Ah, la jeunesse... Il déteste ça. Ça piaille, ça braille... c'est chiant. Il regarde les jeunes parler entre eux, ils peuvent faire ça ailleurs, il ne travaille pas ici pour écouter les ragots de Pierre Paul Jacques. Il soupire, l'énervement monte de plus en plus. Il remarque un groupe de deux garçons dans un coin, deux troubles-fête de première catégorie. L'un d'eux, un grand blond aux yeux bleus part dans un fou rire tonitruant qui trouble le calme apaisant habituel dans la salle... C'en est trop. Il se lève, les regarde. « Bon maintenant, vous sortez. Si vous voulez pas être plus calme et silencieux, allez donc embêter d'autres gens ailleurs. ». Le même garçon fronce les sourcils, le regardant d'un air mauvais. « Qu'est ce qu'il a Jambe-de-bois ? Il a un problème ? ». Il serre doucement ses poings, il veut bien rester poli, mais là il y a des limites.

Il commence à s'approcher d'eux, boitillant un peu. « Ça suffit, sortez, j'en ai marre de voir vos têtes d'imbéciles ! ». Les deux garçons se lèvent, commencent à partir à l'allure d'une marche rapide. Il les suit, les sourcils froncés. « Nan, mais allez-y, courrez un peu plus vite, je risquerai de vous rattraper ! ». Les deux commencent à rire avant que l'un d'eux sorte d'une voix tremblante, signe qu'il se retenait de rire en parlant. « A votre allure de papy boiteux, on aurait le temps de faire cinq fois le tour du CDI avant que vous nous rattrapiez. ». Ils sortent finalement de la pièce en riant aux éclats, tandis qu'il s'arrête devant la porte. « Je peux vous assurez que vous vous en sortirez pas comme ça, une bonne correction s'impose. Votre insolence va vous coûter cher... Oui, très cher même ! » Il attrape une feuille de papier et commence à noter consciencieusement leurs noms. Vanderick...

Les applaudissements résonnent, tandis qu'un homme s'avance au milieu de la piste. Ce dernier prend son micro avec un sourire au lèvre. « Et maintenant mesdames et messieurs, le numéro que vous attendez tous ! Faites entrer les tigres ! Applaudissez très fort notre dompteuse Olga ! ». Il regarde les fauves entrer, admiratif. Il est placé tout devant dans le public, le numéro du tigre est son préféré, surpassant de loin le clown et ses farces vaseuses, ou encore le jongleur et autres conneries dans le genre. Il regarde ladite Olga entrer, elle semble plutôt bien se débrouiller, elle a l'air très proche d'eux. Les fauves exécutent tout les ordres qu'elle leur ordonne de faire. Puis, le numéro touche à sa fin. Le public applaudit, et la rouge ouvre la cage pour pouvoir sortir.

C'est à ce moment là qu'un des tigres parvint à sortir, semant un vent de panique dans le public. Certains cris, d'autres partent en courant vers la sortie. La fille tente de rappeler le fauve, mais rien à faire, ce dernier se jette dans le public avec un rugissement. Ce dernier se jette sur lui, ses crocs acérés se logeant dans sa jambe. La douleur est horrible, les larmes prennent rapidement place dans ses yeux alors qu'il hurle, se débattant pour qu'il le relâche. Sauf que, au contraire, il ne le lâche pas, il se contente de tirer sur sa jambe, de plus en plus fort. Un craquement sinistre résonne, son teint devient pâle alors qu'une douleur atroce s'empare de lui. Il hurle, encore plus fort, une main plaquée sur l'extrémité de ce qui reste de sa jambe. Larmes, souffrance, et du sang, beaucoup de sang. La fille parvint à récupérer son tigre, l'enferme rapidement dans la cage tendis que les médecins présent sur place commence à s'occuper de lui. « Damian ! Damian, reste conscient s'il te plait, tient bon... ». La voix lui semble lointaine, mais il parvint tout de même à capter les paroles. Il fait tout son possible pour rester conscient, mais la douleur est trop insupportable pour lui. Sa vision se trouble, avant de devenir sombre.

Il perd connaissance.