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« Gazelle Rebelle Tabasseuse d'enfants »
Matt
Messages : 158 Date d'inscription : 25/12/2012 Age : 28
Feuille de personnage Temps restant: (66/72) Dans ses poches: Rencontres/Découvertes: | Sujet: On est bien nulle part Ven 25 Oct - 20:06 | |
| Il faudra que je cours tous les jours, Faudra-t-il que je cours, jusqu’au bout ?
Sa mère, c’est que l’autre le suit. Wouhou je cours dans une ville glauque poursuivi par un dégénéré mental, génial. Il aurait du demander à Ironie de lui prêter un flingue. Mais c’est trop tard pour regretter. Même s’il sait que le manège ne durera pas longtemps il continue sa course. On verra bien qui s’épuisera le premier. Qui gagnera. Car tout n’est question que de victoire. La vie est un jeu, tu survis, tu gagnes, tu meurs c’est la défaite. Y a pas plus simple. Alors non il ne ressent pas cette peur face à un poursuivant dangereux doté d’une arme, simplement de l’excitation. Peut-être qu’il prend tout à la légère, ne considère pas la vie comme un bien précieux qu’il faut à tout prix garder. Inconscient, il l’est, et il préfère sa vision des choses à celle des dépressifs. Ou des paranos comme le brun qui le suit, qui se croit agresser pour un rien. Bon ok, il avait défoncé sa gentille barricade, et puis il l’avait assommé, mais pas de quoi réagir comme ça wesh. Non vraiment, il ne voit pas où est le problème. Et puis il aperçoit la gare, reconnait le train. Tiens, tiens, retour à la case départ. S’il s’arrête alors devant l’une des vitre du train ce n’est pas dans un moment d’extrême nostalgie où il se remémorerait alors toutes les fabuleuses aventures qu’il a vécut depuis qu’il est descendu de ce train miteux. Non, c’est juste pour contempler son reflet, repasser une main dans ses cheveux et se dire que, vraiment, j’suis trop canon t’peux pas test.
Il va alors se planquer derrière un des wagons, attendant que l’autre se pointe. |
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« Petit Chaperon Rouge »
Novembre
Messages : 1609 Date d'inscription : 05/05/2012
Feuille de personnage Temps restant: (59/72) Dans ses poches: Rencontres/Découvertes: | Sujet: Re: On est bien nulle part Sam 26 Oct - 10:55 | |
| L'intrus était rapide. La course, de toute façon, ça n'avait jamais été son fort. Rien qu'à voir comment il s'était fait piéger par les flics, la dernière fois... Les pas du type aux cheveux clairs s'étaient arrêtés. Plus un bruit, sur le quai. Novembre déglutit avec peine en avisant le vieux train à l'arrêt et les dalles envahies par les plantes qui jonchaient le sol poussiéreux. La gare. C'est là où tout a commencé. Le début du cauchemar. Le brun s'acharna à prendre des respirations de plus en plus lentes et silencieuses. Calmer son poux. Marcher doucement. Tenir son arme prête à l'action. La fermeture éclaire de son sac grinça lorsqu'il l'ouvrit pour se saisir de la lampe torche. Avec la fatigue, la faim, sans doute, et l'obscurité qui envahissait les lieux vitesse grand V, il avait du mal à distinguer les choses. A différencier une vraie impulsion mémorielle d'un souvenir empoisonné venu de Nulle Part. Le frisson, les paroles rauques, le froid qui s'installait progressivement... Merde. Merde merde merde merde merde ! La Chose de la gare. Une Ombre. L'autre mec semblait assez imprévisible et totalement hostile, mais il n'était pas armé. La vraie menace, c'était ce fantôme. Cette forme noire qui hantait aussi la gare. Le brun alluma la lampe et effectua un large balayage des environs avec le faisceau lumineux. « Montre-toi ! Je sais qu't'es là ! » Aboya-t-il à l'intention de la créature. « Amène-toi, putain ! Me force pas à venir te chercher moi-même ! Je sais qu't'as plus de temps. Ça sert à rien de courir. C'est fini, d'toute façon. Alors sors de là. » Mais compte pas sur moi pour être sympa avec toi. Pas après tout ce que tes potes les Ombres ont fait. - HJ:
