Un hôpital, c'est absolument pas flippant, non non.

12h-14h
Et te voilà de nouveau en train de courir. Cette fois-ci, la peur te poussait plus qu'autre chose. Tu tenais fermement le bras de Candide que tu traînais dans ta course. Pourtant, il n'y avait pas que la peur. Il y avait ce souvenir aussi.
Madeleine.
Tu n'aurais jamais pensé que ce serait aussi grisant d'avoir un nom.
Même si dans ta tête, tout était confus, tu te sentais heureuse et la conscience plus légère d'avoir retrouvé un souvenir.

Tu ralentis ta course, sûre et certaine que la bête ne vous suivait plus depuis bien longtemps.

Sauf que voilà, ben. En fait. Tu t'es perdue.

Enfin, perdue.

Est ce qu'on peut vraiment dire qu'on est perdu si, de toute façon, on ne connait pas du tout les lieux ? Hum hum. Bref, c'est pas l'heure des réfléxions existencielles, Stargazer.

D'ailleurs, devrais t'on encore t'appeller Stargazer ? Où bien Madeleine, ce qui était apparement ton vrai nom ? Bah, on verra plus tard. Après tout, on à le temps.

Alors tu erres, cherchant un endroit à explorer, puisque de toute façon vous n'avez que ça à faire. C'est vrai quoi, vous allez pas passer vos 72h, comme ça, à se tourner les pouces et à se regarder dans le blanc des yeux, non ?

Tu crus voir apparaître un miracle lorsqu'un batîment se dessina un peu plus loin. Certes, ça ne faisait pas tant de temps que ça que vous courriez, mais tout de même ! Tu n'étais pas une sportive et tu avais besoin de t'assoir quelque part.

Un hôpital.

Brr, bonjour les frissons.

Mais bon, tu ne fis pas la difficile et tu entras dans le hall. Tu soufflas un bon coup et t'assis par terre, adossée contre un mur. Tu regardas Candide, l'air préoccupée.

-Tu peux t'assoir aussi si tu veux...Pas que je te force, hein. Tu fais ce que tu veux...

Tu te demandais alors ce que lui avait pu voir dans son souvenir...

« Pourquoi nier ?

« Marcher, courir, s’arrêter, découvrir, fuir. Des mécaniques primaires, des cercles de bases, des pièges éternels. L’humanité était entravée dans ces actions et réflexes ancestraux. De temps à autre, la sphère évoluait, ajoutant un terme comme le combat ou l’ingéniosité à sa panoplie. S’opérait alors une véritable révolution des genres, l’évolution basculait, bondissait, puis s’apaisait. Encore et encore. Étions-nous si différents, à présent ? Trainé derrière ma compatriote, étais-je autre, ou semblable ? N’était-il pas temps de changer, d’offrir un nouveau gouvernement, un nouveau mot ? Star me parlait, et d’un coup, je me retrouvais jeté dans la réalité. Mes yeux papillonnèrent, et ébloui, je fermais les yeux. Sensations. Maux de tête m’assaillant, inspiration soudainement délicate, doigts qui se lient et délient, se tendent et ferment. Odeurs, goûts. Je rouvrais paupières. Elle, assise. Était-elle comme je me l’étais imaginée ? Tout avait été balayé, mes songes, mes sarcasmes et ma mauvaise humeur. J’étais comme lavé. Alors pourquoi ce sentiment d’ancienneté ? Tout me retomba dessus, toutes mes vies oubliées, aventures inachevées, bavures et réussites jetées à la volée. Lassitude. Je me laissais tomber aux côtés de la rose, n’ayant plus foi de me battre contre ce qu’on appelait le « soi ». Il était clair que je n’étais naïf ou candide, mais pouvait-on dire que j’étais foncièrement méchant ? Non. Cette découverte quoique évidente me troubla autant qu’elle me soulagea. C’était donc ainsi. Si je n’arrivais à m’attacher aux gens, pouvait-on me dire malveillant ? Une œillade à Stargazer, et je poussais un long soupir, passant une main dans mes cheveux, machinalement, savourant ces textures retrouvées. « Je suis de retour. » Pour elle, comme pour moi. « Ca va ? » Sourire sincère, accoudé à mes genoux, bras pendant dans le vide, je me tournais vers elle, puis tendant une main sympathique. « Erik Gabrilov. » Ma voix semblait peut-être fatiguée, usée, mais je pensais plutôt qu’elle était habituée et plutôt nonchalante. Après tout, nous ne nous étions pas vraiment présentés. « Je pense avoir dans la vingtaine, je suis originaire de Norvège et… Nous nous apprêtons sans doute à faire quelque chose de peu sérieux. » L’hôpital, évidemment. Sourire.

