement amnésique, ce qui le rendit extrêmement heureux.
L'homme en face de lui bougea. J'ai peut-être pensé un peu trop fort..
Bon bah. Maintenant qu'on y est.


« Bonjour monsieur, excusez-moi de vous avoir réveillé. Dites, je voulais savoir... Vous devez me surveiller c'est ça ? J'espère que ce que j'ai n'est pas trop grave. J'ai l'esprit clair. Enfin vide, mais je veux dire, clair comme aucune douleur. Par contre j'ai des palpitations. »
ll lui montra ce qu'il croyait être sa boite de pilules « Je dois prendre lesquelles ? Je n'arrive pas à me souvenir.. C'est dingue ça. » Il réfléchit un instant et vit qu'il montrait fièrement le pot d'alimentation pour poisson.
Il vit son regard et se raidit.
L'air de rien il se rallongea dans son siège et remit le mouchoir sous son nez.

Il entendait déjà au loin les électrochocs.

Canard boiteux
Damian
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Damian

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MessageSujet: Re: Comme un poisson hors de l'eau   Comme un poisson hors de l'eau Icon_minitimeMer 13 Mar - 19:51

Oh, oui, il le regarde. D'un silence lourd, long et accusateur. Le genre de regard qui sait bien mettre à l'aise.

Car d'une part, il dormait bien. Les trains ont toujours cet effet là, quant on y réfléchit bien. Privé du stress de peut-être louper sa station, ils invitent souvent à cette sieste qu'on pense tout à fait méritée due aux très fatigants voyages. Très fatigants voyages où, rappelons-le, on est assit à regarder le paysage passer et à s'inquiéter de son arrêt. Mais là, privé de l'inquiétude de louper son arrêt, il dormait bien, le bougre, alors il en veut à cet homme de l'avoir sortit de ce sommeil. C'était vraiment bien agréable de dormir... Du moins le croit-il.

Bientôt, voilà qu'elle se manifeste, la douleur insidieuse de la nuque qui rouspète contre le manque d'oreiller. Car si les trains appellent aux siestes, faisant miroiter un confort de sièges sans pareil, ils se débrouillent aussi pour nous faire oublier que le cou va ainsi se trouver malmené, balloté de droite à gauche, la tête devenant lourde puisque tout muscles se mettent aux repos. Alors voilà, le gars a aussi mal au cou. Dans son regard, de nouveau, il rejette toute la faute à ce type aux cheveux blancs.

Et il a de la nourriture de poisson sous les yeux. Et vous savez quoi ? Bien ça pue. Le blond n'aime pas ça. Ça renforce encore sa mauvaise humeur. Et il se sent mal réveillé encore. La bouche pâteuse et les yeux qui refusent de biens s'ouvrir. Pas du matin, il semblerait. C'est de la faute de l'autre, forcément. Alors oui, il le regarde.

« Tout. Prenez tout et étranglez-vous avec le pot, ce serait aimable. »

Il soupire un espèce de grognement mécontent et se cale mieux dans son siège, croisant les bras et regardant dans la fenêtre. Ce type dans le wagon l'énerve déjà. Super. Et y'a un autre gusse qui le regarde. Mais formidable, on enchaîne avec la journée des débiles ! En plus, le type qu'il regarde, il ne l'aime pas. Il n'aime pas sa gueule de petit ange parfait. Il aime pas ce visage parfait, sans égratignures. Ça devrait pas exister, tout le monde devraient avoir une gueule amochée car merde, la vie, c'est moche. Les gens, c'est moches aussi. Faudrait être aussi moche qu'on l'est à l'intérieur. Là, la nature serait juste. Mais non, elle trolle, la garce. Il n'aime pas cette chevelure, ni ces traits trop fins, trop féminins. Nan. Il lui taperait bien dessus, pour voir, pour amocher un peu, pour lui faire rentrer un peu de plomb dans la cervelle. Ou peut-être que non. Frapper, ce n'est pas son genre. À la première occasion, dès qu'il croisera un type susceptible de bien cogner, il dira que le type de la fenêtre se moque. Et ça lui fera bien plaisir, le superbe spectacle de l'angelot qui se fait défoncer la gueule.

Un coup d'oeil à l'imbécile heureux de tout à l'heure et il ricane. Non, ce type là ne pourrait rien faire, il cherchera plutôt une vraie personne, pas quelqu'un où on lit le mot « victime » sur le front (en rouge, soulignés et qui clignote). Et encore moins un gobeur de paillettes pour poisson. Nouveau regard vers la vitre, il souffle pour dégager une mèche qui lui tombe dans les yeux et là, outrage. L'autre l'imite en plus. Mais de pire en pire, toute l'espèce humaine (soit deux personnes, ok) s'est passé le mot pour le faire chier, aujourd'hui ! C'est comme un grand bol d'eau bouillante qui anime un peu plus encore son brasier.

Une nouvelle mèche retombe et il peste, enlevant d'un doigt cette mèche cendrée de devant ses yeux. L'autre l'imite à la perfection. Avec ces cheveux cendrés. Coupés au niveau des yeux.

Un hasard. Rien qu'un putain de hasard, il n'a pas les yeux bleus, lui, mais...
Mais...

Le bol, cette fois, est remplis d'eau glacée quand il émerge enfin de cette phase de semi-sommeil grognon. D'un coup, il imagine des questions essentiels. C'est quoi la couleur de ses yeux, exactement ? C'est... c'est... Pourquoi n'arrive-t-il pas à savoir c'est quoi, son visage ? Parce que... Pourquoi ne s'inquiète-t-il pas de son arrêt d'ailleurs ? Car il n'a pas de destination. Qu'est-ce qu'il fout dans un train ? Pour voyager. Vers où ? Il n'a pas de destinations. Pas de futur écrit. Qu'est-ce qu'il a foutu avant de dormir ? Il pense, il pense, rien ne lui vient. Et il y a deux jours, sera-t-il plus chanceux ? Pas du tout. Rien rien rien. Trois ? Une semaine ? Un mois ? Un ans... Une vie ?

Rien.

