Sérieux, il était partit en mode blasé et je m'en foutiste de tout en laissant son arme derrière lui. Ebène t'es con... Mais il s'en fou et il marche en silence entrant dans une chambre au hasard. Oh putain. Il écarquille les yeux... la chambre est couleur arc-en-ciel et ça lui pète la rétine. il recule de quelques pas. Sérieux... pourquoi il avait mit un pied là dedans ? Il le regrette maintenant... t'as réputation est foutu Ebène.

La réplique de Novembre me fait l’effet d’une douche froide. Oui je lâche, oui mes nerfs craquent. N’ai-je pas le droit ? Mon passé est une erreur et mon présent est un échec, alors pourquoi dois-je tenir ? Pourquoi dois-je me relever sans cesse? Pour les autres ? Pour les Maraudeurs ? Ils n’existent plus. Alors pour quoi, pour qui se battre? Je serre les dents sans rien répondre. Encaissant ce qu’on me reproche sans rien dire. Après tout, je dois être habitué aux reproches non ?
J’intercepte le regard du roux lorsqu’il parle et fronce les sourcils, songeuse. Me connaît-il ? Était-ce des souvenirs liés ? Allié, ennemi ? Il aurait fallu que je touche le souvenir pour en savoir plus. Mais je ne regrette rien, jusqu’à là aucun souvenir ne m’a apprit autre chose que le fait que ma vie est merdique. Je pense avoir compris le message. Toujours silencieuse je ramasse l’arme que Ebène, puisque c’est son pseudo, a jeté à mes pieds, et la range dans mon holster vide. Je lui redonnerais plus tard, après tout s’il s’est résigné à me la donner, ce serait étrange qu’il s’en serve à présent contre nous. Sans prendre la peine de me tourner vers lui, je réponds enfin à Novembre, d’un ton froid :

- Si tu veux savoir, qu’on m’arrache un œil me met un peu sur les nerfs. Mais c’est peut-être trop te demander de comprendre ça ?

Sans attendre de réponse je suis Ebène. Oui tout à fait, je suis le type louche, dans une chambre louche. Au moins il n’est pas armé.

Youhou, géniale la petite scène de reconnaissance entre le roux et La Flic. On peut passer à autre chose, maintenant ? Genre à la collecte de tous les trucs utiles du coin et au décampage rapide et discret ?

La réponse de Lexi vint alors qu'il n'en attendait pas. Oui, évidemment, il y avait ça. Novembre serra les poings. Non, ce n'était pas quelque chose qu'il était à même de comprendre, tout simplement parce que ça ne lui était jamais arrivé. Et quand bien même ça lui arriverait un jour, il ne le ressentirait sans doute jamais de la même façon qu'elle. C'était sans doute trop demander. Mais si on ne demandait pas trop, comment obtenir un strict minimum en apparence impossible à atteindre ?

Il se retrouva seul en face du rouquin quand Ébène s'éloigna, suivi par la femme blonde. Il le toisa comme on jauge un potentiel ennemi mais n'ajouta rien. Il n'allait pas les attaquer - pas maintenant, en tous cas. Pas la peine de le provoquer. Il se décida ensuite à emboîter le pas de La Flic, restant tout de même à une distance respectable d'elle - des fois que la perte de son œil droit lui donne des spasmes meurtriers... 'Fallait s'attendre à tout.

« C'est une blague ? T'as perdu ton doudou, mon gars ? »

La remarque lui avait échappé sur un ton railleur. En fait il avait juste du mal à se la fermer dans les moments critiques, ça devait l'aider à évacuer le stress... Ou alors il voulait juste faire redescendre la tension installée au sein du groupe. Pas sûr que ça marche. Pour autant, il n'entra pas dans la chambre, se contentant de s'appuyer contre l'encadrement coloré en croisant les bras. Depuis quand y'a des trucs "sympas", en ville ? J'ai pas confiance, c'est louche.

Il se retourne et voit que tout le monde l'a suivit et en premier lieu la blonde. Wouhou Ebène quand t'auras un truc à dire à l'avenir retiens toi. Putain, il aurait pu lâcher ▬ Qui m'aime me suive ! ▬ que la troupe l'aurait suivit quand même... enfin... non. Bref, trop de pensés passe à travers son esprit mais là... La remarque du brun est de trop, sans déconner. Humilié deux fois par le même type et cette fois il se retiendrait pas, ça hors de questions.
Il serre ses poings s'approche dangereusement de lui et le choc. Son poing vint délicatement violemment cogner son visage. Putain mais quel audace.
▬ Putain ! Deux fois que tu m'humilie j'allais pas laisser passer ça ! Cabron !

