Une fuite en avant, une chute vers l'arrière.

Lou sort de son souvenir alors que Taiga embarque Vodka, le tout sous le regard empli de scepticisme de Décembre, qui se dit que ça vire au bordel général, là. Mais elle attend. Elle attend parce-qu'elle n'a rien d'autre à faire, même si ça ne lui ressemble pas, même si elle n'aime pas ça. Et quelque part, son attente est récompensée.

Elle suit le blessé et la rousse jusqu'à la voiture de celle ci, sans trop savoir pourquoi. Faut être barré pour suivre une meuf, comme ça. Mais elle le fait quand même, peut-être pour Dieu et les scrupules qu'elle éprouve à le laisser seul avec une femme, peut-être parce-qu'inconsciemment, elle attend une réponse à sa question.

Réponse qui, contre toute attente, vient. Alors qu'elle s'apprête à incendier Zora pour qu'elle lâche le pauvre brun qu'elle torture avec son désinfectant, là.

« C'est drôle ; j'ai rencontré un brun avec une blonde, tout à l'heure. Dans l'incendie. Ça serait quand même vachement ironique que ce soient ceux qu'tu cherches, pas vrai ? »

Le cerveau de la demoiselle, déjà gravement maltraité plus tôt, semble buguer. Juste le temps d'assimiler.

Un brun. Novembre.

Une blonde. Calvetti.

Et puis ses pensées reprennent, vitesse grand V s'il vous plaît. L'éventualité que ce ne soit pas eux ne l'effleure pas une seconde. Ses pensées échaudées sautent le mot incendie. Ça ne peut qu'être eux. Ça doit être eux. Elle pense à Hécate, absente, puis chasse les doutes qui menacent d’envahir son esprit ; c'est une battante, Chichi, elle va certainement bien. Elle aussi, elle doit les chercher.

C't'une nana, Déc', une putain de nana bonne à rien, argue faiblement une part de son esprit, celle chargée de machisme et de conneries adolescentes, alors qu'elle commence à avancer vers Lou. Oui mais la présence rassurante de C-18, réplique aussitôt l'autre, celle porteuse de leur manque, de son affection et se son caractère extrême. Les bras et la voix d'Hécate, le caractère de merde et les yeux bleus de Novembre.

« Hé !, hurle-t-elle presque dans l'oreille de la demoiselle, écartant un peu le blond revenu, blotti contre son interlocutrice. T'sais où y'sont ?! 'Taaaain, même pas foutue de l'dire plus tôt, 'chier ! Non mais zyvaaaa, t'es bien une gonzesse ! Wesh, y'sont où ?! T'as une caisse, tu m'emmène ?! »

Elle remarque à peine la nouvelle arrivée, une autre rousse effondrée sur le pavé. Ce n'est pas important. Ce qui important, c'est la réponse de Lou. Même son honneur bafoué par la demande qu'elle lui fait ne compte pas tant que ça. Plus tard, sans doute se mettra-t-elle en tête de laver cet affront -une meuf, putain, une meuuuf-, mais pour l'instant, il n'y a que les maraudeurs. Sa famille, en quelque sorte. Plus tangibles encore que cette brune de ses souvenirs. Parce-que quelque part, même avec son insouciance et son tempérament tout feu, tout flamme, elle n'en reste pas moins une gamine paumée dans une ville macabre et pleine d'inconnus.

Le gamin émerge, elle lui sourit. Elle se concentre encore à le soigner, à tapoter sans appuyer, nettoyer sans frotter. Elle en tire la langue sur le côté, les sourcils froncés à se canaliser sur sa tâche, à ne pas laisser son esprit vagabonder. Alors, quand quelque chose le colle à elle par derrière, elle se raidit, prête à se dégager -violemment- mais reconnaît les bras, puis la voix. Elle soupir de soulagement, son visage s'illumine, ravie de reconnaître à qui sont ces mains.

« Hey, débilos, fait gaffe, un peu plus, et j'avais une raison valable de t'appeler Castra, moi ! »

Elle en rigole presque, même si elle sent la détresse de son compagnon. Elle veut lui laisser du temps et caresse doucement les avants-bras, hausse les épaules vers le gamin et lui répond enfin poliment.

« Juste un surnom : Lou. Et ça m'va trop bien. Et toi... ? »

Mais l'instant politesse s’interrompt par une tornade nommée Décembre. Vodka est écarté, elle est déviée de son objectif soin, son oreille est malmenée... Alors, la rouquine regarde l'autre avec des yeux ronds.

« Alors c'est ça ton problème ? Je suis une gonzesse ? » Lou explose de rire. « Mais et alors ? J'ai plus de couilles que beaucoup de gars, qu'est-ce que tu crois ! Ta BBB, elle a eut un T-rex à main nue ? Car moi, oui. Elle a éborgnée une araignée ? Car moi, oui. Ils ont fait des courses en plein incendie ? Moi, oui et eux, non. Et ça, c'est pas avoir de couilles, hein ? »

Car, inconcevable, elle attrape Décembre dans ses bras et la sert fort contre elle, sans prévenir. Une main baladeuse et hop ! Elle récupère son bien : les Mentos.

