Run boy, run, this world is not made for you.

12-14h

Non. Non il ne pouvait pas laisser la jeune femme toute seule dans cette fournaise alors qu’il l’y avait poussé. Il voulu dire non à Vodka mais il ne put rien faire lorsque ce dernier lui mit un foulard autour de la bouche. Il se sentait dépassé. Vodka le prit entre ses mains, le réconfortant et empêchant les larmes de la culpabilité de tomber, lui dit que tout allait bien se passer, qu’elle allait aller et qu’elle irait bien. Vodka était si gentil, il ne pouvait pas le contrer. Mais la bonté de Gabriel allait aussi envers la jeune femme qu’il avait poussée dans les flammes, enfin dans le souvenir. Il savait que s’il lui avait fait du mal il ne s’en remettrait jamais. N’empêche qu’il murmura un peu son désaccord mais sa voix fut étouffée par le tissu.
« Et la jeune femme…. »

Il se laissa tirer par Vodka, il ne pouvait pas le laisser crever par sa faute non plus. Le cœur déchiré entre deux individus qui l’avaient sauvé. Il regarda encore quelques minutes ce corps immobile, plongés dans le souvenir, avant d’aider Vodka à le pousser dehors. La quinte de toux s’était enfin arrêtée grâce au jeune blond. A un moment il le remercierait comme il faut. Il était d’une lucidité plutôt étonnante vu son état, il spécula sur l’adrénaline qui l’aidait à garder l’esprit assez clair. S’il ne pouvait sauver les deux il sauverait Vodka. Il n’était pas vraiment en état de jouer au héros en ces circonstances. N’empêche qu’il continuait à lancer des regards à la jeune brune toujours pas réveillée.
La lumière du dehors aveugla d’abord Gabriel. Sortir de la fumée pour que le soleil brûle ses yeux quelques minutes. Il ne pouvait s’empêcher de regarder ce ciel. Était-il vraiment en vie ? Sortit de cet enfer. Il prit Vodka dans ses bras posa sa tête contre le cou de jeune homme. Ce dernier avait un parfum de brûlé mais il avait toujours son odeur bien à lui. Il resta quelques secondes ainsi, reprenant sa respiration, les yeux fermés. Puis il l’embrassa, timidement, rapidement, sur les lèvres comme s’il était une pucelle. Ils traversèrent la rue et s’assirent sur le sol, le jeune footballer passa son bras autour de la taille du blond. Il ne détacha pas ses yeux du bâtiment qui brûlait, il avait peur de ne jamais voir la femme sortir des flammes et lorsqu’elle le fit, il ne put s’empêcher de crier
« M’dame ! Vous êtes vivante ! »

S’il avait été en état il se serait levé rapidement et l’aurait prit dans ses bras mais il n’en était pas capable. Il sentit l’épaule de son compagnon se cogner contre lui et il le lâcha, rebattant ses mains au niveau de son ventre. Il continua de regarder le feu avec une peur non cachée. Lorsque la jeune femme arriva à leur hauteur il ne put s’empêcher de proposer.
« On bouge non ? On quitte ce feu ! »

Il s’aida de Vodka pour se lever et commença à prendre la direction de ce qui semblait un être un parc. Il avait besoin de respirer de l’air frais. Il s’enfonça dans la végétation dense de ce qui semblait avoir été auparavant un parc. Mais ce n’était pas le tout ! Il y a avait de l’eau, de l’eau claire et fraîche. Gabriel creusa ses mains et puisa l’eau afin de se rafraichir.

I'll need a volunteer, how about you, with the eyes ?
Come on down to the front, and stand right here and don't be shy.

L'air frai. Elle saute au travers de la porte, comme une ballerine. Vite, dehors. Soleil, éblouie. Ca ne dure pas. Elle court encore quelques mètres, histoire d'être bien loin de cette foutue fournaise. Et elle respire un grand coup, comme elle ne l'a jamais fait. Ne tousse pas, ne pleure plus, respire. Elle se penche en avant en posant ses mains sur ses genoux pour souffler un peu. Elle rigolerait presque. Mais non, elle sèche ses larmes et regarde autour d'elle, sans trop bouger.

« J't'avais dit qu'on le ferait ! »

Son regard suit le bruit. Elle regarde les deux, surprise. On aurait dit qu'ils venaient de faire la guerre. Avec sa peau noire de cendre, elle n'a rien à dire. Et elle sourit, joyeusement. Heureuse d'être en vie, et eux aussi.

« M’dame ! Vous êtes vivante ! »

Ce garçon est adorable ! Heureux qu'elle soit en vie mais il l'a quand même laissée là. Ils allaient pas risquer leurs vies pour elle, ils la connaissent pas. Et puis, elle savait courir, contrairement au type saoul. Donc, ça se tient. Elle sourit et lève un pouce vers le ciel.

« Ouais ! »

Alors elle s'approche d'eux, de l'autre côté de la rue. Elle remarque aussi que le brun tenait le blond dans ses bras... Vraiment gay, pour finir. Elle s'en fiche, ils font ce qu'ils veulent après tout ! Elle ne sait pas elle-même de quel bord elle est. Plus hétéro, quand même.
La mémoire joue des tours.

« On bouge non ? On quitte ce feu ! »

Et il se lève, et s'en va. Tu ne vas pas rester là toute seule quand même ? Tu ne vas pas refaire le coup du « Non, vous m'énervez, alors je m'en vais ! » hein ? Ne fais pas ça, il va encore t'arriver quelque chose. Pense à ta sécurité. C'est peut-être pas la mieux rêvée mais c'est un début.

« J'aurais pas dit mieux. »

Tu deviens gentille. Ta voix est harmonieuse, tu ne craches plus, tu ne lances plus de piques. Tu baisses ta garde, ils n'ont pas l'air méchant. Bien qu'ils t'aient laissée là-bas... Ah oui, c'est vrai ça. Presque oublié. Mais tu te tais. Tu suis, tu ne connais pas, t'avances, tu te tais.

Le thème 'Supermarché qui brûle' laisse place à 'Forêt abandonnée'. Pas mal comme évolution. Il y a beaucoup de végétation. Ses chaussettes noires s'enfoncent dans l'herbe. C'est une sensation agréable, tout doux, tout gentil. C'est radical. Il y a un lac aussi. Le brun va s'asperger d'eau. Dame fait pareil, elle s'approche, s'accroupit et plonge ses mains creuses pour les remplir d'eau et ensuite se les jeter à la figure. Elle répète le mouvement quatre ou cinq fois histoire d'être sûre de ne plus ressembler au Père Fouettard. Bien qu'elle en ignore l'existence. Elle boit aussi, ce qui la fait toussoter vaguement. Résidus de ce qu'elle a inhalé quelques minutes plus tôt. Tout s'est déroulé si vite.

Elle s'assied au bord du point d'eau, les jambes croisées. Elle fixe quelques secondes les deux énergumènes, songeuse. Gay ? Vraiment ? La blond, oui. Mais l'autre... Pourtant c'est lui qui le tenait dans ses bras.

« Et sinon... Vous vous appelez ? »

Mais... C'était trop beau pour être vrai. Elle se rappelle. Elle saute sur ses jambes et les regarde, révoltée.

« Mais non ! Mais non ! Elle pointe le blond du doigt. Tu m'as utilisée comme bouclier face à ce gros truc ! Et vous m'avez laissée là !! Et si j'étais pas revenue, vous auriez fait quoi ? Vous m'auriez laissez-là, crever d'intoxication... ? »

Sa dernière phrase se tâte à sortir, elle hésite. Elle ne devrait pas être comme ça. Elle inspire un grand coup. Déstresse ma belle. - oui, parce que les auto-compliments, ça aide –. Expire. Sourire désolé. Ils comprendront. Elle se rassied calmement, regarde ses pieds.