Hrp:

Voilà ce qui arrive quand Novembre utilise son humour mal placé. Ça finit en baston. bagarre que je ne fais que regarder en soupirant. On est des gens civilisés hein... Et contournant les deux bruns, je sors de la pièce. Non décidément elle ne m'inspire guère confiance. Et sans préambule je demande au roux:

- T'étais flic ou dealer?

S'il me connait et qu'il a une arme, c'est soit l'un soit l'autre. Même si je penche instinctivement plus vers la première solution.

L'autre brun s'approcha de lui d'un air menaçant. Qu'ess t'as, tu connais pas l'humour ? Il le toisa d'un air à la fois amusé et sceptique.

Son sourire arrogant disparut quand il se prit son poing dans la tronche. Sa tête heurta violemment le cadre de la porte dans la foulée. À moitié assommé, Novembre recula sur quelques pas jusqu'à heurter le mur du couloir, massant sa mâchoire endolorie. Le goût métallique du sang dans sa bouche l'incita à réagir. Violemment. La colère pulsa dans ses veines et il décocha un crochet du droit à son adversaire. Dans la mâchoire. Tu vas bouffer, mec. Œil pour œil et dent pour dent.

« Et la première fois, j'ai oublié d'te dire qu'il fallait pas m'chercher, p't-être ?! » Lui cracha-t-il au visage en l'empoignant par le col. « J'veux bien être sympa, mais y'a des putains de limites à pas franchir. »

Il dégaina son arme et lui colla un violent coup de cross sur la nuque. Assez pour que l'autre tombe inconscient. Euh... Ok, il y était peut-être allé un peu beaucoup trop fort, là.

« Rah, merde ! »

La conversation des deux autres lui passait complètement au-dessus de la tête. Il traîna le brun jusque dans un coin de la chambre et l'assit contre le mur en attendant de savoir quoi faire de lui. Si ça se trouve, il allait se réveiller dans cinq minutes, hein ? Rêve pas, Nov'. Ça s'est mal passé et ça continuera à mal se passer pour toi. Il se tourna vers Lexi en inspirant profondément.

« Bon. On a un problème. »

Le ton contrarié avait valeur de mea culpa.

Flic donc, mon intuition était bonne. Mes débuts? De quoi il parle? Je me tourne vers Novembre, quel problème? Mon regard glisse sur le type assommé. C'est ton problème oui, c'est pas nous qui l'avons tabassé. L'idée de le laisser dans cette chambre plus qu'étrange me fait légèrement grimacer. J'ai beau ne pas le connaître, quand on le peut, on essaye au moins d'éviter à la Ville de s'amuser avec les autres non? Je lâche à l'intention du brun:

- Tu devrais peut-être le traîner jusque dans le couloir, la chambre est louche.

'Tain la coopération, c'était pas leur truc, aux flics. Alors pourquoi ils la demandaient toujours, la coopération, hein ? Vieilles rancunes, vieilles méfiances.

« Peut-être que ça m'dérange, de le laisser là » répliqua-t-il sèchement au roux.

Mais la colère était retombée. Novembre traîna l'autre brun hors de cette ignoble chambre de bisounours. Louche, c'était un terrible euphémisme. Pourquoi l'autre était rentré là-dedans, hein ? Il était con ? Bon, il l'avait juste suivi pour l'assommer, alors peut-être qu'il n'avait rien à dire là-dessus. Il avait vaguement l'impression de traîner un cadavre loin de la scène du crime, sauf que non, le gars était bien vivant. Enfin, pas pour longtemps s'ils le plantaient vraiment là, tout seul et inconscient. Il soupira en reposant Ébène contre le mur du couloir. 'Tain il pèse son poids, le gars. Mais apparemment ils se connaissaient. Et il n'avait pas une tête de flic comme l'autre type. Du tout. Donc ils dealaient sûrement ensembles, ou une connerie de ce genre. Et jusqu'à ce qu'il en sache plus, il ne laisserait pas tomber un pote comme ça. Baston ou pas.

« J'propose de lever le camp, on s'est assez attardés ici. »

Il n'attendit pas l'avis des deux autres pour soulever Ébène et attraper fermement son bras droit, qu'il avait fait passer par-dessus son épaule. Mais même comme ça, c'était pas plus facile. Un peu d'aide, ça vous écorcherait ? Pourtant il ne leur demanda rien.

Quand on fait une connerie, on la répare tout seul.

HJ: