Coucou ! T'es paumé ? ça tombe bien, moi aussi.

08/10h.

Bonjour Shiver. La journée commence et tes souvenirs s'achèvent. Plus rien dans ta tête sinon le vide de l'oubli. Tu ne te souviens plus de rien. Rien. Pas même pourquoi ce petit réveil miniature est au creux de ta poche. Il semble cassé. Depuis quand le temps s'écoule à l'envers ?
Depuis qu'il s'enfuit...

On est quand même bien là ...

Les yeux clos, l'esprit encore vaseux par le sommeil, le jeune homme réfléchit. Enfin, c'est un grand mot pour le peu qu'il fait. Disons qu'il essaie de mettre des mots sur ce qu'il ressent, ce qu'il apprécie. Terrible exercice pour lui, il ne se sent pas à l'aise avec les émotions, avec ses émotions.
Il s'enfonce encore un peu plus sur ce qu'il sent être la banquette du métro. Ou d'un train. Ou peut être est-ce un siège d'avion. Il sent que quelque chose cloche, déjà, à douter ainsi, il ne se sent pas tellement en confiance.
Et il y a ce silence. C'est une ligne peut fréquentée sans doute. Ou bien il est arrivé à terme de son voyage. Mais bon, le silence n'a jamais fait d mal à personne.

Le silence c'est ... apaisant ?

Il ne bouge plus et écoute le silence.

Non, c'est troublant.

Il ouvre les yeux, frappé de plein fouet par la soudaine luminosité des lieux. Putain, les sentiments sont trop contradictoires. Puis ça me saoule ce jeu à deux balles. Il cligne des yeux plusieurs fois, tentant de s'habituer au plus vite à la lumière. Il se redressa sur sa banquette, discernant enfin la pièce. Il y avait des couleurs vives, partout. Des banquettes rouges, un parquet reluisant, trop ciré, trop marron. Trop beau pour être vrai. D'ailleurs, ce n'est pas un train tout neuf, on en fait plus des comme ça. Modèle de collection très certainement. Mis en ligne pour une occasion particulière, sans doute. Suffit de voir les poignets des fenêtres pour voir qu'il date du XXe siècle, environ.
Donc il avait raison. Il est bien dans un train. Un train dont il aurait loupé l'arrêt en s'endormant sur la banquette. Et personne ne l'aurait réveillé, évidemment. C'est chacun pour soit ici, et il aurait fait pareil.

Machinalement, il passe une main dans ses cheveux, cherchant une bosse ou quelque chose qui pourrait justifier le fait qu'il ne sache pas où il se trouve. Mais il n'y a rien, pas la moindre trace de choc sur sa tête.
Mec, t'es dans l'caca.
Rapidement, il glisse sa main dans la poche de son manteau, il tombe tout d'abord sur un petit post-it, avec un numéro de téléphone dessus. Il ne peut s'empêcher de lâcher un rire jaune. Bien sûr, un numéro de téléphone quand il n'a pas de téléphone c'est tellement drôle. Une forme familière, un flingue. Normal. Des petites feuilles. Il les sort et reconnait immédiatement une liasse de billets. Il y a aussi une petite chaine d'argent, avec une dent comme pendentif. Il se la met autour du coup. Tout au fond de sa poche il y a autre chose. Quelque chose de petit qui a voulu lui échapper, mais qu'il s'empresse de sortir, une petite Capsule avec un "As" noté dessus. De l'arsenic, évidemment. Il y a aussi ce réveil. Un petit réveil cassé, un petit réveil qui marche à l'envers, tiens. Il l'aurait bien jeté dans une poubelle, mais il n'y a pas de poubelle dans la cabine.

Il se lève, quittant à grand regret sa petite banquette rouge. Il ne va pas rester là éternellement, il faut se bouger. Tout d'abord, essayer de trouver d'autres passagers pour savoir le nom du lieu où il se trouve. Cela lui semble être une bonne chose, pour bien commencer la journée. Il pousse la porte et se retrouve dans le couloir du train. Bon, ouvrir toutes les portes ? Oui. Une à une, il ouvre les portes, espérant tomber sur une personne qui serait encore dans le train. Les chances sont minimes.