Le blondinet suivit sagement le mouvement vers le parc et imita les deux autres, se rinçant la figure dans l'eau du lac - non sans jeter des coups d'œil par dessus son épaule au cas où quelqu'un voudrait le pousser -. Fort heureusement, tout le monde semblait trop fatigué par l'expérience passée et il se laissa donc tomber dans l'herbe, étirant ses bras vers le ciel pour faire craquer son dos avec un léger couinement d'appréciation. La femme reprit la parole pendant ce temps, demandant leurs noms. Elle semblait plus agréable qu'au début, Vodka supposait que la situation d'urgence l'avait mise sur les nerfs et s'apprêtait à répondre mais déjà elle s'excitait à nouveau. Un soupir lui échappa et il déposa ses mains sur ses mollets dégagés, retirant un peu de suie qui s'y était installé avant de la dévisageait. Le silence s'imposa quelques secondes et le visage de la femme exprima une sorte d'excuse... S'en voulait-elle de faire une crise comme ça ? Elle avait peut-être ses règles, il ne pouvait pas lui en vouloir. Vodka haussa donc simplement des épaules avant de répondre :

"Je pense pas que tu veuilles vraiment la réponse à cette question... Et j'suis Vodka. Plus de mémoire et tout le bordel, je suppose que t'es pareille non ?"

N'ayant rien de particulier à ajouter et laissant à Gabriel le plaisir de se présenter, le blondinet s'allongea dans l'herbe, fermant un peu les yeux. Cette petite aventure l'avait un peu fatigué... Enfin pas vraiment mais il se sentait bien là et pour cette fois, il profitait du calme. Cette position ne dura que quelques minutes cependant. Ses idioties ne tarderaient pas à revenir - il fallait bien chasser l'ennui - et il glissa sa main dans sa poche. Il en sortit les bonbons qu'il avait piqué plus tôt et se redressa légèrement, dans une pose ni vraiment assise ni vraiment couché, appuyé sur un avant-bras. Il lança une friandise à son ami puis observa la femme. Un sourire s'étira sur ses lèvres, prouvant de la mauvaise idée qui venait d'envahir son esprit. En effet, le blondinet lui jeta une des sucreries tout en cherchant à viser le décolleté qu'elle portait. Stupide ? Oui mais il fallait bien décompresser non ? Il manqua son coup malheureusement mais eut tout de même un léger ricanement avant de mettre un bonbon dans sa bouche, ses doigts se mettant à jouer avec la bague en argent qu'il portait.

12-14h

Les deux autres l’avaient suivi. De toute façon il ne sait pas parti sans eux. Impossible. Ils lui avaient sauvé la vie, il ne les laisserait jamais tomber. Il leur devait une faveur. Tout le monde l’avait imité. Ainsi, se rafraichissant, il avait envie de boire mais il n’était pas tout à fait stupide, il se doutait que l’eau du lac n’était pas potable. Imaginez tous les gamins qui avaient du se baigner avant et faire pipi dans l’eau. Non l’eau était claire mais sûrement pas potable. Pourtant l’envie de boire quelque chose… Non de boire de l’eau était belle et bien présente. Il regarda la rousse qui se baissait près de lui pour faire de même. L’eau coulait doucement le long de cou et de son corps. Vodka faisait de même. Était-il tombé sur l’île de la tentation ? C’est un jeu qui lui aurait plu. En plus il n’avait aucune attache n’est ce pas ? Ce Régis n’était personne pour lui. Il n’avait aucun souvenir de lui pas vrai ?

Voix susureuse, voix agréable, voix douce. C’était la femme qui parlait. La féminité revenait en force et donnait une touche de douceur à la virilité présente. Douce illusion rapidement gâchée par un élan d’emportement. Vodka avait utilisé la jeune femme comme bouclier ? Gabriel tombait des nues. Pourquoi avait il donc fait quelque chose de si egocentrique ? Enfin c’était l’hôpital qui se foutait de la charité. Vodka ignora la remarque et se présenta. Gabriel sourit à la jeune femme et fit de même.
« Moi c’est Gabriel. Enchanté. Et toi ? Désolé vraiment pour t’avoir laissé dans les flammes. Et pour t’avoir bousculé avant tout. »

Il était toujours accroupi au bord de l’eau, souriant, sa main se baladant dans le liquide. Vodka se posa en mode… « fille bronzette » ce qui fit sourire Gabriel. Il ne se gênait vraiment de rien. Il sourit ensuite à Dame pour l’intégrer de son mieux dans le groupe. Assit, a terre ne tournait pas autant. Il se sentait déjà plus clair. Vodka envoya des bonbons. Le premier fut dans sa direction. Il se redressa pour l’attraper avant de basculer en arrière et tomber dans l’eau. En plus de ça, il n’avait même pas attrapé le maudis bonbon. Il jura !
« Merde ! »

N’empêche que rater le bonbon lui fit penser qu’il n’était pas basketteur et que sa sœur se tapait une ordure de basketteur, ce qui le fit rager encore plus.

« Je pense pas que tu veuilles vraiment la réponse à cette question... Et j'suis Vodka. Plus de mémoire et tout le bordel, je suppose que t'es pareille non ? »

« Moi c’est Gabriel. Enchanté. Et toi ? Désolé vraiment pour t’avoir laissé dans les flammes. Et pour t’avoir bousculé avant tout. »

Ca calme, elle se calme. Elle les regarde, presque sourire. Ils n'ont plus de mémoire non plus, comme Noan et bigoudi. Elle souffle un « Putain » presque inaudible. Il fallait qu'il parle de la mémoire, ça l'énerve ça. Elle se rappelle qu'elle ne sait pas pourquoi elle est là. Et eux, ça fait longtemps qu'ils sont là ? Est-ce qu'ils connaissent d'autres gens ? Ils sont vraiment gay ? Non, ça elle peut pas leur demander comme ça. C'est trop cash. Et puis, peut-être qu'ils sont juste bons amis. C'est pas parce qu'un mec en tiens un autre par les hanches que... Si, en fait si. Ca veut tout dire. Gay, ou bi.
Et elle s'imagine.
L'un gay, l'autre bi, se jouant de lui.
Je te jure que je vais briser ton cœur. Te mettre en pièces et te déchirer. ♫
Ou alors ils sautent tous les deux sur tout ce qui bouge, tant que c'est humain ça suffit. Même les enfants ? Non, quand même pas. Les vieux non plus. Ceux de leur âge. Je suis de leur âge ? Sans doute. S'ils me sautent dessus ils sont mort. J'ai des principes moi, messieurs les enfants.

L'imagination n'est pas le mensonge.

« Ou-ouais, c'-... »

Et hop, un bonbon dans le soutien-gorge, un ! Et hop, un Gabriel à l'eau, un ! Splash. Tous ensemble. Dame rigole, vengeresse. Amusée. Elle récupère le bonbon, le glisse entre ses dents et... Elle enlève vite sa veste en jean pour se jeter sur Vodka. Elle le prend dans ses bras et saute à l'eau avec. Plus énervée, relax.

Vraiment gamin. Mais ça détend l'atmosphère. Créant des souvenirs. Des nouveaux. Comme quand on est vraiment enfant et qu'on se fait de nouveaux amis. Mais cette bulle de normalité ne durera pas longtemps. Alors profitons.

Imagine all the people.

