« Ne t’inquiètes pas, ici, tout le monde est perdu. Bienvenue dans la ville de Nulle Part. La ville où on arrive sans savoir où on est, ni qui on est. Je vois tes yeux qui se plissent. Tu réfléchis, ma souris ? Mais tu ne trouve pas, pas vrai ? Tu ne trouve plus rien. Tu ne sais plus qui tu es. Ne t’inquiètes pas, ici, personne ne sait plus qui il est. Il ne te reste plus rien, pas même une bribe de souvenir à laquelle te raccrocher. Un brouillard confus et opaque règne sur ton passé. Hé quoi, ma souris, tu as peur ? Tu as raison. Il est sage d’avoir peur dans Nulle Part. La ville en elle même fait peur, parce qu’elle est vivante. Ne t’inquiète pas, si elle t’aime bien, tu n’as rien à craindre.

Pauvre souris, tu cherches la sortie ? Tu es prise au piège, dans la souricière. Il n’y a pas de sortie ici. La ville t’as attrapé, elle t’a volé tes souvenirs et si tu n’y prends pas garde, elle te gardera pour elle, te transformera en ombre. La ville est jalouse. La ville est dangereuse. Prend soin de toi ma souris. »