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Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur

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A fait la guerre de la Tour comme une vétérante émérite
Calvetti
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MessageSujet: Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur   Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur Icon_minitimeDim 6 Jan - 14:53

04-06h

Lorsque que Décembre s’était écarté de moi, j’avais de suite senti la différence de température et je m’étais réveiller. Je gardais cependant les yeux fermé. On n’avait pas dormis longtemps. Je le sentais à mes membres engourdis. Et pourtant la rouquine hurlait déjà. Une vrai pile électrique celle-là. Je retins un sourire. Elle avait le don de galvaniser les gens dès le matin, c’était impressionnant. Ses paroles chassèrent les brumes de mon cerveau et les fourmillements qu’elle avait occasionné en me dormant dessus s’en allèrent peu à peu. Un groupe, les Maraudeurs. Quel étrange groupe. Formé d’un garçon manqué, d’un flic d’un sûrement flic-apprentie et d’un dealeur. Oui vraiment quo ide plus étrange que d’associer ses personnages ? Enfin déjà le rôle de décembre était trouvé : réveil matin ou alarme. Je sentis plus que je ne vis, car mes paupières étaient toujours fermé, Hécate se lever. Allait-elle s’énerver contre la rouquine et redéclencher une dispute ? Je fus soulager quand elle approuva Décembre. Voilà tout le monde de réconcilié. Finalement j’avais bien fait de sortir de cette église tout à l’heure, par mon besoin de vouloir s’écarter d’eux, je me rendais compte que c’était bien mieux lorsqu’ils étaient là. Chacun donnant ses idées, ses suggestions ou hypothèses. Oui on avance mieux quand on est nombreux. Enfin on était que quatre pour l’instant. Mais au souvenir de la discussion avec Novembre on avait déjà pas mal d’information. Estimons-nous heureux. Il y eu soudain un courant d’air froid et je sentis le mur bougeait derrière mon dos. Puis plus rien, une étrange sensation de suspension dans le vide et enfin de nouveau le sol froid. J’ouvris alors brusquement les yeux, que c’était-il passé ? L’Eglise, les tombes n’étaient plus là. Pendant un moment je restais bouche bé. Un magasin me faisait face, et un autre regard m’appris qu’il n’était pas le seul. Un centre commercial ? Je rêvais ou quoi ? Et pourtant non, les autres étaient bien là, avec moi. Une illusion collective ? On était tombé ? Le mur était un passage secret ? Il cachait un centre commercial ? Mais non il n’y avait pas trace de mur, quand je levais la tête il n’y avait que le plafond, pas de trappe par laquelle on aurait pu tomber. Rien de compréhensible ou de probable. Je secouais la tête en signe d’incompréhension et me levais. Un nouveau mystère de cette ville. Mon regard se posa sur le magasin face à nous. Un magasin de vêtements. Tout était silencieux et vide de silhouette. Les lumières étaient éteintes. Bien voyons voir s’il y avait quelques monstres ou loups dans ce magasin. Je pris ma lampe et l’allumais pointant le faisceau de lumière sur les portes du magasin. Bien allons explorer ça. En passant à côté de Décembre je me rappelais ses mains attachés et défit ses ‘menottes’ improvisé. On était dans le même groupe non ? Il n’y avait plus rien à craindre alors. Je lui dis en me retournant vers le magasin :

-Et baisse le volume maintenant, il ne faudrait pas attirer quelque chose ici.

J’ouvris l’un des portes vitré, non automatique et même pas fermé. C’était étrange. Suspect même. Mais bon tout était étrange et suspect dans cette ville. Qu’allait-on trouvé cette fois-ci ? Des chaussettes volantes ? Entrant dans le magasin j’éclairais les rangées de vêtements. Bon au moins il y avait de quoi s’habiller pour tout le monde.

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MessageSujet: Re: Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur   Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur Icon_minitimeDim 6 Jan - 18:09

Cri. Beuglement. Il avait l'impression d'entendre un réveil-matin et ça l'énervait. Il détestait les réveils. Enfin, il détestait surtout qu'on le réveille. Il fit mine de n'avoir rien entendu, fronçant un peu les sourcils pour signifier son agacement, et se décida à replonger dans le monde du sommeil. Une nuit complète, c'était trop demander, peut-être ? Entre ça et la sieste dans le tacot, franchement...

Coup dans le tibia. Pas très fort, pas très précis. Mais coup quand même. Dérangeant. Poids qui s'ôte brutalement de son genou. Okay, ça, c'était nouveau, par contre. Depuis quand il y avait un truc qui pesait sur son genou ? Il entrouvrit un œil, de mauvaise humeur. Et aperçut l'air hébété d'Hécate qui baragouinait en se réveillant. Referma les paupières. Et sentit la brune s'éloigner de lui. Le froid s'installa de nouveau sur sa jambe engourdie, mais il n'y fit tout d'abord pas trop attention. Lui, tout ce qu'il voulait, c'était se rendormir. Qu'elles aillent babiller ailleurs, enfin ! Les filles, c'était juste trop bavard pour passer une nuit tranquille, ou quoi ? En plus, il avait froid, maintenant. C'était mieux quand Hécate dormait sur lui. Ok... Je crois que je devrais me rendormir, moi... J'dois être fatigué.