Vodka n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il allait se passer que déjà la femme était sur lui. Elle se saisit de lui et l'embarqua vers l'eau. Naturellement, il rit un peu mais une boule se formait dans son estomac... Un mauvais pressentiment. Son instinct lui disait que l'idée était mauvaise, très mauvaise. Habituellement, il faisait n'importe quoi et ça ne posait pas le moindre problème mais là, quelque chose n'allait pas. Son manque de souvenirs l'empêchait cependant de mettre le doigt dessus. Son corps savait mais son cerveau ignorait tout. Il s'agrippa à sa porteuse un peu plus et ne put protester que déjà elle sautait. Un cri peu viril s'échappa de sa gorge avant d'être étouffé par l'eau les entourant. Il sentit les bras qui le tenaient s'éloigner mais ne s'en inquiéta pas outre mesure même si à nouveau, cette petite voix lui ordonnait de s'accrocher à ce corps étranger. Il refusa. Ses pieds cherchaient le sol pour donner un coup de talon et remonter... sauf qu'ils ne trouvaient pas le sol. Il battait des jambes, ses mouvements étant fortement gênés par ses vêtements. Pourquoi est-ce que le fond du lac ne voulait pas se faire sentir ? La panique l'envahissait. Si le feu l'avait laissé relativement calme, l'eau semblait ne pas être son élément du tout.

Une bouffée d'air emplit ses poumons mais aucun son ne sortit et il ferma la bouche pour ne pas boire la tasse. C'était le seul réflexe qu'il semblait posséder mais pour combien de temps ? L'eau recouvrait sa tête, l'enfermant dans cette prison mortelle et il se battait pour remonter... en vain. Ses mouvements chaotiques ne paraissaient que le couler davantage. Allait-il mourir ici alors qu'il venait de survivre à un incendie ? C'était si... pitoyable.

L'oxygène manquait... Dans son stress, il avait recraché tout ce qu'il avait emmagasiné et le liquide prenait sa place, calmant les mouvements du blond qui voyait simplement la surface du lac s'éloigner tandis que son cœur se serrait... Quelqu'un... Il avait besoin d'aide...

Doucement la pluie tombe sur les trois individus. D'abord douce, elle ne passe pas les feuilles des arbres, mais rapidement elle devient de plus en plus forte et drue pour enfin devenir un gros orage.

Elle marche en silence, serrant la main de Bart. L'herbe rafraîchit et apaise les brûlures de ses pieds, l'air frais lui rafraîchit l'esprit, et surtout, la présence du blond l'apaise.
L'image pourrait même ressembler à celles de deux adolescents, se tenant la main, les doigts entrelacés, marchant dans un parc universitaire, sous une fine bruine. Si ce n'était leurs aspect misérable. Bartoloméus trempé du crâne aux épaules, la mine renfrogné et l'air poussiéreux, épuisé, et Comte, les pieds sales et en sang, le regard dans le vague et tout aussi crasseuse de suie, serrant sa main.

Elle aurait presque baissé les bras, quelques minutes auparavant , en assistant à une sorte de mini esbroufe entre Cendrillon et la Caille..justifié en un sens, mais le résultat était là, elle se retrouvait seule avec le beau gosse. Certes, en temps normal, elle en aurait été ravie, non insensible au charme bartolémien, mais la présence d'une autre fille l'avait rassuré.
Mais leurs chemins s'étaient séparés.
Elle toussa dans son poing, constatant avec lassitude les traces noires de la suie qu'avait laissé sa toux sur sa paume. L'essuyant discrètement sur son pantalon, elle resserra sa prise sur la main du jeune homme, jetant un œil sur son visage.

-"Ça va aller...on va retrouver Gabriel et Vodka..et on pourra se reposer.." Elle caressa instinctivement sa main de son pouce encore libre, seul mouvement possible pour sa main d'enfant emprisonnée dans celle du jeune homme. " ...je suis désolée..je ferais des efforts." Peut être ne comprend t-il pas ce qu'elle veut dire, car après tout, ils ne se connaissent plus..mais elle commence à être de plus en plus rongée, et sans le savoir, elle l’aperçoit vaguement, dans la petite voix qui reste susurrer dans sa tête, murmurant des mots de faiblesse et de solitude. des mots faux. Qui étouffent, ou dissimulent quelque chose en rapport avec le blond.

Son abnégation lui a déjà fait franchir la limite à ne pas dépasser, mais pour l'instant, l'effet est le même qu'une coupure de papier. Elle ne fait mal que lorsque l'on cesse de l'ignorer.
Elle se rapproche de lui, passant un bras à ses hanches, pour se , et le réchauffer en même temps, car bien que sortit d'une fournaise brûlante, la pluie est froide, et s'est transformé en véritable douche. Ses orteils s'enfoncent dans la boue, apaisant les coupures et les brûlures, lorsqu'ils marchent lentement.

Leurs pas les menèrent visiblement près d'un lac, et malgrès le fracas de la pluie, elle entendit des voix.
Gabriel, Vodka et une jeune femme.

Un sourire fatigué mais soulagé prit place sur son visage, qu'elle releva vers son ami :
-"On les a retrouvés."

Cependant, il n'y a pas besoin d'un génie pour savoir que se baigner durant un orage est hors de question. Et le point jaune qui lui avait servis de phare avait disparus sous la surface du lac. Son sourire disparu, et ses muscles se bandèrent, prêt, si seulement ils en avaient été capable, à sprinter et sauter à l'eau pour le remonter.

Il sortit la tête de l’eau et s’ébroua les cheveux d’un geste de la tête. Il était prêt à sortir lorsqu’il vit Dame enlever sa veste et sauter à l’eau avec Vodka. Il rigola. Un rire aigüe comme il avait maintenant l’habitude. Un rire qu’il ne supportait pas. Mais tant pis. Ils étaient tous à l’eau, comme des gamins jouant dans une piscine et … Ca plaisait à Gaby. Il enleva son tee-shirt et son gilet dévoilant ses muscles. Quel corps de rêve il avait tout de même. Ce n’était pas pour lui déplaire. Sa silhouette lui plaisait vraiment. Un peu narcissique le Gabriel. Une goutte tomba et brisa son reflet. Il sourit. Une autre tomba aussi. Il tourna la tête vers Dame et Vodka. Dame était remontée et Vodka devait faire le con dessous l’eau. Il espéra pour le blond qu’il avait une bonne vue.

Gabriel ébroua à nouveau ses cheveux et remarqua que Vodka n’était toujours pas remonté. Il plissa les yeux et arqua un sourcil. Il ne savait plus s’il devait croire en une plaisanterie ou en un réel problème. Il préféra d’abord tenter la gaminerie et le jeu. Il s’avança vers Dame tout en criant.
« Aller Vodka ! Fais pas le con ! C’est bon ! On sait très bien que tu sais nager ! »

Il attendit quelques secondes avant s’inquiéter vraiment. Le jeune homme ne remontait pas. Il venait d’arriver à la hauteur de Dame et dans regarda dans l’eau sans trouver aucun cheveux blond. Était-il descendu aussi profondément ? Avait-il autant d’air. Impossible !
« Putain ! Dame plonge ! »

Pas le temps d’en dire plus. Pas le temps de réfléchir plus. Il inspira tout ce qu’il avait et plongea la tête la première. L’eau du lac était assez claire pour qu’il y voit sa main mais pas vraiment plus. Il nagea vers le fond, toujours plus au fond jusqu’à remarquer une silhouette noire qui tombait toujours plus bas. Merde ! Il accéléra et attrapa le blond. Ce dernier avait la bouche ouverte mais impossible que l’eau rentre dedans, il n’était pas aussi con. L’instinct de survie aurait bouché sa trachée. Il ferma la bouche de jeune homme avec la sienne et lui donna l’air qu’il avait dans ses poumons. Privé d’air personnel, il batailla pour remonter à la surface tout en gardant la bouche de l’homme fermée. Il brassait, brassait, la surface semblait trop lointaine. Il manquait d’air.

