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» Pour moi le silence est d'or.

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Jouet fraîchement arrivé
Noami
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Noami

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MessageSujet: » Pour moi le silence est d'or.    » Pour moi le silence est d'or.  Icon_minitimeDim 6 Mai - 22:03

» Pour moi le silence est d'or.  1551479860 16h-18h

    « The holiday, school is closed ! We feel the vibes ya noe »


La musique résonne dans mes oreilles, faisant vibrer mes tympans de son rythme endiablé. Sans m'en rendre vraiment compte, je commence à fredonner sur cet air qui m'est familier. Mes yeux sont toujours clos, et je n'ai pas l'intention de les ouvrir tout de suite. Non, je suis beaucoup trop bien ici. Je suis à l'aise. Et puis je suis encore un peu fatigué. Bizarrement, je ne me pose pas tout de suite la question de savoir où je suis. Mon esprit est peut être encore trop embrumé pour cela. C'est étrange, je me sens mou. Terriblement fatigué, comme après une compétition de sport. J'hésite. Ouvrir un oeil ou pas ? Regarder autour de moi ou pas ? Finalement, la curiosité est la plus forte. J'ouvre un oeil, mais tout est flou. J'ouvre le deuxième, mais je ne distingue pas grand chose non plus. Je referme les yeux. Je dois rêver. Oui, c'est sûrement sa la solution. Je rêve. Rien de plus simple. Rendors toi .. Rendors toi .. Merde ! J'ouvre les yeux et d'un seul mouvement, me relève. Y a un soucis là ! Pourquoi mon cerveau ne finit-il pas ma phrase ? Rendors toi .. Hey ! Il manque un mot là ! Un prénom ! Pourquoi je n'ai aucun prénom qui me viens à l'esprit ? Je m'appelle comment ? Là, je commence à paniquer. C'est pas normale. C'est pas normale du tout. J'essaie de me rappeler de ce que j'ai fais la vieille. Peut être ai-je un peu trop bu. Ou bien ai-je testé une nouvelle substance illicite ? Je me concentre, essaie de rassembler mes souvenirs. Mais rien, le trou noir. Alors là, ça va pas. Mais pas du tout.

Je regarde autour de moi, en essayant de garder mon calme. Je suis dans une cabine de train. Il n'y a personne d'autre que moi. Des banquettes d'un cuir rouge m'entoure. A travers la vitre je peux apercevoir un quai, vide lui aussi et rongé par la végétation. Depuis combien de temps n'a-t-il pas été entretenue ? Mais où je suis ?! J'aperçois mon reflet. Un jeune garçon, 18 ans tout au plus, me fixe avec ses yeux d'un bleu pâle. Ses raides cheveux blancs lui retombent sur le visage, et soutiennent un casque de musique, bleu pâle lui aussi. C'est donc de là que venait la musique.. Il porte un tee-shirt blanc, et un bermuda bleu. Un foulard bleu lui recouvre le cou et le menton. Je l'observe. C'est donc à cela que je ressemble. Même mon visage me parait inconnu. Je m'apprête à me taper le front, et me passer la main gauche dans les cheveux en signe de total incompréhension quand je remarque une longue cicatrice qui me zèbre la paume et qui remonte jusqu'à mon poignet. Je l'observe. Elle m'intrigue. J'en oubli tout mes soucis d'identité. Elle attire toute mon attention. Je la trouve belle. Je ne sais pas d'où je la tiens, mais je sens qu'elle est importante. Oui. Je la caresse de long en large en essayant de me souvenir de mon passé. Mais rien ne me revient. Tant pis. Puisque je ne peux rien découvrir sur moi pour l'instant, autant en découvrir un peu plus sur l'endroit qui m'entoure. Je sors de la cabine, et me retrouve dans un long couloir au mur jaune délavé. Beurk. En bleu ou blanc, ils auraient étés mieux ! Je regarde les différentes cabines, mais ne vois rien ni personne d'autre. Tant pis. Je me dépêche de sortir du train, on ne sait jamais, peut être va-t-il redémarré.

Je me retrouve sur le quai, qui lui est tout aussi vide que le train. Je me mord les lèvres, et instinctivement, plonge ma main dans mes poches pour en sortir une clope et un briquet. J'allume ma cigarette, et en rangeant mon briquet, je découvre que mes poches sont pleines de choses étranges. Je m'assois à même le sol, rien à faire, y a personne, et commence à vider mes poches en face de moi. Un tournevis. Un couteau, tiens, sa pourrait être utile sa. Un téléphone portable, branché à mon casque. Je le fouille, mais il n'y a plus rien dedans qui puisse me donner une idée de qui je suis. Ni contactes, ni messages, ni photos. Rien. Que ma musique. Je le pose à coté du tournevis, du briquet, du paquet de cigarette et du couteau, avant de continuer l'exploration de mes poches. J'y trouve deux bouts de papier, que je me dépêche d'ouvrir. L'un avec marqué dessus : Ne perds pas mon bracelet, je risquerais de t'en vouloir. J'observe mes poignets et remarque que je porte en effet un bracelet bleu avec graver dessus, en blanc Never Forget. Le comble. Puis je remarque en dessous de la gravure, des petits chiffres qui diminuent petit à petit. Aussi vite que des secondes. Mais c'est quoi ce délire ?! Je fronce légèrement les sourcils, avant d'ouvrir le deuxième bout de papier. "Noami et ... (le nom est effacé) : 02 Janvier 1994" Noami.. J'aime bien ce prénom. Mais je ne sais pas à qui il appartient. Bon, rien de bien intéressant.. Du moins, pas pour l'instant. Je range tout mon bazar dans mes poches, et reste là, assis par terre, à fumer ma clope. J'ai envie d'entreprendre l'exploration du quai, mais pas tout de suite. J'ai besoin de réfléchir un moment.. Que signifie ces chiffres qui défilent sur mon bras ?

J'observe de nouveau autour de moi. Il n'y a vraiment rien à pars des ronces, et autres plantes envahissantes. A l'horizon, je peux apercevoir le soleil qui se couche. Je sors mon portable pour regarder l'heure qu'il est, mais il semble totalement détraqué, et m'indique 25h70. Ce n'est pas possible. Je regarde de nouveau l'horizon. Il doit être à peu prêt 17h.. enfin, cela dépendant d'où je me trouve. Car c'est bien connu, le soleil ne se situe pas au même endroit sur terre en fonction des heures. Bref, je me comprend. Mais cela ne me donne finalement aucune indication sur l'heure qu'il est. Je tire une nouvelle bouffé de nicotine, avant de me relever. C'est bon, je suis paré. Je peux entreprendre mon exploration. Je sors le couteau de sa protection, et le tiens fermement dans ma main gauche. Tiens, je suis gaucher ? Peut être les deux, car je me rappelle avoir pris mon téléphone de la main droite. Aucune importance. Je me penche en avant, et trace une grande croix dans la mousse qui recouvre le sol, à l'endroit où j'étais assis quelques minutes auparavant. Comme sa, je ne risque pas de tourner en rond. Au aguets, je me redresse, et commence à marcher, clope à la main, vers une sorte de pièce, où une plaque couverte de ronces indique : accueil. Voilà qui devrait m'informer d'où je me trouve..

A fait la guerre de la Tour comme une vétérante émérite
Calvetti
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Calvetti

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MessageSujet: Re: » Pour moi le silence est d'or.    » Pour moi le silence est d'or.  Icon_minitimeMar 8 Mai - 9:58



