Le cri du hérisson blesse

12-14h

Il voit Eka proposer des gâteaux à June. Mais elle est limite dans le coma là, elle s’en fout des gâteaux. Et puis en même temps que June ouvre les yeux prouvant qu’elle n’est ni morte, ni dans le coma, Février se cogne contre lui et il manque de retomber sur la brune assise. Raaah putain elle peut pas faire gaffe la loque ? Il se redresse et s’accoude au niveau de la loque en question, en mode blasé. Ouais pas gêné, mais elle est tellement peu dynamique qu’elle dira rien hein ? Et puis merde, Matt se fait chier, voilà il s’ennui et il est au milieu de gens qui veulent dormirent. Mais what the fuck quoi, qu’est-ce qu’il fout là ? Ou plutôt pourquoi ils ont sommeil ? C’est pas la nuit là wesh, bande d’hiboux. Donc voilà parce qu’il a envie de faire chier son monde et qu’il est presque sûr que ça fera réagir Février il lui réplique d’un ton moqueur :

- Ouais, ouais, dis plutôt qu’tu flippes d’aller explorer.

Et suivant l’idée de June, puisque de toute façon c’est son intention depuis qu’il l’a vu, d’aller dans ce bâtiment, il se dirige vers ce dernier. Arrivé au niveau du centre commercial, il entre dedans sans se soucier de l’odeur de brûlé qui devrait l’alerter un minimum. Ça sent le cramer et alors ? Y a des barbecues dans le coin c’tout. Tout à fait, tout le monde fait cuire des saucisses dans un centre commercial. Sauf qu’en traversant l’allée centrale en direction de ce qui semble être un supermarché, il se rend bien compte que le barbecue a prit des dimensions… un peu trop grandes. Il observe un instant le supermarché aux rayons à moitié brûlés, des cendres et de la suie obscurcissant le tout. Waaaah trop fun. Oui il y a eu un incendie et lui ça l’amuse. Mais vous imaginez pas, ça fait total scénario de film là. Bref. Matt entre sans plus attendre dans ce qui reste du supermarché, et parcours les rayons, sa balle le suivant et devenant noire de suie. Quand son pied se heurte dans un tas de décombre, il baisse son regard gris et aperçoit un pistolet. Un pistolet à paintball. Han ouais trop cool. Et sortant l’arme de sa boîte, le rechargeant et visant un point un peu plus loin, il appuie sur la détente et la balle de peinture part. Sur l’épaule de Février. Sourire narquois. Ça la réveillera.
Oui, il perd son précieux temps à s’amuser avec du paintball, mais faut bien pouvoir s’éclater un jour non ?

Et deux souvenirs se posent doucement près de Matt et Février. Elle attend leur réaction, joueuse.
La bulle de peinture rouge s’expose sur l'épaule de Février, comme une tâche de sang aux contours flous. Elle ne partira pas...

HJ:

Le pare-brise se referme doucement, et la voilà enfermée dans le minuscule habitacle. Comme dans une bulle. En sécurité. Elle ferme doucement les yeux, bercée par l’allure lente de la voiture. Elle a un peu honte, au fond, d’abandonner le gamin à la gare. Mais elle n’a plus la force d’épauler les gens. Plus la force d’être la grande sœur. Maintenant, c’est elle qui a besoin d’un soutient. Et même si elle ne sait pas encore où elle le trouvera…. Non. Si elle le trouvera. Pour le moment… elle se laisse juste trimballer par son petit véhicule – sa châtaigne comme elle la nomme déjà affectueusement pour elle-même. Elle ferme ses yeux, somnolente. Il fait si bon se sentir protégée…

Lorsqu’elle ouvre de nouveau les paupières, elle met un moment à comprendre que la petite châtaigne s’est arrêtée. Met aussi un moment à réaliser où elle se trouve. Le centre commercial. Le lieu qui concentre tous ses bonheurs et ses malheurs des dernières heures. Pourquoi ici ? Pourquoi maintenant ? Bon. Au moins… Au moins elle pourra toujours trouver à manger, ce qui n’est pas un mauvais plan. Ce n’est vraiment pas le moment de mourir de faim.

Elle pousse doucement le pare-brise, se glisse au dehors de la voiture. Sa démarche lui semble un peu plus affirmée que tout à l’heure. Mais encore trop faible à son goût. Elle referme la voiture, la tapote gentiment, un sourire aux lèvres. Elle ne dit pas merci, ne dit rien. Elle se contente de mettre toute sa reconnaissance dans ce geste. Merci d’être là. J’espère que tu vas m’attendre. Reste en bon état avant tout, d’accord ? Elle se sent toujours aussi bête, avec cette envie de parler à un véhicule.
Enfin, elle abandonne la petite voiture, et se dirige vers les grandes portes ravagées par l’incendie. Ses pas retrouvent le chemin parcouru quelques heures plus tôt en compagnie des Maraudeurs. Maudit groupe. Maudit attachement.

Un bruit étrange parvient à ses oreilles. Indéfinissable. Mais trace d’une présence humaine. Ses épaules se soulèvent et s’abaissent au rythme de sa respiration. Elle a un peu peur de savoir. Elle n’a pas oublié le cadavre dans le parking. Et si la chose était là ?
Mais la réalité est tout autre. Cinq personnes sont réunies, là, dans le supermarché si familier pour elle. Tous des inconnus d’après ce qu’elle voit. Son œil , comme si il était calibré pour, ne repère que deux choses. Une arme bizarre dans les mains d’un type aux cheveux blancs. Et une tâche rouge sur l’épaule d’une fille. Sanglante.

