You made us feel like we could cry

16h-18h

Tout ton corps tremble. Un coup d’œil à tes poignets, à ces fines cicatrices. Au cutter. Parce que manifestement tu l'as bien fait et au vu des marques tu n'as pas du te louper. Tu serres les poings, putain de parents, putain de rêve, putain de ville. Tu patauges dans l'eau croupie jusqu'au genoux, c'est quoi ce bordel ? L'eau est sale, tu roules ta paire de jeans sur tes jambes pour éviter qu'elles se salissent trop vite en pensant déjà avec nostalgie à la douche de l’hôtel. C'est boueux, c'est crade, c'est dégueulasse. Tu grimaces un peu en continuant d'avancer dans la semi pénombre.

Tu veux monter, voir où tu es, voir la Ville d'en haut. Prendre de la hauteur, comprendre ce merdier. Tu te retournes pour jauger ta compagne de route. "Ça va aller ?". Question idiote, vous pourriez très bien tomber sur un corps noyé ici. Des frissons te parcourent l'échine tandis que tu luttes avec tes sentiments contraires, le souvenir, l'envie de courir, l'envie d'oublier, l'envie de savoir.

Elle s'avance, son coeur tambourine contre sa cage thoracique. Elle a l'impression de suffoquer, manquer d'air. Elle a eu peur. Très peur. Mais finalement, elles ont réussit à traverser ce pont invisible, en un sens. Elle ne sait pas trop comment désigner la chose, alors elle lui donne un nom à peu près cohérent pour elle.
▬ ça va... et toi ?
Réponse stupide. Vous avez faillit mourir et pourtant elle se tient encore debout tremblante. Cette ville la torture plus qu'autre chose alors qu'elle veut juste revoir son enfant.

On vient d'ici

Wesh ne cille pas. Il n’esquisse pas un geste pour te rattraper, pas un mouvement. Il sait que son coup n’était qu’une pichenette. Il sait maintenant aussi qu’il a intérêt à veiller à c’que tu t’en manges pas des plus puissants, parce que t’sais pas vraiment encaisser. Il hausse les épaules, sans la moindre trace de scrupule, ni dans les yeux, ni dans la voix.

J’t’ai un peu bousculé pour voir c’que ça fait quand t’pars là-d’dans. T’as plus aucune défense. Faudra faire gaffe.

Un coup d’œil à ta montre, il t’écoute attentivement. Il garde le silence un instant, réfléchissant à c’que t’es en train de dire. Des récompenses ? Wesh, vous avez rien fait pour. Un haussement d’épaules. Il s’en bat les couilles finalement. C’qui compte, c’est qu’en effet, ça semble être un vaste jeu d’la mort. Et qu’les souvenirs sont des points bonus. Il a pas l’temps d’te dire qu’la prochaine fois, faudra qu’vous touchiez à deux la sphère lumineuse pour voir si vous doublez les mises.

Lui aussi entend les voix. Il attend pas qu’tu l’avertisses pour éviter d’faire du bordel. Il ralentit, s’approche de la porte et tend l’oreille. « Je te suis, n’aie crainte ». Il lâche un rire muet, c’est clair, mec, qu’il aimerait pas t’voir détaler comme un lapin. Mais il s’trompe rarement sur les gens et t’es pas un lâche. Puis surtout, il préfère prendre les coups. Cette putain d’ville a besoin d’ton cerveau.

Il réfléchit un instant. Il est pas calibré, pas même un cure-dent. Ses poings serviront pas à grand-chose si c’qui approche a un flingue. Un pli mauvais barre l’expression d’son visage. D’un revers de bras dans son dos, il t’incite à t’coller au mur. Bien qu’il soit pas du tout sdèg, sa stature suffit à t’dérober aux regards. Il se plaque à son tour contre la paroi, juste à côté d’l’embrasure d’la porte toujours fermée. Les ombres te mangent toi et lui, immobiles. Wesh retient son souffle.

Il vous entend approcher. Devine une voix féminine. Ca l’rassure pas pour autant. Méfiance. Tout son être se tend, prêt à agir. Vous avez dépassé la porte. Un instant, il réfléchit, vous laisse pas le temps d’avancer encore. Il peut pas laisser passer une occasion pareille d’rencontrer d’autres gens surtout si vous êtes duper comme lui.
Il saisit la poignée d’la porte, certain qu’elle grince vu l’état d’c’te tour, et la propulse violemment.
C’est tout sauf scrèt. En même temps, c’tait pas l’but, la discrétion.
Wesh est de nouveau dans les ombres. A attendre.
Alors les filles, c'est la crise cardiaque ?

En apprenant que le responsable de son malaise n’était autre que son partenaire, Caruso haussa un sourcil. Pourtant, il réajusta ses lunettes comprenant que l’on puisse faire des tests. Cela prouvait qu’il n’était pas qu’un garde du corps corpulent qui viendrait frapper tout ce qu’on lui dirait de frapper, sans vouloir faire dans les clichés. Il fut aussi grandement satisfait que le garçon se place devant lui et lui fasse confiance. Il ne restait plus qu’à ouvrir cette porte. Chose dont il se chargea à la perfection, débouchant devant deux jeunes femmes jusqu’alors parfaitement inconnues.

