16/18h.

Il avait certainement dormi. Il avait sans doute marché. Marché longtemps, sans but. Perdu dans ses pensées, il n'avait pas vu passer les heures, ni les chemins qu'il avait emprunté. En réalité, il ne savait même pas ou ses jambes pouvaient bien le porter. Trop perdu, notre pauvre Shiver. Comme une petite tache de sang dans la neige blanche, il se sentait intrus, comme si sa place n'était pas ici, tout seul, mais bien à côté d'elle. Trop romantique, trop frêle. Pauvre petit Shiver, perdu sans sa belle. C'était un peu comme la Belle et la Bête, dans un sens. Lui monstre, elle parfaite. Il avait toujours su qu'elle avait quelque chose de différent, dès qu'il l'avait vu à la gare. Il ne se rappelait pas de son pseudonyme, son prénom emprunté, et alors ? On peut aimer sans connaître de nom, hein. Ouais, non. Niveau romantisme, ça le fait moyen. Mais il s'en foutait, il était obsédé par son allure féline, par ses yeux de chats, sa chevelure brune qui tombait en cascades légères.

Il poussa la porte de bois, sans s'en rendre compte et traversa l'église en passant par les bas côtés, la neige craquant sous ses pas. Il cligna plusieurs fois les yeux, dans l'impossibilité de distinguer le rêve de la réalité. Etait-il bien dans une église au juste ? Sûrement. La neige qu'il voyait se déposer sur les bancs n'était qu'illusion. A moins qu'un trou dans la toiture aurait donc pu justifier la présence de neige. Et encore. Aucun flocon ne tombait dehors.
Il posa sa main sur l'une des colonnes de pierre de l'édifice et resta un moment comme ça, sans bouger, se laissant envahir par la morsure du froid. Puis, pris d'un court instant de folie, le jeune homme se glissa jusqu'aux premiers bancs de la nef pour s'y asseoir.
Il pouvait distinguer la musique en fond sonore, musique sur laquelle il n'arrivait pas à mettre de nom, de titre. Elle semblait étrangère, elle aussi, à ses lieux. Tout était déplacé ici. Comme si deux mondes avaient été réunis.
Il fronça les sourcils et ferma les yeux. Quelque chose clochait chez lui, essayer de trouver des problèmes ou il n'y en avait pas. Il avait un sérieux problème.

Il sentit le courant d'air froid, mais ne frissonna pas. Ne bougea pas non plus. A quoi bon ? Quand on est perdu, on peut toujours fuir, le prédateur nous retrouvera toujours. Il sourit légèrement à cette pensée. Oui, le glaçon savait sourire, un peu. Un sourire crispé, presque une grimace. Mais il fallait s'y faire.

«  Sergueï ? Sergueï c'est toi ?  »


La voix résonna, comme un écho à la musique. Voix déplacée, confrontation de deux mondes. Shiver ouvrit les yeux et se leva. Réflexe. Il avait bien reconnu la voix, aucun doute la dessus. La silhouette qui vint prendre place devant lui ne fit que confirmer son affirmation, sa certitude. Enfin, il ne s'était pas trompé. Il fit de gros yeux et essaya de remettre ses pensées en place, incapable d'avoir un raisonnement cohérent.
Il la regarda, plongea ses yeux dans les siens, comme dans les films. Vous savez, quand deux personnes se regardent alors que l'apocalypse se déroule autour d'eux. C'était pareil. Comme si le temps s'était arrêté et qu'ils avaient fait abstraction du chaos alentour pour se concentrer sur eux deux. Il se pencha légèrement vers elle, toujours les yeux rivés sur les siens, il vit ses yeux briller. Mais il ne vit pas la gifle venir. Bam. Dans sa gueule. Il recula, plus surpris qu'effrayé et la regarda, la bouche sans doute grande ouverte et les yeux sortant des orbites. Il devait ressemblait à un poisson, il en était sûr, mais tant pis. Il laissait sa fierté et ses manières de coincé au placard.