Elle ne les connait pas. Ne connait rien de leur histoire. Elle revoit dans sa tête Pâques, Pâques blessée. Le sang, le sang. Le sang. Elle ne se pose pas de questions, court presque vers eux, vers ce type, ce type armé et dangereux, le pousse violemment.

- Qu’est-ce que tu lui as fait ?!

Elle n’a pas vu le souvenir, juste derrière lui. Le souvenir qu’il touche à cause d’elle.

Non elle flippe pas, qu'est-ce qu'il croit cet idiot ? Elle est juste trop crevée pour le lui signaler. Ça parle, ça veut dormir. Elle aussi, elle veut dormir. Pioncer. Maintenant. La grosse loque a la flemme de penser.

« Nan, j'ai pas... »

Sploch. C'est le bruit de la peinture qui s'éclate sur son T-shirt. Il veut se battre l'autre crétin ?! Une Février fatiguée, c'est souvent une Février énervée.

« Qu'est-ce que tu fais ?! Saleté... Attends, j'vais t'apprendre ! »

Deux sphères lumineuses se dressent soudain devant eux. Et puis une brune affolée arrive. Ouais, okay, ça fait mal quand même le paintball, mais elle n'est pas faible, elle va pas aller pleurnicher comme une fillette de quatre ans à cause de ça... Faut qu'elle se calme, aussi, l'autre. Y'a pas le feu ! Enfin, y'a eu, sans doute. D'ailleurs la nouvelle venue pousse Matt sur la sphère jaune. Puis elle remarque qu'il se fige. Comme ça, tout à coup. C'est quoi ce délire ?! C'est un malus comme dans les jeux vidéos ? Un statut "paralysie" ? Chelou... J'vais pas trop m'approcher de ces trucs-là, en fait.

« Hé mais arrête, je vais bien, tu sais ! »

Elle décolle son T-shirt de sa peau avec une moue légèrement dégoûtée, quand même. Le rouge comme ça, c'est vrai que ça fait un peu sanglant... Comme dans les films de zombies.

« C'est de la peinture, hein », précise-t-elle avec un sourire amusé. « Matt ? Hé, Matt, tu te réveilles, maintenant ? »

Elle agrippe le maillot du gars et le secoue faiblement. Il se réveille pas ? C'est pas normal, tout ça...

« Et toi, qu'est-ce que tu lui as fait ? » Demande-t-elle d'un ton défiant à la brune en face d'elle, gardant la deuxième sphère jaune dans son champ de vision par pure précaution.

Okay. Février est fatiguée, mais elle est aussi en alerte, maintenant. Mode survie activé ! Hors de question de toucher cette chose sans savoir exactement ce que c'est.

HJ:

Et les souvenirs refont lentement surface...

Février:

Matt:

POUF. Le bruit d'un tir. Je sursaute, la main agrippant celle de June par réflexe. Le bruit résonne encore dans ma poitrine, qui elle est violemment battue par le martèlement de mon coeur qui semble vouloir s'extirper de ma cage thoracique. Puis, doucement, ma tension cardiaque redescend, lentement... Je me détends. Ce n'est que Matt qui joue avec Février au Paint-ball. Je me retourne et vois une jeune femme, trop jolie, qui pousse Matt – vers son souvenir – puis Février qui évite le sien. Pourquoi ne l'as tu pas fait ? Les mots honnêtes sortent de ma bouche, destinés à Février qui commence à pester après la dame, qui n'a rien à voir là-dedans :

« Pourquoi tu ne l'as pas touché ? »

Sans doute ne me comprendra-t-elle pas, mais il fallait que je le dise, c'est une question qui ne peut rester sans réponse, curiosité source de toutes les découvertes des Hommes.

« Je veux dire, si tu l'avais touché, tu aurais pu revoir ton passé, et reconnaître des personnes auxquelles tu tenais... »

Peut-être que je ne dois pas me mêler de ses choix, mais je souhaite comprendre un tant soit peu. Je me tourne vers June, inquiète pour elle. Elle avait manger, sans en désirer. Juste pour le faire. Elle m'inquiète... Peut-être que je me fais trop de soucis ? Parce que June est forte, bien plus que moi en tout cas.

Ah ! La dame de toute à l'heure aussi me laisse perplexe. Elle semble sur les nerfs, comme si elle revoit une scène qui l'a marqué. A-t-elle eu également des soucis ? Je sens un poids sur mes jambes ; Crépy. Je souris, lâche la main de June et le prends dans mes bras pour le câliner. Il n'est pas léger, tout comme il n'est pas lourd. Son poids est normal, et ne me fatigue pas. Mais je le repose. Pas que je ne l'aime pas, mais j'aimerais savoir ce qu'a la brune face à nous. Je m'avance vers la jeune femme et lui tend ma main, un grand sourire sur le visage :

« Je suis Ēkā ! Et toi, comment tu t'appelles ? »

Je n'aime pas trop quand les gens sont en panique. Moi-même je ne supporte pas être sur les nerfs, et comme je ne souhaite pas la même chose que moi aux personnes que je rencontre, inconnus soient-ils, je veux absolument que la jolie dame se sente mieux, et quoi de mieux qu'une poignée de main ?