Mais ils atteignirent la surface de l’eau et montèrent le corps sur la rive. Gaby évita de penser à sa tête qui tournait avec tout l’effort qu’il avait fait et se pencha sur le corps pour sentir son pouls. Il fit beaucoup d’efforts pour garder l’équilibre. Il senti le pouls du jeune homme qui battait faiblement dans sa poitrine. Il soupira de soulagement. Maintenant il fallait s’arranger pour qu’il ne meure pas étouffé. Sauf qu’il n’avait aucune connaissance en sauvetage. Des larmes se mêlèrent à la pluie. Il mit une baffe au blond.
« Aller ! Réveilles toi !!! »

Bien sûr ce n’était pas la meilleure chose à faire mais il ne savait pas quoi faire. S’il n’agissait pas très vite, Vodka allait mourir étouffé. Il n’était même pas sûr que le blond ait reçu l’air qu’il lui avait injecté. Il n’osait pas faire le massage cardiaque de peur de lui casser quelque chose et il n’était certainement pas en état de le faire.
« Help ! Y a-t-il quelqu’un qui peut m’aider ?! S’il vous plait !! SOMEBODY ! »

Sa voix n’était plus qu’un cri de désespoir. Il regarda Dame impuissant et prit le corps dans ses bras tout en murmurant.
« Aller vit ! Me laisse pas dude ! Vit merde ! »

One night and one more time,
Thanks for the memories,
Even though they weren't so great ;
He tastes like you only sweeter.

« Va te faire foutre ! VA TE FAIRE FOUTRE, tu m'entends ?! Connard de, de ... » Qu'il aille se faire foutre ? Heureusement qu'il n'attendait pas d'excuse de sa part. Les mâchoires encore un peu crispées, mais prenant sur lui pour ne écraser la petite main de Comte dans la sienne, il s'éloigne comme s'il n'entendait rien. Pas plus mal essaye-t-il de se convaincre. Au moins, pas de regrets. Sauf qu'il ne peut se départir de ce sentiment que toute cette dispute n'était qu'un immense gâchis. Bah. Il n'y peut plus rien. Il hausse les épaules distraitement, comme si ce simple geste pouvait chasser tous ses soucis. « Ça va aller...on va retrouver Gabriel et Vodka..et on pourra se reposer.. » affirme la jeune femme à côté de lui. Est-ce que c'est lui qui commence à se sentir plus que pessimiste, ou bien est-ce qu'elle aussi a l'air de vouloir s'en persuader ? Il sent son pouce caresser le sien, et il arrive à s'arracher un sourire. Pour elle. « ..Je suis désolée..je ferais des efforts. » Il fronce les sourcils. Qu'entend-elle par là, exactement ? Well. Il est trop fatigué pour chercher, et comme il sent qu'il en est de même pour elle, il s'abstient de lui demander des explications.

Le bras de Comte passe autour de ses hanches, et il ne tarde pas à l'imiter, tandis que la pluie se renforce, les laissant bien vite trempés jusqu'aux os. Cela n'est cependant pas suffisant pour le rafraîchir vraiment. Ce n'est pas uniquement la chaleur de l'incendie qui ne veut pas lui lâcher la peau ; c'est aussi qu'il n'a pas l'air très sensible au froid. Pas étonnant si tu vivais en Norvège songe-t-il avec un petit sourire amer. Il s'apprête à évoquer sa constatation auprès de Comte, pour voir si elle la partage avec lui, mais des éclats de voix le fond relever le regard. Il est presque sûr de reconnaître celle de Gabriel, et est près à parier que les cheveux bruns, qui s'agitent près de ce qui semble être un lac, sont les siens. « On les a retrouvés. » Ouais, et il était pas trop tôt. C'est presque un miracle qu'ils aient tous réussis à s'en sortir indemnes - enfin, plus ou moins, quand on voit les pieds de Comte. Quoique, tout ça semble être trop beau pour être vrai, car il sent la jeune femme se tendre à ses côtés. Il fronce les sourcils, reporte son attention sur la scène, qu'il peine à deviner derrière le rideau de pluie. Puis il remarque qu'il n'y a plus que Gabriel et une autre personne, brune, qui émergent. Vodka était pas avec eux, il y a trois secondes ..? L'inquiétude revient au galop. Pas qu'il porte beaucoup d'attention au blond, mais il a peur que cela ne soit que le début d'une nouvelle téléportation intempestive.

Réflexe, il attrape le poignet de Comte, qui commençait déjà à s'éloigner de lui. Pas le moment de jouer aux héros. Si Vodka est en train de disparaître, ils ne pourront rien faire. S'il a coulé ... s'il a coulé, Gabriel et l'autre fille - ou le mec aux cheveux longs, qui sait ? - pourront aller le chercher. Ils savent nager. Non ..? Bien que retenant toujours Comte, il accélère le pas, tentant de deviner tout ce qui se passe près du lac. Il ne se relâche que lorsque, arrivé à quelques mètres à peine, il constate que Gaby a sorti Vodka de l'eau. Sauf qu'il n'a pas l'air en grande forme l'abruti. C'est finalement le ton paniqué du brun qui lui fait perdre son calme. « Help ! Y a-t-il quelqu’un qui peut m’aider ?! S’il vous plait !! SOMEBODY ! » Lâchant enfin Comte, il se précipite vers les trois autres, ne prenant même pas la peine de saluer la fille qu'il ne connait pas - car oui, c'est une fille en fait. Ce n'est que lorsqu'il se retrouve à genoux à côté de Gaby, tentant de défaire celui-ci de son étreinte autour de Vodka, qu'il réalise qu'il ne peut pas faire grand chose de plus. Le secourisme, s'il en a un jour eu connaissance, ça ne lui parle plus du tout. Et vu de près, Vodka a l'air dans un état encore plus pitoyable. « Comte ..?! » appelle-t-il dans un dernier recours.

Elle saute, elle remonte à la surface, elle respire. Elle laisse s'échapper un petit rire en souriant. Gabriel retire son T-shirt, pas mal. Bien bâti. Préjugé ? Peut-être, les gays sont beau, pour dégoûter les femmes. Le pire reste encore un travesti plus beau qu'une femme. T'aurais mauvais hein, Dame, qu'un homme soit plus belle que toi ?

Le blond ne remonte pas. Vodka ne remonte pas. Il est stupide, c'est peut-être une blague ? Tout le monde sait nager, non ? Mais non, ce n'est pas une blague. Il ne rigole pas. Gabriel non plus ne rigole pas. Ordre, elle plonge avec.

Tu nages vers le fond, tu ne vois pas plus loin que tes bras mais tu t'en fous, faut pas qu'il crève. Vous deux nagez, vous deux l'apercevez, la bouche grande ouverte. Y'a pas d'air dans l'eau mon gars, enfin techniquement si, mais pas le bon. Pas celui que tu peux respirer. Gabriel tente de lui 'donner son air' – si on peut dire ça comme ça – mais rien n'y fait. Tu n'es que spectatrice Dame. Spectatrice de ton désastre. Comment pouvais-tu savoir qu'il ne savait pas nager alors que tu ne sais rien ? Ce n'est pas de ta faute.
C'est ma faute.

Inutile. Elle décide de remonter, Gabriel le tient, de toute façon. Elle panique, attendant sur le bord du lac qu'ils remontent. Elle veut les voir tous les deux reprendre leur respiration, à grande bouffée d'air. Mais non. Gabriel le hisse hors de l'eau, tu l'aides, les aides. La pluie rendait cette scène assez dramatique. Vodka respirait, oui, mais pour combien de temps encore ? Gabriel le giffle.

« Allez ! Réveille toi ! »

« Mais arrête c'est pas en le frappant que tu vas le réveiller !! »

Oui, elle culpabilise. Oui, elle panique. Mais il ne faut pas le montrer, le brun panique déjà assez pour deux. Il faut faire quelque chose, un massage cardiaque, du bouche à bouche ? Est-ce que je sais faire ça seulement ?

« Help ! Y a-t-il quelqu'un qui peut m'aider ?! S'il vous plaît !! SOMEBODY ! »

Gabriel regarde Dame, le regard impuissant et désespéré. La brune le regarde, l'air grave. Stressée, que faire ? Il va mourir ? Si je ne fais rien, il va mourir, et ce sera à cause de moi !

