Un amour de douche ♥

Après s'être entêtée à Partir, Gucci arrive ici.
Sans doute suivit d'Azur... qui... dort sur le lit, on peut dire ?
Un amour de douche ♥ 1551479860

16h-18h (Mais après le passage d’Ebène et compagnie)

Ce fut la porte colorée qui l’attira le plus. Plein de couleurs, jolies, rassurantes, des pastels pour oublier le gris de la ville. Gucci ouvre la porte et passa la tête. Droite, gauche. Non, personne dans les environs. Le room-service laisse à désirer, les affaires semblent un peu dérangées, mais elle n’en prend pas ombrage. La bunette retrouve le sourire et pénétre dedans. C’est de mieux en mieux, ça lui plait de plus en plus. Ses goûts douteux sont comblés. Presque à oublier qu’elle se trouve dans une ville si étrange ! Et mieux : il y a une salle de bain, aussi. Gucci en lâche un cri de souris ravie.

Elle ferme donc la porte avec un “Preuuums !” retentissant et symbole de tout son enthousiasme.

Et là. Là, elle souffle. Laisse tomber son sourire et se regarde dans la glace. “Oh. Myyy. Gaaad”. Son maquillage est tombé bien plus que prévu et puis, un coup d’oeil inquiet à son bras la renseigne que c’était en fait pire encore que ce qu’elle imaginait, niveau glauque. Du sang, plein de sang. Beaucoup trop, en tout cas, pour une fille on ne peut plus ordinaire comme elle. Elle lâche quelque larme, tremble en retirant la mains qui s’était figée sur sa plaie et retient un hoquet horrifié. Pleurer en silence. Elle est contente que Flocon ne soit pas là. Personne pour l’observer alors que ses fragiles petits nerfs craquent.

Elle ouvre l’eau et retrouve presque un sourire tandis que la douche montre des signes de bon fonctionnement. Elle se déshabille et prend sa douche, pleure à chaude larme enveloppé du brouhaha de l’eau martelant le sol. Sort, s’essuie, remet ses habits. Enroule une serviette autour de son bras et finit par se remaquiller, tant bien que mal, avec juste un bras. Mais ça va, c’est une pro, elle gère.

Smack à la glace.

Sourire. Elle espère que ses yeux ne seront pas trop rouges. Que ça se verra pas trop. Puis enfin elle sort. Oui, ça va quand même vachement mieux. Sans doute à cause de la douche. Ou du craquage.
Qu’importe.

Azur avait en effet suivi Gucci à l’étage. Après la mauvaise expérience de l’hôpital, il ne pensait pas que ce fut une bonne idée de laisser la jeune femme toute seule, de toute façon. Depuis qu’ils étaient arrivés à l’hôtel (et pendant une bonne partie du chemin vers celui-ci), il n’avait pas pipé mot. L’adrénaline était retombée et Azur s’était rendu compte qu’il avait le ventre vide, que cette aventure avait épuisé ses nerfs et que ses pieds (dans un état déplorable) le faisaient énormément souffrir. Il tentait de ne pas laisser transparaître sa détresse sur son visage, mais l’œil averti pouvait discerner un teint plus pâle, faisant ressortir ses petites taches de rousseur.

Pendant que Gucci prenait sa douche, Azur s’était prudemment assis sur le lit. Il avait rebondit légèrement sur le matelas avant de décider que la literie était de qualité et de s’allonger doucement et de travers, de sorte à ne pas tacher les draps. Précaution un peu absurde, puisque l’hôtel semblait aussi abandonné que l’hôpital au vu de la poussière qui s’accumulait partout. Azur eut tout le temps d’observer son nouvel environnement. Les couleurs de la chambre étaient très surprenantes. Peut-être avait-elle été apprêtée de cette façon pour des enfants ? Mais en dehors des couleurs le mobilier de la chambre semblait tout à fait ordinaire. Azur préféra ne pas y réfléchir plus avant. Il n’obtiendrait aucune réponse de cette façon, de toute manière.

Lorsque Gucci sortit de la salle de bain, elle avait bien meilleure mine. Azur s’assit sur le bord du lit et lui adressa un bref sourire. Il n’avait pas bien compris pourquoi elle avait cherché à cacher son intention de prendre une douche un peu plus tôt. Cela n’avait rien de choquant aux yeux du jeune homme. D’ailleurs c’était probablement une meilleure idée qu’il n’y paraissait et Azur pensait bien l’imiter.

« Tu es toute belle ! S’exclama-t-il. Je crois que je vais aller me laver à mon tour. Je n’en ai pas pour longtemps ! »

Il pénétra dans la belle pièce d’eau et après avoir englobé l’endroit d’un regard appréciateur, il fit glisser ses vêtements sur sa peau et entra dans la douche. L’eau tiède se mit à couler sur sa peau diaphane et il vit le sang couler de ses pieds et tournoyer dans le bac avant de se précipiter dans le siphon. Il y en avait beaucoup quand même. Peut-être devait-il rafraîchir l’eau, peut-être que...