« Sache qu'on ne pique jamais rien à une voleuse ! Et Toc ! » Elle remue le paquet sous le nez de la mini-rouquine, lui tirant la langue. « Et j'vois pas pourquoi je t’obéirai. Tu maltraites trop les miens, tu réponds pas à mes questions... Alors, nan, désolée ! »

Sourire innocent, elle se détourne de Décembre. La gamine lui est sympathique, pourtant, mais là, c'en est trop. Il faut qu'elle choisisse : soit elle se montre un peu plus respectueuses, soit Lou lui montre que sa mesquinerie peut être sans limite...

Spoiler:

Tiens, voilà le blond de retour. Et pas dans un bon état, on dirait. Dieu se désintéresse un instant de la rouquine, de la douleur qui martèle sa tête, pour se concentrer et s'interroger sur ce qui a pu se passer entre Taiga et ce pauvre gars pour qu'il ai l'air aussi lamentable et pitoyable. Une part de lui dit que c'est normal : de ce qu'il a pu voir, Taiga n'est pas un tendre. Mais d'un autre côté, il avait recherché ce type avec tant de hardiesse, pourquoi lui faire du mal après ça ?

« Juste un surnom : Lou. Et ça m'va trop bien. Et toi... ? » Lou. Il l'observe. Pas sous un nouveau jour, enfin, pas vraiment. Juste sous l'angle d'une personne qu'il connaît un peu mieux. Quand à la question qu'elle lui pose... Il ne sait pas pourquoi, pour une fois, il n'est pas fier de donner son surnom, pourquoi il n'a pas envie de crier sur les toits qu'il est Dieu. Peut-être parce qu'il est loin d'y ressembler, à un Dieu, avec ces blessures, ces bleus sur le visage, cette grimace de douleur qui se dessine parfois sur ses traits...

Aussi apprécie-t-il avec gratitude la diversion que lui offre l'autre surexcitée. Et même si il ne comprend rien à ce qu'elles racontent toutes les deux -qu'est-ce que c'est que cette histoire de T-rex et d'où sortent ces mentos-, le voilà, pendant un temps, non obligé de répondre à la délicate question de son nom. Son regard dévie sur le blond, dont il ne connaît pas l'identité. Aussi mal en point que lui physiquement, sans doute plus psychologiquement, vu sa tête. On trouve toujours plus malheureux que soi, non ?

Et puis un petit bruit lui fait tourner la tête. Là-bas, assise par terre dans une drôle de position. La fille de tout à l'heure, tellement énervante, celle avec son fouet. Qu'il n'a pas du tout oubliée. Joke. Pourquoi tout le monde a l'air aussi malade, dans ce bled, hein ? Pourtant, étrangement, il n'a pas envie d'être mesquin, ni de lui balancer quoi que ce soit dans la tête. Après avoir dormi, peut-être. Il saisit doucement la manche de Lou, au niveau de son épaule, et tire pour attirer son attention. « Je crois que t'as pas finit de jouer les infirmières... ou les nounous ».

Mikhaïl se sentit décroché de Lou... Ne pouvait-il donc même pas profiter de sa seule bouée ? Trop, c'en était trop et sa main partit toute seule. Tenant d'un côté Lou pour ne pas tomber, il gifla la gamine sans plus de pitié que cela. Elle lui tapait sur le système à gueuler et maintenant elle l'emmerdait en plus alors il était temps qu'elle paye. Il avait été gentil encore, il aurait pu lui coller son poing dans la gueule mais il s'était retenu à cause de la taille de cet être infernal.

"T'as fini de gueuler sale gamine ?! Tu te prends pour qui hein ?! Tu fais dix centimètres et tu t'crois tout permis ?! Bah j'crois pas nan. Alors tu te calmes sinon j'vais te balancer avec l'araignée géante on verra qui s'marre après !"

Son regard était noir, signe qu'il ne plaisantait pas le moins du monde et qu'il serait tout à fait capable de la foutre avec l'araignée. Cependant, ça l'énervait de s'énerver ainsi et il se tourna pour s'éloigner de ce groupe. Trop de monde, trop de mots... Il voulait du calme. Il était suffisamment chamboulé intérieurement, c'était pas pour avoir un chaos similaire à l'extérieur. Ignorant totalement la gamine qui avait apparu, Vodka marchait en clopinant un peu. Il ne savait pas où il allait, il s'en foutait. Il partait juste loin d'eux pour être seul un peu... il reviendrait peut-être plus tard quand il serait capable de jouer au con à nouveau.

Une fuite en avant, une chute vers l'arrière. - Page 2 2025713651

14h - 16h
L'affront. La vengeance. La réparation.

La rousse ne fait pas attention. Elle ne la voit pas. Pourtant Joke a vraiment envie de ce câlin. De se calmer, pour UNE fois. D'être... Tendre ? Elle ne sait pas si elle peut faire ça mais elle pourrait essayer. En plus la tornade au cheveux roux-rose a viré le mec qui prenait la place qu'elle convoite. Alors pourquoi elle ne se lève pas ? Pourquoi elle n'avance pas pour se blottir dans ses bras et...

Non. Tu es forte Joke. Regarde la ta rousse. Elle soigne le brun aux chevilles gonflées, elle cajole le blond, elle se fait respecter par la gamine. Elle en impose. Tu ne peux pas te montrer comme une femme faible devant elle. Tu dois lui ressembler. Te relever, oublier le rouquin, oublier la pirate, mettre un pied devant l'autre et avancer. Oui tu vas faire ça. Oui.

« Je crois que t'as pas finit de jouer les infirmières... ou les nounous ».

