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Today is Tomorrow.

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Marshmallow ambulant
Sugar
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Sugar

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeLun 4 Mar - 13:09

To forget.
{fusion du groupe avec Loki/Sugar | Topic précédent}
Il tremblait et pourtant, il avait saisi ce souvenir. Terrifiant et rassurant à la fois. Il ne se voyait pas, il vivait, et il savait au fond de lui que tout ça avait été vrai… Le dénommé Az' avait refait son apparition et cette fois, c'était certain, c'était quelqu'un d'important pour lui. Mais la peur serrait sa poitrine au niveau du coeur. Ce souvenir surgit de nul part était inquiétant… La mort y planait. Oui, la mort était une issue pour l'un ou l'autre, ou alors ce n'était pas loin de ça. C'était ce que Sugar pressentait. Lui qui n'aimait pas la terreur se sentait effrayé par cette vie inconnue qui avait été la sienne. Il y avait trop de questions et trop de doutes dans sa tête. Il ne comprenait pas tout. L'inconnu. Il voulait en savoir plus et en même temps, il avait peur de finir par en savoir trop. Des choses qu'il ne voulait pas se rappeler. Ce souvenir allait le hanter, il le savait.

Soudain, il sursauta.
La grande roue plus loin s'était soudainement illuminée. Il avait tout oublié et perdu la notion du temps durant cet instant, et il se demandait s'il n'avait pas loupé un épisode. Il lança un regard à Loki, un soupçon interrogateur. Puis ses yeux se posèrent de nouveau sur la grande roue. Elle bougeait. Etait-ce un message ? Il voulait y aller. Mais l'image du cadavre revenait malgré lui, se mélangeant avec celle du drap posé sur un corps dans son souvenir. Il était prit d'une sorte de nausée. Pourtant, il ne pouvait pas rester là, il ne pouvait ignorer ça… Il devait y aller. Et si ces ronces s'attaquaient à quelqu'un d'autre ? Il fallait les protéger. Là-bas, il y avait sûrement des gens, ou au moins une personne. Et si elle était seule ? Ce serait terrible, dans cet endroit sombre et terrifiant. Sugar se tourna vers Loki, poing droit serré et l'air déterminé. Forcé.

« Il doit y avoir quelqu'un ! On y va ? »

Il tenta un sourire mais il était tordu. Ses pensées se mélangeaient et il avait oublié de remercier l'homme britannique. Son pas était vif et rapide. Il ne pouvait pas éliminer cette image du cadavre en direction des ronces. Il savait. Il était là bas. Pourtant, il marchait. Il allait de l'avant. Avait-il toujours été capable de mettre les choses de côté, ainsi ? Non… Il cherchait simplement à oublier. Il utilisait le prétexte de vouloir aider quelqu'un pour ne plus avoir à penser au reste. Et comme il l'avait pensé à son arrivée… Retrouver la mémoire était quelque chose de terrifiant.

Le groupe n'était plus très loin du pied de la roue maintenant et Sugar éteignit sa lampe torche et la rangea une nouvelle fois dans sa poche. Les lumières de l'attraction étaient suffisamment fortes pour voir ce qu'il s'y passait. Sugar essayait de lever la tête mais il avait peur. Peur de découvrir ce qu'il y aurait au dessus de cette grande roue. Il se sentait peureux et impuissant, une sensation désagréable. Ses poings fermés tremblaient d'une douce colère et d'un geste sec il leva la tête. Deux personnes. Il y avait deux personnes dans cette cabine, serrées l'une contre l'autre !

« Loki regarde ! »

Mais sans doute l'avait-il déjà vu.
Sugar courrait jusqu'au pied de la grande roue, déterminé à aider les deux personnes à en descendre. Il oubliait. Il oubliait.

Il avait oublié pour un instant.

Sorbet au Sapinou
Loki
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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeMar 5 Mar - 9:31

I can't get this memories out of my mind.
And some kind of Madness,
Has started to evolve.

« B-Bon ! Il faut trouver ton amie ! Surtout qu'elle ne doit pas avoir de lumière, ça m'inquiète pour elle. » Loki se retourne vivement, reporte son attention sur Sugar, qui semble s'être repris. On se tapote un peu les joues et on repart, hein ? Décidément, il lui rappelle de plus en plus Landscape. Ça l'aurait pas étonné pour deux sous qu'ils se connaissent dans leur vie d'avant, tiens. Enfin, peu importe la précédente vie d'un type qu'il connait depuis moins d'un quart d'heure. Trouver Chlore, voilà ce qui l'importe. S'inquiéter pour elle ? Plus que Sugar, en tout cas, malgré tout ce qu'il peut dire. Et puis il y a cette désagréable idée ... Celle que la jeune femme pourrait ne pas être là. Il s'est bien retrouvé bougé d'un manoir à un parc d'attraction souterrain sans savoir comment, et il n'a vu aucun signe de la tornade aux cheveux bleus, ni de son discret acolyte. Rien ne lui garantit donc qu'elle soit là, elle ... Mais il chasse cette idée au plus vite. Aucune preuve de sa présence, certes. Mais aucune preuve de son absence non plus. Et puis une lumière se rajoute à celle de la torche. La sphère dorée d'un souvenir vient flotter devant eux, se rapproche de Sugar. Loki jette un regard mauvais à la lueur, qui ne fera que les retarder, mais se sent quelque peu soulagé qu'elle ne lui soit pas destiné. Au moins, rien dans son passé n'a à voir avec un corps déchiqueté par des ronces. Bonne nouvelle.

Patiemment - enfin, presque - il regarde Sugar attraper son souvenir. Le regard du jeune homme se fait absent, a lueur de la torche s'abaisse, tandis que celle du souvenir disparaît. Il tente de rester immobile, à attendre que ce fragment de mémoire lui revienne, mais finit par ne plus tenir et s'éloigne de quelques pas. Malheureusement, sans lumière, explorer le parc lui parait non seulement difficilement faisable mais aussi, au vu des derniers évènements, suicidaire. Il ne se jettera pas dans la gueule du loup - enfin, des ronces. Avec un soupir, il fait donc demi-tour, retourne vers Sugar - avec l'idée plus ou moins informulée de lui taxer sa lampe torche pour continuer les recherches - quand celui-ci revient à lui. Il n'a pas l'air dans son assiette, d'ailleurs. Ce qui est souvent le cas, après qu'on ait reçu un souvenir ... Loki s'apprête à lancer un remarque acide pour le relancer, quand le Parc lui vole la vedette. S'éclaire, brutalement. La responsable ? La grande roue, qui brille de mille feux et se met à tourner. Toute seule ? Non. Non, il doit y avoir quelqu'un, et avec un peu de chance il s'agit de personnes connues. Si possible Chlore. Se promettant que s'il s'agit de Landscape, il fait un malheur, Loki emboîte le pas de Sugar, que l'évènement semble avoir eu le mérite de réveiller, sans quitter des yeux l'attraction.

