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| Récap' : souvenirs de la gazette | |
« Petit Chaperon Rouge »
Novembre
Messages : 1609 Date d'inscription : 05/05/2012
Feuille de personnage Temps restant: (59/72) Dans ses poches: Rencontres/Découvertes: | Sujet: Récap' : souvenirs de la gazette Dim 30 Juin - 12:16 | |
| Souvenirs de la Gazette Gazette #1 : - Spoiler:
- Régis:
Le soleil qui brille, le gazon vert. Le terrain. Assit sur les gradins, sa pupille fixe ce dernier comme s'il voulait en retenir les moindre détails. Les lignes blanches, les cages. Ce n'est qu'un banal terrain de football, dirait un inconnu. Mais pour lui, c'est tellement plus. Ce terrain représente ses rêves d'avenir, ses projets, son futur. A mesure qu'il y pense son coeur s'emballe. Si jamais il était retenu...Si jamais on le remarquait...
C'était son ancien entraîneur qui lui avait proposé de passer les sélections. Alors à treize ans, il jouait son avenir. Le match avait été rude. Son équipe avait gagné. Il se demandait si c'était bon signe. Les coachs leur avaient fait remarqué que gagner ou perdre n'était pas vraiment important aujourd'hui. On ne pouvait pas gagner tout seul, tout dépendait de l'équipe. Pourtant, les joueurs seraient prit selon leurs aptitudes personnelles et non en équipe.
Les adultes devaient sûrement débattre à l'instant même. Et lui, cramponné à son siège, il observait les gradins comme s'il devait en garder leur souvenir toute sa vie. Il entendit à peine le garçon qui s'approcha de lui. Cheveux blonds, visage fin. Il se souvenait de lui. Il jouait dans l''équipe adversaire.
" T'as bien joué. " dit le blond avec un sourire amical. " Ca m'étonnerais pas que tu sois pris, t'es vraiment bon. " Le compliment le rassure. Il remercie et demande, curieux. " Comment tu t'appelles ? " " Régis." " Et bien Régis, j'espère que toi aussi tu seras pris."
Il allait ajouter quelque chose de sympa mais voilà que l'entraîneur leur demanda de se rassembler, une feuille de résultats dans les mains. C'est avec un regard anxieux qu'ils avancent ensemble vers leur avenir. - Chocolat:
Elle est toute contente de retourner à l'école, cette année ! Du moins aujourd'hui. Parce qu'elle sait que sa Mamie viendra la chercher à la sortie. Elle sait aussi qu'elle ira chez elle après la classe, et qu'elle lui donnera plein de sucreries faites maison. Et les sucreries, elle adore ça ! Elles lui rappellent ces merveilleux moments passés avec elle, quand elle était vraiment toute petite. Et puis, passer une journée dans une salle entourée des autres, ça a du bon. Elle peut oublier un instant toutes les choses tristes qui arrivent à sa mère, en ce moment. Son Papa le lui a expliqué, mais elle a refusé d'y croire. Il a dit que sa Maman était à « l'hôpital », mais qu'elle pouvait ne jamais en sortir. Elle n'a pas exactement compris ce qu'il voulait dire par là, mais ce qu'elle sait, c'est qu'elle ne pourra pas la revoir ce soir. Ni les jours d'après.
Mais dans quelques semaines, peut-être... Elle n'a pas non plus retenu le mot compliqué que son géniteur a prononcé, au début. Mais après, il lui a expliqué que sa Maman était malade, qu'elle était en quelques sortes ''allergique au sucre''. Ça non plus, elle ne l'a pas bien compris. Ce qui est sûr, c'est que maintenant, elle n'aura plus droit aux petits bonbons roses qu'elle aime tant. Fini les gâteaux bourrés de glucose, fini les pâtisseries du dimanche matin qui la mettent de si bonne humeur. Non, c'est fini, tout ça, parce que sa Maman est devenue ''allergique au sucre''. Elle n'a pas compris pourquoi elle aussi devait arrêter de manger sucré. Mais chez sa Mamie, elle pourra avaler autant de bonbons qu'elle voudra !
Elle rêve encore de gâteaux au chocolat saupoudré de sucre-glace, accompagné d'une délicieuse crème anglaise, lorsque la maîtresse la somme de répondre à sa question. Quelle question ? Elle n'a pas entendu de question, elle ! Elle lève la tête en prenant un air idiot, souriant de manière aussi stupide que possible, et cherche des yeux un quelconque indice sur le petit tableau noir qui trône derrière le bureau, mais rien ne peut l'aider à répondre. Elle sent le rouge lui monter aux joues alors que toute la classe la regarde comme si elle était la dernières des débiles. Non, vraiment, elle ne sait pas quoi dire. Elle n'a même pas entendu la question, dans son monde de pâtisseries délicieusement rêvées.
« Mademoiselle, répondez-moi quand je vous pose une question ! »
Elle sent qu'elle va encore être punie pour son manque d'attention en classe. Et le refrain se répète, comme les année précédentes. Elle voit déjà la mention ''élève étourdie, toujours dans la lune'' sur son bulletin scolaire, mais elle s'en moque. Qui va s'occuper de savoir si elle est distraite ou pas, de toutes façons ? Ses parents seront bien trop occupés avec les papiers pour ''l'allergie'' de sa Maman...
- Chancelier:
Rentrée. Boule au ventre. C'était la rentrée. L'horaire fatidique qu'affichait son réveil indiquait que bientôt ses parents se réveilleraient et le traîneraient devant le portique de l'école primaire avant de l'abandonner pour la journée entière au milieu des autres enfants geignards. Recroquevillé au fond de sa couverture, le petit garçon tenta tant bien que mal d'arrêter le temps en fermant les yeux très fort et en arrêtant de respirer, comme s'il n'existait plus. S'il n'existait plus, le temps ne pourrait plus le rattraper, pas vrai ? Mais il fallait croire qu'on ne pouvait pas berner le temps aussi facilement car le réveil se mit tout de même à émettre sa petite sonnerie stridente.
Il n'aimait pas l'école. En fait, les gens de l'école ne l'aimaient pas. En maternelle, la maîtresse lui avait confisqué sa poupée barbie dès le premier jour en le reconduisant dans le coin des petites voitures où les garçons s'amusaient à entrechoquer leurs véhicules miniatures avec des "vroum vrouuuum" peu réalistes. Le jour où ses cheveux avaient viré au violet, non content de s'être fait considérablement disputé à la maison, il avait fallu que les autres élèves de l'école en rajoute une couche en faisant de lui la risée de l'établissement. Enfin, son manque de capacité psycho-motrice faisait qu'il se prenait toujours les pieds dans la corde à sauter, n'arrivait pas à manipuler un ciseau correctement, dépassait toujours quand il coloriait, butait allègrement sur les mots qu'il lisait et renversait généralement ce qu'il tenait dans les mains. Mais le pire était probablement le meurtre involontaire qu'il avait perpétré l'année dernière sur la personne d'Arc-en-Ciel, le poisson rouge de la classe de CE1. Ce crime semblait avoir à jamais anéanti sa moindre chance de se faire des amis à l'école et lui avait collé l'étiquette " Idiot tueur de poisson " sur le front.
Il avait peur de la rentrée. Il en avait fait des cauchemars tout l'été. Malgré ses efforts, on le pointerait du doigt en se moquant de lui. Les garçons le chahuteraient et les filles se ligueraient contre lui. Ce fut la mort dans l'âme qu'il se dirigea vers le portail vert qui avait alimenté ses cauchemars. Son dernier regard suppliant fut superbement ignoré par sa génitrice qui cria un " Bonne journée mon coeur, amuse toi. " en démarrant en trombe.
Alors que les autres enfants se racontaient leurs vacances, il restait prostré dans un coin de la cours, craignant de commettre une bévue en ouvrant la bouche. Il suivit la tête basse ses petits camarades qui rentraient en classe et passa la porte en bon dernier. Un parfum frappa alors ses narines, ô surprise ! Des biscuits tout chauds étaient posés sur la table. Des cookies aux pépites de chocolat énormes, un quatre quart nappé de miel et des verres de laits chauds. Il cligna plusieurs fois des yeux avant de voir leur maîtresse. Une grande blonde aux traits fins de souris. Elle portait de grandes chaînes clinquantes à son cou, des lunettes énormes lui mangeaient le visage, des vêtements amples aux imprimés étranges lui donnaient l'air de s'être habillée dans une toile de parachute et des plumes multicolores bataillaient dans ses cheveux retenus par un foulard vert pomme. " Bonjour les enfants, je m'appelle Sarah, votre nouvelle maîtresse " dit-elle avec un accent bizarre tout en souriant.
Il avait compris qu'il était un enfant bizarre. Seulement, il n'avait jamais imaginé qu'il puisse exister des adultes bizarres. L'année promettait d'être intéressante. - Mad Hatter:
C'est la rentrée. Il ne sait pas tellement ce que cela veut dire, mais il s'en fiche pas mal. Il est encore dans son monde, comme tous les jours. On l'emmène à « l'école » pour la première fois de sa vie. Il faut croire que les cours particuliers à son âge ne se font plus – trop jeune, sans doute ? Il arrive dans une cour. Sauf que dans la cour, il y a « les autres. » On lui a expliqué, mais il n'a pas compris. Ou plutôt, il s'est mis en tête qu'il a mal compris. Lui, eux, dans la même pièce, sur le même terrain de jeu, pendant un an ? Pas possible. Mais il rêvasse. Un jour, il pourra éviter ces contraintes stupides. Parce qu'il veut rester dans sa bulle, lui. Il veut se convaincre qu'il n'a besoin de personne pour aller bien.