Azur se sentit tout chose et perdit connaissance. Sa tête heurta le carrelage de la douche dans un grand «blonk».

Spoiler:

Au compliment du jeune homme, elle rougit, sourit et ramène une mèche de cheveux derrière son oreille. Cette timidité presque aguicheuse, Gucci n’y fait pas attention, pas plus qu’elle ne le fait exprès. C’est naturel, voilà tout. Preuve en est qu’après, c’est avec un coeur léger qu’elle s’allonge sur le lit, une fois Azur partit, et profite du moelleux pour rebondir avec délice dessus, gloussement compris dans le pack, comme une écervelée. Oh, oui, après, elle pourra retrouver Flocon-pète-sec après, la jeune fille lui manque, tout de même. Mais juste le temps de quelques minutes, il est agréable d’oublier totalement la ville dans laquelle elle se trouve...

Jusqu’au blonk du moins.

Là, tout lui revient. L’ombre, le scalpel, l’avions, le danger ! Gucci se lève, lâchant un “ Azur !!! ” d’un cri strident et, sans aucune considération pour la pudeur du jeune homme, pénètre dans la salle de bain.
Puis, avec BEAUCOUP de considération pour la pudeur du jeune homme, en sort tout aussi prestement, rouge comme une pivoine. Il fallait que ce soit une fois déshabillé, hein ? Vraiment ?

“Az-Azuuuur ? Pitié, gémit-elle, dis quelque chose... ça va ? Y’a quelqu’un ? Il se passe quoi ? Réponds ! S’il te plaîîîîîîîît !” Mais non, hein. Pas de bruit, ça serait trop facile. Mais il ne peut pas rester comme ça ! Et s’il lui était arrivé quelque chose de très très grave ? “QUELQU’UUUUUUN, appelle-t-elle à l’aide. Mais non, à la réflexion, “quelqu’un” au hasard n’ira pas. UN HOOOOOMME, s’il vous plaît !”

C’est aguicheur, elle en devient cramoisie et se stoppe de hurler, les choses ne font qu’empirer. Il faut qu’elle trouve quelque chose, d’elle même. Son innocence en dépend, la vie d’Azur en dépend. Alors, le regard de Gucci glisse sur l’objet qui bientôt, la sauvera. Une couverture. LA couverture. Celle du lit. Elle la saisit et les yeux fermés, retourne dans la salle de bain. Là, elle lâche son précieux sauveur d’innocence, où approximativement, elle estime que le garçon doit se trouver. Au cas où, notons les cris désarticulés de la brunette, des fois que les ultra-sons suffisent à réveiller l’inconscient.

“Silteplaîtréveilletoijepeuxpasouvrirlesyeuxonennestpasencorelàetjenesuispasunefillefacile
jaibesoindetempsetonestpasencoreassezintimesetjesaismêmepasijaiencorefaitquoiquecesoitet
puisjepeuxpasregardertoutsimplementalorsfautvraimentquetuteréveillescarjepeuxrienfairedautre !!!”

Le tout, saupoudré d’un “blamkablang” des plus délicieux, résultant de la couverture qui fauche gel douche et menus objets, les entraînant sur le corps d’Azur. Là, la brunette met ses mains devant les yeux, et OSE écarter deux doigts, juste assez pour que son oeil distingue quelque chose. Mais à part un bordel, il n’y a pas grand chose à voir.

Gucci à la rescousse.

Spoiler:

Et un petit souvenir vint se planter devant le nez de Gucci, comme pour ajouter plus de désordre qu'il n'y en avait déjà.

Une longue série de bruit suraigus parvient à ramener un bout de la conscience d’Azur à la surface. Ses paupières s’ouvrirent lors de courts intervalles, ses yeux roulant vaguement dans leurs orbites. Le peu qu’il voyait était trop flou pour qu’il puisse focaliser son attention sur quoi que ce fut.

Où est-ce qu’il était, que se passait-il ? Il sentait de l’eau qui continuait de l’arroser et du carrelage froid contre sa joue. Quelque chose le recouvrait... Un... Un drap ? Et il y a quelqu’un devant lui. Une petite voix au fond de lui murmura « Gucci ».

Bon, une chose était certaine, il y avait quelque chose qui n’allait pas, mais Azur avait l’esprit bien trop embrumé pour comprendre quoi exactement. Il essayait difficilement de mettre un sens sur tout ça : l’eau, le drap, Gucci, les cris et le brouillard... Non, il n’y avait rien à faire c’était vraiment incompréhensible.