Je me retrouve dans le noir. Le noir et le silence. Le silence ? Oui ce silence pesant et étouffant qui m’entoure. Ce silence qui me fait mal aux oreilles, qui ressert mon cœur et me donne ce sentiment d’alerte. Quelque chose ne va pas, ce n’est pas normal. J’essaye d’ouvrir mes paupières mais mon esprit semble frappé par la somnolence. J’essaye de sortir de cette longue torpeur. Mon esprit essaye de chasser la brume du sommeil, de faire le point. J’ai du mal à penser normalement. Pourquoi je dors ? Je perds mon temps. Et puis ce silence... Par un reflex de survie mes yeux s’ouvrent d’eux-mêmes. Mon cœur battant follement je contemple ce qui m’entoure. Mes yeux regardent avec désarrois la pièce ou je me trouve. Des banquettes rouge sang me font face, m’entoure. Une allé à mes côté, des vitre sur l’autre laissant apparaître un quai désert. Mais où suis-je ? Dans un wagon d’un train datant d’une autre époque. Pourquoi ? Aucune réponse ne vint m’aider à sortir de ce problème. Bon calme toi, reste calme. Ma respiration se fait plus lente, et je sens mon sang circuler plus lentement. Ne pas paniquer, surtout ne pas paniquer. Tu es seule, l’idéal pour réfléchir. Alors vas-y souviens-toi.
Mais le vide dans lequel je me retrouve me glace jusqu’au os. C’est le néant, il n’y a rien, rien qu’un trou noir dans lequel tous mes souvenirs semblent avoir fugué. Alors les questions défilent dans ma tête sans que ne viennent aucune réponse. Où suis-je ? Comment j’ai fait pour arriver là ? Pourquoi suis-je là ? Mais la question fatidique, qui finit de m’achever est bien celle-là : Qui suis-je ? C’était impossible, je ne peux pas avoir oublié ma propre personnalité. Et pourtant même en cherchant dans les tréfonds de ma mémoire je ne trouve rien. Aucun souvenir ne la parcours. Je regarde mes mains, elles sont fine et de couleur un peu matte virant vers le doré. A quoi je ressemble ? Même ça je ne le sais pas. Je me lève et sens que la veste en cuir que je porte à plus de poids du côté droit. Je plonge mes mains dans mes poches et en retire des objets insolites. Un holster vide, que j’effleurais des mes doigts. J’aimerais qu’une arme soit présente, je ne sais pourquoi mais j’ai le pressentiment qu’elle aurait pu m’être utile, dans cette endroit inconnu. Instinctivement je l’accroche à ma jambe droite, le reliant à la ceinture qui m’entoure la taille. Peut-être trouverais-je une arme plus tard. Je continue de fouillé et sort cette fois-ci une plaque. Une plaque de police, peut-être était-ce la mienne ? Je plisse les yeux pour y lire les inscriptions qui y sont gravé, et voit écrit Lucas Calvetti. Déçue je m’aperçois que ça ne peut pas être moi. Cependant je trouve que le nom ‘Calvetti’ sonne bien. Je m’appellerais comme ça désormais, c’était décidé. Je range la plaque dans la poche de derrière de mon slim en jean, sentant qu’elle est importante. Je retire à présent une boîte de médicaments. De somnifère plus exactement, je la remets dans ma poche et y trouve un autre objet. Un long briquet rouge. Je fais glisser la molette d’un rapide geste et la flamme s’avive.
Mes yeux restent hypnotisés par cette flamme de couleur chatoyante variant entre le jaune et l’orange, comme un coucher de soleil. Une once de couleur bleue au début de la flamme vient compléter le tableau. Puis la flamme s’éteint aussi brusquement qu’elle s’était allumé. Je cligne des yeux et reprenant mes esprits je la mets dans ma poche gauche de mon jean. Et je sens encore un autre objet dans ma poche. J’en sort un chronomètre. Je fronce les sourcils en voyant le temps défiler en sens inverse. J’essaye d’arrêter le chronomètre par tous les moyens, mais il semble animé par une force invisible. Et le temps s’écoule sans que je ne puisse rien faire d’autre que de regarder les chiffres défiler. Je recommence à paniquer. Le temps m’est trop précieux pour que je le perde comme ça, sans pouvoir réagir. Dans un geste de rage je balance l’objet contre l’une des vitres du train. Et je vois alors mon reflet, je me regarde. Mes cheveux blonds sont attachés en queue de cheval au-dessus de ma tête. J’ai l’air d’avoir vers les 28 ans. Ma silhouette est fine et pourtant je sens la force qui y est présente, je sens que mes réflex peuvent être très bon. Ils me seront utiles. Puis finalement je ramasse le chronomètre et le met dans la poche de ma veste. Je me sens comme attiré malgrè moi par cet objet.
Je regarde le compartiment dans lequel je suis et instinctivement je cherche la sortie. Je la trouve à quelque pas de moi. Je m’approche d’elle, passant dans l’allé et cherchant en même temps une personne qui se serait caché entre les banquettes mais il n’y a rien. Je m’arrête devant la porte, je regarde par la petite fenêtre. Un quai envahit par la végétation et poussiéreux me fait fasse. J’hésite, j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose. Quelque chose pour que je puisse me défendre dans cet endroit inconnu et qui me parait hostile. Mais le train ne contient rien que je pourrais prendre, et les vitres sont trop dures pour que je puisse les briser à mains nu et en prendre les éclats. Mais pourquoi je pense à ça ? Je n’en sais rien. Je pousse la porte et descend sur le quai. Je plonge mes yeux verts dans le ciel bleu. Le soleil commence à décliner, je sens que le soir viendras bientôt. Cette idée me met mal à l’aise comme le fait que personne ne parcours le quai, comme le fait que personne n’a l’air de vivre ici depuis des années.
Personne ? Non il ya quelqu’un plus loin. Je peux apercevoir de dos, un garçon. Avec des cheveux blancs. C’est la première chose étrange que je remarquais chez ce garçon. Mais d’après sa démarche et son casque sur la tête je pouvais deviner que c’était un ado presque un homme. Je me dirigeai vers lui, le rattrapant de mon rapide pas de fauve. En m’approchant, une odeur vint jusqu'à mon nez. Une odeur enivrante, la fumée de cigarette. Une odeur qui m’apaise aussitôt que je l’hume. Et ce garçon a des cigarettes ? C’est une bonne nouvelle. Voilà ce qui me détendra un peu. Je vis qu’il se dirigeait vers un bâtiment qui devait être l’accueil. Il devait être perdu comme moi. J’arrive enfin à sa hauteur et me rends compte qu’il tient un couteau dans sa main gauche. Pourtant cela ne m’inquiètes aucunement. Je suis plutôt frustré de ne pas en avoir. Je lui dit d’une voix détaché :

‘Bonjour. Sais-tu où nous sommes ?’

Je me doute de sa réponse, mais je peux toujours essayé. Je regarde le bâtiment qui nous fait face. C’est bien l’accueil qui semblait ensevelis sous une forêt. Mais je devais y rentrer, je trouverais sûrement une carte qui me sera utile, une pharmacie d’urgence et.. Mais pourquoi je pense à ça moi ? Bon peut importe. Je repris ne pouvant attendre plus longtemps :

‘Tu aurais une cigarette pour moi, s’il-te-plait ? Au fait moi c’est Calvetti.’

Ça avait l’air d’être la seule personne vivante dans cette ville, alors autant être sympas. Mais je ne dis rien de plus, ce n’est pas mon genre de parler pour ne rien dire. Je n'aime pas perdre mon temps.

[Pas terrible et un peu brouillon désolé]


Jouet fraîchement arrivé
Noami
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MessageSujet: Re: » Pour moi le silence est d'or.    » Pour moi le silence est d'or.  Icon_minitimeMar 8 Mai - 18:53

La musique résonne toujours en boucle dans mes oreilles, j'ai l'impression d'être dans ma propre bulle. J'observe toujours le panneau avec marquer accueil. Soudain, une impression de danger m'oppresse. Tout est si vieux, si abimé. Les colonnes qui retiennent le plafond me donne l'image de s'effriter un peu plus chaque secondes. Peut-être vont-elles finirent par me tomber sur la tête, écroulant le reste de la gare avec elles. Vu leurs états préhistoriques, cela ne m'étonnerais même pas. Oui, je en serais même pas surpris qu'elles signent leur arrêt de mort, et le miens avec, dans les secondes à venir. En parlant de secondes.. Je regarde de nouveau mon bracelet. J'ai de plus en plus l'impression que les chiffres qui s'y trouve représentent le temps. Mais je n'en suis pas encore sûr. Et puis le temps de quoi ? Mon bracelet contiendrait-il une bombe ? Je l'observe sous tous ses angles, mais il semble bien trop petit et trop fin pour contenir un tel dispositif. Une musique lente se fait entendre dans mon casque. Putain, ça me fou encore plus les boules. D'un geste vif, j'ôte mon casque. Le silence du quai m'entoure. Et là, j'ai encore plus les boules. Le silence ou la musique ? Je ne sais pas que ce qui est mieux. Mais je suis en terre inconnu, dangereuse. Des réflexes de survies cachés en moi remontent peu à peu, et je préfère maintenant écouté le silence. Ainsi, si un bruit se présente, je l'entendrais. Alors qu'avec un casque sur les oreilles, la galère pour entendre les bruits de pas de quelqu'un. Au fond de moi, je sens que je n'ai pas l'habitude du silence complet. D'ailleurs, en écoutant bien, ce n'est pas le silence complet. Non, j'entends des bruits de pas dans le train. Si j'avais enlevé mon casque un peu plus tôt, mon ouïe ultra fine me l'aurais fait découvrir plus tôt. Il y a donc quelqu'un d'autre par ici ! Les bruits de pas se rapprochent. Une démarche souple et féline. Un peu comme la mienne. Légère. Féminine je dirais.

Je me retourne, et découvre une femme plutôt mûr, d'environs 30 ans, se diriger vers moi. Elle porte de longs cheveux blonds, retenus en queue de cheval. Elle a un air plutôt strict affiché sur son visage. Non, peut-être pas strict. Mais mature. Enfin, logique pour une femme de son âge. Elle s'avance vers moi, jusqu'à arriver à ma hauteur, et fixe un court instant ma main gauche. Pourquoi elle fait sa elle ? Je regarde vite fait ma main, et me rappelle que je tiens fermement mon couteau. Ah oui. Bah, mieux vaut être prudent hein. Je la fixe à mon tour, mais ne dis rien, je n'ai pas pour habitude de parler en premier. Je prends une nouvelle bouffée de fumée, quand elle se décide enfin à parler.

    « Bonjour. Sais-tu où nous sommes ? »

Je la regarde, inexpressif. J'ai l'air de savoir où nous sommes ? Je finis par répondre, d'un air neutre, la fixant toujours avec intensité.

    « Dans une gare. »


Je suppose que cela ne va pas beaucoup l'avancer, mais à question idiote, réponse idiote. Elle est tout de même beaucoup plus grande que moi. Je n'aime pas ça. Mais je suppose que je dois y être habitué. Si seulement je me souvenais de quelques choses ! J'observe ma cigarette, et remarque qu'il ne me reste que le mégot. Merde. Je le jette contre un mur, et le regarde s'éteindre. De ma main libre, je passe une main dans mes cheveux pour rejeter en arrière les mèches rebelles qui me poussent sur le front, mais ça ne sert pas à grand-chose, elles s'y replacent une fois ma main passé. L'inconnu rajoute.

    « Tu aurais une cigarette pour moi, s’il-te-plait ? Au fait moi c’est Calvetti. »

Sans rien dire, je sors mon paquet de ma poche. Je l'ouvre. Chier, il ne me reste plus que huit clopes. Enfin, sept maintenant. J'espère que je vais en trouver d'autre par ici. Je tends une cigarette à .. Comment elle a dit qu'elle s'appelait déjà ? Cal.. Cal.. Calcif ?! Naan, Calvetti ! Voilà. Un nom d'pâte. Enfin, ça me fait penser à ça. Mais elle, au moins, elle sait comment elle s'appelle. Moi j'ai l'air bien fin maintenant, j'vais répondre quoi ? Enchanté Calvetti, moi je t'avouerais que je ne sais pas du tout comment je m'appelle, ni qui je suis d'ailleurs ! Non, sa le fait pas du tout. Il faut que je trouve quelques choses à répondre. Pour au moins faire semblant d'être quelqu'un de sains et d'équilibré. Vite, un prénom. Noami. Tiens voilà. Après tout, j'ai trouvé ce prénom dans ma poche, j'ai le droit de me l'approprier. Une fois qu'elle a prit la cigarette de ma main, je range mon paquet dans ma poche, gardant toujours mon couteau dans la main droite, et lui répond.

    « Moi c'est Noami. »


Je n'ajoute rien de plus, préférant les longs silences aux paroles vides de sens. Calvetti à l'air d'être comme moi, car elle n'ajoute rien non plus. Je la regarde allumé sa cigarette, puis la fumé, sans rien dire. Est-ce-que je suis le seul à ne me souvenir de rien ? Si je le lui demande directement, j'vais passer pour un malade mental. Autant déguiser ça. Tant mieux, jouer avec les mots, çà, je sais faire. Comment je le sais ? Aucune idée. Mais je sais le faire, un point c'est tout.