C'est la récréation. « Les autres » l'embêtent. Ils se moquent de lui, parce qu'il est nouveau. Ils essaient de lui piquer sa veste. Sauf qu'il ne se laisse pas faire. Qu'ils le laissent tranquille ! La bagarre éclate. Les coups volent, frêles mais adroits. Le maître d'école intervient, sépare les jeunes belligérants. Punition collective. Humiliation. Fichues règles. Pourquoi doit-il subir cela ? Lui qui voulait rester dans son petit monde enfantin.
La sonnerie tinte, la fin de sa première journée lui est synonyme de soulagement. Il soupire. Fini, enfin. Le maître souhaite voir ses parents. On l'écarte gentiment de la discussion. Il s'en fiche, il n'a que faire du professeur. Dans quelques années, lui a-t-on dit, il pourra faire absolument tout ce qu'il voudra. Mais que met-on derrière ces ''quelques années'' ? Il est trop jeune pour y penser. Le maître commence à s'agiter, tandis qu'il voit ses géniteurs agiter la main de manière désinvolte. Le vieux professeur aux cheveux grisonnants le toise d'un œil déçu, puis reporte son attention sur les adultes. Il s'approche discrètement, capte quelques mots :
« ... est un vrai démon, il a déclenché une bagarre dans la cour de récréation dès son premier jour dans notre établissement ! Quel manque de distinction... Vous devriez avoir honte de son éducation ! »
Il s'éloigne, vexé. Blessé dans son amour-propre, même. Il s'est toujours dit qu'il pouvait être parfait, qu'il est et sera toujours le meilleur, le plus classe, le plus riche, le plus talentueux. Mais rien de tout ça n'est vrai, alors ? Des larmes de colère tentent de dégouliner pitoyablement de ses yeux verts qui étincellent de mépris pour ce professeur buté, mais elle ne franchissent pas le cap de ses paupières. Il est distingué. Il a de bonnes manières. Il réfléchit un instant ; en y repensant, ses parents ne lui ont jamais vraiment appris comment se comporter en société. Très bien, il apprendra par lui-même ! Les héros extravagants de ses pièces de théâtres fétiches seront dès maintenant ses modèles, et ses mentors les plus fiables, puisque le gratin de la société admire leurs moindres répliques. C'est décidé. Il sera classe. - Ennio:
Il se souvient être assit à une table sur laquelle se trouve un cahier qu’il feuillète d’un air nonchalant. A l’intérieur se déroule des feuilles de partitions de piano. Il écoute à moitié la voix grave du professeur qui fait l’appel. « Brunelli Ennio » « Calvetti Lucas…»
« Présent ! » claironne Lucas assit à côté de lui. Il lève les yeux de son cahier et le regarde. Ses cheveux blonds lui tombent sur le visage dans une allure désordonné. Un sourire chafouin est dessiné sur ses lèvres alors qu’il dévisage la classe avec assurance. Il sourit. Lucas n’a pas dix ans mais il domine le monde de son air bravache.
« Calvetti…. »
Il lève la tête. La porte s’ouvre. Le professeur bredouille quelques mots à un autre adulte l’air contrarié et quitte la salle après avoir exigé un calme olympien de la part de ses jeunes élèves. Il se replonge dans son cahier. Un brun le dévisage depuis le début du cours. Il sent son regard oppressant rivé sur lui. Le rouge lui monte aux joues. Il se sent gêné. Il fixe toujours sa partition de peur de relever la tête et de croiser l’œil de l’autre. Soudain les mots fusent, haineux. « T’as rien à faire là. T’as loupé les exams, toi. » a soufflé la voix enfantine avec mépris.
Sans le vouloir, il se recroqueville sur lui-même. Il se souvient de la fausse note lors de son examen en passage supérieur. Il s’en souvient très bien. Il était mortifié. L’épreuve était éliminatoire. Pourtant le jury n’avait rien dit. Pas une parole. Ils ne pouvaient pas avoir rien entendu, il en restait persuadé. Pourquoi n’avaient-ils pas commentés son erreur ?
« Tu parles pas comme ça à mon cousin ! » Luca s’est levé de sa chaise et toise à présent le brun d’un air menaçant. Il a envie de lui dire de se taire. De ne pas faire d’histoire. Déjà les autres élèves les regardent.
« C’est qu’un menteur ton cousin. Un menteur et un tricheur ! »
Luca s’est avancé du brun et n’est plus qu’à quelques mètres de lui. Doucement d’un ton agressif, il murmure. « Écoute-moi bien Brunelli : un Calvetti a toujours raison. Toujours. »
Cela sonnait comme une menace ouverte. Une déclaration de guerre. A l’époque, il ne pouvait pas savoir. Et même s’il avait su, il n’aurait rien pu faire…
- Janvier:
Robe droite, blanche, peu décolletée, petites ballerines assorties, sac à main légèrement trop grand pour elle, dernières recommandations. Un « parfait » s'échappe de la bouche d'une grande dame aux allures hautaines, qui lui ajuste un chignon méticuleusement attaché sur le haut de sa tête. Parfois, elle se demande pourquoi il faut toujours en faire tant pour un jour aussi banal que la rentrée des classes. Mais on ne lui a pas explicitement demandé d'y réfléchir, alors elle laisse faire. Après tout, c'est tous les ans la même chose. Il faut en mettre plein la vue aux autres pour montrer que l'on vient d'une famille respectable, et puis après, on oublie un peu tout ce soin superflu pour revenir à la charge vers la fin de l'année scolaire. Elle connaît le refrain, maintenant.
« Aujourd'hui est un jour spécial, poursuit la grande dame brune. Tu seras dans le même établissement que... » Mais elle est interrompue par une femme de ménage, qui entre dans la pièce avec un aspirateur vrombissant dans les mains.
Elle voit la grande dame soupirer, et retient un petit sourire. Ingrid arrive vraiment au bon moment, on dirait ! Voir la barbante série de "fais bien ci, ne fais pas ça, n'oublie pas ceci, réponds bien comme ça" s'écourter la soulage quelque peu. La femme de ménage a toujours réussi à interrompre involontairement les longs discours de la grande dame.
« Bref, aujourd'hui, conduis-toi de manière irréprochable, sois très polie avec tout le monde et n'oublie pas d'être attentive en cours. Tu m'entends, ma chérie ? C'est très important qu'il te voie d'un bon œil. »
Elle murmure un « oui maman » à peine audible avant de se laisser docilement prendre la main pour monter dans l'automobile. Sur le trajet, elle se retient difficilement d'appuyer sa tête contre la vitre impeccablement nettoyée de la voiture. Tout cela l'ennuie un peu, à vrai dire, mais elle ne doit pas abîmer sa coiffure. La grande dame brune lui a bien fait comprendre qu'elle devait être parfaite, aujourd'hui, et elle ne lui a jamais vraiment désobéit. Elle sait pertinemment que toutes les recommandations qu'on lui fait sont ''pour son bien'', alors elle lui fait confiance. C'est qu'elle ne tient pas à ''finir comme ces sans-abris miséreux'', elle. Une fois encore, elle se demande si tout cela est justifié, puis se ravise. Non, décidément, elle ne se voit pas vivre ailleurs que dans la grande maison familiale. - Novembre:
Klaxons des voitures, odeurs de pot d'échappement, rues embouteillées. Du haut de son perchoir, il observe les hommes qui grouillent en une masse impersonnelle de gens pressés. Un vent frais souffle dans ses cheveux, il ferme les yeux et inspire une grande bouffée d'air. Pollution. Tant pis. Couche d'ozone et tout le blabla, merde à l'effet de serre. Il sourit. Il aime ce monde. Il se sent à sa place à regarder d'en haut tous ceux qui se pressent d'obéir aux normes de la société. Fuck les normes. Se surprend-t-il à penser en rabattant sa capuche sur ses oreilles.
Il se retourne et avance d'une démarche gaillarde. Il plisse les yeux, surpris en entendant des bruits de pas. Sur la défensive, il se campe solidement sur ses pieds et met sa main à sa poche. Mais il relâche bien vite sa garde en reconnaissant une figure connue. Teint mât, cheveux trop longs et sombres, sweat à capuche, le même que le sien. " Ouaich t'es pas en cours ? " demande le garçon qui lui fait face. Un autre bruit de pas résonne et un deuxième garçon, identique au premier gravit les marches qui mènent au toit.
Il sourit goguenard et répond. " C'est pour les mioches l'école, ça sert à rien, j'sais me gérer seul. " Le deuxième garçon lui ébouriffe les cheveux d'un revers de main " A treize ans, t'es encore un mioche gamin. " Il grommelle. Fuck le collège.
" Du coup tu sèches la rentrée ? " demande un de ses aînés en s'allumant une clope. " Ouais." répond-t-il l'air bravache. " C'est mal. " ajoute le deuxième jumeau en empruntant le briquet de son double. " On s'en fous de ce qui est mal. " s'exclame-t-il d'un ton véhément.