HRP:

June sourit, suivant avec enthousiasme ses compagnons de route. Son visage a repris des couleurs et un sourire s'étale de nouveau sur ses lèvres. Voilà, notre petite June de retour, en force.
Elle sautille tout en marchant, observant le centre commercial cramé. Encore une fête qui avait mal fini. Et soudainement, Matt sort des cendres un pistolet, par instinct la brune recule. Le seul gars de l'équipée tire alors sur la brunette June rigole doucement. Elle regarde Eka, toujours ce divin sourire sur les lèvres, rieuse.
Elle s'assoit sur le côté, restant en dehors de leur bataille de paint ball. Ces jeux là n'ont jamais été faits pour elle. Elle ne trouve rien d'amusant à se tirer les uns sur les autres. Elle croise les bras et et attend la fin de leur gamineries tandis que deux souvenirs arrivent en même temps qu'une autre brune.
Brunes Power. June esquisse un sourire, et regarde la brune affolée, qui n'arrête pas de parler. June ne fait rien, elle reste assise, tentant de se faire oublier, et observe la nouvelle venue attentivement. Eka a engagé une conversation avec elle, et c'est avec impatience qu'elle attend une réaction.

Il ne comprend pas vraiment pourquoi la brune l’a poussé, ni pourquoi il se sent paralysé avant de pouvoir lui demander son problème. Hein ? Jusqu’à ce qu’il se rende compte que c’est un souvenir qui défile dans sa tête. Et quand il revient à la réalité, la première chose qu’il voit c’est Février qui tire sur son débardeur, alors il lâche d’un ton un peu perdu :

- Morgane…

Et il tente de rassembler les informations qu’il a reçut grâce au souvenir. Faut le temps que ça monte au cerveau quand même. Il jouait donc au paintball avec un certain Flavio, et ils étaient en train de gagner, évidemment, contre Février et Mirage. Mirage s’appelle donc Aurélia, faut que j’lui dise si j’la recroise. Bon c’est cool comme souvenir, sauf quand l’autre crétin débarque. Putain ce gars, il me fait chier même dans mon passé. Et en plus c’est le frère de Février… Intéressant. Et après un regard pensif, il lance à la dénommée Morgane, d’un ton enthousiaste :

- T’étais dans mon souvenir et tu t’appelles Morgane. Ha et puis t’as un grand frère trop relou, Gabriel, il est dans la ville d’ailleurs.

Il finit ces mots par une mine méprisante. J’m’en serais bien passé de lui. Puis il tourne son regard vers la nouvelle arrivante lui lançant avec un sourire :

- Déstresse c’est que du paintball.

Il baisse le regard sur son arme et la recharge. Elle avait vraiment cru que c’était une vraie ? Paranoïaque bonjouuur. Suivant l’exemple de la blonde il rajoute à son tour :

- Je m’appelle Matt.

Elle se rend compte de sa bêtise avant même que la fille n’ai le temps de lui dire. De la peinture. De la vulgaire peinture. Qui de plus près n’a pas grand-chose à voir avec du sang. Putain, qu’est-ce qu’elle peut être conne, alors. A s’inquiéter comme ça. A faire des transferts de son vécu sur des inconnus. Super. Bravo toi, belle première impression. Bon, et en plus, le type a touché son souvenir. Elle croise les doigts pour que ce dernier ne soit pas désagréable. Sinon, à son retour, il risque d’être… hm… Elle ne veut pas y penser. « Hé mais arrête, je vais bien, tu sais ! ». La fille avec le sang. Non, avec la peinture. Oui, oui elle voit bien que tout est ok, merci. Et puis la fille commence à secouer le type aux cheveux blancs. « Matt ? Hé, Matt, tu te réveilles, maintenant ? ». Elle voudrait lui dire. Lui dire que ça ne sert à rien. Depuis combien de temps est-elle là pour ne pas savoir ce qu’est un souvenir ?

« Et toi, qu'est-ce que tu lui as fait ? » Elle comprend que c’est à elle qu’on parle. Ce qu’elle lui a fait ? Non, ne pas rire, surtout pas. Ne pas se mettre ce groupe a dos. « C’est un souvenir. Un simple souvenir. Il va revenir, ton Matt, t’en fais donc pas ». Oui, revenir, mais dans quel état. Son attention se reporte enfin sur la fille qui lui tend la main amicalement. « Je suis Ēkā ! Et toi, comment tu t'appelles ? ». Eka ? Étrange. Prénom d’emprunt ou vrai nom retrouvé ? Elle lui serre la main. En tout cas, celle-ci sait ce qu’est un souvenir, vu la remarque qu’elle a fait à mademoiselle-peinture. « Moi c’est Luna ». Oui. Elle met derrière elle son surnom. Met derrière elle ses petits malheurs. Il y a autre chose, devant, non ? Pâques, peut-être… Elle avise enfin une fille silencieuse, là-bas, dans le coin. Quel groupe de personnes hétéroclite, songe-t-elle. Qu'est-ce qu'ils font tous ensemble ?