Non Joke. Non. Sois calme. Regarde sa tronche à l'autre là. Il a eu son compte. Il a... La gifle part. Celle que le blond a balancé à la gamine. Et c'est le déclencheur. Joke arrête de réfléchir, de se freiner. Elle se lève, le fouet à la main et se rapproche du brun d'un pas décidé. Dangereuse. Elle se colle contre lui, passe le fouet dans sa nuque et tire d'un coup sec. Elle murmure à son oreille :

"Tu me fais passer pour une faible auprès d'elle, je fini de te défigurer. Capish ?"

Sa voix est menaçante. Elle est définitivement trop proche. Sa chemise trop ouverte doit lui offrir une jolie vue sur son soutien gorge. Mais Joke n'y pense même pas. Elle plonge ses yeux dans les siens. Le message est passé ?

Contre toute attente, après un petit moment où la seule émotion lisible sur ses jolis traits est la surprise, Lou éclate de rire. Hilarité franche et amusée, qui prend Décembre complètement au dépourvu. Non, vraiment. Pas qu'elle se soit attendue à ce qu'elle rougisse et hoche la tête d'un air gêné et coupable, comme elle aurait pourtant dû faire au vue de sa condition, mais tout de même.

Face à sa réponse, elle s'apprête à répondre -bon, okay, si elle ne ment pas, c'est... vachement classe. Mais elle ment certainement, une femme autre que Calvetti, voir Hécate ne peut pas accomplir de telles choses. Sérieusement-, mais encore une fois, Zora la Rousse décide de la surprendre. Et, cette fois, de la pire des façons.

En la prenant dans les bras.

Décembre n'a pas le temps de se débattre qu'elle sent la main de la jeune femme glisser contre elle, furtive. Et avant qu'elle n'ai le temps de comprendre, elle la relâche, et la laisse plus écarlate encore que dans son rêve. Dégoût, d'abord, parce-que... Ai-je vraiment besoin d'expliquer ? Et puis gêne, réminiscence d'un rêve choquant.

Et alors qu'elle essaye de se calmer pour régler son compte à cette sale rousse, qui en plus d'avoir osé la toucher vient de refuser sa demande, un choc violent la fait chanceler, en plus d'occasionner un mouvement brusque et ample du cou. Alors Décembre lève les doigts et les posent sur sa joue brûlante et endolorie, sur laquelle doivent déjà s'imprimer les doigts fins du blond en preuve délébile mais non moi cuisante du coup reçu.

Il crie, la gronde. La traite de gamine. Parle de sa petite taille. Lui fait plus mal qu'elle n'aurait crû, pas tant par le fait de sa rage que de ses raisons. Peut-être n'est-ce pas son but, certes, mais elle baisse la tête quelques secondes, alors qu'il s'éloigne. Si elle avait été un homme, nul doute qu'il n'aurait pas fait ça. Nul doute qu'elle aurait été plus imposante, à même de se faire respecter.

Peut-être n'était-ce pas son but, certes, mais ça ne l'empêche pas de le rattraper en trois grandes enjambées.

« HE !! »

Sa jambe part, heurte son mollet ; ses poings serrés tremblent, tremblent, tremblent.

Une fois.

Deux fois. Plus fort cette fois. Dans le but évident de le faire tomber.

Y arrive.

D'un autre coup de pied, elle le retourne. Et qu'importe les répercussion, qu'importe le retour de bâton. Qu'importe ses sourcils froncés et son air concerné. Ses yeux bleus qui, peut-être, brillent un peu.

« ON CHOISI PAS CE QU'ON EST , OKAY, BOUFFON ?! JE SUIS PAS UNE GAMINE, ET JE FAIS UN METRE SOIXANTE-CINQ CONNARD ! ET TU SAIS QUOI, MEME SI T'ES UN MEC, T'ES QU'UN GROS CON ! »

Elle reprend son souffle, s'éloigne un peu.

« V'la pourquoi faut qu'je retrouve les autres. »

Les autres, oui, les autres, ils ne lui rappellent pas un complexe qu'elle n'assume pas.

Spoiler:

Spoiler:

Une gifle part, Lou regarde interloquée, les yeux ronds comme des soucoupes. La suite la déconcerte encore plus : Vodka s'en va. Il la laisse. Après avoir rigolé, après avoir été un allié, après l'araignée, les sous-terrains. Voilà, tout ça, ça ne vaut rien. Il l'abandonne ? Sa gorge se serre un peu.
Il lui faut l'intervention de Dieu pour la sortir de sa torpeur, pour lâcher un « Hein ? Oui, oui. » perdu et pour remarquer la brune. Son cœur manque un battement tandis qu'elle reconnaît la gamine de son souvenir et s'il y avait quelque minute, elle commençait à douter que les lumières soient vraiment des souvenirs, là, Lou recommence à y croire.
Le temps du fouet contre la nuque, elle oublie Décembre et Vodka et inspire un hoquet de surprise. Non, non, non, non, il se passe quoi là ?! Ils deviennent tous fous, ou bien ? Lou attrape le fouet et dégage la gorge de son blessé.

« Arrête ça ! C'est le seul qui m'aide contre la zizanie ambiante, tu vas pas me l’abîmer ! »

Elle regarde encore un peu sa petite brunette. Lui sourit. Un sourire large et aimant. Lui attrape les mains qu'elle serre entre les deux siennes. Le temps de quelques secondes, elle oublie tout.

