Ne fuis pas la vérité

8h-10h

La blonde nous avait suivit. Elle demandait de l’aide. J’avais envie de lui dire « chacun sa merde » mais après tout je pouvais bien l’aider au moins à aller jusqu’aux maisons non ? Par contre retrouver quelqu’un c’était une autre affaire dans cette ville… Bruit de course derrière moi, je me retournais. June ? Elle s’excuse mais finit sa phrase par un « vous pouvez pas comprendre, ça vous dépasse ». Et elle repartait en courant. Non effectivement je ne la comprenais pas, elle et ses réactions toutes plus étranges les unes que les autres. Sans un mot je continuais mon chemin, faisant un signe de tête à la blonde pour lui dire de me suivre. J’avais faim et tout mes pensées étaient en ce moment même dirigées vers la nourriture que les maisons abritaient là-bas, de l’autre côté du pont. Pont que l’on finit par atteindre après quelques minutes de marche en silence. Testant un instant la solidité du bois je finis par le traverser tout en me rassurant, si la voiture l’avait fait pourquoi pas moi ? A la fin de la traversé vertigineuse je me dirigeais vers les premières maisons visible, rangeant ma carte devenu inutile et demandant à la blonde :

-« Comment s’appelle la personne que tu cherches ? Et elle ressemble à quoi ? »

En même temps que je lui posais ces questions mes pieds gravirent une volée de marche et actionnant la poigné je poussais la porte d’une maison. Cela me rappelais ma première entrée dans la maison aux briques rouges et la rencontre mouvementé qui s’en était suivit. Mais non, là, tout était calme. Je ne cherchais pas l’interrupteur, inutile, la lumière du jour entrait par les fenêtres. Je traversais le couloir, ignorant les plantes envahissantes, et entrais dans ce qui était le vestige d’une cuisine sûrement autre fois bien entretenu. Avec espoir j’ouvris les placards et y découvrit des paquets de biscuits. Je lâchais un soupir de soulagement et ouvrit immédiatement le paquet, pressé de pouvoir calmer cet estomac qui criait famine. Adossé contre le rebord de l’évier j’en savourais quelques uns en silence. Savourer était un bien grand mot parce qu’ils étaient loin d’être délicieux mais il paraissait comme une oasis à cet instant. Je regardais ensuite West et la blonde et leur tendit le paquet.

-« Vous en voulez ? »

Oui un minimum de politesse quand même, bien qu’à Nulle Part ça ne semblait parfois pas nécessaire.

C'était peut-être une mauvaise idée ?

Voilà maintenant qu'une part de regret s'emparait d'elle. Durant tout le trajet, elle n'ajouta pas un seul mot et elle fut bien soulager que personne ne brise le silence. June occupait ses pensées. Bien que son comportement était étrange, cela lui faisait mal d'avoir laisser quelqu'un derrière elle. Ce n'était pas dans ces habitudes... Habitudes ? Oui, peut-être. Faisons comme si c'était le cas. Virginie découvrait alors un autre paysage : la ville en plein jour. Un paysage à la fois réaliste et tout droit sortis d'un rêve. Il n'y avait aucun passant. La ville était calme. Virginie cherchait la gare de chaque côté, mais apparemment, ce n'était pas dans le coin. Qui sait ? Elle était sans doute complètement à l'opposé. Pour une fois, Virginie décida de laisser de côté le surnaturelle de cette ville, du moins pour le moment. Tout d'abord, son premier objectif : retrouver Gabriel. Et après ? Oui, elle n'y avait pas pensé. On verra bien...Et puis, il y avait 50% de chance qu'elle ne le retrouve pas non plus. Dans ce cas, il semblerait qu'elle reste avec ces inconnus qu'elle suivait, s'ils ne lâchaient pas en pleine nature dans les heures à venir...

-« Comment s’appelle la personne que tu cherches ? Et elle ressemble à quoi ? »

Alors que Virginie relevait les yeux pour lui répondre, elle observait tout autant, avec stupéfaction, cette maison où la végétation semblait envahir les lieux, et la jeune fille découvrit bientôt que c'était également le cas à l'intérieur.

« Gabriel, il s'appelle Gabriel. Hum... Il est grand environ dans les 1m80 je crois... Les cheveux châtains et... Il a un œil vert et l'autre marron d'après mes souvenirs. »

Elle avait abordé son timbre de voix confiant, cela la surprenait tout au fond d'elle. Voilà c'était sortis. Et d'un coup, elle semblait gêner, debout dans cette cuisine envahit par les plantes. Jouant nerveusement avec son bracelet autour du poignet, elle cherchait un moyen efficace de se présenter, sans paraître impolie pour ne pas l'avoir fait plus tôt. Tout ça pour une simple broutille. Elle en avait vraiment honte, mais tentait de ne pas le prendre trop mal, du moins extérieurement.

-« Vous en voulez ? »

« Oui, merci. »

Et dans le même temps elle se servait. Son estomac se tordait d'impatience. Avant de croquait dans son biscuit, elle regarda à tour de rôle les personnes présentes dans cette pièce.