« Aller vit ! Me laisse pas dude ! Vit merde ! »

Et là, un autre type débarque. De nulle part, comme les gens ont l'habitude de faire ici. Mal placée pour dire ça. Un beau blond, pas pour déplaire. Tous beaux ici. Sauf le rat. Oui, le rat, il est pas beau. Mais alors là, pas du tout. Peut-être mort.

Il dégage Vodka des bras de Gabriel. Dame reste sans rien dire, dépassée. Prendre les choses en main. Oui. Il crie après un comte, c'est un serviteur ? Non, il y a une femme avec lui. Plutôt une fille, une petite fille, aux airs fragiles. Une adolescente peut-être. L'autre aussi à l'air adolescent. Mais Dame ne l'est-elle pas aussi ? Non, elle se sent plus développée, plus mature. Juste un peu plus grande, la vingtaine. Peut-être.

« Si on s'bouge pas il va crever, faut l'étaler sur le dos ou... Faire quelque chose ! »

Elle s'entreprend, s'exécute. Vodka, allongé sur le dos. Dame qui le regarde, hésitante, à attendre un miracle. Peut-être qu'il va reprendre son souffle d'un coup, comme si de rien n'était. Non.
Son regard parcours son entourage, indécis. Deux secondes passent. Elle aurait bien taper sur son thorax un bon coup, pour voir. Mais ça n'avancerait à rien. Elle le sait.

Et le pire, c'est que c'est de ma faute. Fait chier.

« J'suis vraiment désolée Gabriel, je savais pas. Ca fait chier putain ! comme le nouvel arrivant semblait placer quelques espoirs en cette Comte, peut-être qu'elle s'y connaît ? Dame se retourne vers l'adolescente. Tu t'y connais ? Fais quelque chose alors ! »

Et si elle ne savait pas, elle aurait fait quelque chose. Mais mieux vaut laisser les connaisseurs appliquer leurs connaissances.

Tellement désespérée. S'il meurt, elle l'aura sur la conscience. Mais s'en préoccupe-t-elle vraiment ? Des gens meurent partout tout le temps. Mais ici, c'est différent.

Après la rapide course, entraînée par la caille blonde, elle vit Gabriel désemparé sur le corps du garçons, demandant de l'aide, que ce soit au vent..
Bartoloméus se précipite alors aux cotés de Gabriel, avants de l'appeler à l'aide. La jeune femme qui les accompagne en rajoute une couche,lui disant de faire quelque chose, si elle s'y connait.

En retrait, Comte observe la scène. Firefox, le garçons en tenue orange avait disparu. Le petit garçons qui avait peur des troll...ils l'avaient abandonné. Cendrillon..
En définitive, elle avait rencontré beaucoup de monde, depuis le matin, et celui qu'elle appréciait le moin se trouvait étendu, blafard, trempé. Lèvres cyanosées et gueule pitoyable. Et ils étaient trois à appeler à l'aide.
Un instant, l'idée que ça ne la concernait pas, et qu'il serait moin bruyant mort lui traversa l'esprit.Elle avança rapidement malgrès la douleurs agressive de ses poumons à vifs.
A en juger par la durée d'immersion, il s'en sortirait sans lésion,à condition d'avoir suffisamment d'oxygène.

Comte s'accroupis alors près du visage de l'inconscient, posant une main, effleurant plutôt, sur l'épaule de Gabriel.

-"Il va vivre, Gabriel." Elle posa alors la main sur le torse fin de Vodka, sentant avec soulagement son corps battre. Déjà ça de pris...Approchant alors son visage de la bouche du noyé, elle sut ce qu'elle devait faire, et pris alors une grande inspiration , manquant cependant de la bloquer à cause de la douleur causée. Elle saisit alors la tête de Vodka, lui donnant l'angle optimal pour que l'air atteigne les poumons, et expira, encore et encore, jusqu’à ce que la tête lui tourne, et que la poitrine de Vodka se soulève régulièrement.
Elle sourit, reprenant son souffle avants de le coucher sur le coté, en PLS, puis sourit à Gabriel.

-"Il va reprendre conscience bientôt..il faut le réchauffer maintenant.."

Elle se releva et recula de nouveau, se mettant légèrement en retrait pour reprendre ses esprits, évaluant rapidement l'état de chacun, plus inquiétée par celui de Bartoloméus et de Vodka.

Le jeune homme a à peine le temps d'entre-ouvrir les yeux que le noir se fait autour de lui. Lorsque le peu de lumière revient, il est là, les pieds dans une eau dégoûtante. Il a disparut du lac.

Spoiler:

Puis tout s’accélèra, il entendit des bruits de course derrière lui mais n’y prit même pas garde avant d’entendre la voix de Bartolomeus qui appelle Comte. Ils étaient là ! Ils étaient revenus pour lui ! Ils étaient là pour lui ! Son groupe, ses amis, ses alliés. Les larmes se formèrent complètement dans ses yeux et il ne les retint pas. Trop d’émotion, dans cette ville il ne fallait que survivre sans cesse, le combat du meilleur. Et l’alcool n’arrangeait pas son cas. Trop émotif, il s’en voudrait après de pleurer. Pour le moment il ne ressentait que de la satisfaction. Un sentiment doux de satisfaction de les voir. Eux ils vont le sauver il le sait ! Il a confiance en eux. Il sentit Bartolomeus le détacher de Vodka et se laissa faire. Dame à côté d’eux qui paniquait aussi. Ils étaient paniqués tous les deux, ils ont voulu faire les enfants et voilà que ça leur retombe dessus. Un moment d’inadvertance et les voilà paralysés et les jouets de démons obscures.

Une main se posa sur son épaule. Une odeur près de lui. Comte, elle, il la reconnaitrait toujours, il savait qu’elle est là. Sa voix mature, forte, rassurant claironna. Il la regarda, ses larmes se turent. Elle est là, elle va le sauver. Gabriel était maintenant rassuré. Il avait confiance en elle. Alors il recula. Il entendait Dame qui s’excusait et sans lâcher Vodka du regard, il alla jusqu’à elle et la prit dans ses bras. Il la garda dans ses bras comme un enfant qui a peur et qui ne veut pas sa lâcher sa compagne, qui ne veut pas lâcher sa sœur. Parce que oui Gabriel a peur et oui Gabriel est un enfant. Comte se retourna et les regarda. Elle expliqua qu’il allait vivre, qu’il avait juste besoin d’être réchauffé. Et déjà Vodka semblait reprendre ses esprits car il bougeait, clignait des yeux mais c’était trop beau pour être vrai. Il s’effaça, disparu, se vaporisa dans la nature. Le jeune homme, qui avait lâché Dame et s’était rapproché du corps inconscient, regarda le vide, incrédule. Il avait perdu Régis de la même manière, il perdait Vodka. Etait-ce un signe du destin, un signe qu’il ne devait pas s’attacher aux hommes mais aux femmes ?

Puis la colère remplaça le choc. Il se tourna vers Comte, les yeux lançant des éclairs. Oh non Comte n’aimait pas Vodka, depuis le début elle ne l’aimait pas. Et elle avait été la dernière à l’avoir touché elle avait bien pu faire quelque chose pour qu’il disparaisse. Sa voix tremblait sous la rage. Elle n’était pas élevée, basse, pleine de haine. Et dans ses yeux il n’y avait plus de peur, d’intelligence, de raison. Non ses yeux n’exprimait que la folie meurtrière et la colère, le tout agrémenté de l’alcool qui coulait toujours à flot dans ses veines.
« Comte. Qu’est ce que tu lui as fait ? »

They say I only think in the form of
Crunching numbers ; in hotel rooms,
Collecting page six lovers.

Ça panique, ça s'agite. Une chance pour lui, l'adrénaline semble une fois de plus être plus forte que l'alcool, et les brumes que la vodka avait laissé flotté sur son esprit se dissipent rapidement face au semi-noyé. Ou noyé tout court, qu'est-ce qu'il en sait, après tout ? « J'suis vraiment désolée Gabriel, je savais pas. Ça fait chier putain ! Tu t'y connais ? Fais quelque chose alors ! » S'il s'y connait, lui ? Non, bien sûr, ce n'est même pas à lui qu'elle s'adresse. C'est à Comte, car c'est bien la seule d'eux cinq qui soit susceptible de pouvoir faire quelque chose pour les sortir de cette merde. Sauf que là, tout de suite, elle ne fait rien. Bartolomeus se sent pris d'un affreux doute. Elle n'hésitait pas quand il s'agissait de protéger Cendrillon ou d'aider Gaby. Voilà, c'est comme moi. Elle l'aime pas, et elle va le laisser crever. Il l'aura pas volé, en plus. Oui, mais non, elle ne peut pas faire ça, ce n'est pas elle. Il commence à la cerner un peu. Elle s'en voudra éternellement si elle le laisse mourir là. Non ?

Si. Après un petit moment d'hésitation, qui n'a sans doute dépassé les quelques secondes, mais qui lui a parut une éternité, elle s'accroupit aux côtés de Vodka. Bartolomeus s'autorise un léger soupir de soulagement, et se pousse pour ne pas la gêner, quoi qu'elle tente. Pas qu'il se soit vraiment inquiété pour le blond. Celui-là, qu'il meure ou pas, ça lui fait une belle jambe, tiens. Par contre, il sait que s'il lui arrive malheur, Gabriel sera inconsolable. Déjà qu'avec son roux, ça l'avait mis dans un état pas possible ... Il se redresse, enlève sa veste trempée le temps de l'essorer un peu, avant de décider qu'il ne fait pas si froid et de la jeter négligemment sur son épaule. Toujours au sol, Comte commence à faire du bouche à bouche à Vodka, et il sent que si la situation était un poil moins tendue, il ne pourrait s'empêcher d'éclater de rire. Sa mini-rousse en train d'embrasser le gay blond, qui y aurait cru ? Il tourne alors la tête vers la brune, dont il ne connait toujours pas le nom - enfin, le pseudo, vous m'aurez compris - tentant de déchiffrer son expression pour savoir ce qu'elle pense de tout ça. Quand il reporte son attention sur les trois autres, le temps semble comme se figer.

Ah non. Non, pas encore. Voilà bien la seule chose qui lui traverse l'esprit. Suivi, un court laps de temps plus tard, par quelque chose comme Celui qui contrôle les téléportations doit vraiment en vouloir à Gaby. Ça ne devrait plus le surprendre, vu la fréquence à laquelle ça arrive. Et pourtant, il reste immobile, la bouche à demi-entrouverte, à fixer l'endroit où Vodka se trouvait quelques instants plus tôt. « Comte. Qu’est ce que tu lui as fait ? » Ah non, hein. Lui ne va pas s'y mettre non plus, à chercher la merde et à lancer des accusations débiles. Cendrillon a déjà fait très bien, pas la peine d'en rajouter. Avant même qu'il ne s'en soit rendu compte, Bartolomeus s'est placé entre Comte et Gabriel, laissant son pull tomber de son épaule dans le mouvement. « Arrête. » Ce n'est clairement pas une demande. C'est un ordre. Pas forcément la meilleure option. Mais la seule, tout de suite. Il se demande un instant s'il ne va pas avoir besoin d'un coup de main. Pour empêcher Gabriel de péter un câble, notamment. Sauf qu'il est tout seul avec deux filles, et que, si elles ont beau être toutes les deux très mignonnes, elles ne sont pas non plus fichues comme des videurs de boîte de nuit. Pas d'chance, c'est justement un videur qu'il me faudrait, là.

Et trois souvenirs arrivent pour se figer devant Comte, Bartolomeus et Dame...

Il va vivre. Oui, mais pas ici. Cette chère Comte – ou qui qu'elle soit – s'avance, rassure Gabriel et commence à faire du bouche à bouche au blond. Elle semble sereine et assez calme pour une situation pareille. Dame la regarde, un peu impressionnée. Elle aussi devrait garder son calme, c'est sans doute une des plus âgée ici. Bien qu'ils paraissent tous assez grands.

Gabriel prend Dame dans ses bras, peureux. Dame pose une main sur sa tête et lui chuchote des mots rassurants. Elle aurait très bien pu le rejeter et l'engueuler, qu'il fasse preuve d'un peu plus de maturité ! Mais il se serait énervé contre elle, et ce n'est pas ce qu'elle veut.

Vodka va aller mieux, mais pas ici. Autre part, quelque part. Personne ne sait où. Elle a déjà vécu ça, elle connaît. Elle connaît, mais ne comprend pas. Gabriel la lâche, se précipite dans le vide, où il n'y a plus personne. Et le gamin s'énerve, accuse la fille qui venait de sauver son amant ? C'est pas sa faute, Dame aussi a été téléportée comme ça, pouf ! Et elle avait rien demandé, même si ça l'arrangeait bien de ne plus se trouver avec cette vieille bique à canne.

La brune ne sert à rien, non. Et elle ne veut pas s'impliquer plus. Ces trois là ont l'air de se connaître depuis un petit temps. Alors qu'elle est une incruste, elle n'était pas supposée être là à la base. Mais elle l'a voulu. Elle subit, en quelques sortes. Cette situation l'agace. Ca ne sert à rien de s'énerver pour si peu, il a juste disparu, et quoi après ? Il est pas mort hein ! Bien sûr qu'il ne l'est pas, il a respiré avant de s'évaporer. Rien ne sert d'en faire tout un cinéma. Et si, avec son air grave il en rajoute. Dame soupire, s'assied en indienne et croise les bras, laissant se passer les choses. C'est vrai que c'est peut-être un chouilla de sa faute, mais à partir du moment où la personne mourante ne l'est plus, c'est réglé, non ? Et puis elle s'était excitée, s'était excusée, alors c'est bon maintenant. Elle a décidé de garder son calme, l'attitude de Comte l'a fait tiltée. Ne pas prendre les choses trop à coeur, Gabriel en est le résultat pur et simple.

Elle inspire et expire, entend l'autre garçon dire à Gabriel d'arrêter. Puis d'un coup, un souvenir se place devant elle. Elle sourit et tend le bras pour le toucher.

Vodka était sauvé, elle voyait ses yeux commencer à s'ouvrir, et sa silhouette se relever. Un sourire tendre , satisfait de la vie sauvé, commençait à s'épanouir sur le visage de la jeune femme lorsque le même phénomène arriva. Celui qui avait emporté le roux et la gamine, ainsi que Gabriel et Vodka. Ainsi qu'elle, Bart et Cendrillon. Elle pâlit, surprise. Cette Ville avait donc prévus un plan pour le blond..?

Gabriel se tourna alors vers elle, avec un regard coléreux. Sa voix tremblait sous une rage qui lui adressée à elle, et lorsqu'elle s'éleva, ce fut sur une phrase pleine de haine.

« Comte. Qu’est ce que tu lui as fait ? »

Verrous psychique. Une expression imagée qui montre très bien le mécanisme du cerveau, quelque chose qui contient autre chose. Comte contenait quelque chose depuis le début qui ne restait maîtrisé que par l'attachement que le jeune homme avait envers elle. Elle le voyait probablement comme un enfant, qu'elle pouvait protéger.
Rupture du verrous.

Son sang se glaça, et une curieuse émotion prit la jeune femme. Du froid, de la rancœur..quelque chose qu'elle ne parvient à expliquer. Mais la bête hurlante qui déchirait sa tête avait laissé place au silence.
Elle rendit un regard vide à Gabriel, dénué de la chaleur qui durant tout ce temps l'avait motivé. Elle alla même jusqu'avancer vers lui, après tout, il voulait se venger, apparemment.