Caruso les observa attentivement, son regard froncé sous ses sourcils blonds. Ses yeux vert émeraude détaillant avec une précision de scanner chaque détail qu’il pouvait observer. Une jeune fille brune faisant à peu près sa taille qui ne semble pas ce qu’il y a de plus rassuré, et donc qui cherchera sans doute plus à suivre un mouvement que prendre des décisions, et une autre qui au vu de son regard semble un peu plus affirmée et débrouillarde, mais également potentiellement plus dangereuse. Une multitude de questions tournèrent dans sa tête, comme lorsque l’on rencontrerait quelqu’un pour la première fois, se demandant s’il s’agissait d’un doux agneau ou au contraire d’un loup affamé. Choisissant d’optez pour la méfiance, finalement, une question s’imposa devant lui.

-Qu’est-ce que vous faites ici ?

Le ton était sans appel et exigeait une réponse. Mêlant à cela une touche de bluff sous-entendant que lui était là pour une bonne raison. Faire croire que l’on avait des éléments supplémentaires était toujours nécessaire lors d’une première entrevue, car cela donnait un avantage stratégique. Restait à savoir si les jeunes femmes allaient mordre ou pas…

Tu es tellement à cran et sur les nerfs que l'ouverture de la porte en trombe te fait faire un bond en arrière tandis que tu luttes pour ne pas hurler comme une damnée. Un rapide coup d’œil sur ta compagne pour vérifier qu'elle ne se transforme pas en fontaine ou qu'elle ne se barre pas en courant avant de regarder les types devant toi. Deux d'à peu près ta tranche d'âge dont un blond qui vous pose automatiquement une question sur un ton qui te plaît moyen.

Ce que l'on veut aux dernières nouvelles. Personnellement je veux en apprendre plus sur le merdier dans lequel je suis actuellement fourrée.

Et non, tu ne t'abaissera pas à lui retourner la question. Tu préfères encore détailler les deux inconnus et tenter de jauger un minimum la situation : tu patauges jusqu'aux genoux dans de l'eau sale avec une jeune femme qui a fait un malaise il y a à peine une heure, un type qui se prend pour Maigret et un autre qui n'a rien dit du tout mais qui est taillé comme une armoire.

Moi c'est Aurélia et j'ai déjà assez eu d'emmerdes comme ça alors tu pourrais éviter de me donner des ordres parce que je suis légèrement à cran.

C'est sûr, ça ne se voyait pas. En attendant c'est bien beau de parler chiffons mais ta curiosité te démange et tu n'as toujours rien appris sur eux.

Elle sursaute pousse un petit gémissement de peur et regarde les autres. Deux mecs. Elle croise ses bras, l'air sérieux. Sans déconner, un abrutit qui fait exprès de leur faire peur et un blond qui se croit tout permit alors qu'il vient de débarquer. Elle soupire et les dévisage l'un après l'autre.
▬ Ce qu'on fait là ? Simple on se balade à la recherche d'une sortie comme tout le monde.
Elle soupire et prend un air renfrogné. Elle ne supporte plus grand chose depuis qu'on l'abandonne à tout les coins de rues.

Spoiler:

Wesh vous avez d’la demer dans les ieuz ou quoi ? C’est clair qu’il est plus scleum que vous, mais faut pas déconner nan plus, il est bien loin de l’armoire à glace ! Wesh, c’est un mec sec. Pas encombré par une grosse masse. Moins d’force, peut-être, mais sa rapidité lui sert davantage.

Ola, et ça continue dans l’hallu. Alors qu’il s’est sagement remis dans l’ombre pour vésqui une attaque armée si jamais les gonzesses l’étaient, voilà aps qu’tu t’emballes et fonce dans l’tas. Bah écoute, y’a qu’le succès qu’importe hein. Wesh, il te suit évidemment. Mais alors qu’t’y vas cash dans ton interrogatoire, mentalement, il t’suit plus du tout. Putain, mais tu dois pas choper beaucoup oat si ? C’pas comme as qu’on cause à des meufs. D’ailleurs, leurs réactions négatives ne se font pas attendre. Mouvement imperceptible de la tête alors qu’un sourire allait percer sur les lèvres de la jeune racaille. Sourire ravalé dans l’œuf tandis que ses émeraudes percutent sur l’une de vous. Sa mère la pute, c’est quoi ce délire ? Caruso, il te marmonne.

Wesh, la deblon là, j’l’ai vue quand j’ai touché l’autre ketru, taleur.

Mais l’instant de perplexité, il le laisse pas durer. Faudrait pas qu’vous croyez le perturber charmantes demoiselles. Il tiquera à peine lorsqu’il entendra le prénom « Aurélia ». Il a plus de doute que la fille devant lui est bien celle qu’l’Autre lui a foutu dans la tête. Impossible de savoir le lien qui les unit, mais c’est clair qu’il devait être fort, vu qu’elle était en m’sure de l’influencer, lui. Et si t’as raison, le geek, et qu’ils sont bien en quête de leur identité, cette rencontre est une grosse aubaine. Y’a moy de vérifier scrèt quelques trucs.

Un large sourire vient éclairer ses traits alors qu’il s’avance d’un pas, mains en avant, en signe de paix et pour calmer les choses.

Hey, les filles, tranquille. On a l’air d’être dans l’même bateau, vous et nous. Moi, c’est Wesh, ou p’tetre bien Lorenzo… Et lui, c’est Caruso.

Il y peut rien, mais ses prunelles sont rivées sur toi, Aurélia. La sensation de te connaître est extrêmement perturbante. Quand il prononce ce nom qui pourrait être le sien, il guette la moindre de tes réactions.