Ça parlait de groupe, de BDZ, de Harry Potter, et autres choses trop subtile pour qu'il y comprenne quoi que ce soit. Il capta "groupe" et "maraudeurs". Et au prix d'un ultime effort, il ouvrit les yeux et la bouche, et ronchonna, bougon :

« 'Tain mais Décembre, ça va pas ? Tu veux pas te la fermer cinq... »

Et puis "pouf". "Pouf", plus de Novembre. Plus de Maraudeurs dans l'herbe du cimetière.

Il se sentit partir en arrière, et son expression se changea sûrement en une grimace idiote du mec qui ne comprend pas du tout ce qui lui arrive. Un instant, tout fut noir devant ses yeux, puis le décor changea radicalement ; il se trouvait à présent sur le sol crasseux d'un vieux centre commercial. Les autres y étaient aussi.

Ayant perdu le contact du mur, il bascula en arrière et se retrouva étalé dans la poussière. Bah tiens, pour changer. Ok, Nov', faire comme si de rien n'était. Avoir l'air naturel. Traduction : croiser les bras derrière sa tête, poser un pied sur son genou levé, et adopter la position du mec trop cool qui n'en n'a rien à faire de tout, juste le temps que La Flic détache le pull qui liait les mains de la petite rouquine hyperactive. Erm... Trop crédible. Puis, constatant que tout le monde se dirigeait vers un magasin à l'enseigne trop vieille pour être encore lisible, le brun se redressa et se mit debout avec une moue déçue. Pas moyen de dormir, non, vraiment ? Ou même de rester là pour faire le guet ? C'est mal d'espérer.

Novembre sortit donc la lampe à dynamo - crédibilité : moins trois - et imita Calvetti qui balayait des rayons de vêtements de son faisceau lumineux. La femme blonde invita la rouquine à faire moins de bruit, sans doute pour ne pas attirer l'attention de potentielles menaces sur le petit groupe. Et pour une fois, il était d'accord avec elle.

« Et Décembre, ce que tu disais pour le groupe... J'ai pas tout compris, mais dans l'ensemble, ça me paraît pas mal », se contenta-t-il de lâcher, au bout d'un moment.

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MessageSujet: Re: Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur   Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur Icon_minitimeDim 6 Jan - 23:01

L’autre –Chichi, se corrige-elle mentalement, Chichi ça lui va bien- se lève et lui sourit et approuve – Décembre décide intentionnellement d’ignorer la partie du « je-sais-pas-quoi » et celle où Novembre commence une phrase pour lui dire de se la fermer, se tourne vers son lit improvisé pour chercher son consentement –elle ne s’imagine même pas une seule seconde que la blonde puisse dire non- quand quelque chose produit. Elle ne sait pas exactement quoi, et même si elle ne ferme pas les yeux, comme en suspension, la première chose qu’elle perçoit clairement est le changement de décor.

Pouf. Plus d’église, plus de cimetière, plus de mur, plus d’allées, même plus de ciel. Autour d’eux –parce-que les trois autres sont là aussi- ils n’y a que dallage crasseux et murs poussiéreux, et des portes, pleins de portes, dont une face à eux, éclairée par C-17 -nouveau surnom de la Barbie qui vient quand même de la détacher, remontant ainsi encore plus dans son estime- et Végéta, et là, accrochée à Hécate pour ne pas tomber –ce fut son premier réflexe une fois tout à fait libre de ses mouvement, comme si elle s'attendait à vaciller- elle croit reconnaitre l’endroit. Un Centre Commercial ? Le magasin en face semble d’ailleurs être un magasin de vêtements, et la rouquine fini par aviser son vieux chandail trempé et son triste pantalon sale, ainsi que ses mains rendues plus pales que jamais par le froid et fripées comme des vieux pruneaux par l’humidité. Et pas une seule seconde, non, pas une seule, elle se demande par quel miracle ils sont arrivés ici. C’est Elle, Décembre le sait bien. Elle qui joue avec leurs nerfs, elle à qui tout semble si accessible. Elle pour qui ils sont des jouets.

A cette pensée, elle sert les poings et constate soudain l’absence de quelque chose de primordial. Son poing américain. Laissé à l’église, sans doute. Putain de bordel de merde. Elle n’écoute même pas Calvetti parler, ne voit pas Novembre faire le guignol, rien. Elle rage, silencieuse et immobile, elle rage. Contre Elle, Elle dont elle ne connait rien mais qu’elle hait déjà. Elle se mord la lèvre inférieure pour ne pas hurler –histoire de préserver ses cordes vocales encore légèrement douloureuses et faire plaisir à la Flic- et son poing libre s’enfonce dans une de ses poches, à la recherche d’autre chose, quelque chose pour la calmer, peut-être.

Faute de trouver une autre arme, elle tombe sur des bonbons. Goût pamplemousse, en plus. Le pamplemousse, il lui semble que c’est amer. Est-ce qu’elle aime l’amertume ? A nouveau quelque peu maussade, elle finit par suivre les deux éclaireurs, toujours accrochée à Chichi –elle est tombée bien bas, aveugle, vulnérable et perdue, formant un groupe avec deux femelles et un pseudo handicapé, obligée de s’accrocher à l’une d’elles pour ne pas se prendre un mur-, avançant maladroitement, toujours aussi aveugle, tout en se fourrant une des friandises dans la bouche. La pseudo-approbation ne Novembre la contente un peu, mais c’est la rage au ventre et la moue boudeuse qu’elle tend une des confiserie joliment emballée dans un papier saumon à la brune.