Au centre de la roue, s'entremêlent des ronces épaisses et hérissées d'épines - les mêmes qui sont passées devant eux ... - qui ne laissent que trop suggérer ce qui peut y être exposé. Comme en réponse à cette morbide pensée, un cri retentit. Pas un cri de douleur. Mais un cri familier. Loki accélère le pas, rattrape Sugar. Il plisse les yeux pour mieux détailler l'attraction, tentant de discerner la source du bruit. Oui, là, dans cette cabine, il y a bien deux personnes, non ? Le temps de pouvoir en être sûr, il est presque au pied de la roue. Et il n'y a plus aucun doute dans son esprit. Chevelure de jais contre tignasse de feu. « Loki regarde ! » Il a vu. Évidemment. C'est elle. Le poids qui était en lui depuis son réveil s'allège un peu. Et il déteste pour ça - se sentir, d'une certain manière, dépendant. « Chlore ! » lance-t-il, en parvenant presque parfaitement à ne pas laisser filtrer son soulagement dans son ton. Presque. Et puis, l'inquiétude revient. La roue tourne toujours, vite - trop vite - laissant les deux femmes coincées avec le cadavre. Charmante situation, dont il se demande comment les tirer. « You gonna have to explain me how the hell you two arrived there » lâche-t-il, juste assez fort pour qu'elles l'entendent, et en reprenant le ton glacial dont il avait l'habitude. Qu'elles ne lui disent pas qu'elles sont montées là-dedans de leur plein gré. Parce que ça n'aurait vraiment, vraiment pas été malin.


Dernière édition par Loki le Mar 5 Mar - 17:55, édité 1 fois

Guerrière tribale ensanglantée
Ironie
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Ironie

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeMar 5 Mar - 15:53

« Quand sonne le gong.

« Elle qui t’enserre, elle qui t’empêche. Tu es là, absente, et pourtant cruellement présente. Tu la sens, contre toi. Attache réelle, attache qui te pousse en avant, qui te murmure inconsciemment. Il faut que tu te lèves, que tu changes d’air. Et elle est là. Ta tête dodeline un instant contre son épaule, tes iris brouillés s’extasient encore, pour un spectacle que tu ne dois plus voir. Alors durement, tu fermes paupières, tu clos yeux, t’enivres d’un autre monde, d’un tout autre univers.

« Sensation. Car le roulement perdure. Montée, descente. Brusquerie à laquelle vous vous habituez. Mal, bien, qu’importe ? La roue tourne, et broie ceux qui s’opposent. Allez-vous vous opposez, allez-vous vous levez ? Un brin de philosophie te revient, des songes éparpillés d’une vie que trop oubliée. Pourquoi veux-tu à ce point savoir, savoir qui tu étais ? Pourquoi ton cœur crie, pourquoi ton âme cache ? Tu veux, tu veux savoir, désire ardemment la vérité. Une vérité brûlée, qui t’arrachera de tous ; pour tous.. Mais tu t’en fous, c’est comme une certitude, ce genre de choses envers lesquelles on ne peut luter. Qu’on ne peut qualifier.

« Séparée, la brune s’est détachée. Posant une main sur l’épaule de la rousse, elle transmet au delà des mots. Les voix retentissent, et te remuent cœur. Car dans ces deux hommes, l’un prononce nom. Chlore. C’est donc ainsi que se nomme la belle tigresse ? Un sourire, sourire heureux, sourire brisé. Tu es contente, du plus profond de ton être. Oui, c’est bien. Comme une sérénité résignée. Fiery dove a encore quelqu’un. Un quelqu’un qui te fait mal. Car le tien, il parsème ton visage.

« Haussements d’épaules, tu t’oublies, te réincarnes. Il faut passer, passer ce que l’on ne peut oublier. Un mince sourire, une lourde blessure. L’émoi laisse place à l’ébranlement. Un ébranlement qui cède, cède face à toi. Ironie suffit, alors qu’importe ? Ne pas se faire lourde, rester légère dans…

Tu ris.
Tu te surprends toi même.
Arrête. Stop… Ne pense plus.

« Ton prince est arrivé, quoiqu’un peu trop froid pour moi. On saute ?
« Sauf qu’il n’y aura personne pour te rattraper. Pas de sombre angoissé, pas de blond réservé. La roue tourne, et le temps avance. Cruel et incontesté. Alors la brune s’avance, équilibriste improvisée, elle pose main sur porte ; inspire. Admire. Le souvenir lui revient un court instant, un instant ou elle s’éprend. Elle ne comprend pas ; elle ne comprend rien. Si peu de détails, trop de souffrances ; dans un esprit anarchique. Pourquoi se sentait-elle artiste ? Anarchiste. Utopie ratée. Bref, rien de très important pour l’instant. Elle verra plus tard, elle comprendra un autre jour. Détermination. Ironie est déterminée à avancer, à rencontrer.

« Mais elle est seule. Si seule, seule avec elle même, seule contre un monde qui depuis longtemps l’a trahie. La rousse est à ses côtés, il ne faut pas l’oublier. Elle sera là. Là et pourtant, elle semble déjà si loin. Car la rousse est éprise, éprise d’une personne chère, que déjà elle connaît ; sans doute. Tu regardes en bas, prise d’un vertige. Un vertige profond, un vertige qui te remémore quelques sensations. T’es-tu jamais poussée face à la mort ? La roue elle, ne t’attend pas, elle continue son chemin. En bas, ce sont deux hommes. Ton regard les parcourt, tu es outragée, un océan blessé ; blasé. A quoi cela sert-il, de te voiler face ? Tu aimerais pleurer, au fond. Craquer, ne plus te relever. Et pourtant, au profond de tes iris, c’est comme si tu savais, savais que c’était impossible. Et c’était dur. Dur à avaler, dur à admettre. Ouais. T’y tenais, à la vie. Cette vie qui pourtant te torturait.

« Un sourire. Sourire immense, sourire infime. Un sourire pour la brune qui ne voit pas ton visage ravagé. Visage qui chute, tout comme ton corps. Tu as sauté, non, t’es laissée tomber. Oui, la roue t’a jetée, elle même est lassée. Lassée de toi, peut-être. Bras écartés, tu glisses, crois voler. Un vol qui t’attire vers le bas. Mais tu as l’habitude. Derrière toi la rousse a sauté. Enfin, tu ne sais pas. Elle te rattrapera, et sera rattrapée. Vous êtes folles, hystériques. Mais c’est toi. Toi qui as proposé. Elle n’a sans doute fait que suivre. Ou pas. Tu n’as même pas la force de regarder derrière toi. Tu as atterri dans une ville perdue, aux abords cyniques et aux découvertes morbides. Et même si cette chute te lave, rien ne s’oublie. Ironique, non ?