Il touche sa joue, ouvre grand les yeux, regarde encore. Ce n'est pas un type dans une glace. Ou du moins, on appelle ça reflet. C'est son reflet. Son visage. Sa gueule d'ange. Super. Il a envie d'amocher son propre visage car même avec cette nouvelle info, définitivement, elle ne lui revient pas cette gueule. Une partie de lui rêverait de hurler et de se mettre à paniquer en hystérique.
Amnésique ! Gueule merdique ! Perdu !
Mais il reste terriblement calme. Il laisse tomber sa main sur son genoux, regardant encore un peu son reflet. T'es dans la merde, gueule d'ange, pense-t-il. Il y a l'autre, là. Mais quoi, lui demander de l'aide ? De l'aide, à lui ?! Ha ! Un élan de fierté lui dit que pas la peine. Ou alors, il va essayer avec ses méthodes à lui. Il prend une inspiration et lance un regard glacé au type. Histoire de bien mettre le bon ton. Il le dévisage et posément, commence à le questionner, avec ce ton qu'on emploie pour les enfants -maternelle au collège inclus-, les débiles mentaux et les vieux. Soit 90% de la population, vrai ?

« Vous avez l'esprit clair ? Vide ? Dîtes m'en plus. Savez-vous où vous êtes, exactement ? »

Blaireau herboriste
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MessageSujet: Re: Comme un poisson hors de l'eau   Comme un poisson hors de l'eau Icon_minitimeJeu 14 Mar - 21:12

Tout prendre ?
Il regarda incrédule les pastilles pour poissons. Puis sa boite de pilules. M'étrangler avec le pot ? Ce ne serait pas raisonnable. Voyons. Bien que gouter l'une de ces pilules semblait tentant...
Peut être irait il mieux après tout. Il me reste quoi ? Aucun souvenir, ni bon, ni mauvais, aucun visage, rien. Ça fait donc ça de tout perdre ? Sa famille ? Ses amis ? Est-ce vivre que de se lever le matin en sachant que tout se qu'on a été et connu s'est envolés ?
Il inspecta les cachets attentivement...
Les petites billes blanches, ça fait quoi ? Et les bleues alors ? Bleu, le ciel, le calme. Bleu l'espoir et la mer. L'océan au bout de la banquise. Ce bleu résonne comme un panneau de signalisation avec écrit « ça va te faire décoller, ne panique pas » décoller où ? Oh et puis flute. Il en prit une et l'avala.

Intérieurement il n'avait pas peur des maigres effets que cette pilule pouvait faire, ce qui l'inquiétait d'avantage, c'est qu'elle n'en eu aucun.

L'agneau blond en face de lui ne le quittait pas du regard.
Sa question résonnait dans sa tête « savez-vous où vous êtes, exactement ? »
C'était la question à un million.
Il le regarda, et répondit naïvement.

« Dans un train ? »

En vérité, il n'avait même plus envie de se poser la question. Lui, l'infâme tueur de poissons ayant en sa possession une dizaines de pilules, allait peut être se noyer dans le paradis bleu dans pas longtemps. Il était possible qu'on l'ai déjà drogué d'ailleurs, ce qui expliquerait l'amnésie. Mais pourquoi ? Pour le faire parler ? Parler de quoi ? Certainement pas de poissons. Ni d'huile essentielle. Il rangea ses médicaments et les paillettes et inspecta son mouchoir. Aucune initiale cousu dessus.
C'est tout ce qui lui restait de la vie ?
Un arrière goût de tilleul ?

Il inspira un grand coup.

Tout recommencer a zéro ?

Ça avait quelque chose de tentant, c'est sûr et ce n'est pas comme si il avait le choix. Cet homme en face de lui, n'avait pas vraiment l'air d'un médecin.. D'un piètre psychiatre à la rigueur. Sa bouille d'agneau le réconfortait et ce de manière inexplicable.
Il lui tendit son mouchoir

« Vous voulez sentir ? C'est du Tilleul. Ça peut vous paraître bête comme ça mais cette odeur a un effet apaisant sur moi. »

Il avait l'air résigné. Pitoyable. Et pourtant, au fond de lui, tout semblait plus simple. Comme si on avait enfin allumé la lumière... Pour finalement découvrir que la pièce était vide. Alors, pourquoi se débattre ? Il baissa les yeux et remit machinalement ses lunettes en place.

« A vrai dire je ne me rappelle de rien. »



Canard boiteux
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MessageSujet: Re: Comme un poisson hors de l'eau   Comme un poisson hors de l'eau Icon_minitimeVen 15 Mar - 12:19

Et presque obéissant, il avale une pilule -à défaut de toute la boite- le gars aux cheveux blancs. Gueule d'ange reste un moment crispé, le regard toujours calme et froid, presque perplexe. Le type... à vraiment suivit ses instructions ? Il sent son sang partir de son visage tandis qu'il serre les dents et se sent las, à voir constater la bêtise de ses semblables.
Est-ce que... ce type... est. Juste. Dingue ?!
Ou simplement con ?
Il a avalé ! Il a l'air paumé comme deux, mais il a avalé ! Minute. Il est peut-être pharmacologue. Un gars qui sait, rien qu'en regardant la pilule, sous-pesant le produit et humant la poussière l'entourant, la différence entre un super-laxatif ou un somnifère. Ça doit être ça. Bon, relativisons, pense l'élégant : que son voisin ait une super-chiasse ou une envie subite de dormir, lui se dit qu'il en profitera pour surtout prendre la poudre d'escampette.
Enfin, ça n'arrivera pas car le type SAIT ce qu'il fait, pas vrai ? Mais oui. Il a avalé une pilule bleue car précisément, il sait ce qu'il fait, il sait ce qu'est cette pilule, les effets, indésirables et désirés... Non, à la réflexion, il n'y croit pas une seconde.

Puis aussi, pourquoi il s'inquiète pour ce type ? Il ne le connaît même pas. Empathie d'être humain ? Non, mauvaise personne, lui ne ressent absolument pas ce genre de truc, même envers lui même. Il a toujours envie de se taper dessus pour amocher sa jolie bouille. Alors, pour les autres... alors, pour l'idiot en face de lui !