« T’en veux ? »

Au point où on en est.

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MessageSujet: Re: Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur   Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur Icon_minitimeDim 6 Jan - 23:40

•04h-06h
Go shopping !

Elle a à peine le temps de voir Novembre puis Calvetti émerger, et d'entendre le brun commencer à réprimander vertement la rouquine pour le réveil sonore, que... et bien que elle-ne-sait-pas. Un elle-ne-sait-pas qui consiste en un violent courant d'air froid, à du noir, et à l'apparition miraculeuse d'un centre commercial. Parce que c'est bien dans un centre commercial qu'ils se trouvent, vu les devantures de magasins qui forment une enfilade. Des magasins, ça alors, dans un endroit pareil, elle en est presque étonnée. Presque, parce que la seule chose qui flotte dans sa petite tête à ce moment là, c'est "Dépose brevet pour moyen de transport innovant consistant en un courant d'air froid et des téléportations magiques". Sûr qu'elle se ferait un paquet d'argent !

La deuxième chose dont elle prend conscience, c'est Décembre, agrippée à son bras. Elle songe un instant à se débarrasser d'elle en la secouant, mais elle a le bon goût de se rappeler que si la rouquine n'a plus de lunettes, c'est en partie sa faute. Elle se résigne donc à la laisser accrochée là comme une huitre sur un rocher, ou comme une sangsue. Est-ce qu'une annonce pour baby-sitter de sangsue rencontrerai un quelconque succès ? ...
Elle suit Novembre et Calvetti, un peu au hasard dans le centre commercial, se décidant, au bout de quelques mètres, a sortir sa lampe de la poche de son sweat et à l'allumer. Beaucoup mieux. Si elle tombait, elle entrainerait Décembre avec elle, et nul doute que tout cela serait suivit d'une bordée d'injures qu'elle ne voulait entendre sous aucun prétexte. Surtout que la gamine s'était calmée.

Ils arrivèrent rapidement dans un magasin de vêtement, dans lequel Hécate s'engouffra, Décembre à sa suite, avec un air suspicieux. Des vêtements normaux, ici, dans une ville où des pas fluorescents vous emmènent vers la mairie et où les murs vous téléportent ? On ne la lui fait pas, à elle !

« T’en veux ? »

La voix de la rouquine la ramène sur terre. Elle contemple, interdite, le bonbon dans la petite main. Elle s'en saisit, après une courte hésitation, et lance un "merci !" à la jeune fille. "De nets progrès observés ces derniers temps pour arranger son caractère de cochon", marque-t-elle sur le bulletin mental de Décembre. Elle gobe le bonbon -pamplemousse, jubile-t-elle- et se tourne vers Novembre et Calvetti.

- Bon, on fait quoi ? On va se chercher des fringues un peu ? Si on est là, autant en profiter et nous équiper. Cette fichue Ville a dû nous amener ici pour une bonne raison. Et je compte pas lui donner satisfaction en jouant à ses petits jeux....


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MessageSujet: Re: Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur   Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur Icon_minitimeMer 9 Jan - 20:11

J’avais remarqué Décembre cramponné à Hécate. Et légèrement étonné je m’aperçu que cette dernière ne bronchait pas. Décidemment une bonne sieste ça met tout le monde de bonne humeur. J’étais entré dans le magasin parcourant les rayons à la recherche de T-shirt ou de débardeur qui m’irait. Ma veste en cuir je la gardais. Elle était bien à ma taille et plutôt souple. Mes baskets aussi. Tandis que je tombais sur un rayon de débardeur je m’arrêtais regardant les tailles. Répondant à Hécate, ma voix résonnant dans le magasin vide :

-Oui, prenez-en aussi des rechanges, je les mettrais dans mon sac.

Je viderais mon sac si besoin des vêtements de la maison. Après tout si on pouvait en trouver à notre taille et qui nous plaise ici, autant en profiter. Mon choix tomba sur un débardeur noir. Tout ce qu’il y avait de plus simple. Il valait mieux prendre du noir de toute façon histoire de passer inaperçu. J’enlevais ma veste et retirais mon débardeur en vérifiant tout de même que Novembre, ne traînait pas par là. Il avait un peu une tête de pervers quand même. Bon j’étais peut-être parano aussi. Mais je me méfiais tout de même. C’est un dealeur non ? Les dealeurs ne sont pas forcément mauvais, ok, jusqu’à là il n’avait pas essayé de m’étrangler, mais quand même. Enfilant le débardeur qui, je pus le constater avec contentement, m’allait je remis ma veste en cuir. Recommençant mes recherches mais cette fois-ci pour un pantalon, je marchais lentement et en silence. Il fallait toujours ce méfié. Ce calme n’allait, à mon avis, pas durer longtemps. Quand je passais à côté des écharpes je tenais à garder une certaines distances avec elles et leur jetant un regard suspicieux. Après tout elles allaient peut-être m’étrangler. Je me repris. Quelle pensée idiote. Je soupirais –de soulagement- quand j’arrivais au rayon des pantalons. Cherchant un pantalon noir et souple je passais mon faisceau de lumière sur les vêtements qui à défaut d’être en bon état étaient quand même recouvert d’une légère couche de poussière. Tandis que j’en dépliais quelques-uns, j’avais vraiment l’impression de faire les soldes, je demandais à la cantonade :

-Alors vous avez trouvé de quoi vous habiller ? Il doit sûrement y avoir un hypermarché, ou un truc du genre dans ce centre commercial, on devrait y aller pour trouver quelque chose à manger.