    « Tu bosses dans quelle branche toi ? »


Si elle, elle est encore en pleines possessions de ses souvenirs, au moins, elle aura une réponse claire et nette, sans aucune hésitation. Si cependant, elle se trouve dans le même cas que moi, je suis persuadé que j'arriverais à le déchiffrer sur son visage. D'ailleurs, je suis presque sûr qu'elle n'a pas non plus beaucoup de souvenirs. Elle semble tout aussi perdue que moi. Je sors mon portable, essaie de le trifouiller de nouveau, mais je n'ai pas de réseau. De toute façon, du réseau pour faire quoi, il est toujours aussi vide de contacts. Toujours aussi détraqué. Je le remets avec un semblant de rage dans ma poche, et murmure, plus pour moi même que pour Calvetti.

    « Fait chier, pas foutu d'marcher correctement quand on a besoin de lui. »


Au moins, la musique elle marche. D'ailleurs, c'est étrange. Pourquoi il ne me reste que la musique sur ma carte mémoire ? Où sont passés toutes mes photos ? Car oui, je suis sûr d'avoir pris des photos avec mon téléphone au moins une fois dans ma vie, on a tous fais sa au moins une fois dans sa vie. D'un geste mécanique, je rajuste mon foulard pour qu'il cache le haut de mon menton. Je ne sais pas pourquoi je fais ça, mais je me sens soudainement beaucoup plus en sécurité. C'est étrange. Et ce n'est qu'une impression. Car je me doute bien que le fait de cacher mon menton et le bas de mes lèvres ne fera pas fuir n'importe quel agresseur. Ça ne ferait même pas peur à un enfant de dix ans.

Macaronphyle de 1ère Classe
June
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June

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MessageSujet: Re: » Pour moi le silence est d'or.    » Pour moi le silence est d'or.  Icon_minitimeMer 9 Mai - 16:44




A Quoi tu Danses ?

Noir. Noir ? Le Paradis est donc Noir ?
Du noir étouffant, tu parles d’un paradis, dire qu’il ne nous promessaient pas ça. Nous ? De qui ?
Olalala. C’est Noir, c’est confus. Qu’est ce qu’il m’arrivait ?
Je sombrais alors de nouveau dans un lourd sommeil.


Ca me brule. Ca me gratte, c’est comme un poison qui s’insinue dans mon bras. Ca me gratte. Ca me lance, j’ai envie de crier, j’ouvre la bouche mais aucun son n’en sort. J’ai la voix cassée sans doute. A force de crier. Je ne vois que du noir, partout. Même les yeux ouverts.
Et si je n’avais pas ouvert les yeux ? Ce serait peut être pour ça que je ne voie pas. C’était bête de ne pas y avoir penser. Oui, très bête. Malgré le silence insistant qui me pousse à me réveiller, je n’ose pas ouvrir mes yeux encore engourdis par le sommeil. De toute façon je vais devoir me lancer, juste pour voir quel est cet endroit silencieux.
Ca m’intrigue, j’ai toujours eu un caractère curieux, un rien m’intrigue. J’ouvre un œil, et le referme aussitôt, aveuglé par une lumière soudaine. Je veux replonger dans mon monde d’obscurité. Je ne veux pas affronter la réalité. Je ne veux pas voir le monde. Je veux fuir, loin de la lumière.
Mais le silence. Trop étouffant, comme le voile noir devant mes yeux.
J’ouvre de nouveau mon œil. La lumière me semble moins forte que la première fois. Je me frotte tout de même l’œil. C’est un réflexe. Puis j’ouvre mon autre œil. Sans pour autant distinguer les formes autour de moi. Tout me paraît trop grand, trop coloré, trop joyeux pour ce monde silencieux. Des taches rouges, des rectangles. Un parquet marron, si c’est un parquet.
Tout à coup, ce qui me servait de lit se fit plus dur, plus inconfortable sous mon corps meurtri. C’est une banquette, d’un rouge vif. Horrible.
J’ai l’impression de ne rien aimer aujourd’hui. C’est bizarre. Je m’asseyais, me prends la tête entre les mains. Ca bourdonne et j’ai mal au crâne. Comme si l’on m’avait assommée.
D’ailleurs m’a t’on assommée ? J’ai de la peine à ne pas y croire. Un mal comme ça ne peut pas provenir d’autre chose que d’un choc. Je me lève. Pourquoi avoir pris ce train ?
Car à en croire par la disposition des banquettes je suis bien dans une cabine de train. Un train à l’arrêt. C’est pour ça que c’est silencieux. Mais les bavardages ? Un train, c’est pas un cimetière bon sang ?! Je fais quelques pas vers la fenêtre, la pièce tangue sous mes pieds, mais je ne veux pas m’arrêter. J’essaie de relever la fenêtre. Je n’y arrive pas. J’ai besoin d’air, j’étouffe. C’est le stress ? Le stress de quoi ? Trop de questions se pressent dans ma tête, je n’aime pas ça. Tout doit être clair, et ce n’est pas le cas. J’essaie de regarder à travers la fenêtre poussiéreuse. J’étais dans un train, sans autres passagers, arrêté devant une Gare qui paressait abandonnée. La végétation grimpait sans relâche sur les briques rouges des murs. Des lierres. Des lierres qui prenait possession d’un mur. La vie qui l’emporte sur la mort. C’est cette pensée qui me vint en premier à l’esprit. Mais un mur ne pouvait être mort. Celui ci n’avait jamais connu la vie.
- Pauvre de lui.
C’était bête. J’esquissais alors un sourire ironique. Je me parlais toute seule, j’avais vraiment un problème.
Le pire, c’est que je ne savais pas ce que je faisais ici. J’essayais de me rappeler, en vain. C’était le noir, comme quand j’avais les yeux fermés. Noir, tout noir, c’était le Néant, mais un Néant sans souvenir auquel se raccrocher. Un Néant qui voilait vos pensées d’une brume épais quand il s’agissait de se rappeler du passé. Quel Passé ?
Si je n’ai pas de passé. Je n’ai pas d’avenir. Mince !
C’est quoi ces pensée ?! Je commençais sérieusement à m’exaspérer. Moi même.
Je secouais la tête. Puis me dirigea vers la porte au pas de course, j’étais complètement dépassée par ce qu’il se passait. Je sentais mes larmes humidifier mes yeux. Oh non ! Ce n’est pas le moment de pleurer. Je sortis à la hâte, regardais le couloir, puis choisis de prendre celui qui menait à ma gauche. Alors, ce que je vis me figea. Une Brunette marchant vers moi. Une jupe d’un rouge bordeaux laissant découvrir des cuisses musclées et certainement sous ses hautes chaussettes, des mollets pareils. Des jambes parfaites en faite. Elle portait un chemisier d’un blanc neigeux, un peu plissé. Elle avait deux couettes qui reliaient ses cheveux des deux côtés de sa tête angélique. J’enviais aussi ses courbes. Cette fille était d’une beauté époustouflante. Je m’arrêtais. Mais celle-ci s’arrêta aussi. Elle se moquait de moi ou elle se forçait à reproduire le moindre de mes gestes ?
Je m’approchais encore d’elle, elle fait de même. Je ne me retrouvais qu’à quelques dizaines de centimètres d’elle, quand je comprends. C’est moi. C’est un miroir.
Ca va vraiment pas bien. Je m’examinais dans le miroir, je me plaisais. On aurait dit une écolière mais je me plaisais. Bon j’avais vraiment l’air petite avec mon attitude de gamine perdue et mes deux couettes mais bon. Ca à du charme.
Je regardais à nouveau autour de moi. Un courant d’air me fit frissonner. La porte Du Train été ouverte, n’attendant que ma sortie. Ce que je fis, je sautais hors du train avec l’étrange impression de quitter un univers oppressant pour aller vers un autre. Encore plus oppressant que le dernier. Alors je me retrouvais sur le quai. Un quai qui aurait pu me sembler abandonné si je n’avais pas entendu des paroles, qui me parvenait distinctement.


‘Tu aurais une cigarette pour moi, s’il-te-plait ?

Je n’avais pas envie de voir la personne qui parlait, alors machinalement je fouillais dans mes poches. J’y trouvais quelque chose de vraiment intriguant. Une calculatrice, de poche évidemment, mais e qui attisa encore plus ma curiosité fut son écran. Des chiffres défilaient. Défilaient encore et toujours. Au fil des secondes. Un compte à rebours ?
De nouveau je sentis un malaise grandissant en moi. Je refourrais la calculatrice dans ma poche, refusant l’idée de la mettre dans la première poubelle à ma portée. Je fouillais de nouveau dans mes poches y trouvant un portable. Je l’allumais et vis que celui ci me demandais un code PIN. Qu’est ce que j’en savais de ce code ?!
Je le refourrais dans ma poche, ressortant une paire de lunettes. Je les essayais, elles ne faisaient aucune correction. Elle ne servait à rien. Je me demandais ce que pouvais bien faire ses objets dans ma poche.
Mais quelle importance ?

Je restais quelques minutes, cachée des regards. Deux personnes semblaient parler.
Quelques larmes glissèrent le long de mes joues, je les enlevais d’un revers de main rageur. Pourquoi être si sensible ?
Je fermais les yeux et décidais de m’approcher des deux personnes, ils étaient deux certainement, car a moins d’être fou, une conversation se tient au moins à deux.
Je marchais vers eux, mon pas trahissant ma peur, mais mon regard assurant une curieuse détermination. Les deux m’intimidait. Car je ne les connaissais pas.
Il y avait une fille, immédiatement elle me fit penser à un chat. Toute en finesse d’une beauté incroyable, encore plus belle que la fille dans le miroir en réalité. Elle semblait posséder un je ne sais quoi qui semblait avoir un effet intimidant sur moi. L’autre personne était un gars, un jeune. Un Garçon à la peu mate, mais qui me paraissait étrangement pâle. Blanc et Bleu. Des cheveux blancs c’est ça qui me frappa le plus chez lui. Je rougissais quand je songeais que ce garçon était vraiment pas mal. Pas mal du tout même.

- C’est une coloration tes cheveux ou c’est un blanc naturel ?

J’étais tout près d’eux maintenant, ma question avait fusé sans que je puisse la retenir. A vrai dire, ce blanc m’intriguait.
Je sentais que j’avais coupé nette leur petite conversation mais je n’avais pas pu m’en empêcher. Je me tapais la tête avec le plat de la main, quelle idiote !