Je viens d'ici o/

Le décor change subitement, encore une fois. Je me retrouve dans ce qui semble être un hôpital, loin des autres. Je serre mon poing, donne un coup dans le mur, les larmes aux yeux. Putain ! Alors que je venais juste de retrouver ma petite soeur, mon cousin, des amis... Go to Hell, for Heaven's sake.

- Ça t'amuse de me téléporter tout le temps connasse ?! Tu n'as que ça a faire de me séparer des autres ?!

Je retiens péniblement mes larmes, m'écroulant à genoux au sol. Je commençais à craquer, Chocolat a réussis à me remettre un peu sur pied alors que je voulais en finir avec tout ça, et maintenant on me sépare d'eux à nouveaux, je suis seul, sans appuie. Elle n'en a pas marre de s'acharner sur moi ? Elle m'a déjà pris trop de chose, elle veut me faire craquer, et elle est sur le point d'y arriver. Je remarque finalement la présence de deux personnes à quelques mètres, un blond et une fille aux cheveux roses. Je passe une main sur ce qu'il reste de mon bras gauche avant de me redresser, n'osant pas aborder une discussion avec eux, mais je veux en savoir plus sur l'endroit où j'ai été téléporté.

- Excusez moi... Qui êtes-vous ? Et... Est-ce que vous savez où on est ?

Erik hein ? Apparemment lui aussi avait retrouvé son nom dans son souvenir, ainsi que tout ses sens. Tu lui serras la main en l'écoutant, un petit sourire éclairant ton visage. Il avait l'air heureux, ce qui n'était pas souvent arrivé auparavant. Du moins...Vraiment heureux. Un vrai sourire. «Erik, donc ? » Tu auras bien du mal à t'adapter à son prénom, maintenant que tu avais pris l'habitude de l’appeler Candide, tu échapperas sûrement deux trois «Cand...Erik » mais bon. Tu devrais sûrement faire de même d'ailleurs. Oui. Il était temps que tu revêtes ton vrai nom, toi aussi. Tu allais lui répondre, avant qu'une voix ne t'interrompe.

-- Excusez moi... Qui êtes-vous ? Et... Est-ce que vous savez où on est ?
Tu regardas alors l'individu qui se présentait devant vos yeux. Grand, blond, amputé, l'air perdu... Attend, quoi ?! Il lui manque un bras là ! Et ça à l'air assez récent quand même ! Tu te sentis assez gênée sur le coup, puis soudainement terrifié. Et si c'était la ville qui lui avait arraché un bras ? Oh mince, tu ferais mieux de définitivement rester sur tes gardes. Malgré tout, ce n'était pas une raison pour l'ignorer, et tu répondis alors de ton habituelle petite voix.

-Euh...Je suis...Madeleine...
Oui c'est vrai. Tu n'es plus Stargazer. Tu t'appelles Madeleine maintenant.

-Et euh...Lui c'est Can...Erik.
Haha, qu'est ce que je disais.

-Et on est euh...Dans un hôpital je crois. Oui un hôpital...
Ouaip. Plus sûre de soi tu meurs.

Spoiler:

« Une fois n’est pas coutume.

« Perdu, anarchique, désespéré. Ce blond me fait mal, car lui même à mal. Plus que mal. Avec son trognon amputé et ses airs de dépressifs en difficulté. « Erik Gabrilov. » Simple sourire, je serre ma main atours des doigts de StarMadelaine. En voilà une qui n’étais pas seule a avoir du mal. « Tu es ? Ne t’excuse pas, t’es pas en état. On est dans un hôpital, oui. Et justement, on va trouver de quoi t’aider. Et ce convenablement. Tu veux bien ? » Non car oui. Il est paumé, ce gars, ca ne sert à rien de nier. Il a peur et ne semble pas avoir mauvais cœur. Alors je laisse un filet de bonté percer. A quoi bon lutter ? Je me lève, tirant ma partenaire, histoire qu’elle ne reste pas vautrée par terre. « Tu es de la partie, j’espère. »

Je les regarde, l'un après l'autre. Madeleine et Erik. Je pense que je peux les considérer comme des alliés, ils ne semblent pas du tout mal intentionné. Je soupire légèrement, toujours un peu sur la défensive malgré moi. J'ai confirmation, on est bien dans un hôpital, je regarderais sur ma carte si je le vois, histoire de me repérer et retourner aux maisons retrouver les personnes que je viens de perdre.