Tigresse en besoin de sorbet au sapinou
Lara
« Tigresse en besoin de sorbet au sapinou »

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeMar 5 Mar - 18:16

Sweet panther dans les bras de firey dove, pendant un certain moment, ballotées par les secousses de l’ancienne roue, du trône déchu. Moment éternel. Moment éphémère. Jusqu’à ce que la panthère se dégage, posant sa main sur mon épaule. Simple geste, pourtant loin d’être insignifiant. Pourquoi elle ? Pourquoi me suis-je éprise d’une amitié si rapide pour la demoiselle aux premiers mots ironique ? Pourquoi l’avait-il fallut ? La règle du fil rouge échappe à tous les humains, moi comprise il faut croire. Alors je sais que je compte bien nous faire sortir d’ici. Toutes les deux.
C’est à ce moment que, alors que je n’entends pas la première voix, celle qui parvient à mes oreilles tend les muscles de tout mon corps. Une seconde, non, un millième de seconde, je reste les yeux écarquillés de surprise et de soulagement. D’un tel soulagement.
Loki.
Cependant, cette sensation part très vite –ou du moins, préfère faire profil bas- devant l’agacement qui pointe le bout de son nez. Bon sang. Depuis quand tu as besoin de Loki ? En plus, je me suis déjà tenu cette réprimande intérieur, il n’y a pas si longtemps. Avant Ironie. Et voilà que tu recommences, comme une enfant n’ayant pas compris sa faute la fois précédente. Et ça y est, tu repars dans ton besoin farouche de le voir. Et en plus, il faut que tu sentes une pointe de contentement d’entendre le soulagement percer, tellement légèrement que ça en devient presque indécelable pour ceux ne connaissant pas sa voix, son ton.

    « You gonna have to explain me how the hell you two arrived there. »


A ton avis ? En volant !
Serrant les dents, je vois alors la panthère sourire. Rire. Voilà qui n’est pas loin de la démence, dans une telle situation. Et pourtant, je ne pense pas une seconde que la découverte du cadavre ait pu la rendre folle. Même si cette averse de sang, nous ayant toutes deux macabrement maquillé n’était pas très sympathique.

    « Ton prince est arrivé, quoiqu’un peu trop froid pour moi. On saute ? »


Je la regarde, les yeux plissés. On n’a pas vraiment le choix, la machine infernale, qui me donne le tournis, ne semble pas vouloir s’arrêter. Idée logique. Idée folle. Mais déjà Ironie est perchée au-dessus du vide, et avant que je n’ai le temps de lui dire d’attendre –pour lui dire quoi je ne sais pas, juste attendre tant le risque est haut, et je ne veux pas perdre ma panthère-, je la vois tomber. Dans un élan idiot et désespéré, je me jette en avant, mais ma main tendu se referme sur le vide juste avant que je ne bascule à mon tour.
Quelle triste déchéance.
Ironique déchéance.
Des félines tombées de leur trône.

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeMer 6 Mar - 13:29

Are you crazy ?!
Oublier. Ne penser à rien d'autre que l'instant présent. C'était ça, oui. Oublier ce qui était important. Pour se croire libre. Loki avait visiblement déjà vu les individus dans la cabine et d'ailleurs, il devint soudainement plus bavard que ce qu'aurait pu imaginer Sugar. Il sourit tout de même ; à en juger par ses paroles, une des deux personnes là haut devait être la fille qu'il recherchait. Le garçon arborait un visage un peu plus soulagé. Pourtant, il n'était pas concerné par tout ça. Il ne connaissait aucune des personnes présentes, si ? Il le savait, il le sentait, cette deuxième fille, ce n'était pas Skye. Et puis, même si ça l'aurait été… Qu'est-ce que cela aurait changé ?
Il était seul, au final.

D'un mouvement de tête, droite, gauche, Sugar changea ses idées. La roue continuait à tourner et sûrement que la dénommée Chlore et la fille qui l'accompagnait - car il semblait bien au jeune homme qu'il s'agissait d'une autre dame - avaient sûrement très envie de descendre. Le garçon réfléchit, pour trouver une sorte de stratégie, mais à dire vrai, il n'en eut pas vraiment le temps.
La fille aux cheveux bruns avait sauté.

« Elle est folle ?! » s'écria Sugar en la voyant chuter du sommet de la roue.

Quel idiot aurait attendu d'être au point le plus haut pour sauter ? Les secondes s'écoulaient vite, trop vite, et voir cette fille sauter avec ce point noir qui devait être le cadavre enchevêtré dans des ronces… Sugar eut de nouveau une nausée, et peur aussi. Peur de voir deux jeunes femmes s'écraser au sol sans qu'il ne puisse rien faire. Elle aurait pu le mériter, d'avoir fait ça sans réfléchir ! Mais non, non, personne ne mérite la mort. Non, non, pas encore. Sans qu'il le veuille, l'image du cadavre dans les ronces flottait dans son esprit, presque persuadé que la mort attendait au pied de la roue les deux insouciantes.

« Occupe toi de ton amie ! » lança-t-il à Loki, même s'il savait qu'il n'avait pas besoin de le dire. Il fallait qu'il rattrape la brune ! Il le devait ! Même si le poids lui cassait une côte, même s'il n'avait pas de force dans les bras, il le devait. « Vous êtes tarées ! » hurla Sugar en tendant les bras et en priant pour attraper la demoiselle.

C'était fou. C'était n'importe quoi.
Mais elle en devait pas mourir, non.
Je ne veux pas voir de drap blanc.

Quelqu'un, n'importe qui, faites qu'elle vive, faites que je la rattrape ! Il aurait voulu fermer les yeux pour ne pas voir le résultat, mais il se devait d'être brave. Il fixait les deux femmes chuter, et se concentra sur la brune, se positionnant sur ce qu'il jugeait comme son point d'atterrissage. Il tremblait un peu, et ne savait pas s'il devait raidir ses membres ou pas.
Il ne devait rester qu'une seconde à peine avant l'impact…

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeMer 6 Mar - 18:16

On dit que deux corps quelconques s'attirent en raison directe de leur masse, c'est sans doute pour cela qu'Ironie s'écrasa irrépressiblement sur le sol. Le pauvre Sugar qui n'avait rien demandé eut le mérite de lui servir de matelas et d'amortir sa chute. Ironie s'en sortie saine et sauve. Mais l'épaule de Sugar avait craqué. Un doux craquement. Le héros du jour pu sentir une douleur lancinante courir le long de son bras gauche. L'épaule en question n'était que déboîtée mais avait de quoi faire atrocement mal
Spoiler:

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeVen 8 Mar - 19:58

I tried so hard to let you go,
But some kind of Madness
Is swallowing me whole.

Elles sont là, serrées l'une contre l'autre, à les regarder de leur air perdu. Comme deux chatons coincés dans un arbre. Mais un arbre qui tourne, tourne, n'en finit pas de tourner ... Et puis, après quelques mots qu'il ne parvient pas à saisir, la brune se détache de Chlore. Un geste qui fait naître - ou mourir ? - un petit quelque chose dans la gorge de Loki. Un petit quelque chose qu'il se contente d'ignorer. Jalousie de les deviner si proches ou satisfaction de la voir s'éloigner ? Les deux peut-être. La jeune femme s'approche du bord, comme lé félin qui testerait la solidité de la branche. Avant de faire ce que jamais le chat n'aurait fait. Bras écartés, et alors que la roue est presque au plus haut, elle saute dans le vide, comme si elle allait s'envoler. Sauf que l'homme ne vole pas. Il tombe. C'est même ce qu'il fait de mieux. Loki sent son sang se figer dans ses veines. Pas vraiment à cause d'elle, non - les dommages collatéraux ne sont pas le genre de choses qu'il passe des heures à regretter. Plutôt parce que Chlore, dans un élan désespéré, a tenté de lui éviter cette folie. Et alors que la chute de la brune se précise, celle de la rousse s'amorce. Il n'espère même pas qu'un facteur extérieur vienne l'empêcher ; il n'est pas assez optimiste pour nourrir ce genre d'illusions. Elle va tomber. Non. Elle tombe.

« Occupe toi de ton amie ! Vous êtes tarées ! » hurle Sugar à côté de lui, le tirant de l'atroce fascination qui le figeait, les yeux fixés sur les deux corps en chute libre. Son amie. En d'autres circonstances, il en aurait presque rit. Mais le moment est mal choisi. Alors qu'il emboîte le pas du jeune homme, il voit ce dernier se précipiter vers ce qui sera sans doute le point d'impact de la brune. Oui, parfait, cède à tes instincts de chevalier servant. Limite les fameux dégâts collatéraux - qui ne l'auraient de toute façon pas empêché de dormir. Loki prend tout de même sur lui pour contourner Sugar au lieu de le bousculer, tandis que son esprit travaille à cent à l'heure pour trouver un moyen de sauver d'une chute fatale Chlore. Il va falloir qu'il amortisse sa chute, d'une manière ou d'une autre. Et elle arrive vite, beaucoup trop vite. A peine quelques instants avant qu'elle n'arrive sur lui, il aperçoit un mouvement à ses côtés, entend un craquement sec quand la brune atterrit sur Sugar. Est-ce sa tête, une côté du jeune homme, son épaule ? Il ne se pose même pas la question. Il s'en fiche. Comme une comète tombée du ciel, laissant derrière elle une traînée enflammée de cheveux roux, Chlore est sur le point de le percuter.

Impact. Au lieu de résister, ce que son esprit lui hurle de faire, Loki se laisse souplement tomber, se contentant de ralentir un minimum la course de Chlore, serrant ses bras autour de sa taille. Entraînés par la vitesse qu'elle a pris durant sa chute, ils roulent au sol. Le message qu'a été le craquement du côté de Sugar ayant été plutôt clair, il fait un effort pour ne pas se raidir, sans pouvoir s'assurer de la rousse fait de même son côté. Un peu sous le choc, il met quelques instants à comprendre qu'ils se sont arrêtés. Que c'est fini. « Never again ... » souffle-t-il à Chlore, qu'il tient toujours serrée contre lui. Comme à regret, il la relâche, se redresse. Compterait bien ses bleus, mais n'a pas envie de se plaindre. Over. It's over. La roue peut bien tourner, maintenant, avec son trophée macabre ... ses prisonnières ont quitté leur cage. Loki se tourne vers Sugar et la brune qu'il a rattrapé. Pas de flaque de sang, ce qui est déjà un bon point. Qu'est-ce qui a craqué, alors ? Question qu'il leur poserait sans doute, s'il lui accordait la moindre importance. Sauf que ce n'est pas le cas. Alors, après s'être rapidement assuré qu'ils sont tous deux en vie et conscients, il reporte son attention sur Chlore. « Are you okay ? »

Guerrière tribale ensanglantée
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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeVen 8 Mar - 21:53

« Ne plus pouvoir croire. Aimer.

« Quel gout a le remord ? Une question qui longtemps m’a tourmentée. Pour lâchement m’abandonner. Alors j’ai erré. Erré seule sans réel but. Enfin. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je dois l’admettre, l’avouer ; oui. J’ai oublié. Et pourtant, alors que mon corps le percute, je réalise. Je réalise qu’au delà de la douleur, il existe autre chose. Un sentiment qui à présent m’envahit. Je suis démangée, brûlée sous la peine ; sous le bruit de cette… De ce courage qui physiquement se brise. Qui suis-je ? Quelle peut bien être ma faute, pour qu’ainsi, tous je blesse. Je les fracture. Leur corps se dévoile et se tord. Alors que moi, seul mon psychique subit ; mon charnel, lui, semble parfait. Pourquoi ? Pourquoi tant de haine, quelle est bien ma faute ? Je regrette. Je regrette ma bavure passée. Qu’ai-je bien pu infliger ? Ai-je brûlé maisons, détruis vies ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. J’ai oublié. Et cela sonne comme péché. Remords. Ma faute est d’espérer. En qui puis-je bien croire, si je ne puis point croire en moi ? C’est atroce, dur et incontestable. Je ne sais plus ce que je veux, ce que mon cœur désire. Hachée, le sentiment est concret. Que voulez-vous en dire ? Moi même ne sais plus. Tristesse qui me lance. Ma tête est lourde, mon âme lâchée. Y aura-t-il seulement un lendemain ? J’aimerais croire. Mais en aurai-je la force ? Lui sous moi, eux à mes côtés. Danse macabre. Mes larmes me brulent, elles me brulent de l’intérieur. Pourquoi suis-je incapable de pleurer ? Au delà de la peine, n’est-ce pas ? Injustice.

Comment en suis-je arrivée là ?
Si bas, si cruellement… Je ne veux plus. Je ne peux plus.
Par dessus la blessure, c’est mon cœur qui s’émiette.

