20h-22h

L'autre efféminé l'avait énervé et pas qu'un peu mais il avait eu une utilité pendant un cours laps de temps : tenir compagnie à Key. A priori, il s'était dit que sans ce boulet, il pourra déambuler plus librement et poser toutes les questions qu'il se posait sans qu'il le gêne ... mais mais, il marchait depuis pas mal de temps déjà dans cette ville étrange et figée, et il n'était pas tombé une seule fois sur une personne.

Limite il allait commencer à se parler à lui-même comme un fou, ce qui serait vraiment inquiétant. En effet, imaginons qu'il tombe par un gros miracle sur quelqu'un, celui-là le fuira parce qu'il va le prendre pour un fou ! Ou alors il allait attirer un autre fou !

Et puis maintenant, il commençait à faire fichtrement noir. Pas qu'il avait peur du noir - c'était pour les gamins ces histoires de monstres tapis dans l'ombre - mais cette ville le mettait mal à l'aise. De plus sa longue marche inutile l'avait épuisé, il faudrait qu'il se trouve un abri non ?

Il regarde à droite et à gauche et ne vit qu'une séries d'entrées douteuses. On dirait des cryptes, des lieux où il n'y avait que mort ou oublie ... enfin, ce n'était pas très fréquentable on dirait, ni très confortable. Il allait partir lorsqu'un chat passa en trombe devant lui, de l'une de ces entrées là. Et sans qu'il ait le temps de réagir, il crut entendre quelque chose. Comme l'écho d'une voix. Il y avait peut-être quelqu'un dans ces lieux-là.

Il passa donc par cette porte entrouverte et découvrit une véritable descente de l'obscurité complète.
Aie aie, il y avait une odeur nauséabonde. Sérieusement, il fallait que cette descente aux enfers des narines servent à quelque chose sinon il allait doublement maudire cette ville !

- Y a quelqu'un ? OH !

Il continua à avancer ... et à avancer ... et voyant que son chemin ne mène à rien, il préfère faire demi tour. Mais il y avait là un soucis, depuis quand était-il tombé sur une intersection d'égout ?

- J'suis pas perdu. Pas possible. OOOOH ! NAN MAIS ! RAAH !

Ah nan ! Il n'en pouvait plus, mais vraiment plus ! Ces beaux vêtements pataugeaient dans une substance inconnue, froide et dégueulasse, il était seul et au final il s'était perdu pour rien dans ce milieu, dans des égouts.

Il perdait son sang froid.

Son regret était proportionnel à la distance qu'il parcourait dans ce véritable labyrinthe. En effet, plus il avançait dans ce noir à l'aveuglette, plus il se maudissait d'avoir agi si bêtement sans avoir un minimum réfléchie. Il ne fallait pas oublier que cette ville était désuète, sans aucun confort ou logique, par conséquent ce n'était pas ici qu'il fallait s'attendre à voir de jolies lumières éclairant les chemins ou des panneaux indiquant les différentes sorties ou destinations.

Enfin, il ne tombait sur rien au final. Il avait abimé et sali son si beau vêtement pour rien et il n'avait rien d'autre à se mettre sur le dos pour enlever cet ensemble et se débarrasser ainsi de cette puanteur ! Sérieusement il aurait valu qu'il reste à l'extérieure, à l'air libre, à chercher des maisons ou autre pour une bonne nuit de sommeil.

Soudain un bruit perça ce silence. Il entendit deux voix par contre il ne pourrait pas dire exactement qui disait quoi. Après c'était un autre moment de silence et puis un autre son qui devint perceptible au fur et à mesure. Quelqu'un pleurait ce qui voulait dire qu'il y avait un humain là! C'était peut-être l'autre espèce mi femme mi homme ! Comment s'appeler-t-il déjà ? Il ne s'en souvenait plus ... d'ailleurs comment s'appelait-il lui ? une question qui fit battre cent à l'heure son coeur à nouveau et il inspira et expira profondément pour évacuer ce soudain stress. Ne rien savoir le mettait sur les nerfs et être à ce point sans défense le rendait complètement fou. Ravalant sa salive, regagant une prestance, il se dirigea vers ses bruits, d'un air suspicieux.

- Y a quelqu'un là ?

Une lumière - certes faible - se faisait voir. Là, sans hésiter il s'avança. La scène qui s'offrit à lui ne l'émouva point. Il s'en désintéressait presque, empoignant la lampe torche sans rien demander à la fillette. Il aurait bien voulu partir ainsi mais s'il était venu ici, c'était pour avoir un petit peu de compagnie et ne pas commencer à parler à lui tout seul.

- Allez petite, lève toi ! On sort d'ici, on se trouve un petit coin pour dormir, on mange et après on met en commun nos savoirs sur ce lieu pour savoir quoi faire. J'en ai marre de cette odeur !

Il évitait de demander pourquoi elle pleurait pour la simple raison qu'il ne voulait pas s'attarder ici ! S'il lui demandait pourquoi elle pleurait, elle commencerait un long récit entrecoupé de long sanglots et au final, ils ne sortiront pas d'ici immédiatement.

- Dis ... au fait, t'as un chat noir ? Ah ! Si c'est ton chat, si tu crois l'avoir perdu, ce n'est pas le cas ! Il attend gentiment dehors. Allez lève toi.

Un gros mensonge. Il ne savait pas du tout où ce chat noir de sorcière avait disparu et s'en fichait royalement pour le moment. Ce n'était pas cet animal qui allait conditionner ses décisions ou ses futures actions tout de même.