Les Débilos prennent le bain

14h-16h
On arrive de là o/
Et en route ! Vodka est bien installé derrière le volant, conduisant à moitié et discutant avec Biscuit sans vraiment attendre de réponse. Son estomac se manifestait grandement et une douce odeur de nourriture chatouilla ses narines. Sans aucune hésitation, le blondinet suivit son odorat pour s'arrêter en face de... d'une fontaine. Mais pas n'importe quelle fontaine ! Un sublime buffet s'y tenait et ses yeux s'illuminèrent à cette vision.

"Je crois qu'on a trouvé notre repaaaaas !"

Vivement, il s'échappa de la voiture pour filer vers tous ces plats, humant avec délice la fumée qui en émanait. C'était vraiment presque trop beau pour être vrai mais à aucun instant, l'idée d'un piège ne traversa son esprit. D'ailleurs, tant qu'à faire, autant profiter de tout ! Et toujours sans réfléchir, Vodka sauta à pieds joints dans la fontaine, s'allongeant dedans pour se débarrasser de toutes les crasses qui ornaient son corps à moitié nu. Il serait enfin propre et repu. Il avait trouvé le paradis...

14h - 16h
Et plouf !

Olga sourit. Parce qu'elle voit Lou heureuse. C'est joli Lou ! Elle aimerait bien pouvoir lui redonner son vrai prénom mais c'est vrai que ce surnom lui va comme un gant. Elle entend Vodka qui parle avec la petite voiture et elle ébouriffe ses cheveux. Ça ne l'étonnerait même pas de l'entendre répondre !

Quand la voiture s'arrête, elle observe les plats avec envie. Mais c'est vrai que je meurs de faim ! Son ventre émet un bruit douteux, comme pour valider cette prise de conscience tardive - mieux vaut tard que jamais hein. Elle sort de la voiture et va ouvrir la porte du côté de Décembre avec qui elle n'a pas encore pu discuter.

"Allez tu m'enlèves ces fringues qui cachent toutes tes jolies formes et on va prendre un bain !"

Sa dernière baignade ne remonte pas à si loin mais Vodka lui a donné envie en se jetant dans l'eau. Alors elle retire ses habits en quelques mouvements, ne gardant que ses sous-vêtements et va tapoter le genou de Lou.

"Même pas chiche de me couler chui sûre !"

Elle lui lance un clin d'oeil et va se jeter dans la fontaine avec le blond qui barbote déjà. Elle passe doucement sa main dans ses cheveux et grattouille joyeusement sa tête.

"Bouge pas, j'enlève ce qu'il y a dans tes cheveux beau blond."

Olga a la voix chantante et un petit sourire taquin sur les lèvres. Ça fait du bien de redevenir soi-même.

Spoiler:

Spoiler:

Voilà, voyage finit, elle saute hors de la voiture, fière comme tout de ressentir un brin de bonne humeur dans le groupe. Elle s’étire -le voyage n’a pas forcément été hyper confortable, voyez-vous...- et laisse retomber ses bras le long du corps qu’elle balance un peu. Fontaine. Bain. Propre et fraîcheur. Oh, oui, l’idée est alléchante... mais quelque chose pourrait rendre le tout encore mieux. Lou sourit, de ces sourires illuminés de ceux qui ont l’idée du siècle.

“J’ai carrément mieux en stock que de noyer qui que ce soit.”

Alors, elle fouille dans sa voiture, elle se souvient encore de ce qu’elle a prit dans le super marché. Là, trouvé. Puis ça aussi. Et encore ça. Elle vide ses poches au pied de Rose, pas question d'abîmer ses affaires et en quelque bonds, se trouve pied dans la fontaine. Là, elle saisit une bouteille sortie de Biscuit qu’elle vide au pied d’un jet. Elle remue du pied et glousse en sautillant :

“Voilà, mousse mousse mouuuusse !!” Puis s’éloigne de l’écume qui se forme. “Bain moussant pour tout le monde, yipiii !”

Mais minute. Si elle plonge comme ça, elle va être trempée (ouais, c’est le but). Mais pour mettre des vêtements sales ? Ou rester mouillée ? Pas fufutte. En quelques enjambées périlleuses, elle va vers Vodka, déjà en prise avec Olga et questionne :

“Et après, tu vas sortir mouillé comme un poisson et le rester ?”

Elle, elle n’a que ses chaussettes et le bas de sa robe de trempé. Elle peut encore sauver les apparences. Elle regarde les maisons et hoche la tête.

“J’vais p’tet aller voir si je trouve des vêtements pour qui le veut... et des serviettes. Quelqu'un avec moi ?”
Sourire. Elle regarde Vodka, elle regarde Olga, Décembre et le pacha. Aller, quelqu'un ?

Si le trajet en voiture se déroula sans encombre -si on exceptait les moues dégoûtées que le douzième mois de l'année ne cessait d'esquisser à l'idée de respirer le même air que trois filles -dont une avec un fouet et avec la langue, ma foi, fort bien pendue-, il en fut autrement pour l'arrivée.

Manquant d'abord de tomber quand l'autre rousse vint ouvrir la portière contre laquelle elle était collée, elle n'eut pas le temps de déverser sur elle un florilège du vocabulaire fleuri et raffiné (vous sentez le sarcasme, là?) dont elle avait le secret.

« Allez tu m'enlèves ces fringues qui cachent toutes tes jolies formes et on va prendre un bain ! »

Horreur et damnation.

La mine soudain figée dans l'effroi le plus complet, Décembre plaqua brusquement un bras contre sa poitrine rendue inexistante par sa fidèle bande velpo -ma meilleure amie, aurait affirmé Décembre si le sujet n'était pas aussi tabou à ses yeux-, reculant brusquement dans le même mouvement.

Cette fille là venait d'être rangée dans la catégorie «danger publique, à éviter comme la peste. ».

Parce-que si Décembre était une warrior qui n'hésitait pas à en foutre sur la gueule de ceux qui l'énervaient, la condition de faible femme de Joke la réduisait à l'impuissance la plus totale ; impuissance teintée de crainte et de malaise vu les motivations de la demoiselle.