Génie caché qui répond soudain avec justesse qu'ils sont dans un train. Bravooo Einstein ! On avancera bien. Il se crispe un peu plus encore, de demandant avec quoi il est tombé. Questions réitérée avec moins de politesse quand l'autre lui tends un mouchoir qui sent le tilleul. Il s'en fout du tilleul. Sérieusement. Il se dit juste qu'il a un imbécile heureux qui avale des pilules et qui, au vu du degré d'intelligence déployé ces 5 dernières minutes ne sait sans doute pas ce qu'il fait. C'est une caméra cachée, c'est ça ? Une idiote de caméra cachée qui lui... a fait oublier ces souvenirs. La technologie, c'est drôlement fort de nos jours ? Non, il n'y croit pas non plus, à ça.

Il ne croit à rien en fait. Cette histoire n'est simplement pas possible. Il grogne, se passe la main dans les cheveux et jette un regard à l'humain qui soudain, lui apparaît comme un chiot battu sous la pluie qui lui avoue qu'il est perdu, affamé et éreinté. Soit amnésique. Am-né-si-que.

Là, sa main se baisse lentement le long de son visage. L'imbécile heureux vient de lui confirmer ce pourquoi il s'agite intérieurement depuis 5 bonnes minutes. Sa voix est presque rauque tandis qu'il articule lentement, mot par mot :

« Donc, Monsieur huile-essentiel-de-tilleul, j'en conclue que... Vous avez avalé une pilule... sans savoir... ce que c'était ? Mondieuquelajournéecommence MAL ! » Il courbe le dos, cognant presque son front contre son genoux et lâche un profond et bruyant soupir. Puis il se relève, un sourire un peu fou sur le visage.

« BIIIIEN ! Il ne nous reste plus qu'à trouver un hôpital, n'est-ce pas ? On n'a que ça à faire, n'est-ce pas ?! Après-vous, finit-il en désignant la porte »

Mais pourquoi il s'inquiète pour ce type ? Plus que l'amnésie, c'est ça, qui le dépasse...

Jouet fraîchement arrivé
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MessageSujet: Re: Comme un poisson hors de l'eau   Comme un poisson hors de l'eau Icon_minitimeVen 15 Mar - 19:51

Comme un poisson hors de l'eau 2794341666 08h - 10h

Le vide, le vide immense, dans ta mémoire. Tes pensées courent après un nom, une adresse, un souvenir, quelque chose. Rien. Que le vide. Tu observes autour de toi. Un train, désert. Tes yeux courent après une indication, quelqu'un, quelque chose. Rien que tu ne reconnaisse. Le plus étrange, c'est ce délicat sablier accroché à ton cou par une petite chaine. Ce petit sablier qui marque le temps, impassible. Plus que 72 heures avant...

    Avant quoi ?
    Mes doigts se posèrent sur le sablier un instant avant que je les rabatte dans mes poches de pull. D'ailleurs, comment étais-je vêtue ? Encore légèrement engourdie, je me relevai maladroitement pour faire face à mon reflet dans la vitre du train. Alors... C'était à ça... Que je ressemblais ?

    « Oh bah ça, c'pas cool. Je suis toute petite ! Puis c'est quoi ces joues, là » râlai-je en étirant ces dernières, toutes roses à cause du pincement. Je sursautai légèrement en entendant pour la première fois le son de ma voix... Aiguë... Je secouai la tête de gauche à droite avant de regarder mon reflet attentivement. « Puis ces grands yeux !... Non mais, n'importe quoi ! En plus mes paupières sont toutes rouges ! On dirait Naruto Uzumaki en mode Ermite. »

    Peut-être était-ce le but ? J'haussai les épaules comme pour répondre à ma propre question. Passant mon auriculaire sur ma paupière droite, je regardais la peau du doigt devenir rouge coquelicot... Lorsque je me mis à tilter au bout de quelques secondes ce que je venais de dire. Naruto Uzumaki ? C'est pas un personnage de mangas ? Oh ! La poisse, je savais reconnaître un personnage d'un univers alternatif, mais pas ma propre existence. Oh noooon ! Fouillant dans mes poches pour savoir si j'avais des informations sur qui j'étais, je trouvais un bonnet. En forme de panda.

    « WOOOH, c'trop mignon », m'écriai-je en mettant le bonnet sur ma tête. Regardant mon visage reflété par la vitre, j'eus un grand sourire en voyant mon visage habillé du chapeau. « ... Trop mignon ! »

    On aurait pu voir des coeurs sortir de mon corps tellement j'aimais ce bonnet. En farfouillant encore dans mon sweat, je pus trouver une sucette, une figurine de Raiponce avec sa super poêle, un porte monnaie rose , où à l'intérieur était précieusement rangé un billet qui ne me rappelait rien... Et puis, il y vait aussi un pendentif. Un coeur ornait la chaîne, et curieuse, j'appuyai dedans pour ouvrir le petit enclos. À l'intérieur, il y avait une photo, de deux personnes. Un homme, et une femme. Peut-être était-ce... Mes parents ?
    Je me relevai d'un coup. Si ça se trouve, mes parents étaient dans ce lieu, enfin, ce train, ce wagon, enfin, vous aviez compris ! Et, c'est ainsi que je me mis à ... Courir comme une dératée dans tout le wagon ?

    « Ohééééé, maman, papa ? Ou quelqu'un, n'importe qui ?! WOUHOUUUU ?! Je ne veux pas être toute seuuule... Ah non, ça craint si je suis toute seule... ÉHOOOO ? »

    Pourquoi mon pantalon ne collait pas ? C'était dérangeant, je flottais presque dans ce pantalon asiatique, on dirait une ninja ! Comme j'aimerais avoir un pantalon qui colle, ou un short aussi ! Oui voilà, ce serait plus confortable...
    Mais au delà du soucis du confort, un autre sujet m'inquiétait. Pourquoi ce train était-il vide ? Je refusais de croire un seul instant que j'étais seule ! Je ne... Je ne voulais être toute seule, j'avais envie de parler à des gens, peut-être qu'ils me connaissaient, qu'ils savaient qui j'étais, qu'ils me rassurent eux à défaut d'avoir une mémoire ! Qu’ils aient encore leur mémoire à eux !