J’pense qu’on pourrait s’entraider, qu’en pensez-vous ?

Et parce que des années de guedra lui a permis de mieux cerner la gente féminine, il ne crée pas d’jalouses et se tourne vers toi, la renfrognée. Esquisse un léger sourire plutôt amical.

Et toi, c’est quoi ton nom, ton surnom ?

Nan, Caruso, t’hallucines pas. Suffit d’mettre quelques hormones féminines dans une pièce pour qu’Wesh red’vienne sociable.

Les choses se déroulèrent de manière très naturelle, la blonde répondit du tac au tac absolument pas piégée par la feinte, et en plus de manière agacée, quant à l’autre fille, elle répondit ironiquement, pas plus inquiète que sa partenaire du moment. Caruso ne put retenir un soupir. Et voilà que deux petits bouts de femme venaient de débarquer… Pourquoi est-ce que c’était toujours si compliqué… Au moins, elles semblaient plus « à cran » selon leur dire, que réellement dangereuses… Peut-être pourraient-elles leur apprendre des choses…

C’est en entendant Wesh murmurer à son oreille que son intérêt s’éveille une seconde fois. Ainsi donc ses « souvenirs » pourraient bien être réels ? Alors dans ce cas, peut-être que son raisonnement tenait… Il allait falloir rectifier le tir, ses deux personnes nouvellement débarqués pouvaient s’avérer bien plus utiles que prévu… Est-ce qu’elle le reconnaissait ? Cela valait le coup de voir comment les choses allaient évoluer. Pourtant, Caruso manqua de tressaillir en voyant le changement radical de son allié. Remettant ses lunettes sur son nez, il le regarda à deux fois. Son approche était impeccable quant au test qu’il soumettait, mais cette façon de faire… Choisissant de rester en retrait, il fit un pas en arrière pour laisser Wesh se débrouiller. Il avait l’air de savoir ce qu’il faisait, et nul doute que si lui tentait la moindre intervention, au vu de son tact, il ne ferait qu’empirer les choses.

Si elles choisissaient de les suivre, après tout pourquoi pas… Le jeune garçon s’appuya à la porte qu’ils venaient de franchir avant d’analyser rapidement la façon dont les choses allaient évoluer.

Spoiler:

L'intervention du second type a au moins le mérite de calmer le blond un petit peu, et ça te laisse du répit mine de rien. Répit de courte durée lorsque tes yeux bleus s'accrochent sur son visage. Un nom italien et des yeux verts, une impression de déjà-vue troublante qui t'empêche de détourner les yeux.
Tu scrutes les moindre détail pouvant te rappeler quelque chose, parce qu'au fond tu refuses de laisser tomber cette impression indélébile de bien le connaître.

Tu repenses aux yeux verts du petit garçon du cours de danse, les mêmes yeux. Mais tu sais aussi très bien que ce n'est pas un indice valable et tu prêtes attention à tous les détails en tendant l'oreille : ses mimiques, le son de sa voix, quelque chose.

S'entraider, pourquoi pas si tu peux en apprendre un peu plus c'est encore mieux. Tu viens de trouver l'exacte motivation qu'il te fallait. « Pourquoi pas, je pensais prendre de la hauteur pour pouvoir comprendre l'endroit où j'ai atterri. Il doit bien y avoir des escaliers quelque part. » Tu te tournes vers ta compagne de route, pour connaître ses intentions, quelque part tu n'as pas envie de l'abandonner aussi mais tu as décidé de suivre le grand brun jusqu'à en apprendre plus et tu sais très bien que tu la laisseras derrière sans remords si elle ne veut pas vous suivre. Cruel et égoïste mais au fond c'est ta nature.

Elle les regarde faire un par un en silence en décroisant les bras. La tension redescend, enfin des personnes un peu civilisées. Ca faisait longtemps qu'elle en avait pas croisé. Elle lâche un petit soupire.
▬ Moi c'est Sirius.
Puis, elle regarde la blonde et acquiesce. Elle la suivrait, elle ne veut pas se retrouver seule. Elle en a marre et elle veut sortir de cette ville et le moyen le plus rapide pour voir la sortie quand on a pas de carte, c'est d'aller en haut et voir une issue dans cette ville. Pas le choix, c'est ainsi.
▬ Faut juste chercher. Allons y !
Et c'est hâtivement qu'elle se met à chercher les fameux escaliers pour pouvoir grimper et voir ainsi où ils se trouvent.

Aurélia…

Il est vaguement déçu d’voir que tu réagis pas plus que ça à l’énoncé d’son possible prénom. Le tien résonne encore dans sa tête. Y’a ton image. Et les sentiments qu’il a ressentis. Qui cognent dans son cœur. C’est possible qu’l’Autre Tepu lui foute ça dans la tête ? Et pourquoi tu réagis pas plus ? C’parce que tu t’souviens pas ? Un instant, l’agressivité qui sourd en lui traverse son regard. Un simple instant. Car il va chasser d’un léger mouvement de tête toutes les questions. C'pas l'moment d'péter un cable. Et puis, il est con. Tu le reconnais. Tu sens ce lien. Ca se voit. Il le voit. C’est pas juste à son œillade insistante que tu réponds. Il sait faire la différence. Toi aussi, tu sais, tu sens. Y’a un putain de ketru là-d’sous. Il t’adresse un regard, profond, oubliant une seconde que c’est p’tetre qu’une manipulation d’son esprit par l’Autre Chienne avant d’se tourner vers le Blond.