Une Lumière ! Gucci louche dessus, avale difficilement sa salive. Elle se demande ce que c’est, se rappelle de celle de Flocon. Elle n’avait pas demandé ce qu’il s’était passé quand la jeune fille avait touché, trop pressée de partir de l'hôpital et maintenant, elle désespère de son manque de prévoyance. Flûte, c’est maintenant qu’il y a besoin de cette gamine et son esprit si pratique ! Maintenant que Gucci a besoin d’écouter, d’obéïr mais surtout pas prendre de décision !

Car... Est-ce que ça vaut le coup de toucher ? Est-ce que ça vaut vraiment le coup de laisser Azur par terre dans cette situation ? Flocon s’était arrêtée, est-ce qu’elle aussi ? Pour une minute, dix minutes, toujours ? Qu’est-ce que ça fait, ça fait mal ? Trop de questions qui vont finir par lui causer un mal de crane, et elle, elle n’est pas faite pour réfléchir, elle est faite pour être jolie, c’est tout !

Finalement, elle croit distinguer un mouvement, sous le fatras qu’elle a mit en quelque secondes aider de sa fidèle couverture. Peut-être n’est-ce qu’un flacon qui finit de tomber, peut-être est-ce Azur... Aucun doute dans l’esprit de la jeune fille : c’est Azur. Car ça doit être lui.

“Azur, à l’ai...”

Elle a avancé. En oubliant la luciole devant elle. Elle l’a touché, sans faire exprès.

Oups, comme on dit.

Et la mémoire revint à Gucci...

Gucci:

Elle vient du bar

En fouillant le bar, elle se disait que retrouver les autres n'allait pas être évident. Gucci était partie si vite, sans penser à donner un lieu de rendez-vous ; sans penser tout court en fait.
Elle se demandait justement si elles restaient encore un peu en bas ou pas quand elle l'entendit. Un vague son. Enfin, son. Un vague cri. Quelqu'un criait ; quoi ? difficile à dire mais ça criait. Ou plutôt ça avait crié. Elle n'entendait plus rien maintenant. Et ça bien sûr, c'était signé Gucci. Même fréquence d'ultrasons qu'à l'avion. Alors deux à deux, Nicotine sur les talons, elle monta l'escalier.
Et puis une fois dans le couloir, une fois devant les portes, Flocon s'arrêta. C'était quoi ça ? Les numéros ne se suivaient pas, les portes elles-mêmes n'étaient pas identiques, il y avait même une chambre 0. Une chambre 0 quoi.

Elle avança dans le couloir prudemment et puis soudain elle la vit. C'était là. C'était forcément celle-là que Gucci avait ouverte. Celle qui avait une débauche de couleurs, celle qui faisait penser qu'une palette entière de fards à paupière s'était renversée dessus, celle qui était tape-à-l'oeil. Forcément celle-là.

Elle poussa la porte doucement. Elle avait la main dans la poche, sur la crosse, prête à sortir son flingue. Mais dans la pièce, il n'y avait rien.
Par contre, ça remuait un peu dans la salle de bain. Flocon passa prudemment une tête et alors là...

Entre Azur sous une couverture par terre (*et... mais... il est... nooooon*) et Gucci dans un état étrange, c'était... déstabilisant. Mais qu'est-ce que ces deux-là foutaient bon dieu ? Flocon ouvrait des yeux écarquillés sur ses compagnons et d'une vois abasourdie :

« Mais c'est quoi ce bordel au juste ? »

Oh ? Et un souvenir scintilla devant les cheveux blonds de Flocon...

Qu’est-ce que c’était ? Gucci tombe à genoux, désorientée pendant quelque longues minutes, toujours incertaine quant à ce qu’elle vient de voir. Elle en louche presque sur son nez. Alors quand elle entend quelqu’un, qu’elle se tourne vers cette personne, la brunette se raccroche à ce qu’elle peut : Salle-de-bain. Savons. Vanille. Pervers. Dommage que ce fut donc à son souvenir.
Et avec la même habilité, elle attrape un gel douche -pas à la vanille, cependant- et le jette à la tête du type qui ose rentrer dans la salle de bain alors qu’elle est sous sa douche.

Et Gucci se révèle bonne lanceuse. Très bonne lanceuse.

Elle tente même de réajuster sa serviette de bain. Mais elle est habillée, ce qui la ramène à la réalité.

“Azur !” Clignement d’yeux “F-Flocon ?” Ah oui, c’est lui dans la salle-de-bain, et lui qui... qui... La mine de Gucci, passablement blanche, se décompose en une moue de petite fille triste qui a cassé son jouet. “Flocoooon... lâche une voix nasillarde, jze crois qu-g’Azur est bmort !”

Et nous nous souviendrons du linceul que la brunette lui aura lancé, en dernier hommage, non pas pour son blanc pur, mais pour son jaune canari à bordures roses...

Spoiler:

Toujours assez peu conscient de se qui se passait autour de lui, Azur se mit à respirer profondément dans l’espoir que ça l’aiderait à éclaircir ses idées. Mais ce faisant, le drap qui le recouvrait fut attiré vers sa bouche et il faillit s’étouffer avec. La panique le gagna et il agita les bras, dégageant ainsi brutalement le drap de son corps dénudé et humide. Il se redressa très rapidement, subitement bien réveillé. Ce qui n’était pas franchement une très bonne idée au vu de son état. Son pouls cognait douloureusement contre ses tempes.

« Ooooooooh... »

Il baissa la tête pour se masser le visage. Ce ne fut que lorsqu’il retira ses mains de son champ de vision qu’il constata sa tenue d’Adam. Et seulement lorsqu’il releva la tête qu’il remarqua la présence de Gucci et Flocon.

« ... »

Au bout d’un nombre non négligeable de secondes, la phrase finit par se constituer dans son cerveau : « Je suis nu devant Gucci et Flocon.»
Azur poussa un petit cri assez moyennement viril et se saisit du drap aussi rapidement que possible. C’est-à-dire pas très rapidement. La panique rendait ses doigts mouillés passablement maladroits et il dut s’y reprendre à plusieurs fois. Enfin, il se retrouva caché derrière le drap aux couleurs riantes, tête comprise car elle était devenue pivoine.

Bon, et maintenant ?
Azur n’en savait rien, son cerveau refusant de fonctionner pour l’instant.

Non mais qu'est-ce qu'ils lui faisaient là ?
Comment ça Azur était mort ? Il était pas mort, il était en train de s'étouffer avec son pseudo-linceul jaune et rose. Flocon eut un mouvement pour l'aider mais déjà il était sur ses pieds. Vite, trop vite pour lui. Il lâcha tout pour se masser la tête. Et... ah oui il était... oui. En trois-quart profil... mais oui.

Pendant les secondes qui suivirent, l'étonnement sembla suspendre le temps dans la salle d'eau. Flocon sentit le rouge lui monter aux joues. Son regard gêné chercha dans la pièce quelque chose où se perdre. La cabine, le lavabo, la glace. Ah non non non, non pas la glace non.
Et c'est après de longues secondes d'exhibition qu'Azur réalisa et qu'il tenta de remédier à cette situation. La jeune fille en profita pour sortir. Personne n'étant visiblement en danger, elle attendrait tout ce monde dans la chambre. Parce que bon, voilà quoi.

Et elle tomba nez à boule avec la sphère. La sphère... la dernière fois, elle avait vu...
Plus rien d'autre ne intéressait. Elle verrait sûrement de nouvelles choses en la touchant.
Alors sans se retourner, elle lança :

« Hé, pendant que Full Monty se rhabille, soyez sages. Vous m'expliquerez après. »

Et ses doigts se posèrent sur la lumière.

Et la mémoire revient à la petite Flocon...

Flocon:

Qu’est-ce qu’elle a dit Flocon ? Comment elle a réagit en se prenant une bouteille de gel-douche ? Gucci n’en sais rien, tétanisée qu’elle était à voir le cadavre revenir à la vie, se remettre debout. Elle aurait hurlé si autre chose n’avait pas attiré son attention. Quelque chose qui danse devant ses yeux, bouge et s’agite tandis que la brunette n’arrive pas à en détacher son regard. Elle a super chaud d’un coup. Nan, sérieux, il fait chaud, hein ? Le sang afflue dans ses joues, semblant vouloir faire bouillir son cerveau.

Adieu innocence préservée. Vierge de tout souvenir, Gucci était devenue aussi pure que neige. Cette valse à trois, c’est trop pour elle qui, après avoir louché longtemps, trop longtemps, finit par tourner de l’oeil pour de bon, sa tête, à son tour, faisant un Bonk sourd sur le sol.

Il n’y a pas d’écume à ses lèvres, mais le coeur y est.

Bonk ?

Azur risqua un œil au-dessus du drap. Flocon était sortie de la salle de bain et Gucci était écroulée sur le sol, inconsciente. Plus personne ne le regardant, Azur soupira de soulagement. Attendez.

GUCCI ÉTAIT ÉCROULÉE SUR LE SOL, INCONSCIENTE !