Même si Novembre avait un sac remplis de nourriture, autant la garder précieusement et se remplir le ventre de ce qu’on trouverait là-bas. Oui je commençais à sentir mon ventre se tordre sous l’effet de la faim. Les quelques chips de la vielle n’avait pas suffit visiblement. La veille. J’avais l’impression que cela faisait des jours, avec tout ce qu’on avait fait depuis mon arrivée. Je repris alors délaissant les jeans un instant, pour reprendre la parole :

- On pourrait se séparer en deux groupes, pour être plus efficace. On se retrouverait ici, vous êtes d’accord ?


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MessageSujet: Re: Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur   Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur Icon_minitimeMer 9 Jan - 22:08

Le magasin avait l'air sûr. Pour l'instant, se rappela-t-il. Le mur aussi avait l'air normal avant qu'il ne les aspire jusque dans un centre commercial. Et puis, Hécate avait raison, il leur fallait profiter de chaque opportunité que leur offrait la Ville, sinon c'était autant de chances de survivre qui passaient à la trappe. Et puis, son gilet était tellement dégoûtant, maintenant - mais pourquoi Calvetti avait-elle essuyé le liquide rouge-chelou sur lui, elle aurait pas pu aller faire un câlin à Hécate, plutôt ? -, qu'il valait peut-être mieux le changer. Et puis des rechanges, c'est toujours utile, surtout qu'il commençait à se dire que la Ville voudrait sans doute qu'ils s'éternisent entre ses murs. Novembre leva les yeux et essaya de distinguer une quelconque pancarte indiquant l'emplacement des rayons "hommes", en vain. Il faisait trop sombre pour distinguer quoi que ce soit, et même avec la lampe à dynamo... Non, il ne préférait même pas penser à la dynamo. Après avoir plus ou moins erré au hasard entre les pulls et les maillots, il se rendit compte que ce qu'il cherchait était en fait au bout de l'allée principale.

D'un air peu convaincu, il s'engouffra dans le premier rayon à sa gauche. Il le parcourut rapidement en balayant les vêtements avec la lampe, ne supportant déjà plus le bruit stressant de la manette pour actionner la dynamo. Il haussa un sourcil en se rendant compte qu'il ne savait même pas quoi chercher. Tout était tellement plein de poussière que, de toutes façons, il n'en distinguait même plus les couleurs. Un truc foncé, ça ferait l'affaire, non ? C'était plus discret, la nuit. Il haussa les épaules et attrapa un sweat au hasard sur un porte-manteau. Il le souleva. Constat ? Trois fois trop petit. Autre constat ? Il n'aimait pas faire les boutiques. Et encore moins remettre les affaires sur les porte-manteaux. Bah, personne s'offusquera. Déjà qu'on vient prendre des trucs, ils devraient même être contents qu'on en laisse. De qui parlait-il ? De n'importe qui d'autre qui oserait passer par ici. Il laissa négligemment tomber l'habit sur le sol, soulevant au passage un nuage de poussière.

Au bout du troisième sweat entassé par terre, il en trouva enfin un assez grand pour lui. Puis La Flic parla de rechanges. Roooh, il allait encore devoir se taper la longue et douloureuse recherche de fringues. Décidément... Il soupira, agacé. La flemme ! Plus que sous-motivé, il embarqua deux tee-shirts au hasard - un noir simplissime et un vert caca d'oie tout moche, mais de toutes façons avec la poussière et l'obscurité il n'y avait aucun moyen de les distinguer -, un jeans gris foncé supposément à sa taille et décréta qu'il ne perdrait pas son temps en partant à la recherche des cabines d'essayage, parce que d'une elles étaient probablement au fond du magasin et que, flemme oblige, il n'avait pas envie d'y aller, de deux c'était pas comme si toute la populace de Nulle-Part allait se camper devant lui pour le regarder se changer. Pas que ça lui aurait déplu, hein. Ça flatte l'ego ce genre de choses. Mais bon, il lui fallait une deuxième raison. Parce qu'une seule, bon, c'est moins classe, vous voyez ?

Tout ça pour dire qu'il flanqua son sac et son gilet par terre, enleva son maillot et secoua les vêtements supposés neufs, mais plein de poussière pour pouvoir les passer. Gros nuage de particules grises en suspension. Il jeta un regard suspicieux au tee-shirt noir avant de hausser de nouveau les épaules et de l'enfiler. Et s'il était allergique à la poussière, c'était pareil. De toutes façons, il n'avait pas encore éternué, c'était bon signe, non ? Il fit de même avec le sweat et ramassa le sac beige. Puis se rappela qu'il avait encore pas mal d'affaires dans les poches de son ex-gilet - ex-gilet, oui oui, à défaut d'avoir une ex-tout court parce qu'il ne se rappelait plus de rien. Il les transféra donc dans la poche du sweat. Et hop, abandonné, le gilet taché.

« Ouais, si tu veux, fit-il en réponse à la suggestion de Calvetti. 'Faut prendre d'autres sacs, aussi. Parce que là, on va rien pouvoir transporter... »

Il la retrouva grâce à lumière qu'émettait sa lampe torche - torche, pas dynamo ! -, s'approcha et lui tendis les vêtements qu'il jugeait utiles de garder.