« Je m'appelle Virginie. »

Il marchait l'esprit léger. A priori, Spaghetti semblait savoir où elle allait, il n'avait qu'à la suivre gentiment pour trouver une source de nourriture. La vie n'était-elle pas belle ? Les mains dans les poches et l'estomac dans les talons il errait dans les rues l'esprit léger. Enfin, le petit groupe arriva devant des maisons vides. Curieux, mais prudent, West laissa Calvetti ouvrir la marche et chercher une cuisine. Il promena un regard navré sur les environs. La pièce était en piteux état, vraiment. Du bout de sa botte, il ramena un peu de poussière pour en faire un tas. Pitoyable. Il n'avait pas d'autres mots en tête. Il lui semblait que les cuisines se devaient d'être propres, rutilantes et pleines de mets plus délicieux les uns que les autres. Pas glauques et à l'abandon.

Il écouta d'une oreille distraite le portrait que faisait la petite blonde du garçon qu'elle cherchait. Grand. Brun. Les yeux vairons. Il haussa les épaules et répondit. " Pas vu. " Un temps passa avant qu'il ne demande. " Pourquoi tu veux le retrouver au fait ? " Ca ne le concernait absolument pas et il se fichait bien de la réponse. Par simple curiosité, toujours, il s'était demandé si la petite blonde était libre. A priori non vue la fougue désespérée avec laquelle elle cherchait son Gabriel.

Il sourit et attrapa un biscuit que lui tendait Calvetti. Il fit un énorme effort sur lui même pour ne pas grimacer. C'était dégoutant. Moisi avec un vieux gout de rance. Il avala néanmoins en mastiquant lentement. " Virginie ? C'est mignon. " Il parlait pour rien en fait. Parce que le silence était pesant. Il attendait que l'une des filles prennent la parole mais vu que ce n'était pas le cas, il se mit à ouvrir un placard. " Bon, les biscuits c'est cool mais ça nous tiendra pas sur l'estomac. Faut trouver autre chose. " A fouiller, il mit la main sur des sardines en boîte, une brique de lait et une conserve d'haricot vert ainsi qu'une bonne quantité de gâteaux apéritifs. Il étala tout ça sur la table et sourit, victorieux. " Ouais, c'est pas grand chose, mais c'est déjà ça, non ? Y a pas des assiettes dans le coin ? "

Genre. T'improvise un petit déjeuner-diner-déjeuner avec de la bouffe probablement périmée. Mais t'es content hein ? Ouais. J'ai faim.

Elle les surveille, encore, toujours, à chaque instant. Rien ne Lui échappe. Ils sont tellement amusants. Tellement pathétiques. Elle veille à les récompenser. Parfois. Comme cette petite sphère lumineuse qui vient flotter sous les yeux de West. Alors, West. Vas-tu fuir comme tu sais si bien le faire ?....

Spoiler:

La jeune blonde me décris celui qu’elle recherche. Je hoche la tête négativement, non je n’avais pas vu ni entendu parler d’un Gabriel, je ne lui serais d’aucune aide. West non plus apparemment. Il devait donc y avoir beaucoup plus de monde que je ne pensais dans cette ville soit disant abandonnée. Peut-être d’autres personnes que je connaissais avant…J’entends le brun qualifier le prénom de Virginie de mignon, je soupire, s’il se met à draguer en plus, merci mais j’ai pas envie de tenir la chandelle. Et puis on n’a pas que ça à faire. Enfin West se rend utile et cherche à manger, étalant ses trouvailles sur la table. Du lait, j’ai beau avoir soif je n’oserais pas en boire, ça se périme vite non ? J’ouvre les tiroirs cherchant des couverts et en sort quelques fourchettes et couteaux avant de prendre des vielles assiettes poussiéreuses que je pose sur la table. Il ne manque plus que le « à taaable » et j’ai l’air d’une femme au foyer avec deux gamins à nourrir. Je pose le paquet de gâteaux et m’assoie à la table testant d’abord la solidité de la chaise avec ma main. Je regarde un instant les aliments proposé par West et jette mon dévolue sur la boîte de conserve d’haricot vert. Je souris en repensant à celle de raviolis que j’avais lancée sur Novembre. Je l’ouvre et verse une partie de son contenu dans l’assiette que j’ai préalablement essuyé avec un des vêtements que j’avais dans le sac et qui appartenait à Novembre. Il ne m’en voudra pas. Un instant je reste immobile la fourchette au dessus des haricots, suspicieuse. S’ils sont périmés je le sentirais non ? Et avant que je n’abaisse la fourchette une boule de lumière entre dans mon champ de vision. Je relève la tête pour voir qu’elle se dirige vers West. Va-t-il la prendre ? Et puis qu’elle importance, bon mes haricots. D’un geste décidé je plante ma fourchette dans les légumes verts et les porte à ma bouche. Je les mastique d’un air las, bon ils ont l’air bon. Et je continue à avaler ces légumes bref passons les détails. Je pousse ensuite mon assiette vide pour étaler de nouveau ma carte sur la table. Bien où pourraient être les autres Maraudeurs ? Comment pourrais-je les rejoindre ? Mon regard s’arrête près de la Mairie. S’il y a une Mairie il y aun commissariat non ? Je trouverais sûrement des informations là-bas. Il y a un blanc à quelques rues peut-être était-ce le bâtiment du commissariat ? Il faut espérer que oui. Mémorisant le chemin et rangeant la carte je dis à haute voix :

-« Je ne peux pas t’aider dans tes recherches Virginie, je vais aller au commissariat, s’il y en a un. Vous voulez venir ? »

Je n'ai même pas fait attention au fait que West ait peut-être touché son souvenir. Je lui reposerai la question après.

