La bonne soeur et son Ange (déchu) gardien

16h - 18h
A table !

Précedemment

J'ai encore réussi. Peut-être suis-je réellement un ange ? Enfin. La jeune femme s'est calmée et a séché ses larmes. Elle est fin prête pour me servir. Libre à moi de l'abandonner quand bon me semblera.

La voilà qui veut trouver une église. Je ne me mets à genoux devant personne. Mais je ne dis pas non. Je me contente de la regarder avec ce sourire qu'elle semble vouloir suivre aveuglément et d'un mouvement de la tête je lui fais signe de me suivre.

Tout est désert. Pas un seul sujet dans ce royaume. Les rues sont bordées de maisons toutes identiques, certaines grandes ouvertes. La végétation semble avoir trouvé là un refuge qu'elle a entrepris d'envahir. Pathétique. Pitoyable.

Au détour d'une ruelle, mes yeux se posent sur une grande fontaine de pierre. Agrémentée de statues d'animaux particulièrement réalistes, elle donne une certaine prestance au lieu. Mes prunelles s'égarent sur les assiettes de nourriture qui sont posées à même le sol et regorgent de victuailles.

"Ma belle enfant voyez ce que le Seigneur nous envoie pour nous récompenser. Nous avons bien raison de croire en sa bonté. Sentez-vous le délicieux fumet de ce repas providentiel qui s'offre à nous ? Il vous faut prendre des forces pour la suite de notre pèlerinage."

Goûteur. Le rôle lui sied à merveille n'est-ce pas ?

Suivant Gabriel, légèrement en retrait, elle avait quitté la gare et tous ses mystères pour se lancer dans la découverte de la "ville-destination finale", son gardien avec elle pour la protéger. Lui ne semblait nullement impressionné ou effrayé par les quartiers déserts, la nature qui regagnait ses droits sur les bâtiments de brique, ou la similitude stupéfiante de toutes ces maisons abandonnées, mais la jeune femme, elle, se sentait très mal à l'aise. La grandeur et le silence qui régnait dans cette ville, seulement perturbé de temps à autres par une légère brise, rendait cet endroit surnaturel, comme coupé du reste du monde, et totalement abandonné par l'humanité. Mais Gabriel marchait devant elle, et en resserrant sa main autour de son sablier, elle était plus rassurée. En essayant du mieux qu'elle pouvait de ne pas afficher sa crainte sur son doux visage de porcelaine, elle s'apaisait avec la pensée de trouver bientôt une maison de Dieu, une Eglise, où elle pourrait enfin se réfugier, prier, et demander au Seigneur une explication à ce qui lui arrivait.

Ils arrivèrent au détour d'une ruelle sur une place que dominait une imposante fontaine en pierre. Des statues animales aux yeux d'émeraude les dévisageaient ; un chat à l'air tranquille, un perroquet déployant ses ailes et un lion assoupi. Elle se mordit la lèvre, pensant pendant une seconde que ces animaux étaient réels et qui allaient la dévorer, créatures démoniaques, mais Gabriel ne semblait pas perturbé le moins du monde par les statues, alors elle se calma aussitôt. Cependant, quelque chose les attira ; une odeur alléchante de nourriture, qui venait de plats posés à même le sol.

"Ma belle enfant voyez ce que le Seigneur nous envoie pour nous récompenser. Nous avons bien raison de croire en sa bonté. Sentez-vous le délicieux fumet de ce repas providentiel qui s'offre à nous ? Il vous faut prendre des forces pour la suite de notre pèlerinage."

Son regard balaya les différents plats tandis qu'elle lui répondit "Cela peut-être une tentation du Démon ; la gourmandise est un péché vous savez." Puis, se rendant compte de l'énormité de sa remarque ; "Pardonnez-moi, Gabriel, je... enfin, bien évidemment vous devez le savoir, vous qui êtes un ange. Cependant je voulais juste dire... nous devrions peut-être nous méfier de ces plats ?"

Elle repéra une tarte aux fraises et la fixa pendant quelques secondes. Elle dégageait une odeur exquise, sucrée. La pâte était fine, dorée comme du caramel, et les fruits d'un rouge intense. De plus, la tarte semblait être couverte d'une fine pellicule de sucre cristallisé, comme un dôme en verre.

16h - 18h
L'agneau se rebelle.

Evidemment. Jusqu'à présent tout avait été trop facile. Il fallait bien qu'elle finisse par me causer du souci. Au fond je ne sais pas si je suis contrarié. L'essentiel est qu'elle se décide à m'obéir. Sa réplique met un peu de piment dans ce duo monotone. D'autant que je la vois regarder avec envie cette délicieuse tarte aux fraises...

Une seule question se pose dans mon esprit. Dois-je prendre un risque ? L'eau claire de cette fontaine ne me paraît pas douteuse mais la méfiance est de mise. Sois prudent et sers toi de tes mots pour la faire fléchir. Pourquoi y accorder tant d'importance ? Je n'ai pas si faim... Mais je veux la tester, elle.

"Ne vous excusez pas, votre doute est légitime mon enfant. Le pêché de gourmandise est là qui nous menace... Mais je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour vous... Vous me semblez si frêle au milieu de ces lieux inhospitaliers. Ne voudriez-vous pas vous sustenter de façon frugale afin d'assurer votre santé jusqu'à ce que nous trouvions une maison de Dieu ?"

Je lui adresse un sourire teinté d'inquiétude et de bienveillance pour l'encourager. Beau parleur... Cédera ou ne cédera pas ?