Fort heureusement, cette dernière finit néanmoins pour se désintéresser d'elle pour se déshabiller et... oh wait wait wait. Décembre retint un couinement sonore et fit de son mieux pour fermer ses grands yeux bleus, la vision du corps pâle de l'autre provocant chez elle une sorte de combustion spontanée tout à fait fascinante à observer, particulièrement sur ses joues à présent carmines.

Et elle refusait de penser à l'étrange chaleur qui embrasait son ventre.

C'est ainsi que quand Lou lança d'une voix enjouée ce que vit Décembre comme une échappatoire, elle sauta dessus.

« JE VIENS BOUGES PAS MEUF J'ARRIVE !! »

De deux maux, toujours choisir le moindre, c'est ça le secret.

Ignorant royalement les magnifiques plats de nourriture qui semblaient l'attendre au pieds de la fontaine, elle se dirigea vers Lou, agrippant sa robe sans la toucher -elle regrettait sans doute ce geste, mais pour l'instant, son seul soucis était de ne pas approcher, voir même entre-apercevoir l'exhib -tout en souhaitant mentalement bien du courage au bouffon blond.

La tirant à sa suite dans une direction random, elle tenta de reprendre contenance.[/i]

Le réveil est plus difficile que de basculer dans le sommeil, et il lui faut tout son courage pour s'extirper des bras de Morphée, malgré l'aide non négligeable des cris de la gamine rousse. Il ouvre un œil, puis l'autre, contemplant d'un air un peu perdu les environs. Très vite, il se rend compte que les maisons autour de lui sont familières, terriblement. Nul doute que l'une d'entre elles contient la chambre aux murs tâchés de sang... Ce n'est qu'ensuite qu'il daigne tourner la tête vers les bruits d'eau qui gicle, juste pour apercevoir la rouquine au fouet se jeter sur le type blond. Elle en sous-vêtements et lui torse nu.

Le rouge qui naît sur ses joues à cette vision est impossible à refréner, et il préfère détourner les yeux pour les poser sur les assiettes remplies qui jonchent le sol. Des assiettes remplies. De la nourriture. Là, comme ça, à portée de main. Qui lui rappelle qu'il n'a rien avalé depuis... depuis quand ? Faisant fi des convenances, il jaillit du coffre, se laisse tomber à genoux devant une assiette et attrape une pleine poignée de nourriture, qu'il enfourne dans sa bouche pour la mâchouiller avec avidité. Et dieu que ça peut faire du bien ! Il ne peut s'empêcher de recommencer, encore et encore, jusqu'à ressentir, enfin, cette satiété qu'il attendait.

Il se laisse finalement tomber sur le bord de la fontaine, dos aux deux gladiateurs aquatique, guettant du regard le potentiel retour de Lou et de la furie rousse. Le soleil qui tape encore sur sa tête lui donne envie d'une bonne sieste digestive, et il étouffe un petit baillement. Inutile de préciser aux deux autres qu'il est absolument hors de question qu'il se mouille, ils devront le comprendre d'eux-même, ce qui n'est pas trop difficile au vu de la moue boudeuse qu'il adresse au liquide.

Spoiler:

Vodka se mit à ricaner quand la boiteuse lui frotta les cheveux avec force mais ne la repoussa pas pour autant, se laissant faire tel un pacha, les yeux mi-clos. Sa rousse préférée ajouta ensuite du produit dans l'eau, créant de la mousse de toute part et un nouveau rire s'échappa du blondinet, qui par ailleurs était absolument insensible à la tenue de son amie. Rapidement, les trois filles décidèrent de s'éclipser et le nudiste resta à patauger gaiment (gayment ?) dans l'eau, retirant un peu la crasse qui le couvrait. Remarquant l'autre garçon, il s'approcha du bord, attrapant un peu de nourriture pour la déguster avec délice, satisfaisant son estomac bruyant. Il restait quand même allongé dans l'eau mousseuse alors qu'il observait avec intérêt cet étranger, lui jetant un peu d'eau dessus pour attirer son attention.

"Alors le dormeur, t'as un prénom ?"

Il souffla un peu de mousse sur lui en souriant largement, trouvant cela fort amusant.

"Moi c'est Vodka, enchanté."

Joke était partie. Allée rejoindre Lou et la furie, sans doute. Grand bien lui en fasse, les alentours deviennent soudainement beaucoup plus calmes. Comme c'est étonnant, ne peut-il s'empêcher de penser, blasé et soulagé à la fois. Et puis quelques gouttes d'eau l'éclaboussent, et il se retourne d'un bloc en sursautant, reculant légèrement pour échapper à l'assaillant liquide. Assaillant dirigé, bien sûr, par le type blond, toujours allongé dans la fontaine. Oui, voilà ce qui arrive quand les trois filles disparaissent, ils se retrouvent entre mecs. Entre mecs... A cette pensée, il ne peut s'empêcher d'associer le souvenir de la beuverie et du baiser avec son voleur de portefeuille. Et de nouveau, il pique un fard, bafouillant gaiement lors de ses réponses aux questions du dénommé Vodka. « C'est.... c'est bien un nom... d'alcoolique ». Tu n'as pas embrassé de garçon, non. « Moi c'est... ». Arrête de penser à ça. « Moi c'est Dieu ».

Il a tenté de mettre un peu plus d'aplomb dans ses derniers mots, mais décidément, tout ça ne lui sort pas de la tête. C'est à se demander pourquoi c'est ce genre de souvenirs qu'il garde de sa vie d'avant. Esquivant au mieux -c'est à dire pas très bien- la mousse qui arrive droit sur lui, il fait son possible pour reprendre une contenance, fuyant automatiquement du regard ce crétin à moitié déshabillé en train de jouer dans la fontaine. « Tu devrais sortir de là pour manger, tu vas en foutre partout dans la flotte.... ». Non pas qu'il ai vraiment quelque chose à faire de l'état de l'eau, mais c'est un sujet de conversation comme un autre, non ?