" Bien dis le gosse. Bon, puisque t'es pas en cours, tu vas te rendre utile. " s'esclaffe l'un des jeune homme. Il papillonne des yeux surpris. " J'peux vous accompagner ? Sérieux ? " demande-t-il d'un ton plein d'espoir. " Quitte à t'engager sur la voie de la délinquance..." commence l'un "...nous on te fait que t'aider à aller plus loin." termine l'autre avec un clin d'oeil. " Allez grouille le gosse, on va t'apprendre la vie. "
- Calvetti:
Elle traverse la route en apnée. Le bruit des klaxons, l'odeur d'essence qui se mêle à celle de l'huile grasse des vendeurs de hot dog sur les trottoirs alentours, le ciel trop gris, les gens qui se pressent tout l'insupporte. Elle sent son estomac se soulever à chaque pas. Elle avait presque oublié à quoi ressemblaient les rues de New York.
Il y a trop de monde. Trop de bruit. Trop de tout. Elle a envie de fermer les yeux et de retourner là bas. Les images des paysages arides défilent dans sa tête, le campement précaire, les camarades en tenue kaki. Les coups de feu. Les coups de feu. Ca tête lui fait mal et pas seulement à cause du vacarme urbain. On lui avait conseillé d'essayer d'oublier. Seulement, il y a des choses qui ne s'oublient pas. Ils avaient compris. Ils lui avaient fortement déconseillé d'y retourner. On lui avait proposé autre chose. Une reconversion en somme. Et maintenant elle est là. Sur un passage piéton New Yorkais, elle avance avec la foule en refoulant ses vieux souvenirs.
L'agitation l'agace. Les gens grouillent dans tous les sens alors qu'elle rejoins enfin son trottoir. Ils s'agitent inutilement pour atteindre des buts idiots et impersonnels. Tiens, comme ce gamin qui court là...
" Au voleur ! "
Elle fronce les sourcils, surprise d'entendre ce cri au milieu du brouhaha permanent. Le gosse court toujours dans sa direction.
" Au voleur ! "
Le cri reprend. Il lui semble qu'il tient un portefeuille mais elle n'est pas sûre. Ses longues foulées le rapproche d'elle à chaque pas. Elle ne voit pas son visage caché par un sweat à capuche à la mode qu'arborent tous les jeunes new yorkais. Elle se souvient de ce qu'on leur faisait aux voleurs là bas. Là bas... Les gestes s'animent d'eux mêmes. Elle aurait pu ne rien faire, elle aurait pu le laisser filer devant elle. Seulement comme mue par un automatisme instinctif, son corps réagit. Elle a tôt fait de plaquer le gamin au sol assez rudement. Sa capuche tombe. Elle voit ses yeux de myositis et son teint hâlé. Elle sert. Fort. Il doit avoir mal. Fort comme là bas, quand on... On... Ne pas y penser. Ne plus y penser. On lui a dit d'oublier.
Le gamin se débat toujours, les gens forment un petit cercle autour d'eux. Mais elle, elle est loin. Très loin. Elle est retournée là bas dans le sable chaud et les giclées de sang. Gazette #2 : - Spoiler:
- LSD:
Accoudé à la fenêtre, il regarde les rues sales et bondés s'agiter sous la chaleur du soleil. Il fait chaud et humide et le jeune homme observe avec une certaine envie des enfants se baigner dans une bassine d'eau en contrebat. Derrière lui, les trois petites s'agitent. Elles s'amusent et dansent en s'enroulant dans des guirlandes rouges et argent, elles écarquillent leur grands yeux devant des boules recouvert de paillettes et d'or en plastique. C'est leur nouveau jeu, leur nouvelle lubie. Et ses parent acceptent la folie sous prétexte que bientôt ils partiront. Là où ils iront, les enfants fêtent tous le père Noël et dansent au milieu des guirlandes, des boules, des lumières dorées et de la neige. Le garçon n'a jamais vu de neige et sous la brûlure du soleil et l'humidité de l'air, il se met à en rêver.
Ici pas encore de sapin. Et pourtant, ils sont bien le 24 décembre.
Dans son dos, il sent une main se poser. Une petite brune au yeux noirs, son visage entouré de boucles délicates lui sourit. Dans la poche avant de sa robe légère et troué, dépasse une carte qu'il connaît bien : "Zekrom". Elle lui sourit, toute impatiente et prend sa main entre les siennes.
« Grand-frère, tu viens nous aider à accrocher le reste ? »
Elles sont encore trop petites pour accrocher les derniers bonshommes de neige.
- Ombre:
Pourquoi y a-t-il un arbre dans le hall ? Elle ne comprend pas. Ses grands yeux verts fixent l’énorme sapin tout emmailloté de fils colorés, de petites lanternes et d’étranges figurines. Qui donc a pu avoir l’idée farfelue de décorer un arbre de la sorte ? Eblouie, elle marche vers les lumières sans vraiment faire attention où elle met les pieds.
Choc. « Aïe ! » Aussitôt elle pâlit, s’incline précipitamment, rougit puis murmure la formule d’usage d’un ton gêné. Devant l’absence de réponse de l’autre, elle relève la tête et voit une figure châtain presque rousse ébahie qui l’observe d’un air soucieux. Elle se reprend à nouveau et répète, en anglais cette fois ci. L’autre finit par sourire et dire que ce n’est pas grave.
« Tu es japonaise ? » demande-t-il. Elle est surprise qu’il lui pose la question et tourne la tête comme pour guetter l’assentiment de quelqu’un derrière elle. Mais il n’y a personne dans le hall. Rien qu’eux deux. C’est le matin. « Non. Coréenne. Mais j’ai vécu au Japon. » répond-t-elle gênée. Elle sait qu’elle ne doit pas parler à des inconnus. Mais elle n’a aucune envie de retourner dans sa chambre d’hôtel. Et ce garçon paraît si amical. Il reprend la parole, s’extasie, dit que lui aussi est en voyage. Il lui arrache un sourire. « Oh ? Alors c’est la première fois que tu vois un sapin de noël ? » Ses yeux bleus sombres brillent d’enthousiasme. « Non. Oui. Mais pas comme ça. Chez nous, le 24 Décembre c’est pas pareil. » bafouille-t-elle. « Alors viens, on va passer le réveillon ensemble ! » Boum. Boum. Son cœur bat vite. Elle a envie de répondre qu’elle ne peut pas. Et d’un autre côté cette rencontre sent bon l’aventure. Boum. Boum. « Il faut…Il faut que je demande à Henri. »
- Landscape:
'Joyeux Noël cousin, et éclate-toi bien avec Double-you !'' Il sourit en lisant ce message, se doutant du destinataire sans même avoir à lire son nom sur l'écran de son portable. Une seule personne lui parlait de Wendy comme d'un « double-you ». À table, les assiettes circulaient et les invités piochaient allègrement dans les divers plats à leur disposition. Cachant de nouveau son portable sous la nappe blanche, il soupira de lassitude. Qu'aurait-il donné pour fêter Noël avec les autres ? Une joyeuse pression sur son épaule le tira de sa rêverie, et le visage souriant de Wendy apparut dans son champ de vision. Heureusement qu'elle était là, sinon il n'aurait pas supporté la soirée.
« Ah, et lui, c'est Monsieur Redford. Tu sais, je t'ai déjà parlé de lui cette semaine. Un grand homme dans le monde de l'entreprise, il ira loin ! » Rien à faire de Monsieur Redford. Moi je voulais un Noël en famille. Même chez Seth ça doit être plus drôle. Il se força à sourire à l'homme que lui présentait son père au cours du dîner et soupira quand l'autre le quitta des yeux. « C'est pas grave, souffla une voix féminine à son oreille, la prochaine fois on fêtera Noël chez moi. Et on invitera les autres. Range ton portable, tu vas te faire disputer. » Il sourit de nouveau, mais avec sincérité, cette fois-ci. « Merci Wendy. Et... Désolé de t'infliger ça. » Elle lui lança son regard malicieux avant de susurrer, faussement moqueuse : « Mais c'est toi qui t'ennuies, enfin. Moi je m'éclate, ça se voit pas ? Et puis, on n'est pas obligés de parler affaires avec eux... »
Elle avait beau essayer de lui remonter le moral, rien n'y faisait. D'un autre côté, il avait de la chance de l'avoir auprès de lui. Et il s'en rendait parfaitement compte.
- Chancelier:
C’est Noël. Il neige dehors. Encore. De son éternelle humeur joviale, il est tout occupé à faire une guirlande de petits bonhommes de neige en papier qu’il compte bien accrocher à sa fenêtre pour casser avec la monotonie du paysage. La rue est sombre, presque lugubre. L’unique lampadaire a rendu l’âme la semaine dernière. De toute façon, la vue donne sur l’arrière court miteuse d’un petit immeuble où un vieux banc décrépi semble attendre son heure, solitaire.
Mais son appartement, lui, rayonne la joie de vivre. Un sapin est décoré avec soin dans un coin et dans la cuisine, le four foisonne de petits biscuits et autres plats délicieux qui mijotent calmement. Voilà. C’est Noël. Dans quelques heures, il sera minuit. Il y a assez de nourriture pour faire une grande fête mais voilà : il est seul. Dans l’appartement, il n’entend plus que le balancement de la vieille pendule et les ronflements de Minouche le chat qui ronronne près du radiateur.
Machinalement, il attrape son portable et regarde sa messagerie. Son sourire retombe lorsqu’il constate que la plupart de ses « Joyeux Noël » ont reçu pour réponse des « C’est qui ? ». Bon. D’accord. Il rabat une mèche de ses longs cheveux derrière son oreille puis caresse doucement son chat. « Alors Minouche on est bien parti pour avoir encore un réveillon tous les deux, pas vrai ? » Minouche ouvre une paupière, le toise du regard et se réinstalle sur le radiateur en reprenant sa sieste. « Bon….»
- Clow:
Silence. Sa déclaration vient de jeter un froid sur l’assemblée. Il voit son frère aîné qui affiche une moue étonnée, bouche grande ouverte, son cadet qui secoue la tête en fronçant les sourcils, le visage effondré de sa mère qui l’observe, muet d’horreur. Il n’y a que Julia qui continue à trier ses petits pois parce qu’elle est trop jeune pour saisir l’importance de son annonce.
C’est principalement le regard de son père qu’il soutient. Ce dernier s’est levé dans sa direction, poing levé. Il frémit, recule prudemment, craignant la colère de son paternel. Mais le poing s’abat sur la table et fait trembler les assiettes. Julia relève la tête et affiche un air apeuré.
« Papa…Il…Il ne voulait pas dire ça… » Une part de lui remercie le cadet qui vient de prendre timidement la parole. « SILENCE ! » L’orage éclate. La figure écarlate, son père se penche vers lui, le scrute du regard et murmure. « C’est vrai fils ? » Il peut encore reculer. Mais plus rien ne sera jamais comme avant. Il s’est trop avancé pour faire demi-tour. Pour la première fois, il ne sourit pas alors qu’il hoche gravement la tête. Il voit sa mère plonger sa tête dans ses bras et se mettre à sangloter. Derrière, les guirlandes du sapin de Noël clignotent. « Sors. De. Chez. Moi. » Les syllabes détachées de son paternel le mettent mal à l’aise. « Tout de suite. » Il a chaud. Son cœur bat fort. Il détourne les yeux et s’extirpe difficilement de sa chaise. Son assiette contient encore des petits pois non entamés. « Papa, non, tu peux pas faire ça, c’est p… » le cadet parle encore, il cri presque avec véhémence, sa voix a l’intonation du désespoir.
Il ne verra jamais le reste de la scène. Il entendra seulement la gifle, les cris, les pleurs, la porte qu’on claque. Il sentira l’air frais de la nuit sur ses joues brulantes, les larmes dans ses yeux. Il s’assiéra sur un trottoir et il se mettra à pleurer dans la neige. Il attrapera son téléphone et il dira. « Je l’ai fait. »
- Mad Hatter:
Il danse, il tourne, il virevolte ! Tout n'est que tâches floues et impressions de couleur chatoyantes, dans son salon. Il est heureux, heureux ! Ivre de cette folie éphémère qu'on appelle « joie. » En un saut puissant, il cesse un instant de tourner, déclame ses vœux de Noël devant McArthur-le-sapin, déroule une guirlande touffue de l'arbre et s'en fait une écharpe dorée. Il est seul, mais ne se sent pas abandonné. Il est égoïste et fier, et il aime cette sensation d'indépendance. Il se sent détaché du monde, détaché de la vie, détaché de toutes ses obligations qui brident ses talents et ses possibilités. Seul, enfin, dans sa magnifique demeure. Plus de môme, plus de soucis ! Enfin, il se sent vivre !
D'un geste nonchalant, il ôte soudain sa parure d'or et se saisit de son costume du jour, faisant tomber, par la même occasion, une foule de papiers de sa commode. Il marche dessus sans vergogne et enfile la tenue du Père Noël, entonne un chant de Noël, puis se ravise. Non, il n'est pas quelqu'un d'ordinaire. Il chantera donc une chanson du nouvel an, pour ne pas faire comme tout le monde. Et Noël au nouvel an. Voilà qui fera de lui une personne vraiment exceptionnelle. Et il aime l'exception. D'un geste rageur, il jette le peignoir rouge sur le canapé et ramasse ses papiers. « Je devrais cacher ça, constate-t-il alors, le cacher, l'enterrer, jusqu'à ce que j'en ai de nouveau besoin. Et les plastifier, aussi. Ah, et sortir le chien. Le chien, très important à sortir. »
''Sortir le chien.'' C'est devenu le code pour ''surveiller les alentours de sa propriété privée.'' Sans chien, évidemment. Sinon, à quoi servirait-il de coder le message ?
- Avril:
« Et ça, tu crois que ça lui plairait ? » « Non, pas son genre. Peut-être plus ça ? » « T'es sûre ? Je veux dire... » « Mais si, c'est tout à fait son style, tu verras. Bon, par contre je dois te laisser, je suis attendue... Bisous, à la prochaine ! » « Bon, d'accord. Salut ! Merci, et à la prochaine ! » Il soupira, se retourna vers le vendeur et pointa l'article en question du doigt. « Avec un papier-cadeau, s'il vous plaît. » Après avoir cruellement assassiné son porte-monnaie, il quitta la boutique, le sac plastique contenant le cadeau dans sa main droite. La nuit était tombé depuis deux bonnes heures déjà, l'hiver y étant pour quelque chose. Inspiration – air sec froid et pollué qui s'insinue dans ses poumons.
La route ne fut pas longue. Il l'avait passé à rêvasser. Est-ce qu'elle aimerait son cadeau ? Est-ce qu'il oserait au moins le lui offrir ? Il soupira avant d'insérer la petite clé dans la serrure de la porte. À l'intérieur, les décorations ne manquaient pas, et une odeur de dinde bien cuisinée flottait dans l'air. « Coucou, c'est moi » lança-t-il en ôtant sa veste et en l'accrochant au porte-manteau. Il fut immédiatement accueilli par des exclamations de joie et des louanges, qu'il accepta avec un sourire aux lèvres, même si le cœur n'y était pas. « Allons, maintenant que tu es là, on va pouvoir passer à table ! Alors au menu, je nous ai préparé... » Mais il n'écoutait déjà plus, se contenant de hocher la tête de temps en temps. Il aimait bien sa famille, mais avait la tête ailleurs, depuis quelques temps.
À table, il n'avait qu'une envie : sortir, aller la voir. Mais quelque chose le retenait encore. Il sortit discrètement son portable et y lut un nouveau message : ''Elle passe chez moi demain, tu veux t'incruster ?'' Un seul mot lui vint en tête, en cet instant précis. Il écrivit, fébrile. ''Oui.''
- West:
« Dis, mon poussin, tu veux pas ouvrir tes cadeaux ? » Il fait non de la tête, fixant obstinément la grosse étoile dorée qui couronne le sapin. Pourquoi ouvrirait-il ses cadeaux maintenant ? Tout seul, c'est pas drôle. Il manque quelqu'un dans la pièce. Le feu chaleureux qui crépite ardemment dans la cheminée n'y changera rien. Sa maison lui semble vide, vide et étrangement froide. Il sent les bras délicats qui s'entourent autour de son bassin alors qu'une masse de cheveux blonds mal coiffés lui tombe lourdement sur les épaules. « Allons, mon chaton, qu'est-ce qui ne va pas ? Tu es triste ? Raconte-moi tout, je peux tout entendre. »
Il repousse la tignasse blonde et les bras chaleureux. Il s'en fiche. Il boude ! Voilà. Mais l'étreinte revient, plus forte que sa bouderie. L'étreinte maternelle vient à bout de son obstination à garder le silence. Parce qu'au fond, il n'est encore qu'un enfant. « Alors mon poussin, on ne veut toujours pas dire ce qui ne va pas à Maman ? » Les larmes lui montent aux yeux alors qu'il agrippe fermement les bras de sa mère. « Maman... Il... Il... Il est où Papa ? » Les larmes roulent silencieusement sur ses petites joues rougies par le chagrin. « Papa n'est pas là pour le moment, chaton. Mais il va revenir, tu sais. Je te l'ai dit, pourtant, ne sois pas triste. Et puis, tu es un grand garçon, maintenant. Un grand garçon de huit ans et demi, ça n'a pas besoin d'attendre son Papa pour ouvrir ses cadeaux, d'accord ? »
Oui, il est grand maintenant. Mais du haut de ses huit ans et demi, il a quand même besoin de son Papa. Parce qu'un Noël sans lui, ce n'est plus un Noël bien.
- Calvetti:
« Bienvenue dans la brigade, sergent Calvetti ! »
L'assemblée éclate en applaudissements, saluant ainsi la fin du discours du chef, et de la cérémonie. Elle contemple, pensive, celui que le chef a désigné comme son futur coéquipier. Des états de service assez impressionnants, une certaine prestance. Elle ne lui fait pas confiance pour autant. Il va devoir lui prouver ce qu'il vaut avant tout. Sur le terrain. En direct. Mais pas ce soir. Il sourit, serre des mains, adresse quelques mots de ci de là. Le protocole qui veut ça. Le protocole partout, tout le temps. La cérémonie qui vient de s'achever en était emplie. Le protocole rempli tout l'espace de la pièce. Les policiers respirent le protocole, tout le monde le sait. Elle promène son regard dans la salle. Ses collègues discutent entre eux à voix basse. Les montées en grade et les transferts ne sont pas monnaie courante ces derniers temps. Tout le monde est là, ou presque. Le chef a engagé un traiteur, et un impressionnant buffet garni commence a attirer du monde dans le fond de la salle. Elle n'a pas faim. Elle est prise dans le filet de ses réflexions. Son regard circule encore, pour s'arrêter sur une femme. Qui fixe le sergent Calvetti avec un air d'admiration profonde, mêlé a... de l'amour, a n'en pas douter. Le discours du chef lui revient en mémoire. La femme du nouveau sergent. Un officier s'approche d'elle, d'ailleurs, pour lui proposer un apéritif, que la femme accepte en rougissant, avant de suivre l'officier a petits pas. Timide.