Le type se réveille au même moment, sort un prénom de nulle part, là comme ça. Avant de déclarer à la fille sur laquelle il a tiré que c’est le sien. Ah. Morgane donc. Morgane, Matt, Eka et une fille dont elle ne connait pas le prénom. Matt qui se présente après lui avoir dit de déstresser. Ouai. Comme si elle pouvait savoir, elle, que c’était juste du paintball. Elle décide de se présenter de nouveau pour Matt.

- Luna. Ça fait longtemps que vous êtes en ville ?

Elle ne peut s’empêcher de poser la question. Qu’ont-ils vu ? Qui ont-ils croisés ? Et est-ce qu’ils savent comment partir ? Même si elle doute que qui que ce soit connaisse la réponse à la dernière question.

Elle hoche négativement la tête. C'est presque nerveux. Elle ne veut pas subir cette étrange paralysie qu'a subie Matt. Elle a peur de perdre son mouvement. De ne plus être libre de ses gestes. Elle se demande si c'est douloureux, d'être ainsi figée dans l'espace. Et puis, pourquoi ils parlent de souvenir ? C'est impossible de se souvenir comme ça. La brune s'appelle Luna. Tout le monde se présente, et Matt sort de sa transe léthargique.

« Je... J'en sais rien... Non ? T'as vu l'état dans lequel il était ? J'ai pas envie d'être zombifiée comme lui. Et puis si ça se trouve, si j'suis amnésique, c'est que je l'ai voulu. J'me fais confiance là-dessus. Pas vous ? Vous voulez vraiment vous souvenir de tout ? »

Avec Février c'est tout ou rien. Toutes les informations que débite Matt, elle ne les connaît pas, ou plus, ou ne les a jamais connues, et elle préfère ne pas savoir. Libérée du passé, elle peut faire ce qu'elle veut. Être pleinement elle-même.

« J'ai un frère ? Il est ici ? Morgane... Ouais, j'aimais bien Février, aussi. Enfin bref. Donc euh... Apparemment moi c'est Morgane, mais tu peux m'appeler Février si tu veux. »

Elle fait un "coucou" de la main à Luna et essaie de faire abstraction de toutes ces informations. Non en fait, elle ne veut pas savoir. Elle veut rester ignorante et libre du poids des responsabilités. Des regrets, des liens, de tout. Elle veut être elle. Sans les autres. Sans l'avant.

Elle tâtonne à la recherche de deux autres pistolets de Paintball, prend des recharges, en flanque un dans les mains de la brune inconnue au bataillon et lance en brandissant son arme factice :

« Okay, tous à couvert, ça va saigner ! Planque-toi, Matt, j'ai une revanche à prendre ! »

Elle dit ça d'un ton joyeux, mais la détermination est là. Taïauuuut ! Et elle entraîne Luna à sa suite, l'agrippant par le poignet, pour aller se cacher derrière un rayonnage écroulé. Allongée dans les cendres d'un récent incendie, elle s'imagine sur un champ de bataille et tout devient soudain important. Là ça devient drôle. Drôle et stressant. Adrénaline.

Elle prépare son pistolet à peinture pour tirer au moindre mouvement dans l'équipe adverse. Ben quoi, faut bien s'amuser, quand on a tout oublié !

HJ:

Ca fait pof. Et pof. Et June et Hécate ont disparu. Elles sont dans la Tour. Elle les appelle à elle.

(Reflet étant absent, j'écris ce qu'il aurait voulu posté. \o/ Et, je vais sûrement le frapper, à défauts de pouvoir le tuer. \o/)

Si je veux me souvenir de tout ? Je n'y ai pas vraiment songer. Je regarde Reflet du regard, il semble silencieux face à ça. Je pose mon index sur ma joue puis réponds, en haussant les épaules :

« C'est vrai que certains souvenirs sont désagréables, mais j'aimerais comprendre ce qu'il m'est arrivé, pourquoi j'ai perdu la mémoire, ce que je fais ici… Et comprendre mon caractère d'avant. Je suppose que tout dépend de la personne, mais ça m'inquiéterait de pas savoir la personne que j'étais autrefois et de répéter ces même erreurs. »

Suite à ces mots, un grand sourire naïf. Je n'aime pas garder mes questions et mes interrogations pour moi, et encore moins mes réponses ! Je sais que ça peut paraître farfelu et masochiste de vouloir voir des images sombres de son passé, mais il faut parfois connaître celui-ci pour savoir quelles erreurs ne plus répéter, car ce sont d'elles que l'on apprend à grandir, et que l'on se forge. Enfin, c'est ce que j'en pense, du moins.

Matt est réveillé, et mon sourire reste sur mes lèvres. Il avait l'air d'avoir eu un souvenir heureux. Tant mieux. Je me tourne vers Reflet, pensif comme toujours. Très lunaire, c'est ce que j'aime chez-lui. Comment sont les étoiles, depuis ta lune, Reflet ? Un regard doux, une petite bouche en coin, je lui prends la main et lui offre mon sourire. D'ailleurs, en parlant de lune, Luna est entraînée par Février pour la bataille de Paintball ! Reflet pose doucement sa main sur mon dos et me décale, en direction de June qui soudainement… Disparaît !

« JUNE ! »

Un cri perçant qui déchire l'air. L'inquiétude rebat son plein ; où est-elle partie ? Pourquoi ? Encore un coup de la ville, hein ? Je me sens mal, et je me tourne vers Matt, apeurée :

« Matt… ! June a disparu ! »

Où est-elle allée ? Que s'est-il passé ? Et Luna a disparu aussi ! Du moins, je ne vois pas Février revenir avec elle.

… Qu'est-ce qui se passe, ici ?

Luna. La lune ? C’est un pseudo ou son vrai prénom ? Si on est en ville depuis longtemps ? Pour lui ça lui paraît quelques heures à peine. Le temps passe vite quand on s’amuse. Il sourit à la réaction de Février, Morgane, bref et lui réponds, joueur :

- T’peux toujours rêver, c’est moi qui vais gagner !

Comme d’habitude. Toujours moi qui gagne. Non il ne perdra pas face à Février, et il est bien décidé à lui montrer qu’il lui est supérieur. Mais alors qu’il vise sans plus attendre la brune, son doigt frôlant la gâchette, Ēkā l’interpelle. Hein de quoi ? J’ai rien fait. Mais ce n’est pas pour l’accuser que la blonde l’appelle mais pour lui faire part de la disparition de June. Il regarde un instant l’endroit où elle se trouvait, endroit à présent vide. Heu ouais, bah elle avait peut-être envie de s'barrer hein. Mais le visage inquiet d’Ēkā lui fait deviner qu’il s’agit d’une réelle disparition. Genre, comme dans les films, téléportation et tout ? Trop fun. Ça ne l’inquiète pas plus que ça non. Alors il répond :

- Ouais, bah on la retrouvera plus tard.

Après avoir mit la raclée en paintball à Février. Il vise d’ailleurs cette dernière, tire deux trois balles sur l’étalage qui la protège et court sans plus attendre à travers les rayons. Il est trop voyant dans ce monde gris cendre. Alors passant non loin du rayon vêtement il prend un sweat grisâtre sans s'arrêter. Ne prenant même pas la peine de le secouer, il l’enfile et rabat sa capuche, répandant des cendres sur son visage. Voilà, il est camouflé. Et prêt pour attaquer. Il revient donc sur ses pas, silencieux, se plaque contre le bord de l’étalage, jette un coup d’œil et repère des mèches brunes. Vif, il pointe son arme et tire. Une balle de peinture verte s’éclate contre le dos de Février. Et avec un sourire satisfait il court se planquer derrière un rayon, rechargeant son pistolet et guettant l’arrivée de la brune.

Elle n'entends pas vraiment la conversation qu'a Matt avec Eka. Mais bon, s'il revient pour jouer, c'est que ce n'était rien d'important, au final. Elle le surveille du coin de l’œil, tout en remarquant qu'elle s'est allongée sur un tas de cendres, et que son T-shirt de rechange va être dégueulasse. Et puis Luna a disparu, tout à coup. Okay, bah si elle voulait pas jouer, elle aurait pu le dire avant, hein. Toute à cette constatation, elle sent soudain une douleur dans son dos, accompagnée d'un gros splosh...

« MAAAAAATT ! » Hurle-t-elle, au comble de l'exaspération. « Okay, c'est la guerre ! »

Elle enduit ses indexes et majeurs de cendre et s'en plaque deux lignes sur les joues, de chaque côté de son visage, en mode peintures de guerre, avant de rouler sur le côté et de tirer sur le gars aux cheveux gris. Il se camoufle ? Et bien elle aussi ! Et elle envoie une rafale de peinture qui vient s'éclater sur la barricade adverse. Elle le contourne ensuite en rampant rapidement - être une habituée du sport, c'est ultra-pratique, en fait - et surgit des rayonnages en le mitraillant de produit chimique coloré. Et une tache bleue sur la veste, et une mauve sur le bras !

« Touché ! »

Un sourire victorieux éclaire son visage. Prends ça ! De nouveau, elle se cache dans les rayons, puis se faufile sous les cintres des vêtements, attendant le passage du beau gosse dans l'allée où elle se trouve.

Il ricane lorsqu’il entend la brune crier son prénom. La guerre a déjà commencé ma belle. Sauf qu’il est surpris dans son ricanement par des balles venant s’exploser contre lui. Raaah la saleté. Il affiche une mine dégoûté en regardant sa manche et reste un instant au même endroit, silencieux, essayant de capter les pas de Février pour savoir où cette fourbe va se cacher. C’est qu’elle est rapide la minette. Suivant les traces de Février au sol, et ouais tu laisses tes empreintes la lionne, il avance, toujours en silence. Au détour d’un rayon il s’arrête et se plaque contre le coin jette un coup d’œil, mais ne voit rien. Les traces sont pourtant là mais elles s’arrêtent vers le milieu. Elle s’est caché sous les fringues ou quoi ? Sur le coup il ne trouve pas comment savoir sa position sans se faire immédiatement tirer dessus. Puis son regard se pose sur sa balle. Il évalue, la distance, ouais aucune chance qu’elle revienne vers moi avant et il shoote dedans. La balle vient se heurter contre quelque chose en dessous des fringues et il devine sans peine la brune accroupie. Alors il se précipite, fait une glissade devant Février, tire une rafale de balles qui s’écrase en partie sur les jambes de la brune et repart en courant. Il lui lâche de loin en rigolant :

-T’es mignonne en guerrière indienne mais c’est pas ça qui va t’sauver.

Puis il ramasse sa balle, car à le suivre trop lentement elle va finir par le trahir et va se planquer derrière le comptoir de ce qui était surement la boucherie. Il pose son pistolet sur le bord, lui servant d’appuis, et ballait les rayons de son regard.