Dernière édition par June le Jeu 10 Mai - 11:38, édité 1 fois

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MessageSujet: Re: » Pour moi le silence est d'or.    » Pour moi le silence est d'or.  Icon_minitimeMer 9 Mai - 18:03

Le trio était près de l'accueil, indiqué par une sorte de plaque couverte de ronce. Ils n'étaient plus sur le Quai mais bel et bien dans l'enceinte de la vieille gare dont les fondations menaçaient de s'effriter au moindre mouvement trop brusque.

Sourire. Quelque chose est heureux. Quelque chose attendait de la nouvelle compagnie depuis longtemps. Si les trois personnages y avaient prêtés attention, ils auraient pu voir les ronces qui recouvraient la plaque de l'Accueil, se mouvoir, s'entortiller, se contorsionner, frémir jusqu'à former ces mots tarabiscotés : " Bienvenue à Nulle Part ". Puis ne plus bouger, exactement comme si elles avaient toujours été ainsi.

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MessageSujet: Re: » Pour moi le silence est d'or.    » Pour moi le silence est d'or.  Icon_minitimeMer 9 Mai - 19:45


Je prends la cigarette que me tends le jeune homme aux cheveux blancs et sort mon briquet rouge. Après l’avoir allumé, j’inspire une bouffé, et tout de suite m’en sent apaiser. Le stress qui m’avait serré l’estomac quelque temps avant, disparait peu à peu dans les volutes de fumée qui s’élèvent vers le ciel. Apaisé, je commence à réfléchir plus sereinement et plus efficacement. Je suis donc amnésique, je me retrouve dans une ville vide, et la seule personne que je rencontre n’est un jeune qui n’a pas l’air de savoir non plus où on se trouve. Je suis vraiment mal barré. Comment vais-je sortir de ce coin paumé moi ? Peut-être en suivant les rails… Mais cela pourrait durer plusieurs jours si cette ville est éloignée de tout. Il me faudrait trouver de quoi manger, des habits et quelque chose pour me défendre. Perdu dans mes pensées j’avais oublié le jeune homme qui m’avait donné une cigarette. Sa voix interrompit le cours de mes pensées :

« Moi c'est Noami. »

Ha ? Il en a mis du temps à me dire son prénom. Quel prénom étrange. Enfin celui que je me suis attribué l’est aussi. Je baisse mon regard vers lui, et plonge mes yeux verts dans ses yeux d’un bleu éclatant. S’est-il attribue un prénom, comme moi ? Cela veut-il dire qu’il est amnésique comme moi ? Après tout il a l’air aussi perdu que moi. Je ne sais pas quoi en penser. Comment se serait possible ? Je commence à croire qu’il se trame quelque chose d’étrange ici. Pourtant aussi étrange que cela puisse paraître, je ne m’en inquiète pas. Je sais que la peur ne m’aidera pas à m’en sortir, elle m’enfoncera un peu plus. Je suis persuadé de pouvoir trouver une solution à ce problème d’amnésie. Même si cela devait durer des jours où des années. J’y arriverais. Enfin je l’espérais. Noami reprit :

« Tu bosses dans quelle branche toi ? »

Je plisse les yeux. Pas mal. Il est malin ce gamin. Mais il ne m’aura pas moi. Est-ce que je devais lui dire que je ne savais rien de mon identité ? Je préfère le garder pour moi. Mais ce qu’il ne se doute pas, c’est qu’il s’est trahie dans sa propre question. D’abords, il n’a pas l’air d’être un garçon très bavard pour poser ce genre de question et puis ensuite, quelle question étrange. Il veut savoir si je ne suis pas amnésique. Cela voulait dire qu’il a donc sûrement perdu la mémoire lui aussi. Je le regarde et lui souris. Il n’est pas bête ce garçon, il sait poser les questions comme il faut pour extirper des informations. Mais je sais mentir, je sais que je peux garder un visage totalement impassible tout en disant de fausses paroles. En me rappelant du holster vide et de la carte de police, je me réjoui. Je pourrais lui répondre que je fais partie de la police même si je n’en sais rien. Mais alors que j’allais lui répondre d’un ton neutre il marmonna quelque chose en regardant son portable.

« Fait chier, pas foutu d'marcher correctement quand on a besoin de lui. »

La flamme d’espoir qui c’est allumé en moi lorsque j’ai vu le portable, s’éteignit aussitôt. Il n’y avait peut-être pas de réseau. Mais où j’étais bordel ?! Je commence sérieusement à en avoir marre de cette histoire. Si seulement je pouvais me réveiller et croire que ce n’est qu’un cauchemar ! Mais la réalité est bien là. Je suis perdu dans une ville inconnue, avec un inconnu et moi-même ne me connaissant pas. Je vis soudain une ado approché de nous. La ville n’est peut-être pas déserte alors.

- C’est une coloration tes cheveux ou c’est un blanc naturel ?

Je la regarde étonné, nan mais c’est quoi cette question ? Et puis c’est qui celle-là ? Est-elle comme nous ? J’allais lui poser la question lorsque qu’un mouvement attira mon attention. Les ronces qui encerclent la plaque où il y avait écrit ‘accueil’, se mirent à bouger lentement, rampantes. Puis elles se stoppèrent et je m’aperçus alors qu’elles forment une phrase : « Bienvenue à Nulle Part ».
Cette phrase me glaça jusqu’aux os, et je ne pu m’empêcher de garder mon regard fixer sur les ronces. J’ai l’impression qu’elles vont de nouveau bouger. Nulle Part. Ces mots résonnaient dans ma tête. Alors c’est le nom de cette ville ? Ce nom semblait confirmer mes pensées, je suis complètement paumé. Mais c’est bien les ronces qui m’inquiète le plus. C’est quoi ce délire ?! Dans quoi je me suis retrouvée ? L’ambiance du quai m’oppresse soudain. Je sens que quelque chose cloche ici. L’atmosphère est mauvaise. Mon instinct me dit de fuir. Oui il faut partir au plus vite de ce maudit quai. Mais je prends le temps de répondre à Noami :

‘Je t’aurais bien dis que je travaille dans la police, mais à vrai dire je n’en ai aucune idée. J’ai tout oublié jusqu'à mon propre prénom. Je pense que nous sommes dans le même cas toi et moi, non ? Je me tourne vers la jeune fille : et toi aussi non ?’

J’avais été franche avec eux, j’espère qu’ils le seront avec moi. Dans ces cas là, ils valaient mieux se serrez les coudes. Je regarde le chronomètre que j’avais trouvé dans ma poche. Le temps défile toujours à une allure folle, les chiffres s’approchent dangereusement du nombre nul. Je frémis, le temps qui m’échappe m’horrifie. Il semble associé à l’étrange atmosphère de cette ville. Je n’aime pas ça, mais pas du tout. Je repris parlant bas et rapidement:

‘Écoutez, je pense qu’il ne faut pas perdre notre temps à bavarder, nous parlerons en route, mieux vaut essayer de chercher d’autres personnes et un abri. Mieux vaut s’éloigner d’ici…’

J’attends leurs réponses, espérant qu’ils allaient acquiescer. Mais peut-être ne voudraient-ils pas venir avec moi. Si c’était le cas, alors je me débrouillerais seule. Mais ce qui est sur c’est que je veux bouger d’ici, tout de suite. Pour essayer d’échapper au temps qui s’écoule funestement et au lugubre accueil fait par les ronces. Par la ville qui semble animé, vivante.

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MessageSujet: Re: » Pour moi le silence est d'or.    » Pour moi le silence est d'or.  Icon_minitimeJeu 10 Mai - 11:40

    « C’est une coloration tes cheveux ou c’est un blanc naturel ? »

Je sursaute. Malgré mon ouïe, j'étais tellement occupé à insulter mon portable que je ne me suis pas rendu compte qu'une jeune fille c'était approché de nous. Je lève vivement la tête, et croise son regard chocolat aux reflets dorés. Elle porte une tenue de jeune écolière, enfin, me semble t-il, et deux couettes. Elle a l'air d'une gamine, malgré ses formes féminines qui me prouve bien le contraire. Elle est belle, je ne peux pas le nier. Et sa petite jupe a vraiment quelque chose de provocant. C'est vraiment sadique de sa part de porter des vêtements aussi court ! Combien de garçons avant moi ont dut fantasmer à la vision de ces jambes parfaites ?! Je ne m'attarde pas sur son corps, et sans rien laisser paraître, je remonte à son visage, avant de lui lancer un regard dédaigneux. Voilà, j'ai décidé, elle m’agace. Nan mais franchement. Déjà, elle ose me demander si j'ai coloré mes cheveux, et en plus, elle éveille en moi une sorte d'excitation. Merde alors ! Je fronce les sourcils et sors une autre cigarette pour atténuer le stress que la vision de cette fille vient de me provoquer. Pas croyable. Je reste calme devant le plus grand mystère de la journée, à savoir que j'ai perdu la mémoire, et je suis incapable de me pas me laisser entrainer dans des visions érotiques. Heureusement que je sais très bien contrôler mes expressions faciales, et je sais très pertinemment qu'elle n'a rien remarqué du trouble qui m'habite. Arrêtant enfin de me l'a joué bad boy, je me décide enfin à lui répondre, abandonnant mon air dédaigneux pour une expression totalement neutre.

    « C'est ma vraie couleur. »


Enfin, je crois.. Tiens, est-ce vraiment ma vrai couleur ? A vrai dire, sur le coup sa me paraissais évident, mais maintenant, j'en doute fortement. Après tout, je ne me souviens de rien. Peut être me suis-je décoloré les cheveux il y a peu de temps. Non, quelque chose me dit que c'est ma vrai couleur, une simple intuition, mais tout de même. Soudain, un bruit attire mon attention. Je lève les yeux avec vivacité, et remarque avec effrois que les plantes forment une phrase, sur le panneau d'accueil. Une phrase que je n'avais pas remarqué avant. Peut être n'y avais-je tout simplement pas fait attention. Les plantes ne poussent pas en une seconde. Un frisson me parcourut l'échine. Bienvenue à Nulle Part. C'était quoi cet endroit de fou ?! Et depuis quand les plantes savaient-elles écrire ? Peut être n'avais-je plus de mémoire, mais j'étais certains d'une chose, les plantes n'écrivent pas. Cela me trouble tellement que je ne remarque pas tout de suite l'étrangeté du nom. Nulle part. Rien de bien rassurant à vrai dire. Vite, avant que les autres ne le remarque, j'abandonne le masque d'effroi qui a envahit mon visage pour adopter de nouveau ma face neutre. Ne pas paniqué, cela ne servirait à rien. Je croise le regard de Calvetti, et me rend compte qu'elle aussi a remarqué les plantes. Je lui jette un regard entendu, que j'espère, elle comprendra. Il ne faut pas que la nouvelle venue découvre les inscriptions. Elle a l'air plutôt sensible, comme le montre les traces de larmes sur son visage légèrement poussiéreux, elle a pleuré il y a peu de temps. Je n'ai pas envie qu'elle recommence devant moi. Je déteste les gens qui pleurent. C'est ce moment que la jeune blonde choisit pour me répondre.