« Tiens. Ça marche. J'imagine que je vais chercher une grande surface dans la galerie. On se rejoint devant ce magasin dès qu'on a fini ? »

Il n'osa pas ajouter "Criez si vous avez un problème", mais il ne doutait pas que les trois filles aient la jugeote de le faire. Surtout Décembre, d'ailleurs.

HJ:

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MessageSujet: Re: Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur   Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur Icon_minitimeVen 11 Jan - 15:48

Décembre renifle. Poussière, poussière partout autour d’elles, d’eux, partout dans le magasin, le Centre Commercial et peut-être même la Ville. ‘Tain, on se croirait dans un remake de dragon ball et de 2012. Ils savent plus quoi inventer, ces cons. Quoique, à la réflexion… Elle lâche Chichi quelques secondes, les sourcils froncées et les lèvres closes en une moue qui la fait ressembler à une enfant, s’accroupit, met un genou en avant, joint l’intérieur de ses poignets, les bras bien tendus. Ferme les yeux, prend une inspiration, se concentre, se foutant ouvertement des regards étonnés ou concernés susceptible de se poser sur elle. Elle veut être sûre, merde.

« Ke-meee-ha-MEHAAAAAAAAAAAAAAA ! »

Pendant une seconde, elle croit sentir ses paumes se réchauffer imperceptiblement, s’apprête à exploser de joie, rouvre les yeux pour voir le rayon d’énergie sortir de l’espace en coupe crée par ses mains jointes, s’apprête à crier sa jubilation –« ON EST DANS DBZ, LES GENS, ON EST DANS DBZ ET JE SUIS UNE SAYEEEEEEN !! PUTAIN VOUS ENTENDEZ CAA JE SUIS TROP PUISSAAANTE !! »- fini par se figer en constatant que rien n’a changé autour d’elle, et que dans cette position, le front plissé par la concentration, elle a plus l’air ridicule que puissante.

« Oui bon… »

Elle s’apprête à rajouter un « je voulais être sûre » bougonnant, se ravise. Ne jamais se justifier, ni même revenir en arrière, c’est une des règles d’or qu’elle s’impose, et qu’elle s’est toujours imposée –ça, par contre, elle n’en est pas si sûre, mais c’est plus classe comme ça. Alors elle se contente de se redresser, tête haute et dos droit, époussetant vaguement ses épaules, le plus aristocratiquement possible. Like a sir, yeah. Port de tête et maintient : OK. Maintenant, avancer comme si de rien n’était, et avec classe si possible. Elle fait un pas après l’autre, doucement, et pendant un bref instant elle croit que ça y est, elle va enfin arriver à se mouvoir sans aide et sans se prendre les murs, les bancs et le plancher dans la gueule, et à cette pensée un sourire victorieux illumine son visage encore arrondis, creuse des pommettes sur ses joues rougies par la satisfaction, ça y est, allellu-

« PUTAIN JE TOMBE JE TOMBE NAAAAAN PUTAIN DE PORTE MANTEAU POURQUOI TU ME RUINE MA CREDIBILITE CONNAAAAARD J’Y ETAIS PREEEEESQUE JE VEUX MES LUNETTES PUTAIN JE VEUX MES LUNETTES BORDEL JE TOM -»

Ses mains accrochent les bords d’un meuble en métal rouillé, comme un comptoir, et son hurlement se suspend brusquement dans sa gorge quand elle se remet sur ses jambes, bien debout, venant d’échapper de justesse à la chute. Si ce n’était pas les murs, c’était les portes manteaux, de mieux en mieux ! Boudeuse, rageuse et pour le moins résignée, elle consent à trottiner jusqu’à Hécate, s’appuyant sur les murs pour ne pas encore une fois aller flirter avec le parquet, agrippe le sweat large de la brune, remonte qu’à son bras, saisit son poignet. Là, tout de suite, on aurait dit une petite fille accrochée à sa mère comme à une bouée, de peur de se perdre dans la foule. On touche le fond et on creuse encore putain.

Elle capte les derniers mots de Novembre, ça parle de se séparer, de prendre des sacs et des fringues, de grande surface. Ah oui, pas con quand même, elle-même commence à sérieusement avoir la dalle, et le goût aigre de son bonbon au pamplemousse n’est plus qu’un doux souvenir. Donc ouais, je suppose que je kiff les machins amers quand même.

« Eh, dis, Chichi. »

Ce qu’elle va demander à la fille lui coute. Mais elle se doute bien qu’elle n’arrivera à rien seule et aller jusqu’à Calvetti ou Novembre lui demanderait trop d’efforts, alors elle abandonne et décide de mettre sa fierté et sa dignité de côté pour cette fois. Pour ce qu’il en reste…

« T’peux m’aider à trouver le rayon homme ? »

Elle grimace, s’apprête à se taire et à attendre la réponse, fini par se remémorer la bande velpo sous sa chemise et ce qui se trouve en dessous. Se tasse, soudain mal à l’aise, esquisse un imperceptible mouvement d’épaules, se fermant presque.

« Et un endroit pour me changer, des cabines d’essayages, une arrière-boutique, ‘fin tu vois le genre… »

Elle a baissé d’un ton. Elle se sent mal, mal dans sa peau, tout d’un coup, rattrapée par une réalité que l’agitation et l’euphorie précédente lui avait fait oublier.