06h-08h

Une gare, un quai, un train, le silence, le vide. Du vide, partout dans ta tête, pas le moindre souvenir, ni même l'ombre d'un souvenir, l'ombre d'un nom. Juste le vide, ce vide dérangeant, oppressant. Et autour de ton cou, ce petit sablier, qui décompte le temps, le temps qui s'enfuit... Ne reste pas là...

Durant deux heures, ses yeux restent fermés. Réveille-toi, c'est l'heure. Tu as assez dormi, ce qu'il y a dehors t'attend. Debout. Alors elle ouvre les yeux, émergeant. La lumière brûle ses yeux, elle met sa main devant en grimaçant. Quelques secondes pour s'habituer à la luminosité et c'est bon. Elle ne sait ni où elle est, ni qui elle était, ni pourquoi elle est ici. Tout ce qu'elle voit est une lampe en plein sur elle, c'est flou, tout.

Sa tête lui fait mal, elle se redresse, pose sa main sur son front. Sa vision floue devient un peu plus nette, cet endroit ressemble à un train. Elle est dans un train, un vieux, un moche train. Son premier réflexe est de fouiller ses poches. Dans sa veste en jeans, un briquet, il fonctionne encore. Dans les poches de son pantalon, une photo jaunie et quelques billets. Elle ne sait pas pourquoi, mais elle les aime bien, ces billets. Elle sourit. Dans une autre poche, elle trouve une carte représentant la dame de pique. Elle fouille les poches restantes mais il n'y a rien dedans. Juste ça ?

En gigotant, elle s'aperçoit qu'elle a une sorte de collier autour du cou. Au bout, un sablier. Le sable coule à l'envers. Elle le prend en main, le secoue, le retourne dans tous les sens mais rien n'y fait. Il coule toujours dans le mauvais sens. Qu'est-ce que cela signifie ? Encore une bonne question à laquelle elle ne peut répondre. Cela l'énerve, elle est énervée. Que des questions sans réponse. Aucune.

Elle se lève brusquement, comptant bien sortir d'ici et aller dire deux mots à... À qui ? Elle ne se souvient de rien, elle ne semble connaître personne. Seule, sans doute, dans ce train. Il n'y a personne. Silence, oppressant silence. Elle ne l'avait pas remarqué jusqu'ici. Trop occupée à penser, mais à quoi ? Sa tête est vide, il n'y a rien dedans. Pas une image pour se souvenir, rien. Alors elle se rassit, soupirante. Elle veut sortir, mais pour faire quoi ? Dehors, l'inconnue, dedans, la chaleur et la sécurité. Pas si sécurisée que ça. Ce train a des airs glauques, trop parfait, trop antique que pour être vrai. Peut-être qu'elle rêve ? Elle se pince l'avant bras, ça fait mal. Elle ne rêve pas. Elle aimerait tant rêver. Se réveiller en se disant que ce n'était qu'un mauvais rêve. Ce n'est pas comme ça, la vie. Si tout ça n'était qu'un rêve, je me serais déjà réveillée. Mais où ? Quand ? Comment ? Peut-être par une mère qui me prépare tous les jours de bons petits plats. Ou bien...

Elle tend l'oreille. Le silence qu'elle avait senti lourd jusqu'à présent n'est plus si silencieux que ça. Quelqu'un marche, ouvrant des portes une à une. Les portes des cabines. Ce quelqu'un se rapproche d'elle. D'un bond, elle se lève et sort sa tête de la cabine. Là, elle aperçoit ce quelqu'un, un jeune homme. Peut-être 20 ans ? Ou plus ? Elle ne sait pas. Soulagée de trouver quelqu'un, elle reprend tout ce qu'elle avait sorti de ses poches, les range à leur 'place' et sort de cette maudite cabine qu'elle n'aime pas. Ses talons claquent, sa voix résonne.

« Héhoo !!!! Toi là-bas ! Tu sais où on est ? Un train certes, mais encore... »

Je ne suis plus seule, enfin quelqu'un. Pas comme si j'avais attendu longtemps. En plus il à l'air plutôt pas mal.