- Moi c'est Jaden... Et... Merci de me proposer, mais on m'a refait mon bandage il y a quelques minutes. De toute façon, même avec des soins, je retrouverais pas ce que j'ai perdu... Mais si vous insistez, je compte pas me débattre.

Je soupire, cachant nerveusement avec ma main restante le bout de mon bras gauche. Fumer. J'ai besoin de fumer. J'attrape d'une main tremblante mon paquet pour en coincer une entre mes lèvres avant de sortir mon briquet pour l'allumer. Je tire une latte sans attendre, expirant la fumée immédiatement après. Ma nervosité disparaît lentement, laissant place à un sentiment d'apaisement. Je regarde les deux en face de moi.

- Désolé... Mais j'en avais vraiment besoin. Je peux m'éloigner le temps de la finir si vous voulez.

Tu te levas sur tes deux pieds, tirée par Erik et regardas alors le nouvel arrivant. Jaden, hein ? Tu ne pouvais t'empêcher de loucher de temps à autre à l'endroit où aurait dû se trouver son bras gauche. Même si ça aurait pu le mettre mal à l'aise, tu ne pouvais pas t'en empêcher. C'était un exemple de ce dont la Ville était capable. Parce que bon, tu doutais qu'il se soit fait ça tout seul du genre : « Aaah, et si je coupais une courgette avec un bon gros couteau ? Tralalalalala...AAAH MON BRAAAS !! »... Non, c'était définitivement la ville.

Tu sortis de tes pensées en sentant l'odeur du tabac. Tu regardas le nouvel arrivant fumer, proposant gentiment de s'éloigner si on le souhaitait. Tu tournas le regard vers Erik. Personnellement, l'odeur ne te dérangeait pas tant que ça, et puis dans tout les cas il faudrait avancer. Tu répondis:
-Ce n'est pas la peine...Et puis de toute façon, on devrait bouger non ? Au moins pour chercher de quoi arranger décemment ta « blessure ». On est dans un hôpital après tout, ce serait bête de ne pas profiter de la situation...

Tu jetas alors un coup d’œil à Erik, l'air de dire:

«On y va ? »

« Creusons jusqu’à crever l’abcès.

« Sauf qu’ici, tu trouveras des compresses, gazes et désinfectants stériles. Enfin, tu comprends l’idée. Donc évidemment. Même si il vient d’être fait, il va falloir endurer un nouveau traitement. C’est nécessaire. » Je ne souris plus. Je suis sincère. Il ne faut pas se montrer négligeant ou stupide dans un moment pareil. Madeleine aussi, semble être de cet avis. Elle même l’a dit un peu plus tôt auparavant. « Oui, allons-y. » Je lui adresse un sourire sincère, puis reporte mon attention sur le blond. « Ne t’inquiète pas. La ville, le reste ; ça met les nerfs à vif. J’ai des Lucky Strike dans mon sac, si tu veux, bien que je sois persuadé de ne pas fumer. » Quand à faire. Je comptais les marchander, gagner quelque chose dessus, me montrer fourbe et manipulateur, un poil enjôleur. Mais ce pauvre gars, Jaden, est déjà bien bas. Alors si je peux assouvir sa seule nécessitée psychologique du moment, pourquoi pas. « Tu sais fumer et marcher, non ? Donc également fumer en marchant. Allez, viens. » Une pointe d’humour ? Peut-être. Esquisse de sourire sur mon visage, je les entraine un peu plus loin. Les hôpitaux, c’est tous les mêmes. « Je comprendrai si tu ne veux pas mais… Tu nous racontes un peu tes découvertes, péripéties, j’en passe des bonnes et des meilleures ? Je ferai pareil de mon côté, si tu veux. C’est bien de se tenir informé. » Direct, simple et concis. Ai-je toujours eu cette aisance orale, cet instinct des choses à dire ? Je ne sais pas.

Mais j’apprécie.

HRP:

Ils ne semblent pas vouloir abandonner l'idée de me soigner plus convenablement... Je soupire doucement avant de me mettre en route, restant tout de même légèrement en retrait pour ne pas les déranger avec ma clope qui était déjà presque entièrement consommée, à ce rythme là j'aurais bientôt fini mon paquet. Le blond - Erik - me dit qu'il a avec lui deux paquets de Lucky Strike alors qu'il ne fume pas. J'hausse légèrement un sourcil.