    « Je t’aurais bien dis que je travaille dans la police, mais à vrai dire je n’en ai aucune idée. J’ai tout oublié jusqu'à mon propre prénom. Je pense que nous sommes dans le même cas toi et moi, non ? - elle se tourne vers la jeune fille, et ajoute - et toi aussi non ? »


J’acquiesce de mon coté. Ouf, c'est étrange, mais je me sens soulager de ne pas être le seul dans ce cas là. Je n'ajoute rien. Ce n'était pas une réelle question qu'avait posé Calvetti, ou du moins, elle en avait déjà la réponse, cela ne servait à rien que je confirme. Je sens l'atmosphère de la gare m'oppressait, et je ne peux m'empêcher de jeter un rapide coup d'oeil au panneau d'accueil. Rien n'a changé. J'ai l'intuition de courir un grand danger, mais j'ai beau observé tout autour de moi, je ne distingue rien. Rien sinon cette impression de mort et de ténèbres qui ont envahi le quai dans son ensemble. Il faut à tout prix que l'on quitte cette endroit. Je fini de fumer ma cigarette, jette le mégot et m'apprête à prendre en main le groupe, quand la blonde reprend.

    « Écoutez, je pense qu’il ne faut pas perdre notre temps à bavarder, nous parlerons en route, mieux vaut essayer de chercher d’autres personnes et un abri. Mieux vaut s’éloigner d’ici… »


Je suis entièrement d'accord avec elle. Je l'observe. Elle me plait. J'ai l'impression qu'elle me ressemble. Du moins, mentalement. L'autre par contre, elle me fait un peu pitié avec son air de gamine complétement paumé. Pris d'un instinct protecteur, et surtout par peur qu'elle ne se remette à pleurer, je m'approche doucement d'elle, et lui propose de prendre ma main, avant de lui demander.

    « Toi, tu veux qu'on t'appelles comment ? Elle, c'est Calvetti. Et moi, Noami. »


Je ne prend pas la peine d'ajouter que ce ne sont pas nos vrais prénoms, elle doit s'en douter avec le sens de ma question. Puis je me dirige vers l'entrée de la gare. Le seul moyen de quitter le quai, traverser la gare. Et je dois avouer que cela ne me dis rien qui vaille. La porte d'entrée (ou de sortie..) est légèrement entrouverte, et submerger par les plantes grimpantes. De mon couteau tranchant, je coupe certaine plante qui nous bouche le passage, avant de donner un grand coup de pied dans la porte, qui va s'exploser par terre. Ça, au moins, c'est fait. Puis d'un pas sûr, j'entre dans la gare.

Je m'arrête, bouché bée, et lâche la main de la jeune brune. C'est immense. Noir. Sa me fou les j'tons. Les plantes ont envahis ce monde qui devait, autre fois, être peuplé d'humain. La peur m'envahit de nouveau. Non, je ne dois pas céder. Je dois rester fort. Pas de panique. Le hall semble remplit d'une présence brumeuse, impalpable. Une présence qui vous échappe dès que vous commencez à vous rendre compte qu'elle existe. Je commence vraiment à flippé. Déjà, nous sommes trois amnésiques complétement paumés. Ce n'est pas un hasard. Et ces chiffres qui défilent sur mon bracelet. J'ai remarqué que Calvetti avait les même qui défilait sur son chronomètre. Comme un compte à rebours se rapprochant rapidement de la fin. Elle aussi avait compris qu'il s'agissait d'un temps. Mais le temps de quoi ? Je caresse mécaniquement la cicatrice qui zèbre ma paume gauche. Geste tout droit issus de mon passé. Passé que j'ai aujourd'hui oublié. Le peu de lumière qui traverse les fenêtres condamnés par les plantes me laisse apercevoir des bancs, et une grande horloge au milieu de la pièce. Elle c'est arrêté sur 8h.. Mais où sont donc passé les gens d'ici bordel ?! Que leur est-il arrivé ?! Tout semble tellement vide, et à la fois tellement rempli.. Cette sensation m'oppresse. Sans m'en rendre compte, je fais quelques pas en avant. Puis recule.

HS :
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MessageSujet: Re: » Pour moi le silence est d'or.    » Pour moi le silence est d'or.  Icon_minitimeJeu 10 Mai - 14:23


Le Temps s'en Va.


Et la crétinerie aussi ...

Le garçon me regardait d’un air dédaigneux, l’envie de le taper me prit, mais disons qu’une baffe dès mon arrivée ne m’aurais pas fait des amis.
Ils me croyaient faible. C’était ce que j’attendais, il fallait toujours cacher son jeu avec les inconnus. Pour mieux les battre. C’était comme un instinct chez moi, les tromper avec des airs de gamine déjantée, sensible. Bon, j’avoue que je suis sensible, mais quand même.
Ils croyaient que je n’avais pas vu le panneau se découvrir à travers les feuilles. « Nulle part. » Deux mots qui donnait un sens à cet endroit. Nulle part ou se rendre, nous savions ou nous n’étions pas, mais nous ne savions pas ou nous étions. Nous étions nulle part. Dans un monde inexistant sans doute. Ce pouvait il que cela soit un rêve ?
Je mettais ma main dans mon dos, pour ne pas que les deux autres ne me voit me pincer. Entre mes ongles ma peau me fit mal, sans pour autant me réveiller. Non, ce n’était pas un rêve, c’était réel.
Le Garçon sorti une cigarette de sa poche. L’odeur me fit froncer les sourcils, cette odeur de tabac ne me paraissait pas rassurante, pas rassurante du tout. Heureusement, celui-ci abandonna sa cigarette, la jetant par terre. Au bord des rails.


« Écoutez, je pense qu’il ne faut pas perdre notre temps à bavarder, nous parlerons en route, mieux vaut essayer de chercher d’autres personnes et un abri. Mieux vaut s’éloigner d’ici… »

Je regardais la blonde. Elle semblait jeune avec son visage, mais sa fermeté et les courbes de son corps affirmait qu’elle avait atteint l’âge de la maturité. Tout de suite je sus que ce serait elle mon modèle. J’avais envie de lui ressembler, j’avais affreusement envie d’avoir cette même détermination qui luisait dans son regard de chat. Un regard perspicace, qui savait voir.
Tant pis si elle découvrait que je n’étais pas si bête que j’en avais l’air.
Je dénouais mes cheveux, les deux couettes étaient tellement serrées qu’elles commençaient à me faire mal au crâne. Je regardais le garçon à travers mes cheveux balayés par le vent venant certainement du sud, qui rapportait une sorte de chaleur sur cet endroit si froid.
Quelque chose m’attire inévitablement chez lui. Je me sens comme une abeille insouciante près d’un peau empli de miel. Je me sens crétine en faite, beaucoup plus que tout à l’heure.
Il possède des cheveux blanc, comme je l’ai dit tout à l’heure mais c’est bizzare. Une peau foncée pour des cheveux si claire, c’est un contraste étrange. C’est un contraste envieux, attirant.
Il me montre sa main. J’hésite un court instant, et je la prends. Cela me fera un appui de plus, pour ne pas céder aux pleurs.

« Toi, tu veux qu'on t'appelles comment ? Elle, c'est Calvetti. Et moi, Noami. »

C’est à cet instant que je me rends compte de quelque chose d’affreux. Quelque chose qui aurait pu me sauter non pas aux yeux, mais à l’esprit. Je ne sais pas qui je suis, certes l’épisode du miroir m’a rendu compte de cela, mais je n’avais jamais songer que je ne possédais aucun prénom. Un mot auquel je répondrais dès sa prononciation. Non je n’est pas ça. J’essaye de me souvenir. Mais je n’y arrive pas. Alors je me rends compte que je ne sais rien, strictement rien de mon passé. C’est affreux ce sentiment d’impuissance face à un non-savoir.
Je sens la paume de Naomi, c’est donc son nom, contre la mienne, chaude et rassurante. J’essaie de remettre de l’ordre dans mes pensées. J’esquisse un sourire crétin. Un sourire angélique magnifiquement imbécile. Ce sourire me laissera le temps de répondre.
La chaleur de sa paume me fait penser à l’été. L’été et le soleil étouffant. Un mois d’été me conviendrais peut être. Juillet ? Non, je n’aime pas. Juin, pas mal. Mais sa sonne creux. June, c’est bien, il me semble que cela veut dire Juin non ? En anglais ?
Je ne sais plus. Je ne suis plus sure de mes connaissances, mais après tout j’aime bien la sonorité.
Je regarde Calvetti, puis Noami, tour à tour. Sans rien dire, avec toujours ce sourire figé sur mes lèvres. Ce ne doit pas être leur vrai nom, à eux non plus. Il semble tout aussi perdu que moi, regardant autour d’eux afin d’inspecter les moindres recoins de la gare du regard. Sauf que eux, ils ne l’extériorise pas. C’est comme ça. Alors s’ils viennent aussi de ce maudit train, eux non plus ne se rappelle de rien, tant mieux, je ne serais pas seule. Je me demande ou ils on trouvé leurs prénoms, mais je n’ose leur poser cette question, moi-même je ne pourrais oser leur dire d’où cette idée m’est sortie.