Spoiler:

Rayon boisson. Le lâche monta les marches jusqu’au supermarché le plus vite possible. Arrivé dedans, parmi les cendres il chercha de la boisson alcoolisée. Bien sûr elles avaient complètement explosée mais il n’en savait rien encore. Cherchant partout, desserrement. Etait-il aussi alcool en plus d’être drogué ? Peut importe il avait trop vécu. Il entendit des cris et des rires, il sortit la tête des rayons. Des jeunes s’amusaient. Il repensa à lui et Vodka et machinalement se dirigea vers le rayon vêtement et regarda les sous-vêtements. Il imagina ce qu’il aurait pu faire avec Vodka mais dans ses pensées, le blond fut remplacé par Régis. Oui tout ce qu’il aurait pu faire ici avec Régis s’il ne l’avait pas perdu comme un con. Régis. Il sourit tristement à cette scène, cette imagination.

Gabriel entendit des cliquetis dans les cintres et au travers des habits féminins. Une tête brunatre sortit de là-dessous. Une tête féminine. Il la regarda bouche ouverte. Son cœur se serra. Il ne dit rien, incapable. Cette jeune femme c’est Morgane. Sa sœur. Dans ses souvenirs. Il était… comme un con debout ce bout de femme qui ne se rappelait sûrement pas de lui. Sa sœur. Il la vit avec des taches rouges et un pistolet. Son cœur s’emballa. Elle était blessée ! Il allait tuer ce gars ! Le faire souffrir jusqu’à ce qu’il ne meurt. Il allait le tuer.

« Morgane… Tu es blessée ? »

Il y avait mieux comme première rencontre mais là, il ne pouvait simplement pas faire mieux. Au moins ce n’était pas pire qu’avec Régis ou Vodka. Foirait-il toutes ses premières rencontres ?

Matt la retrouve quand même. Zuuuuuuteuh ! Il me suit à la trace, ce mec, c'est pas possible ! Un instant, elle se demande si elle n'a pas une fuite. Laisser des tâches rouges sur son passage, c'est pas très classe, même si elle peut faire passer ça pour de la peinture. Et elle se rappelle que dans un centre commercial, même brûlé, il y a forcément un rayon "hygiène féminine". Donc rien n'est perdu pour elle !

Elle se prend donc de la peinture plein les jambes, et voit le gars détaler en se moquant gentiment d'elle.

« Maiiiiiiis ! Matt, reviens ici tout de suite ! Attends que j't'attrape ! Tu vas morfler ! »

Oui, elle menace, elle menace et elle en a marre de perdre contre lui. Elle s'amuse quand même, hein, faut pas croire. Mais elle se rend compte que Matt est plus fort qu'elle et ça l'énerve, parce qu'elle voulait lui donner une leçon, à la base. Lui flanquer la raclée de sa vie, quoi !

Une voix derrière elle lui fait faire brusquement volte-face, alors qu'elle s'est redressée dans l'allée principale. c'est encore un garçon, peut-être du même âge que Matt, et qui s'inquiète pour elle.

« Mais purée, qu'est-ce que vous avez avec moi, en ce moment ?! Les mecs aussi ont leurs règles, ou quoi ?! »

Elle lui plante le pistolet à paintball entre les deux yeux en lui lançant un regard furieux.

« Laissez-moi finir ma partie, j'étais à deux doigts de gagner ! Forcément, si vous me déconcentrez tout le temps, j'suis pas prête de battre l'autre mariole, là ! »

Elle baisse l'arme en plastique et vise le torse du jeune homme. Deux coups partent, éclaboussant son haut de belles tâches verte et rouge.

« C'est de la peinture, banane ! » Lance-t-elle d'un ton plus moqueur que colérique. « Matt ! Viens-voir, on a une cible facile ! »

Sa voix est redevenue taquine. Elle veut jouer.

Il entend Février s’exciter toute seule. Il l’entend parler de mecs qui ont des règles et comprend encore moins. Heu elle parle à qui là ? Et puis genre elle est à deux doigts gagner. C’est moi qui mène zyva. Et puis elle lui dit de venir. Une proie facile hein ? Ça s’trouve c’est un piège. Oui il se méfie de Février et de ses idées changeantes. Alors il revient dans le rayon quand même, l’arme en plastique pointé devant lui. Et effectivement la brune n’est pas seule. Elle monologue donc pas comme une schyzo’, c’est déjà ça. Et quand il pose son regard sur la cible facile en question, il ne peut s’empêcher de grimacer. Putain c’est pas possible, pas lui quoi. Va m’faire chier jusqu’au bout ce con. Il lâche d’un ton méprisant :

- Ouais, bah c’est ton frère.

C’te boulet ambulant là. Il peut pas dégager nan ? Nan ? Bah j’vais lui forcer la main alors. Et Matt vise le torse de Gabriel, tire deux balles à son tour. Si j’ai pas pu le faire dans mon souvenir, j’peux le faire maintenant. Et il reprend d’un ton provocateur, son regard planté dans celui du brun :

- Mais ouais, effectivement, c’est une cible facile.

Sale faible.