Dis maman, pourquoi je suis pas un garçon… ?

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MessageSujet: Re: Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur   Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur Icon_minitimeVen 11 Jan - 20:11

•04h-06h
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Les deux autres - Novembre et Calvetti- se sont éloignés, chacun de leur côté, pour chercher des fringues. Normal, normal. La suite, qu'on pourrait renommer "Les nouvelles aventures de Décembre" sont un peu plus confuses dans l'esprit d'Hécate. Elle a, par exemple, un peu de mal à comprendre pourquoi la rouquine s'accroupit soudain dans le magasin pour lancer un cri ridicule -qu'à l'heure actuelle elle serait incapable de reproduire elle-même. Ni pourquoi elle l'air tellement déçue après. Ni pourquoi elle essaye ensuite de marcher, alors qu'elle est myope et qu'elle n'a pas de lampe de poche. Ni ce qu'un porte manteau fait sur la route de la gamine, ni pourquoi celle-ci, comme par hasard, se prend les pieds dedans.

Elle se contente de retenir un rire qu'elle sent poindre, en se concentrant sur l'annonce du prochain spectacle de clowns qu'elle va monter, avec en rôle principal Décembre, et au second plan, Calvetti et Novembre, qui ne sont pas mal non plus.
Son rire s'étouffe de toute façon à l'origine même, quand elle sent les mains de Décembre d'accrocher à son sweat, puis à son bras et enfin à son poignet. Elle se surprend à la plaindre, la pauvre, sans lunettes, donc handicapée, obligée de rester accrochée à elle.

« Eh, dis, Chichi. »


Elle met quelques secondes à comprendre que c'est à elle que Décembre s'adresse. Elle ravale un commentaire méprisant qui lui aurait permis d'expliquer à la gamine ce qu'elle en pense, elle, de ses surnoms à la ***, en particulier celui-là. Parce que les phrases s'enchainent.

« T’peux m’aider à trouver le rayon homme ? Et un endroit pour me changer, des cabines d’essayages, une arrière-boutique, ‘fin tu vois le genre… »

Elle ouvre de grands yeux dans l'obscurité. Le rayon homme, hein ? ... Elle repense à la scène de l'église, aux mots tellement durs de Décembre envers les filles. Et elle voit maintenant son air un peu fermé, après avoir demandé ça. Tellement fermé et tellement choupi en même temps. Elle ne lui dit pas bien sûr, il n'est pas certain que la rouquine apprécie ce qualificatif. Il est même certain qu'elle n'apprécierait pas. Hécate continue de fixer la demoiselle, occupée à se demander quel peut bien être son passé pour qu'elle en soit arrivée là. Elle se demande un instant si elle ne va pas la trainer au rayon femmes. Mais non.

Et puis, a force de fixer le petit visage tout renfrogné, la gamine qui s'accroche à elle comme on s'accroche à un radeau quand on se noie, à force... elle finit par craquer. Elle prend la petite rouquine dans ses bras et la serre fort fort fort, comme pour l'étouffer, enfouissant sa tête dans les cheveux en bataille.
Le souvenir du coup de poing de l'église lui remet les idées en place juste assez pour qu'elle relâche Décembre, avant de lui prendre la main et de la trainer à sa suite, un sourire accroché sur ses lèvres.

- Aller, viens, on va le chercher, ce rayon des vêtements pour hommes ! Tu me dira ce que tu veux, je te le trouverai !


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MessageSujet: Re: Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur   Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur Icon_minitimeSam 12 Jan - 19:09

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Décembre ne s’y attendait pas. Même un refus moqueur aurait été plus probable que ça. Pourtant, malgré sa surprise, la jeune fille ne crache pas sur l’étreinte, loin de là. La fille – Chichi, se corrige-t-elle encore- la serre fort dans ses bras, enfonce son nez dans les mèches colorées, et soudain, c’est comme si la chaleur quasi maternelle qui émane du corps contre le sien lui fait perdre pied, et sans réfléchir, elle l’enlace aussi, s’accroche à elle et la serre de toutes ses forces, comme une naufragée perdue en pleine mer. Et pendant quelques secondes magiques, elle arrête de penser, se contente d’agir, spontanée et irréfléchie.

Mais Hécate finit par se détacher d’elle, et Décembre ne la retient pas, ne se dégage pas non plus quand l’autre glisse sa main dans sa sienne, broie ses phalange entre les sienne pendant une petite seconde avant de la suivre, souriant légèrement quand elle lui dit de demander ce qu’elle veut. Elle ne sait pas trop, a-t-elle un style particulier ? Elle ne s’en souvient pas, et sa tenue actuelle –comme un uniforme scolaire- ne l’aide pas plus que ça.

Arrivées au dit rayon –enfin, elle suppose, vu qu’Hécate s’arrête, semble attendre qu’elle lui demande quelque chose- elle fronce les sourcils, fini par hausser les épaules, toujours troublée, avant de pointer tour à tour un sweat à capuche dont elle croit deviner la couleur rouge, peut-être bordeaux, et un jean délavé, un peu hésitante.

« Ca, je pense que ça fera l’affaire, s’ils sont assez larges, ouais. »

Plus bas, leurs mains sont toujours liées.