Oui, Nov' pète totalement les plombs, et alors ? 8D Et oui, la réplique pourrait aussi s'adresser à Matt, sinon c'est pas drôle. \o *s'enterre*
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« Gazelle Rebelle Tabasseuse d'enfants »
Matt
Messages : 158 Date d'inscription : 25/12/2012 Age : 28
Feuille de personnage Temps restant: (66/72) Dans ses poches: Rencontres/Découvertes: | Sujet: Re: On est bien nulle part Dim 27 Oct - 11:36 | |
| Mais qu'est-ce qu'il raconte l'autre crétin? J'ai tout le temps que j'veux wesh. Il repère alors le faisceaux de lumière un peu plus loin. T'as pas plus discret? Il a vraiment peur du noir ou quoi? C'est fou comme il semble s'agiter, il a peut-être peur de son ombre en fait. Matt se décolle alors de la parois du train et s'approche en silence du brun. Avec son arme et son regard de fou, c'est qu'il ferait presque flipper. Et puis, devinant que le type est un acharné de la gâchette, il se met à courir, s'arrête à peine devant lui pour faire dévier ses mains d'un coup de pied, histoire de pas se faire tirer dessus, et il repart en courant. Il a juste le temps de voir la lampe rouler au sol et de lâcher:
- C'est con pour quelqu'un qu'a peur du noir.
Mais il ne prend pas la peine de lui lancer un regard moqueur et préfère continuer d'agrandir l'écart entre lui et le taré de service. Courant vers une direction inconnue, comme d'habitude. |
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« Âmes Damnées de la Ville »
Les Ombres
Messages : 27 Date d'inscription : 08/05/2012
| Sujet: Re: On est bien nulle part Dim 27 Oct - 12:00 | |
| Elle se sent appelée. Se sait concernée. Alors elle se rapproche. Rapproche de cette voix qu'elle a déjà entendu. Pourquoi est-il revenu? Il n'y a pas d'espoir de sortie ici. L'ombre s'approche et ses grands yeux vides semblent observer le jeune homme. L'air se refroidit sensiblement, la lumière faiblit aussi. Elle est là. Ombre parmi les autres, presque invisible et pourtant il peut ressentir sa présence pesante. Ce silence lourd de sens. Et elle peut sentir sa peur, ses souffrances, sa colère. Avec une vitesse effrayante elle se place alors entre la lampe et lui, empêchant toute défense. Les Ombres ne courent pas, elles glissent au dessus du sol avec une étonnante facilité, les Ombres ne se cachent que pour mieux surprendre.
Que peux-tu contre moi?
La voix s'infiltre dans la tête de Novembre, murmure qui résonne encore longtemps. Elle dirige les Ombres. Et Elle s'amuse. |
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« Petit Chaperon Rouge »
Novembre
Messages : 1609 Date d'inscription : 05/05/2012
Feuille de personnage Temps restant: (59/72) Dans ses poches: Rencontres/Découvertes: | Sujet: Re: On est bien nulle part Dim 27 Oct - 13:01 | |
| Un coup partit tout seul lorsque l'autre abruti frappa. La lampe vola sur le sol crasseux de la gare. Merde, putain ! Peur du noir ? C'était pas le noir, bordel ! C'était ce qu'il y avait dans le noir, qu'il fallait craindre !
« C'est ça, dégage ! Et r'viens pas, surtout, connard ! »
En vérité, il était totalement excédé. Jetant un regard assassin à l'agresseur en déroute, il souffla bruyamment pour exprimer sa frustration et se retourna pour récupérer sa précieuse lampe de poche. La seule arme véritablement utile contre les Ombres, d'ailleurs.
Silence. Ambiance glauque, pesante. Il y avait comme un voile, dans la nuit naissante. Un piège ténébreux qui venait de se refermer sur la gare. Et devant lui, cette Chose, qu'il avait appelée. Les orbites béantes le fixaient sans expression. Pantin noir sur fond d'horreur. Le regard de Novembre passait successivement de la tête de la créature à la lampe restée à terre, juste derrière le drapé obscur.
Et puis il y eut La Voix. Détestable. Des sons éraillés qui lui écorchaient les oreilles à chaque vibration. Un frisson de dégoût le parcourut tandis qu'il fixait cette chose repoussante qui n'avait plus aucune volonté propre avec un mélange de mépris et de crainte. Il avait vu ce dont Lexi avait été capable. Il avait failli y passer.
Mais on y passe tous un jour, hein ?
Il allait dire quelque chose. Sans doute par réflexe, sans doute pour répondre, sans doute pour se montrer insolent, parce qu'il n'y avait plus que ça à faire. Mais il n'avait rien à dire. Rien. Voilà ce à quoi se réduisait le champ de ses possibilités, sur le moment. Rien. Rien rien rien rien rieeeeeen.
Et alors ?
Il pouvait encore penser, être, ne jamais tomber sous l'emprise de cette enflure de Ville. Mais non. Non, parce que la philosophie, ça ne lui suffisait pas. C'était cool, ça faisait intelligent, tout ça, mais honnêtement, ça servait strictement à rien. C'était pas avec un Je pense donc je suis qu'il allait s'en sortir.
« Et toi, alors ? Concrètement, tu peux faire quoi ? » Le Novembre arrogant était revenu... Pour mieux disparaître en perdant tout à fait son calme. « Ça t'éclate de buter tout le monde un par un ?! C'est vrai, c'est super drôle, putain ! Tellement kiffant, hein, mais moi aussi j'peux l'faire ! » Il déchargea complètement son pistolet sur l'Ombre. Rechargea en vitesse sans se démonter - ou en perdant tout sens de la prudence au profit de la haine, au choix. « Quoi, tu crains pas les balles, toi non plus ? T'AS PAS MAL ? Bouge pas, ça va pas durer. »
Nouveaux coups de feux, perpétrés en avançant, cette fois.
« C'est quoi ton délire, putain ?! Pourquoi t'as fait ça à Hawkeye ?! A Hécate ?! A Lexi ?! Réponds-moi, putain ! »
Le désespoir emporte la raison. Le brun se jeta de toutes ses forces sur l'Ombre dans une tentative d'étranglement des plus pitoyables. Passa à travers le corps immatériel. Mangea le pavé derrière la Chose. A dix centimètres de son visage, il y avait la lampe torche. Il tendit le bras.
« Pourquoi tout ça... ? » Murmure hystérique.
La question était "Qu'est-ce que j'ai fait de mal pour avoir survécu jusqu'ici ?" |
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« Âmes Damnées de la Ville »
Les Ombres
Messages : 27 Date d'inscription : 08/05/2012
| Sujet: Re: On est bien nulle part Lun 28 Oct - 23:36 | |
| L'Ombre ne bouge pas. Elle assiste à la décadence du jeune homme. Voit la peur laisser place à la colère, et la colère se muer en désespoir. Elle aussi Elle regarde, savoure chaque lueur de haine, chaque parcelle de peur. S'amuse de ce jouet qui tombe dans la folie. Qui, comme tous les autres, pense pouvoir défier le destin qu'Elle lui a tracé. Mais qui, comme tous les autres, se plie devant Elle, implore la mort. La nature humaine est lâche et Elle joue avec ce défaut. Alors sa voix répond aux questions, à la dernière question muette:
Parce que les jouets morts ne sont pas intéressant.
S'il reste en vie ce n'est pas grâce à la chance. S'il souffre à présent, ce n'est pas une coïncidence. Si son esprit est torturé, si son esprit défaille, c'est qu'Elle l'a voulu. Alors pourquoi le tuer maintenant, alors que le désespoir atteint son paroxysme? Sa voix résonne de nouveau contre les parois de son crâne, malsaine:
Tu ne les as pas aidé.
Au même moment la sombre silhouette semble s'infiltrer dans le jeune homme, à l'intérieur. Pour toucher au plus profond. Et alors sa peur semble décupler, gravir chaque instant un autre stade, toujours croissante, devenu incontrôlable. Des images s'imposent alors dans son esprit. Hawkeye se faisant enlever par les ronces, le cadavre d'Hawkeye, Hécate tombant dans la piscine par sa faute, Hécate qu'il abandonne. Hécate qui meurt. Le froid et la peur continuent d'engourdir ses membres, son sang, son esprit. |
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« Petit Chaperon Rouge »
Novembre
Messages : 1609 Date d'inscription : 05/05/2012
Feuille de personnage Temps restant: (59/72) Dans ses poches: Rencontres/Découvertes: | Sujet: Re: On est bien nulle part Mer 30 Oct - 10:34 | |
| Sa main s'abattit plus violemment que prévu sur la pauvre petite lampe torche. Ses doigts se crispèrent au contact du métal froid. Alors pourquoi j'suis pas mort, putain... Grincement de dents.