« La chute. Si longue, si rapide. Comme un envol. Un envol qui te correspond. Car cet envol s’achève par une chute. Il commence par une chute. Tout n’est que décadence. Tu ne connais pas ta vie. Mais le peu… Le peu qui te revient est l’image même de ce geste. Anarchie. Ton esprit implose sous le choc, ton essence explose ; tout s’effrite. Contact. Il subit ce que tu aurais du subir. Toi même parle d’injustice, mais injustice est ton nom. Il t’a sauvé, et a payé. Payé pour ton égoïsme, payé pour diverses choses. Car toi ne voulais pas mourir. Et l’on t’a entendue. Le lacérant à ta place. En fusion avec le sol, en fusion avec lui même. Vous êtes un, un uni qui souffre d’une même cause. Toi. Un uni séparé par la dissonance. Il va te détester. Haïr. Ce sentiment te brûle violement la cage thoracique. C’est comme si tu le connaissais. Tu ne te souviens pas, non, pas très bien. Une allusion qui t’échappe. Tu revois cette porte entrebâillée, tu revois ce regard figé dans tes iris. Tu aurais voulu pleurer. Mais cette fois encore, tu n’avais pu. Tu aurais voulu te jeter à ses bras, lui dire que non, tu ne le pensais pas, que non, ce n’était pas le bon choix. Mais tu n’avais pas pu. Car c’était toi, le choix. Et tu le forçais à te laisser. Ce mal qui te prenait à la gorge. Cette chute, ce claquement. Oui. Tu n’en pouvais plus. Tu étais humaine, bon sang ! Tu souffrais, souffrais horriblement. C’était terrible, lancinant. Et lui, lui allait te haïr. Coupable. Tu te sentais si lourde, si furieusement minable. Minable. Petite. Insignifiante.

Tu rompais.
Tes barrières s’effaçaient, alors que personne ne le demandait.
Qui étais-tu ?
Insipide.

« Larme. Une larme qui roulait, alors que toujours entremêlée à lui ; tu le fixais. Tes pupilles proches des siennes, tu ne savais quoi dire. Ni même que faire. Comment l’exprimer ? Cette chose qui oppressait ta poitrine, alors que tu réalisais. Oui. La désillusion était dure, et les larmes, enfin, n’en pouvaient plus. Rouges, incolores ; bicolores. Elles maculaient tes joues, lavant un péché impardonnable, une vie vaine. Vaine. Oui, tu étais futile. Tu faisais mal, sans même t’en rendre compte. Et cela te cuisait. Ton cœur poussières, face à son regard brun. Non. Noir. Un noir qui te prend à la gorge et qui t’effraie. Car ce noir est profond, une profondeur dans laquelle tu te noies, toi et tes peines. Comment en sortir ? De lui et de… Ce sentiment de culpabilité qui emprunt ton corps ? Difficile à laver le gout de la faute.

Une erreur qui pèse.
Sensation de nœud, dans la gorge. Non.
De toute part.

« Le regard change. Elle s’éloigne ; la décrire devient impossible. Brune qui ne fait que lâcher perles de nacres, sans pour autant bouger. Il a du crier, couiner. Qui sait. Elle ressent sa douleur comme si elle était sienne. Elle l’a entendu, ce bruit sourd qui lui remémore ce qu’elle ne peut plus comprendre. Son oubli lui fait mal, l’air lui manque, et elle suffoque. Puis… Calme. Un calme broyant tout sur son passage, la réduisant silence. Oui. Figée. Elle est figée. Quelque peu redressée. Ses mélancolies ont cessé de couler. Comme absente. Elle aimerait se serrer contre lui. Etrange non ? Enlacer celui qui eu l’audace de l’aider. Elle ne le mérite pas.

« Un pas. Elle s’est séparée. Debout. Dressée. Roide. Triste, lointaine. Non. Indéchiffrable. Un mouvement, elle avance. Elle se rapproche de la rousse. Comprendra-t-elle ? Tu lui agrippes le bras, remplaçant l’autre empoté glacé. Élan irrépressible, tu aurais pu te contenter de la fixer ; tu aurais pu tenter de masquer ton chagrin. Mais ce n’est plus suffisant. Tu la prends dans tes bras, lâchant un sanglot insonore. C’est une promesse, un geste. Geste qui te permet de renaitre.

« Il a l’épaule déplacée. Je… Maybe I can but… Oh Chlore, je ne sais plus.
« Foudroyée. Ton minois se pave de glace. Tu redeviens reine, reconstruits ton empire et tes murailles. Mais la rousse est entrée à l’intérieur. Et tu le sais. L’acceptes. C’est un fait, un fait qui enfin te réchauffe.

« J’ai oublié.
« Soupir, tu te frappes le front. Cela signifie beaucoup. Redevenue toi même, changée en une autre. Tu retournes aux côtés du doux. Tu le surplombes, tes iris se noient dans quelques idées sombres. Tes pupilles oscillent et… Mur. Figée, tu t’accroches à l’illusion. Un sourire peiné se trace, et se délave.

Il ne te pardonnera pas.
N’est-ce pas ?


Tu ne t'es même pas souciée de cet anglais venu naturellement, désespérément.
Ni même de tes jambes tremblants un instant.
Ni même de ...

Toi même.

Oublie toi.
Tu n'en souffriras pas.
Du moins.
Pour l'instant.

Tigresse en besoin de sorbet au sapinou
Lara
« Tigresse en besoin de sorbet au sapinou »

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeSam 9 Mar - 13:35

Chute décadente. J’en viens à me demander ce qui m’a poussé à me jeter comme ça en avant. Question qui arrive encore à trouver une réponse dans ma déchéance, tigresse tombée de son trône. Réponse qui se trouve être un nom, un surnom, quoi que ce soit, et le visage félin qui va avec. Ironie. Sweet panther. Seulement, pour être awake and alive, il faut être en vie. Alors elle a pas intérêt à ce que cette chute lui cause quoi que ce soit. Ni à moi. Mais de toute façon, nous n’avions pas eu beaucoup d’autre option – on n’allait quand même pas lui demander de s’arrêter avec politesse et savoir-vivre !-.
Je vois le sol se rapprocher, avant que mes paupières ne se ferment toutes seules pour éviter la sensation désagréable du vent fouettant mon visage. Juste à temps pour voir Loki à l’endroit même vers lequel je tombe comme une pierre. You're suddenly a charmant prince now ? Oui, je sais, ce n’est pas trop le moment de faire des remarques du genre, mais voyez-vous, même à Nulle Part on ne perdre pas les vieilles habitudes.
Choc.
Violence. De la collision, vous pourriez penser, mais non. Violence des émotions contradictoire, de l’adrénaline de plus en plus puissante qui coule dans mes veines. J’ai à peine le temps de penser à ne pas me replier sur moi-même, comme me l’ordonne mes pensées face à cette brutalité. Même quand tout s’arrête, une fois que la chute a chuté, je ne le remarque pas, tout comme mes muscles qui me lancent. Mon cœur battant si fort à ma tempe qu’il me semble résonner dans cet immense parc d’attraction grotesque et étouffant. Si fort que je suis certaine que Loki lui-même pourrait l’entendre.
Loki. Tellement éloigné, tellement proche. J’ai tellement l’impression que tout m’échappe, sur lui. Notre passé. Pourquoi, comment ? Pourquoi quelque chose m’ordonne de sauter sur mes jambes –imperceptiblement tremblante- et m’écarter de lui ? Qui venait en plus de me sauver la vie. Comment en suis-je arrivée à perdre quelque chose d’aussi précieux et normal que la mémoire ? Je me sens blottie contre lui, comme dans un vieux rêve qui cherche à remonter, qu’on est certain d ‘avoir fait, mais pourtant qu’on ne peut réussir à retrouver.