    Au loin, je pouvais entendre une voix de monsieur, enfin d'une personne âgée. Ce que j'entendais par là, c'était qu'elle était plus vieille que moi, enfin elle devait être jeune hein, mais je veux dire il devait avoir environ vingt ou trente ans. Oh, et puis zut flûte, vous m'avez comprise ! Je pris ma respiration, et me dirigeai vers le grand monsieur blond, et d’une voix légèrement hésitante au début, je lui dis :

    « Hum, bonjour, Monsieur ? Excusez-moi, je suis perdue et je ne sais pas où… On est… J’sais même pas qui je suis… Est-ce que vous pouvez m’aider ? » En me penchant un peu plus près, je pus voir un autre monsieur derrière, et je lui fis un signe de la main en guise de bonjour. Dites moi que vous vous souvenez de tout, que vous savez où on est…


Blaireau herboriste
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MessageSujet: Re: Comme un poisson hors de l'eau   Comme un poisson hors de l'eau Icon_minitimeDim 24 Mar - 18:00

Le jeune homme obéit. Intrigué par cette histoire d'hôpital, il se leva. Ses jambes étaient flageolantes. Encore sous l'effet de la panique, il ne releva pas le fait qu'on lui parlait comme à un enfant de quatre ans. Au contraire, cela le rassurait presque que quelqu'un veuille bien le prendre sous son aile.

Il ne pouvait pas s'empêcher de regarder le dandy qui se trouvait en face de lui. Son visage lui plaisait beaucoup. Même si ce qu'il disait lui semblait un brin hostile c'était toujours mieux que d'être seul.

C'est tellement bizarre cette sensation d'être une coquille vide... C'est si dépaysant.
Qui suis-je ? Je ne me rappelle même pas de mon nom...

A quoi je ressemble d'ailleurs ?


Il tourna la tête vers la fenêtre et vit son reflet lui jeter un regard innocent. Il portait de fines lunettes et paraissait plutôt jeune. Son allure frêle et enfantine le fit sourire. Il se rendit soudain compte que c'était la première fois qu'on lui souriait depuis qu'il s'était réveillé. Naïvement, cela lui mit un peu de baume au cœur.
Qu'il était étrange cet instant couvert de silence, cette découverte attendrie de sois-même. Le plus étonnant était ses cheveux qui lui semblaient d'un blanc éclatant.
Il se saisit d'une mèche près du front et la mis devant ses yeux, ce qui le fit maladroitement loucher.

A tiens, c'est blanc. C'est vraiment blanc.

Il pouvait y avoir de multiples raisons à ça, mais il ne voulut par faire l'effort de s'interroger là dessus, sa « nouvelle vie » croulait déjà suffisamment sous les hypothèses.

Il songea un instant à s'écrire un mot dan le cas où il retomberait mystérieusement amnésique. Mais pour se dire quoi ? «Don't Panic » ? Il était fatigué de se tordre les méninges... De plus il savait pertinemment qu'il se débattait dans le vide. Si bien qu'il se résolut à essayer de ne penser à rien.

Et c'est durant cet instant bref, alors que son esprit était perdu dans on ne sait quel néant, que la jeune fille fit son apparition. Un petit bout de personne paré d'un étrange sweat rose et vert et qui semblait aussi paumé que lui.

Elle aussi ne se rappelle de rien ?! Mais alors... ? Oh, pauvre petite ! A son âge !

D'un élan compatissant, il s'empressa de s'approcher d'elle et lui saisit les épaules.
Il ne sut pas tout de suite quoi répondre et se contenta donc de rire nerveusement à la vue de son bonnet à tête de panda comme pour dire « Bienvenue chez les fous ».

« Tu ne te rappelles vraiment de rien du tout ?... Oh ! Ma pauvre vient, on va essayer de trouver un hôpital tous ensemble et on finira par comprendre ce qui est arrivé.. C'est dramatique tout de même. Je me demande bien quelle mauvaise farce la vie a pu nous jouer... »

Il réfléchit une ou deux secondes puis recommença à déblatérer tous les mots qui lui passaient par la tête.

« Moi non plus je ne me rappelle de rien, ce n'est donc pas un hasard... Ou alors.. » Il se stoppa net et regarda son protecteur blondinet. Visiblement ce dernier n'était pas doté du même instinct paternaliste que lui...

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MessageSujet: Re: Comme un poisson hors de l'eau   Comme un poisson hors de l'eau Icon_minitimeLun 25 Mar - 19:31

Tellement peu paternel, même, qu'à la vue de la jeune fille, il a envie de répondre que c'est bon, il a déjà son amnésique de compagnie ; qu'elle se trouve un autre abruti pour prendre soin d'elle. Car franchement, quoi... Encore ? Mais voilà, mets-le avec les autres ! C'est pire que les pokémons, ce train là.

Amnésiques, attrapez les touuus,
attrapez les touuuuUUUuus, Alzheimer !
.

Mais c'est bon, il a son starteur, pas de soucis. Quoi qu'à un examen un peu plus poussé des deux protagonistes, il pense vaguement que la gamine doit en avoir plus dans le ventre que le premier. Un instinct très profond le lui dit. Minute. Pourquoi il pense de manière aussi idiote, hein ? Il soupire et lance un regard désagréable à la gamine avant de répondre... rien du tout, l'autre à accourut vers l'âme en peine et la console. Plus que des pokemons, on dirait deux fourmis. Deux petites fourmis avec la première qui a perdue sa graine et la seconde qui la console alors qu'elle n'est pas mieux.

Nouvelle pensée idiote. C'est lui qui a un grain, se fustige-t-il. C'est cette situation qui est dingue.

Alors, laissant ses compères à leurs parlottes qui ne l’intéressent pas, notre monsieur regarde un peu mieux : dehors, le train, les aérations, les sièges, tout. Et rien ne va. Toujours campé sur son siège, il se dit que vraiment rien ne va. Trois amnésiques en même temps ? Une fanfare aux goûts vestimentaires douteux ? Un train qui ne démarre pas ? Un paysage qui ne lui dit rien ? Pas d'annonces sonore, pas d'indications, pas d'étiquette, rien ? Pas même un contrôleur qui vient vérifier que les wagons se libèrent ?
Un bien mauvais début d'histoire, l'homme n'aime pas ça. Son instinct de conservations, qui empiète sur celui de la conversation et sur l'empathie, prend le dessus.