Affolé, Azur se demanda ce qui avait pu se passer pendant qu’il se couvrait pour soulager sa pudeur. Ah oui, elle et Flocon l’avaient vu entièrement nu (à cette pensée, le rouge de ses joues se renforça). Mais était-ce une raison suffisante pour s’évanouir ? Est-ce que cela signifiait qu’il était aussi laid que ça ?
Perplexe, Azur plongea brièvement sa tête dans le drap pour vérifier qu’il n’y avait rien de travers à son... Enfin, qu’il n’y avait rien de travers, quoi. Tout avait l’air normal, bien qu’il n’avait pas grand chose à quoi se comparer. Il en déduit que Gucci n’avait jamais vu d’homme nu et qu’elle était très sensible, voilà tout.

Le jeune rouquin tenta de nouer le drap autour de son corps de façon à montrer le moins de peau possible, se donnant ainsi un air de haut dignitaire gallo-romain un peu excentrique. Puis il se précipita vers Gucci, s’agenouillant près d’elle sans trop savoir que faire. Il lui tapota doucement les joues, espérant parvenir à un quelconque résultat.

« Gucci ! Je suis vraiment désolé ! je t’en prie, réveille-toi ! »

Ah ça pour voir, elle avait vu. Elle avait vu, entendu, ressenti...
Elle aurait voulu être seule. Elle voulait être seule.

Mais non, ça recommençait à s'agiter dans la salle de bain. Ca l'énervait. Elle aspirait au calme, au silence, à la tranquillité, là maintenant, et les deux d'à côté recommençaient leur numéro de duettiste. C'était quoi ce coup-ci ?
Brusquement, elle entra dans le petite pièce à grandes enjambées et fila droit à Gucci, visiblement contrariée de devoir s'occuper d'elle. Sans un mot, sans un regard pour Azur paniqué. Un coin de tissu lui apprit qu'il s'était rhabillé. Mais ça n'avait aucune espèce d'importance. Habillé ou pas, elle savait parfaitement ce qu'elle allait faire.
Se pencher sur Gucci. Mettre deux doigts sur son cou et sentir son pouls. Bien, elle avait du tomber, se cogner la tête et s'évanouir. Rien de plus.

Flocon se releva et sortit. Sans un mot. Azur la suivait-il du regard ? Qu'importe. Tout le monde était vivant et elle allait avoir son moment de paix. Enfin paix. De calme, de solitude. Un instant. Mais si Azur la regardait, il pouvait la voir revenir avec une chaise. S'arrêter sur le pas de la porte communicante. Et sans plus de cérémonie, la fermer. Et bon, là il ne pouvait plus la voir, mais il pouvait l'entendre bloquer la porte avec le dos de la chaise.

Oui. Elle les avait enfermés. Sans aucun état d'âme. Sans aucun remord. La brunette évanouie avec le type à moitié nu. Oui. Mais bon, Gucci lui avait balancé un gel douche en pleine poire et Azur s'était largement dénudé. Sous le coup de l'émotion bien sûr. Alors voilà, elle aussi faisait un truc, sous le coup de l'émotion.

Enfin du calme. Flocon s'assied sur le lit. Igor...Serguei... le souvenir d'avant, c'était rien à côté.
Celui-là... Trop d'informations, trop d'émotions. Elle était dans le même état maintenant que quand elle avait entendu Sergueï le lui dire.
Igor est mort.

Alors elle avait un frère. Non, elle avait deux frères. Il avait été tué. Par balles. Le clan... Irina... Sergueï... Misha...

Elle pleurait depuis qu'elle s'était assise. Peut-être même avant. Mais elle ne s'en rendait pas compte. Là, tout revenait d'un coup, tout se mélanger sur fond de neige. Elle étouffait. Elle sanglotait. Alors elle inspira très fort et se leva. De l'air.

Elle ouvrit grand les fenêtres. L'air dehors n'était pas vraiment rempli de neige, mais tant pis. Et là, elle se laissa aller.
Igor est mort. Tu ne te défileras pas Sergueï. Irina... ne pleures pas... tu représentes le clan... Mets la en sourdine Misha... Sergueï...

Ne pleures pas, Irina.

Oh, ça va, ce n’est pas grand chose, juste un coup de sang. Gucci revient bien vite à elle. Revient bien vite face à Azur et redevient bien vite pourpre. Ok, il s’est “habillé”, mais elle ne peut pas s’empêcher de se dire que derrière le draps, il est nu ( comme derrière chaque vêtements mais ça, elle n'y pense pas encore). Et précisément, elle sait ce qu’il y a derrière. Elle l’a bien vu. C'est encore inscrit sur sa rétine. Alors, elle veut sortir. Se relève avec un gloussement qui s'étrangle dans sa gorge, tourne la poignet et... Et rien. C'est bloqué. Douche froide, elle se réveille complètement à présent.

Elle regarde sérieusement la poignet de porte et y met plus de force, tire, pousse, secoue. Ils sont enfermés. Tout les deux ? Et qui a fait ça ?