"Ne vous excusez pas, votre doute est légitime mon enfant. Le pêché de gourmandise est là qui nous menace... Mais je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour vous... Vous me semblez si frêle au milieu de ces lieux inhospitaliers. Ne voudriez-vous pas vous sustenter de façon frugale afin d'assurer votre santé jusqu'à ce que nous trouvions une maison de Dieu ?"

Elle dévisage Gabriel, puis jette un nouveau coup d'oeil aux plats posés sur le sol, à la tarte. Le regarde à nouveau. Il semble vraiment vouloir me protéger... Il aborde un sourire inquiet et soucieux, et ses yeux sont doux comme de la lumière.

Seulement voilà, ces plats sur le sol lui semblent si peu naturels. Ils n'ont pas été mis là par hasard, et leur fumet trop alléchant doit sûrement cacher un piège. Peut-être que Gabriel ne s'en doute pas, ou ne se rend pas compte ; qui pourrait vouloir refuser de la nourriture si raffinée dans un endroit aussi inquiétant que celui-ci ? Mais elle sait que la tentation est partout, et la tentation n'a jamais été l'oeuvre de Dieu.

"Votre bienveillance me touche énormément, Gabriel" commence-t-elle sur un ton calme et réfléchi (après tout, elle ne souhaite pas rejeter l'attention qui lui porte, le vexer) "Mais je persiste à croire que ces plats sont là pour nous tenter. Comme Adam et Eve, dans l'Eden, par la Pomme, vous le savez... Et le serpent bien sûr, qui se cachait dans les branches. J'ai peur qu'il y ait un "serpent" derrière tout cela, et cela m'effraie... Dieu nous envoie sûrement cette vision pour tenter notre pureté. Nous devrions plutôt chercher de la nourriture là où elle ne nous ait pas exposée."

16h - 18h
La rose ou le poignard ?

Ma patience a des limites. Des limites que cette femme tend déjà à épuiser. Son trop plein de vertu me met sur les nerfs. Voit-elle seulement qu'elle n'est pas vertueuse ? Elle n'est qu'une pécheresse qui tente de se donner bonne conscience.

Sentant la colère qui menace de me submerger, je porte la main à ma ceinture. L'instinct sans doute. C'est certain même. Ma main se pose sur un manche en ivoire qui se termine par une lame d'acier affûtée lorsque je laisse glisser mes doigts. Voilà de quoi effrayer ma petite marionnette...

Je retiens le fin sourire narquois qui tente de se frayer un chemin sur mes lèvres et tire discrètement sur mon t-shirt pour camoufler la dague. Je ferme les yeux une seconde, juste le temps de composer un air serein, doux et raisonnable sur mon visage.

"Vous avez raison mon enfant. Prudence est mère de vertu. Votre sagesse vous honore."

Il est temps de tenter autre chose. C'est un test. Et une vengeance. Petite vengeance basse et mesquine. Mais qu'importe. Orientant la lame de ma dague vers les yeux d'émeraude de la statue du lion, je m'arrange pour faire refléter le soleil dessus. L'éclat provoqué sur les pupilles de l'animal donne l'impression...

"Seigneur ! Cet animal... Ne voyez-vous pas son regard qui nous fixe ? Pensez-vous qu'il puisse être une créature de Satan ? Prenez-garde je vous en conjure !"

Et le serpent siffle...

16-18h
May I torment the script a bit ?
Nous on est les guest stars.

Il n'avait pas réellement prêté attention à la direction de leurs pas, en réalité. La brune un peu grognasse non plus, apparemment. Bref, deux âmes en peines errant dans une ville fantôme. En plus avec un peu de bol ils avaient tout les deux le bon teint pour faire fant... Ah non, sa compagne venait de casser le trip. Pff.

Et puis sous leurs yeux s'offrit une vue miraculeuse. Un tapis de victuailles toutes plus appétissantes les unes que les autres s'ouvrait devant leur pas, disposés autour d'une fontaine toute droite sortie d'un conte de fée... Ça c'était la jolie version. Mais même la nonne qu'il apercevait là-bas, près du blond, ne semblait pas dupe. Campé sur ses pieds, menton dans une main, l'air pensif, il avisait la scène qui se jouait de l'autre côté du jeu d'eau.

Faire tomber le blondinet du piédestal serait jouissif.

Le temps que vous ayez lu ça, lui entamait déjà d'escalader le rebord de la fontaine, et, funambule éphémère, de la contourner jusqu'à eux, jouant au passage avec une des statues représentant un perroquet prêt à prendre son envol, laissant glisser ses doigts le long des rémiges, avant de venir s'asseoir sur la statue du lion que l'énergumène pointait. Avant de passer sa main devant les yeux d'émeraude, dans le geste d'un prestidigitateur, montrant qu'il n'y avait rien.

▬ Tu sais petit, avant de te lancer dans le spectacle, prévois un budget son et lumière correct.

Illusion brisée ; à voir si la dévote au visage poupin reprendrait pied, ou non. À vrai dire, cela ne le concernait pas, ce n'était pas son jouet du moment. Sautant de la statue, il se retourna alors vers la brune de la gare, lui adressant un de ces sourires faussement avenant.

▬ Nous rejoignez-vous, très chère ?