Il quête ton avis, Caruso. Pas pour l’suivre d’ailleurs, puisque sa décision est prise également. Il lui emboîtera le pas. Où qu’elle aille. Tant qu’il pourra. Il te le cache pas, sa détermination s’lit sur son visage. Il t’adresse un quasi-imperceptible sourire. T’aurais tout intérêt à rester avec eux.

Perso, j’connais pas la vue d’là-haut. Et ça m’semble être une bête d’idée d’aller y j’ter un coup d’œil. Tâter un peu l’ter ter. T’décides quoi ?

Ouais, ouais, Caru, il devient sociable et en plus, il est presque plus vulgaire. Hormis dans sa tête. Parce que dans sa tête, ça bout.

Et vous, les filles, vous seriez ok pour nous raconter c’que vous savez d’cette ville ? Si y’a moy d’savoir c’qu’on fout là ? Si y'avait un "avant notre mémoire qui s'fait la malle" ? Si ptetre bien certains pourraient s'connaître ?

Coup d’œil vers toi, gracieuse Aurélia.
Et tout en causant, il flanque Sirius, t’invitant à le précéder d’un geste de la main.

Mais n'allez surtout pas croire qu'il en perd sa vigilance et sa prudence. C'est une ville trop flinguée pour s'laisser distraire. Ses sens sont d'autant plus aux aguets qu'il s'estime de son devoir, de sa dignité d'homme, d'veiller sur celle qui a le pouvoir d'le raisonner. Sa meuf. Sa reuss. Sa zinc. Son amour. Sa famille. Qu'importe wesh.
C'est une femme de sa vie.
Non ?

Sirius, Aurélia, Wesh… Ainsi donc c’était leurs noms à tous. Sacré contraste, c’était la première chose qui venait à l’esprit de Caruso. Mais bon, les choses étaient ce qu’elles étaient. Le jeune blond restait appuyé à sa porte en fermant les yeux. Un peu comme si cela l’aiderait à réfléchir et à se faire oublier. Même si bien entendu il n’en était rien. Les deux jeunes gens qui potentiellement partageaient des souvenirs communs semblaient s’entendre. Une complicité assez unique et particulière. Celle qu’ils eurent en un regard. Définitivement, ces souvenirs leurs appartenaient peut-être bel et bien après tout. La jeune femme voulait donc prendre de la hauteur, la seconde s’était décidé à suivre. Quant à Wesh, sa décision était évidente. Tant et si bien qu’à peine celui-ci se tourna vers lui, il savait déjà quel allait en être le sujet.

Caruso lâcha un profond soupir. Prendre de la hauteur, voir ce qui les entourait ? Après tout pourquoi pas… Si cela permettait à tout le monde de rester ensemble au moins le temps de récupérer ces précieuses informations…

-Nul besoin de demander mon avis, ta décision est déjà prise et j’avais choisi quant à moi de rester avec toi.

Ni plus ni moins que la vérité. Escalader la tour ne l’intéressait pas, mais il voulait rester avec son seul allié dans cette ville. La situation semblait s’être détendue, peut-être avait-il bien fait de laisser faire Wesh… Celui-ci ne manquait pas de tact et était prompt à obtenir les informations qu’ils désiraient tant. Caruso pouvait compter sur lui. Jetant en direction de la tour, il regarda le petit groupe.

-On y va ? Nous discuterons en chemin.

Ton sans appel et froid, pourtant cette fois aucun sous-entendu, aucune tactique. Il s’agissait juste de sa manière de s’exprimer.

Toi qui est pourtant d'un tel sang froid et égoïsme d'habitude voilà que tu te préoccupes plus d'une personne que de toi même. Un échange de regard, une attention particulière envers ue personne et une question bien posée. Même si tu ne sais pas grand chose, c'est comme si tu lui faisais confiance depuis toujours, tes yeux toujours plantés dans les siens.

"Pas grand chose, perso j'ai rencontré une grenouille mutante et un rat aussi plus grand qu'un range-rover et aussi résistant qu'un bunker en béton armé. Ce qui a irrémédiablement conduit à l'incendie du centre commercial où on a trouvé un cadavre au passage."

Les réjouissances venaient de commencer. Et pourtant, il y a cette chose qui fait que tu ne le quittes pas des yeux, jamais.

"Il y a aussi ces sortes de souvenirs sous forme de boules de lumière qui apparaissent aléatoirement. Et qui nous montrent notre passé" Tes pupilles bleus toujours plantées dans leurs homologues vertes. "Pour ce qui est des connaissances, même si ce n'est peut être pas réel je crois avoir déjà rencontré un de mes cousins et avoir vu pas mal de mon passé, mais il semble qu'il me manque encore des parties de celui-ci." Pas glorieux le passé ceci dit. Tu passes tes mains sur les cicatrices de tes poignets sans t'en rendre vraiment compte, caressant la peau abîmée au cutter.

Tu dépasses enfin Lorenzo, ou Wesh comme il préfère qu'on l'appelle, pour avancer et chercher un escalier puisque tout le monde vous suit, la main rivée sur ton sac qui contient ton arme la plus utile, pas question de perdre la personne à laquelle tu ressens être le plus liée dans cette foutue Ville.