Il ouvre encore une porte, espérant y trouver une silhouette humaine, mais il n'y a rien. La fenêtre, les banquettes, le parquet le lustre. Personne.
Soudainement, des bruits de talons s'approchent de lui tandis qu'une voix féminine se fait entendre :

« Héhoo !!!! Toi là-bas ! Tu sais où on est ? Un train certes, mais encore... »

Le jeune homme arque un sourcil, ne sachant pas comment réagir. Il n'aime pas les surprises, et cette fille en est une. Elle n'était pas prévue dans son scénario. Elle le prend au dépourvu, il ne sait pas quoi faire.

« Putain. »

Le mot lui a échappé. Il soupire encore, et laisse la jeune femme s'approcher de lui, car oui, il aurait pu partir en courant, pour sauver sa peau, ou il aurait pu sortir son flingue et lui tirer une balle, mais c'était trop simple, il n'y avait plus de jeu. Sans adversaire pas de jeu.
Il note une allure aérienne, presque féline lors des déplacements de la femme. Un charme indéniable émane d'elle, et il ne peut pas rester insensible à cette aura. Elle dégage une présence, quelque chose qui ne peut que l'intriguer.
Pourtant sous cette allure sensible et féminine, il y a quelque chose de puissant, les paroles qu'elle venait de prononcer ne pouvaient que le prouver, sa tignasse brune, comme une crinière de lion appuyait aussi sur cette impression de puissance, presque de supériorité.

« J'ai l'air de savoir où je suis ? »

Ton las, mais pas agressif, le jeune homme était calme. Absolument calme. Il n'y avait pas de problème, il n'y a pas de problème.
Un, dos, tres, je déstresse.
Visage parfaitement calme, il ne laisse pas passer son affolement, sa peur est cloitrée en lui-même, et elle n'en sortirait pas. Du moins pas tout de suite. Ce n'était pas le moment de laisser ses nerfs prendre le dessus.
Il regare la jeune fille encore une fois, un simple coup d'oeil, avant de détourner son attention vers son pendentif qu'il tripote entre ses doigts.
Il relève la tête et passe devant la jeune fille, ouvrant les portes qui étaient encore fermées. Il se retourne, avec toujours le visage fermé à toute émotion :

« Au faite, Tu t'appelles comment ? »

Oui, car après tout, elle ne s'était pas présentée. Et c'était la moindre des choses, de se présenter avant d'aborder un inconnu d'une telle manière. Et c'était pour lui, une façon de vérifier si, elle aussi, avait perdu la mémoire. S'il n'était pas le seul dans cette position inconfortable, qu'était d'être amnésique.

SteelBlue

Elle approche, observée. Il répond.

« J'ai l'air de savoir où je suis ? »

Tempête. Il parle, ça vole. À l'intérieur, elle est secouée. Comme fouettée par le vent en pleine figure. Elle ne le connaît pas, alors pourquoi ? Elle ne sais pas. Elle ne sait plus ? Un air surpris au visage, les yeux grands ouverts, elle fixe l'homme sans vraiment s'en rendre compte. C'est naturel. Elle reprend ses esprits. Elle rigole, stupidité.

« Absolument pas, c'est bien triste. »

Elle détourne le regard, l'allée. Toutes les portes ouvertes, évidemment. Elle soupire. Quelle idée d'ouvrir toutes ces portes ? Elle, elle ne l'aurait pas fait. Elle serait juste descendue. Peut-être aurait-elle crié pour savoir s'il y avait quelqu'un, mais rien d'autre. Mais lui, non. Avec ses faux airs calme. C'est impossible d'être calme dans une situation pareille. Mais peut-être que lui, il se rappelle. Elle, non.

Elle le regarde passer devant elle, il continue d'ouvrir les portes. Puis il se retourne, le visage fermé. Agaçant.

« Au faite, Tu t'appelles comment ? »

« J'en ai absolument aucune idée. Alors elle repensa à la carte dans sa poche, une dame. Mais puisque que je ne m'en souviens pas, appelle moi Dame. J'aime bien. Et toi, c'est quoi ton nom ? Si tu t'en souviens... »

Peut-être que je ne suis pas la seule, amnésique ?