Spoiler:

Elle l'avait suivi. Elle s'avait qu'il ne savait pas où il allait mais elle l'avait suivi. Pourquoi ? Aucune idée. Elle était seule, elle était perdue et elle avait suivi la première personne qui l'avait sauvée. Elle ne souriait même pas. Elle était tendue. Elle regardait le chemin qu'ils prenaient au cas où ils se perdent. Elle le regardait lui, méfiante. Il semblait heureux. Toujours heureux. Comment pouvait-il être heureux ?

Ils arrivent enfin. Enfin arriver est un drôle d'adjectif comme on a pas de but. Mais il ralentit l'allure. Il s'est arrêté et perdue dans ses pensées elle l'a heurté. Elle regarde par dessus l'épaule du jeune homme qui s'est campé pour poser son menton dans ses mains. Devant eux : de la nourriture à gogo mais pas que : deux autres personnes. Ses sauveurs elle en est certaine. Ils vont le sauver de ce gugus qui ne lui inspire pas confiance. Elle soupire en le voyant grimper sur la fontaine pour rejoindre le blond. Elle ne remarque que peu le jeu qu'à de lumière qu'a utilisé le blond inconnu. Elle n'est pas stupide, elle sait que c'est une illusion mais son compagnon de route a décidé qu'il était temps d'embêter le nouvel inconnu. C'est là qu'elle réalise. C'est un dague ! Une putain de dague ! D'un ton neutre et plat.

"Il est armé."

C'est court, concis et simple. Mais il a l'air de n'en avoir rien à faire car il s'avance vers elle et parle d'une voix un peu... Han ce très chère la fait craquer. Elle rougit et s'avance, tête basse vers l'interlocuteur.

"Voilà, voilà je suis là."

A l'instant où Gabriel remarqua d'un serpent, la jeune fille recula d'un pas et, s’empêtrant dans sa longue robe noire, s'écroula sur le pavé jonché de feuillages, en serrant dans un ultime espoir le sablier autour de son cou... Mon Père, protégez nous...

Quand un étrange énergumène apparu, s'asseyant sur le dos du lion pétrifié. Ses cheveux rouges et ses yeux verts lui donnaient l'aspect d'un diablotin rusé, sa tenue asexuée et ses tatouages révélaient l'excentricité du personnage. Avec un air malicieux, il passa sa main devant l'émeraude de la statue, et la jeune femme remarqua soudain que le "serpent" avait disparu.

▬ Tu sais petit, avant de te lancer dans le spectacle, prévois un budget son et lumière correct.

La poupée rousse se raidit, et tourna son regard vers Gabriel, désemparée. Elle ne comprenait pas, refusait à vouloir comprendre. Gabriel l'avait trompée, le serpent, sa peur, était une illusion. Pourquoi ? Pourquoi ferait-il ça ?

▬ Nous rejoignez-vous, très chère ? dit l'excentrique en sautant de sa statue et se dirigeant vers une ombre au fond.

C'était une jeune femme à l'apparence frêle, tout comme elle, au visage fin et aux cheveux bruns. Elle entendit ses mots ; "Il est armé", et la poupée comprit qu'elle parlait de Gabriel. "Voilà voilà, je suis là." fit l'inconnue en s'approchant de l'autre étranger.

Elle resta muette quelques secondes, la peur défigurant la douceur de son beau visage. Elle regarda tour à tour le jeune homme roux, la brune, puis Gabriel.

"Je.. Gabriel, je ne comprends pas... pourquoi vous..." murmura-t-elle, baissant la tête, le coeur plein de chagrin, en se mordant la lèvre. Puis, la releva et regarda les nouveaux arrivant, les yeux scintillant de larmes ; "Qui êtes-vous ? Je.. comprends pas ce que vous dites..."

Spoiler:

16h - 18h
Dernière carte.

Ma protégée est tombée en arrière sous le coup de la peur. J'ai gagné. Je savoure ma petite vengeance l'espace de quelques secondes. Mais alors que je m'apprête à aller la rassurer et l'asservir un peu plus les choses dérapent.

D'abord ce sinistre clown qui vient démontrer ma supercherie en se perchant sur la statue du Lion. Ensuite cette sombre gamine qui me dépossède de la surprise en annonçant que j'ai une arme.

Inspire. Calme toi. Ne te jette pas sur eux. Il te reste une carte à jouer. Expire. Mes yeux se posent sur la nonne qui a cédé à la panique. Je vais devoir la jouer fine. Très fine. Je me place devant elle, en protecteur, lui tournant le dos. L'intonation de ma voix devra lui suffire.

"Je n'ai jamais cherché à vous mentir. Je ne suis pas un ange. Comment pourrais-je vous protéger des gens comme lui sans arme ? Regardez-le. Toute son apparence trahit ses pêchés. Et il a osé entraîné la jeune demoiselle dans ses travers... J'aurais tout donné pour que cela ne vous arrive pas. Mais si vous préférez leur accorder votre confiance plutôt qu'à moi je l'accepterai sans broncher et je prierai pour vous."

Ma voix s'est brisée sur la fin. Émotion feinte, tristesse et déception apparentes. J'espère que cela suffira à la garder de mon côté. Mais c'est insuffisant. Cet avorton doit payer. Il a voulu me piquer mon jouet, je peux lui subtiliser le sien...

"Je ne sais pas qui vous êtes. Mais je sens cette peur qui sommeille en vous en sa présence. Vous savez que je peux vous défendre n'est-ce pas ? Une si charmante demoiselle..."

La religion ne marchera pas avec elle. Mais la peur et le compliment ont leur chance. Tout comme mes yeux plantés dans les siens.

Quitte ou double.

You're like two millions years too early to play with me.