« Olga. T'es Olga ! Toi et moi... »

Mais un bruit sourd la tire de ses retrouvailles. Franchement, on peut jamais être tranquille ! Sauf que la scène qu'elle voit l'horrifie. Décembre qui se défoule contre Vodka. Les choses vont vraiment de mal en pire ; cette ville rend fou. Elle serre les mains d'Olga, la regarde dans les yeux, une étincelle de détermination dans le regard.

« Olga ! Je reviens, t'entends ? Je reviens, on a des tonnes de choses à se dire ! Et si on est séparée, retrouve moi à la gare, j'y serais et je t'attendrais là-bas, ok ? »

Elle la lâche, à contre-coeur, lâchant un jurons entre ses dents. Lou court vers Vodka, vers Décembre, elle se met entre les deux, les écarte.

« Ça suffit maintenant ! Y'a pas assez de bazar dans cette ville sans en rajouter ? Perdez-vous la raison ? » Elle regarde Décembre et lâche, peinée « Si tes deux gus c'est bien ceux que j'ai rencontré, tu sais quoi ? Il m'ont abandonné dans un incendie. Ils n'ont rien fait pour moi. C'est ça que tu veux retrouver ? » Elle se tourne vers Vodka, avec une voix pétillante de colère. « Quant à toi : quoi, je dois me sentir heureuse que tu m'abandonnes devant un manoir et pas dans du feu ? Débile ! Crétin ! Idiot ! Débilos, crétinos, Idiotus !! »

Lou se laisse tomber à terre, à genoux, elle enrobe Vodka de ses bras, de ses cheveux. Maintenant, si Décembre veut frapper, ce sera elle qui prendra les coups. Et doucement, elle se calme, inspire doucement, elle chuchote :

« Olga. Elle s'appelle Olga, la brunette près de Biscuit. Je la connais, elle fait partit de mon passé. Et pourtant, je suis là, avec toi. Sais-tu ce qu'il m'en coûte ? Tu n'as pas eut l'ombre d'une hésitation quand tu devais choisir entre Taiga et moi. Je me suis effacée sans risque de disparaître. Maintenant, tu ne me laisses même pas profiter d'Olga, car si je le fais, tu t'en vas ? C'est injuste.
On est pas bien ensembles, dis ? Moi, si. Assez pour risquer de perdre Olga en venant à toi. »

Lou se redresse, renifle bruyamment. Ça commence à faire beaucoup. Assise sur ses talons, elle regarde le sol, tristement.

« Mais si c’est vraiment ce que tu veux, je te retiendrais pas, promis. Je ne serais pas un boulet avec une chaîne, seulement... La prochaine fois qu'on se verra. Peut-être que je ne pourrais plus sourire. »

Et là, elle lui adresse un sourire, teinté de tristesse. Elle n'a pas envie qu'il s'en aille. Elle tourne la tête vers Décembre, lui adresse un sourire à elle aussi.

« Tu sais quoi ? J'suis sûre qu'avec le temps, on aurait peut-être pu s'entendre, toi et moi. Mais j'admets ma défaite, va. Tout ce que je peux te dire, c'est que le brun parlait de la tour. Il a rien dit d'autre. Mais il s’intéressait à la tour. »

Fin de cette acte tragique ?

Il ne comprend plus rien, plus rien du tout. Il y a trop de mouvement, trop de bruit, trop de cris. Il y a cette nouvelle douleur, là, dans son cou, ce regard assassin qu'il connaît déjà, et la douleur qui s'en retourne, de nouveau grâce à Lou, ne laissant qu'une fine trace sur sa nuque. Une trace de plus de ce qui lui arrive dans cette Ville. Il sait qu'il ne faudra pas qu'il croise son reflet, où que ce soit. Insupportable. Imaginer lui suffit. La brûlure du fouet, les bleus des coups de Taiga, la multitude d'égratignures des ronces... Patchwork vivant d'un tas de moments passés dans ces lieux.

Il se sent fatigué. Sa tête le lance malgré les attentions de Lou. Personne ne fait rien pour arranger les choses. Non, tout le monde panique, inutilement. Tout le monde fait des choses inutiles. Tout le monde est inutile. Comme si c'était le moment de s'exciter. De frapper. De crier. De pleurer.

Seule la voix de Lou qui lui parvient comme entourée de coton lui semble cohérente. Oui, ce qu'elle dit c'est juste. On a pas besoin de tout ça, de tout ce remue-ménage. On a pas besoin de plus de bruit et de plus de coups. Il se laisse glisser doucement en arrière, trouve un soutien attendu, celui du plancher du coffre contre son dos. Un coffre où, roulé en boule, il tient parfaitement. Ses yeux se ferment d'eux-même, atténuant un peu la violence du monde autour de lui. Ici, derrière ses paupières closes, il y a du noir et un peu plus de calme. Et ses mains qui se posent sur ses oreilles étouffent les sons. Il en veut plus de tout ça. Alors il attendra. Attendra le retour du calme. Attendra qu'on lui rende sa perfection perdue.

Ce coffre, finalement, il est pas mal...