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MessageSujet: Re: Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur   Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur Icon_minitimeSam 12 Jan - 19:37

•04h-06h
New clothes

Elle traine Décembre dans les rayons du magasin, repensant à l'étreinte qui lui a été rendue. Étrangement, ça l'a mise de bonne humeur, notre petite brunette, elle se surprend à avoir envie de chanter, fredonne une mélodie, sent ses pas qui s'allègent. Une bonne ambiance avec les gens, c'est toujours mieux que les disputes. Et ce n'est pas auprès de Novembre ou Calvetti qu'elle pourra avoir un câlin pareil... "Pauvre amnésique recherche un peu de chaleur et de douceur". Oui, voilà, elle leur dira ça, pour voir.

Elles sont arrivées au rayon hommes. Elle regarde la rouquine hésiter un court instant avant de lui désigner des vêtements. Hécate voudrait ne plus lâcher la petite main chaude qui serre la sienne, mais... elle s'en détache, à regret mais avec douceur, en disant :

- Je vais te chercher ça, attend, ne bouge pas.

Elle récupère les différents vêtements, revient vers Décembre, et lui met le tas dans les bras, avant de la guider par les épaules jusqu'aux cabines d'essayage.

- Voilà, changes-toi là, tu aura la paix. Pendant ce temps, je vais aller chercher de quoi m'habiller, je reviens de suite, on ira retrouver les autres ensemble.


Elle la laisse faire ses essayages et sautille presque jusqu'au rayon femmes, où elle attrape un petit pull léger, un pantalon de jogging noir -oui, on ne va pas s'encombrer d'un jean ici, si ?-, une paire de chaussettes un peu plus chaudes que la sienne, et file les enfiler dans une cabine, avant de courir jusqu'à l'endroit où elle a laissé Décembre.

- Tu t'en sors Décembre ? demande-t-elle devant la porte de la cabine.


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MessageSujet: Re: Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur   Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur Icon_minitimeSam 12 Jan - 21:40

Hécate s’exécute gentiment et la guide ensuite vers une cabine d’essayage au rideau d’un marron très douteux –aurait-il été blanc à l’origine… ?- avant de lui dire qu’elle peut se changer ici et qu’elle revient dès qu’elle a elle-même fini de s’habiller. Elle ne répond pas, vraiment silencieuse pour la première fois depuis son arrivée, hoche vaguement la tête avant de s’engouffrer dans le petit habitacle, prenant bien soin de tirer l’étoffe au maximum, comme pour se protéger.

Sur la cloison en bois qui sépare la cabine de sa voisine, un vieux miroir fissuré et maculé de tâches brunâtres lui fait face, presque moqueur, et elle se trouve plus pathétique que jamais. Débraillée, pâle, lisse et sage, à des lieux de la Décembre qui fou des coups de poings dans la gueule des gens au réveil. C’est injuste, bordel, c’est injuste.

Doucement, ses doigts se referment sur le bas de son pull en laine, et elle l’enlève sans se presser. Elle ne veut pas se changer, elle ne veut pas avoir à voir ça. Veut fuir, presque, se l’interdit, jette son pull par terre avant de commencer à déboutonner sa chemise jadis d’un blanc impeccable, après avoir desserré sa cravate. On dit qu’on peut pas être ce qu’on veut. On devrait, pourtant, on devrait.

Le vêtement tombe, vite suivi par le pantalon dont elle n’a qu’à ouvrir le bouton pour qu’il glisse sur ses hanches, allant rejoindre les autres pièces de l’uniforme sur la moquette salie et poussiéreuse, qu’elle éloigne d’une pichenette après avoir ôté ses chaussures. Elle de redresse, hésite, fini par lever la tête pour affronter son reflet dans la glace. Et c’est horrible, c’est horrible comme ce n’est pas moi. Trop petite, pas assez élancée, des hanches trop pleines, des angles trop doux, trop arrondis. Beaucoup trop fille. Ses yeux se baissent et accrochent les deux filins bleus qui qui courent le corset de fortune, rendu trop lâche à son goût par ses mésaventures antérieures.

Bordel, Décembre, reprend toi, tu fais pitié.

Elle tente d’insuffler un peu plus d’énergie dans ses bras, les force à défaire le bandage, sent un poids quitter sa poitrine à mesure qu’il glisse sur un buste, instantanément remplacé par un autre, insidieux, détestable, qui lui donne envie de vomir et de se recroqueviller et-

« Tu t’en sors, Décembre ? »

Electrochoc. Elle sursaute, trésaille, revient à elle, comme sorti d’un sommeil profond. Elle coule un regard autour d’elle, presque paniquée, avant de se calmer tout aussi vite. Ca vient de l’autre côté du rideau. C’est Hécate. Chichi. Elle prend une grande inspiration, le corsage l’empêchant de respirer aussi librement auparavant, avant de le resserrer autour de sa poitrine, le plus fort possible, grimaçant à peine. Elle a l’habitude. Se reprendre n’est plus une possibilité, c’est une obligation.

Sans plus attendre, comme boostée par la voix de la brune, elle enfile le sweat trop large –parfaitement large, sautille sur place pour remonter le jean sur ses hanches, utilise sa cravate comme ceinture sommaire, se penche pour enfiler ses chaussures classique et cirées, contrastant totalement avec le style désinvolte qu’elle vient d’adopter.