Oh, mais c'est que décidément la brune serait plus intéressante qu'elle n'en a l'air... Il n'en montre pour l'instant rien, mais ses réactions l'amusent au plus haut point. En d'autres circonstances, il aurait poussé le jeu avec elle plus loin, seulement...

Seulement le blond princiard lui aussi attire son attention. Oh Dieu faites que ce ne soit pas un rêve, il n'avait aucune envie de se réveiller pour retourner à sa vie sur planches, répétition du même numéro devant le même crétin troupeau.

Alors finalement il se retourne vers le duo, et arbore une mine fort désappointée, comme réellement apitoyé, un fond de tristesse roulant dans ses yeux.

▬ Voilà qui est bien peu digne d'un gentleman, poussin... Tu fais pleurer la damoiselle.

« Ah ces jeunes, de nos jours... » Plus aucun savoir-vivre, ni manières. Et puis il avait de gros progrès à faire en matière de mensonge.
Et en matière de manipulation, khu khu khu. Toute son attitude crie de vérité ; sauf peut-être ce peu de folie qui sourde. Oh ! un tout petit peu, indécelable pour qui ne le connaîtrait pas... Or il tourne le dos à la brune et ses réactions instinctives envers son illustre personne.

▬ C'est toi l'homme au poignard ici, et tu te présentes comme digne de confiance ? Allons revoit ton jeu.

Un pas en avant, vers le blond, plus proche. Mais pas trop encore.

▬ Quel quidam se baladerait avec une telle lame en poche dans sa vie de tout les jours ? Je suis sûr que tu nous caches deux-trois autres petites choses sur ta personne.

Ce sourire candide, innocent. Et volte-face, vers sa compagne de la gare.

▬ Cependant, je comprendrais totalement votre choix. Blond, jeune, beau, du caractère, cette attitude princière... Et puis protecteur avec ça. Peut-être celui que vous attendez ? Juste un petit peu trop jeune, oui.

Les derniers mots soufflés comme s'il le regrettait vraiment pour elle.

Le blond semble très manipuler. D'instinct un peu protecteur, la jeune brune s'approche de la none qui semble assez mal en point. Quoi ? Etait-elle déjà amoureuse de cet inconnu ? C'était stupide. Elle ne le connaissait que depuis quelques heures au plus. Et puis l'armé lui parle à elle. Elle dresse la tête vers lui, peu intéressée. Elle n'a pas confiance en lui. D'ailleurs elle n'a pas confiance en le tatoué non plus. Elle inspire et le regarde. Mais deux choses la touchent. Il propose de la protéger et... il l'a appelée charmante demoiselle. Elle se sent fondre, elle rougit. Il la trouve charmante. Elle sourit doucement. C'est lui alors son prince ! Il est blond, c'est forcé. C'est lui son chevalier. Il s'est trompé une fois pour la none. Non il ne s'est pas trompé il l'a juste protégée.

Mais le tatoué revient. D'abord il le chari en disant qu'il n'est pas gentleman. Un point pour le tatoué. Ce dernier se pose devant elle. Elle imagine de suite le combat entre ces deux hommes qui la veulent tous les deux. Elle repense à l'arme du blond. Non le tatoué n'a aucune chance. Et elle, si elle pouvait, qui sauverait-elle ? La question n'est pas posable ! Elle ne sait pas. Elle se contente de suivre. Le tatoué a encore raison. Le blond n'est pas digne de confiance et le tatoué non plus d'ailleurs, la jeune femme a toujours cette appréhension envers lui. Sauf qu'il la protège et il aurait déjà pu l'étrangler. Il est vrai que c'est pas courant quelqu'un qui prend le train avec une lame dans la poche. Elle n'est pas conne à ce point, elle le sait. Mince.

Et le tatoué se retourne vers elle, joue avec sa corde sensible. Il lui sourit. Elle fond. Il est craquant tout de même et puis il la protège pour le moment. Il parle que l'autre est blond, beau, jeune. Oui c'est possible. Celui qu'elle attendait. Alors il est au courant ! Tout s'embrouille dans sa tête. Elle ne sait pas quoi faire. Elle regarde le sol et murmure en bégayant.
"je ne vais nulle part pour le moment."

Elle est perdue. Perdue devant la scène qui se joue devant elle, devant ces acteurs, ces inconnus, qui parlent de choses qu'elle ne comprend pas. Ses espoirs, son but, ses croyances ; tout s'effondre petit à petit.

Elle ne comprend pas. Elle ne fait pas confiance en cet inconnu au visage de clown excentrique, avec ses cheveux rouges du diable et ses tatouages mystérieux, elle n'arrive pas à comprendre ce que veut la jeune brune, et pourquoi les deux hommes semblent se la disputer. Et Gabriel... Le rouquin excentrique sort des mots aiguisés comme la lame de sa dague, des mots qui déchirent peu à peu la confiance que la jolie croyante portait en son "ange".

Pourquoi Gabriel cherche-t-il à protéger la brune au regard fragile ? N'était-il pas censé être son ange ? Son protecteur ? Ça, le serpent de lumière verte... Lui ment-il depuis le début ?

Elle se souvient de ses lectures. Le démon tentateur est partout, et peut se cacher sous tous les masques possibles. "Gabriel" n'est-il qu'un masque ? Après tout, elle était tombée sous le charme si facilement, s'accrochant à lui dans l'espoir de pouvoir comprendre ce qui lui arrivait, et d'avoir un protecteur... Elle avait vu un ange gardien derrière ce sourire charmeur et ses mèches blondes élégantes, ses douces paroles et son apparente bienveillance, mais l'excentrique malicieux ne semble pas être du même avis. Et, bien qu'elle ne fait pas confiance à son sourire à lui, à ses yeux trop expressifs, ses manières trop raffinées, elle doit bien admettre qu'il lui expose sous le nez toutes les raisons de ne plus croire en Gabriel.