«  Je t'ai cherché, tu sais ? T'étais passé où ? Moi je... Je... Nath'...  »

Elle pleurait. Il venait de comprendre. Une femme aussi forte qu'elle, pouvait être sensible. Recroquevillée sur elle même, il ne pouvait même pas lui en vouloir pour la gifle. Ni même riposter. Elle était fragile, peut être trop fragile pour cette Ville. Il s'agenouilla à côté d'elle et la regarda un moment, en silence. Enfin, il osa.
Se fut d'abord une main rassurante qui se posa sur l'épaule de la demoiselle en détresse, puis une deuxième sur l'épaule opposée. Et enfin, une étreinte, chaude et rassurante, sincère. Summum de la difficulté pour lui. Le contact humain en douceur. Il n'était pas question de l'étrangler, de se battre avec elle. C'était pas un jeu. Sa joue lui faisait mal, mais il ne pouvait pas s'empêcher, c'était plus fort que lui, il avait besoin de la rassurer, de lui montrer qu'il était là. Tout ça en silence. Il n'y avait rien de plus beau que le silence dans des situations pareils. Les mots ne servaient à rien, les excuses encore moins. Le silence voulait tout dire à ses yeux.

Il sentit sa tête se poser contre son épaule. Allait-elle se moucher sur son manteau ? Il espérait que non. La morve sur du noir, ça se voit. Et ce n'était pas digne d'une femme. Une femme comme elle ne pouvait se permettre ce faux pas en terme d'élégance et de dignité. Il resta un moment comme ça, oscillant entre la fierté de lui avoir fait un câlin et la tristesse qu'elle lui transmettait. Mais elle se calma, alors qu'il ne s'y attendait pas. Les sanglots s'espacèrent de plus en plus et elle ne fit bientôt plus de bruit. Il calait sa respiration sur la sienne, tandis qu'elle releva la tête, plantant de nouveau son regard dans celui du jeune homme. Instinctivement, celui-ci porta sa main à sa joue, comme si un contact pouvait en éviter un autre, comme pour la calmer tout en prévoyant un futur coup. Mais rien ne vint, cette fois là. Rien de physique.


«  Tu te souviens de moi ?  »

Il haussa un sourcil, ne sachant que répondre. Il laissa le silence reprendre sa place, la mélodie rester en fond sonore .Tout s'emmêlait encore dans sa tête. Cétait comme un trop plein d'informations, comme si tout lui tombait dessus d'un coup, et qu'il n'avait pas eu le temps de tout assimiler.

« Je ... Oui. »

Le bouquet de fleurs, son visage. Oui, il se souvenait.

« Tout est un peu flou. Mais oui, je ne peux que me souvenir de toi. »

Il la regarda, de ce regard rempli d'espoir et de reconnaissance, il savait qu'elle pouvait lui apporter des réponses. Rien qu'à sa manière de poser ses questions, il avait compris qu'elle en savait déjà beaucoup sur eux. Car Shiver ne pouvait le nier, ils avaient été fous l'un de l'autre par le passé, et il semblait que ses sentiments refassent surface, comme une berceuse que l'on jouait en boucle.

Il la regardait, tandis qu'elle parlait, encore et encore. C'était comme une douche froide pour lui, ou une deuxième gifle. L'effet était le même. Il se sentait vidé tandis que les informations prenaient place dans sa petite caboche. Il laissa tomber sa main en clignant des yeux, bégaya encore et encore jusqu'à se taire et la laisser raconter. Il ferma un instant les yeux, imaginant la scène du tango. Ce devait être chouette. Mais il ne s'en rappelait pas. Il peinait à la croire, même. Tout cela lui semblait trop abstrait, trop iréel pour qu'il puisse la croire sur parole. Et après tout ? Que savait-il d'elle ? Rien. Absolument rien. Cette jeune femme était une tête de mule qu'il avait rencontré à la gare. Et leur pseudo-relation s'arrêtait là.