HJ:

Les retours de la gamine furent... douloureux. Les coups - même si elle ne s'en rendait peut-être pas compte - frappaient presque inévitablement sur une de ses plaies et rapidement, Vodka se retrouva à terre, finissant par simplement s'allonger sur le dos sans chercher à comprendre. Il avait mal à l'extérieur et à l'intérieur. C'était horrible et il se demandait quand tout s'arrêterait enfin... Peut-être aurait-il dû rester avec Taiga finalement ? La pensée le traversa un court instant, il se souvint ensuite de sa trahison et déglutit difficilement. Des mains l'attrapèrent doucement et il se sentit serrer à nouveau contre cette flamme si rassurante. Son cœur se serra à ses mots et avant qu'il ne puisse lui rendre l'étreinte, elle se redressa un peu. Soupirant, le blondinet se releva et l'attira contre lui avec une certaine force.

"Je suis désolé Lou... "

Quelques secondes, il ne bougea pas, la serrant simplement. Il réalisait que sourire et masquer sa peine n'étaient pas que pour lui... il devait le faire pour les autres aussi, il ne pouvait rester déprimé et tirer tout le monde vers le bas. Se détachant un peu, il esquissa donc un léger rictus avant d'embrasser sa joue gentiment.

"Je te laisse pas, promis. Et t'es pas un boulet, planche à pain ! C'est moi le boulet ici mais promis, je me reprends... Tu souris et je souris comme ça on est une vraie équipe de Débilos. Puis on a encore une voiture à trouver et une course à faire !"

Vodka lui fit un clin d'œil et la libéra totalement de l'étreinte. Sans trop de force, il la poussa vers l'arrière.

"Allez, va voir ton Olga. J'arrive après, j'ai juste besoin de... quelques minutes."

Un doux sourire s'étira sur ses lèvres alors qu'il l'encourageait à aller voir l'autre gamine apparut plus tôt. Il était sincèrement touché que Lou soit venu le voir plutôt que d'être restée avec son passé... Il était incapable de faire cela avec Taiga mais il supposait que leur relation était différente. Elle n'aimait pas la fille comme il aimait Taiga. Il en doutait franchement en tout cas.

14h - 16h
Bug et délicatesse

Enfin la rousse la remarque. Joke a l'impression que ça a pris une éternité. Même si elle commence par la réprimander elle dit vite les mots qu'elle a envie d'entendre.

« Olga. T'es Olga ! Toi et moi... »

Oui toutes les deux elles ont... La gamine s'est jetée sur le blond. Normal. Elle aurait sans doute fait la même chose. A cet instant là elle comprend que la rousse lui échappe encore une fois. Et ses mots ne tardent pas à le confirmer.

« Olga ! Je reviens, t'entends ? Je reviens, on a des tonnes de choses à se dire ! Et si on est séparée, retrouve moi à la gare, j'y serais et je t'attendrais là-bas, ok ? »

Oui oui... Et Août je vais le retrouver ou ? Et Xéna ? A cet instant elle a l'impression d'avoir perdu tout le monde. Le bad boy. La pirate. Et la fille au câlin. Elle ne cherche même pas à écouter ce qu'elle peut dire au blond. Elle le voit dans ses bras, encore, et ça lui suffit.

Ses yeux se posent sur le brun qui s'est roulé en boule dans le coffre de la voiture. S'il y avait eu de la place elle l'aurait volontiers rejoint. Elle le regarde et observe les coups dont il semble parsemé. Le pauvre... Oui Joke regrette. Joke regrette sa violence. Parce qu'au fond s'il l'a vue faible c'est bien qu'elle l'est.

Elle lâche son fouet, s'assoit sur le rebord du coffre. Sans qu'elle le réalise pleinement, ses doigts vont se perdre dans la chevelure du brun. Son pouce dévie sur la joue tuméfiée du garçon jusqu'à son menton.

"Pardon..."

Elle ne dit rien de plus et son pouce continue de glisser dans son cou. Joke buguée ? Oui peut-être. Peut-être.

L'arrivée de Zora ne la surprend pas plus que ça. Bien sûr qu'elle n'aurait jamais laissé son ami se faire passer à tabac impunément. Seulement, elle ne lui prête pas plus d'attention que ça au départ, et se contente d'enlacer le blond en lui murmurant quelque chose à l'oreille.

Ensuite, elle lui sourit. Un sourire un peu triste, un peu vaincu. Un sourire qui n'aurait pas du, mais qui, une fois accompagné par la tirade que déclame la rouquine, la met hors d'elle.

« Alors comme ça, t'abandonnes ?! T'étais pas censée avoir des couilles ?! Pfff, t'es bien une meuf, j'te dis, même pas capable de rendre les coups, c'te boloss que tu fais ! J'vais pas t'écouter t'crois quoi, genre je vais suivre tes conseils mais t'es tarée !»

Quelque part, croire Décembre borderline aurait été aisé. Ou tsundere. Mais le fait est qu'elle ne s'en va pas, parce-que de un, elle n'a pas envie de perdre face et de suivre les conseils de la rouquine, et que de deux, elle a besoin de réfléchir (lolilolz comme disent les jeunes), et que de toute façon ce n'est pas parce-que le brun en parle qu'ils s'y trouveront.

Alors elle va s'asseoir contre le capot de la petite voiture, et ferme les yeux. Attendant comme un signe.