-"Ce que je lui ai fait ? Je l'ai aidé à respirer, puisque tu n'y à pas pensé. Et je l'ai mis dans une position empêchant qu'il s'étouffe dans son propre vomis. C'est ça que tu me reproches ?" Sa voix, contrairement à celle de Gabriel n'était pas plus énervée que d'habitude. Mais son regard rivalisait sans peine dans l'effrois avec celui de son vis à vis. "A moin que tu ne me soupçonnes de diriger cette ville.." Elle leva le visage, arrivant à peine aux épaule de Gabriel, braquant son regard dans le siens. "Et alors quoi, parce qu'il a été téléporté , comme nous tous, une nouvelle fois..qu'il t'a fait les yeux doux et du rentre dedans, tu crois que rien que pour ça , à cause d'un timing pourri, c'est ma faute ? Alors vas y, frappes moi, venges toi...mais sois sur que ton minois n'en ressortiras pas entier. Le tiens, encore moin qu'un autre.."

Alors Bartoloméus s'interposa devants elle. Alors qu'elle fixait encore les yeux les Gabriel, le dos musclé du garçons, à peine couvert d'un débardeur blanc et détrempé sous la pluie lui servit de mur, en un seul mot. Elle reprit son souffle, revint près du blond, le remerciant d'un signe discret, soulagée, de pouvoir se reposer sur lui. Sa Caille était toujours la au bon moment..

Des boules de lumières dorées vinrent alors se placer devants eux, et juste avants de la saisir, elle releva les yeux vers Gabriel.

-"Je t'aime énormément Gaby..ne me fais pas perdre la tête..et essais de garder la tienne."

Puis referma les doigts sur la sphère dorée.

12-14h

Quelques secondes passèrent. Un blanc interminable où Comte le regardait. Se visage se décomposait devant lui. Et lui, rien que voir ce regard, ce visage, son cœur se serra. Il était allé trop loin, encore une fois. Elle lui parlait mais il ne voyait que ses yeux emplis de déception et colère. Sa voix était calme, trop calme. Ca déchirait Gaby à l’intérieur. Il la perdait comme il avait perdu tout le monde sinon pourquoi aurait-il été ici. Elle n’avait rien à dire, elle le regardait mais il ne pouvait pas garder ses yeux sur elle, il regardait en haut ou regardait le sol. Il était mal. Très mal. Elle lui parla de la taper. Hors de question, il ne pouvait pas lever la main sur elle, ni sur aucune femme, il en était certain. Il allait le lui dire, mais.

Et le voilà le blond protecteur stupide. Gabriel regarda d’un mauvais œil Bartolomeus qui venait de se poser devant Comte. Cet idiot la protégerait par sa vie. Méprisable. Ils avaient une telle relation que Gabriel commençait à en être jaloux. Il avait toujours remarqué à quel point ils étaient liés. Oui la jalousie. Il cracha sur le sol par colère et se retourna. Il regarda Dame. Jalousie. Il s’accroupit avant qu’elle ne touche son souvenir et l’embrassa avant de se relever et de regarder Comte et Bartolomeus avec jalousie. Les trois étaient en transe mais avant d’entrer en transe ils auraient sûrement pu entendre Gabriel disant

« Moi aussi je peux avoir quelqu’un auprès de moi si on voulait bien me les laisser. »

Il était persuadé que Dame avait mal prit le geste mais il s’en fichait, elle était partie avant de pouvoir riposter. Tous les trois dans leurs souvenirs. Tous les trois absents. Et lui, encore présent, dans la réalité. Il frappa l’arbre de son poing en colère. Inspira profondément. Tant pis pour eux s’ils ne voulaient pas de lui. Il devait retrouver Virginie et Clow. Comprendre. Il serra son carnet rouge, leva la tête au ciel et cria :

« Vient ! Téléporte moi ! Où tu veux ! Ne me laisse pas moisir ici ! Vite ils se réveillent déjà ! »

Rien. Que dalle à part la pluie qui lui tombe sur le visage. Rien. Il ragea et grogna. Tant pis il n’avait pas le temps d’attendre cette putain de téléportation. Il ne regarda pas derrière lui et courra jusqu’au centre commercial. Les flammes étaient déjà éteintes. Alcool. Il rentra dedans.

Run boy, run, this world is not made for you

Suite ici

And I want these words to make things right,
But it's the wrongs that make the words come to life
"Who does he think he is ?"
If that's the worst you've got, better put your fingers back to the keys.

Pris entre deux feux. Voilà. Il fallait que ça arrive, il fallait qu'il fasse un truc stupide et qu'en plus de ça, il ne sache pas comment rattraper le coup. Et c'est précisément le sentiment qu'il a, à se tenir bêtement entre Comte et Gabriel. Pourquoi a-t-il fait ça, déjà ? Était-ce vraiment une bagarre qu'il souhaitait éviter ? Non, ce n'est même pas la peine qu'il se cherche des excuses, il n'a aucune idée de ce qui l'a amené à faire ainsi barrière de son corps. Bête. Il se sent bête, au possible. Comte le contourne, accentuant un peu plus son malaise, mais elle le remercie d'un signe de tête. Il attend le soulagement que ce geste devrait provoquer. En vain. Rien à faire, il se sent toujours aussi con. Super. Il sert un peu les mâchoires, détourne le regard pour ne pas avoir à le poser sur la rousse. Il a la désagréable sensation de s'être trahi. Comme s'il avait protégé la mauvaise personne. Non. Non, tu as juste protégé une de tes potes d'un autre, qui ne se contrôle plus. A cause de l'alcool, de la drogue, de ... tout ça, tente-t-il de se convaincre. Mais c'est ridicule et, pour une fois, il en est conscient.

Quoi que soit Comte, ce n'est pas une simple pote. Ni dans son esprit à lui, ni - et c'est encore plus évident - dans le sien, à elle. Et il n'aime pas ça. Il sait, au plus profond de lui-même, qu'il n'est pas du genre à s'attacher. Du moins, pas ce genre d'attachement. Il suffit de voir la manière dont il détaille chaque fille qui croise sa route pour ne pas en douter. C'est à ses potes qu'il est fidèle, et c'est tout. Ses potes, comme Gabriel. Qu'il vient de vexer, c'est évident. Il aurait réagi exactement de la même manière. Il a envie de s'excuser. De s'expliquer, au moins, puisque effacer sa dernière action est impossible. Mais Gaby crache à ses pieds, soulevant en lui un début d'indignation, avant que l'apparition de trois petites sphères dorées ne lui enlève la douloureuse tâche d'avoir à y réagir. L'une d'entre elles vient se planter devant lui, et son premier réflexe est de lever rapidement la main pour la saisir. N'importe quel souvenir sera préférable à la situation présente. Mais ses doigts se figent à quelques millimètres de leur objectif.

« Je t'aime énormément Gaby..ne me fais pas perdre la tête..et essais de garder la tienne » murmure Comte, avant qu'elle ne touche son souvenir. Mais il n'arrive pas à se convaincre de faire la même chose. Décider. Fou comme ça peut être compliqué, une fois qu'on est plus dans le feu de l'action - au sens propre comme au figuré, d'ailleurs. Il reste toujours immobile, tandis que Gabriel passe à ses côtés en coup de vent, tiraillé entre l'envie d'abandonner le présent pour son passé peut-être plus rose, et celle de pas laisser tomber son pote à un moment où, qu'il le veuille ou non, il a sérieusement besoin d'aide. « Moi aussi je peux avoir quelqu’un auprès de moi si on voulait bien me les laisser » dit Gabriel derrière lui. Ce qui achève de le convaincre. Tant pis pour sa mémoire. Ouais. J'espère qu'il me revaudra ça, quand il aura décuvé, songe-t-il alors qu'il entame son demi-tour. Dans le mouvement, son bras retombe contre son flanc. Et ses doigts traversent la petite sphère dorée.