#660033 , sorry

Elle non plus ne se souvenait pas, elle ne se souvenait de rien et ne semblait pas vouloir le cacher. Elle assumait ce non savoir avec une assurance qui déconcertait quelque peu Shiver. Trop d'assurance pour un brin de femme comme elle. Autant d'éléments qui ne pouvait qu'augmenter le sentiment étrange qu'éprouvait Shiver pour Dame. Car c'était bien son prénom, enfin, celui qu'elle s'était donnée.
Il esquive la question au passage, il ne sait pas comment il s'appelle, et ce n'est pas nouveau, depuis son réveil il n'en a pas la moindre idée, c'est ça d'être amnésique.

"Et pourquoi ma Dame ?"

Jeu de mots.
Aha, très bien tenté, voilà que quand le stress commence à prendre le dessus, il se met à faire des jeux des mots. C'est désespérant. Vraiment, vraiment vraiment.
Il note dans un coin de sa tête que l'humour n'est pas son fort, et que moins il en fait, mieux il se porte.
Il se sent stupide, comme un vulgaire gamin face à une grande dame comme elle. Il ne sent plus son assurance à lui, il ne sent plus sa retenue, sa contenance habituelle. Cette Dame l'a mis à nu, totalement. Bien qu'il est encore ses vêtements (notez le jeu de mots), il sait que cette fille se moque des apparences, qu'elle arrive à voir au delà de son visage fermé. C'est comme s'il s'était déjà connu, par le passé, Shiver en est presque sûr.

"On s'est déjà vu."

Affirmation ou question ? Il ne sait pas trop, il attend juste encore une fois, une réaction de la part de la brune, ce ne sont pas ses paroles qui compteront mais bien ses gestes, son comportement. Les paroles sont toujours dites à la va-vite, il en doit pas faire confiance aux mots qui sortiront de la bouche.

[c'est peu mais je ne souhaite pas nous bloquer trop longtemps :3]

« Et pourquoi ma Dame ? »

Cet homme est... Stupide ? Elle ne trouve pas ça drôle. Sa stupidité en revanche l'est, alors elle sourit et laisse filtrer un petit rire nerveux. Il provoque en elle des sentiments bien étranges qu'elle ne comprend pas. Entre affection et peur, elle ne sait juger lequel des deux est le plus intense. Frisson. Une seconde, je veux te prendre dans mes bras. La suivante, je veux m'enfuir en courant.

Elle sort la carte de sa poche, la fixe deux secondes et fixe l'homme du regard. Un regard qui en dit long. Pourquoi n'as-tu pas répondu ? Tu ne te souviens pas, en as-tu honte ? Il ne faut pas. Elle retourne la carte.

« À cause de ça. C'était dans ma poche quand je me suis éveillée ici. »

Elle le regarde de haut en bas, croise les bras et soupire. Incompréhension. Il fait semblant, semblant d'être calme. C'est énervant. Alors elle tourne les talons, regarde un peu autour d'elle. Peut-être en train de chercher une quelconque sortie. Bien entendu, il y en a une. Sinon, elle ne se serait pas retrouvée à l'intérieur. Elle piétine.

« On s'est déjà vu. »

Dame se retourne. L'étonnement collé au visage, elle regarde l'homme. Elle réfléchit. C'est peut-être vrai. Ils se sont déjà vu. Sinon pourquoi aurait-elle toutes ces sensations bizarres ?

« Oui, et c'est bien ça qui m'inquiète. C'est carrément flippant. Perdre la mémoire est une chose, mais pourquoi ressentir des émotions en rapport avec un passé dont je ne me souvient même pas ? Réponse sans question. Et toi, tu ne sais rien non plus. Ton prénom ? T'aurais pas oublié de répondre par hasard ? C'est trop tard, je sais que tu ne sais pas. Que nous ne savons rien. »

Ensuite elle le regarde, un peu essoufflée. Elle s'est énervée toute seule et pour rien. Juste comme ça, cette situation était déstabilisante et énervante.