- Tu as testé pour voir ? Peut-être que tu fumais avant, même légèrement, mais merci de me proposer.

Je continu ma marche, écrasant mon mégot au sol une fois ma clope terminée. Erik me demande si je peux lui raconter mes découvertes et péripéties rencontrées depuis mon arrivé. Je souris un peu nerveusement, si je commence je suis partie pour une bonne heure à tout raconter, donc je vais sauter le plus de détail possible.

- Cette ville est un cauchemar, tu peux crever à n'importe quel moment. J'ai failli en faire les frais plusieurs fois. Je sais pas si vous en avez rencontré, mais il y a plusieurs... créatures ici. Depuis mon arrivée, j'en ai rencontré plus d'une. Une ombre, qui m'a lancé un bureau. Un kraken dans un lac, qui m'a avalé, mais j'ai réussis à m'en tirer de justesse. Un rat géant dans le parking, qu'on a brûlé. Une sorte de... hyène géante aussi...

Je marque une courte pause avant de reprendre.

- Il y a aussi une meute de loups, qui se balade en ville... Ce sont eux qui m'ont fait... ça.

Je regarde légèrement mon bras gauche, du moins ce qu'il en reste. Je souris nerveusement, serrant ma main droite sur mon épaule gauche.

- Cette ville s'appelle Nulle Part... Mais elle est vivante, je l'ai déjà rencontré, dans la tour au centre. Elle nous manipule, on est que des jouets pour elle. Et si elle se lasse de ces jouets... elle les jettent. Je venais tout juste de retrouver ma petite soeur, mon cousin, et même une amie de mon ancienne vie... Et elle me sépare d'eux, car ça l'amuse, notre souffrance l'amuse. Mais on ne peut rien faire, on ne peut que se contenter de subir sans répliquer.

Triste réalité, nous ne sommes que des pions dans un échiquier,
attendant l'échec et mat pour en finir.

Tout en marchant, tu écoutais les aventures de ce fameux Jaden. On peut dire que la Ville ne l'avait pas épargné. Il devait sûrement avoir la poisse ou un truc comme ça, parce que ce genre de trucs n'arrivent pas à tout le monde. Non mais sérieux quoi: ce gars s'est fait gobé par un kraken ! Déjà tu ne pensais pas que ça existait les krakens...De toutes façons, cette ville à révolutionnée ta façon de voir les choses.
De plus, il mentionna une meute de loups. Ouaiiiii. Géniaaal. C'est n'importe quoi,cette ville. On risque de se faire bouffer à chaque coin de rue, c'est le délire total ! De toute façon, au fond de toi tu restes persuadée que tout ça n'était qu'un rêve. Il n'y a pas moyen que ce genre de trucs arrivent dans la réalité de toutes façons. Enfin je veux dire...Des grenouilles mutantes, un serpent géant dans le lac, une grosse araignée, un kraken, un rat géant, une ombre qui lance des bureaux.... Ouai, ça n'existe pas en vrai.
Tu sortis de tes divaguations en entendant Jaden parler de la Ville et de comment il l'à rencontrée.
Tu t'arrêtas net, et le regarda.

-Attend...Vivante ? La Ville, c'est une personne ?

C'est vrai. Il parlait d'elle comme si quelqu'un était derrière toute cette folie. Ce serait déjà plus logique que la Ville qui à une volonté propre. Quoique, tu avais depuis longtemps abandonné ta logique dans cette Ville. Mais à vrai dire, son histoire t'avais terrifiée. Et tu serais sûrement plus rassurée par l'idée que quelqu'un contrôle cette Ville et qu'il y aurait peut être un moyen de l'arrêter et de rentrer tranquillement chez toi, tout en récupérant tes souvenirs bien sûr. Enfin, peut être que tu en demandes trop après tout.

Tu jetas un regard à Erik. Tu te demandais si lui aussi allait raconter son histoire depuis son arrivée à Nulle Part. Il ne t'avais pas parlé de ce qui lui était arrivé avant votre rencontre au lac après tout, et tu étais assez curieuse de savoir, à vrai dire.

« Quand on décide d’être médecin, on fait pas le crétin.