Spoiler:

Spoiler:

C'était pas beau de faire l'éplorée et la rousse en a presque honte. Mais après tout, Vodka faisait partit des rares personnes qui, en 24h, ne l'avait pas insultée, ne l'avait pas laissée tomber... Alors oui, elle avait eut peur. Ses joues rosissent tandis qu'elle bafouille au blond : « Ok, oui, la courses. » Elle lui sourit, l'air un peu gênée « Je voulais surtout pas qu'on se sépare fâché. Ça va mieux. Merci. » elle se lève, lui ébouriffe les cheveux d'une main et lui ronchonne un « Castra. C'est bientôt finit de cochonner sur mon absence de poitrine, oui ? Tss. ». Sourire. Oui, ça va mieux. Elle lui laisse quelques minutes de répit.

Elle retourne vers Biscuit en trottinant, Olga l'attend, et regarde un instant Décembre. Elle a bien envie de lui rétorquer des trucs : c'est avoir des couilles que de frapper un blessé ? A-t-elle demandé la permission à Biscuit d'installer son popotin sur le capots ? Qu'elle est pas plus tarée qu'une certaine autre personne là. Alors, elle lui lance un regard, fier, susurre un « Ok, non, j'abandonne pas. » et lui tire la langue. C'est elle qui reste, pas Lou qui la fait rester. À ses risques et périls.

Mais pas le temps de plus, plus envie pour le moment, Lou veut sa crémière, maintenant, plus que tout. Elle a eut le beurre avec Vodka, l'argent du beurre avec Décembre qui reste et son cœur se serre à imaginer sa crémière Olga qui s'en va, lassée d'attendre. Car elle l'attend, là, dans le coffre. Lou aussi s'assoit à côté, en équilibre sur le pare-chocs et de ses doigts fins, elle serre sa robe en si piteux états. Elle remarque le brun qui semble dormir et lui souhaite presque de profiter du repos, maintenant. Et la rousse estime aussi avoir le droit à son instant de repos.

« Olga... Pardon d'être partie et de t'avoir fait attendre. Mais... ça aurait été dur de te faire face si j'avais été le genre de personne à abandonner d'autre qui se font passer à tabac. Alors, pardon, je suis revenue maintenant. »

Elle lui sourit. Elle aimerait aussi la prendre dans ses bras, là, maintenant, mais a peur que ce soit déplacé. Non, ça ne serait pas déplacé. Comme dans son souvenir. Comme dans son souvenir... La rousse sert Olga contre son cœur. Sensation qui l'emplit de Joie.

« Mon Olga... Tu vas bien ? Sourit ! Je veux voir ton sourire, ton air joyeux et insolent qui te caractérise tant. » La serrer, la couvrir d'amour jusqu'à ce que son amie la croit. « Tu verras, tout va s'arranger, on s'en sortira, tout va bien aller. » Elle s'écarte doucement, pour lui faire face, les bras toujours autour des épaules de son amie, pose son front contre le siens. Elle lui adresse un sourire sincère, plein d'affection. « Toi et moi, on est amie, je le sais... N'est-ce pas génial ? Toi et moi, on va pouvoir se redécouvrir, apprendre à se connaître l'une l'autre en sachant d'avance que ça va marcher. Tu veux bien, dis ? »

Dis-moi oui, s'il te plaît...

« On s'est promis de se retrouver, avant. Il n'est jamais trop tard, hein ? »

Elle prie intérieurement que non.

Allongé sur le sol couvert d'herbes, Mikhaïl regardait le ciel pensif. Les autres s'activaient autour de lui mais de son côté il réfléchissait simplement à ce qu'il allait faire maintenant. Retrouver Taiga serait pour plus tard... Sa main se déposa sur son torse pour se serrer au niveau de son cœur. Il avait encore mal en se souvenant de lui alors il faudrait du temps... quelques aventures abracadabrantes avec Lou et cela irait mieux, il n'en doutait pas. Il était incapable de rester loin de lui trop longtemps, ses sentiments étaient bien trop forts pour cela. Il reviendrait donc auprès de lui en temps voulu.

Que possédait-il encore sur sa liste sinon ? Sa main se glissa dans sa poche et il sentit le contact froid du verre, souriant un peu. La fiole. Il l'avait presque oublié celle-là mais il ne le fallait pas. Ce mur étrange l'attendait et il rapporterait ce récipient coûte que coûte. Mais avant tout ça, il aimerait se reposer, dormir un peu peut-être ? Ses paupières s'abaissèrent... pour une seconde. Il se redressa ensuite. Qui avait le temps de dormir ? Non mais franchement ! Il devait se trouver une voiture ! Sa voiture. Pas question de passer sa vie dans cette mignonne petite auto qui n'était même pas la sienne.

Quittant le sol, Vodka se remit sur ses pieds, un léger sourire aux lèvres. Il s'étira ensuite et son estomac gronda fortement. Une grimace le dévisagea à ce son et aux douleurs provoquées par ses mouvements... Peut-être que se nourrir et guérir seraient des bonnes idées aussi. Se rapprochant de la troupe installée dans le coffre, son sourire s'agrandit.

"Ca vous dit pas de papoter en route ? J'ai faim moi..."

Spoiler:

14h - 16h
Pétage de câble

Le brun s'est endormi. Elle perçoit sa respiration régulière et son corps qui se soulève lentement. Dormir. Voilà une idée tentante. Se rouler en boule et plonger dans le monde des rêves, loin du monde réel. Loin de la gamine qui râle encore. En temps normal Joke lui aurait fait fermer sa grande gueule à coup de piques bien senties. Là elle a juste envie de l'éviter.