Les deux souvenirs s'avancent doucement vers les deux personnages... Sphères lumineuses qui volent devant eux. Toucheront ? Toucheront pas ?

Elle se retourne vivement, un mélangce d'agacement et d'étonnement a pris place sur son visage. Le jeune homme ne sait pas s'il doit regretter ses mots, et donc son comportement vis à vis de Dame.
C'est vrai que c'était pas très fûté le coup du jeu de mots.
Putain de conscience de merde, elle ne faisait qu'empirer les choses à chaque fois, à rabâcher la même chose, tout le temps. Il n'était pas sourd de l'intérieur quand même. Ouais, bon.
Il essaie de se concentrer sur la jeune femme.
Elle est quand même bonne.
Non, belle. Voyons.
Elle ouvre la bouche :

« Oui, et c'est bien ça qui m'inquiète. C'est carrément flippant. Perdre la mémoire est une chose, mais pourquoi ressentir des émotions en rapport avec un passé dont je ne me souvient même pas ? Réponse sans question. Et toi, tu ne sais rien non plus. Ton prénom ? T'aurais pas oublié de répondre par hasard ? C'est trop tard, je sais que tu ne sais pas. Que nous ne savons rien. »

Elle venait de taper là ou ça fait mal. Sans tourner autour du pot évidemment, elle n'avait pas mâcher ses mots, les crachant comme un poison. C'était exactement ce que le jeune homme essayait de se cacher, un système d'auto-protection en quelque sorte. Il avait peur, et ne voulait pas essayer de comprendre, ni de chercher plus loin.

« Fais pas ta vipère, ça te vas mal. »

Alors dans le genre con et maladroit, il commençait à atteindre un très bon niveau, proche de l'excellence. Il soupira, il se sentait tellement mal à l'aise avec elle, ou trop à l'aise peut être. Il y avait quelque chose d'inhabituel en elle, tout de même !

Il s'assoit sur le sol, et regarda le plafond, il faut qu'il fasse le tri dans tout ce qu'il vient d'apprendre.

« Bon ok. On est amnésiques, tous les deux. »

C'était déjà un bon début, d'admettre ça. Mais il sentait monter en lui une sorte de colère, a moins qu'il confonde ce sentiment avec l'angoisse.
Essayer de garder son calme, ne pas crier, ne pas se laisser emporter.

« Je ne me souviens pas de mon nom, toi non plus. Tu en as choisis un, très bien. On est dans un trou paumé, dans un putain de train de merde ou les seuls cons qui s'y trouvent encore, c'est nous. Et tu veux faire quoi toi aussi ? Danser la makarena en essayant d'apprivoiser les connasses de ronces de la gare ? Oui parce qu'après tout, des ronces c'est comme des serpents hein ?! C'est à peu près la même chose ! »

Bon, il avait craqué.
Il se lève et envoie son pied dans un des murs du couloir.

« Aïïïeeuuuh ! »

Ça non plus, ce n'était pas une très bonne idée. Il ne faisait pas le poids contre un mur.
Soudain, une petite sphère apparaît, légère comme une luciole. Il se retourne vers Dame l'air abasourdi. Dans sa tête, ça cogite.

« Ah ouais, j'ai pigé. On est dans un jeu télévisé, toi t'es une sorcière qui me fait tourner en bourrique. Ok ok, j'accepte de jouer, pas de soucis. Et le but c'est que j'attrape cette petite sphère, un peu comme dans Harry Potter ? Haaaan, mais d'accoooord. Tu m'amènes à Poudlard et tu veux tester mes capacités à m'adapter à une situation comme celle là. Tu ne vas pas être déçue ma belle. »

Sans attendre, il se jette sur une des petites sphères lumineuses, l'attrapant entre ses mains avec fierté.

« Fais pas ta vipère, ça te va mal. »

« J'fais pas ma vipère, j'ai peur. »

C'est ça, depuis le début, j'ai juste peur.