Alors personne ne connaissait de Gabriel. Et voilà qu'elle retournait à la case départ, quoique... Ça a toujours été le cas depuis le début et les ennuies n'allaient sans doute pas s'arrêter maintenant. " Pourquoi tu veux le retrouver au fait ? " Dans un premier temps, elle réfléchit un moment, plusieurs minutes peut-être ? Laissant un nouveau dans la pièce. C'est vrai ? Pourquoi ? C'était impossible à expliquer. Elle aurait pu répondre que c'était sa première rencontre, qu'elle aimerait mieux le connaître, mais non, ce n'était pas vraiment ça. Tout était confus dans ses pensées et cette seule volonté Gabriel la réconfortait dans un sens. Elle avait finalement un but dans cette ville. Peut-être qu'à l'heure actuelle, il l'avait oublié, mais Virginie préféra ne pas y penser maintenant.

« Je crois que j'ai besoin de lui... »

Pensive, Virginie écoutait d'une voix distraite le jeune homme qui s'était adressé à elle. Observant ces gestes, elle découvrait tout en même temps que les autres qu'il y avait autre chose de quoi se nourrir (peut-être plus correctement). Virginie ne préféra pas y goûter, ni même y toucher. En effet, le gâteau un peu trop sec et au goût assez suspect lui avait coupé l'appétit. Une sphère lumineuse attira l'attention de Calvetti, tout autant que Virginie qui regardait d'un air presque surprit cette boule sortit de nulle part, comme le porte bien le nom de cette ville. Cette mystérieuse sphère se dirigeait donc vers West. Regardant cette boule avec insistance cette boule, Virginie murmura sans s'en rendre compte :

« Gabriel avait raison.... »

Elle l'avait pris pour un fou, et maintenant elle le regrettait amèrement. Alors ces trucs de magies bizarre, cette séparation soudaine... Alors tout ça c'était vrai. Toutes ces histoires étaient vrais ! Et on était loin d'être dans un film fantastique. Quand c'est un film, c'est amusant, mais quand ça se passe sous vos yeux, juste là... C'est incroyable, flippant ? Et voilà que Virginie réalisait que cette ville n'avait finalement rien de bon ? L'envie de retrouver Gabriel se fit d'autant plus forte, lorsqu'elle pensa que si cette ville les avaient séparé une fois, elle pourra tout autant recommencer... Où les empêcher de se revoir ?

-« Je ne peux pas t’aider dans tes recherches Virginie, je vais aller au commissariat, s’il y en a un. Vous voulez venir ? »

Revenue à la réalité, Virginie hochait la tête positivement, prête à suivre Calvetti, malgré qu'elle ne puisse pas vraiment l'aider dans sa recherche « désespérée », si on peut dire.

Il mange. Lentement. Parce que c'est mauvais et qu'il lui semble qu'en diluant les aliments avec une bonne dose de salive son palais en arrive à oublier leur goût infâme. Et parce qu'il n'a pas envie de quitter cette maison. C'est tranquille. Pas de mort spontanée, de grosses bestioles, de statues qui parle. Non, juste deux filles sympa, une direction pour l'avenir, de la nourriture.

A la question de Calvetti, il cesse de fixer le vague et relève la tête. Il réfléchit. A-t-il envie de suivre Spaghetti ? Non. Elle n'a pas l'air méchante mais il ne se sent pas à l'aise en sa présence. Et à son souvenir, elle traîne avec Novembre, un type qui ne lui plaît pas particulièrement. Il secoue la tête et réponds. " Non. Mais bonne chance dans tes recherches. " Puis il s'apprête à regarder la petite Virginie quand la sphère jaune lui apparaît. Il hésite. Le dernier souvenir n'a pas été joyeux. Il tend une main timide vers la vision. Merde. Qu'est-ce que ça coute ? Rien. Du temps.

(désolée, désolée, désolée, le poste est court, nul et tout mais je voulais pas vous bloquer ;.; )

Elle a un sursaut de colère alors que West touche son souvenir. Les lâches ne touchent pas leurs souvenirs. Ils s'enfuient en courant à l'arrivée des sphères jaunes, et elle s'empresse de les punir. Son jouet est lâche. Pourquoi ne fuit-il pas ? Le manque de logique des comportements humains la révulse. Et le passé remonte lentement dans la mémoire du pantin.

West: