C'est quoi la suite ? Des zombies ?

16-18h

Le dégoût n’a toujours pas disparu et il ne s’en ira pas avant un bon bout de temps, malgré le poids rassurant du tournevis à sa ceinture. Le brun récupère son violon et reprend d’autorité la main de Symphonie dans la sienne. Pour se rassurer lui autant qu’elle. Ils délaissent la piscine, le cadavre, le sang et le loup mort. Passent à l’intérieur d’un restaurant Ne s’y attardent pas. Il désire s’éloigner autant qu’elle. Une fois à l’air libre, il passe en revue leurs différentes options. Rien de clair, rien de défini, juste un choix à faire, une direction à prendre au hasard. Le violoniste prend une grand inspiration, ferme les yeux un instant et pivote sur lui-même. Ses prunelles bleues avisent la rue. Ok, on part par là.

« Il y a un but dans ce maudit jeu ?! »

La voix emplie de rage et d’ordinaire si frêle de Symphonie le fait sursauter. Il hausse les épaules, aucune réponse ne lui venant à l’esprit. Il ne sait s’ils sont dans un jeu. Une foire aux horreurs serait plus appropriée. Espérons que l’endroit où nous nous arrêterons ne comportera pas également l’option cadavre.

- Calme-toi. S’énerver est parfaitement inutile, tu ne feras qu’aggraver la situation.

Il presse sa main et la tire derrière lui avec douceur pour s’assurer qu’elle le suive. Il n’a aucune idée d’où ils vont mais quoi qu’il en soit, cela ne pourra être pire qu’ici. Sans même s’en rendre compte, il accélère le rythme. Ils sont pressés par le temps, la nuit va bientôt tomber et il leur faut un endroit sûr où passer la nuit. Au bout d’un moment, ils arrivent devant un grand bâtiment gris. Un hôpital abandonné. Génial… Il n’y a rien de musical dans ce genre d’endroit. Juste la détresse et la mort. Le ciel s’assombrissant de plus en plus, Stradivarius tire Symphonie à l’intérieur. Comme de bien entendu, il n’y a personne. Il fait quelques pas, ses Doc Martens couinant désagréablement sur le sol, et s’arrête devant le guichet d’accueil. Mis à part des bonbons périmés et des vieux papiers, il n’y a rien d’intéressant. L’un des néons du plafond clignote par intermittence et émet un grésillement désagréable. Il y a une rangée de chaises en plastique, recouvertes de poussière, pas très confortables mais s’ils veulent se poser, c’est maintenant.

- Alors ? Tu préfères rester ici ou fouiner un peu ?

Un hôpital n’est pas le lieu idéal pour passer une nuit en paix. Et le hall d’accueil encore moins, surtout avec un néon défectueux. Il doit certes y avoir des lits dans les chambres, mais se retrouver entouré de scalpels et autres instruments destinés à soigner – quoi qu’ici, même les ciseaux peuvent se retourner contre vous – le met bizarrement mal à l’aise. C’est peut-être tous ces morts aperçus précédemment. Parce que, dans les chambres d’hôpital, que fait-on ? On tente de sauver des gens destinés à mourir. Mais comme rien dans cette ville n’est normal et bien… il préfère ne même pas imaginer ce qu’il peut y avoir ailleurs que dans ce hall mal éclairé.

Spoiler:

« Calme-toi. S’énerver est parfaitement inutile, tu ne feras qu’aggraver la situation. »

Je baisse la tête. Il raison, ça ne sert à rien. Ça ne nous avancera pas. Gênée, je garde les yeux rivé sur le sol jusqu’à ce que la main du garçon saisisse à nouveau la mienne et qu’il me tire à sa suite. Je marche sans conviction. Pour aller où ? Peut-on seulement s’en sortir ? Tellement de personnes sont… mortes…
Mais Stradivarius accélère le rythme, et j’en fais de même. Il va bientôt faire nuit. Qui sait ce qu’il se cache dans les ombres de cet endroit ?
En parlant d’ombres.
Un grand bâtiment se dessine devant nous. Un grand bâtiment qui me donne la chair de poule. Pourquoi faut-il que l’on tombe sur un hôpital ? Lorsque le brun continue de marcher vers là-bas, je m’interdis de céder à l’envie de tourner les talons et de courir au loin. Ce n’est pas le moment de faire ma poule mouillée. Alors j’entre dans le hall avec lui

« Alors ? Tu préfères rester ici ou fouiner un peu ? »

Je regarde autour de nous. Des chaises ? Des toiles d’araignées ? De la poussière ? Un secrétariat désert ? Laisse-moi réfléchir deux minutes. Ah, je sais. Je veux partir d’ici dans la seconde.
Je me secoue. Ce n’est pas le moment d’avoir des pensées pareilles.

« Je pens… »

Un bruit m’interrompt alors et, par réflexe, je sursaute et me colle contre Stradivarius, serrant dans un spasme sans main dans la mienne.
Qu’est-ce que c’était encore ?

HJ:

On vient de là ♪

Après avoir quitté l'hôtel ils ont marché quelques temps avant de se réfugier dans cet hôpital lugubre. A vrai dire ils auraient pu aller n'importe où, pourvu que c'était ailleurs. Nova veut fuir cette horreur, fuir cette vision du corps de son fils déchiqueté, brûlé ... inhumain. Et que reste-t-il de son humanité à elle ? Les yeux vides, son corps se meut sans elle. Elle se laisse guider par Vanderick qui l'a entraînée à l'extérieur et qui se trouve toujours près d'elle, parce qu'il demeure là, parce qu'il est encore là avec elle, dans cette ville maudite. Parce qu'il est la seule personne qui la liait encore à la vie qu'elle a toujours connue.

Tous deux passent donc le seuil du grand bâtiment, et Nova note la présence du grand H rouge au-dessus de la porte, ce qui la renseigne immédiatement sur l'endroit. C'est un hôpital, un endroit où l'on soigne, où l'on protège - et la jeune femme en a terriblement besoin à cet instant. Elle est mal assurée sur ses jambes, ses doigts tremblaient, encore sous le choc. Alors, lorsqu'un seau abandonné traîne là, son pied bute dessus et elle trébuche maladroitement, faisant tomber ledit seau. Le bruit, bien que faible, se répercute sur les murs de la pièce désertée.

Du moins croyait-elle l'hôpital vide, puisqu'elle et Bart ne tarde pas à trouver d'autres personnes. Alors Nova observe les inconnus en silence : ces inconnus, perdus, immobiles, apeurés semble-t-il ... comme eux. La lassitude la gagne, la fatigue, le découragement. Elle se laisse presque tomber par terre, s'assoit et entoure ses jambes de ses bras. Elle n'a pas le courage des gestes, elle n'a plus le courage des mots. Elle voudrait juste s'allonger, dormir, et se réveiller enfin de ce qui ne semble être qu'un affreux cauchemar. Comment tout cela serait-il possible sinon ? Les limites de la logique ont déjà été franchies depuis bien trop longtemps, ne reste plus que la violence et la peine.

« Bienvenue en enfer. »

Sarcastique, Nova ?

Spoiler:

The days are a death wish,
A witch hunt for an exit ;
I am powerless.

C'est quoi la suite ? Des zombies ? 1551479860

16h-18h

Marcher, marcher encore. En arrivant à l'hôtel, Bartolomeus ne se serait pas cru capable de faire trois pas de plus, et pourtant le voilà qui repart. En soutenant Nova, en plus. Tout son corps le brûle, il a l'impression d'être passé dans le tambour d'une machine à laver, le tout sans compter la fatigue mentale et le choc de la scène qui vient de se dérouler sous ses yeux. Mais il avance. A-t-il vraiment le choix ? Pour la première fois, il a vraiment l'impression de fuir. Jusque ici, il a suivi, mené lorsque aucun autre choix ne lui était laissé, couru, mais jamais fuit. Alors que cette fois-ci, il a le sentiment d'avoir été chassé de l'hôtel, alors même qu'il l'avait choisi pour sa vocation première : dormir. Parce que c'est bien gentil tout ça, mais il n'a pas fermé les yeux depuis son réveil dans le manoir. Depuis, il a bu - beaucoup - crapahuté de droite à gauche, et même sauvé la vie de Comte et Cendrillon.