Oui, c'est ça. Elle a juste peur. C'est contrôlable, la peur. La peur de l'inconnue, de ne pas savoir qui elle est. Si ça se trouve, avant, elle était une meurtrière, ou bien une prostituée. Elle peut être qui elle veut, maintenant. Mais non. Ce n'est pas ce à quoi elle pense. Elle pense que ce type est aussi peureux qu'elle. Que lui aussi, il est perdu. Qu'il ne sait pas comment agir avec elle. Par contre, elle, son attitude, elle s'en fiche. Elle ne réfléchit pas à comment agir avec qui. Elle reste elle-même, authentique.

« Bon ok. On est amnésique, tous les deux. »

« Bien vu Sherlock. »

Impuissance : manque de force pour réaliser quelque chose. Oui, elle est impuissante dans cette situation. Elle ne peut rien faire quant à ça. Et lui non plus. L'accepter est déjà une bonne chose, maintenant il faut le surmonter. Mais Dame n'est pas le genre de femme à laisser quelque chose la submerger. Elle est forte.

« Je ne me souviens pas de mon nom, toi non plus. Tu en as choisis un, très bien. On est dans un trou paumé, dans un putain de train de merde ou les seuls cons qui s'y trouvent encore, c'est nous. Et tu veux faire quoi toi aussi ? Danser la makarena en essayant d'apprivoiser les connasses de ronces de la gare ? Oui parce qu'après tout, des ronces c'est comme des serpents hein ?! C'est à peu près la même chose. »

Il shoote dans un mur. Incohérence. Un mur est plus fort que toi, imbécile. Elle le regarde, encore. Et au plus elle continue à la fixer, au plus elle se pose de questions. Elle sourit intérieurement. Pourquoi m'embêter à me poser des questions si je ne peux avoir de réponse. Je verrai bien ce que l'avenir me réserve. Peut-être mon passé ?

« Ah ouais, j'ai pigé. On est dans un jeu télévisé, toi t'es une sorcière qui me fait tourner en bourrique. Ok ok, j'accepte de jouer, pas de soucis. Et le but c'est que j'attrape cette petite sphère, un peu comme dans Harry Potter ? Haaaan, mais d'accoooord. Tu m'amènes à Poudlard et tu veux tester mes capacités à m'adapter à une situation comme celle là. Tu ne vas pas être déçue ma belle. »

Dame éclate de rire.

« Oui c'est exactement ça !! Souriez vous êtes filmé ! »

Le temps qu'elle se remette de ses émotions. Trop tentant. Les débilités que l'incompréhension peut vous pousser à dire. Assez drôle. Rire stoppé avec difficulté. Quelques secondes, elle réfléchit. Quelle sphère ? Elle regarde autour d'elle. La sphère. Lumineuse, qui vole. Il en a attrapé une. Interrogation. Qu'est-ce ? Elle s'avance et saisit à son tour la sphère entre ses mains.

Dame:

Shiver:

Spoiler:

« Oh sa mère. »

Il n'arrive pas à articuler quelque chose de plus élégant, en balbutiant un "merde" inaudible.
Il secoue sa tête plusieurs fois, comme pour essayer de remettre ses idées en place. C'est pas logique tout ça, dans Harry Potter, le truc qui vole, il délivre pas des scènes comme ça. Puis d'abord, comment ils ont fait pour s'introduire dans sa tête ? Les producteurs, tout ça, ils sont à la pointe de la technologie ? Il touche une nouvelle fois sa tête, il n'y a rien, enfin si, il y a ses cheveux. Mais rien d'anormal. Pas de petites diodes ou de fils reliés à son cerveau comme dans les films.

Abasourdi, il regarde Dame qui a elle aussi touchée la luciole. Bon, alors on est pas à Poudlard en faite. Bonne ou mauvaise nouvelle ? Il aurait certainement dit que c'était une bonne nouvelle, mais il n'en était pas si sûr. Il n'y avait pas de côté conte de fées ici, mis à part la petite princesse qui l'accompagnait.
Tiens. D'ailleurs, ce ne serait pas de la part de la princesse le coup à l'entre-jambe ? Il se souvient d'elle, nettement maintenant.