Si cela est son vrai nom...

- Je ne veux croire en aucun d'entre vous, lâche-t-elle comme un pavé dans la mare, la lèvre tremblant de colère d'avoir été dupée depuis le début. Ni en vous (en regardant le grand à la crinière de feu et la poupée brune) ni en vous... Gabriel. Vous me trompez, vous me mentez. Pourquoi cherchez-vous à la protéger aussi ? Vous n'êtes pas un ange... Vous... Vous êtes tous des démons, cachés sous des masques !

Et, avant qu'ils puissent dire tous quoique ce soit, elle fuit, ses jambes se mettant à courir sous sa robe noire, en serrant le sablier autour de son cou, des perles de larmes roulant au coin de ses yeux.

Spoiler:

Petits jouets, adorables petits jouets. Si fragiles, si manipulables. Ils se croient forts, Elle n'aura de cesse de leur démontrer le contraire. Et Elle leur fait cadeau de petites sphères, infimes morceaux de mémoire, petites lumières dans les ténèbres de leur oubli...

Spoiler:

Psp ne réagit pas ne comprenant pas ce qui se passait et elle vit Dreamy s'éloigner avec l'inconnu. Il avait essayer de s'insinuer dans son esprit. Il avait l'air sournois. Pourtant la brune était partie. Elle l'abandonnait déjà...

Elle les suivit discrètement laissant une distance raisonnable. Un pressentiment, elle était persuadée que l'inconnu savait qu'elle était là. Il était vif et gracieux. La jeune femme qui le suivait aveuglément devait l'admirer sans doute.

Ils traversaient des rues aussi vides et dénuées de vie que la gare. Ses pas légers l'entraînaient vers une fontaine ou des personnes se trouvaient là à parler. Elle sentit comme une tension dans l'air. Tout cela avait l'air triste. Que se passait il ? Dreamy n'hésita pas à s'avancer vers eux. Accompagnée de l'inconnu on aurait dit qu'elle avait changé de monde. Comme si elle ne voyait que lui. Psp resta un moment debout comme une crétine puis s’assied sur le bord de la fontaine qui se trouvait près du groupe. Elle ne comprit qu'au moment ou Dreamy lâcha sa phrase d'avertissement.

Tout s'enchaîne rapidement et elle sent la brune se laisser aller et cette fille qui s'enfuit. Elle la regarde passer. Tout devient lumineux. Psp secoue la tête parce qu'elle a l’impression de rêver et qu'elle doit se réveiller.

Elle se leva et se dirigea vers le groupe au pas de course avant de sortir sa psp qu'elle jette entre les trois personnes pour arrêter leur petit manège. Elle ne voulait pas de blesser, pas de mauvaises paroles ni pensées. Pas de mots blessants ou cassants. Elle ne se croyait pas capable de ce geste et se retrouvait là un peu hébétée par ce qu'elle venait de faire au milieu du trio, la console à ses pieds. Elle avait juste eut peur pour la brune, pour le blond, peur du monsieur inquiétant …

16h - 18h
Le Prince vs le Clown

Tout part en vrille. Ces insectes sont vraiment désespérants. Le Clown sème le doute et se moque de moi. La frêle confiance que je tente d'instaurer vole en éclat sous ses piques acérées. La brunette va finir par perdre la tête, je le lis sur son visage. La nonne a pris la fuite. Échec. Mais elle m'importe peu cette pauvre petite sotte. La jeune blonde qui vient d'arriver ? Je l'ignore. Royalement.

Il a réussi à s'accaparer toute mon attention. Je le hais. Mais il vient de me servir sans même le vouloir. Une attitude princière ? Vraiment ? Un sourire en coin se dessine sur mon visage. La console de jeu jetée entre nous ? Quelle blague... Je contourne le clown, passant dans son dos.

"Un quidam n'a pas besoin d'une dague pour se défendre. Un prince si."

Puis, m'arrêtant devant la petite brune, le visage à quelques centimètres du sien.

"Un prince qui cherche une princesse à protéger..."

L'éclat de lumière qui s'avance vers moi m'offre une fin parfaite.

"Et une vie à éclairer."

Je l'attrape, un sourire enjôleur aux lèvres.

Spoiler:

It's time for d-d-d-d-uuu!... Wait... What ?

Oh, seulement qu'elle n'aille pas nulle part trop vite, qu'elle reste encore un peu. Elle était décidément par trop amusante. Et donc une compagnie appréciable. Ses réactions étaient tout à fait intéressante, la titiller et la faire tourner en bourrique risquait de devenir son prochain hobby. Son expression confuse, un peu gênée, lui confirme qu'il a touché à une corde sensible.
Un conte de fée dont tu serais l'héroïne, hein ?
Deux cordes, même. Voilà que la religieuse s'en va.

▬ Et ainsi la soeur nous quitta... Amen.

Qui n'avait jamais mieux rimé avec « blasphème ». Elle avait raison ; sous sa candeur, elle avait tout compris, sauf une chose : certains avaient abandonné le port du masque depuis longtemps. Du moins, l'envoyaient valser plus qu'à leur tour. Et lui était de ceux-là.
Et même trois cordes. Le Petit Prince profitant de l'ouverture proposée. trop vif, trop hâtif... Juste comme un trop jeune félin. La crinière d'un lion et la patience d'un chaton. Bien mauvais prince.