« Je n’ai pas de briquet. » J’hausse les épaules, plutôt détaché. J’exagère ? Je ne sais pas. « Autant les donner à quelqu’un qui en a besoin. » Et pour l’instant, il lui en reste. Avançant, je ne dis rien, trop occupé à remuer le récit de blondie. « Tu es un phénomène. Un porte poisse ambulant. » Le constat m’échappe. Mais il n’est pas méchant. Après tout, n’est-ce pas vrai ? Pas la moitié des arrivants ne peuvent avoir vu tout ça. Quelle aubaine d’être tombé sur lui et sa ô combien sainte présence. Maintenant, nous savons. Le savoir est une clé, il faut savoir la manier. Madeleine se stoppe, quelque peu choquée. Je réprime un sourire. « Sans doute pas une personne matérielle. Le surnaturel s’est introduit dans notre réalité, il va falloir apprendre à faire avec. Survivre. » Et découvrir. Mais à quoi bon lui dire ? N’est-ce pas mon rôle ? Elle n’a pas à se mouiller avec ça. Je lui attrapes le poignet et les incite à me suivre à l’intérieur d’une pièce médicale. « Assieds-toi là. » Adressé à mon nouveau patient. Que dire ? Qui ne connaît pas les premiers soins ? Les gestes sont déjà naturels dans ma tête. Quel prince serais-je si je ne savais faire ça ? Bonté qui me surprendrait presque. Je relâche gentiment ma partenaire alors que je vais ouvrir les tiroirs, méthodiques. « Bingo. » Et stérile. Je prends le matériel et les boites, laissant mon côté rationnel et robotique prendre le dessus. « Tu n’as pas tout vu. » Simple vérité, presque peinée bien qu’un poil amusée. Je m’occupe de défaire les bandes, d’y fournir les soins, imaginant la douleur qu’il soit ressentir. « Pardon si je n’y vais pas de main morte. Mais j’ai comme l’impression que je serai le seul à oser le faire. » Ce n’est pas joli, mais c’est la vie. Sa vie. Son nouveau quotidien, aussi injuste soit-il. Je m’applique, force et pointille. Tout doit être parfait. Les minutes dévalent, le temps s’étale et finalement, après quelques gazes, j’enveloppe la plaie et la blessure dans un compact serrage et bandes. « Voilà. Fais pas de conneries et tout ira bien. Tu devras trouver quelqu’un d’ici quelques heures, maxi une demi journée pour refaire le tout, si on n’est plus ensemble. Ta blessure est encore récente, après, tu pourras espacer. » D’ailleurs, j’en profite. Ouvrant mon sac, je récupère une boite et y fourre ce que je peux à l’intérieur, des désinfectants, stérilisants, bandes, gazes et j’en passe. « Ah. Attends. » Je lui lance un petit paquet d’antidouleurs, en gardant un pour moi. « Je n’ai pas d’eau, alors tu devras faire sans. » Je finis de fourrer le tout. Je suis chargé, je le sais. Mais que faire d’autre ? Ce n’est pas comme si cela ne servait pas. « Madeleine, tu as besoin d’un quelconque soin ? D’ailleurs, que t’est-t-il arrivé avant notre rencontre ? » Je m’adosse à un angle de meuble, ou table, que sais-je. Pause.

Que l’on puisse inspirer un instant.

HRP:

Je me laisse faire, me laissant soigner par Erik. Après tout, il a pas tord, je suis un porte poisse ambulant. Je soupire d'exaspération, quel sera la prochaine créature que je vais rencontrer ? Aucune idée. Je serre mon poings en me crispant sous la douleur quand il applique le désinfectant sur ma plaie. Bordel, ça fait un mal de chien ! Je le regarde tout de même faire avec reconnaissance. Je le connais à peine et il m'aide déjà... Il fini de me soigner en enroulant une bande autour du vestige de mon bras gauche. Je souris faiblement en le regardant.

- Merci...

Je me redresse doucement avant d'attraper la boite d'anti-douleur. Sous son conseil, je prend quelques compresses avec du désinfectant, ainsi qu'une bande, j'aurais peut-être pas ce matériel sous la main quand je devrais me refaire mon bandage. Je prend également un anti-douleur, l'avalant sans eau étant donné qu'il n'y en a pas ici. Je sors ensuite ma carte de ma poche, la posant sur un meuble pour pouvoir la regarder plus en détail. Les maisons sont à l'ouest, et l’hôpital semble au sud. C'est la seule partie de la ville que je n'ai pas visité il me semble... Je soupire avant de m'asseoir sur un des lits, trop fatigué pour rejoindre l'Est pour le moment.

- Est-ce que vous avez rencontré... D'autres créatures hormis celles dont je vous ai parlé ?

Histoire de savoir à quelle bestiole le porte-poisse que je suis sera confronté plus tard ?