« Dame, c'est quoi ce qu'on vient d'avoir là ? Des souvenirs ? On commence à retrouver la mémoire ? »

Il a mal au crâne. La fille lui répondrait plus tard, il faut qu'il sorte, il se sent asphyxié dans le train, puis rien ne va plus. Il va encore craquer.
Il sent le contact dur de son flingue dans sa poche, oui, vaut mieux qu'il sorte, les histoires de malades comme celle qu'il vit, ce n'est pas pour lui. Il veut toute sa mémoire, c'est tout, il veut savoir d'ou il vient, et il n'en demande pas plus.
Il montre l'extérieur de la main.

« Je sors. »

Sans attendre, il traverse le couloir jusqu'à arriver à la porte et sort du train pour se retrouver sur le Quai. L'air frais lui fera du bien, il en est certain, surtout après ce qu'il vient de comprendre.

[ Je rejoins Saumon, libre à toi de fuir ou de me suivre 8D <3 ]

8h-10h

Elle se réveille dans un train à l'arrêt. Le soleil pointe à l'horizon, elle le voit à travers la vitre sale. Sale. Ce mot l’horripile. Personne pour s'occuper de toute cette crasse, il faut tout faire soi-même, hein ? Encore ces jeunes, c'est sûr. Y'a que les jeunes pour être si crades. Une vieille montre à gousset traîne négligemment sur ses genoux. Elle est un peu rouillée, mais on voit encore la couleur argentée sous les traces d'oxydation. Le seul problème, c'est qu'elle marche à l'envers. "Tours restant : 6" ornent le fond du cadrant.

Six tours. Trois jours. Une vie, brisée. Cours, Bigoudi, car ton temps est compté.

Elle émerge doucement du trou noir qui l'a absorbée, reprenant contact avec la réalité, lentement. Une surface molle et rêche dans son dos et sur laquelle elle est assise. Même pas fichus de faire un siège confortable, hein. C'est encore le travail bâclé d'un de ces jeunes sacripants, ça... La vieille ouvre les yeux et prend conscience de son environnement. Elle note la saleté qui recouvre tout d'un filtre grisâtre, pas seulement les vitres, et pousse un grognement. Tsss. Train à l'arrêt, il faut sûrement descendre ?

A quel arrêt est-ce qu'elle descendait, déjà ? ...Une minute. Qu'est-ce qu'elle faisait dans ce train ? Où est-ce qu'elle allait ?
Elle pinça les lèvres. Encore un de ces maudits trous de mémoire, sûrement. Fichus trous de mémoire. Alors on repart de la base. Le nom. Elle s'appelle... Elle fouille désespérément tous les replis de sa mémoire. Rien que le vide de son cerveau et du train. La vieille dame se met à grommeler en examinant l'intérieur de son sac à main et l'étrange montre posée sur ses genoux.

- Et une babiole sur les genoux, en plus... Un coup des jeunes ou je ne m'y connais pas... Oh, mais ils ne m'auront pas comme ça, moi. A d'autres ! Profiter de la faiblesse d'une vieille femme, c'est minable, ça...

De son sac, elle extrait une paire de lunettes qu'elle chausse avec satisfaction. Le monde cessa d'être constitué d'aplats de couleur flous. Rien ne vaut un bon opticien. Avec autant de ravissement, elle extirpe une canne qu'elle pose à côté d'elle, un petit sourire sur ses lèvres fripées. Enfin des choses sur lesquelles compter ! Elle remarque également des bigoudis et une boîte de maquillage.
Puis elle contemple la montre à gousset. C'est mieux, avec ses lunettes. Alors, quelle heure est-il ? Nouveau grognement. Ils n'ont pas fait les choses à moitié... Rien ne marche, ici. Ici, c'est où, de toute façon ? Et la montre continue à la narguer en tournant à l'envers. Rageusement, elle la range dans son sac. Inutile.