C'est donc la fatigue plus qu'autre chose qui guide ses pas, si bien qu'il s'engage dans le premier bâtiment venu. Et qu'il lui faut bien plusieurs mètres avant qu'il ne réalise de quoi il s'agit. Un hôpital. Glauque au possible - encore. Le boucan que fait Nova lorsqu'elle bute dans un seau le fait violemment sursauter, et il ressert un peu sa prise sur elle. Réflexe. S'il y a des gens ici - ou des trucs moins sympas que "des gens" - au moins ils sont prévenus de notre arrivée ... Heureusement pour eux, il ne s'agit effectivement que de "gens". Un garçon et une fille, à peu près de son âge. Il ne lâche pas Nova pour autant, et les jauge un bon moment du regard avant de prendre la parole. « Vous êtes qui ? » Sans doute son ton aurait-il sonné moins méfiant s'il n'était pas aussi vanné. S'il n'avait pas vu un ancien camarde de classe brûler de l'intérieur. S'il n'était pas bloqué au milieu de nulle part depuis des heures avec pour seule compagnie son incompréhensible amnésie.

Le brun interroge la blonde du regard. Elle amorce une réponse, n’a pas le temps de l’achever. Il l’entend aussi, ce bruit métallique qui fait que Symphonie se colle contre lui en lui broyant la main au passage. Il garde un bras protecteur autour de la taille de la jeune fille et tente de discerner ce qui arrive. Impossible de saisir le tournevis dans sa poche avec les deux mains prises ; il fera avec. Ses épaules se détendent imperceptiblement lorsqu’il constate que ce ne sont que deux personnes tout aussi perdues qu’eux. Une jeune femme peut-être un peu plus âgée que lui-même et un blond d’une vingtaine d’années maximum. Rien de bien dangereux dans l’immédiat. Ils ont l’air parfaitement vivants, à l’inverse de tous ceux qu’il a croisé depuis sa rencontre avec la jeune musicienne.

«Bienvenue en enfer. »

La nouvelle arrivante s’assoit sur le sol, de toute évidence perturbée par quelque chose et peut-être tout aussi lasse qu’eux. Le violoniste se contente de pincer les lèvres face au sarcasme, qui colle parfaitement à la fichue ville dans laquelle ils avancent à reculons depuis quelques heures. L’autre, le blond, n’y va pas par quatre chemins et c’est à peine s’il ne les agresse pas en leur demandant qui ils sont. La fatigue ne fait pas bon ménage avec la peur. Serrant un peu plus fort la jeune blonde contre sa poitrine, il répond, du ton neutre qui ne l’a – presque – jamais quitté, mis à part à la pharmacie :

-Nous ? Des paumés amnésiques parmi tant d’autres.

Il ajoute, sans tendre la main ni rien faire qui pourrait passer pour un geste amical :

-Stradivarius, pour ma part.

Que la blonde se débrouille, elle sait parler. Il desserre légèrement l’étreinte des doigts de Symphonie autour de sa main – en passe de devenir inutile à force de broiements à répétitions – et les entrelace avec les siens. Il ne la lâchera pas. Pas tant que les deux nouveaux arrivants ne leur prouvent qu’ils n’avaient aucune mauvaise intention.

« » **Contenu sponsorisé**

» C'est quoi ce train ?
» Namého c'est quoi ça !
» C'est quoi cette merde ?
» Ether, quoi d'autre ?
» « T'espérais quoi ? He lives to run. ♥

C'est quoi la suite ? Des zombies ?

Sujets similaires

Sujets similaires