Elle reporte son attention vers celui qui a motivé la venue de tout ce monde, ici, au commissariat, en cette veille de Noël. Croise son regard. Ils se fixent un instant, puis il lui adresse un clin d’œil rapide, avant de se tourner pour serrer une autre main. Un instant, le protocole semble s'être évaporé...
- Spoiler:
Un entrepôt glauque. Humide et froid. Une silhouette. Elle a de longs cheveux bruns et la peau mâte. « Je vais devoir rentrer tôt. C’est Noël ce soir. » murmure-t-elle en tuant le silence. Il scrute le soleil qui décline à travers la fenêtre crasseuse et brisée et finit par hocher doucement la tête. « Ouais. Ouais t’as raison. Ils viendront pas ce soir. Mieux vaut partir. » Il crache par terre et ajoute avec une moue dégoutée. « Connards de russes. »
Le silence retombe. Il renifle, met les mains dans ses poches et la regarde à nouveau. Ses grands yeux sombres semblent fixer l’heure. « Y a quelqu’un qui t’attend chez toi ? » Elle secoue négativement la tête. « J’ai laissé ma petite sœur chez des amis. » Un nouveau temps de silence. Il pense à sa propre sœur. Mais il sait que là où elle est on s’en occupe bien. « On pourra jamais rentrer à temps. » Il parle pour briser le silence. Parce qu’il se rend compte qu’au fond, il n’a rien à lui dire. Elle baisse la tête. Elle à l’air triste. « Ca va ? » qu’il demande, gêné, mal à l’aise. Il ne se voyait pas du tout passer Noël comme ça. Dans un entrepôt vide et froid, avec elle. « J’aurais voulu passer Noël avec ma sœur, on passait toujours Noël ensemble. » Elle parle avec une petite voix affligée. Il hoche la tête. Il lui aurait bien dit que lui aussi il avait une sœur, que lui aussi il aurait voulu être avec elle. « Tu passes Noël en famille toi ? » elle ajoute. A priori, elle n’aime pas le silence non plus. Il secoue la tête. Il voudrait répondre que non, qu’il préfère être avec des potes. Mais les mots qui franchissent le seuil de ses lèvres sont spontanés. « J’ai pas de famille. Ils sont morts dans une représailles qui a mal tourné. J’ai que ma sœur. » Il est surpris par ce qu’il vient de dire. Le silence est plus que gênant. Elle s’est rapprochée. Elle lui prend la main. Et elle la serre très fort.
Il n’y a plus de bruits. Il ne la regarde pas. Mais il lui semble qu’ils se parlent sans mots.
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« Petit Chaperon Rouge »
Novembre
Messages : 1609 Date d'inscription : 05/05/2012
Feuille de personnage Temps restant: (59/72) Dans ses poches: Rencontres/Découvertes: | Sujet: Re: Récap' : souvenirs de la gazette Dim 30 Juin - 12:19 | |
| Gazette #3 : - Spoiler:
- Joke:
Elle était assise au milieu d'un groupe de tigre, envoyant des sms de temps en temps. Son regard rougeoyant se posa sur un des tigres, allongé au sol, malade. Elle passa sa main dans le pelage orangé du félin, le caressant doucement. Elle était inquiète pour lui, ses tigres, c'était ses meilleurs amis, sa famille. Elle déposa ses lèvres sur la truffe de l'animal en souriant doucement avant de s'allonger pour se blottir contre lui. Elle allait dormir avec eux ce soir, pour être là au cas où son état empirerait.
Son portable émit un léger son, signe qu'elle venait de recevoir à nouveau un sms. Elle soupira avant de le sortir de la poche pour lire le message. " Tu préfères passer ta saint valentin avec tes stupides félins qu'avec ton petit ami ? Je retiens, ne vient plus jamais me voir. ". Elle rangea son portable rageusement dans sa poche. Tant pis, si un garçon voulait d'elle, ça sera AVEC ses tigres, sinon il ira voir ailleurs. Jamais, au grand jamais elle n'accepterait de laisser ses tigres pour un garçon. Elle préférait finir seule, célibataire pour le restant de ses jours, que de se plier aux caprices d'un de ces êtres humains sans cervelle.
Doucement, elle fermait ses yeux, caressant le pelage de son animal avec un petit sourire triste. « Au moins, vous, vous pouvez me comprendre... ».
- Calvetti:
Sur la table du salon, les reliefs d’un diner somptueux. Des roses dans un vase. Des petites bougies parfumées. Une lumière tamisée. Et lui. Tout proche d’elle. Il a enlevé sa veste et elle détaille ses biceps à la dérobée. Il s’approche. Susurre quelques mots. Elle se sent frémir. Une bouffée de chaleur la prend au visage alors qu’ils échangent un langoureux baiser. Elle sent le contact chaud de sa main sur sa hanche. Le moment lui paraît idyllique. Ou pas.
« Je suis désolé » Elle lui lance un regard froid. Encore heureux qu’il soit désolé. Elle soupire bruyamment et se pose sans grâce sur son canapé alors que son apollon répond au téléphone. Il a l’air nerveux. Mais c’est d’une voix calme et câline qu’il s’adresse ainsi « Si, bella. Je viens d’arriver à l’hôtel. Oui, le vol s’est bien passé. Je te rappelle plus tard ? Je dois déballer mes affaires. Oui. Moi aussi. Si. Ti amo »
Un goût acre se répand dans son palais alors qu’elle l’observe. Oui. Bien sûr qu’elle sait. Elle sait qu’elle ne pourrait jamais être la seule. Elle sait qu’elle enfreint la morale. Elle tourne la tête. Inspire profondément. Il a raccroché et s’approche d’elle. « On en était où ? » demande-t-il faussement en la reprenant dans ses bras. Et elle oublie ses remords.
- Fireflies:
Elle serre sa main dans la sienne, lui lance un regard plein de tendresse. Autour d'eux, les lumières clignotent, étincellent, scintillent, illuminent les sourires des enfants et des plus grands. Et son sourire à lui, bien plus beau que ceux des autres. Il lui a promis que cette soirée serait parfaite, et elle n'a qu'une envie, le croire. Elle avise un stand de tir à la carabine, le lui désigne, les yeux brillant de convoitise. Il éclate de rire, la traîne vers la caravane, sors un billet de sa poche et le tend au forain. Celui-ci leur sourit, de ce sourire commercial qu'ont tous les marchands ici, lui tend une carabine. Il la désigne, et elle se sent rougir lorsque le gros homme la dévisage des pieds à la tête. Qu'est-ce qu'y a ? J'ai l'air trop frêle pour tirer, c'est ça ? Elle s'empare de l'arme d'une main ferme, approche son œil du viseur. Prend son temps, respiration maîtrisée. Elle sent le regard de Jaden sur elle, qui l'observe, attentif. Tir. Un ballon vert pomme éclate dans un grand « PAN ! ». Elle sourit, satisfaite. Se redresse légèrement, fixe le forain. « Combien pour cette peluche, là ? ». Elle désigne un énorme dalmatien avec un cœur sur lequel est marqué « I love you ». L'homme semble la jauger, avant de sourire largement. « Trois ballons sur trois tirs ». Elle est déjà de nouveau concentrée. Les deux ballons suivants ne lui posent aucun problème, bleu, jaune, ils disparaissent dans un éclat. Elle tend fièrement la carabine au marchand qui, beau joueur, lui remet la peluche avec un clin d’œil. « Bien joué Mam'zelle ! Joyeuse Saint-Valentin !». Elle s'empare de son lot, prend la main de Jaden et s'éloigne du stand, presque en sautillant. Une résistance dans son bras la fait s'arrêter, elle se retourne vers lui, le fixe, sérieuse. Il l'attire à lui, l'embrassant à lui couper le souffle, et elle se sent rougir furieusement, le cœur battant à cent à l'heure. A cet instant, elle pourrait presque dire que c'est un des plus beaux jours de sa vie....
- Février:
Il repose son verre sur la petite table basse du salon, se laisse aller négligemment dans le canapé, lui fait signe d'approcher. Elle sent son cœur battre à cent à l'heure, mais ne l'avouerait pour rien au monde. Elle s'avance fièrement vers lui, s'assoit à ses côtés, sent avec un mélange d'excitation et d’appréhension le garçon passer un bras autour de ses épaules. Un léger frisson remonte le long de sa colonne vertébrale, tandis qu'elle pose sa tête sur son épaule. Décidément, elle se sent bien cruche aujourd'hui. Ce n'est pas souvent qu'elle se prend autant la tête. Surtout pour un garçon ! Un frémissement vers son oreille la laisse figée, et elle peine à comprendre ce qu'il chuchote : « Tu n'as pas mit de robe, aujourd'hui ? Je croyais que toutes les filles portaient des robes, pour la Saint-Valentin... ». Son ton est légèrement moqueur, et c'est tout juste si elle ne pique pas un fard. Une robe ? Une ROBE ?! Franchement, il l'imagine, elle, en robe ?! Elle plante ses yeux dans ceux, si clairs, du garçon. Et si ses joues rougissent soudain, ce n'est que de colère. Colère vite calmée par la main qui ébouriffe ses cheveux, descend sur sa joue. « Je plaisante » s'exclame-t-il en riant. Son souvenir revient, elle boit à son tour une gorgée de la boisson pétillante, avant de s'étirer comme un chat. La porte d'entrée qui s'ouvre la fige instantanément. Pourquoi rentre-t-il maintenant ? Il n'était pas sensé être là avant ce soir ! Enfin bon. Tant pis, elle fera avec. Lorsque son frère entre dans le salon, elle voit son regard passer d'elle au garçon assis dans le canapé, en un va-et-viens continu. Avant qu'ils ne s'écarquillent. Comme si il venait de comprendre quelque chose. « Toi ! Qu'est-ce que tu fais là ?! Sors de chez moi, tout de suite ! ». Elle serre les poings, et la réponse vole, cinglante : « De quel droit tu ose lui parler comme ça ! Tu crois que c'est chez toi ? Mais c'est aussi chez moi ! Et j'invite qui je veux ! ». Son frère s'approche, la saisit par le bras. « Je ne veux pas le savoir, je ne veux pas de ce type chez moi, c'est clair ? Et tu n'as pas ton mot à dire ! ». Elle le fixe avec insolence. Si elle s'écoutait, elle lui mordrait la main, la tout de suite ! « Lâche moi tout de suite ! Je fais ce que je veux, je ne suis plus un bébé ! ». La gifle lui brûle la joue, violente. Ses yeux s'emplissent de larmes, et elle tourne les talons, s'engouffre dans sa chambre dont la porte claque brusquement. Maudit frère, qui gâche toujours tout !