Seulement voilà elle ne fait ni l'un ni l'autre. Parce que sa rousse est de retour. Et Joke ne dit pas un mot tandis qu'elle parle. Ses paroles la troublent. Ses paroles la chamboulent. L'a t-elle déjà vu avec le sourire ? La seule chose dont elle se souvienne ces de ses larmes. Celles qu'elle a encore versé dans les bras d'Août.

Elle pourrait recommencer. Mais elle a parlé de force. Oui la rouquine fait attention à l'image qu'elle montre à Joke. Alors elle devrait faire de même. Elle ne peut pas se permettre de pleurer devant elle. Tout comme elle refuse de se blottir dans ses bras pour chercher le réconfort dont elle a besoin. Pourtant elle la connait l'odeur de cette jeune femme... Son odeur, ses gestes, ses paroles rassurantes... Mais non.

Joke secoue la tête et se lève. Au bord de l'explosion. Elle craque. Son coeur et sa tête ne disent pas la même chose. C'est trop dur. C'était plus facile avant. Tellement plus facile avant. Et le blond là qui se ramène comme si de rien était. Craquage.

"C'est ça ouais tirez-vous ! Tous ! Tu t'en fous toi tu les as eu tes câlins !"

Elle serre sont fouet à s'en faire blanchir les phalanges, se mord la lèvre et leur tourne le dos. Pars en courant, méprisant la douleur à sa cheville.

Spoiler:

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Quelle vaste blague. Lou avait imaginé que le passé pouvait être plus facilement un allié que le présent, que les liens d'avant avait plus de chance de tenir. Gag. Le passé lui foutait une bonne claque sur la joue et partait, vociférant une jalousie câline à l'encontre de Vodka. Elle restait alors là, assise sur le coffre, à regarder son seul lien d'avant s'enfuir, se sentant trahie par ses propres espoirs : l'avant, ici, ça ne vaut rien. Elle regarde Vodka, elle regarde Olga. Elle jure un petit « Zut » les dents serrées et se lève, regarde son débilos et finit par dire, gravement.

« Je reviens. Avec ou sans elle. Je lui donne le choix que tu as eut et je reviens. » Elle sourit « On ira manger après. Et se changer. »

Tous la croyait forte, gentille, aimante et douce ? Qu'ils se fourvoyaient ! Lou est égoïste, elle agit pour elle et cet instinct primaire revient au galops : elle avait donné de l'amour à Olga, un amour inconditionnel, et avait été rejetée avec Violence. Alors, si elle courrait après la brunette, ce n'était pas le cœur léger.

« Olga ! » Elle n'a peut-être pas entendu. Lou accélère encore le pas, chaque gravier sous sa chaussette lui signale, pourtant, qu'elle n'est pas en état de courir. Elle hurle encore. « Olga, attend ! »

Elle dérape et tombe par terre. Aidée de sa souplesse, elle se réceptionne pas trop mal. Assez pour ne craindre que quelque bleu qui ne dérangeront pas avec ceux qu'elle a déjà. Ni avec son état générale. Et Lou aussi, explose.

« Mais dis-moi ce qu'il se passe, au moins ! J'ai bien le droit à ça ! Mes bras ne sont pas mieux pour Vodka que pour toi, alors quoi, qu'est-ce que tu jalouses ? Tu en es partie seule ! Ou alors, c'est ma robe, c'est mon état général, c’est parce que je pue ? J'ai fait quelque chose de mal ? Notre passé te donne l'occasion de me détester ? Pardon, alors, moi, j'm'en souviens pas ! Dis moi au moins ce qu'il se passe ! J'ai d'écris sur le front "abandonnez-moi" ou quoi ?! »

Lou attrape du gravier qu'elle jette avec une violence molle contre le sol. Elle est fatiguée elle aussi. Elle aimerait bien pouvoir se reposer sur quelqu'un, mais pour l'instant, elle ne peut pas. Alors, elle fait avec. Elle se calme.

« Y'a d'autres gens que tu veux rejoindre ? Ça ne me gène pas, mais au moins... Au moins, accompagne nous jusqu'à ce qu'on les retrouve, tu veux ? C'est dangereux ici, encore plus quand on est seul... » Puis Lou soupire, elle perd tout son rayonnement. « Sauf si ma présence t'es tant insupportable ? »

Ne pas pleurer. Il y a des gens qui l'attendent près de Biscuit... Des gens à la fidélité douteuse, s'ils s'en vont tous aussi facilement que Vodka. À part Biscuit, sur qui compter, finalement ?

Il quittait sa déprime et essayait de remonter un peu le moral général mais voila, l'autre rouquin débile s'attaquait à lui. Ca commençait à le gaver sérieux tout ce bordel. D'abord Taiga qui le trahissait, la gamine qui le poussait et hurlait, Lou qui pleurnichait quand il avait besoin d'être seul et maintenant elle qui piquait sa crise de fillette hystérique... Franchement, le seul bien dans l'histoire au final c'était le type qui dormait. Quoique non, il avait hurlé que Taiga l'avait trahi. C'était tous des cons au final, et lui y comprit. Génial. Se laissant tomber lourdement à coté de l'endormi, Vodka cogna du pied un caillou et observa la scène au loin. Ça le gavait. Il avait pas que ça à foutre... Puis Lou était sa pote, il comprenait qu'elle veuille parler avec cette fille de son souvenir mais ça l'agaçait. Il en avait marre de rester devant ce manoir. Ils ne pouvaient pas comprendre ça ?! Son mec était dedans et il voulait bien faire semblant d'être en forme mais si on le laissait à coté de la source de ses maux, ça ne marcherait pas bien longtemps.

Quittant le coffre finalement, il retourna s'assoir au niveau du siège conducteur, déposant ses doigts sur le volant tout en fermant les yeux, savourant la sensation. Là... il se sentait presque à la maison et il pouvait oublier toutes ces prises de tête...

14h - 16h
Retrouvailles.

Elle se sent bête. Joke se sent bête. Non pas Joke. Olga... Ce nom qu'elle a crié...

Elle l'a rendue malheureuse. Elle le voit. Elle n'a pas tout entendu, trop préoccupée par le sourire de son amie qui disparaissait petit à petit de son joli visage. Seule la dernière phrase la frappe comme un coup de poignard.

« Sauf si ma présence t'es tant insupportable ? »

Elle ne rayonne plus. Pourquoi elle ne rayonne plus ? Parce que t'es une imbécile Olga. Parce que t'as pas compris que tu avais le droit de craquer devant elle. Tu l'as déjà fait, tu peux recommencer idiote. C'est vrai. Et maintenant c'est sa faute si la rouquine craque. T'as fini de réfléchir oui ? Ça te réussit pas hein !

Olga se jette sur son amie. Comme ça, sans sommation. Elle enfouit son visage dans sa robe et la serre dans ses bras. Ne pleure pas. Elle se doit de lui redonner le sourire.

"Pardon je suis bête. Pardon pardon pardon. Souris s'il te plaît. Chui nulle en sentiments... Viens. Viens avec moi !"

Elle ne dit pas tout ce qu'elle pense. Parce qu'elle ne sait pas comment dire. Alors elle la prend juste par la main et la tire avec elle, direction la voiture. Pffff t'es bizarre hein... Elle arrive devant la petite twingo et toque sur le pare-brise, adressant un petit sourire au blond.

"Scuse le craquage ! T'as la classe comme ça mec ! Tu nous conduis please ?"

Elle n'a pas lâché la main de la rousse. Caressant ses doigts avec son pouce, elle lui désigne le coffre du menton. On ne va pas laisser le beau au bois dormant là dedans si ? Son auguste personne risquerait de ne pas supporter. De son côté, elle s'approche de la miss aux cheveux roux-rose.

"Bon c'est quoi ton problème toi ? Allez on décolle, ce manoir jveux plus le voir ! Et toi tu vas m'expliquer en chemin pourquoi tu boudes mamzelle ! Et pas de discussion sinon tu tateras de mon fouet !"

Elle lui lance un clin d'oeil. Elle a déjà hâte de retrouver les bras de son amie. Mais tout ira bien maintenant. Let's go.

Spoiler:

“Je souris. Regarde, je souris.”

Car Lou, elle en a assez des craquages, assez des larmes, assez de cette tension. Elle veut repartir à zéros, alors, elle a fait table rase d’avant, de ce qu’elle ressentait et se ressaisit. Ce pouce qui caresse ses phalanges l’aide bien aussi, elle joue avec ses doigts pour montrer son affection. Tandis qu’elle arrive près de Biscuit, sans avoir pipé mot jusque là, alors, elle sort de but-en-blanc, comme une soudaine révélation :

“On a faim. Et on est fatigué. C’est pour ça qu’on est grognon ! Aller, on se ressaisit et on va de l’avant ! Maintenant, on va trouver quelque chose de fun à faire ! Vodka, t’as qu’à demander à Biscuit si tu peux conduire, oui !”

Si ça peut lui faire plaisir, lui faire retrouver le sourire ! Il faut quitter le manoir, tout à fait, il porte trop de sentiment négatif, maintenant. Elle lâche la main de sa crémière, un visage délicieusement souriant, retrouve son enthousiasme et s’occupe d'aménager Biscuit comme elle peut pour préparer le voyage. Ils sont six, elle assit Rose confortablement, cale sa petite tête à l’aide de son gilet. Voilà, deux nouvelles places à l’arrière. Quant à l’endormi de derrière... Non, Lou ne veut pas le réveiller. Dormir lui fait du bien, sans doute, alors, plutôt, elle s’installe une place à ses côté et s’assoit dans le coffre qui restera ouvert pour l’occasion. S’il tombe, elle le rattrapera.

C’est tellement parfait ainsi ! Assez pour arracher un petit gloussement enthousiaste à la Rousse.

“Aller, on y va maintenant ! Au fait, les présentations, dit-elle en se tournant vers toute la petite troupe puis, en montrant du doigts, Vodka, Olga, Décembre, Rose, Inconnu silencieux et Lou ! Maintenant, en avant mauvaise troupe ! Et pas trop vite, j’aimerai bien ne pas me casser la gueule... ce sera pour plus tard la course.”

Encore que partir vite ne la dérangerait pas trop. Les jambes pendantes du coffre, voilà Lou qui désire le quitter, ce manoir. D’ailleurs, elle lui fait un au revoir de la main. à plus tard, peut-être... quand ça ira mieux.

Spoiler:

Fin du premier tome des débilos, donc 8D:

La suite, par ici les débilos ♥

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