Silencieusement, tu regardes Candide démontrer ses talents médicaux en s'occupant avec brio du bras de Jaden. La vue du sang te ferait normalement vite détourner les yeux, mais tu ne pouvais pas t'empêcher de l'observer faire. Est-ce qu'il avait appris ça avant de venir à Nulle Part ? Pour ta part, tu ne te souviens pas être capable de faire ce genre de chose, maladroite comme tu es. Tu l'observes finaliser les bandages et s'adosser à une table. Il te demande alors ce qu'il t'es arrivé avant de le trouver. Tu prends un petit temps pour te remémorer les événements et lui répond:

-Non, je ne suis pas blessée, merci. Pour ma part, euh... Je me suis réveillée dans un train vide, dans une gare elle aussi vide. Puis...Puis quoi ? Je ne sais plus ce qu'il m'est arrivée, puisque après je me souviens m'être réveillée dans un gymnase, avec d'autres gens...Puis on est arrivés au bord d'une piscine et là...

Tu tournas le regard vers Jaden. Puisqu'il demandait des créatures étranges, en voilà d'autres qu'il n'avait sûrement pas croisé.

-...On s'est fait attaqués par une bande de grenouilles mutantes. C'était flippant, j'en frissonne encore...Mais on à réussi à s'enfuir...Et après, je me suis retrouvé au lac, je ne sais comment, et c'est là que j'ai rencontré Erik...

Voilà le résumé. En gros gros. Mais il y avait autre chose, bien sûr, qu'il fallait préciser.

-Niveau bébêtes, on est aussi tombés sur un serpent géant au lac, ainsi qu'une araignée géante dans la crypte de l'église...Et je crois que c'est tout...

Enfin bon, c'est déjà pas mal quoi. Tu te tournes de nouveau vers Erik pour lui demander à ton tour:

-...Et toi ? Qu'est ce qu'il t'es arrivé ?

On pouvait bien prendre le temps de parler après tout. C'est vrai quoi, Erik et toi avaient fait face à des créatures pas très amicales, il venait juste de retrouver ses sens et Jaden venait de perdre son bras face à une meute. Vous méritiez bien une pause, non ?

« La cadence.

« Était-ce réel ? L’idée me frappait, silencieuse, fourbe et audacieuse. Évidemment. Je lâchais un soupir lointain, passais une main dans mes crins. « Je suis arrivé en même temps que deux jeunes, à la gare, comme nous tous. Il s’agissait d’un garçon et une demoiselle. » Généralité. J’englobais une majorité. Pourquoi leur raconter ? « Ronces puis plantes cannibales, pièces sans dessus dessous ravagée avec des traces de griffes énormes, giclées de sang. Un message, également. » Ma voix était placide, sans émotion. Récitais-je une leçon ? Si étrange. « Train, gare, maisons vides. Quoi d’autre ? Pont. Eglise, une première fois. Rencontre avec l’arachnide. Etait-elle alors plus féroce ? Je ne sais pas. Manoir. Lac. De nouveau l’église. Ici. » Si succin, si superficiel. Pourquoi ne m’étalais-je donc pas ? Un pincement au cœur, un titillement dans mon esprit. Quelle était cette gêne ? Évasif. Tel était le terme. Dérangement que je ne comprenais pas. Je le balayais d’un mouvement abstrait. « La question ne réside plus dans ce que nous avons fait, mais dans ce que nous allons commettre. » Ma voix soudainement captivée et décidée me surpris, mais je n’en montrais rien. D’ou tenais-je cette assurance ? « Découverte, survie, absention, recherche. » J’énumérais une à une les options, englobais les paquets. « Quel chemin allez-vous prendre ? Quelles seront les options, quels seront les choix ? Vos choix ? » Je n’avais pas besoin d’être en dehors de mon corps pour avoir un point de vue d’ensemble sur la toile qui lentement se tissait, se peignait. Je pouvais voir ces trois personnes, nous. J’imaginais les teintes, les contours. J’apercevrais mon regard, le mouvement de mes lèvres. Quelle était cette soudaine détermination, cette flamme mystérieuse et implacable ? « Seront-ils les bons ? » Couper leurs option, crever leurs attentes. « Il faut se décider. Tacher de ne pas regretter. » Silence. Je remue mes mots, ressasse mes pensées. Opter. « Qu’allez vous élire ? » Il était heure de faire point, d’accepter l’inacceptable.

L’inexplicable.