« Sortons d'ici. Ce train ne me dit rien qui vaille... »

Alors, enfin, il se lève.
Alors enfin, il tenta de se lever, plutôt.
Alors enfin, il se rétama sur le sol, s’étalant sur son ventre. Sa jambe droite n'a pas tenue, elle se plie sans prévenir et sous la surprise, gueule d'ange s'allonge brusquement, son mentons faisant connaissance avec le dur sol en tôle. Il reste hébété, surprit d'être tombé.

Et il ne comprend pas. Car avant, assit, il faisait un mètre vingt, maintenant, son champ de vision avoisine les trente centimètre au dessus du sol. Avant, il n'avait qu'à lever les yeux, maintenant, il voyait tout d'en bas, sa fierté traînait avec lui sur le sol, sol piétiné, sol sale. Et il ne comprend pas les douleurs qu'il ressent, les désagréments que son corps lui signale là et là, mais pas là. Il ne comprend pas ce qu'il vient de se passer. Il ne comprend pas son corps, son propre corps. Et ça l'énerve.

Puis il voit les autres. Il voit leurs pieds, leurs jambes parfaites, eux ont réussit où lui a lamentablement échoué. Eux sont sur leurs jambes quand lui n'y arrive même pas. Eux...
Eux doivent le regarder avec un visage triste, un visage compatissant, un visage surprit -moqueur?- un visage stupide et aussi hébété que le siens. Et plus que tout le reste, ça l'enfamme.

« Dehors ! » Il hurle, il s'égosille. « Dehors, DehORS, DEHORS ! »

Toujours à terre, il relève la tête, il fait de grand signe, il roule sur le côté pour s'asseoir, sa jambe gauche l'aide, la droite reste inerte.

« DEHOORS !! » Tout air est sortit de ses poumons, les lui laissant brûlant. Il veut du calme ! Il veut être seul, lécher sa blessure lui même, se recueillir pudiquement dans son coin ! Il ne veut plus les voir, tout les deux !

Il leur jettera tout ce qui lui passera sur la main, pour les dissuader de le regarder encore !
Et sous sa main, alors, arrive une canne...

Jouet fraîchement arrivé
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MessageSujet: Re: Comme un poisson hors de l'eau   Comme un poisson hors de l'eau Icon_minitimeMer 27 Mar - 20:28

    Le chemin allait être long pour trouver mon papa et ma maman. Déjà que c'était difficile pour communiquer avec une personne... Un sentiment de perplexité s'emparait de moi, lorsque le visage du "Monsieur" se fit des plus bruts, et et des moins amicaux, le monsieur aux cheveux blancs comme neige vint à ma rencontre. Mes épaules furent soudainement tenues par ses mains, d'un élan de pure gentillesse, et à la vue de la personne face à moi, il ne me semblait pas qu'il soit de ce genre à éprouver de la pitié, j'étais sans doute étourdie, pas non plus abrutie - quoi que, peut-être que ça tendrait à se supposer. Je suivis du regard le sien, posé sur mon bonnet de panda. J'étirai un sourire en l'entend rire légèrement, avant qu'il ne prenne la parole, ce qui était supposé à compatir, ou à me rassurer.

    « Tu ne te rappelles vraiment de rien du tout ?... Oh ! Ma pauvre vient, on va essayer de trouver un hôpital tous ensemble et on finira par comprendre ce qui est arrivé.. C'est dramatique tout de même. Je me demande bien quelle mauvaise farce la vie a pu nous jouer... »

    Moi aussi je me demandais bien quelle farce la vie avait-elle pu nous jouer... Mais la phrase qui m'interlocutait le plus c'était "On va essayer de trouver un hôpital". C'est-à-dire ? Nous étions des fous à la recherche d'un asile psychiatrique ? Certes moi je pourrais être en effet parmi ces cas-là, mais c'était légèrement exagéré, je n'étais pas schizophrène et je ne parlais pas aux voitures, enfin, je crois... Et, enfin, le début de la phrase fit tilt dans mon crâne. "On" ? Comment ça, "on" ? Parce qu'eux aussi ne savaient plus qu'ils étaient ? Là, on était vraiment dans le caca, mais vraiment ! Et c'était pas une poêle qui allait nous sortir de cette affaire. Et en effet, il ne se souvenait de rien. C’était sensé me rassurer ? Bon, prenons ça avec le sourire, après tout, je n’étais pas seule ! La fin de sa phrase me mit en suspens. J’attendais la suite, car je ne suivais pas du tout ce qu’il disait. Et moi et les mystères, et ben, ça faisait pas bon ménage. Je préférais à ceux-là l’action et le divertissement. D’ailleurs, ce fut ce que proposa Monsieur le blond en nous conseillant de sortir, que le train ne valait pas le coup. Surtout qui n’avait pas vraiment beaucoup de signes de vie… C’était légèrement flippant…

    J’allais pour sortir, j’avais la main sur la poignée d’embarcation, lorsque la vision du Monsieur me fit écarquiller les yeux, d’un coup net. Tout se passait au ralenti, comme Matrix ! Le temps semblait s’allonger pour que l’on puisse détailler chaque moment avec une attention particulière, chaque mouvement laissaient entrevoir la panique, ou plutôt l’incompréhension dans les yeux du Monsieur. Finalement, le gros fracas retentit. Un silence s’en suivit. Lourd, qui semblait accompagner mon absence de toutes actions, remarques… Progressivement, comme un ordinateur qui redémarrait à cause de mises à jours qui nécessitaient une mise à niveau, mon cerveau se mit à cogiter. Tululuuung ! J’ouvris la bouche pour demander au blond comment il se portait, sans une once de pitié ou de moquerie, mais ce dernier se mit à hurler. Dehors, dehors, dehors… Ce seul mot fusait d’entre ses lèvres. A chaque répétition, la gradation se sentait nettement, l’air qui était logé dans ses poumons s’en extirpait, pour vider ses derniers en un dernier hurlement, à s’en arracher la gorge… Et ces cris, dans mon esprit, me sonnèrent comme des coups physiques. Ma poitrine se comprimait, je me figeai, incrédule… Je ne comprenais pas son comportement… Avait-il honte d’être à terre ? Je serrais mes manches trois fois trop longues et baissais quelque peu mon regard, mais lorsqu’un objet frôla ma joue… Je me réveillai. Ca partait dans tous les sens, il n’y en avait plus du tout, à vrai dire ! Tout partait en foire, et le Monsieur s’apprêtait même à lancer une canne. Et, ce fut à ce moment, que mes jambes décidèrent de se figer. Elles tremblaient, et j’étais dans l’incapacité de me déplacer. Ce qui était un tantinet… Chiant ? Heu oui, on pouvait le dire. J’engueulais dans mes pensées mes membres stoïques qui ne m’obéissaient plus, tentais de taper le sol à l’aide de mes talons… Rien n’y faisait, et la peur que le bâton ne m’arrive en pleine figure se fit plus grande. Dernier recours, je pinçais ma joue. Tellement fort quand j’en lâchais un petit « aïe » sonore, avant d’attraper le poignet du gentil monsieur aux cheveux blancs comme neige et de nous faire sortir de la cabine. Et je courus, courus, comme un furet vers la sortie du train, sautais à pieds joints jusqu’au sol… Et me mis à inspirer profondément. Ahh…