« Appeler moi June. Sa devrait suffire. Eviter les surnoms, j’aime pas ça. »

Ma voix avait était froide, ce qui m’étonna. Je pensais alors que c’était du à cette rage grondante en moi, de ne rien savoir. Mais cette voix trahissait mon intelligence, j’aurais du prendre une voix fluette. Une voix puérile d’ado retardée. Mais tant pis, ce n’est qu’une phrase.
Naomi repéra alors la porte de la gare, entrouverte mais recouvert par une végétation affamée par les années. Une végétation sauvage et indomptable. Il prends sont couteau et commence à taillader les plantes avec sa fine lame. Puis sans doute sous un coup d’impatience, il défonce, oui je me permet d’utilise ce mot, la porte. Qui tombe avec fracas par terre. Sans attendre, il rentre dans la Gare, je le suivais, tenant encore sa main dans la mienne.
Lui aussi fut saisi par ce noir oppressant.
La Gare sentait le renfermée, la mort.
Mais la chose qui me fit le plus peur fut sans aucun doute ce noir, cette obscurité. Elle me rappelait vaguement quelque chose. Dans le train, le noir. Ce monde était noir, il poussait dans l’obscurité, à l’abri du savoir et du souvenir. Ce n’était pas vraiment un monde, ni un endroit, c’était un enfer, un enfer pur diabolique qui méprisait ses habitants. Ses futurs habitants. Nous. Nous étions sans Défense face à un monde cruel. J’observais la salle. Tout semblait abandonné. Les comptoirs, les guichets envahis par cette même végétation. Les fenêtres, aussi étaient envahies. Les bancs poussiéreux en était recouverts. On aurait dit un coussin de verdure. Mais un coussin dangereux. Je levais les yeux, je vis une pendule. Une grande pendule qui aurait sans doute était magnifique si elle n’avait pas été rongée par les époques. Ce qui m’énerva le plus fut ses deux aiguilles, bloquées sur le 8. Ou était donc l’horloger ?! Il aurait pu remettre des piles, la remettre à l’heure. Faire quelque chose !? On accueille pas des visiteurs comme ça !J’avançais vers l’horloge, c’était plus fort que moi. Je devais m’approcher. Je devais regarder cette étrange horloge. Tandis que j’avançais, Naomi recula vivement. Je le regardais interloquée. Mais j’avançais. Jusqu’à me retrouver près de l’horloge, au pied de l’horloge. Je me retournais et leur criais :

« Elle est arrêtée ou quoi ? »

Accompagnait ça d’un sourire encore une fois, débile, et vous serez la parfaite idiote du village.
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MessageSujet: Re: » Pour moi le silence est d'or.    » Pour moi le silence est d'or.  Icon_minitimeSam 12 Mai - 14:41



Je regarde Noami se diriger vers la porte au dessus de laquelle trône le panneau recouvert de ronce. June lui tenant la main, oui car c’est ce nom que l’ado brune a choisie. Je la regarde attentivement, essayant de savoir ce qu’elle peut penser. Cette voix qu’elle avait eue, froide et assuré, ne colle pas avec l’air niais qu’elle porte sur son fin visage. A quoi elle joue ? Une question de plus qui ne trouve pas de réponse. Peut-être que l’adolescente veut qu’on la protège, veut se sentir en sécurité. Peut-être. Pendant ce temps le Noami s’acharne sur la porte de la gare. Quand il sort son couteau pour couper les plantes, j’ai comme un mauvais pressentiment. Comme si les plantes allaient se mouvoir pour se venger de cette lame tranchante. Comme si les ronces allaient de nouveau bouger et ramper jusqu’au garçon. Mais rien ne se passe, rien ne bouge. Je suis peut-être trop parano alors. L’ambiance y est pour quelque chose. Alors que je jette mon mégot de cigarette sur le quai je sursaute en entendant un fracas. Je relève la tête et voit les deux jeunes entrer dans le bâtiment. Je m’approche de l’entrée, à en voir la porte en bois vieillit par le temps et trouer par les mites, brisée sur le sol, je trouve une raison au bruit d’avant et me doute que c’est Noami qui l’a enfoncé pour entrée. Je fronce les sourcils, c’était efficace certes, mais la discrétion laisse à désirer. Mais pourquoi être discret après tout ? Il n’y a pas âmes qui vivent. Enfin mis à part l’étrange atmosphère et les plantes qui bougent pour former des lettres, tout est normal. Parfaitement normal.
Non décidemment je n’arrive pas à m’en convaincre. Rien n’est normal ici, tout est étrange. Le fait qu’il y est personne déjà, qu’on ait tous perdu la mémoire, que tout soit vieux de cinquante ans et que les plantes nous accueillent. Non cette gare n’avait rien de naturel. Elle semble animée par quelque chose. Mais quoi ? Elle semble irréelle, inventée de toute pièce par une personne, qui s’amuse en ce moment à nous regarder nous débattre dans sa création. Un maître du jeu qui tire les ficelles et savoure notre peur et notre désarrois. Aussi étrange qu’elle soit c’est la seul raison que mon esprit accepte pour le moment. Je décide de rentrer dans l’accueil à la suite des autres. Une salle immense, rongée par les plantes et poussiéreuse me fait face. Les rayons de lumière qui passe par l’entrée semblent masqués par cette obscurité étouffante, qui semble palpable. Il n’y a personne. Rien que des amas de plantes qui semblent emprisonner tout sur leurs chemins. Je savais d’avance que je ne trouverais pas plus de gens ici que sur le quai. Tout est recouvert de poussière et de végétation dense. C’est absurde. Tout était plongé dans le noir avant que la porte ne soit ouverte, comment les plantes ont-elles poussées ? Même la nature semble irréel, mal placé dans le contexte. Je m'aperçois alors de quelques fenêtres obstrué, il y a donc une raison à ses plantes.
Tout était vide. Mais qu’était-il arrivé aux personnes de cette ville ? Étaient-ils tous partie en vitesse abandonnant tout sur place ? Si oui pour quelle raison ? Peut-être y avait-il eut une épidémie. Si c’est le cas il y aurait peut-être des corps. Je parcoure du regard la salle et sent cette même présence que sur le quai. Au même instant je vois du coin de l’œil, Noami reculer. Il a dut sentir lui aussi. Sentir ce danger qui est présent et semble nous encercler de toute part, sans pour autant se montrer. Je m’approche de lui et lui pose ma main sur son épaule. Ce geste est une parole silencieuse. Lui disant qu’il n’est pas seul dans ce cauchemar. Un geste qui lui montre que je ressens la même chose, mais qu’il ne faut pas paniquer. Par ce geste je lui dis de ne pas reculer, qu’importe ce qu’il y a devant, avancer. Je ne parle pas pour lui dire tout ça, il faut qu’il comprenne seul. Je n’ai pas envie de briser ce silence lugubre. Je n’ai pas envie de parler. J’entends pourtant une voix et me tourne vers sa source.

« Elle est arrêtée ou quoi ? »

Je suis son regard et mes yeux vert profond tombent sur une grande horloge. L’heure est en effet arrêté sur le chiffre huit. Même le temps c’était figé dans cette gare. Je ressors mon chronomètre prise d’un doute. Non pourtant les chiffres défilent toujours. Le temps ne s’est donc pas stoppé. J’ignore la question de la jeune brune. Je m’approche d’un pas souple, d’un pas de félin, silencieux, des guichets poussiéreux. Je rentre dedans et commence à chercher. Je soulève les paperasses qui tombent en poussière entre mes doigts. Une carte. Voilà ce que je cherche. Je souris, accroché sur le bureau il y en a une, mais lorsque je la détache elle tombe en poussière. Je me retiens de crier ce que je pense tout haut. La poussière qui la recouvrait ne m’a même pas permis de retenir le plan de la ville. C’est foutu. Sans carte pour se repérer dans une ville, un monde, que je ne connais pas, je suis perdu. Je n’aime pas ça. Je ne supporte pas de ne rien savoir. Une carte aurait tout changé, mais j’ai beau chercher dans les autres guichets je ne trouve rien. D’un pas rageur je m’enfonce un peu plus dans la gare ignorant la présence qui semble y habiter. Puis je me rappelle que les ados sont restés au même endroit. Je retourne alors vers eux d’un pas rapide. Je leur dis :

‘Je pense qu’on peut essayer de chercher la sortie avec le peu de lumière qu’on a. Mettons-nous en route, de toute façon il n’y a personne ici.’

Je regarde de nouveau la salle, la sortie débouchant sur la ville ne devait pas être très loin. Enfin j’espère, sinon on est mal barré. Je leur dis de nouveau :

‘Si vous trouvez une carte ou n’importe quoi qui nous soit utile, ça nous aiderais. Alors ouvrez bien l’œil.’

Même si je me doute que ce conseil est inutile. Je commence à avancer dans l’obscurité, vers une direction inconnue, espérant trouver la sortie le plus rapidement possible.

Jouet fraîchement arrivé
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MessageSujet: Re: » Pour moi le silence est d'or.    » Pour moi le silence est d'or.  Icon_minitimeSam 12 Mai - 22:20

Je sens la main de Calvetti se posait sur mon épaule, et je manque de sursauter. Il faut vraiment que je me reprenne. Ce n'est pas mon genre de commencer à paniquer. Mais la situation me dépasse, je ne comprend plus rien, et je déteste ne rien comprendre. Elle me presse légèrement l'épaule, et je comprend son geste, sans qu'aucune parole n'est besoin d'être énoncer. C'est un signe d'encouragement. Pour me rappeler que je ne suis pas seul, qu'elle est là elle aussi. Qu'on est ensemble dans ce cauchemar éveillé, et que je dois me montrer plus fort que sa, plus courageux. Je sais que je peux le faire. Je dois le faire. Avancer. Toujours avancer. Reculer ne sert à rien. Nous sommes parvenus à un stade où reculer n'a plus aucunes significations logiques. Nous devons avancer pour élucider le mystère de notre perte de mémoire, le mystère de ce lieu. Pourquoi sommes nous ici. Qui nous a choisis. Car oui, je ne pense pas que nous sommes tout les trois arrivés ici par hasard. Il y a surement un lien entre nous qui expliquerait notre rencontre en ces lieux. Et le fait que nous soyons les seuls pour l'instant. Peut être nous connaissions nous dans le passé. Tout est possible. Cela ne peut qu'avoir un lien avec notre passé. Sinon, pourquoi l'aurions nous oublié ? La voix de June me sort de mes pensées.