J'écoute attentivement, ne faisant aucun mouvement. Plusieurs créatures sont citées. Arachnide, ronces, comme celles que m'ont décrit Novembre et Chocolat, plantes carnivores, puis une pièce sans dessus dessous, avec des traces de griffes et du sang, une nouvelle créature inconnue, à moins qu'il s'agit du traqueur ou des loups, puis des grenouilles mutantes et un serpent géant au lac. Ce lac renferme donc d'autres créatures étranges. Erik reprend la parole, nous exposant les divers chemins que l'on peux encore emprunter.

- Survivre, oui, mais pendant combien de temps ? Elle décide, et elle seule connait notre chemin, notre futur ici. Je me suis retrouvé dans cette tour, au milieu de la ville, et dans une pièce j'ai trouvé un livre. Dans ce livre, j'ai pu y découvrir une partie de mon futur dans cette ville, mais ce futur appartient désormais au passé. Elle avait prévu de m'envoyer ses loups. La dernière page du livre que j'ai lu mentionnais une attaque de loup qui ne me serait pas fatale, mais qui me laisserait des séquelles à vie. Que s'est-il passé après ? Des loups m'ont attaqués, et m'ont arrachés un bras.

Je marque un léger temps de pause, avant de reprendre.

- Pour survivre, il faut la distraire. Mais ce qui la distrait, c'est notre souffrance. Combien de temps supporteriez vous ça ? Me concernant, pas longtemps... Je pourrais sans doute pas tenir deux jours de plus ici. La nuit va bientôt tomber, les ombres vont revenir, nous attaquer, elle va jouer avec nos nerfs. Elle est partout, et elle nous écoute surement en ce moment même.

Elle les observe, une petite sphère lumineuse s'approche de Candide, lui rendant un nouveau souvenir. Touchera ou touchera pas ?

Spoiler:

Sans parler, tu écoutais la conversation des deux blonds. Question de survie, souffrance, ombre. C'était bien trop déprimant pour toi. Bien sur que tu voulais survivre. Tu ne voulais pas souffrir pour autant. L'idée que la ville puisse te vouloir te fis trembler de la tête aux pieds. Ce n'était pas tellement étonnant non plus. Si ce n'était pas le cas, l'attaque des grenouilles et de l'araignée géante ne seraient jamais arrivées. Alors oui. Cette ville vous veut du mal. Mais pourquoi vous ? Voilà une question qui resteras sûrement sans réponse.

Au milieu de leur discussion argumentée, tu ne pus t'empêcher de murmurer:

-Je ne veux pas mourir...

Terrifiée. Voilà ce que tu étais. De voir Erik si sérieux et d'entendre ce que Jaden racontait te donnait froid dans le dos, et à l'instant même tu n’espérais qu'une seule chose: que toute cette histoire ne soit qu'un mauvais rêve.

Tu relevas la tête pour voir un souvenir se diriger vers Erik. Non. C'était bien trop réel pour n'être qu'un mauvais rêve malheureusement.

Spoiler:

« La douleur permanente s’oublie. S’accommoder d’incomodités.

« C’est à toi seul de décider si tu veux y croire, en ce destin. » Ne soit pas si faible. Suis-je dur ? Suis-je injuste ? A qu’en dire, puis-je seulement répondre ? Réalité. « L’impuissance te convient-elle ? » Silence. Mes iris d’obsidienne cherchent les siens. Que vouliez-vous que j’en dise ? Etais-je froid ? Lointain. « Moi, elle ne me convient pas. » Je me redresse d’un geste souple, quittant mon appui. « Il faut savoir accepter. Il faut savoir lutter, s’accommoder. Se battre n’est pas toujours héroïque, physique. » Ombre, passivité. « Ne décide pas de craquer, ne crois pas n’avoir de choix. » Je fais quelques pas, lève les bras, argumente de gestes évasifs. Puis vient cette voix tenue, puis vient ce désir pensé illusoire, presque brisé. Je change ma cadence, contourne la sphère d’une enjambée. « Vous ne mourrez pas. » Sans savoir comment, pourquoi, mes bras se referment autours de Madeleine. « Tu ne mourras pas. » Chuchotis alors que mon visage est enfouit sur le dessus de son crâne. Je fixe la sphère. Pause. Mes yeux oscillent entre Jaden et ce fragment. « Je suis là. » Alors que je garde la rose enlacée contre moi, je tends quelque peu un bras, tendant un doigt. « La mort est là, l’espoir subsistera. Nous sommes, nous resterons. » Et effleurant le souvenir, je sombre à la dérive.

Il a touché le souvenir, elle n'a pas d'autre choix que de lui rendre un morceau de sa mémoire, c'est les règles, ses règles.