▬ Réellement fait pour le trône ?

Oh, zut. Il semblerait que le bougre ait pensé à voix haute. He didn't meant to hurt you, y'know. ♫ Et pile alors que le blond passait dans son dos, la lame comme une promesse de mort. Essaye seulement, qu'on rigole. Seulement, aucun n'écoute l'autre, ne prête plus attention à l'autre. L'homme regarde, intrigué, la console à ses pieds, penche la tête sur le côté, fixe l'arrivante. La blondine de la gare, tiens donc. Il sourit. Parce qu'il a bien lu son expression. Mais il a surtout vu la petite lueur s'approcher de lui. Aussi malsaine que lui. Et qui l'attire irrémédiablement. Seulement, il n'ira pas s'y jeter, non, il accorde bien trop d'importance à la mise en scène, joue cavalier seul avec l'orbe, oublie le reste, joue du bout des doigts avec la sphère...

Avant de finalement la happer.
La gober.

Spoiler:

Elle sourit. Joyeuse. La none est partie il ne reste qu'elle ! Elle ! Enfin elle n'est pas restée seule trop longtemps. La blonde de la gare refait surface et la jeune brune se rappelle l'intérêt que lui portait le clown. Et maintenant le blond s'avance vers elle et agit exactement comme le clown avait agit lorsque la blonde ne les avait pas suivi. Too obvious. Il parle de princesse mais quelques minutes avant c'était la none sa princesse. Elle le sait. Et pourtant. Elle se prend au jeu. Elle s'imagine plus toute seule, accompagnée d'un homme armé pour la défendre... Ou la tuer. Au choix. Ne pas faire confiance aux inconnus, elle le sait. Et pourtant.

Le tatoué demande s'il est vraiment fait pour le trône. Elle sourit. Il a le don de faire descendre le blond. Mais il n'est pas si avenant. Et les avancées du blond la trouble. Du bon sens. Elle ne lâche pas le sol du regard se demandant s'il va l'embrasser, là comme ça ou s'il va continuer à la tourmenter. Elle sait qu'elle ne fera pas le premier pas mais bon. Des lumières approchent et la jeune brune les regarde. Elle sourit, songeuse. C'est beau. On dirait des lucioles. Le blond en profite pour parler d'une vie à éclairer. La brune se braque. La vie n'a pas besoin d'être éclairée. La vie est ce qu'elle est : une mort certaine au bout, un désastre, une obscurité, un piège. Mais elle ne dit rien.

D'ailleurs elle dit rien du tout depuis quelques minutes déjà. Elle regarde le tatoué et la blonde. Ils n'ont pas l'air de s'être rapprochés. D'ailleurs le tatoué ne bouge plus. Effarée elle le regarde avant de regarder le blond. Statique. Incroyable. Elle est vraiment tombée dans un film. Un film d'horreur où on veut la tester. Elle préfère jouer à la victime parfaitement débile et touche la sphère. C'est toujours les victimes débiles qu'on préfère malheureusement elles sont blondes généralement sauf que la blonde, cette fois, elle n'a pas eu la sphère. La brune : 1pt !

Finalement son geste n’était pas à regretter puisqu’il passa presque inaperçu. Leur attention était accaparée par des lunes miniatures. Elle se recula au passage du jeune homme blond qui s’approchait de sa compagne de la gare. Il avait l’air d’être le gentil et l’autre homme le méchant. Comme dans les contes. Un chevalier servant, une princesse et le dragon. Et elle ? Elle ne savait pas encore quel rôle elle avait dans cette histoire. Le prince charmant s’empara d’une lune, la jeune princesse la toucha délicatement du doigt, pendant que le dragon en dévora une autre. Ils entrèrent comme en état de transe ou d’inconscience éveillée.

Psp effrayée couru reprendre sa console et s’éloigna à reculons, lentement, pour ne pas les déranger dans leur phase étrange. Elle n’osait pas les toucher pourtant elle aurait voulu les secouer pour s’assurer qu’ils étaient encore en vie. Elle les fixait inquiète et fini par buter contre la fontaine. Elle s’assied sagement en attendant la suite, serrant son jouet fortement contre elle espérant qu’ils reviennent à eux.

Et la mémoire revint aux jouets, fragments décontextualisés de leur vie passée.

Dreamy:

Joker:

Innocence:

Supuerbus:

16h - 18h
Un jumeau ? Quelle blague...

Lentement je reprends pied avec la réalité. Un souvenir. Je n'en doute pas une seconde, la scène était bien trop réelle, je l'ai vécue avec trop de force pour qu'il en soit autrement. Et c'est bien dommage. Une grimace de dégoût se peint sur mon visage. J'ai donc un frère jumeau... Un imbécile qui non content de me ressembler me déshonore en partant se réfugier chez un pouilleux de la pire espèce. Si je le croise celui là je lui ferai ravaler son rire moqueur... L'autre ? L'éliminer semble le plus simple, ainsi il ne ternira plus jamais ma superbe...

Je secoue la tête négligemment pour me concentrer sur autre chose de bien plus important. Au final, ce souvenir m'a montré ce que je savais depuis le début : je suis un prince. Un futur roi. Je souris et regarde autour de moi. Les deux autres semblent absents. Que découvrent t-ils ? Peu m'importe pour tout dire. J'avise la petite blonde qui serra sa console de jeu contre elle, l'air inquiète. Un nouveau jouet. Potentiellement plus intéressant que la nonne coincée ou la brune au coeur d'artichaut...