Sursaut de peur. Il avait l'impression que l'Angoisse l'avait saisi par le col et s'échinait à l'étrangler méticuleusement. En appuyant bien là où ça fait mal. Sensation de froid mordant. Un froid étrange, malsain. Comme une menace tacite mise à exécution dans l'ombre. Novembre essaya de se relever, et tituba sur quelques pas. Fit un bond de trois mètres en sentant une goutte d'eau s'écraser sur sa joue.
Le nuage. Oh putain... Merde... Toujours là, c'connard ? Il quittait le préau de la gare.
Puis des images lui revinrent en mémoire, comme forcées de s'imposer à lui à cet instant précis. Il avait beau essayer de se concentrer sur autre chose, rien ne pouvait chasser la mort de son esprit. Ni le mal de crâne atroce qui allait vraisemblablement avec.
« Stop, putain arrête ! Arrête ça ! Tout de suite ! »
Se tenir la tête entre les mains n'aidait en rien. Son dos percuta violemment un wagon du train et il s'arrêta là, pantelant, la respiration sifflante et le cœur battant, jetant des regards affolés dans toutes les directions. Par réflexe il leva son arme, balayant avec son champ de vision de grands cercles trop rapides pour être efficaces. Le canon tremblait trop pour viser correctement. Plaqué contre le train, Novembre était en train de perdre tout ses moyens.
« Nan, c'est... C'pas moi, c'est... C'est pas ma faute... J'étais pas là, putain... J'ai pas appuyé... J'ai pas appuyé sur cette foutue détente... »
Il se sentit tout à coup minuscule, écrasé par le poids de la Ville. C'est pas moi qui les ai tués... J'ai... J'ai rien fait putain... Précisément. Il n'avait rien fait pour leur venir en aide. J'ai essayé, j'ai... Putain, c'est pas ma faute... Le brun se laissa glisser contre l'armature de métal froide, à bout de forces, une expression d'horreur scotchée au visage. Recroquevillé au pied du wagon, il ressemblait à un gamin terrorisé à qui on avait volé son doudou. Et c'était pitoyable. Juste, pitoyable.
« 'Fait chier, putain... »
Qu'est-ce qu'il foutait encore là, sérieux ? N'aurait-il pas du rester dans le temple de l'Île, à barboter dans son sang avec les autres cadavres ? Qu'avait donné Lexi pour que ça n'arrive pas ? Uhm ?
« T'as fait tout ça pour rien, j'crois... T'aurais du te barrer quand t'en as eu l'occasion. J'suis pas à la hauteur. » Sourire sardonique. « Hé, pendant qu't'es là... - Il s'adressait à l'Ombre. - J'veux récupérer quelqu'un qui s'est transformé en Ombre... Dis-moi comment on fait. »
Était-ce la lassitude ? Était-ce l'engourdissement du au froid et à la peur ? Était-ce... La fin ? Qu'avait-il encore à sacrifier, alors qu'il avait déjà tout perdu, jusqu'à la raison ?
« Dis-le-moi... Comment on fait pour revenir, quand on n'a plus de temps ? » |
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« Âmes Damnées de la Ville »
Les Ombres
Messages : 27 Date d'inscription : 08/05/2012
| Sujet: Re: On est bien nulle part Sam 2 Nov - 20:12 | |
| Hésitation. Le peu d'esprit humain de l'Ombre semble refaire surface. Il lutte un instant contre l'emprise de la Ville. Alors lorsque cette dernière se trouve distraite un instant, son esprit occupé à martyriser d'autres gens, l'Ombre se rematérialise devant Novembre. Sa voix résonne dans la gare vide, un murmure, un chuchotement à peine audible, qui semble coûter un effort terrible à la silhouette noire:
- On ne peut revenir en arrière. Mais il y a des solutions pour lutter contre le temps qui passe.