Erik:

14h-16h
J'étais là

Le souvenir réintégra sa mémoire lentement et il ne réalisa pas la téléportation qui se produisait. Lorsque ses paupières se relèvent, le décor avait considérablement changé. Plus de gymnase non mais pour le moment, Enzo était encore trop perdu pour comprendre où il se tenait. Ses pensées étaient confuses. Qu'avait-il donc fait par le passé ? Une ombre semblait doucement s'abattre sur lui et il craignait le pire maintenant. Les prochaines boules lumineuses pourraient le changer, lui faire réaliser qu'il n'était pas aussi doux et gentil qu'il paraissait... et cela, c'était effrayant.

Secouant légèrement la tête pour se reprendre, le professeur observa les alentours, remarquant les différentes personnes bien que certaines soient un peu trop floues étant donné la distance. Décidément, il ferait mieux de retrouver ses lunettes et vite. Sans oublier que sa tenue plus que légère le fit rougir. Quelle idée de se promener en caleçon ! Faith lui revint ensuite en tête et il se mit à s'agiter vivement.

"Faith !"

Malgré un tour sur lui-même, celle-ci ne semblait pas là et une légère panique le saisit. Vivement, il attrapa le bras de la première personne à ses cotés... enfin le bras, le moignon serait plus juste.

"On est où là ? Vous avez pas vu une jeune femme avec des cheveux bleus et un pied en moins ?"

Quoi de mieux comme description ?

Spoiler:

Ils ne veulent pas mourir ? Comme c'est beau. Je souris, amusé par le spectacle qu'ils donnent. Je me suis déjà rendu à l'évidence. Plus rien ne me rattache ici. Je ne sais même pas si Ian a réussis à "sauver" Wendy, à moins qu'il ai connu un sort bien plus cruel que le mien en voyant les loups. Je suis un danger pour les autres, moi et ma malchance légendaire. Je sors une seconde cigarette de mon paquet, autant le finir avant de mourir après tout. Je porte la flamme de mon briquet à ma clope avant de tirer une latte dessus. Je recrache la fumée dans un soupire, ennuyé.

- Une fois la nuit tombée, tu ne seras sans doute plus aussi sûr de toi.

Je sens soudainement une pression sur ce qu'il me reste de mon bras gauche, grimacant légèrement de douleur. J'observe le nouvel arrivant. Faith ? Je connais pas.

- On est dans un hosto. Je n'ai pas souvenir d'avoir croisé une fille aux cheveux bleus, mais si elle a réellement un pied en moins et qu'elle est seule, je lui laisse à peine quelques heures de survie.

Cruel ? Non, réaliste.

Spoiler:

«C'est bien d'être dans les bras de quelqu'un... »

Voilà ta seule pensée du moment. Ta peur s'était vite envolée. De toute façon, tu étais trop stupide pour rester concentrée sur quelque chose trop longtemps. Tu regardais la main d'Erik s'élever afin de toucher le souvenir et resta là, silencieuse. Qu'est ce que vous alliez faire après ça ? Bonne question.
Tu tournas la tête en entendant du bruit. Là où, deux secondes plus tôt, ne demeuraient qu'une table et du vide se trouvait maintenant un homme...En sous-vêtements. Normal. Totalement narmol, hein. De toutes façons, dans cette ville, tu ne te posais même plus de questions. L'homme hurla un mot. « Faith...Foi ? Mon coco, tu auras bien du mal à en trouver ici... »
Puis il nous demanda si on avait vu une femme aux cheveux bleus et un pied en moins. Il te fallut quelques secondes pour considérer sa demande. Tu te demandais alors si il était sérieux ou se fichait juste de vous et s'apprêtait à vous demander: «...Sinon un canard manchot rose à poids verts fera l'affaire aussi ! » Puis, tu en conclus que vu son air paniqué il était sérieux. Landscape répondit à sa place répondit avant toi, malheureusement de manière assez pessimiste. Tu avais envie de rajouter quelque chose pour ne pas décourager le nouveau venu, mais quoi ? «Ah non non, j'ai pas vu de fille aux cheveux bleus et avec un pied en moins. Mais si tu veux, moi j'ai les cheveux roses et lui ben il lui manque un bras. »
...Non. Pire idée. Autant changer de sujet.
-...Comment tu es arrivé ici ?
Parce que oui, il était arrivé comme ça, boum, alors à moins que ce ne soit en vérité un ninja tu étais curieuse de savoir ce qu'il faisait là.

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