    « Never again ... »


Sans blague, je comptais faire de cette expérience géniale la nouvelle attraction de ce parc. Décidément, quand je suis troublée et importunée, j’ai le sarcasme facile. Seulement, je ne me sens étrangement pas capable d’émettre la moindre remarque à voix haute. Comme si on avait coupé le son.
Et quand il se relève, je sens monter la haine contre ce sentiment délirant partagé entre le soulagement et la contrariété. Mais avec naturel et dans un geste feintant parfaitement l’assurance, je me relève à nouveau, tout en souplesse, malgré la douleur que ce geste me fait subir.

    « Are you okay ? »

Je me sens finalement capable de parler, comme si on avait soudainement remis le son. L’ironie m’échappe, comme pour cacher mon trouble, mon anxiété et mon désappointement :

    « Aussi bien qu’après un saut à l’élastique sans élastique. puis je rajoute, sur un ton neutre. Mais je vais bien. »


Grâce à toi. Je suis contente de t’avoir retrouvée. Et toi, tu vas bien ? Heureusement que tu étais là.
Aucune de ces phrases n’acceptent, soit par fierté soit à cause de cette raison inconnue qui me bloque, de sortir de ma bouche. Alors je dis simplement, nonchalamment :

    « Merci. »


La frustration recommence à prendre le pas sur mes autres émotions sans prévenir. Reste cette question. D’où vient cette espèce de défense anti-Loki totalement déraisonnée ? Car malgré tout, je sais qu’au fond une partie de moi apprécie ça.
C’est Ironie qui me tire de mes pensées troublées, qui s’approche de moi. Au moment où je reprends pied, je vois un instant la lumière de cette maudite roue éclairer le visage de la panthère, l’empreinte d’une larme. Je sens l’adrénaline me prendre à nouveau. Est-elle blessée ? Avant que je n’aie le temps d’esquisser un geste, c’est à elle de se blottir contre moi. Quand je la sens sangloter, j’avais déjà refermé mes bras sur elle dans une étreinte protectrice et rassurante –pourquoi cette fille casse-t-elle si facilement mes barrières ? Car elle me permet étrangement de penser à autre chose qu’à Loki ?-, mes mains contre son dos.

    « Il a l’épaule déplacée. Je… Maybe I can but… Oh Chlore, je ne sais plus. »


Je sens mes yeux se plisser. Elle n’a rien alors ? Je me sens soulagée. Rassurée. Cela dit, elle me semble bien troublée. J’hausse un sourcil en comprenant. Elle se sent coupable ?

    « J’ai oublié.
    - On a tous oublié, lui dis-je dans un souffle presque inaudible. »


Elle retourne auprès de celui qui a amorti sa chute, un garçon fin aux cheveux foncés, la vingtaine d’année. Et l’épaule à l’angle étrange, qui devait lui faire plus que mal. Je grimace imperceptiblement, en sentant une idée me traverser. Lui remettre l’épaule ? Oui, bien sur. Et si je me rate, je la brise définitivement. Un instant, je ferme les yeux. Inspire, expire. M’exhorte au calme, rejette tous ces troubles, ces incertitudes et ces frustrations.
Quand enfin je les rouvre, je sais. Je sais que, non, il n’y aura pas de problème. Je vais lui remettre cette épaule déboitée, on va oublier ce cadavre gisant au haut de cette roue infernale, et on sortira d’ici. En un seul morceau. Et, au passage, on remontra sur notre trône, la panthère et moi. Mais ne comptez plus sur moi pour choisir une roue pour ça, cela dit.
Je me mets entre Ironie et le garçon qu’elle regarde, plongeant mes yeux noisettes dans les siens, passant ma main sur son épaule avant de me détourner. Geste simple. Geste achevé. Qui n’a pas besoin d’être complété par des phrases. Ça ira. Alors je rejoins le garçon, m’agenouille près de lui.

    « Alors toi, je ne sais même pas ton prénom, mais je vais te remettre ton épaule, pour avoir sauver ma panthère. Mais je te préviens, ça va te faire infiniment plus mal que ce que tu ressens pour le moment. Alors serre bien les dents. »


Et le premier qui me dit que ce n’est pas rassurant imagine la douleur et la surprise de quelqu’un qui n’est pas préparé. Me détendant un maximum, je tends la main vers son épaule. Ne pas échouer. Surtout, ne pas rater. Avoir une épaule cassée ici, alors que des personnes se font assassinées avant d’être exposées sur le quai de la gare ou sur une grande roue n’est vraiment pas une bonne idée. Ne pas rater. Non. Je vais y arriver.
Je plisse les yeux, mes longs cils masquant mes yeux de fauve déterminé.
Mouvement sec.

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeMer 13 Mar - 10:08

I'm crying right now
C'était impressionnant, comme une seconde pouvait être longue.
La jeune fille tombait trop vite, Sugar avait peur de louper un épisode. A dire vrai il avait peur tout court. Il s'était planté là, pour la rattraper, mais honnêtement, n'était-ce pas tout aussi taré que sauter dans le vide ? Pourtant, il ne pouvait pas laisser mourir quelqu'un pour se sauver lui-même. Non. Pourquoi ? Pourquoi se soucier d'autrui ? Il n'y arrivait pas. Il n'arrivait pas à être égoïste, peu importe l'effort. Et de cet altruisme naissait la crainte : les gentils meurent toujours en premier.

Voilà, la jeune femme a chuté, et finalement, les choses se passent plus vite que prévu. Il n'a pas le temps de réaliser ce qui se passe. Le poids de l'inconnue mêlé à la gravité s'enfoncent dans l'épaule de Sugar. Un lourd craquement, peu rassurant, se mêle à un cri de douleur qui lui a été arraché contre sa volonté. Ce n'était pas juste : il aurait voulu jouer au Héros qui feint de ne pas avoir mal. Mais bordel, c'était douloureux, là !
Il perdit l'équilibre et chuta en arrière, entraînant l'inconnue dans sa chute. Son épaule gauche lui faisait atrocement mal. Pas de bol, il était gaucher. Il n'osait pas trop bouger en réalité, bien que de sa main droite, maladroite, il dégageait les cheveux de la jeune fille, chatouillant son visage. Elle était près, si près, et le fixait, sans qu'il ne comprenne vraiment pourquoi. Enfin, si. Mais non.