Si mignon... Le brun rougissait et bafouillait ce qui arrachait un large sourire à Vodka. Etait-il si gêné de se retrouver en tête à tête avec lui ? L'idée plaisait à "l'alcoolique" qui décida d'en profiter pour l'embêter un peu. Ecoutant les réclamations de Dieu - d'ailleurs ce nom le fit pouffer - il sortit de la fontaine, s'installant à ses côtés avec paresse. Il se foutait royalement d'être torse nu ou de porter des chaussures et un bermuda trempés. Ca rafraichissait au moins. Attrapant encore un peu de bouffe, il reprit la parole la bouche pleine :

"Dieu hein ? C'est facile à retenir au moins."

Il haussa un peu des épaules, avalant sa bouchée. Au fond, quitte à choisir un nom, autant prendre quelque chose qui nous plaisait. Vodka supposait que le gamin ne devait pas être très croyant. C'était un blasphème sinon, ou un truc du genre en tout cas. Non pas que ça l'intéresse grandement en vérité... Arrêtant de penser à des choses si inutiles, le blondinet saisit le poignet de son nouvel ami - ou pas - pour aller lécher ses doigts où trainait encore quelques restes de nourriture. Son regard émeraude se faisait provoquant alors qu'il le fixait avec intensité.

"Tu es plutôt mignon quand tu rougis tu sais ? Ca me donne envie de te faire des choses ~"

Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres. Bien sur, il s'agissait là de paroles et non de réelles intentions. Il avait juste envie de le bousculer un peu pour voir ses réactions. Il s'arrêterait si le brun se montrait trop... enfin, si les émotions qu'il exprimait ne lui plaisaient pas. C'était un jeu alors ça se devait d'être amusant.

Oh oh, voilà que le blond s'installe à côté de lui, sur le rebord de la fontaine. Il déglutit un peu plus péniblement, continue de concentrer son attention sur la nourriture sur le sol, mais n'arrive même pas à trouver une réponse plausible au pourquoi de la présence de toutes ces assiettes pleines sur le sol. Non, parce que l'attitude nonchalante du paysan juste à côté de lui le perturbe au plus haut point. Sans doute une question de rang : un paysan ne peut pas rester aussi proche d'un Dieu, n'est-ce pas ? Sauf que l'autre ne semble avoir aucune conscience de cette anomalie.

Pire. L'autre le touche. L'autre tient son poignet. L'autre le... lèche ?! Avec un grondement qui ressemble étrangement à un couinement de panique, le brun retire sa main sèchement, basculant sans le vouloir vers l'arrière, la tête la première dans l'eau moussante de la fontaine. Il en ressort en crachotant, les joues plus rouges d'un bonnet de Noël et les cheveux dégoulinants, il met quelques secondes à imprimer les paroles de Vodka avant de se mettre à l'invectiver d'une voix bégayante. « Espèce de... de... d'imbécile de... de paysan ! Comment tu... comment oses-tu... je... ». Incapable de finir ses phrases ou de mettre ses idées en place, il se redresse et foudroie le jeune homme du regard, espérant faire disparaître son sourire provoquant. Décidément, les paysans n'ont vraiment aucune éducation par ici.

Il jette finalement un regard un peu horrifié à sa main avant de la plonger dans l'eau de la fontaine et de la secouer comme un secouerait un chiffon pestiféré, tâchant d'effacer dans le même temps les images de son souvenir qui se mélangent désagréablement à l'instant présent.

La réaction du brun dépassait les attentes de Vodka qui se mit à exploser de rire. C'était si... si innocent et si adorable ! Il craquait et se tordait de rire tandis que sa victime tombait dans la fontaine sous le choc. Autant dire que cela augmenta l'hilarité du blondinet. Malgré tout, une légère inquiétude le saisit et il se tourna pour aller dans l'eau et s'approcher. Fort heureusement, Dieu ne semblait pas s'être fait mal et arborer une magnifique couleur tomate qui lui allait comme un gant. Il se remit à bafouiller, cherchant à l'insulter mais les mots ne venaient pas ou très difficilement. Pour ne pas se moquer encore plus, le nudiste dut se mordre la lèvre fermement pour se retenir, un grand sourire stupide éclairant son visage et le trahissant. Non décidément... toute sa mauvaise humeur précédente venait d'être entièrement balayée par ce petit numéro imprévu. Les larmes aux yeux, il les essuya du revers de sa main - mouillée donc admirez son utilité - et s'approcha.

"Haaa merci ! J'avais vraiment besoin de ça ! Tu es génial !"

Ses bras entourèrent le buste du garçon et le serrèrent avec force tandis que quelques rires le saisirent encore. Vodka ne lui avait pas réellement laissé le choix et déposa un baiser sur sa joue de force avant de le lâcher, souriant toujours.

"Allez, calme toi ! Tu t'es pas fait mal au moins hein ? Et j'vais être gentil, tu m'as rendu ma bonne humeur alors tu as le droit de me demander ce que tu veux. Une seule chose par contre."

Son rictus amusé reprit sa place sur son visage, ses yeux brillant d'une lueur espiègle. Avant que le brun ne puisse prendre la parole, il ajouta une légère condition.

"Et ne me dis pas "ne me touche plus", c'est déjà noté ça."

Ca ne serait d'aucun amusement sinon. A quoi bon proposer une telle offre si c'était pour se retrouver avec une réclamation des plus prévisibles...

Vodka rit. Il rit ! Comment ose-t-il rire, comment ose-t-il se moquer de lui de la sorte, lui qui est si parfait et si tellement au dessus ! Et surtout, comment ose-il encore s'approcher de lui ainsi, après ce qu'il lui a fait ? Ne voit-il pas que c'est entièrement sa faute s'il est trempé et dégoulinant, les habits recouverts de mousse par endroit ? Ne comprend-il pas qu'il va devoir assumer la responsabilité toute entière si jamais Dieu tombe malade ? Non, non, aucun doute il ne comprend pas, sinon, pourquoi continue-t-il à rire ainsi ?