    « Elle est arrêtée ou quoi ? »


Je tourne mon regard vers elle, et découvre sur son visage une sorte de sourire. Soudainement, j'ai envie de la taper. Elle a de la chance d'être une femme, et je ne tape pas les femmes. Évidement qu'elle est arrêté ! Elle est idiote ou quoi ? J'ai envie de lui répondre quelques choses de tranchant, mais je ne le fais pas. Premièrement, parce que je n'ai pas envie de perdre mon temps, et deuxièmement, parce que si après sa, elle se met à pleurer, je ne pourrais pas résister longtemps à l'envie qui me démange le poing. J'entends derrière moi Calvetti qui se déplace, et se dirige vers les comptoirs. Pas bête. Le problème, c'est qu'on y voit vraiment pas grand chose. Et tout semble tellement vieux et abimés que je doute qu'on trouve quelque chose de réellement interessant. Cependant, je préfère chercher en vain plutôt que de rester devant l'expression idiote qu'affiche toujours la belle brune aux jambes parfaites. Elle m'agace vraiment. Elle éveille en moi deux sentiments totalement contradictoire. D'un pas sûr, je me dirige vers une rangé de banc, peut être un passager presser aurait oublié par mégarde une carte, ou autre chose de ce genre. Ne serait-ce qu'un billet de train, histoire de savoir qu'elles autres gares sont reliés à celle-ci. Je me penche, regarde et fouille attentivement chaque parcelles qui m'entoure. Soudain, sous un siège, je découvre une forme sombre. Avec le noir qui m'entoure, je ne distingue pas exactement ce que c'est. Je tend vers elle mon couteau que je n'ai toujours pas rangé, et la tapote, histoire de voire si ce n'est pas quelques choses de vivant. Mais sa ne bouge pas. Je pose alors mon couteau près de moi, et tends la récupéré. C'est froid. Du métal sûrement. Je la prend dans ma main, récupère mon couteau, le glissant rapidement dans sa protection, avant de chercher un fin rayon de lumière pour l'examiner. Une fois éclairer, je découvre au creux de ma main un vieux yoyo, dont le métal totalement rouillé, commence à s'effriter. J'hésite. J'ai envie de le garder sur moi, je ne sais pas pourquoi. Mais finalement, je le lâche, et le regarde tomber sur le sol dans un bruit strident qui résonne dans le hall. Le fait de faire un peu de bruit me rassure. Je ne supporte pas le silence qui règne ici, moi qui est l'habitude de toujours entendre différents bruits, les plus infimes soient-ils. A ce moment même, j'entends un bruit d'effritement, et me tourne vers lui. C'est la blonde à l'allure de flic qui fouille derrière un comptoir. Elle ne semble rien avoir trouver de bien concret. Mise à part la feuille qui c'est désintégré entre ses doigts, et qui semblait l'avoir profondément intéresser.

J'abandonne le coin des sièges, et décide de chercher plutôt une sortie. Apparemment, tout est trop vieux ici pour être utilisable. Alors mieux vaut ne pas perdre son temps. Surtout qu'un bref regard à mon bracelet m'indique que les chiffres qui s'y trouvent défiles toujours. Je traverse la pièce d'un pas vif, silencieux, et contourne l'horloge, tout en essayant de ne pas me prendre les pieds entre les plantes. Je m'enfonce un peu plus dans la gare. Je l'explore. J'arrive dans des toilettes. J'ai l'impression de sentir quelque chose m'effleurer. Je sursaute et sors mon couteau de ma poche, le tendant devant moi, prêt à me battre. Je jette rapidement un coup d'oeil autour de moi, mais ne distingue pas grand chose dans les ténèbres. Peut être quelques choses m'attends, cacher près d'une cuvette de WC. Je ne peux m'empêcher d'avoir un petit rire nerveux. Le fruit de ton imagination, ce n'est que le fruit de ton imagination Noa'. Imagination ou pas, cela ne me rassure pas du tout, et je m'empresse de quitter les toilettes. Cette présence me suit. S'amuse avec moi. Me terrifie. J'inspire une fois, deux fois, et range mon couteau. En le rangeant, je sens la présence de mon portable au fond de ma poche, et dans un éclair de lucidité, je me rappelle qu'il possède un flash capable de m'éclairer. Je l'allume, et découvre un sol totalement abimé entre les plantes. Parfois, j'aperçois des lettres sur le carrelage. Mais je n'arrive pas à les distingués. Elles sont grandes, immenses. Elles devaient formés une phrase sur le sol de gare. Les racines qui les recouvrent sont cependant trop épaisse pour que je puisse toutes les dégager avec mon couteau. Tant pis. Je retourne vers la pendule, et reprend mon exploration, armé cette fois de mon téléphone. Maintenant que j'y vois clair, tout me semble beaucoup moins grand. Je traverse quelques pièces et couloirs, avant de me rendre compte que je n'ai presque plus de batterie. Mince. J'éteins alors mon portable. Pas grave si je me retrouve de nouveau plonger dans le noir, on ne sait jamais, mon cellulaire pourrait mettre utile un peu plus tard. C'est à ce moment là que j'aperçois un fin rayon de lumière au bout du couloir que je suis en train de traverser. Je me dirige vers lui, comme un insecte attiré par une ampoule, et pousse un soupir de soulagement. C'est une porte de métal, grande ouverte, qui donne sur une longue rue totalement déserte. Ce doit être une issue de secoure. Vite, il faut que je retrouve les autres. Pris de frénésie, je cours vers le hall pour retrouver mes deux compagnons. Je ne suis plus très loin et j'entends la voix de Calvetti s'élevait.

    « Je pense qu’on peut essayer de chercher la sortie avec le peu de lumière qu’on a. Mettons-nous en route, de toute façon il n’y a personne ici. Si vous trouvez une carte ou n’importe quoi qui nous soit utile, ça nous aiderais. Alors ouvrez bien l’œil. »


Je déboule alors en courant dans le hall, et annonce d'une voix forte pour que toutes deux m'entendent, légèrement essoufflé par mon sprint.

    « J'ai trouvé ! J'ai trouvé une sortie de secoure ! Venez, suivez.. »


Je me tais soudainement. Je viens de réaliser que dans ma précipitation, je n'ai pas pensé à laisser des marques me permettant de retrouver mon chemin jusqu'à la sortie. De dépit, je me tape le front. Quel con ! Ne rien laisser paraître. Être sûr de soi. Oui, je retrouverais cette putain de sortie. De toute façon, il me reste encore assez de batterie dans mon téléphone pour retrouver le chemin que j'avais emprunté. Et puis je ne pense pas être le seul à avoir un téléphone pour m'éclairer. Peut être que les autres n'y ont tout simplement pas penser, comme moi au début. Enfin, j'espère. Qui, de nos jours, n'as pas de téléphone portable ? Cette phrase m'est venu automatiquement à la tête, mais je suis incapable de dire si de là où je viens, tout mon entourage avait un cellulaire ou pas. Sa devient de plus en plus pénible d'être amnésique. Cependant, je sais toujours lire. Oui, car j'ai réussi à lire ce qui était écrit sur le panneau d'accueil. Sur le coup, ça ne m'avait pas frappé, mais en effet, ce n'est pas une amnésie totale dont je souffre. Non, car je sais encore utilisé un couteau, allumé une cigarette, lire, parler.. Il ne me manque que mon passé pour faire de moi une personne complète.. Ne pas paniquer. Surtout, ne pas paniquer..


Macaronphyle de 1ère Classe
June
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June

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MessageSujet: Re: » Pour moi le silence est d'or.    » Pour moi le silence est d'or.  Icon_minitimeDim 13 Mai - 10:22




En Funambule.



Je sens le regard exaspéré de Naomi sur moi. Je reste figée avec ce sourire idiot sur les lèvres. Je pense que je l’énerve, et ce, au plus au point. Ce faire passer pour une idiote et la bonne solution ? Je le croyais. Mais je n’y crois plus, j’ai peur de perdre mes compagnons d’aventure, si on peut dire ça, à cause de cela. Je ne sais plus ou j’en suis. Ni ou je suis, mais ça, ce n’est pas nouveau. Je regarde autour de moi. La Blonde a pris dans ses mains délicates un morceau de papier, qui s’empresse de partir en poussière dès qu’elle pose son regard inquisiteur sur ses lignes. La poussière s’envole, s’envole avec le courant d’air, délicatement. Comme une brume qui se lèverait avec l’arrivée du soleil. Cela ne me parait pas normal. Mais ici, rien n’est normal après tout. Tandis que les deux autres fouille, je reste au milieu de la pièce, mon regard sur l’horloge. Quelque chose m’attire. J’ai les yeux plongés dans la découverte du moindre recoin de ce cercle parfait. Quand je vois le garçon au cheveux blancs passer devant moi de son pas vif. A coté de lui, je me sens empoté. Un ours aveugle contre deux chats agiles. Est-ce égale ? J’en doute. Ils sont tous deux agiles, minutieux, et encore, je ne les connais pas et la liste de leurs qualités et longue, trop longue à mon gout. J’ai la vague impressions d’être un handicap, quelqu’un qui ne les fait pas avancer, qui les fait reculer. C’est horrible d’avoir cette impression, mais je ne veux pas leur montrer ma réelle identité, je veux me protéger. Je ne sais pas qui ils sont, je ne veux pas tomber dans un piège. Ne m’étais je pas promis de me faire passer pour une idiote ? De ne rien laisser paraitre ? De ne faire confiance à personne. Oui, c’est ce que je m’étais promis. Mais je n’en avais plus envie. J’étais comme une funambule, sur un fil. Entre deux choix. Je ne savais pas lequel choisir. Alors je décidais de rester sur ce fil. Jusqu’à la chute violente, dans un de ces deux côté.

« Je pense qu’on peut essayer de chercher la sortie avec le peu de lumière qu’on a. Mettons-nous en route, de toute façon il n’y a personne ici. Si vous trouvez une carte ou n’importe quoi qui nous soit utile, ça nous aiderais. Alors ouvrez bien l’œil. »
La voix de Calvetti s’était élevée dans ce silence affolant. Une voix claire et froide ou j’essayer de trouver un brin de chaleur. Que je ne trouvais pas.
Puis j’entends le bruit d’une course, c’est là que je m’affole. Ce n’est pas bon, pas bon du tout ça ! Alors je me met a courir, pieds nus pour aller plus vite, les plantes me meurtrissant les talons à chaque foulée. Je ne sais pas pourquoi je court, c’est instinctif, j’ai senti le danger alors je cours. Je ne sais pas ou je vais aller. Mais heureusement, avant que je n’ai plus trouvé une réponse, j’entends la voix de Naomi.