Bllb:

Le léger sourire reste traîner sur les lèvres de Wesh. Il acquiesce d’un mouvement de tête entendu à Caruso. Lui aussi trouve qu’ils forment une bonne équipe. Dans d’autres circonstances, ça l’ferait bien marrer d’ailleurs d’avoir rencontré un type aussi peu doué en relations sociales.
Quand il entend parler de grenouille mutante, ça l’fait r’penser à la meuf-nouillegre. C’pour ça qu’il remet pas une seconde en doute c’dont tu parles, Aurélia. Et aussi, parce que c’est toi.

Ils sont donc dans une Ville de ouf, et comme, une fois d’plus, tu l’avais si bien déduit Caruso, tout comme lui d’ailleurs, c’pas un jeu pour rigoler. Le game over, c’quand t’as crevé. Si c’est pas grave abusé tout ça…
Il voit bien qu’les filles sont bien plus éprouvées qu’vous, alors il essaie d’détendre encore un peu l’atmosphère, en grognant.

Un rat d’la taille d’un range-rover ? P’tain, mais on est sur l’terrain d’essai d’une centrale nucléaire ou quoi ?

Mais c’pas vraiment un rôle qu’il sait bien jouer celui d’gai luron. D’ailleurs, il revient assez vite sur une discussion sérieuse.

Au fait, vous sauriez pas qui c’est la ouf qu’est derrière tout ça ? Ouais, on s’est tapé les boules lumineuses aussi. Pas tant qu’ça d’ailleurs.

T’as rencontré un d’tes zinc ? Alors c’comme une grande toile d’araignée où sont tous plus ou moins liés ? Wesh remarque ton geste vers tes poignets. Il jette un œil, croit apercevoir les cicatrices mais s’la boucle.

Il a fermé la marche du p’tit groupe quand celui-ci s’est mis en route, jetant des coups d’œil méfiants aux alentours, mais rien ne semble à signaler pour l’moment. Pas d’escaliers encore en vue d’ailleurs. Elle est infernale c’te tour.

Vous avez d’quoi vous défendre les filles ?

L’appréhension ne peut plus l’quitter. Faudrait vraiment être malade pour s’sentir en sécurité ici. Il te talonne Aurélia, au plus près. S’il pouvait t’coller, sûrement qu’il le ferait aussi. D’ailleurs, il retient pas une main qui vient t’saisir le coude, doucement mais fermement. Genre au cas où tu t’envolerais quoi.

Son regard vient questionner celui d’son acolyte de sèremi. Alors t’en penses quoi d’tout ça Caruso ? Ca pue grave sa race cette situation nan ?

Y'a rien qui tourne rond, wesh.

Le groupe d'humain débouche alors sur une salle. Circulaire et renfermée sur elle même, son décor semble déplacé. Les écrans tapissant ses murs éclairent leurs visages d'une faible lumière et ils peuvent aisément voir divers mécanismes, enclenchements et boutons à même le mur crasseux. Les images défilent devant eux. Et alors peut-être, comprendront-ils qu'il s'agit de la Ville. D'Elle dans le passé, d'Elle dans le présent. Et quand des visages humains, des connaissances apparaissent sur l'écran, ils n'expriment que tristesse ou souffrance. Elle est partout. Dans chacun des traits exprimant la haine. Dans chacun de vous, Elle joue avec vous, se joue de vous. Et ces écrans ne font que dévoiler sa puissance, écrasante.
Elle est la reine sur l'échiquier, ils sont les pions insignifiants.

Alors qu’ils se mettaient en route, la jeune fille commençait à parler d’histoires fantastiques comme la rencontre d’un rat géant aussi solide qu’un bunker. Un soupir de Caruso avant de continuer à marcher. Peu importe la manière de tourner les choses, ce genre de fanfaronnade ne peuvent exister que pour amuser la galerie, chose que fit très bien d’ailleurs son partenaire. Ainsi donc il fut difficile pour le garçon de croire la suite avec l’incendie et le cadavre. Quoi que le choc post-traumatique aurait peut-être faussé ses souvenirs… Auquel cas, l’explication serait on ne peut plus aisée. Tandis qu’elle parlait de ses souvenirs, Caruso remarqua le subtil mouvement de ses doigts sur son poignet, détournant vivement le regard. Pas besoin d’être un génie pour comprendre ce qui s’était passé, même Wesh à ses côtés l’avait sans doute compris, mais il ne servait à rien de ressasser le passé… Pas ici. Le garçon à ses côtés orienta les jeunes femmes dans la direction de leurs propres découvertes. Puis, il enchaina pour demander si elles avaient de quoi se défendre.

Caruso en doutait fortement. Si vraiment elles avaient pût avoir un quelconque outil susceptible de les protéger, elle l’aurait sorti depuis longtemps. Elles avaient déjà été surprises une fois, et elles n’avaient rien fait. Il n’y avait aucune raison valable pour que cela change. Il perçut le regard de Wesh qui pesait sur lui, mais que lui répondre ? La situation était mauvaise, ça oui. Pour autant, il n’y avait pas énormément de moyens de la retourner… Pour l’instant…

C’est alors qu’ils rentrèrent dans une nouvelle salle. Ronde et… Étrange… Si l’on passait sur le fait que Caruso ne se souvienne de rien, il doutait cependant de croiser une salle similaire en ce qui concernait la vie qu’il avait pût vivre. Des écrans, des visages, tout un embranchement de mécanisme compliqué… Mais comment comprendre ce que tout cela signifiait ? Une démonstration de puissance ? Une envie de donner l’impression de tout dominer ? Un sourire et un regard s’assombrissant. Peut-être que toutes les clefs n’étaient pas dans ses mains, mais il n’avait aucune intention de laisser un mystère irrésolue.

« Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais j’ai bien envie de mettre mon nez là où il ne faut pas. »

Alors même qu’il finissait sa phrase, déjà il testait des boutons et regardait les mécanisme dans l’optique de les comprendre et de les manipuler à son avantage.

Tu laisses un sourire venir s'installer sur ton visage à sa tentative d'humour dont il semble lui-même se rendre compte de ses piètres capacités. Mais c'est justement ça qui te fais sourire, parce que tu te sentirais presque en sécurité quand il pose ses doigts sur ton coude. Geste qui d'ailleurs provoque ton réflexe de ralentir la cadence pour te rapprocher encore un peu et sentir sa présence dans ton dos tandis que tu fouilles dans ton sac, en sortant l'allume gaz et la bombe de déodorant.

"Contrairement aux apparences, ces deux trucs combinés forment un excellent lance-flammes. Mais à part ça, non et j'avoue que c'est dommage."

Ton corps se tend lorsque tu entends le soupir de Caruso lorsque tu racontes tes rencontres pour le moins... Étranges. Il n'y a pas à dire, il te tape sur les nerfs avec son attitude condescendante, tu aurais bien aimé l'y voir l'intello de service dans le centre commercial ou coincé dans une grenouille énorme à se défendre avec un bic. Tu aurais sûrement répliqué en rangeant tes affaires si tu n'avais pas été un minimum consciente que ça a été le compagnon de route de Wesh. Ton sourire devient légèrement hautain et carnassier avant de leur tendre ta bouteille d'eau encore aux trois-quarts pleine et un paquet de gâteaux, autant que tes alliés provisoires soient en forme.

Vous débouchez sur une salle avec des écrans partout et des boutons sur les murs. Tes yeux se posent partout alors que tu t'avances prudemment dans la pièce ovale. Tu accroches ton regard sur les téléviseurs, sur les visages déformés par la haine, sur les lieux où tu es allée. Tu as l'impression d'apercevoir des visages familiers, impression fugace. C'était avant que l'autre se mette à appuyer sur les boutons, ce que tu trouves carrément inconscient mais qui te conforte dans l'idée qu'il n'a pas du avoir des masses de problèmes depuis son arrivée. Sidérée tu le regardes faire en te retenant de lui hurler dessus, ce qui est fait est fait. Alors tu te mets aussi à toucher à tout, enfonçant les boutons dans les murs, un par un, écrasant les câbles au sol, te rendant compte trop tard que tu n'aurais jamais du faire ça. Alors tu t'arrêtes net et te recules jusqu'à coller ton dos au mur, tes jambes tremblant imperceptiblement, crispant tes doigts sur ton sac.

Tu sais qu'il va te tomber quelque chose dessus, c'est Elle. Elle va forcément vous envoyer des représailles, et elles ne font pas tarder. Tu cherches des yeux ceux de Wesh, comme si ça pouvait te sauver.

Remarque au blond. "On aurait jamais du faire ça. Manifestement tu ne connais pas le mode de fonctionnement de cette Ville. Tu peux ne pas me croire quand je te raconte ce que j'ai vu, ce que j'ai vécu. Ne t'en prend qu'à toi même quand ça te tombera sur le coin de la figure. Ça, tout ça, c'est Elle. C'est la Ville."

Spoiler:

Il avait couru. Alors comment il est arrivé dans cette tour sombre, glauque, humide et dégueux? Il est juste tombé d’une falaise en regardant autre part, s’est éclaté l’épaule sur un pont invisible et voilà. C’est fou, non ? Comme dans les films wesh. Alors maintenant il passe une main sur son épaule douloureuse, et lance un regard dégoûté tout autour de lui. Comment on sort de c’truc ? Et pourquoi j’suis rentré putain ? C’est là qu’il entend des voix venant d’un peu plus loin. Notamment celle de Mirage, enfin, d’Aurélia d’après son souvenir. Sans s’attarder plus à observer le décor qui est définitivement inintéressant, Matt franchit les quelques mètres qui le sépare des autres individus. Et débarquant au milieu de la tirade d’Aurélia auquel il ne prête pas attention, il lâche un :

-Re Aurélia, 'lut les autres.

Les autres tiens, y en a bien un, celui à l’allure pas commode, sur lequel son regard s’attarde. Impression de déjà-vu, tout ça, mais non rien ne lui vient, et il s’intéresse vite à ce qui faisait sûrement le centre de la discussion. Les boutons, les mécanismes, les écrans. Tout le nargue. Alors il cède à la pulsion infantile et se met à appuyer un peu partout lui aussi, regardant les écrans. Finissant par aboutir à une conclusion peut crédible. En fait, c’est un jeu vidéo géant.

Elle les suit en silence, elle n'a pas envie de répondre aux questions. Elle n'a rien à dire à part qu'elle a un gosse et encore, elle ne connait rien sur cette ville. Elle soupire suit les autres comme un moutons, la fatigue dans son regard mais elle s'efforce encore à sourire.
Elle regarde le mécanisme et fait le tour. Au début, elle n'appuie pas sur les boutons mais au final, elle se laisse tenter et appuie sur un des boutons. Oui, sur un unique boutons après tout si jamais les boutons doivent tous déclencher quelque chose, mieux vaut les essayer un par un et non dix par dix.