- Eka:
Elle arriva dans un parc, éclairé par les luminaires de la ville. Son regard d'un bleu azur profond se posa sur le garçon à ses côtés, blond, un peu plus grand qu'elle. Un frisson la parcouru, il faisait froid dehors, surtout par une nuit de février, mais pas n'importe quel jour. En effet, aujourd'hui, c'était le 14 février, le jour de la saint valentin. Le blond remarqua presque immédiatement les tremblements de la blonde. Un sourire se dessina sur ses lèvres avant de la prendre tendrement dans ses bras, comme pour lui transmettre sa chaleur. Elle en profita donc, se blottissant contre son torse avec un sourire chaleureux.
Elle était heureuse avec lui, bien plus qu'elle ne l'était avant. « Suki da... ». Elle ferma doucement ses yeux, bercée par la voix mélodieuse du blond, profitant tout simplement de cet instant magique. Au fond, elle espérait que ce moment dure éternellement, que rien ne viendrait rompre cet étreinte si chaleureuse. Pourtant, une voix familière à ses oreilles résonna dans le parc. Elle se sépara de son petit ami pour faire face au nouvel arrivant, un autre garçon, mais lui était brun. Elle fronça ses sourcils, énervée de le voir. « Vas t'en, laisse nous tranquilles. On ne sort plus ensemble, tu ne comprends pas ? ». Le brun en face d'elle serra ses poings, sans doute en colère, ou... jaloux ?
« Vient, on rentre... ». Son regard croisa celui de son petit ami, elle acquiesça en lui souriant, entremêlant ses doigts aux siens. Il l'entraîna en dehors du parc, ignorant les protestations de l'ex de sa petite amie. « On va aller chez moi, on sera tranquille... Ne ? ». Elle se laissa faire, ne protestant pas. Tant qu'elle restera avec lui, elle sera heureuse.
- Chlore:
Le coup partit tout seul, la gifle résonna dans toute la pièce de ce petit appartement. Elle restait assise, recroquevillée sur elle même, une main sur sa joue encore endolorie. L'homme restait debout, en face d'elle, la surplombant de sa hauteur. Elle avait peur, peur de lui, de ce monstre sans pitié. Il la frappait souvent, c'était devenu une habitude, c'était son quotidien. Il l'attrapa par les cheveux, la forçant à se redresser. Elle poussa un gémissement de douleur en se redressant, regardant avec effroi l'homme en face d'elle. Ce dernier leva sa main dans le but de la gifler à nouveau, elle ferma ses yeux, se préparant mentalement et physiquement à recevoir à nouveau un coup. La claque retentit à nouveau dans la pièce, et elle tomba à genoux sous la violence de cette dernière.
Elle passa sa main sur ses lèvres, sentant un liquide imprégner ses mains. Son regard se posa sur cette dernière, légèrement colorée de rouge, du sang, son sang. Il lui avait ouvert la lèvre avec la force de sa gifle... L'homme tourna ses talons, quittant la pièce. « Tu es vraiment inutile, je me demande pourquoi on reste ensemble. ». Elle se redressa, profitant que son mari ai quitté l'appartement, pour aller rejoindre la salle de bain. Son reflet lui montrait une jeune femme, rousse, la joue droite rougit, la lèvre enflée et sanguinolente suite au coup qu'elle a reçu et ses yeux emplit de larmes.
- Silence:
Les larmes dévalent les petites joues roses, descendent jusqu'au bord de la mâchoire, avant de chuter de toute la hauteur de la demoiselle. Il reste là, géant immobile, debout devant elle, sans trop savoir quoi faire, ni quoi dire. Elle pleure déjà depuis une dizaine de minute et les larmes ne se calment pas. Au contraire, ses sanglots ne font que redoubler. Il finit par poser ses mains sur les épaules qui se soulèvent à intervalles réguliers lorsqu'elle reprend sa respiration. Saccadée. Elle lève ses grands grands yeux vers lui, et il ne trouve qu'une chose à faire, lui adresser un petit sourire. Un sourire triste, compréhensif. Parce qu'il sait, parce qu'il est comme elle. Même si la signification de ce jour lui importe moins qu'à elle. Il lui désigne la chaise, et elle s'assoit, sans cesser de sangloter, tandis qu'il s'assoit à côté d'elle. Doucement, il ébouriffe sa chevelure blonde. La laisse calmer ses pleurs, sécher ses larmes. Elle finit par laisser échapper un petit gémissement, suivit d'un soupir de désespoir. Prend la parole de sa voix si fluette, une voix de petit oiseau fragile. « Je suis désolée...de t'embêter, avec mes histoires stupides... ». Il hoche la tête négativement. Non, bien sûr que non, elle ne l'embête pas. Elle a déjà enchaîné. Elle sait qu'elle n'a aucune réponse à attendre. « Je sais...que tu es pareil...mais...mais être tout seul, le jour de la Saint-Valentin...c'est tellement... ». Triste ? Déprimant ? Oui, ça doit être ça. Les larmes coulent de nouveau sur le petit visage, et il les essuie du revers de la main, avant de se lever sous le regard pâle. Il fouille dans sa sacoche, en sort une feuille recouverte de couleurs, qu'il tend à la demoiselle. Et lorsqu'elle découvre le dessin, il peut voir avec délice son regard s'illuminer.
- Saumon:
Les bières circulaient de main en main, les capsules sautaient et échouaient dans le sable. La lueur des flammes léchaient les visages, leur donnant des reliefs étranges, faisant étinceler les prunelles. Les jeunes gens étaient peu couverts, maillot de bain ou tenue légère, mais même à cette heure-ci, le climat était plus que clément. Il bu une gorgée de mousseuse, retint une grimace. Il n'avait jamais vraiment aimé ça la bière, et n'aurait pas dit non à un cocktail de chez Jo'. Sauf que sa cible de la soirée n'était pas chez Jo' mais bel et bien autour de ce feu, et il ne l'aurait quitté pour rien au monde. Il finit par se dire qu'il avait sans doute bu assez -trop- de bière, et se leva pour se diriger vers une jolie brunette à la peau hâlée qu'il avait repéré un peu plus tôt au cours de la soirée. Il se laissa tomber dans le sable juste à côté d'elle, lui souriant de toutes ses dents -un vrai sourire colgate blancheur- en réponse au regard suspicieux qu'elle lui lança. « Salut ! C'est quoi ton p'tit nom ? » Le sourcil qu'elle haussa en réponse à sa question lui aurait sans doute permit de comprendre que les choses n'étaient pas parties au mieux, si il n'avait pas eu autant d'alcool dans le sang. « April » répond-elle finalement en buvant une gorgée. « Un très beau prénom » s'exclama-t-il. Un silence s'installa entre eux, il écoutait d'une oreille le brouhaha des conversation de la bande réunie autour des flammes. « Dis moi, tu sais où dormir au moins, ce soir ? » finit-il par tenter. Ne serait-ce que pour rompre le désagréable blanc. Elle tourna à peine les yeux vers lui. « Tu as aussi demandé ça à la blonde de tout à l'heure ? » marmonna-t-elle, avant de se lever et de s'éloigner. Il soupira. Bien-joué mon grand, vraiment bien joué. Tu vas la passer seule, ta nuit de la Saint-Valentin, songea-t-il en s’allongeant dans le sable.
- Clow:
La pièce était seulement éclairée par quelques faisceaux lumineux, il était assis sur son lit, le regard vide. Son regard se posa sur le calendrier posé sur sa table de chevet, regardant la date du jour : le 14 février. Un coeur avait été dessiné à cette date, mais ce dessin n'avait plus aucune signification à ses yeux. Il aurait du passer cette journée avec lui, l'homme de sa vie, mais tout était fini désormais. Les seuls sentiments qu'il ressentait maintenant, c'était la mélancolie, le désespoir, la déception et une sensation de vide. Il était seul, il fallait qu'il s'y fasse, rien ne pourrait redevenir comme avant. Il se redressa doucement, se dirigeant d'un pas las vers son armoire d'où il sortit une petite boite en carton. Il savait ce qu'elle contenait, il savait également qu'il ne devait pas l'ouvrir, qu'il risquerait de le regretter, mais c'était plus fort que lui.