« J'ai trouvé ! J'ai trouvé une sortie de secoure ! Venez, suivez.. »
Le débile.
Il m’a fait peur, une peur monstrueuse qui m’avait pris aux tripes, et il disait ça ? Et merde. Je prenais le rôle de l’idiote trop au sérieux. Je me retourne, le visage aussi rouge qu’une grappe de piment. Et je comprends ses paroles. Une sortie.
Je le rejoins tête basse, le visage caché derrière mes cheveux bruns, j’ai honte d’avoir réagi de cette manière là.
Je regarde Noami, il se tape la tête avec sa main. Il a du oublier de faire quelque chose. Ou … Je n’ose penser plus, le principale étant qu’il a trouvé une sortie.
Je le regarde, consciente de la lueur d’espoir au fond de mes yeux. Je n’ai pas envie de pleurer, pas cette fois, l’espoir a battu tout autre émotion. Mais je sens un trouble en sa personne pourtant si sûre. Il a dut découvrir quelque chose. Qui l’effraie. Mais moi je n’ai pas peur, j’en ai marre d’avoir tout le temps peur.
Je regarde de nouveau l’horloge, toujours bloquée.
Moi aussi je suis bloquée. Dans un monde ou le temps n’est plus, ou le souvenir n’est plus. Ou je ne suis plus. Ou personne n’est. Ou la vie n’a pas sa place.
En faite, si, je crois que j’ai peur. Peur du passé, du présent, du futur.
De ce qui m’entoure, ce qui me dépasse, ce que je laisse derrière moi. Vers quoi j’avance, vers quoi je recule. Ce que j’entends, ce que je refuse d’entendre. Ce que je vois, et ce que je ne vois pas. J’ai peur de ce monde, peur de ces habitants, peur de mes compagnons, peur de moi. J’ai peur d’avoir peur. Je ne suis que le fil conducteur de la peur. Je suis l’obsession de la peur.
La peur me tiraille une nouvelle fois le ventre. Agitant sa main crochue dans mes entrailles, faisant tourner mon estomac dans une valse imprévisible. Elle me donne le tournis.
Je sens que je ne vais pas pouvoir tenir très longtemps.
Alors je cours, je cours loin des feux êtres dont je ne connaissais pas l’existence quelques heures plus tôt. Je m’arrête et je vomis. Je ne vomis pas de la nourriture, de la bile. Mousseuse et blanche. Je vomis encore, pendant quelque minute et je m’assois. J’arrache une feuille avec fougue et m’essuie la bouche avec. C’est dégueulasse. Le gout me reste dans la bouche alors je crache. C’est déjà mieux.
Je me retourne et rejoins mes compagnons. La tête ne me tourne plus, je me sens étrangement plus légère. Mais j’ai soif, j’ai faim. Je prends conscience de ces sentiments là. Mais je calme cette faim brutale. Elle attendra. Je me sens beaucoup mieux, l’esprit vidé mais plus claire. Je suis prête à passer à l’action.


Dernière édition par June le Dim 13 Mai - 14:48, édité 2 fois

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MessageSujet: Re: » Pour moi le silence est d'or.    » Pour moi le silence est d'or.  Icon_minitimeDim 13 Mai - 11:35

    Elle s'amusait de les voir terrifiés à ce point. Elle frissonnait de plaisir d'avoir trouver de nouveaux jouets. Les anciens n'étaient plus amusants depuis un long moment. Mais eux... Elle le sentait, Elle allait pouvoir un peu s'amuser.

    Son attention se porta sur la blonde, la plus âgée. Que cherchait-elle ? Elle avait appelé ça une carte. Elle se souvint des premiers qui étaient venus. Ils cherchaient la même chose. Elle fouilla dans son immense mémoire. Et finalement, juste sous le nez de la blonde, quelques racines s'écartèrent. Dissimulé sous celles-ci, un morceau de papier usée, presque vierge. Sur la bordure droite, collée contre le bord, un point indiqué "Gare". Au dos, une inscription calligraphiée, comme un avertissement morbide: " Ce que Nulle Part offre, il faut toujours le rendre. "

    Spoiler:

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MessageSujet: Re: » Pour moi le silence est d'or.    » Pour moi le silence est d'or.  Icon_minitimeMer 23 Mai - 16:47

J’entends un des un pas de course frénétique et je discerne peu à peu la silhouette de Noami qui s’approche de moi et de June. Enfin cette dernière étant partie dans un sens opposé en courant elle aussi, je me retrouvais seul momentanément. Sûrement avait-elle eut peur du bruit qu’avait fait Noami. Ce dernier s’écria :

« J'ai trouvé ! J'ai trouvé une sortie de secoure ! Venez, suivez.. »

Alors que je me réjouis au début de sa phrase, mon sourire s’éteint quand je lis du dépit sur son visage aux traits fin. Il se tape le front de sa main. Qu’avait-il oublié ? Sans doute d’avoir tracé son chemin pour pouvoir à coup sur revenir à la sortie. J’espère qu’il a une bonne mémoire et le sens de l’orientation, sinon c’est fichu. Ils seraient obligés d’errer dans l’ombre de la gare pendant encore plusieurs heures et peut-être même y dormir. Cette seule penser me fit frissonner. L’endroit me semblait trop dangereux, trop… habité. Oui c’était le mot. J’ai l’impression que quelque chose m’épie, me scrute, dans les profondeurs des ombres. Je sens comme un regard malsain posé sur moi. Je vois du coin de l’œil la jeune brune vomir, puis revenir comme régénérer d’une nouvelle force vers nous. Alors que j’allais dire à Noami de montrer la sortie, je sens le sol vibrer sous moi. Dans un réflex, je bondis en arrière et abaisse le regard sur l’endroit où j’étais auparavant. Les plantes que j’avais piétiné, commence à s’écarter lentement, les ronces rampants comme des tentacules. Je reste immobile trop effaré pour bouger. Les plantes bougeaient de nouveau. La peur me saisit, plus violente qu’auparavant. Quelque chose est vraiment vivant, la gare est vivante. Cela semble irréel et pourtant c’était une preuve de plus qui venait affirmer, que le cauchemar dans lequel je suis est bien réel. Que je suis bien là, regardant des plantes ramper, se tortiller comme des serpents. Je recule de nouveau croyant que les plantes s’étaient mouvée pour venir m’étouffer de leur longs bras de verdure. Mais les plantes se stoppent dans leur élan, découvrant quelque chose qui paraît blanc dans l’obscurité. J’attends quelques secondes pour être sur que les plantes s’étaient bien arrêtées, puis j’avance doucement, essayant d’éviter de poser mes pieds sur les plantes qui recouvraient le sol. Je regarde l’objet blanc, et découvre une feuille de papier. D’un geste rapide je prends la feuille et recule, au cas où les plantes se refermeraient sur moi. Puis après avoir regardé pendant un long moment les plantes, toujours au aguets je jette enfin un coup d’œil à la feuille de papier que je tiens entre mes doigts. Je réussi à discerner des trait gris ou noir tantôt perpendiculaire, tantôt parallèle et des petites inscriptions sous certains. Un sourire commence à se dessiner sur mon visage. C’est une carte ! Même si une grande partie semble effacé ou illisible, je peux voir un petit point indiquant la gare. Mais alors que je me réjouis encore de ma découverte mon sourire s’efface. D’où vient cette carte ? Je cherchais une carte il y a quelques instants et voilà que les plantes me l’offre ? La peur recommence à se propager dans tout mon corps. Quelque chose m’avait vu chercher, quelque chose m’avait entendu et cette même chose m’avait offert cette carte. Je jette des regards aux alentours espérant découvrir des personnes caché et tenant une caméra. Mais en vain, ce n’était pas une blague. Je suis dans une ville inconnue qui semble vivante, et je suis amnésique. Je ferme les yeux et calme la peur qui m’avait prise. Mon seul but à présent : survivre. Je rouvre les yeux et plante mon regard vert dans celui bleu électrique du jeune homme. Je lui dis :

-‘Partons d’ici vite. Montre-nous la sortie.’

Je le suis alors, et notre petit groupe ce met en marche silencieusement, mais rapidement, chacun voulant quitter au plus vite cette endroit lugubre et cette présence mesquine qui semble les suivre des yeux. Puis après plusieurs hésitations de Noami, je vois devant nous un rayon de lumière, tranchant l’obscurité qui l’entoure, défiant les ombres. Je me sens plus légère et me dirige en pressant le pas vers ce doux rayon d’espoir. Sans m’en rendre compte, je cours, mes pieds frôlant le sol, voulant échapper à cette atmosphère mauvaise, aux griffes des ombres qui semble ramper sur les murs et le sol. La porte se rapproche, mais je continue à courir et me jette contre, ne m’inquiétant pas de tomber en même temps, ma seule préoccupation étant de sortir au plus vite de cet endroit clos. La porte s’ouvre sous le choc et je titube un instant, reprenant mon équilibre. Un instant la lumière m’éblouie et puis mon regard se pose sur des maisons et des rues envahies par la végétation. Soulagé pour être sortie de la gare, ma gorge se serre tout de même à la vue de cette ville déserte. Puis prenant ma carte je l’observe un instant. J’y voie une sorte de place, où semble trônait une fontaine. S’il y avait encore des personnes vivantes dans la ville alors c’était peut-être qu’on aurait le plus de chance d’en trouver. Je me tourne vers les deux jeunes et leur dis :

-‘Il y a une fontaine à quelques rues, nous y trouverons peut-être des gens.’

C’est alors quand descendant les marches de la gare, je pense à regarder le derrière de la feuille. Des inscriptions de noir de jais y sont présentes. Je plisse les yeux pour les lire et retenant un frisson y découvre une phrase : " Ce que Nulle Part offre, il faut toujours le rendre. " Cela sonnait comme une menace, un mauvais présage. Je retourne de nouveau la feuille, il ne fallait pas que les autres voit l’inscription. Ils étaient déjà assez perdu et inquiété comme ça pas besoin de leur montrer cette sombre condition. De plus cela ne me concerne que moi. Un jour ou l’autre je devrais payer, à présent je suis au courant. Cette ville m’a donné une carte, je dois lui donner quelque chose en retour. Mais quoi ? Voilà la question que je me pose pendant que je continue à marcher aux côtés de ceux qui seront à présent mes compagnons dans ce jeu dangereux.


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