Il se leva et s'étira longuement, encore une fois, perdu dans ses pensées.

«  Mais qu'importe le passé maintenant que nous sommes ici.  »

Etait-elle heureuse ? Il se retourna vers elle, sourcils froncés, mine froide. Le glaçon était de retour. Il la dévisagea longuement, parcourant son visage de ses yeux. Elle ne semblait pas si heureuse que ça, en réalité. Il se redressa légèrement et remis en place son écharpe. Le froid ambiant le mettait plus à l'aise que la chaleur de la gare, c'était un bon point. Il arrivait à paraître sûr de lui, alors qu'il était en proie au doute. Déchiré entre son 'amour' et sa propre incertitude.
Il secoua lentement la tête de droite à gauche et la regarda à nouveau.

« Qu'est ce qui prouve que tu ne racontes pas de bêtises ?  »

Voix déterminée, provocante.
Bien sûr, il la croyait sur parole, elle n'avait pas besoin de se justifier. Mais il ne voulait pas paraître faible, c'était purement pour une question de principe.

«  Je ne me serais pas esquintée à imaginer tout cela pour tes beaux yeux, Sergueï.  »

Il ravala sa remarque et son sourire. Elle avait du cran, la demoiselle. Et il en venait presque à croire que c'était ce trait de caractère qui lui plaisait le plus chez elle. Cette façon qu'elle avait de parler, de sourire, de s'affirmer, tout simplement.
Il la suivit des yeux, jusqu'à ce qu'elle aille se poser sur un banc. Il fit un demi tour sur lui même pour l'avoir face à lui, son regard planté dans ses yeux félins, confrontation de deux mondes.

Il fronça les sourcils et plissa son front, signe de concentration intense. Comment l'avait-elle appelé déjà ? Ah oui. Sergueï. Serges. Ok. Sexy. Moderne. C'était le top.

«  Stupide Boïa.  »

Il grogna, Boïa; la belliqueuse. Un prénom qui lui allait à ravir. Elle n'avait pas qu'à le traiter de Serge. D'accord, il avouait que parfois, il avait des réactions qui faisaient un peu vieux jeu. Mais de là à l'appeler Sergueï, elle allait un peu trop loin. Il prenait ça comme une insulte. Il avait été blessé dans son amour propre le p'tit chou.

«  J'aurais bien aimé me moquer de toi en t'appelant Sergueï, mais c'est bel et bien ton prénom. Tes parents devaient avoir une dent contre toi dès la naissance. Et le mien, c'est Alissa. On vient sans doute d'un pays nordique ou quelque chose dans le style.  »

Son poing le démangeait. Qu'attendait-il pour le lui mettre dans le visage ? Qu'attendait-il pour la plaquer au sol et la battre ? Il n'attendait rien. Car on ne tape pas les femmes. Encore moins celle-ci.
Shiver soupira, et recula de quelques pas. L'église tanguait autour de lui, il avait du mal à se concentrer sur l'essentiel. Il ferma les yeux et essaya de faire le tri dans sa tête, il fallait que tout soit en ordre avant de parler, avant qu'il ouvre sa bouche. Il fallait que ses mots soient pesés, qu'il retrouve un peu de confiance en lui.
Il se passa quelques minutes avant qu'il n'osa prendre la parole.

«  Alissa. Tu ... Sais autre chose ? Sur .. Moi. »

Il fronça les sourcils, il avait bien compris qu'il avait eu un problème avec sa famille, que quelque chose l'entravait dans son passé. Mais il ne savait pas quoi. Alors, peut être qu'elle pourrait ... L'éclairer sur ce sujet. Bien qu'il en doutait, il pouvait toujours espérer.

«  Et ... Qui est Misha ? »

C'était vrai après tout. Qui c'était ce mec ?