Et la mémoire leur est rendue. Après tout, c'est ce qu'Elle a voulu...

Comte:

Dame:

Bart:

Elle tend le bras, oui. Mais juste avant, à quelques centimètres de cette chose qui lui rendrait un fragment de mémoire, Gabriel. Oui, Gabriel. Cet enfant capricieux, seul et blessé. Dame ne le connaît pas, lui et son histoire. Elle ne sait rien de ces trois personnes qui l'entoure. Mais Gabriel, elle ne l'oubliera jamais. Parce qu'il l'embrasse, le beau. Il expose sa solitude en une seule phrase. « Moi aussi je peux avoir quelqu’un auprès de moi si on voulait bien me les laisser. » Elle écarquille les yeux, plus surprise que jamais. Et c'est la dernière chose qu'elle entend avant de replonger dans son passé.

La prochaine fois qu'elle croisera la route de ce roux, il la sentira passer. Elle n'aime pas qu'on viole son corps de la sorte. Un baiser scelle deux personnes, les unissant par amour. C'est ce que raconte les comptes de fées. Mais ici, c'est la réalité. Qu'est-ce qu'un baiser dans toute cette merde ? Une douceur. On s'en passera. Cela ne plaît pas à la biche. Pas du tout.

Et la mémoire lui revient. Juste un morceau, comme deux fois auparavant. Elle chuchote.

« Misha... »

C'était Vodka, Misha. Elle le connaissait, l'avait sauvé de la noyade, pour le re-noyé. Quelle gourde. Elle soupire, le regard songeur. Il l'avait appelé Ali'. Un diminutif de son vrai prénom. Et ils avaient l'air assez proche, elle avait sauté sans réfléchir, pour le sauver. Et apparemment, il avait survécu. Elle sourit.

Avec tout ça, elle en avait oublié la pluie.
Certains sentent la pluie à l'avance ; d'autres se contentent d'être mouillés.
Ses cheveux sont plaqués contre son visage et son dos. L'eau ruisselle sur tout son corps. Ses pieds nus sont glacés, elle ne sent plus ses orteils. Elle tremble de froid. Mais c'est comme si elle en avait l'habitude, d'être dans le froid. Elle ne s'en plaint pas, elle fait avec. Comme toujours. Elle s'enroule de ses bras et prend quelques secondes pour réfléchir.

« Vod-... Misha, plus là. Gabriel, plus là, il a dû courir dans un endroit pas loin d'ici. Peut-être le centre commercial brûlé ? Je m'en fiche, la seule vision que j'ai de lui c'est son visage meurtrit par mon poing. Comte, une adolescente aux airs parfaitement calmes et sereins, plus que moi et ça m'énerve. Je me suis calmée, certes. Et le grand blond semble être son chien asservit dragueur. »

C'est dans sa tête, tout ça. Maintenant, il faut qu'elle retrouve des gens sensés et qu'elle connaît. La première personne qui lui vient à l'esprit est cet homme. Le premier qu'elle a rencontré. Elle s'était énervée dessus, parce qu'il voulait explorer les lieux avec le surfer, alors elle est partie brusquement, sur les nerfs. L'idiote. Elle regrette. Si elle était restée avec eux, elle n'aurait pas subit tout ça. Mais elle n'aurait peut-être pas retrouvé cette partie de mémoire non plus. Est-ce que les souvenirs sont différents en fonction de ce qu'on vit et d'avec qui on est ? Sans doute. Mais je m'excuserai pas. Jamais !

Alors, qu'est-ce que tu vas faire ? Rester avec ces deux personnes, que tu n'apprécies pas plus que ça. Ou t'aventurer toute seule dans la ville pour le retrouver ? Te serais-tu attachée à lui, sans y prêter attention ? Ou est-ce juste parce que tu le connais, que tu éprouves un sentiment fort envers lui, que tu veux regagner ses côtés ? Tu n'as strictement aucune idée de ce qui vous lie, et lui, sait-il ? Le temps passe quand tu n'es pas là, lui aussi a recouvré la mémoire. Un petit peu, comme toi. Comme tout le monde.

Et il pleut toujours, mais elle s'en fiche. La pluie devient drue, un orage se prépare. De pire en pire. S'en fiche-t-elle toujours autant ? Oui, elle est obstinée Dame, quand elle a quelque chose en tête, elle ne l'a pas autre part. Et maintenant elle entre en mission « Retrouver ce type. » et ça lui redonne la pêche, en quelque sorte. Elle sait quoi faire pour la première fois depuis son arrivée ici – excepté le fait de devoir s'extirper des flammes, mais c'était juste une question de survie. Peut-être qu'en le voyant, elle se prendra le pire vent de toute sa vie, mais je pense qu'elle rigolera.

Alors elle se lève, droite, déterminée. Elle regarde les deux comparses, affiche un sourire.

« Je m'en vais. Je vous laisse, aller retrouver Gabriel ou que sais-je. J'ai quelque chose, ou plutôt quelqu'un à retrouver. Et elle entame le pas, face vers l'arrière en leur faisant signe. Sourire. À la prochaine ! Et si vous voyez Gabriel, frappez le de ma part ! »

Qu'ils fassent ce qu'ils veulent, elle s'en fiche.
Hasta la vista baby.

Elle reprend rapidement ses esprits, s'étant habituée à cet étrange phénomène. Son nez est encore froncé, par une odeur fantôme, qui vient de son souvenir, une odeur de mort..et la mort, loin de l'image poétique que certains se font, ça pue.

Résumons les découvertes, ses gestes , elle les a donc déjà reproduit..Et il y a eu un mort. Bon,ce genre de chose arrive..
Rouvrant les yeux, c'est pour voir le dos de Gabriel disparaître au milieu des arbres. Répondant vaguement à la jeune femme d'un signe de tête , elle saisit le bras de Bartoloméus, commençant à courir à la suite du jeune drogué.

-"T'es vraiment con, la caille, tu regrettes de t’être interposé au moment même ou tu fais le geste ! Choisit Gaby la prochaine fois, il a plus besoin d'aide que moi, je suis pas une gamine, et toi et moi, on a rien de plus qui nous lie entre nous qu'avec lui ! Alors on le retrouve, et cette fois, on le lâche pas ! ...je devrais m'excuser en plus.."

Elle courre rapidement, entraînant sa muse blonde à sa suite. Certes, elle n'a pas forcément dit le fond de sa pensée, mais à voir Bartoloméus, mieux vaut qu'il évite ce genre de prise de tête, apparemment...
Ses pieds suintent d'un mélange de sang et de boue, quand sa bouche se remplit vite de suie et de salive, puis, progressivement, au fur et à mesure que ses poumons rongés par les vapeurs acides de la cocaïne en préparation, et brûlés ainsi qu'intoxiqués par l'incendie , sont sollicités par sa course effrénée, du sang noirâtre fait son petit chemin, tranquillement, venant caresser sensuellement ses lèvres et dégueulasser les coins de sa bouche.
A vrai dire, sans les effluves hautement nocives et irritantes dégagée lors de la synthétisation de la drogue, n'aurait-elle pas eu les poumons aussi..grignotés. Mais là est la morale, les enfants, la drogue c'est mal !
Le teint cireux qu'arbore la jeune fille fait d'autant ressortir les petites taches rouges qui apparaissent avec sa respiration haletante.

-"Il est vraiment idiot..mais me protège pas autant..je n'ai pas droit de dépendre des autres, d'accord..ta vie est plus précieuse. "

et elle courre, à la poursuite du lapin gay , tout en tenant le blond ...

« » **Contenu sponsorisé**

» You made us feel like we could cry
» Violette ▬ What if I change the world.. ?
» Noodles - I'm here to show the world!

Run boy, run, this world is not made for you.

Sujets similaires

Sujets similaires