« C’est bon, j’arrive ! »

Sa voix tremble, tremble, mais elle secoue la tête en se redressant, lèvres pincées. Arrêtes de faire le sale môme, putain, arrêtes. Elle fait jouer l’articulation de ses genoux avant de se redresser comme un diable, tirant brusquement l’étoffe qui la sépare de l’autre, épaules carrés et dos droit. Sans hésiter, elle lui tend la main, fiche ses yeux dans les siens, déterminée à ne pas se laisser aller.

« On y va ? »

Me laisse pas.

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MessageSujet: Re: Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur   Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur Icon_minitimeSam 12 Jan - 22:00



•04h-06h

La Décembre qui sort de la cabine d'essayage et qui lui tend une petite main décidée semble un peu différente de celle qu'elle a laissé quelques minutes auparavant. Plus... forte ? Plus... Elle ne sait pas trop. Aussi Hécate prend-t-elle sa main dans la sienne sans piper mot et se dirige vers l'entrée du magasin, pour retrouver Novembre et Calvetti.

Tandis qu'elles marchent, les questions trottent dans sa tête, inlassablement. Qu'a-t-il pu se passer dans cette maudite cabine, qui a ainsi remonté la rouquine ? La cabine aurait-elle un pouvoir étrange, à cause de la Ville ? Comme elle aimerait ne pas se soucier de tout ça ! Mais voilà, ils forment un groupe désormais, et elle semble condamnée à s'intéresser à la santé mentale des trois autres, bien malgré elle.

Aussi s'arrête-t-elle brusquement au milieu de leur périple, pour chuchoter quelques mots à voix basse :

- Dis, Décembre... Je pense que tu ne voudra pas me dire, on se connait pas bien mais... il s'est passé quelque chose, dans la cabine, tu es, enfin...

Elle ne sait pas trop comment terminer sa phrase. Ne la termine donc pas. Elle se contente de fixer la petite dans la pénombre. Sans doute la rouquine ne percevra-t-elle pas l'intensité de ce regard, ni les milliers de questions qui dansent dedans, mais...

Elle se remet en route, sans trop attendre de réponse. Si Décembre veut lui dire quelque chose, elle n'aura qu'à s'arrêter à son tour, après tout.

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MessageSujet: Re: Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur   Les Maraudeurs sont des fashion victims, ils vont faire les soldes après s'être fait bouffer par un Mur Icon_minitimeLun 14 Jan - 19:24

Elles marchent en silence. Chichi la guide habilement à travers les rayons, et elle plisse les yeux pour arriver à percevoir les éventuels obstacles barrant sa route, essayant vicieusement de la renvoyer dire bonjour au parquet qu’elle commence d’ailleurs à bien connaître, depuis le début de son périple dans cette foutue Ville. Mais Hécate s’arrête brusquement entre deux étagères pour lui faire face, fichant ses grands yeux verts –ou or, Décembre n’est toujours pas décidée- dans les siens, et elle croit deviner son air grave.

« Dis, Décembre... Je pense que tu ne voudras pas me dire, on se connait pas bien mais... il s'est passé quelque chose, dans la cabine, tu es, enfin... »

Elle soutient son regard dans la pénombre, se demande si elle ne regarde pas plutôt le porte manteau derrière, chasse ses pensées d’une claque mentale, ne bouge pas d’un cil. Elle attend la suite. Elle est quoi, bon sang ? Ses traits se font durs, et quand elle s’apprête à lâcher une réplique cinglante – et grossière, on ne se refait pas- pour inciter Hécate à finir sa phrase, celle-ci se détourne et se remet à marcher, sans attendre sa réponse, la trainant à sa suite par la même occasion.

Elle veut lui répondre, elle veut vraiment lui répondre, mais elle ne sait pas quoi dire. C’est rare, avec elle, si spontanée, si irréfléchie et loquace d’habitude. Quand elle y réfléchit, qu’est ce qui s’est passé dans cette cabine pourrie, d’ailleurs ? Elle est bien tentée de répondre par un « j’me suis changée, ça se voit pas peut-être ? » suspicieux, s’abstient. Veut tout de même briser le silence, lâche le premier truc qui lui passe par la tête.

« Azy, j’aime bien ta voix. »

Elle aime bien sa voix. Wadafuck. Elle est normale, la voix de Chichi, mais si elle n’avait pas été là, elle aurait vomi, surement, peut-être dans cette cabine d’essayage. Décembre hausse les épaules. Bon bah, ça n’explique rien, et c’est certainement incompréhensible, mais c’est une réponse, lâchée de sa voix forte, brisant le silence pour la première fois depuis le murmure hésitant de l’autre.

Elle n’attend pas la réponse, aperçoit Barbie, pas Novembre, réfléchit brièvement puis se dit qu’il est certainement parti à la recherche de l’hypothétique grande surface. Et vu qu’il était question de groupes, et qu’elle se voyait mal aller rejoindre Végéta, elle ne réfléchit pas. Broie encore une fois les doigts d’Hécate dans sa petite main, lui coule un bref regard avant de lâcher un «J’te dis merde. » et de se détacher d’elle aussi sec, traversant la distance qui la sépare de C-18 en quelques grandes enjambées, manquant de trébucher sur le pied de la blonde, se redresse de justesse, commençant à s’habituer à devoir se rattraper.

« Bon, alors, on va « explorer », oui ou merde ? D’ailleurs j’ai la dalle moi, putain, z’ont intérêt à se grouiller les deux autres là. »

Elle parle d’Hécate comme si elle était déjà partie, impatiente.

Et bonne chance à tous.


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