«  Je t'ai tout dit. Et Misha c'est... Un très très bon ami.  »

Shiver blanchit, enfin, notre petit Serges blanchit, son visage se décomposa. La phrase de la brunette était pleine de sous entendus. Encore une fois, il ne savait pas quoi penser. Parce que y a ami. Y a bon ami. Y a très bon ami. Et y a très très bon ami. Vous voyez le degré de puissance atteint ?
Le Lama se retourna, sourcils froncés, et la regarda à nouveau. Jaloux, lui ? Pff, faut pas rêver. Il se mordit la lèvre et s'approcha des bancs, jusqu'à venir s'asseoir à côté d'elle, enfin, à distance respectable, évidemment.
Puis, il laissa le silence s'installer. Il ne savait pas quoi dire, et il n'avait pas tellement envie de parler non plus.

«  Mais rien de bien grave. Je l'aide, je le réconforte, le réchauffe. Ce que font les très très bons amis, tu vois ce que je veux dire ?  »

Le réchauffe ? Il arqua un sourcil et la regarda furtivement.
Puis il comprit. Elle le provoquait, c'était aussi bête que ça. Et Sergueï ne bougea pas, observant la croix désertée par le corps du Christ. Elle pouvait parler, autant qu'elle voudrait, il ne répondrait pas. Il se contenterait de l'écouter, et peut être, si elle avait de la chance, d’acquiescer pour donner un semblant d'avis. Ou de secouer la tête négativement. Mais il ne parlait pas. Elle voulait jouer, ils allaient jouer.
Au roi du silence, il était le plus fort.

Il se leva et s'approcha du choeur de l'église, les mains coincées dans ses poches.
Peu à peu, il comprenait que la jeune femme l'avait vexé. Il s'en voulait d'avoir pu s'imaginer des choses, et il en voulait à la brunette d'en avoir joué. Il se promit silencieusement de ne plus se laisser trahir par les expressions de son visage, ni par les mots. Maintenant, il serait neutre. Objectif. Voilà. C'était tout.

Il regarda le plafond de l'église puis chercha des yeux l'orgue.

«  T'es déjà venue ici ?  »

Merde. Il avait perdu à son propre jeu du silence.

«  Je l'ai juste sauvé de la noyade.  »

Confirmation. Il s'était fait des idées. Il allait devenir paranoïaque, à se faire des idées débiles dans le genre, vraiment, il commençait à craindre pour sa santé mentale, lui qui semblait pourtant toujours avoir les pieds sur terre, être toujours cohérent dans ses actions, vraiment, il  avait peur que cela ne change. Puis, il était perdu, sans son surfeur cool yo man de la life, sa princesse blondasse baveuse et puérile, il ne savait plus quoi faire. Mais ça avait été son choix. Partir et les laisser dans la merde. Ou dans autre chose, il ne savait pas, il s'était éclipsé, c'était tout ce qu'il savait. Et la marche lui avait fait du bien, il ne pouvait pas non plus le nier. Il la regardait du coin d'oeil, tandis qu'elle prit place à ses côtés. Comme une équipe de super héros. Ouais, c'était à ça qu'il pensait, en les imaginant tout deux dans des combinaisons de latex moulant, elle en ...

«  D'où provient cette musique si ce n'est pas l'orgue...  »

Elle venait de casser ses rêveries. Net. VOILA, une fille ça te fait fantasmer, et ça casse tout d'un coup. Il avait limite envie de l'applaudir en répétant des "bien, bien, bien, bien" ironiques, comme un prof de maths corrigeant le devoir d'un mec qui n'a pas appris ses cours. La scène avait de quoi être pathétique, en faite.
Il se reconcentra sur l'orgue et haussa les épaules.

«  Dans les églises modernes, le son provient des haut-parleurs.»

Il ne prit même pas la peine de regarder autour de lui, il savait. Il n'y avait pas de haut-parleurs.