"F-Flocon ? T'es là ?" C'est une blague ! C'est une très mauvaise blague pas drôle du tout ! La demoiselle s'empourpre, mais de colère à présent. C'est carrément pas drôle. "Flocon ! Nicotine ! Ouvrez toute suite, c'est lourd comme blague !" en plus d'être très gênant. Elle colle son oreille à la porte, s'attendant à des rires et finalement, refroidit encore plus. Des... Pleurs ?

Gucci comprend. Tout. La jeune fille fait la grande, mais dans le fond... Bin vous savez quoi ? Gucci à la rescousse bis. Elle prépare son épaule, recule et fonce contre la porte. Elle a oublié que précisément, cette épaule là était blessée, elle se fait mal mais victoire ! La porte s'entrouvre, lui permettant de passer un bras, reculer la chaise et sortir. Là, prise d'un instinct de grande soeur sans doute un peu déplacée, la jeune fille s'élance, prête à enlacer la petite russe.

"Ma puce ? C'est carrément pas ce que tu crois. Il m'intéresse pas Azur, promis ! Je te le laisse, t'as pas de soucis à t'faire, j'vais t'aider, même. Entre fille, faut se soutenir ! Pinkie promesse !!"

Elle tend son petit doigts. Oui, le temps d'un instant, Gucci avait oubliée que Flocon était une jeune fille qui pouvait tomber amoureuse de garçon. Pas étonnant qu'elle se soit fâchée !

C'est que la situation semble se prêter aux souvenirs...En voilà encore un qui se pose devant Gucci.

Oui, Azur avait vu Flocon entrer, prendre le pouls de Gucci et sortir en fermant la porte. Il avait même entendu le raclement de la chaise contre la porte. Mais il ne s’était pas inquiété une seule seconde. En tout cas pas pour lui. Il s’était dit qu’elle reviendrait leur ouvrir la porte. Elle avait probablement juste besoin d’être seule. Mais alors un besoin urgent. C’était plutôt ça qui inquiétait Azur. Qu’est-ce qui se passait ? Qu’est-ce qui était arrivé à Flocon ? Il était à peu près persuadé qu’elle avait eu peur que Gucci soit morte, alors que l’idée ne lui avait même pas traversé l’esprit. Bref, quoi qu’il se passait dans la tête de Flocon là, maintenant, Azur n’allait pas le prendre à la légère.

Il allait l’appeler à travers la porte quand Gucci se réveilla. Pour se lever et se diriger sans attendre vers la sortie. On aurait dit qu’elle le fuyait... Bon, okay, Azur n’était peut-être pas un beau gosse musclé et tout... Mais était-il repoussant à ce point ? Il fit une petite moue un peu fâchée.

« Ça ne sert à rien, la porte est... »

Défoncée. Gucci venait de défoncer la porte sous les yeux écarquillés d’Azur, qui voyait son ego tomber au fond des oubliettes, car elle faisait ça, encore une fois, pour s’éloigner de lui. Du moins, le croyait-il.
« Ce n’est pas grave, se dit-il. Au moins tu es un gentil garçon, elle ne te déteste pas vraiment. »

Toujours était-il que Gucci s’était précipitée dans la chambre. Azur la suivit à petits pas (c’était tout ce que permettait sa toge improvisée) et s’arrêta sur le pas de la porte quand il vit qu’elle enlaçait une Flocon en larmes. Le coeur d’Azur se pinça à cette vision. Mais quand il entendit ce que Gucci lui disait (bah oui, il n’était qu’à l’autre bout de la pièce), il fit une courte grimace. Il était à peu près sûr que Gucci avait tout faux. D’abord, elle n’avait pas vu ce que lui avait vu, ensuite il était certain que pour Flocon, il n’était qu’un vieux ringard. Les chances pour qu’elle soit intéressée par lui était minimes à ses yeux.

Azur essaya d’écarter mentalement le fait que Gucci enfonçait le clou en déclarant qu’elle n’était pas du tout intéressée, elle, et il s’avança en soupirant.

Lorsque Gucci s’aperçut de sa présence, elle le poussa littéralement dans les bras de Flocon. D’abord, il fut surpris et gêné, mais il décida d’en profiter pour faire un gros câlin à Flocon qui selon lui en avait bien besoin.

« Je ne sais pas ce qui ne va pas, mais si tu as besoin de quelque chose, tu n’as qu’à demander, tu sais, murmura-t-il à son oreille à travers ses petits cheveux blonds. »

Bon, Gucci allait certainement très mal interpréter tout ça, mais tant pis. Il y avait des priorité dans la vie. Les câlins en faisait partie.