[je suis désolée c'est atrocement nul et laid, pardon]

Vous pénétrez tous dans cette pièce chelou. Il matte les écrans, essaie d'percevoir une faille quelconque. Et vous commencez à tout tripoter. Nan mais ça va pas wesh ? Encore qu'il a confiance en toi Caruso, et tes compétences de geek, c'est ton domaine toutes ces machines, mais bizarrement, il doute de l'efficacité de tes manœuvres.

Sa mère la pute, mais vous branlez quoi là ? Rugit-il Et l'temps d'observation ?

Putain, mais y'a qu'lui qui a une once de prudence ou quoi ? Tes propos Aurélia le figent deux secondes. Le temps qu'ça monte au cerveau et qu'ses bras s'détendent pour vous choper Caruso et Sirius et d'vous écarter d'ce bordel.
Il percute pas tout d'suite à l'arrivée du Nouveau, trop occupé à fulminer. Quand il s'rend enfin compte qu'ils sont plus quatre mais cinq, il lâche ses deux prises, autant sous l'coup d'la surprise lorsqu'il reconnaît la nouvelle teutê qu'pour être libre de ses mouvements.

Et pouvoir avoir une nouvelle détente et t'saisir au collet Matt alors qu'tu t'précipites vers les machines.

Ta race. C'toujours pas oat l'plus malin apparemment mec.

Il te perfore de ses deux émeraudes, où se mélangent autant de colère que de curiosité. Il met pas longtemps à piger qu'ptetre ienb qu'c'est l'zinc dont tu causais Aurélia, c'qui voudrait dire qu'toi et lui, c'est la même.

Il t'soulève de quelques centimètres, Matt, avant d'te relâcher mollement.

T'étais dans ma teutê, toi aussi, refré.

Pour l'coup, ça a l'don d'le calmer un peu en apparence. L'sentiment incontrôlable d'devoir protéger toute sa smala se fait d'plus en plus impérieux, obscurcissant ses prunelles.
Faut dire qu'il est pas con. Qu'il a l'oeil pour gerju l'adversaire. Et qu'la Ville joue dans la catégorie au-d'sus.
Regard noir sur les machines.
Sale chienne.
Et il t'guetguet de nouveau, p'tit frère, l'expression impénétrable.

Étrangement et contrairement à ce qu’il pouvait laisser penser, aucune des pressions exercées n’était dût au hasard. Il ne faisait pas que bidouiller un programme informatique, il tentait d’observer une réaction à un mécanisme complexe. L’ordre de ses pressions… Elle était presque naturelle, comme ancrée en lui, pourtant, il ne savait pas réellement pourquoi il le faisait, ni dans quel optique. Il traquait simplement une réaction sur l’un des écrans. Il s’interrompit pas moins d’une seconde pensant avoir terminé son entreprise, mais n’ayant obtenu aucun résultat… Ce fut à cet instant précis qu’il fût attrapé par le col et tiré en arrière. Entendant Wesh, il se tourna vers lui.

« Non… Je n’ai pas agi au hasard… Un algorithme… Je ne sais pas comment ni pourquoi, je sais simplement qu’il est en moi et je suis quasiment sûr que j’aurai dû obtenir quelque chose, pourtant… »

Il s’interrompit en entendant la demoiselle parler d’une "ville". Il ne comprenait pas ces propos… D’où sortaient-ils ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Et l’explication scientifique à tout ça alors ? Non… Croire à l’irréel, ce n’était pas possible pour lui, pas encore...

« … Une preuve… Si tu veux que je te crois, soit. Mais apporte-moi une preuve de ce que tu avances… Cela me paraît légitime, non ? Et si comme tu le dis c’est la "ville" ou je ne sais quoi d’autre. C’est cette apparence qu’elle revêt ? Où est la logique dans tout ça ? »

Oui, vraiment tout ça le dépassait… Cela aurait pû expliquer la non-réaction des téléviseurs mais… Il ne comprenait rien et pourquoi chercher à comprendre l’incompréhensible ? Son ton avait été une fois de plus glacial, mais avait-il un jour été autre ? Avait-on pût déjà y ressentir de la chaleur ? Il n’en savait rien, mais une chose était sûre, à l’heure actuelle, il n’y arrivait pas. En voyant agir Wesh avec le nouveau venu, il se tourna vers lui égal à lui-même.

« Une autre de tes connaissances ? Tu es lié à beaucoup de monde semblerait-il… »

Tes sens sont encore plus sans dessus-dessous, tu as du mal à tout saisir, tu te presses encore plus contre la paroi du mur. De la logique, un algorithme ou tu ne sais quoi d'autre, non mais oui. Bien sûr. Tu vas la perdre bientôt ta logique mon coco, en plus il a le culot de te demander une preuve, toi aussi ton expression change pour devenir glaciale et ta tonalité de voix sans appel. Toi aussi tu es douée à ce jeu là.

"Oh, excuses moi Monsieur je me la joue au plus malin, je n'ai pas pensé à scalper le rat du centre commercial lorsque je devais courir pour éviter de finir en barbecue. Ta logique tu peux te la carrer bien profond parce qu'ici tu vois, rien n'est logique, rien ne se passe comme ça devrait."