Je m'approche d'une démarche souple et décidée avant de m'accroupir devant elle, un air doux sur le visage. Je pose ma main sur la sienne et fixe mon regard dans le sien.

"Tout va bien mademoiselle ? Pardonnez-moi de vous avoir effrayé, je me suis laissé dépassé par les évènements..."

Dépassé... Ce qu'il ne faut pas inventer... J'ai hâte de voir leur réaction à tous. Peut-être pourrais-je tirer mon épingle du jeu ? Les voilà qui s'éveillent.

Tearful clown.

La sensation dans sa gorge disparaît. Sa conscience avec, d'ailleurs. Le sol sous ses pieds, l'air qu'il respire le nez au vent, avec son air hautain. Tout tourbillonne et comme implose, et jamais vertige n'a pu être plus délicieux. Lui s'y fond, grisé et ivre. Un peu plus vite, un peu plus loin. Et puis la sensation elle-même se stoppe. Des images défilent ; en lui ; c'est lui ; c'est lui ?

Soudain le sol reprend sa place habituelle. Le bougre a l'air vaguement halluciné. On ne saurait dire si c'est un frisson qui dégivre sa colonne vertébrale ou s'il s'ébroue comme pour se dégager d'une gangue par trop exiguë. D'un geste doté de la rapidité du réflexe, sa nuque craque, à gauche, à droite. Les deux pieds sur terre, malheureusement. Son regard dévie vers le groupe dont il s'est éloigné. La console au sol a disparu, a rejoint l'étreinte crispée de sa propriétaire. Il n'y accorde pas l'effort d'un regard, elle ne l'intéresse pas. Ou plutôt, a perdu tout intérêt. Pourtant il s'approche des deux blonds, est derrière elle, mais ne fixe que le blond bouffi de suffisance. Dans sa tête, soudain les yeux du jeune fondent et roulent en marasme noir de ses orbites, et son sourire s'étire, et c'est la fin. Mais ce n'est qu'une image. En attendant, il fixe le blond d'un air totalement sérieux. Et sans faille. Ses lèvres s'entrouvrent, comme pour laisser passer quelque chose d'important. D'une importance suffisante pour qu'il parle sans double-sens, sans arrière-pensée. Et puis...

▬ Prout.

Un sourire railleur est venu étirer ses commissures, d'une cabriole il part en arrière, laisse échapper un éclat de rire sardonique. Il est bien mieux ici, il est bien mieux vivant. Il a compris ce qu'était cette orbe, et est hilare à l'idée d'être ici, d'être nulle part. Son rire est exsangue d'avance, sans même voir la tête que tirera ensuite le blondinet. Ses pas souples l'ont ramené auprès de la brune, qui émerge. Pensif, il s'assied en tailleur à un petit mètre d'elle, fourre son menton dans son poing, la regarde de bas en haut.
Il n'a pas envie de continuer le jeu du blond. Rien que le fait de lui ôter toute concurrence et de lui offrir sur un plateau une victoire prémâchée lui procure plus de plaisir retors. Quelque part, s'il n'a pas gagné, il n'a pas plus perdu.
Adressant un petit sourire innocent à la brune, il module d'une voix chantante, n'adressant cette remarque à personne en particulier.

▬ Les enfants faut les brûler.

Et finalement c'est son tour. Elle émerge avec un sourire joyeux et heureux sur ses lèvres. Elle l'a trouvé son prince charmant enfin l'a retrouvé. Il est ici. Il va prendre soin d'elle maintenant. Il l'aime d'ailleurs parce qu'il a dit "ma puce" donc il l'aime. Et elle aussi. C'est pour ça qu'elle est montée sur la roue. C'est une façon de lui montrer combien elle a confiance en lui. Combien elle a d'attachement pour lui. Et elle a été géniale. Géniale ! Impossible. Son cœur bat à la chambarde et elle continue de fermer ses yeux, un doigt ses lèvres. Juste pour garder ce baisé. Encore quelques instants dans ses bras. Encore. Mais non elle bête ! Il est là ! Juste là. Elle ouvre les yeux, ne fait plus attention à personne.

Il est assit. Elle le regarde un peu. Il est si beau. C'est son prince charmant. Elle ne doute pas une seconde qu'il l'a aimée et protégée. Elle ne se doute pas qu'il ne l'aime sûrement et l'a trompé plusieurs fois. Elle ne se doute pas que les cicatrices qui sont sur ses bras, qu'elle n'a pas remarquées, sont sûrement dues à lui. Elle n'y pense pas. Mais ce n'est pas une petite fille non. Elle se met doucement accroupie, pour être à sa hauter et pose sa main sur le visage du bien aimé. Il lui parle d'enfant qu'il faut brûler. Elle en rien à faire. Elle veut pas voir ces lèvres s'agiter ainsi. Elle se penche pour les embrasser mais bascule et finit dans les bras du mauvais homme. Les joues rouges en feu à cause de la honte.

Again and Again, sommes nous définis pour refaire toujours nos mêmes erreurs ?