Ca criait et ça s'agitait dans la salle de bain. Il leur suffirait de pousser un peu fort la porte et la chaise tomberait. Elle le savait bien. C'est ce qui se passa d'ailleurs. Le mec de la bande enfon... ah pardon, apparemment, c'était Gucci et son épaule blessée qui avait enfonçait la porte.
Quoi qu'il en soit c'était elle qu'elle voyait s'élancer et la prendre dans ses bras.

Et elle commença à lui parler. Quelque chose de très Gucci. Mais qu'est-ce qu'elle venait lui parler d'Azur ? Comment ça elle le lui laisse ?
Alors oui, pour la fille qui hurle à cause d'un ongle mal manucuré, la seule raison de pleurer, c'est pour un garçon. Forcément. Donc là, elle croyait vraiment que... oui, oui visiblement oui. Gucci quoi. Flocon la regardait, d'abord interrogative, puis attendrie. Même si elle se plantait, mais totalement, elle s'était intéressée et prenait soin d'elle. A sa manière.
Et puis, franchement, pinkie promesse quoi. La petite blonde ne savait pas trop quoi faire. Tendre le doigt aussi peut-être ?

Elle ne le saura pas. Peut-être plus tard. Azur était arrivé, et Gucci l'avait jeté dans ses bras. Ca tombait plûtot bien, parce qu'à travers les larmes qui continuaient de couler, Flocon avait vaguement distingué la petite boule de lumière adressée à Gucci.

Elle était donc là, serré par Azur. Elle aurait presque souri de se sentir entourée. Elle repensa à ses frères. Est-ce que Sergueï aurait cherché à la consoler aussi ?
Se haussant sur la pointe des pieds, elle murmura tout bas à Azur.

« J'ai un frère. Il est mort. Enfin c'est... On voit des choses, de son passé. Quand on touche les boules. Là-bas, à l'hôpital, je me suis vue, avec Misha. Et.. et là... j'ai... j'ai revue, quand Sergueï m'a dit que notre frère était mort et...Merci d'être là et. Je suis désolée, vraiment, pour tout. Et... »

Et rien. Elle se serra un peu plus contre Azur. C'était trop tôt.

Comme ils sont choux, tout les deux ! Halala, les peines de coeurs, y’a rien de plus terrible. Heureusement que la brunette est là pour comprendre, hein ! C’est pas ce béta d’Azur qui aurait saisit quoi que ce soit. Gucci s’enfonce ? Ouaip, totalement. Mais elle le fait avec beaucoup de fierté.

Bon, serait p’tet temps qu’elle s’éclipse, elle. Tenir la chandelle, nan, très peu pour elle -encore qu’elle se sent chandelle “lumineuse” d’avoir dénoué la situation ainsi, elle s’en félicite !- et même si sa curiosité la supplie d’en savoir d’avantage, quant à ce qui se dit et se fait, elle se rassure, finalement, que Flocon peut être sa petite soeur, dans la ville, à défaut de vraie famille retrouvée. Et à qui d’autre qu’à sa grande soeur on confie tout les secrets, hein ? Elle en glousse de bonheur, toute seule, là, oui, en arrière plan. Nan, mais, c'est pas comme si y’avait quelqu’un pour l’observer, heureusement...

Puis soudain, sphère lumineuse. Nan mais encore ?! Qu’est-ce qu’elle lui veut, la mouche bizarre ? Et tiens, il était arrivé quoi à la première ? Elle fronce le sourcils, retrousse son petit nez. Elle devrait se sentir méfiante, mais à ces yeux, c’est comme un strass super brillant. Et les strass, c’est trop cool pour qu’on s’en méfie, hein. Alors, de deux doigts délicats, elle essaye de l’attraper.

Car ça serait carrément trop cute sur son sac à main.

Et Gucci replongea dans un souvenir...

Gucci:

Ce que Flocon murmurait était assez difficile à comprendre pour Azur. Alors il continua de la serrer dans ses bras, le temps de démêler tout ça. Il semblait que la mémoire revenait à Flocon par boules lumineuses, une à la fois. Et la dernière qu’elle avait touché lui avait annoncé qu’elle avait un frère décédé. Azur comprenait mieux son état de choc et sa tristesse. Lui aussi aurait eu envie de pleurer si on lui avait dit qu’il avait un frère et qu’il était mort.

Il commença alors à se poser des questions... Est-ce qu’il avait une famille ? Probablement. Comment allait-elle ? Comment était sa vie avant tout ça ? Avait-il vraiment envie de savoir ?

Oui... Oui, il voulait savoir. Il fallait qu’il sache si quelqu’un s’inquiétait pour lui, quelque part. Il fallait qu’il puisse les retrouver, les rassurer, être là s’ils avaient besoin de lui. C’est comme ça que ça marche, une famille, non ?

Un peu comme avec Flocon, Gucci et Nicotine. Même si c’était une famille improvisée et assez disparate.