    … Le soleil était radieux, je ressentais avec une sensibilité nouvelle les rayons du soleil contre mon visage, et le petit vent matinal qui faisait balloter mes courtes mèches blondes en un mouvement régulier me fit sourire, indubitablement. Après avoir repris mon calme et mes esprits, je me retournai vers le Monsieur aux cheveux blancs et lui dis, un peu soucieuse pour son compagnon :

    « On ferait mieux de l’attendre, il risque d’avoir besoin de nous ! »

    Il ne devrait pas avoir honte d’être tombé… Même les plus forts peuvent s’écrouler à tout moment, pour moi, quelqu’un qui tombe, c’est quelqu’un qui apprend de ses erreurs, et qui en devient plus fort. J’avais autant plus d’estime pour un homme qui tombe que pour un autre qui reste inflexible, stoïque et qui n’a jamais appris de sa faiblesse et de ses erreurs. Le grand homme ne se décidait pas à sortir. Alors le monsieur aux cheveux blancs retourna à l'intérieur. Je fis la moue, et les mains dans les poches je regardai en l'air, le nez pointé vers le ciel. Le ciel semblait m'indiquer d'avancer, dans son grand vide. Sans nuages, sans problèmes. Un sourire s'étira sur mes petites lèvres. L'aventure semblait m'appeler. Je lui répondis de vive joie. Je pris une grande inspiration, puis commençai à marcher vers le chemin de l'aventure en trottinant tranquillement.

    « Je voudrais tenter ma chaaaance ! J'ai besoin de changer d'aiir, je veux entrer dans la daaaanse ! Aller vers la lumièèère, la lumière de mon enfaaaaaaaaance ! Mettre fin au mystèèèère, je voudrais tenter ma chaaaaaaaaaan-waaaaance ! »

    Tympans brisés à venir.

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MessageSujet: Re: Comme un poisson hors de l'eau   Comme un poisson hors de l'eau Icon_minitimeLun 6 Mai - 19:40

La vision de cette chute se répétait dans son esprit comme un disque rayé. Victime de son propre blocage il débordait de toute sortes de questions. Quelque chose lui avait échappé sans qu'il ne sache quoi. Il se sentait mal pour lui mais n'eut pas le courage d'aller le voir. Ça clignotait de partout
« NE PAS RENTRER »
« DANGER »

Le jeune homme aux cheveux blanc avait été happé dans ce flot d'actions incompréhensibles, attrapé par le poignet par une jeune fille aux grands yeux.

La violence de cette vague d'évènements l'avait laissé comme de l'écume sur le sable. Troublé et un peu abruti par la situation, il était à présent immobile et songeur. attendant patiemment que quelque chose se passe.

Le jeune homme avait cette manie de toujours tout dramatiser. Il attendait donc son ange blond comme l'on attend un proche à l'hôpital. submergé par cette sensation étrange de n'être plus confronté qu'à l'absence en personne et n'ayant pour parole qu'un silence anxieux. Pourtant il n'y avait pas mort d'homme. Ce n'était juste qu'un nouveau chapitre, chapitre qui promettait discrètement de biens étranges aventures..

Au bout d'un certain temps, cela se fit trop pesant. Il fallait que quelque chose se passe.

Il regarda le bonnet de la jeune fille et ne trouva rien d'autre à dire que :

« J'aime bien les pandas »

Un silence s'en suivit. Il se rendit vite compte qu'en matière d'engagement de conversation il avait été minable. Il se racla la gorge et repris

« Oui, c'est un animal rare et solitaire... Tu savais que le panda avait comme nous un pouce opposable ? (il fit un geste avec ses mains similaire a des pinces de crabe)
En vérité ce n'est pas vraiment un pouce, c'est un os du poignet, l'os sésamoïde pour être précis. 
Il eu un rire nerveux, comment pouvait il savoir ça ? Il l'ignorait mais poursuivi ses explications avec un large sourire
Enfin bref, ça lui sert à attraper le bambou. Sans ça il aurait l'air un peu ridicule, le pauvre»

La vision du panda sans pouce essayant tant bien que mal d'attraper son bout de bambou l'avait détendu.

« ça fait un moment qu'il est là dedans je vais voir, attends moi ici, j'arrive hein ! »

Il remonta dans le train avec l'intime conviction qu'il ne fallait pas qu'il y retourne mais ce fut plus fort que lui.


Spoiler:

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MessageSujet: Re: Comme un poisson hors de l'eau   Comme un poisson hors de l'eau Icon_minitimeLun 6 Mai - 21:11

Ils sont partis.

Un instant, son teint devient rouge, perturbé. Car ça le tracasse, l'agace, lui serre l'estomac. Il a mal, mais pas là où il faudrait. Il regarde alors cette jambe avec horreur, la fixe, lui ordonne de bouger sans que rien ne se passe. Le pied, le genoux, la cuisse... Ah ! Tressaillement. Mais ça ne le rassure pas pour autant. Il secoue la tête, pas assuré et approche ses mains. Tremblant, il tire la jambe de son pantalon vers lui et voit...

… une chaussette.

La situation parvient à lui tirer un sourire mauvais sur le visage. À d'autre, il aurait pu trouver la situation drôle, mais là... alors, il la baisse, cette foutue chaussette, et voit.

Du plastique, cette fois. Et quelque part, au fond de lui, il se dit qu'il le savait. Que ce n'est pas une si grande surprise. Il sait que ce n'est pas une atèle, un il-ne-sait-quoi pour protéger une cheville fragile. Non, c'est sa jambe. Sa jambe en plastique. En silicone car c'est plus esthétique, lui souffle une voix. Il n'a pas l'autre version, celle de chair. Alors, interdit, pâle comme un mort, il replace sa chaussette, remet délicatement son pantalon au dessus de sa chaussure. Il reste là, un instant, à inspirer profondément, assit à terre. Cette journée commence foutrement mal. Il s'évanouirait bien, tient. Mais son esprit s'emballe, plutôt.

Jusqu'où ? Pourquoi et quand ? De ses doigts, il se met fébrilement à toquer, le dessous du genoux -creux- , le genoux -creux-, un peu au dessus -creux creux-. Chaque centimètre creux qu'il avance lui donne un vertige, se demandant jusqu'où il a perdu. Puis vient la sensation de mou, l'idée qui s’immisce en lui que c'est là que c'est accroché. Il souffle de nouveau. Puis il tremble. Il tremble et se met à palper son autre jambe, stimulus qui lui répond que c'est là, il touche son corps, se tape les bras du bout des doigts, il regarde, il halète, le souffle court, puis finalement, il touche son visage -sa sale gueule d'ange-, et sent le poisseux de son mentons égratigné avec sa chute. Juste un peu rouge, lui disent ses yeux quand il passe ses doigts devant. Juste un peu de sang.

Il est humain. Il n'a perdu qu'une jambe. Rien que sa jambe.

« Ma jambe » murmure-t-il à lui même.

Il s'aide des accoudoirs et s'assoit plus confortablement sur un siège, pensif. Les deux autres ont du partir, tant mieux. Il aura bien assez à faire à s'occuper de lui même. Un type avec une jambe en moins, ça court marche pas les rues ? Il se rassure en se disant qu'on devrait vite le renseigner. Il craint un peu de se remettre debout, aussi. Mais il faudra bien.

Puis il se dit que c'est bon, finalement. Cette sale gueule d'ange à bien assez morflé pour une bonne partie de sa vie.

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MessageSujet: Re: Comme un poisson hors de l'eau   Comme un poisson hors de l'eau Icon_minitimeSam 18 Mai - 14:25

Monsieur senteur de Tilleul monta donc les quelques marches qui le séparaient du train et ouvrit la porte avec collé tout contre lui un sentiment de peur et d'appréhension plus ou moins explicable.

Il marcha d'un pas lent en direction de la cabine, les secondes s'étiraient. Le silences lui tirait la main en arrière « n'y vas pas tout de suite » Oui, définitivement, quelque chose n'était pas net. Il aurait fait demi-tour le jeune homme si il n'était pas en train d'imaginer son pauvre petit ange blond agonisant sur le sol froid et sale du train.

Il accélérât donc le pas et il le vit, le regard perdu dans on ne sait quel monde. Assis sur son siège comme une âme en peine, un roi déchu profitant de son trône une dernière fois avant la guillotine. Quelques affaires a lui traînaient encore parterre, ajoutant un peu de pathétisme a cette ambiance nostalgique. Le jeune homme s'approcha donc dans ce qui lui semblait les ruines d'une guerre violente.

Ce n'était qu'une chute ! Mais pour ce pauvre Tilleul, tout ce que l'on vivait seul était effroyable. Il plaindrait les pires criminels si il les voyaient triste, les imaginant incompris et solitaire. Il s'accroupit donc, n'osant pas déranger les divagations de son petit roi et ramassa les quelques objets qui jonchaient le sol.

Il s'assit dans un silence quasi religieux à côté de lui et une ou deux minutes passèrent. Il ne les comptaient pas et n'avait de toute façon aucune notion du temps. Son esprit était embrumé, ses songes recouvert par une insupportable incertitude vaseuse.

« On va y aller non ? »

Dans un élan amicale peu commun (sans doute était-il touché par cette scène que lui qualifierait d'émouvante) il posa sa main sur sur l'épaule de son petit ange comme on pourrait le faire a un ami en deuil et le senti immédiatement se raidir. Il retira instantanément sa main avec la sensation d'avoir touché une plaque brûlante.

Il se releva et lui tendit les fameuses affaires qu'il avait fait tombé durant sa chute, en espérant que la vue de celle-ci lui ferait oublié ce geste amicale un peu trop rapide. (Le jeune homme avait tendance a s'attacher très vite)

Puis il prit un air que seul les mères savent prendre, murmurant dans sa barbe d'un ton anxieux

« La petite nous attend dehors... On va devoir pas trop tarder, il ne faut pas qu'elle s'inquiète la pauvre ! »

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MessageSujet: Re: Comme un poisson hors de l'eau   Comme un poisson hors de l'eau Icon_minitimeSam 18 Mai - 15:50

Il faut qu'il se lève. Depuis les quelque minutes qu'il attend ici, personne n'est encore passé, le train n'a pas bougé. Quelque chose de pas normal se passe là, sous son nez, et ça ne lui dit rien qu'y vaille. Mais au moins, se dit-il avec un soupir, il n'a pas à veiller sur l'autre et la gamine. Tant mieux.

Mince consolation que « l'autre » dément vite en revenant. Bon, comment lui faire comprendre par A+B qu'il l'emmerde, le décoloré ? Il n'a pas envie d'avoir quelqu'un dans sa patte. Alors, il faut qu'il l'envoie paître ailleurs. Et pourtant, quelque chose l'en empêche. Quelque chose qui transforme toute ses paroles blessantes en un long silence gênant, plutôt, appuyé par un regard lourd d'accusation. Comment ça se fait ?
Alors, Monsieur gueule d'ange regarde le coton tige ramasser ses affaires et lui rendre, il les fourre dans ses poches sans même s’intéresser au contenu, le ''remercie'' par un regard oblique, un sourcils haussé en guise de « quoi, problème ? J'ai rien demandé, moi. ». Il pousse un soupir grognon et tourne la tête, boudeur, vers la fenêtre ; mécontent de sa propre passivité, presque vexé de se sentir soulagé à ne pas devoir se baisser pour tout ramasser. Et l'autre le touche. Et lui se tend comme une corde d'arc. Là, il se sent la furieuse envie de dire qu'ils n'en sont pas encore là, pas élevé les cochons ensembles pas...

Mais l'autre le coupe dans son agressivité en l'invitant à partir. Pour toute réponse, le blond grommelle un « Soit. » et se lève, prenant garde à son équilibre, cette fois. Maintenant qu'il sait, ça va mieux, il avance. Pas de quoi faire encore un 100 mètre, mais il devrait éviter de tomber, dorénavant. Canne en main, il se déplace sans soucis et à une vitesse normal. Il se sent agacé d'imaginer l'autre qui le regarde boitiller, mais ne lui fait pas le plaisir de fournir la moindre explication.

Pas d'excuse, pas de parole. Et toc, ça lui fera les pieds !

Puis ils sortent. Descendre les marches n'est pas facile, mais il n'a pas envie de demander de l'aide. Il lance un regard mauvais au ciel, à la gare, au quai... et remarque l'absence d'un petit quelque chose. Chouette. Ça lui arrache finalement un sourire : la gamine s'est barrée.

« Vous avez dit à la pauvre petite chose d'attendre ici, c'est ça ? Ma foi, quelle autorité débordante sur les gosses vous avez ! Oh, pitié, apprenez moi. »

Sourire moqueur. S'il n'arrive pas à se montrer totalement salaud avec l'essence de Tilleul, au moins, il n'est pas obligé d'être parfaitement gentil.

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MessageSujet: Re: Comme un poisson hors de l'eau   Comme un poisson hors de l'eau Icon_minitimeSam 18 Mai - 16:36

Quoi elle est... Partie ?

Il lança sont regard partout où il pouvait atterrir, se torturant violemment la nuque pour finalement constater qu'effectivement, la petite avait disparu.

« Ohlalalalala ! »

Il voulait dire quelque chose mais l'angoisse occupait ton son esprit

« Partie ? Ohlala... »

Il n'arrivait a rien dire d'autre. Il voulut l'appeler mais se rendit vite compte qu'il ne connaissait pas son prénom. Ni le sien. Ni celui de l'homme avec lui d'ailleurs.

Il faudrait que je lui demande, je n'ai pas été très poli tout à l'heure, en lui parlant comme a un gardien de fous... Si ça se trouve il est venu dans cette ville pour un enterrement ou pour je ne sais quoi d'autre encore ! Le pauvre il avait l'air si perdu...Cette ville... Il faudrait que je lui demande où nous sommes. Je suis amnésique à ce point ?

il tenta de se reconcentrer sur sa tache principale

« Petiiiiite ! » Il s'époumona, l'imaginant soudain kidnappé par on ne sait quel personne mal attentionné, visualisant tout de suite un vieux pervers dégarni proposant des paquets d'alléchants biscuits « Petiiiiiiite ! » C'était de sa faute si elle avait disparu, la pauvre. Il l'avait laissé toute seule dans une gare vide et obscure, une vilaine gare, un vilain réveil. Rien ne marchait droit depuis qu'il avait ouvert les yeux, encore moins son petit roi qui avait du se fouler une cheville en tombant (mais bien heureusement, se dit-il, il avait une canne sur lui !)

« Petiiiiiiiiiite ! »

Toujours aucune réponse. Il commença a marcher le long du quais. La culpabilité grandissait. D'abord des poissons et maintenant des petites filles ! L'ange blond avait raison, il devait sans doute n'avoir aucune autorité sur les enfants. Mais tout de même de là a les perdre ! Oh et puis si ça se trouve, il a déjà perdu des bus entier d'enfants, il ne se rappelle de rien de toute façon ! A part le nom latin du panda, normal. Quel monde absurde !

Et, sans sans rendre compte, il était déjà arrivé à l'autre bout du quais.

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MessageSujet: Re: Comme un poisson hors de l'eau   Comme un poisson hors de l'eau Icon_minitimeSam 18 Mai - 17:09

Et lui, il ne s'inquiète certainement pas. Cette gamine ne lui attire aucune sympathie et franchement, il n'en a pas grand chose à faire. Plus, il estime que l'autre s'inquiète bien assez pour deux. Lui va s'en fiche pour deux, chacun son rôle.

Alors, il se met à avancer vers la sortie, longeant le quai d'une démarche lente et observant les environs. Des plantes, des plantes, oh et pour changer, de la végétation. Cette gare est bien mal entretenues, ils pourraient faire un efforts, tout de même. Le soucis, c'est qu'il ne semble pas y avoir vraiment de ''ils''. Personne qui sort du train, pas de contrôleurs, d'agent quelconque... Même s'il n'a pas vraiment de souvenir, il est sûr que dans une gare, ça s'agite, ça crie, il y a des hauts-parleurs qui cassent les oreilles, un brouhaha d'agitation agaçante. Là, juste le coton tige qui bouge et hurle. Notre monsieur aime bien ce calme, autant que ce dernier l'agace par son anormalité. On se croirait dans un début de mauvais bouquin. Ça lui fait froncer les sourcils.

Arrivé à hauteur de l'autre agité, le boiteux le dépasse de quelque pas, mimant à la perfection la personne qui allait abandonner l'autre. Un réalisme tel qu'on y croirait. Pourtant, il fit demi-tour à la dernière seconde et saisit la capuche de l'autre gars, la tirant vers lui d'un coup sec, sans prendre garde à un éventuel étranglement ou autre. Et d'une voix tendue par l'agacement, il se mit à parler.

« On se calme et on réfléchit ! Vous ne faîtes que vous casser la voix et mes oreilles. Elle est partie, et c'est tout, j'imagine qu'elle n'est même pas loin. Maintenant, on y va. »

Mais aller où ? Là où il y aurait du monde, pense-il avec pragmatisme.



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