Fouillant dans l'esprit du jeune homme, l'Ombre lui remémore alors le moment où il a donné une pastille bleue à une jeune fille rousse. Rajouter du temps, ou l'allonger. Mais c'est trop tard. Trop tard pour l'autre, qui vagabonde quelque part et nulle part à la fois. La compassion de l'Ombre s'envole aussi tôt la réponse donnée. Elle reste immobile, le jauge. Il est pathétique. Tellement faible. As-tu peur de la mort, Novembre? |
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« Petit Chaperon Rouge »
Novembre
Messages : 1609 Date d'inscription : 05/05/2012
Feuille de personnage Temps restant: (59/72) Dans ses poches: Rencontres/Découvertes: | Sujet: Re: On est bien nulle part Dim 3 Nov - 16:22 | |
| La sensation de froid et de peur laissa place à un vide béant qui lui sembla tout aussi effrayant. Et la réponse, aussi cinglante qu'évidente.
C'est trop tard. Ses épaules s'affaissèrent un peu plus en même temps qu'il lâcha un long soupire dégoûté. Des solutions. Tu sais où tu peux t'les foutre, tes solutions. C'est pas moi qui ai besoin de temps. Au moins il avait eu une réponse. Il y avait quelque chose de pathétique dans l'intonation de l'Ombre. L'espace d'un instant, elle avait échappé à l'emprise de la Ville. Et si Lexi pouvait faire de même ? Une Ombre, ça pouvait manger les pastilles bleues, non ? C'était absurde. Ça pouvait même pas vous toucher. Pourtant ça soulève des planches de parquet pour vous les coller dans le ventre. L'absurde, c'était la seule logique possible, ici.
La question fut de nouveau posée par cette voix éraillée qui écorchait si bien les tympans. Le brun se demanda si elle avait encore un sens, ici. Avait-il peur de la mort ? Il l'avait tant de fois frôlée qu'il se sentait presque habitué à son souffle glacial. Au fond il avait peur, oui, mais pas de mourir. Pourtant, aussi blasé fut-il, ce n'était pas quelque chose qu'il souhaitait. Il n'avait pas survécu jusqu'ici pour vouloir clamser maintenant.
Alors le dealer se releva. Lentement, en s'appuyant contre le wagon du train. Lui demander s'il avait peur de la mort, c'était lui demander s'il était lâche et faible. C'était sans doute le cas puisqu'il avait abandonné tout le monde. S'il avait encore quelque chose à perdre. Nada. Il n'avait rien. Nulle Part pouvait même lui arracher les dernières parcelles de sa mémoire, si elle voulait. Rien n'avait plus d'importance.
Il toisa l'Ombre avec colère et dédain. Si tu veux ma peau, va falloir y aller un peu plus fort que ça.
« Plus maintenant, cracha-t-il à la forme noire qui se dressait devant lui comme un vulgaire intermédiaire. Et c'est grâce à toi. J'devrais t'remercier, au final. Mais j'le f'rai pas. T'as fait de cadeaux à personne. T'es qu'une ordure, et t'oses même pas venir me parler en face ! »
Il se rendit compte après-coup qu'il hurlait. Il braqua la lampe sur la créature des ténèbres et l'alluma sans aucune hésitation.
« Dégage ! » Aboya-t-il à la chose, avant de se précipiter à l'intérieur du wagon le plus proche.
Brandissant la lampe torche devant lui pour éviter de se rétamer dans le couloir, Novembre courait aussi vite que possible en direction de la cabine du conducteur. S'enfermer là-dedans signerait sans doute son arrêt de mort, mais s'il pouvait ne serait-ce que lancer le train à pleine vitesse avant d'y passer, peut-être qu'il allait dérailler, peut-être qu'il causerait des dommages, peut-être que...
Ou peut-être que rien n'allait se passer, puisque de toute façon il était condamné. Mais s'il fallait tenter quelque chose de stupide pour essayer de changer la donne, il le ferait. Parce qu'il n'y avait plus que ça à faire. Parce qu'ils étaient tous morts et qu'il n'avait plus rien à espérer.
Parce qu'il était seul.
Et qu'il en avait peur. |
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| | Sujet: Re: On est bien nulle part | |
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