Il lui livrait un petit sourire, ce genre de visage d'imbécile heureux qui hurle « Tout va bien ! » alors que les choses vont mal. Il ne pouvait même pas lui en vouloir. Il était faible à sa façon. Puis, la jeune inconnue se mit à pleurer, silencieuse, toujours en le dévisageant. Sugar se redressa en s'appuyant sur le bras droit, légèrement, courbé, et s'empressa de lui demander :

« Ç-Ça va ? Tu t'es fais mal quelque part en tombant ? » Sugar aperçu du sang et, bien qu'il savait que rien n'aurait pu la faire saigner au visage malgré la chute, il prit une mine inquiète, bien que distant.

Sa propre douleur lui avait fait oublier que d'autres pouvaient la sentir, aussi. Sa gentillesse était douce, aimable, et pourtant si cruelle. Comment aurait-il réagit à sa place ? Il réalisait enfin le poids de la culpabilité que devait ressentir la fille dont il ne connaissait toujours pas le nom.
La brune retourna vers la dénommée Chlore, qui avait retrouvé son espèce de prince charmant, bien que Sugar était incapable pour le moment de décrire leur relation. Il se releva, mais dans des gestes qui malgré ses précautions lui causèrent une douleur irrépressible. Ne jure pas. Ne jure pas. Il serra les dents et lâcha un cri étouffé, pénible. Inconsciemment, sa main droite tenait le bras gauche, comme si ça pouvait changer quelque chose. Il écouta la jeune fille parler ; c'était la première fois qu'il entendait sa voix.

« Mh, oui, elle est juste déplacée je pense. Ce n'est pas si grave, elle aurait pu être cassée. Il faut juste que je trouve quelqu'un pour la remettre…»

Mais qui ? La bonne blague. Ici, il ne connaissait personne. Le plus improbable était que, malgré la douleur et l'ambiance pesante, il continuait de sourire. Un sourire un peu fatigué… Mais il souriait. Heureux. Il avait sauvé une vie, au prix d'une épaule. Ce n'était rien. Vraiment pas cher payé. Son expression chaleureuse et ravie posa ses yeux sur la brunette.

« Au fait… Comment je dois t'appeler ? »

Et non pas comment tu t'appelles… Qui se souvenait de son prénom ici ? Il souriait toujours, et l'amie de Loki, enfin ce qu'il pensait être son amie, s'approcha de lui en prenant la parole :

« Alors toi, je ne sais même pas ton prénom, mais je vais te remettre ton épaule, pour avoir sauver ma panthère. Mais je te préviens, ça va te faire infiniment plus mal que ce que tu ressens pour le moment. Alors serre bien les dents.
- Ha, euh… Oui ! » lâcha-t-il sans aucune répartie, trop pris de court. Puis, toujours dans son extrême et maladive gentillesse, il ajouta : « Merci d'essayer en tout cas. Et pardon si je hurle. »

Sur cette dernière phrase, il rit. Un rire nerveux. C'était comme s'il était le seul ici à savoir rire, et cette impression était étrange. Il avait du même coup la sensation d'avoir une sorte de devoir. Et lorsqu'il se dit que son attitude devait dégoûter un personnage comme Loki, il ne pouvait que sourire davantage. Etrange non ? Une grande inspiration… Il était p…

« HAAAAAAAAAAAAAA ! Ne jure pas, ne jure pas, soit poli bordel de merde ça fait mal putain de AAAAAAÏE PUTAIIIIIIN ! »

Il a juré. Mais au moins il n'avait pas insulté Chlore. Quelques larmes lui avait été arraché sans qu'il ne s'en rende compte.
C'était l'instant lopette, bonjour !

Sorbet au Sapinou
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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeVen 15 Mar - 22:07

And now, I need to know if it's real love,
Or is it just Madness,
Keeping us afloat ?

« Aussi bien qu’après un saut à l’élastique sans élastique. Mais je vais bien. » Il sourirait sans doute, s'il n'était pas aussi occupé à s'agacer de ses propres sentiments. Car en temps normal, il apprécie ces traits de sarcasme. En temps normal, oui. Mais rien n'est normal, dans ce parc. Son inquiétude, d'abord. Son soulagement de l'avoir retrouvé ensuite. Et son attitude à elle, enfin. Distante. Tellement distante. Il n'avait ps imaginé leurs retrouvailles, parce que se projeter dans le futur ne fait pas partie de ses habitudes. Surtout avec elle. Mais il avait presque oublié cette manie qu'elle avait de toujours se tenir loin de lui. Pourquoi ? Au delà même de ses émotions - oh, qu'il n'aimait pas ce mot - il y avait ce besoin, cette envie de l'avoir près de lui. De la tenir entre ses bras, comme pour s'assurer qu'elle n'en bougerait pas. Possessif, dites vous ? Oui, sans aucun doute. « Merci. » Il lui lance un regard indéchiffrable. Ce ne sont pas des remerciements qu'il attend. En a-t-elle seulement conscience ? La brune - l'inconsciente - profite de cette distance qui demeure entre eux pour se jeter dans les bras de Chlore en sanglotant.

Elle ne recule pas, bien sûr. Au contraire, elle referme ses bras sur elle en une étreinte protectrice. Loki ne cille même pas. Il le savait, il s'en doutait tout au moins. Leur proximité dans le grande roue était plutôt explicite. Mais cela confirme ce dont il était déjà conscient, mais qu'il refusait d'admettre. C'est lui le problème. Lui, et seulement lui. Bien sûr, il le savait déjà. Il ne l'imaginait pas craindre tout contact, ce n'était pas son genre. Mais la pilule n'en est pas pour autant plus facile à avaler. Il ne comprend pas. N'est plus tout à fait sûr de vouloir comprendre, non plus. Finalement, elles se séparent, et Chlore se dirige vers Sugar. Tout, mais pas lui, hein ? Quoique, cette fois, l'excuse lui semble valable. Car maintenant qu'il y prête un peu attention, l'épaule du jeune homme fait un angle des plus bizarre. Must be painful, songe-t-il sans ressentir une once de compassion. Il avait qu'à laisser tomber la brune. Mais heureusement pour lui, Chlore semble s'y connaître un peu en soin. Oui. Elle lui en avait parlé au manoir, il s'en souvient maintenant. « Alors toi, je ne sais même pas ton prénom, mais je vais te remettre ton épaule, pour avoir sauver ma panthère. Mais je te préviens, ça va te faire infiniment plus mal que ce que tu ressens pour le moment. Alors serre bien les dents. » Mmh. Annoncé comme ça, ça donne envie. Loki esquisse un sourire, mais celui s'efface très vite. Panthère, hein ? Il jette un œil à l'intéressée. Trouve qu'elle a beaucoup plus l'air d'une souris brune abandonnée sous la pluie que d'un quelconque félin. Détourne rapidement son regard d'elle.