Azur attendit que Flocon se sente mieux avant de se séparer d’elle et lui sourire.

« Je suis désolé pour ton frère. Mais peut-être qu’on peut retrouver Sergueï ! »

Avant 8D

Il a pris une bonne décision en quittant ces deux-là, ils n’auraient fait que le ralentir dans sa recherche de Taiga et il n’était pas certain qu’ils auraient acceptés de le suivre, pas vu l’état de la fille. Gravity marcha quelques instants dans les couloirs, ses yeux voletant le long des portes. Il serait judicieux de quitter l’hôtel, mais d’abord, il doit trouver quelqu’un qui connait son patron, ou peut-être le type qui l’accompagnait dans la maison. Un hôtel ne peut être totalement désert, non ? D’un coup, le murmure de voix lui parvient à l’intérieur d’une chambre. L’homme fronce les sourcils et enfonce encore davantage la capuche sur ses yeux. Il s’appuie contre le mur, juste devant la porte et fourre les mains dans ses poches. Celles de son jean cette fois. Il fronce les sourcils et retire sa main. Combien de surprises de ce genre ? Ce qu’il tient entre son poing serré, en plus d’être froissé, se trouve être des billets en petites coupures qu’il remet dans sa poche illico, non sans avoir remarqué le papier avec le numéro de téléphone. Il vérifiera cela plus tard. Pour le moment…
Il s’avance à pas légers devant la porte, observe la scène un instant. En arrière-plan – toujours commencer par l’arrière, c’est généralement là que se cachent les ennuis, notamment parce qu’on n’est trop focalisé sur l’avant pour s’en soucier – une fille avec un physique de poupée trop maquillée, pas horrible à regarder en soi mais qui, même plongée dans un souvenir, a un air tellement cruche qu’il ne s’y attarde pas trop. Les deux autres… un type aux cheveux d’un brun presque roux habillé comme un type qui s’apprête à faire une sortie sur la plage et une autre fille vraiment très petite, blonde aux yeux améthyste et coiffée d’un bonnet en fourrure noire. Une russe… Supposition qui n’aurait pas lieu d’être avec si peu d’éléments mais il est presque certain d’être dans le vrai. Comme il n’a pas de temps à perdre à dépenser en sornettes et en bavardages inutiles, le brun se fait direct.

- Bonjour. Connaîtriez-vous quelqu’un qui s’appelle Taiga ?

Un peu trop direct, certes. Sa voix de basse et sa capuche baissée ne le rangent pas dans la catégorie des gens à qui l’on fait confiance au premier regard. Tant pis, de toute façon, tout ce qu’il veut, c’est une réponse. Et il l’aura, puisqu’il bouche la seule issue.

Spoiler:

Effectivement, ça allait mieux. Elle regardait Azur et lui souriait légèrement. Tout, dans son regard, sur ses lèvres, lui disait merci. Elle allait lui répondre, le remercier de vive voix, quand une voix derrière elle l'arrêta. Un voix inconnue.
Elle se retourna vivement pour observer le type qui barrait l'entrée de la chambre. Enfin, observer... Sous sa capuche, difficile d'en voir grand chose. La petite blonde s'attarda pourtant un peu dans son observation, tout en chassant d'un revers de la main les dernières larmes de son visage. Fini de pleurer. Ce gars, arrivé d'on ne sait où sans que personne ne l'entende, avec sa voix grave et calme, son allure de statue et son visage dans l'ombre, ce gars, il n'inspirait pas vraiment confiance comme ça. Il avait l'air de faire dans le genre ombre furtive. Et ombre armée, ça ne serait pas étonnant.

Mais bon, dans la famille des ombres armées, elle avait vu récemment bien plus angoissant. Et puis, elle n'avait pas encore quelque chose à lui reprocher. * Ca se trouve, il aurait pu bosser pour mon frère, ça serait bien le genre... Pour, ou contre...*

« C'est qu'en fait, on n'a pas croisé beaucoup de gens. Il est comment votre gars ?»

Les dernières traces de sanglots s'enfuyaient dans sa voix tandis que la respiration était revenue à la normale. Elle ne le quittait pas des yeux, méfiante et intriguée. Elle savait bien qu'il y avait d'autres personnes en ville, celles de l'avion au moins. Et monsieur Mystère, il avait exactement le profil de celui qui glane des informations sans trop se faire repérer. Donc sans trop s'attirer d'ennui. Donc le gars avec qui il était intéressant de faire un brin de causerie. Par contre, évidemment, il n'avait pas le profil bavard.

« Vous venez de l'avion ? Votre Taïga, il était dans l'avion aussi ? »

Spoiler:

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» Cadooow' ♥
» Toi mon amour, mon immense, mon battement de coeur ♪

Un amour de douche ♥

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