Quand le blond le serre dans ses bras, le jeune homme cesse totalement de respirer. Priant pour que ce soit un rêve, pour que ce paysan ne soit pas en train de lui faire un câlin. Enfin, il lui avait tout de même dit qu'il était génial... Même si en réalité il était mille fois plus que génial. Le baiser sur la joue, est, par contre, au dessus de ses forces, et il se met à se débattre pour se débarrasser de l'étreinte. « Lâ.... lâche moi, je ne suis pas une peluche ! ». Oh, la comparaison était certes pitoyable, mais avait au moins le mérite d'être claire : on ne câline pas Dieu, on ne fait pas des bises à Dieu comme ça, à l'envie. A la limite, on supplie pour ça. Et encore.

La proposition de Vodka le laisse sans voix. Lui demander ce qu'il voulait ? Est-ce que ce type est débile, pour proposer un truc pareil ? Le brun reste un moment silencieux, fixant la mousse qui flotte sur l'eau. Non, il ne compte certes pas lui demander de ne plus le toucher, parce que si il essaye encore, Dieu n'hésitera pas à le frapper. Il n'est pas ce genre de personne, malgré ces maudits souvenirs qui semblaient lui prouver le contraire. Enfin, il plante son regard dans celui de Vodka. « Est-ce que tu frapperai cet homme que tu aime tant, si je te le demandais ? ». Puis un petit sourire moqueur étire ses lèvres, et s'étirant doucement, il tourne le dos à l'autre idiot. « Je plaisante. Mais je garde ta proposition en tête, n'oublie pas. Un jour je te demanderai quelque chose. Ne refuse pas ».

Grelottant un peu, il retourne s'asseoir sur le rebord de la fontaine, les pieds dans l'eau. « J'espère que Lou ne va pas tarder. Qu'on ne campe pas ici pendant cent ans ». Lou. Lou, une des rares personnes à ne pas l'avoir pris de haut. Pas comme l'autre brute blonde ou comme son insupportable demi-frère...

Spoiler:

14h - 16h
Le rhum, c'est la vie !

Elles viennent de là !

Joke est aux anges. Les caresses de Décembre sont encore brûlantes sur sa peau frémissante. Victoire personnelle ou désir naissant ? Sans doute les deux et elle le reconnaîtra bien volontiers quand elle aura les idées claires. Ses mains se meuvent, ses doigts s'agitent autour du nombril de la jeune femme et dans le creux de ses reins. Elle en grognerait presque quand elle la voit se lever.

Presque ouais. Seulement, Décembre qui se bat fasse aux meubles de la maison, c'est juste hilarant. Alors elle explose de rire, négligeant ses abdos qui crient grâce. Elle se met à mimer un combat imaginaire contre un chevalier-table basse-lampadaire-noir qu'elle terrasse à plat de couture d'un coup de fouet dévastateur.

« J-j'ai le rh-hips... Mum... Eeeh... Rhem... Non, attends, rhime... Enfin o's'fou zyvaaaaaaa c'coooool ! »

Elle applaudit des deux mains, les bras en l'air ! Wouuuuuuh du rhum ! Elle passe sa langue sur ses lèvres et regarde la jeune femme revenir périlleusement avec la précieuse bouteille. Tu peux le faire gamine vas-y c'est bon ! Ouais j'vais t'aider !

"Fait gaaaaffe au rhum ! Là à gauche y a le canapé qui va te faire un coup de pute ! En bas à droite le pied de la table y veut te prendre en traître ! TATION A LA LATTE DE PARQUET !"

Elle rit encore quand la main se tend vers elle. Winner ! Elle se relève, un brin chancelante et sort, bras dessus bras dessous avec sa conquête. Oh elle est où Lou... Elle la cherche du regard et ses yeux se posent sur le blondinet de la fontaine. Vodka.

"Oh toi là-bas ! Tu touches pas la bouteille de rhum l'alcoolo hein ! C'est à NOUS la bouteille de rhum."

Olga pique la bouteille et la brandit, lui tirant la langue avant de rire à nouveau. Bisque bisque rageuuuuh ! Elle aperçoit le brun et sent sa libido qui s'agite... Canon malgré les blessures le pti prince...

"Diiiis beau gosse tu veux pas un pti baiser ? Un pti câlin ? Y a les paysannes même si y a pas le foin et la grange !"

Nouvel éclat de rire. Soudain elle avise le sweat ouvert de Décembre et sa poitrine offerte à la vue de tous.

"Hop hop hop ! Y a que MOI qui regarde ça on a dit mamzelle l'exhi... Exhisio... Exsio... Bref !"

Elle pelote une dernière fois, pour le plaisir, avant de remonter la fermeture éclair d'un geste approximatif. Et une petite galoche pour la route parce que... J'ai envie !

Le rire d'Olga semble être contagieux parce-que Décembre le rejoint bien vite dans son hilarité, chancelant en chantonnant un air de sa propre composition - « Et l'rousses y'glou, y'glou, y'glouuuuuuu » (dîtes bonjour à la nouvelle révélation musicale Npienne!)-, se demandant d'ailleurs pourquoi diable avait-elle froid au niveau de son torse alors que ses bras, eux, criaient à la fournaise.

« Oh toi là-bas ! Tu touches pas la bouteille de rhum l'alcoolo hein ! C'est à NOUS la bouteille de rhum. »

Et comme pour appuyer les propos de sa compagne, elle brandit fièrement la bout- oh non wait. Elle brandit donc fièrement la main qui tenait la bouteille quelques secondes plus tôt, peinant à comprendre qu'elle n'était plus en sa possession.

« OUAIS !! A nous le rhem... rhyme... eeeh... rhtruc... »

Plongeant donc dans ses pensées -rhum.. ? Non, ça c'est le truc truc qui fait faire atchoum... rhm... ? -, elle n'entendit pas pas la suite du discours de Joke, cette fois dirigée vers Dieu, et ne sembla revenir à elle que lorsque cette dernière éclata de rire, pour la suivre sans comprendre.

« "Hop hop hop ! Y a que MOI qui regarde ça on a dit mamzelle l'exhi... Exhisio... Exsio... Bref ! »

« On dit es-xi... ssio... NISTEUUH ! »

Elle ne protesta cependant pas quand la rouquine se mit à la peloter, lui adressant seulement une œillade bovine, son excitation semblant s'être un peu fait la mal avec son sens commun, répondant cependant au baiser quand il lui fut donné. Elle continua même à tendre les lèvres quelques secondes après que la rousse ne se soit éloignée, yeux fermés et donc à moitié endormie.