Cela lui parut long, surtout à cause du sang d'encre qu'elle se faisait à leur sujet. Les jointures de ses mains étaient blanchies par le manque de sang. Elle serrait si fort son objet que son sang en avait du mal à circuler. Le prince charmant fût le premier à sortir de son état second. Il se dirigea vers elle à son grand étonnement, elle qui pensait qu'il s’inquiéterait pour la brune. Elle ne se décrispa pas pour autant. Il s'accroupit comme devant une enfant. Elle le regarda dans les yeux, il faisait des sortes d'excuses pour son comportement de tout à l'heure. Psp n'émit pas un son et se contenta de hausser les épaules. Tout ce remue ménage ne lui était pas destiné. Elle voulait juste que tout le monde s'entendent bien.

Et voilà que l'autre fou arrivait avec son air toujours joyeux. Lui c'était sans aucuns doutes un faiseur de troubles. « Prout » Elle eut à peine le temps de tourner la tête pour voir ce qu'il préparait que déjà il s'était élancé vers la jolie brune. Qui l'embrassa … Pour le coup elle lâcha sa console qui se retrouva une fois de plus à terre. La bouche entrouverte elle se mit soudainement à exploser de rire. La situation était juste impensable. Elle faillit tomber dans la fontaine tant elle était secouée par son euphorie. Elle se calma doucement puis regarda le blondinet avant de se reprendre. « Excusez moi ... » Elle baissa la tête honteuse de son comportement. Un sourire persistait pourtant sur ses lèvres. Ces gens étaient fous.

Elle se releva pour ramasser son jouet puis regarda le jeune blond. « Vous devriez faire plus attention à elle qu'à moi, je pense qu'elle est totalement perdue. »

16h - 18h
Tout ceci commence à devenir bien ennuyeux...

Sinistre clown. Pensait-il réellement me provoquer ainsi ? S'il ne s'était pas éloigné, il n'aurait pu lire que du mépris dans mon regard. Moi qui le pensais digne d'un mince intérêt. Mon jugement ce sera altéré sans doute. Blasé, voilà ce que je suis. Il veut cramer des gosses ? Mais tout à fait, pourquoi pas après tout. Je ne me retourne même pas en entendant un bruit mat dans mon dos. Seul l'éclat de rire spontané de la blondinette me décide à regarder ce que j'ai manqué. Affligeant.

"Vous avez gagné le Jackpot. Toutes mes plus sincères félicitations."

Je n'ai pas su retenir le petit sourire narquois qui a pointé sur mon visage. Et qui disparaît quand j'entends la blonde me conseiller de m'occuper de la brune. Je ne prends même pas la peine de lui répondre. Les deux semblent tout à fait inintéressantes. Ils me fatiguent tous autant qu'ils sont. C'est triste d'être si consternant non ?

Lentement j'extirpe ma dague de ma ceinture et je monte me percher sur le dos du perroquet de pierre. Je me demande ce que sont ces symboles gravés sur son corps. Avec application je tente d'en graver d'autres à l'aide de ma lame, ne gardant qu'un oeil discret sur les trois pantins qui m'entourent.

Premier truc qui sentait mauvais dans cette histoire ?
La brune qui émergeait avec un grand sourire, alors que lui continuait à jouer au fou sur le sol. Manquait plus qu'ils se mette à se balancer d'avant en arrière pour réellement passer pour aliéné en fait.
Et puis.
Mais...
MAIS WHAT.
Ses yeux eurent à peine le temps de s'étrécir sous le coup de la surprise que son dos allait heurter le sol, sous le poids pourtant léger de la brunette - la fougue de l'élan sans doute. Ses rouages mentaux recommençaient à peine à cliqueter quand il capta enfin qu'elle était en train de l'embrasser, et que les éclats de rire de la blonde retentissaient derrière. Baiser auquel il n'avait d'ailleurs pas répondu. Appréciant peut-être peu de se retrouver plaqué par une femme, il se redressa, et lui saisit le menton.

▬ My, my... Que me vaut l'honneur ? Et puis doucement, je ne pense pas savoir gérer les crises d'apoplexie.

Remarque adressée à la demoiselle. Pas qu'il se soucia d'elle si elle venait à suffoquer, soyons d'accord. Il tentait juste de reprendre contenance, parce que décidément la situation n'était pas très glorieuse. Énergique à nouveau, il sauta sur ses deux pieds, tendit la main à celle qui au final se révélait aussi folle que les autres, afin d'elle aussi la remettre debout, avant d'esquisser une révérence. Quelle que soit la raison pour laquelle elle agissait ainsi, il ne pouvait être mauvais de s'assurer de l'avoir de son côté. Tant qu'il en avait envie. Et puis malgré sa crainte chronique, elle pouvait être si facile à manipuler.

Et puis demi-tour, impertinent, le voilà qui se met à ramasser une pomme dans les victuailles près de la fontaine, à quelques mètres de la fille à la console. D'en prendre une deuxième, jongler d'une main, la reposer, tenter d'observer son reflet sur la surface par trop brillante pour ne pas susciter la suspicion. Quelque chose l'intrigue. L'air de rien, il balance le fruit vers la tête du Petit Prince, occupé à tenter de graver son nom et celui de son amoureuse à la dague sur l'une des statues. C'est pas bien, d'abîmer les monuments. Sans se préoccuper plus du gosse, il se retourne vers les deux autres, un sourcil arqué.

▬ ...

Non, même pour lui, la situation est... Well, too awkward. Alors toujours avec la même expression peu concernée, il dégaine d'un geste poli par l'habitude la petite lame de la poche de ce qui lui tient lieu de pantalon, et l'oriente afin d'y voir quelque chose. Alors c'était ça les tatouages.

Spoiler:

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La bonne soeur et son Ange (déchu) gardien

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