Il sortit une à une les photos reposant dans cette boite en carton poussiéreuse, un sentiment de nostalgie s'emparant de lui. Elles montraient toutes deux personnes, il était représenté sur chacune d'elles avec un autre garçon de son âge environ, brun, les cheveux un peu désordonnés. En tombant sur une d'elles, il sentit ses larmes monter petit à petit. La scène de cette photographie le représentait, dans les bras du brun, souriant. Il retournait la photo pour lire la note laissée au marqueur au dos. "Saint Valentin avec Gabriel ♥". Il savait que Gabriel possédait cette photo aussi. En repensant à cette journée, il se recroquevilla sur lui même avant de sangloter bruyamment, il avait mal, son cœur se serrait douloureusement à l'évocation de ses souvenirs.
- Candide:
Où es-tu ? Il ne sait pas. Il s’en fiche. Il y a de la musique. De la vraie musique. Des jeunes hommes avec une guitare qui interprètent un morceau qui ne ressemble aucunement à du classique. Il y a des cigarettes, de la fumée. Il se sent étouffer mais il ne quitterait la pièce pour rien au monde. Il y a des filles. Elles rigolent et bougent de façon indécente. Il se sent absent. Vide. Loin.
On le désigne du doigt et on demande. « C’est qui lui ? » Il regarde bêtement la main tendue sans répondre. Sans comprendre. Le garçon aux yeux bleus qui l’a emmené ici répond à sa place. « J’sais pas. Je l’ai trouvé hier, complètement à l’ouest dans les rues. » Il sent qu’on le regarde encore insistance alors il sourit naïvement. On se désintéresse de lui. On passe à autre chose. Ou pas. « Il danse ? » Il a entendu l’éclat de voix cristallin dans le bruit de la foule. On répond toujours à sa place. « J’en sais rien moi. T’as qu’à aller voir. »
Une fille s’approche. Il la regarde sans la voir. Elle est brune. Les cheveux courts. Elle ressemble à un lutin. Elle demande s’il danse. Il dit qu’il ne sait pas. C’est vrai. Il ne sait pas s’il danse. Elle attrape sa main. Elle demande si il est libre. Il ne comprend pas la question alors il dit oui. « Je veux être ta Valentine. » « Ma quoi ? » « C’est la Saint Valentin. » … …..
C’est quoi Saint Valentin déjà ?
- Août:
Il claqua la porte derrière lui et commença immédiatement à retirer ses vêtements poisseux de sang et de sueur, les jetant dans la corbeille à linge d'un geste nonchalant, le jeune alluma l'eau, attendit, pour enfin se glisser sous le jet brûlant de la douche. C'était chaud, trop chaud pour être réellement confortable, mais il avait l'habitude. L'habitude de se geler ou de se brûler en fonction de ses journées. Il ne prenait jamais d'agréable douche, excepté quand il les prenait avec elle. Laissant son imagination s'envoler, il se sécha et enfila de nouveaux vêtements, plus confortables, dans des gestes mécaniques.
Sans vraiment y penser il se laissa tomber sur son lit avec un profond soupir, son œil attiré par le calendrier posé non loin. C'est la Saint-Valentin aujourd'hui et pourtant le nombre de jours barrés lui indiquait clairement qu'il ne pourrait la revoir que dans six mois. Une demi-putain d'année. Il avait envie de hurler tellement ça lui mettait la rage. Et il le fit, il étouffa un cri dans son oreiller, comme un adolescent en pleine phase de rébellion.
Peu à peu, son humeur retomba et son esprit se mit à vagabonder vers elle. Ses longs cheveux ébènes, humides et plaqué à ses épaules, à son dos. Son regard fier et son sourire moqueur qui adorait le défier. Il s'imaginait la saisir par la taille pour aller respirer et embrasser la peau de son cou, elle sentait le chlore et la pluie d'été. Ses doigts fins mais longs viendraient caresser ses épaules et ses formes pleines se colleraient à son corps venant réveiller en lui le désir de... Sursautant et reprenant ses esprits, le jeune homme laissa son regard glisser sur la partie basse de son anatomie. « Et merde... »
Sans hésiter il saisit son portable et commença à composer un numéro, sa main glissant lentement sur son corps, le faisant frémir. Fuck, le prix des appels internationaux. Un clic sonore et à l'autre bout du monde, Elle décrocha.
- Sugar:
L'appel de son nom lui fit relever les yeux de son café. Un homme blond se dirigeait vers la petite table de café où il se trouvait alors. Il avait visiblement couru et s'arrêta près de lui le souffle court. Il se sentit sourire, repoussant les pensées dépressives qu'il avait eues quelques secondes auparavant. « Assieds-toi Az', je ne tiens pas à te voir tomber raide, tu as peut-être deux ou trois minutes de retard tout au plus. Ce n'est pas la mort. » « Vingt minutes, n'essaie pas de me trouver une mauvaise excuse Anderson»
Rougissant, le jeune homme baissa ses yeux sur son café. Il n'aimait pas que Az' le taquine en utilisant son nom de famille et n'osait pas répliquer que cela faisait bien plus longtemps qu'il attendait en réalité. Impatient et incapable d'attendre plus longtemps, il était lui-même arrivé au café avec vingt minutes d'avance sur l'heure de rendez-vous. Refusant laisser Az' se moquer gentiment de lui plus longtemps, le garçon releva les yeux et lui adressa un sourire faussement innocent. « Tant que ça ? J'étais tellement perdu dans mes pensés que je n'ai pas vu le temps passer ! »
Son ami lui répondit d'un petit sourire désolé, avant de faire signe à un serveur, commandant un café noir. La conversation entre eux se poursuivit jusqu'à l'arrivée de celui-ci, mais bientôt les deux amis se retrouvèrent à court de discussion.
Il ne se sentait pas à l'aise et gardait à présent son regard fixé sur son double latte. Jamais ils ne s'étaient retrouvés dans une conversation aussi embarrassante. Ils avaient toujours eut des débats enflammés, des discussions passionnantes avant. Et il en vint alors à se demander : Ne feraient-ils pas mieux de rester amis ? Étaient-ils faits pour passer à un niveau supérieur ? Jusqu'alors, il l'avait désiré. Non, il en avait même crevé d'envie, mais maintenant...il n'était plus sûr. Heureusement, pour lui, pour eux, Az' ne sembla pas capable de supporter ce silence plus longtemps, se levant brusquement pour venir saisir son visage entre ses mains et l'embrasser.
- Décembre:
Mais son amie ne l'écoute pas et continue à sortir de plus en plus d'instruments de cuisine, des œufs, du lait, de la farine, du beurre et du chocolat, beaucoup, beaucoup de chocolat. Lui brandissant un fouet sous le nez, la jeune femme déclare : « Il va bien falloir que tu te décides à jour à faire quelque chose ! Qui ne tente rien n'a rien et crois moi, vu où t'en es, rien ne pourra être pire. » Rougissant, grommelant, jurant, elle écarte violemment l'objet de son visage, l'envoyant s'écraser sur le carrelage immaculé. « P'tain, tu me fais grave chier là ! Arrête avec tes discussions à la rose, ça me donne envie de gerber ! »
Pourtant, un regard noir de son amie et elle se retrouve déjà en train de ramasser l'instrument pour le passé sous l'eau et le rendre à sa propriétaire. Grommelant quelques vagues excuses, son interlocutrice sourit, visiblement satisfaite et se hissa sur la point des pieds pour tenter d'atteindre un livre de cuisine placé trop haut. Sans le vouloir, la rousse laisse son regard s'égarer sur les courbes de la brune, s’imaginant que si elle était plus grande, plus virile, si elle était un homme complet, elle pourrait aller attraper ce foutu livre tout en effleurant un peu plus que nécessaire cette peau à l'odeur de chlore. Secouant la tête, elle rougit puis pâlit, sentant une chaleur lui descendre dans le bas-ventre. La même chaleur que pour le garçon à qui son amie veut tant la voir offrir des chocolats. Cependant une sonnerie de téléphone vient immédiatement l'arracher à ses pensées la brune à son livre, sortant son portable de son jean et sans regarder le numéro, la jeune femme décrocha. « Oui ? »
Silence. Des murmures et bien vite son amie se tourne vers elle, les joues légèrement rougissantes, le téléphone toujours collé à son oreille. « Andréa, je dois juste prendre cet appel. Je vais dans ma chambre un instant, tu peux commencer sans moi. »
Elle serre les poings et la colère s'empare à nouveau de son corps, c'est certainement Lui.Forcément, c'est la Saint-Valentin. Et ce connard vient probablement de lui gâcher la sienne. Sale fouteur de merde.
- Shiver:
Il neige. Mais il ne sent pas les flocons froids s’engouffrer dans son cou. Il court dans les rues de la capitale. Ses pas s’engouffrent dans la poudreuse. Il a quitté son taxi pour poursuivre sa route à pieds. Sous sa veste, une rose. Rouge. Il la protège du temps tout en courant. Le souffle court, il s’arrête à sa porte et frappe violemment, les larmes aux yeux.
Elle ouvre. Les cheveux défaits, en jogging, la tête ailleurs. Il se sent soudain ridicule avec ce costard trop habillé qu’il n’a pas eut le temps d’enlever, sa rose pitoyable dans la main et ses cheveux pleins de neige. Mais ça ne l’empêche pas de parler. Vite. Avant qu’elle ne l’arrête. « Ecoute moi. Non, écoute moi. Je sais que…ma famille, et nos actions ne te plaisent pas. Je sais que tu mérites mieux que le fils d’un vori. Mais…je t’aime. Je ne peux pas t’oublier. Et même si tu ne ressens pas la même chose que moi, j’arriverai à te convaincre. Je te jure de te protéger et de t’aimer toujours. Je… »
Je suis un imbécile pathétique. Oui. On le lui a dit trop souvent. Trop romantique. Trop frêle. Trop sensible pour être un homme, un vrai. Mais le cœur battant, il s’est à présent arrêté de parler et l’observe en silence. Elle le regarde. Ses longues boucles brunes descendent le long de son dos. Il la trouve belle. Elle le dévisage. Longtemps. Puis elle finit par murmurer tout bas. « Tu es fou. »
Ce qui ne l’empêche pas de l’inviter à entrer.