De fait, elle reprit sa démarche hésitante vers le brun, Olga au bras, et, reprenant à cette dernière la bouteille sacrée, elle l’abattit sur sa tête, pas assez fort pour la casser cependant.

« T-toi... Ch'valier de l'ordre de la bouteille de rhyme... de rhem... de rh... sacrée... Pui-puive tu comat' l'tables noires pour t'jours... »

Elle lui offrit une courbette maladroite, la mine hagarde mais on ne peut plus sérieuse, avant de volte fasse sous le rire hystérique de Joke, pour la balancer dans le coffre sans ménagement aucun, s'affalant sur elle, la bouteille de rhume calée à leurs cotés.

« F'que'jte dise... Mphf-ftable... C'me C'lou... M'pas aut-autant... Mphf... »

C'est donc en bavant allègrement sur son soutient gorge que Décembre s'endormit, vite suivie par sa comparse, épuisées par tant d'aventures épiques.

Ce que vous devenez donc retenir de ceci, les enfants, c'est qu'il ne faut jamais boire en présence d'une rousse sexy qui semble déjà bourrée par défaut. Vous risquerez de finir souillés à jamais dans vos convictions et votre innocence.

Sur ce,

Bonne nuit.

La question figea le blondinet et son sourire disparut rapidement. Son regard soutenait celui face à lui mais une certaine douleur s'y lisait, ainsi que de la colère. Pourquoi, sur toutes les possibilités, devait-il parler de lui ? Vodka venait à peine de réussir à se détacher de la scène du manoir pour ne pas ruiner l'ambiance mais ce stupide brun ramenait le sujet sur le plateau. En le voyant se tourner, le russe sortit de l'eau pour s'assoir à nouveau sur le bord, dos au gamin. Il attrapa un peu de nourriture pour se changer les idées mais l'appétit n'était plus réellement présent. Il pensait à son amant, si cher à son cœur mais qui de ce fait créait tant de douleur. Il le reverrait hein ? Ils s'étaient promis. Ses yeux verts et ses pensées dérivèrent sur Dieu lorsqu'il s'assit à ses côtés et il eut un haussement d'épaules.

"Je refuserais pas. Je tiens mes paroles."

Vraiment ? Qu'en savait-il au fond ? Rien. Mais il tiendrait ces mots au moins cette fois s'il ne le faisait pas dans son autre vie. Un nouveau divertissement fit soudainement irruption dans son champs de vision et il dévisagea les deux gamines avec un air presque blasé. Une avait les seins à l'air - si on pouvait lui éviter le musée des horreurs il apprécierait - et peinait à rester debout tandis que l'autre la tripotait et n'était pas dans un meilleur état. Quelques gorgées et elles ne tenaient plus debout peut-être ? Un rire moqueur lui échappa puis il reporta encore son attention sur la bouffe - nettement plus intéressantes - se foutant royalement d'elles. Lorsqu'il leva de nouveau les yeux, les deux dormaient dans la voiture. Tant mieux.

Quittant son siège de fortune, il donna une légère tape sur l'épaule de Dieu.

"T'as froid. Tu devrais retirer ton haut et l'essorer un peu. J'vais voir si Lou a des serviettes ou un truc sec utile."

En parlant de Lou, ça l'inquiétait de ne pas la voir revenir avec les deux ivres. L'avaient-elles laissé tomber en chemin ? L'idée l'énervait un peu. L'autre faisait une crise pour avoir ses câlins mais maintenant qu'elle avait un remplacement, ça lui suffisait. Agacé, Vodka leur piqua la bouteille sans délicatesse et en but une gorgée. Ca ne valait pas sa boisson fétiche mais ça ferait l'affaire. Le goût ne lui était pas inconnu non plus d'ailleurs et ne lui déplaisait pas. Avec son trophée, il retourna auprès du brun pour lui mettre dans les mains.

"Tiens, ça te réchauffera un peu aussi mais vas-y doucement, c'est fort."

Et une dernière fois, il repartit vers la voiture pour fouiller dedans, jetant des regards réguliers vers les maisons où Lou avait disparu....

C’est d’ici qu’elle revient !

Ainsi, on aurrait pu dire que la rouquine arrivait comme une furie.

Mais c’est une illusion, causée par la créature grotesque qui trottine et le boucan qu’elle fait : en effet, l’antagoniste de base voit arriver une pile de linge dans un tintamarre de conserve qui s’entrechoquent joyeusement suivit d’une crinière rousse. Une bien étrange chimère qui, à la vue des deux garçons, baisse les yeux, pose ses trouvailles à même le sol sans piper mot, s’arme seulement d'une serviette et s’élance sans un son dans la fontaine. Elle y court presque, détournant le regard à qui veut la voir, retire rapidement ses vêtements en chemin, sans pudeur, se trouvant ainsi en petite tenue en moins de deux et elle s’enfouie dans l’eau. Elle amène de la mousse à elle, bulles qui libèrent bientôt un soutien-gorge noyé. Entre la tenue d’Eve et Lou, ça ne tient qu’à une culotte.

Comme c’est triste, note-elle, elle n’a vraiment pas de forme. Le peu qu’elle avait semblait provenir d’un soutien-gorge bien choisit. Tant pis, elle s’assume, Vodka pourra l'appeler planche-à-pain, et elle le surnommera Castra, même si ce n’est pas justifié. Mais ça la rend de nouveau joyeuse. Elle sort la tête, enfin, un sourire de nouveau inscrit sur ses lèvres. Elle se détend. Joke et Décembre sont dans la voiture. Elles ne l’ont pas abandonnée. Pas vraiment. ça a du faire étrange de la voir arriver sans un mot, sans un sourire. Alors, Lou se met à piailler joyeusement, se lavant les cheveux avec une bouteille de shampoing qu’elle avait amené lors du bain moussant.

“Aaaaah, ça sent bon la fille ! Je me demande si mes cheveux peuvent encore être démêlés... Z’en pensez quoi ? Je ferais mieux de me les couper ? Ah, vous avez finit de vous laver, vous ? Mince, j’vais encore avoir besoin d’un peu de temps, j’ai pas envie d’être la seule qui pue, désolée je me dépèche un peu. Eeet si vous voulez, pour vous sécher, y’a des serviettes ! Pluuus, je vous ai ramené des vêtements aussi, à tout les deux ! Je suis t’y pas gentiiiille ? Pardon, par contre, c’était pas la tip-top classe, mais c’est mieux que des trucs troués ou en sang, hein ? Pis je savais plus trop pour vos tailles, j’ai fait au jugé.”

Elle replonge la tête sous l’eau, s’allongeant totalement, s’enfouissant sous la mousse et émerge, enlève les bullettes sur ses yeux d’un mouvement de doigts.

“çaaaa piiiiique !”

Lou s’allonge dans l’eau, se prélasse. Pas très profond, mais ça fait quand même un bien fou. Un bain dans une fontaine. N’est-ce pas follement génial ? D’une voix calme, elle reprend :

“On devrait faire plus de truc comme ça. Des trucs débiles qui font du bien et qui détendent. Surtout que c’est clairement pas ce qui doit arriver dans cette ville, tout le monde semblent se tirer tellement vers le bas.” Lou sourit et regarde les deux garçons, puis les deux filles dans la voitures, qui semblent dormir si paisiblement.

“Soyons débiles. Vous voulez bien ?” Ho, c'est tellement sérieux... "Enfin, j'sais que ça te posera pas de problème, Castra, fait-elle en secouant la main avec désinvolture. Mais toi aussi, le brun ! Si besoin, j'veux bien être débile pour deux !"

Voilà. C'est plus joyeux.

Le visage de Vodka se ferme, et il est facile de comprendre pourquoi : l'évocation de ce type, cette furie blonde, ce mec violent. Ouai, mais le mec que le blond aime et qui a l'air de le faire souffrir plus qu'il n'aimerait le montrer. Un court instant, et peut-être pour la première fois depuis son arrivée dans cette ville, Dieu se sent coupable. Coupable d'avoir fait disparaître un sourire si rapidement, d'une simple phrase. Un sourire qu'il avait, semble-t-il, contribué à créer. Alors, assis à côté de Vodka, il louche de son côté par intermittence. « Désolé » finit-il par lâcher à voix basse. En le regrettant aussitôt. Lui, désolé ? Pour un paysan ? Impossible. Et pourtant...

Lorsque Vodka lui suggère de retirer son haut, il ne peut s'empêcher de rougir de nouveau légèrement. Ce type n'a aucune pudeur, décidément ! Comment pourrait-il se mettre torse nu comme ça, à la vue de tout le monde. Même si l'idée d'attraper froid dans cette ville où les microbes rampent très certainement dans chaque recoin sombre ou lumineux n'est pas particulièrement plus ragoutante... Il ne sait vraiment pas ce qui vaut le mieux.

Le moment n'a de toute façon pas le temps de s'étirer plus en longueur, interrompu par le retour de Joke et de la gamine rousse. Complètement saoules, une bouteille à la main. Une grimace horrifiée se peint sur le visage de Dieu, qui, abandonnant son idée première de faire front, décide de se serrer les coudes "entre mecs" en allant se réfugier à moitié derrière Vodka. Un peu tard, puisque Décembre le rattrape et l'adoube chevalier de la bouteille. A son grand désarroi et pour son plus grand déshonneur. Se frottant les cheveux comme si ils étaient pestiférés, il regarde les deux filles s'éloigner pour aller s'avachir dans le coffre. Sauvé pour le moment. En attendant, toujours aucune trace de Lou. « As ton avis, où elle est, Lou ? » demande-t-il à Vodka, jettant un regard désaprobateur à la bouteille que celui-ci à récupéré. Non, non il ne boira pas ça, il ne touchera pas ça. d'après ses souvenirs, l'alcool et lui, ça ne fait pas bon ménage. « Non merci. J'suis pas sûr que ça me réchauffe de la bonne façon ». Histoire de bien enfoncer la chose dans son crâne.

Et puis revoilà Lou. Qui court, une pile de linge dans les bras. Ridicule, mais Dieu ne peut pour autant pas détacher ses yeux d'elle, ni des vêtements qui volent sur son passage. Et la voilà en sous-vêtements dans la fontaine. C'est une manie, chez ces folles, d'être en petite tenue ? Sauf que Lou franchit une étape de plus en retirant son soutien-gorge. Le jeune homme, les joues rouges de honte, se détourne soudainement, arrache la bouteille des mains de Vodka et avale goulûment une gorgée. Avec un peu de chance, il va oublier ce qu'il vient de voir. Non parce que ça le rebute. Mais parce que ça ne se fait pas. Sur quel genre de paysans est-il tombé, cette fois-ci ?

Et voilà que la jeune fille se met à piailler. Mais vraiment. Et c'est un moulin à paroles qui semble ne jamais pouvoir s'arrêter. Il jette un regard au blond à côté de lui. Oui, lui il est déjà débile. Quand à ce que lui, un Dieu, devienne aussi débile... ceux-là ont rêvé en couleur. Pour toute réponse, une moue boudeuse sur les lèvres, le regard sur le sol, il tend la bouteille à Lou. « Y'a que toi qu'a pas bu ». On partage une bouteille, on partage le reste.

De petites oreilles de rongeur sortent des cheveux de Dieu. Une queue de longueur moyenne et velue apparaît aussi. Et pour finir, des runes bleus parcourent maintenant le corps du jeune homme et des crocs lui font office de dents.

Vodka lui semble avoir pris de l'âge uniquement au niveau de ses cheveux. En effet, ces derniers -ainsi que ses autres poils- ont grandement poussé et sont devenus tout blancs. Ils ont tellement poussés que le jeune homme n'a plus de partie non poilue. Les runes bleus sont cachées par ces poils.