Elle se décide à se lever, puisqu'elle veut quitter la saleté du train mal nettoyé. C'est pourtant pas compliqué, de se servir d'un balai... Elle s'appuie sur sa canne. Ses articulations sont légèrement douloureuses, mais ça lui passera. Peut-être. Elle espère. Elle sort donc du compartiment. Là ! Un son. Non, pas n'importe quel son. Des voix ! De son pas pressé, soutenue par sa canne, la vieille remonte le couloir jusqu'à parvenir à la source des voix. Une seule personne, beaucoup trop jeune pour être utile. Elle regarde attentivement autour d'elle. Non, vraiment personne d'autre pour demander son chemin.

Elle se résigne donc à aborder la jeune femme (presque encore une enfant) qui se tient là. Elle est bien obligée, il n'y a personne d'autre. Elle est tombée bien bas, pour demander conseil à l'un d'entre eux. Rien que l'idée de demander conseil la met mal à l'aise. Mais bon, un jeune, c'est peut-être mieux que rien. Enfin, ça reste à prouver. Bande d'incapables.

- Hé, fillette ! Dis-moi où on est.

Elle l'agrippe par l'épaule, ses doigts osseux serrant fort sa prise. Elle la force à se retourner et l'examine de haut en bas. Mouais.

Spoiler:

Elle secoue la tête, tombe a genou, déséquilibrée. Elle a la nausée, sa tête tourne, elle ne se sent pas bien. À genou, les mains sur le ventre et regardant le sol.

« C'était quoi ça bordel !? »

Dame inspire lentement. Elle pose les mains sur sa tête deux secondes. Expire. Elle se relève, nausée disparue. Passer de rire à vomir, c'est pas top comme changement. C'était lui... ? Elle lève le regard vers l'homme. Oui. Il la regarde abasourdi, elle aussi.

« Dame, c'est quoi ce qu'on vient d'avoir là ? Des souvenirs ? On commence à retrouver la mémoire ? »

Des souvenirs ? Elle n'y a pas pensé. Mais ça ne peut être que ça. Fragment de la mémoire, un souvenir reste confus sans l'histoire qui tourne autour. Ce qu'elle avait vu là en est un parfait exemple. Et lui, quel genre de souvenir avait-il reçu ? Elle va lui demander, mais pas maintenant. Tout deux ils ont besoin de s'oxygéner.

Il sort. Elle reste quelques minutes seule. Besoin de réfléchir. Suivra ? Suivra pas ? Suivra. J'en ai pas fini avec lui. Quand elle voulu s'engager et sortir du train, un bruit sourd retentit. Une sorte de claquement. Mais il n'y avait personne à part elle et l'autre. Pour finir non, il y a bien une autre personne. Dame se retourne, ses grands yeux de biches regardant. Une petite vieille. Elle n'aime pas les vieilles, trop vieilles. Toujours à se plaindre des jeunes. Celle-là a l'air d'être comme ça. Avec ses airs de vieilles dérangées et amnésiques. Tiens, amnésique , elle connaît ça.

Elle fait semblant de ne pas l'avoir vue et se retourne. S'en aller maintenant ou lui parler de façon méchante et moqueuse. La deuxième option est très tentante. Mais non. Elle lève sa jambe, mais quelque chose la retient à l'épaule. Si vite ? C'est super mamie ou quoi !?

« Hé, fillette ! Dis-moi où on est. »

Dame se retourne, ses yeux se posent sur la petite vieille. Elle soupire. Elle s'abaisse, s'appuie surs ses genoux en se penchant en avant. Un sourire moqueur au visage.

« J'en sais rien madame. À vous de me le dire. Mais vous avez l'air assez âgée donc la mémoire et vous, ça doit faire deux. Ce ne sont que des spéculations, évidemment. Maintenant si vous voulez bien m'excusez, j'ai quelque chose de mieux à faire que de rester ici à ne rien faire. »

Alors elle se retourne et s'en va. Elle trouve une porte, descend. Respirer.

Spoiler:

« » **Contenu sponsorisé**

» Wesh, bien ou bien ?
» Des qu'il y a une merde, faut toujours que ça tombe sur un roux
» « Quand le silence de la nuit tombe, et que les rêves s'éveillent » FINISH
» Adieu aussi .__.
» Tourterelle avait, aussi, les cheveux rouges

Coucou ! T'es paumé ? ça tombe bien, moi aussi.

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