- Cheshire:
This was my first love ♪ She was the first to go ♫♪ And when she left me for you (...) Il marchait en imposant son propre rythme à ses pas. Ne pas suivre le rythme de la musique, ce rythme qui les entraînait tous, tous ces couples qui marchaient dans la rue, les femmes pendues aux bras des hommes. Les regards amoureux s'attardaient, le romantisme dégoulinait, des cœurs et du rose partout. Il en aurait presque la nausée, de tout cet amour qui envahit les rues. Comme chaque année. Lui ? La Saint-Valentin ne l'intéresse pas. Il n'y a personne dans sa vie. Et même si ça n'avait pas été le cas, pourquoi célébrer une fête aussi ridicule ? Il se souvient de cette jeune femme, avec laquelle il avait partagé sa vie, pendant un temps. Pas de regret, pas de réelle nostalgie. Il ajuste légèrement l'angle de vue de ses jumelles, les dirige droit sur la fenêtre du quatrième étage. Là-haut, une femme qui cuisine. Sa « cible ». Son mari est dans le salon, il le sait parfaitement. Il soupire. En ce moment, les missions ne sont jamais bien intéressantes. Mais il ne peut pas se contenter de suivre son investigation personnelle qui ne lui rapporte rien. Soudain, son regard est attiré par un couple, un parmi la multitude. Deux personnes qui lui sont familières. Il fixe du regard la femme blonde. Plisse les yeux. Avant de réussir à la remettre. La flic ! Et à côté d'elle, ça serait... Il ne peut s'empêcher de sourire, un de ses sourires de prédateur. Tiens donc, monsieur cache bien son jeu. Et elle... n'a-t-elle donc pas de morale ? Non pas que la morale lui importe vraiment, mais... Il sort son appareil photo, prend quelques clichés au hasard. Ils passent non loin de lui, et son regard croise celui de la flicette. Il lui adresse un petit signe de la main, auquel elle répond par un hochement de tête assez froid. Décidément, les gens peuvent être pleins de surprises.
- Loki:
Le regard rivé dans ses yeux améthyste, il ne pouvait s'empêcher de soupirer avant de s'éclaircir la voix en toussotant un peu. Il commença lentement mais sûrement son discours, regardant la jeune femme en face de lui. « Listen. I don't care about you. And even if I wanted to, I simply couldn't. ». La blonde fulminait intérieurement, des larmes se formaient aux coins de ses yeux. « But William... I love you... Don't you love me ? ». Il la toisa d'un air méprisant, il devait lui dire, pour qu'elle comprenne enfin qu'eux deux, c'était tout bonnement impossible. « I'm your brother, girl. Deal with it.». Il observait les yeux décorés de lentilles violettes s'écarquiller sous le choc de la révélation qu'il venait de lui faire. Il ignorait encore comment elle allait réagir, les femmes, c'était toujours imprévisible...
Elle émit un rire nerveux en le fixant. « Are you kidding me ...? It's not true... It can't be true... ». Il soupirait à nouveau, levant les yeux au ciel, ces femmes, toujours aussi têtu les unes que les autres. Mais celle ci, putain qu'est ce qu'elle était chiante, encore plus que les autres. « Je déconne pas... Nous deux, ça pourra jamais être possible... Return to reality, it's impossible ! ». Lentement, il tournait ses talons pour s'éloigner d'elle, il savait qu'il lui faudrait un peu de temps pour s'y faire, pour qu'elle puisse comprendre qu'une histoire d'amour entre frère et soeur, c'était tout bonnement interdit.
- West:
Ça sonne. Putain, ça sonne, quoi. Comme s'il avait que ça à faire. À tous les coups c'est pour Jaden, et il va encore devoir remballer des visiteurs. Ouais, cool. Son appart' il est bien, mais les gens qui vont avec, non merci. « Attends, je vais voir qui c'est. » Il se lève, enfile vite-fait un jeans qui traîne dans le coin, et se traîne jusqu'à la porte. L'entrouvre. Il tombe sur une petite silhouette familière, dont les yeux chocolat le fixent toujours avec malice. « Oh, c'est toi ? Qu'est-ce que tu veux ? » Elle lui sert son plus grand sourire. « Tu t'es pas perdu en rentrant, cette fois ? Hihihi ! Bon, je rigole, mais en fait je suis venue t'apporter quelque chose de spécial, aujourd'hui. » Ah. Quelque chose de spécial. Ok. Grouille-toi, j'suis un peu occupé, là, songe-t-il avec agacement. « Tiens, j'espère que ça va te plaire », fait-elle en lui tendant un paquet cadeau en forme de cœur. « Oh. C'est sympa. » Il veut retourner à l'intérieur. La planter sur le palier et ne plus être dérangé. « Dis... Je peux entrer ? » Il la jauge d'un air un peu gêné. Elle est pas méchante. « Euh... Ouais... J'sais pas... Abby ? » « Alors, c'est qui ? » La voix le rappelle irrésistiblement à l'intérieur. Non, il ne veut pas qu'elle rentre. « Une amie. Elle passait juste dire bonjour », lance-t-il par-dessus son épaule. « C'est pas trop le moment. Repasse samedi, au pire, y'aura du monde. »
Elle lui lance un sourire déçu. « Si t'aimes pas le monde, t'as qu'à passer vendredi, on sera déjà moins. » « Nan, c'est bon. Je viendrai samedi alors. » Il hausse les épaules et ferme la porte. Se retourne. « Tu lui as dit de venir ? » «Ouais. Je trouverai bien un ou deux mecs de son âge à inviter, comme ça elle nous fera pas chier. On dira au monde de rester dans le salon, comme ça on aura la chambre pour nous tous seuls. » Il lui lance un regard désireux. Elle lui répond avec ses grands yeux noisette. Il enlève son jeans et retourne s'installer à côté d'elle. Contre elle. Sur elle ? Push me under, pull me further, take me all the way. Take me all the way. ~ La musique lui revient en tête, plus intense que jamais. - Dieu:
La fête. Au moins ils savent faire la fête. C'est pas glorieux, c'est pas aussi hype que chez lui. C'est pas aussi classe. C'est pas aussi branché. C'est pas aussi cher. C'est pas aussi parfait. Bref, c'est pas sa fête. Mais il s'incruste, parce que malgré tous les prétextes qu'il a chercher pour ne pas y aller, il aime faire la fête. Les bouteilles circulent, les invités dansent, la musique pulse. Les basses font vibrer les corps au rythme de la batterie. Il attrape une bouteille. « Hey, regardez qui est là, les gars ! Geeeeeeenre, qu'es' tu fous là toi ? J'croyais qu'on n'était pas assez classes pour toi ! » Et merde... Repéré. « Oui. Non. Si. Vous êtes toujours de vulgaires paysans décérébrés, pas de doute là-dessus. » Il grince des dents en le voyant approcher. Dans tous ce monde, il aurait du passer inaperçu. À croire que quelqu'un d'aussi exceptionnel que lui ne peut définitivement pas passer inaperçu. Il boit une gorgée de son air désinvolte habituel. Ça ne vaut même pas la peine qu'il s'offusque plus. « Hé les mecs, regardez-le ce sale aristo', il essaie de jouer aux grands avec sa bière. » « Je suis sûr que je tiens mieux l'alcool que vous tous réunis », clame-t-il devant la bande de jeunes qu'il commence à trop bien connaître. « On parie ? » Réplique l'autre brun avec un sourire narquois pendu au visage. Ils se défient du regard, se jaugent. « Quand tu veux. »
La fête bat son plein, il descend sa troisième bouteille. Il a la tête qui tourne. « Tu vois... Seth... Moi... Je tiens suuuuuuper bien... L'alcool. C'pas comme toi, hein ? » Il s'affale contre le brun sans trop s'en rendre compte. Les deux tombent à la renverse près du bar. Bruit de tête qui se cogne contre le comptoir. « Putain t'es con, toi ! D'où tu me pousses sur le... » Spouick. Dans sa tête, ça faisait plutôt ''smack'', mais là ça fait spouick.
Clac. C'est le bruit de la baffe. Bam. C'est son dos contre le mur d'en face. « Tu refais ça, t'es mort, l'aristo'. 'Got that ? » Il a bien appuyé avec son accent ignoble sur ses derniers mots. Sa tête tourne. Seth le lâche. Il vacille. Ne comprends pas vraiment. Et c'est noir. Tout noir.
Il est étalé sur le sol. Les bruits de la fête lui parviennent étouffés. Sa tête bourdonne. Il voit son reflet dans une bouteille vide par terre. « T'as de beaux yeux... Tu sais... ? » Marmonne-t-il à son image. Qui est cette parfaite personne ? Han... Mais... Hein ? Aaaaaaah. Ouais... Forcément. C'est Moi. Il ne sait pas si c'est l'alcool ou le coup qu'il s'est pris, mais il a l'impression que son cerveau tourne au ralenti. Il est à leur niveau, au moins. Il va pouvoir s'intégrer. Su-per. Et pas de fille de Saint-Valentin, cette année.
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