Lou barbotait dans l'eau presque nue, Dieu buvait finalement le rhum, les deux gamines roupillaient et une pile de vivres et de fringues trônait sur le sol. En somme, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes... jusqu'à une soudaine pilosité imprévue sur le corps du blond devenu blanc. Celui-ci admira cette poussée avec surprise et rapidement des rires s'élevèrent de sa gorge. Oui, il trouvait cela drôle et ne tarda pas à filer vers les autres pour leur montrer cette nouveauté.

"Lou ! Dieu ! J'suis tout poilu regardez !"

Il pouffait en parlant, n'en revenant pas de cet exploit. La panique ne le traversa à aucun moment, mieux valait en rire qu'en pleurer de toute façon non ? Puis après tout ce qu'il avait vu dans cette ville, ça ne l'étonnait presque pas. Continuant son inspection, il abaissa un peu son bermuda ainsi que son boxer pour voir si le pelage se prolongeait... partout. Et en effet, il constata que c'était le cas.

"Putain même là c'est tout blanc !"

Un peu de gêne à l'idée de montrer son service trois pièces à tout le monde ? Non. Pas du tout. Il n'arrêtait pas de rire bêtement tout en admirant cette prouesse, remuant ses doigts dans tous les sens et se tripotant un peu pour s'inspecter dans les détails... Il remarqua ensuite la mignonne petite queue de Dieu et l'attrapa avec un ricanement stupide. Ses yeux se levèrent ensuite vers le visage du brun, admirant les oreilles qui avaient poussé au sommet de son crâne.

"Mais tu deviens tout mignon toi !"

Spoiler:

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“C’est un serment, alors.”

Car c’est bien ce que ça veut dire, hein ? Oui, pas le choix, se dit Lou qui boit alors une légère gorgée -pas la peine de se plonger dans un pseudo-coma Éthylique non plus, hein. Elle repose la bouteille et finit son bain, un rapide et dernier coup de shampoing, un gel douche passé partout pour se débarrasser de la crasse, elle se rince et se lève, s’enroule de la serviette qu’elle avait prévu à cet effet et ressaisit la bouteille. Le pied posé sur le rebord de la fontaine, elle brandit le rhum, le lève bien haut et d’un sérieux à couper le souffle, elle s’élance :

“Oh, oui ! Qu’il en soit ainsi ! Sur cette bouteille de Rhum et ce baiser indirect, je déclare que désormais, nous, bande de Débilos, jurons de nous amuser en toute circonstances ; de faire chier cette ville qui semble définitivement se repaître de nos malheurs, d’élever la connerie au rang d’art et de toujours garder un moral d’acier ! Nous serons le sourire de cette ville ! Ce que le commun des mortels n’imagine pas, nous le ferons avec plaisir et avec notre instinct de survie de Lemmings, nous vivrons des trucs fous tout en y voyant le bon côté ! Que cela n’en déplaise à Gabriel, je suis pas un putain de sapin renversé !!”

Puis elle sort de la fontaine, sautille jusqu’à Biscuit et se frotte la joue la portière

“Toi, ô grande Biscuit, détentrice de nos effets personnels et havre de paix, protectrice de notre sommeil à tous, soit le gardien de cette bouteille de Rhum-à-serment et le témoins de notre engagement !” Puis plus bas “Je la met dans ta boite à gant, ma choupinette !” Une fois fait, Lou se retourne, toute sourire et chantonne un ““Voilàààà ! ♫” satisfait.

Sauf que. Les deux autres ont changé. Là, la rousse les regarde, les yeux écarquillés, sans réagir. Nan, finalement, elle réagit, lâche un ““PRFFFFFT” du rire qui arrive et qu’on essaye de contenir. Puis se lâche et explose de rire à son tour. Elle se tient les côtes, s’appuie sur la Twingo pour ne pas tomber à terre et se marre, se marre...! Lou n’a pas à rire spécialement élégant. Mais c’est un rire contagieux.

“N-n-naaan, v-v-vraiment partout ? bagaye-t-elle à Vodka entre deux reprise de souffle, “mais c’est plus Castra que je vais t’appeler, c’est Yéti !” Rire, souffle, larme aux yeux. “On pourra se partager nos crèmes épilatoires, bwouahahahahaa !!”

Puis même le brun a changé. Le brun, Dieu ? Elle demandera plus tard. Le changement est vraiment trop extraordinaire. Lou en pétille de bonheur.

“Mais c’est trop bien !! Moi aussi, je veux, je veux !! Vous avez fait quoi pour devenir comme ça, dîtes ? Je veux aussi !!”

Débilos un jour, Débilos toujours.

Le serment de Lou. Allez savoir pourquoi, il se doute que ce... ce truc restera longtemps gravé dans sa mémoire, même défaillante. Parce que c'est tellement... tellement ridicule, tellement grandiloquent, tellement théâtral, et il en passe et des meilleurs. Il n'a même pas le courage de s'y opposer. En plus, partie comme elle est, rien ne va l'arrêter, c'est à peu près certain. Et surtout, il passe sur le terme de baiser indirect. Enfin quoi, il a juste bu à la bouteille, jamais il n'embrasserait aucun de ceux là !

La situation tourne vraiment au grand n'importe quoi, et malheureusement, on ne lui offre pas le choix d'être spectateur. Le voilà qui observe avec une moue teintée de dégoût la transformation de Vodka, qui mute petit à petit pour devenir une sorte de Yéti. Ah. Il n'a pas le temps de reculer que le yéti s'approche et empoigne sa queue. Attendez... Sa QUOI ? Il pousse un couinement horrifié en découvrant que le long appendice poilu est bel et bien relié à son corps, et que tirer dessus fait MAL. Alors il arrache ce petit bout d'animal à la fois étranger et attaché à son être des mains du blond pour le serrer contre lui, avant de la lâcher pour aplatir ses mains sur les oreilles qu'il sent remuer sur sa tête, histoire de cacher sa honte, au moins un peu.

Et c'est totalement mortifié, les mains sur la tête, qu'il regarde les deux autres idiots se tordre de rire. Comme si la situation était drôle. Un regard à droite, un regard à gauche. Il n'y a nulle part où se cacher, ou disparaître. Le pire, c'est peut-être Lou. Lou qui veut le faire aussi, qui veut muter ! Le petit brun fronce les sourcils. Ha oui, elle aussi elle veut devenir ridicule comme eux ? Et bien pour une fois, parfait, il va lui donner la solution. D'un doigt presque impérieux, il désigne les assiettes sur le sol. Parce qu'en y réfléchissant bien, et au vu des corps intacts des trois filles, la seule chose que seuls Vodka et lui aient partagé, -en dehors d'une étreinte-, c'est cette fichue bouffe.

Évidemment que c'était trop facile. Et il est tombé dans le panneau.

Le rire de Vodka résonnait autour de la fontaine alors qu'il se tordait autant face au comportement de la rouquine qu'aux expressions toutes plus adorables les unes que les autres du petit rongeur. Il avait envie de le prendre dans ses bras et de chatouiller ses oreilles pour l'ennuyer mais pour l'instant, il tentait surtout de calmer son hilarité. Au bout de quelques minutes, la parole revint et d'un grand geste, l'ex blond rejeta la proposition de Dieu quant à leur transformation.

"Comme si c'était la bouffe ! Jamais ! C'est le rhum je vous dis ! On en as pas bu assez alors on est puni !"

Ou comment réclamer de la boisson en trouvant l'excuser parfaite. Retournant vers Biscuit, l'exhibitionniste referma tout de même son bermuda pour marcher plus facilement - cacher ses parties poilues n'étant absolument pas une priorité. Il récupéra rapidement la bouteille dans la boite à gant et s'enfila une gorgée avec délice avant de la lever à nouveau.

"Je propose... que le premier qui arrête de boire soit forcé de..."

Il lui fallait un gage digne de ce nom puis son regard s'illumina.

"De manger jusqu'à la fin de la transformation ! "

Ses rires reprirent. Oh non, il était loin d'être bourré... bien loin - même si ses idées se contredisaient totalement - mais il s'amusait tellement avec cette histoire qu'il en oubliait tous ses ennuis, préférant rester dans cette euphorie déraisonnée. Il souhaitait voir jusqu'à quel point la transformation pouvait avoir lieu - bien que ça ne soit surement pas une bonne idée - et était sur de pouvoir y assister car son instinct lui murmurait doucement que l'alcool, c'était largement dans ses capacités. Levant donc la bouteille bien haut comme l'avait fait son amie plus tôt, il lâcha fièrement :

"Je déclare les jeux ouverts ! Que le meilleur gagne !"

Puis dans un large sourire, les yeux pétillants et emplis de défi, le jeune russe ajouta :

"Et... Santé !"

La bouteille se retrouva entre les mains de la rouquine, qu'elle le veuille ou non. C'était son tour de boire une gorgée pour la simple raison qu'elle... était la plus près physiquement de Vodka.

Doucement, un souvenir apparait. Celui-ci est pour Vodka, Elle le lui a destiné. Elle a envie de voir si il accepte toujours son passé...

Spoiler:

Bras, mains, jambes, Lou se regarde sous toute les coutures, espérant que ce soit le bain qui transforme. Mais pour le moment, rien. Elle aurait eut une petite moue déçue si Dieu, dans toute sa gentillesse, ne lui avait pas montré le droit chemin. Car nulle mesquinerie chez le brun, pas vrai ? Lou lui sait un bon fond (du moins, elle en est certaine), alors elle lui sourit. La nourriture ? Parfait ! En plus, elle crève la dalle, elle, le ventre vide de ses dernières 24 h. Elle y serait allée si sa serviette n'avait pas trouvé bon de tout laisser tomber. Lou grogne, se dépêche de saisir une chemise quelle a fauché et l'enfile. Légèrement trop grande, elle cache tout. Elle finit aussi de cacher le peu de formes qu'elle a. Tant pis la rousse est comme ça et voilà.

Ah oui, nourriture. Ah non, bouteille de rhum. Lou la regarde et finit par gémir : " Mais c'est notre bouteille à sermeeeeeent !!" Air malheureux à son ami, yeux humides, elle hausse les épaules et finit par boire une gorgée quand même. "On pourra toujours la remplir de nouveau..." se console-t-elle.

" Mais il est faussé, ton jeu. J'ai le ventre vide, rien mangé de la journée, évidemment que je vais vite perdre."

Alors, elle va près du Brun, près de la nourriture, lui donne la bouteille et attrape une part de tarte. Mord dedans. Mâche et avale, tellement heureuse qu'elle en a presque une larme à l'oeil.

"Mon djieu que ch'est booon !!! Au fait, chj’ai touchjours pas ton nom...” Elle finit son bout de tarte et avale, l’air complètement satisfait. Elle s’en lèche les doigts.

“Voilà. Là on peut jouer. Déjà, on verra si c’est vraiment la bouffe. Sinon, ton gages comptera pas. Et d’un. Et de deux, on commencera à égalité. Et de troiiiiis... alors, je me transformerai en quoi ? On parie ?”

Ses yeux brillent d’espièglerie, puis se voilent quand elle voit la sphère. Cette ville essaye de tout gâcher ? Allons, est-ce que ça peut être vraiment suffisant ? Ne pas sous-estimer un Débilos.

Et le souvenir apparait avant que Vodka ne puisse émettre des suppositions quant à la transformations de sa rouquine préférée. Son sourire si large quelques secondes plus tôt disparut totalement. Il reprenait cet air douloureux et un peu énervé qui le rendait bien moins chaleureux. Ses yeux suivaient la sphère et ses dents s'acharnèrent sur sa lèvre inférieure. Que faire ? Toucher ? Pas toucher ? Que se cachait-il derrière cette lumière étrange ? Il avait peur de voir encore des choses qui lui feront du mal mais en même temps... pouvait-il réellement fuir son passé ? Taiga l'avait sacrifié pour mieux se connaitre alors... Soupirant lourdement, l'ancien blondinet effleura la boule. Pour lui, et parce qu'il ne pouvait fuir éternellement son passé.

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Les Débilos prennent le bain

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