Gabriel regarda la brune sans comprendre. Elle était pleine de vie, étincelante, joyeuse. Il lui sourit. Au fond de lui il comprenait qu’elle lui avait manqué et il avait juste envie de la prendre dans ses bras. Sauf qu’il ne lui avait pas manqué à elle et ça le blessait. Lorsqu’elle posa son pistolet entre ses deux yeux il prit un regard peureux. Elle allait vraiment le shooter sa sœur.
« Morgane. Stop. Calme toi. »

Elle descendit son arme et lui tira dans le torse. Il plissa les yeux sous la douleur et recula de quelques pas de cette… Chose. Etait-elle vraiment sa sœur ? Au moins elle était en vie et pas blessée. Il rangea son poing dans sa poche en serrant la photo de la fillette. Morgane. Comment pouvait-elle agir comme ça ? Après tout ils étaient tous les deux dans cette même merde, sans mémoire. Ca fit tilt dans la tête de Gabriel. Bien sûr sans mémoire. Il allait lui expliquer mais elle avait déjà appelé quelqu’un, du renfort. Alors le châtain ne dit rien, attendit l’arrivée de quelqu’un mais lorsqu’il entendit la voix sa rage monta.

Il regarda le jeune homme et tchipa. Ce dernier semblait se rappeler de lui aussi bien que Gabriel se souvenait de lui. Il se prit deux coup de peinture ne dit rien, ne grimaça même pas. La rage avait remplacé la douleur (et l’alcool aussi sûrement). Sa main sortit de sa poche laissant tomber la photo de Morgane.
« Alors comme ça t’as même pas les couilles pour venir me provoquer sans arme. Lâche ! Laisse ma sœur tranquille une bonne fois pour toute ! Elle vaut mieux que toi ! »

Et soudain il se rappela aussi. C’était le gars de la fontaine. Il était là avec eux avant qu’il ne rencontre Virginie. Il était avec June et … Eka.
« Où est June ? Elle ne te suffit pas ? Faut que tu te tapes ma sœur aussi ?! »

Il le défia du regard prêt à riposter à la moindre attaque et il savait que son corps tiendrait. Après tout il avait réussi à sauver Vodka de la noyade, il était invincible.

Son frère ? C'est lui son frère ? Le mec relou, là ? Et puis ça part en engueulade. Elle ne comprend pas bien comment ou pourquoi, mais les deux gars se battent à son sujet. Ok, ça a un côté flatteur, mais elle s'en fiche pas mal, elle. Ça vient de casser l'ambiance.

« Hé, t'as fait tomber... »

Elle tient la photo dans ses mains. Et dessus, elle croit se reconnaître. Elle jette un regard d'incompréhension qui passe de la vignette à son supposé frère, successivement. Elle essuie les traces blanchâtre qui marquent le papier-photo et va pour se placer entre les deux gars.

« Hé, vous battez pas ! C'est bon, il se passe rien de grave, tout va bien, arrêtez de brailler ! »

Grande inspiration. Elle n'est pas douée pour les speech rationnels. Quand elle parle, c'est souvent pour ne rien dire, pour extérioriser son trop plein d'énergie. Là, il faut qu'elle pose des questions importantes, c'est déjà plus coton.

« C'est toi mon frère ? Et... Tu t'appelles comment, du coup ? »

Elle a un peu peur de ne se fier qu'au jugement de Matt, pour le coup. Vu comment ils ont l'air de... "S'apprécier", elle préfère se faire sa propre opinion. Demander ça à son frangin, ça lui paraît un peu étrange. Inhabituel. Elle n'a pas spécialement envie de connaître sa vie d'avant - si elle l'a oubliée, ça doit pas être pour rien, hein -, mais s'intéresser à celle des autres, ça ne peut pas faire de mal, si ?

La colère monte quand il entend l’autre le traiter de lâche. Il laisse tomber le pistolet à paintball dans les cendres. T’veux te battre la tafiole ? Et il se rapproche du brun d’un pas furieux. Si Février ne s’était pas mise en travers de son chemin il serait allé jusqu’au bout. Là, derrière Février il ne peut que lancer un regard noir à Gabriel. Putain ce qu’il a envie de lui ravager le visage. Tellement envie qu’il pousserait bien la brune pour ça. Mais il se retient, toisant en silence le brun. Il ne sait pas ce qui le retient d’ailleurs. Mais il attend que Février est finit de parler pour rajouter d’un ton mauvais :

- J’lui ai rien fait à ta sœur. Elle se débrouille très bien toute seule.

Ouais autant pour me claquer que pour me rouler une pelle, elle n’a pas attendu ton avis bouffon. C’est toi qui devrais la laisser tranquille. Putain. Comme dans le souvenir, le brun a tout cassé. Pour une fois qu’il s’éclate dans c’te ville de merde. Il se retourne pour ne plus voir sa sale tronche et s’éloigne, fourrant ses poings serrés dans ses poches. Les retrouvailles entre frère et sœur, nan merci.

Il n’écoutait pas vraiment sa sœur qui parle. Seul le souvenir de l’autre type aux cheveux blancs avec sa sœur passait en boucle dans son esprit. Il focalisait malheureusement dessus. L’autre avait jeté son pistolet, bien allons-en aux mains si tu veux lâche. L’autre fit un pas. Lui serra les poings et s’avança aussi jusqu’à ce que Morgane les arrête. Il fulminait mais prit une position moins plus douce en voyant sa sœur entre eux deux. Non il n’allait pas la blesser, même si c’était pour casser la gueule à l’autre. Il n’en valait pas la peine, il venait de retrouver sa sœur merde.

Elle tenait la photo dans sa main et Gabriel trembla. Il s’en voulait de l’avoir faite tomber, elle ne l’aurait pas si ce n’était pas le cas. Une de ces mains rentra dans sa poche pour caresser sa photo avec Régis et le paquet blanc. Au moins, il n’avait pas perdu ça. Il retira prudemment sa main. Il fallait répondre à la petite et le gars aux cheveux blancs parla à nouveau. La colère reprit place dans les veines de Gabriel.

« Va te faire veux tu ! »

Mais l’ex compagnon de sa sœur s’en allait déjà et Gabriel quitta à nouveau sa position d’hostilité pour redevenir doux envers son lien de sang.

« Oui c’est ça. Je suis ton frère je m’appelle Gabriel et tu es ma sœur, Morgane. Tu ne te souviens pas du tout de moi ? »

Sa voix avait été un peu cassée à la fin. Il était triste qu’elle ne se rappelle même pas de lui. Sa propre sœur. Mais tant pis. Il avait bien oublié Régis après tout, il ne pouvait la blâmer.

« Tu ne devrais pas être ici. C’est dangereux cette ville. »

Elle hoche négativement la tête. Non, elle ne se souvient pas de lui. Du tout. Elle se sent un peu mal pour lui, qui a du s'imaginer des retrouvailles familiales trop bien et tout. Mais non. Non à cause d'elle. Parce qu'elle a fait le choix égoïste de ne pas se souvenir. Parce qu'elle a voulu se faire confiance, sans doute un peu trop. Défier la norme. Tant pis. C'est fait, c'est dit, c'est trop tard. Je me souviens pas, mais c'est pas grave. Mes souvenirs, c'est ce que je vis maintenant.

« Écoute, j'ai pas choisi d'atterrir ici. Enfin, si, peut-être. Mais bref, je m'en rappelle pas, alors t'as pas à me faire la leçon. T'es mon frère, pas ma mère, ok ? En plus t'as vexé Matt, je crois. »

Faut dire qu'on commençait à s'amuser, avant que t'arrives, se garde-t-elle d'ajouter.

« Matt, attends ! » Lance-t-elle au sportif en trottinant pour le rattraper. « Il peut rester avec nous un moment, hein ? Ça te dérange pas ? »

Elle l'attrape par le bras et lui lance un regard insistant qui signifie « accepte. » Il a intérêt à dire oui.

Matt continue de marcher, ignorant la discussion de Gabriel et Février. Il s’éloigne de la présence de l’autre débile qui lui est insupportable. Et étrangement le fait de mettre quelques mètres entre eux le calme. Son regard se baladant autour de lui il se demande un instant s’il y a encore de l’eau ou si tout a cramé. Ouais c’est qu’il commence à avoir soif avec tout ça. En quête d’une boisson quelconque il se fait soudain tirer par le bras par Février. Hein de quoi ? Si ça me dérange ? Mais non voyons on a juste faillit se battre les seules fois où je l’ai vu autant en souvenir qu’ici mais à part ça tout va bien, c’est mon meilleur pote. Evidemment que ça le dérange. Il ne veut pas de ce brun avec lui. Et il compte bien lui répondre ça, sauf que le regard insistant de la brune le fait soudain changer d’avis. Lui lançant un regard plein de défi il lui demande à voix basse :

- Et j’ai quoi en échange ? Ton corps ?

Hin hin t'es pas chiche d'accepter. Il sourit. Ouais il veut bien la brunette dans son lit. Même si pour faire chier Gabriel il se contenterait que d’un baiser. Mais là il se prépare surtout à parer la réaction de Février, c’est qu’elle est violente quand elle veut.

Elle le rejeta. Encore une fois. Elle ne se souvenait pas de lui et pourtant elle arrivait à lui sortir les mêmes répliques, à le faire sortir de ses gonds. Ne remarquait-elle donc pas qu’il tentait de la protéger et non de lui faire la morale. C’était comme dans son souvenir. Ah Morgane, tu me tueras. Et la voilà qui reparlait de Matt, fuck ! C’était rien ce gars, qu’un passage de sa vie bientôt ça ne serait qu’un ex qui lui aura brisé le cœur et elle reviendra vers lui. Mais pourquoi Gabriel comprenait tout ça et elle, elle était incapable de le voir. Etait-elle si stupide pour toujours tomber sur le grand méchant loup ? Car oui il n’était rien d’autre qu’un méchant loup qui la briserait. Il en était convaincu.

Elle courra vers lui, l’attrapa. Il resta de marbre, la regardant faire sans rien dire, sans même essayer de la retenir. Il aurait pu dire quelque chose mais ça aurait été trop pathétique. Après tout, comme elle le disait si bien « il n’était pas sa mère ». Oui mais en même temps elle était trop jeune, trop naïve. Il allait la briser il allait. IL A DIT QUOI ?!

En quelques pas Gabriel rejoignit les deux anciens amants. Lui se souvenait sûrement des soirées passées avec Morgane mais elle non et maintenant elle n’était pas obligée de refaire les mêmes erreurs. Il poussa violement Matt en arrière et se mit devant sa sœur comme une parade. Sa voix tremblait sous la colère.

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