«  Crois-tu qu'il y ait ne serait-ce qu'une seule chose de moderne dans cette ville ? Un métro abandonné, un château hanté, des monstres effrayants à tout va, des fous hystériques en quête de famille... Mais à par des flingues ou autre armes, il n'y a rien de moderne .  »

Sergueï la regarda longuement, n'osant pas parler de peur de lâcher une stupidité ou une maladresse. Il se contenta d'étudier son visage, ses expressions, d'essayer de deviner ce qu'elle pensait. Il sourit en coin, l'idée de se foutre royalement de sa gueule l'avait effleuré, mais il l'éloigna immédiatement Il fallait qu'il soit mature. Enfin, qu'il abandonne le petit jeu qu'elle avait instauré, même si cela le vexait un peu. Il aurait aimé lui rendre la pareille.

Il haussa les épaules et s’emmitoufla dans son écharpe. Il délaissa le coeur de l'église pour s'avancer dans la nef, pensif. Il fronça les sourcils et s'arrêta en plein milieu de l'allée. A vrai dire, il n'avait pas trop visité la ville. En tous cas, la moitié des lieux qu'elle avait cité, il ... Il ne les connaissait pas. Et il se sentait limite vexé, encore une fois. Pourquoi avait-elle eu l'occasion de découvrir cette Ville et pas lui ? Il avait l'impression qu'elle avait fait le tour du monde, presque, alors que lui était resté cloîtré dans sa gare, à parler beau temps avec son Poisson.
Il se retourna pour la regarder, il venait de tilter sur un mot.

«  Des monstres ? »

Il frissonna à cette pensée.

Sergueï était comme un funambule à cet instant. Penchant d'un côté, puis de l'autre, entre pitié et rire. Alissa, n'était pas "Boïa", Alissa était folle. Folle à lier.
Le jeune homme avait déjà remarqué  que la ville pouvait avoir des effets .. Etranges sur certaines personnes, peut être que le fait qu'elle soit déserte, vidée de toute vie, rendait les gens fous. Peut être qu'errer seul provoquait la folie.
Il soupira, c'était bien ce qui lui était arrivé, non ? Après avoir quitté Saumon et Raiponce, il avait eu l'impression que le rêve s'insinuait dans la réalité. La neige crissant sous ses pas, c'était une illusion, non ? Peut être qu'il était arrivé la même chose à la brunette. Peut être que sa solitude lui avait fait perdre quelque chose ... Quelque chose qui lui faisait différencier l'illusion du réel. Sans toute avait-elle perdu ça, et cela justifiait sa fille poilue et son "lapin géant sur deux pattes aux yeux rouges". Les monstres de la Ville. Les seuls ?
Il la regarda, toujours les sourcils froncés, la mine froide, habituelle.

«  Ça va ?  »

Ni méchant, ni ironique.
De l'inquiétude pour celle qu'il pensait aimer. C'était tout.

«  Tu ne me crois pas... Pourtant je distingue très bien la réalité, je sais que ce que j'ai vécu est vrai, et mes pieds peuvent en témoigner les pauvres ! »

Elle se agita ses orteils sous son nez, comme pour lui prouver qu'ils étaient vivants et qu'eux aussi pouvaient souffrir. Il haussa un sourcil et la regarda, lui faisant comprendre en un regard qu'il la trouvait absolument ... Ridicule.
Bon, ok, elle était pieds nus et elle avait certainement mal aux pieds, mais putain, c'était pas ses pieds qui allaient se plaindre et parler quoi.

«  Bon, je vais pas continuer à parler de moi, t'as fait quoi toi pendant tout ce temps ?  »

Oulaaa. Elle touchait une corde sensible.
Shiver leva la tête pour la regarder. Que lui dire ? Briser le charme, qu'il n'avait pas, et lui dire qu'il n'avait rien fait. Qu'il avait bataillé pour explorer la Gare et que cela n'avait rien donné ? Qu'il avait été obligé d'accepter une gamine dans son duo. Qu'il avait pointé son flingue sur une gamine ? Il avait honte.

« J'ai ... J'ai médité sur mon avenir dans cette ville. »

Voix ferme, sans appel, calme et déterminée.
En gros, il n'avait rien foutu.