Si une intervention divine pouvait lui lancer un truc bien lourd et contondant sur le coin de la gueule pour qu'il perde son air hautain ce serait, juste, magique. Tu sors le bouquin que vous avez trouvé dans les étages du supermarché, un instant l'idée de le lui jeter à la figure te tente mais c'était sans compter sur l'arrivée fracassante de Matt, et sur la façon dont parle Wesh d'un coup, qui te fait ouvrir des yeux ronds.

"Re Matt, tu dois avoir appris mon prénom. On est cousins, au passage." Un petit sourire en coin s'affiche sur tes lèvres, tu crois bien qu'il s'en carre mais ça te fait sourire d'arriver à comprendre et à anticiper un minimum ses réactions. "Et si Wesh est ton frère alors on est aussi cousins et ça fait du bien de comprendre enfin. Il ne manque plus que le dernier et on pourrait presque faire une réunion." Parce que de ce que tu te souviens le petit Alessandro avait exactement la même couleur de cheveux et était aussi un cousin. Comme ça, vous allez tous vous faire bien niquer par la Ville, en famille.

Wesh d'où il m'approche lui? Ses sourcils se froncent et son regard se fait instinctivement agressif quand l'autre l'attrape, ses iris grises affrontant celles émeraudes. T'as un problème? Il ne prend pas au sérieux ce que l'autre lui dit. Refré, ouais, ouais, c'est ça. T'as vu ta tronche? T'as vu la mienne? Tu l'vois où ton lien fraternel? Il lui aurait bien craché ça au visage, mais le regard de l'autre le fait hésiter. S'il est aussi dérangé que le type-au-flingue-qu'a-peur-du-noir, Matt ne voit pas pourquoi il devrait le croire. Ça s'trouve c'est un psychopathe qui s'invente des frères parce qu'il a un trouble psychologique lié à son enfance et que... Heu... Ouais bref, en attendant il réplique quand même:

- T'es sérieux? Clair qu'tu dois être le brouillon avant l'chef-d'oeuvre alors...

Sourire narquois et regard moqueur. Il jette un regard vers Aurélia. Sa cousine? Dommage, parce que t'es sacrément bonne. Et puis, merde, y a toute sa famille ici ou quoi? Manquerait plus que le blond et la brune en fasse partie.

Rien ne se passe. Elle soupire. Tant pis pour cette fois. Elle regarde plutôt la réunion. Au moins, y en a qui arrive à se retrouver c'est déjà pas mal. Car ici, elle est seule. On l'a lâchement abandonné et maintenant elle est ici. Pas que ça ne l'enchante pas mais au moins, ils ont des personnes sur qui compter enfin de compte. Elle... elle n'a plus personne, rien ne la retiens ici. Pourtant, curieuse, elle veut en savoir plus sur cette tour et ce mécanisme.

Un simple hochement de tête en réponse à ta remarque, Caruso. En effet, il semble qu'vous avez à faire avec une p'tite réunion d'la mif. Ton échange avec Aurélia ne lui échappe pas. Mais il prend pas parti. Parce qu'd'une part, il t'fait assez confiance pour t'soutenir dans tes recherches d'algoketru. Et qu'd'autre part, il peut piger qu'tu refuses la réalité irréelle d'cette salope de Ville. Mais lui, la voix dans sa teutê dans la cabine du train résonne encore. Et il a aussi confiance en sa cousine. Elle est p'tetre moins calée en informatique, mais elle connaît plus qu'eux c'monde de merde.

Par contre c'lui qui l'interpelle l'plus, c'est le refré. Putain, mais... Comment on peut être aussi con ? Il a aucun doute qu'c'est bien l'mec qui était dans son pseudo-souvenir. Même abruti fini. Qu'il peut pas s'empêcher d'apprécier.
Il retient son poing qui aimerait bien v'nir faire connaissance avec l'coin d'ton menton à ta remarque puérile. C'est encore plus dur lorsqu'il capte le regard qu'tu poses sur Aurélia. Et qu'il voit clair dans ta tête. Sa voix gronde.

Ecoute-moi bien, p'tit branleur de mes deux. T'vas calmer rekdi tes ardeurs avant qu'j't'arrange ta gueule au point qu'tu f'ras chialer d'rire Quasimodo.

Pour l'coup, il arrive à s'contenir malgré la mandale qui lui titille la main. C'est juste un avertissement.
Son regard balaie le p'tit groupe. Histoire de mettre en garde d'autres imbéciles prêts à faire n'importe nawak ici.

On va laisser Caruso tenter d'comprendre cette machine de merde. Pendant c'temps-là, on surveille les écrans. Et oat et oat, guettez p'tetre par la porte qu'il arrive rien nan ? Qu'on s'retrouve pas piégés comme des cons dans cette salle. Qu'en pensez-vous ?

Son regard noir s'est tourné vers Matt et Sirius pour la mission près d'la porte. Il a pas l'air content la racaille. Il s'rapproche d'Aurélia, sa main venant saisir d'nouveau ton coude, histoire d'partager un peu d'chaleur. Parce qu'Wesh a bien compris qu'la tension au sein d'une équipe, ça tue.

Le dernier ? Y'a un dernier ? C'qui ?

Et qu'il surveille les ordinateurs tout en tenant à l'oeil son fougueux cadet.

« » **Contenu sponsorisé**

» Mirage - Can you make it feel like home ?
» Run boy, run, this world is not made for you.

You made us feel like we could cry

Sujets similaires

Sujets similaires