Le cri de Sugar lui donne une bonne raison de le faire. Pas très résistant à la douleur, celui-là. Cela dit il ne se souvient pas s'être déjà déboîté l'épaule - comment le pourrait-il, de toute façon ? - alors il se contente de lever un peu les yeux au ciel, mais ne fait aucune remarque. Parce qu'il en a marre de voir Sugar crier en plus de l'entendre, il cherche autre chose pour occuper son attention, et retombe presque malgré lui sur la brune qui accompagnait Chlore. L'agacement qui dormait en lui se réveille. Gronde. Devient colère. La même colère froide que celle qu'avait réveillé Landscape, quelques heures plus tôt. Une éternité plus tôt. Le vert de ses iris devient éclat de jade. Tranchant. « I hope you all realize we could have avoided this easily » lâche-t-il d'un ton glacial. « Aren't you supposed to have a brain ? Especially you » ajoute-t-il en dardant son regard sur la brune. Et puis il se souvient de son air désolé, sanglotant, quand elle s'est jetée dans les bras de Chlore. Irresponsable. Et n'assume pas un gramme. Et ça l'énerve. Terriblement. Il se détourne vivement du petit groupe, fait quelques pas pour s'éloigner. Il va être injuste, il le sait. Il a déjà bien entamé d'ailleurs. Mais il ne regrette pas une seule seconde. Le costume du méchant lui va si bien, après tout ... « Quand Sugar aura fini de chouiner, vous me préviendrez. En attendant je vais voir si y a pas des trucs à manger qui traînent dans le coin. »


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Guerrière tribale ensanglantée
Ironie
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Ironie

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeSam 23 Mar - 18:41

« Pour plus tard.

« Connaissez-vous ce sentiment ? Connaissez-vous cette impression ? Quand le bruit vous submerge, quand l’intensité devient trop grande. Quand tout s’inverse, quand le brouhaha n’est plus qu’écho face à l’apothéose grotesque d’un bruit dantesque. Oui. Vous le connaissez. Et sans doute l’avez-vous déjà vécu. Alors peut-être… Peut-être comprendrez-vous en cet instant le sentiment qu’éprouva Ironie. Ironie lassée et délavée. Peut-être comprendrez-vous aussi le déclic en son esprit. Cette capacité devenant d’un coup d’un seul, simple banalité. Comprendrez-vous par ailleurs son soudain air absent, et éphémère, alors que ses idées brouillonnes s’envolèrent. La liste pourrait continuer. Oui. L’on pourrait ainsi, et pendant fort fort longtemps poursuivre les citations. Exprimer le moment. Moment présent, moment futur et moment passé. Mais à quoi bon ? Les mots de suffisent plus. Et ne sont plus assez fort pour atteindre. Car en cette scène vétuste, en ce tableau gris. Il n’y a plus à dire. Un trop qui devient fade. Les bruits se succèdent, comme en saccade. Chacun croit bon d’exprimer son opinion. Le hurlement coupe les ébats. L’anglais se croit roi. Un roi incompétent, qui ne doute pas un instant que son titre est illusion. Un anglais lâche, qui ne sait même plus regarder la vérité en face. Un anglais qui souffrira. Qui souffrira de la pire des manières. De son propre égoïsme. De sa propre faiblesse. Mais ça, ils ne le savent pas. Et n’ont pas vraiment à le savoir. Ce ne sont que de funestes suppositions. Des suppositions qui s’oublient, face au spectacle. L’un part, l’autre reste là. Il y a de l’action. Un surplus d’adrénaline. Une adrénaline, une force, un surplus qui pour conclure, te laisse là.

Car oui.
Tu ne bouges pas.

« Dans ce camaïeu de mouvements, dans cette atmosphère décousue, Ironie ne bouge pas. Ne frémit pas. Ne touche pas. Statique elle laisse sa chevelure ondoyer sous un air de passage. Ses iris sont sombres, clairs, mélangés. Comme elle. Entre deux teintes. Toute cette agitation au final l’a éjectée de cette fausse réalité. Et alors que les protagonistes sont encore piégés dans leur futilité, elle s’extrait sans s’en rendre compte du tableau. La toile est délaissée. Délaissée de ton auteur. Car si tout est ainsi, ce n’est pas car tout était fait pour. Non. Nous ne sommes pas dans le meilleur des mondes, et encore moins dans le pire des enfers.

Réalité.
Sincérité de l’incontesté.

« Soupir. Puissant, sans un autre bruissement. Juste une expiration maitrisée et… Blasée. Tes sourcils s’arquent dans une moue désabusée. Minois incliné à demi dissimulé par tes crins. Des crins de cire, de noir et de brun. Comme tracés au fusain. Ton expression est choquante, un choc que personne ne peut voir. Découvrir. Violent. Tes pupilles d’obsidiennes enfin éveillées s’arquent vers eux. Ton dégout est net, prononcé et subtil dans son ampleur. Une contradiction qui t’illustre au delà des espérances.

Froideur.

« L’éclosion arrive à sa fin. Vidée et purgée la conscience nait. Au delà d’une tête trop pleine, elle s’éprend d’un niveau irréel. Ironie n’est déjà plus dans le jeu. Elle a quitté la partie. Déviant le game over, elle est redevenue futur. Posant mains sur hanches, sa mimique disparaît, pour laisser place à l’inconcevable indéchiffrable. Voilà qui convient mieux. Sceller ses émotions, qui au final, n’ont plus besoin d’être. Sceller pour être soi même. Banaliser l’instant et renier les espoirs. Car après tout… Qui te donnerait tel fardeau ? Qui aurait bien osé te dire « J’espère de toi. » ou bien même « Je crois en toi. » ? Un simple « Ne me déçois pas. » est à présent incontestable. Impossible. Jouer sur la difficulté. Tu te contentes d’une soudaine simplicité. Dire « Ef bien je ne me souviens pas. Alors les espérances peuvent aller se faire voir. » suffit, maintenant.

« Le brut de tes pas. Ton visage figé et impassible. Ta soudaine grâce, tes douces esquisses. Une féminité et une sensualité surgissant d’un autre monde. D’un revers de main tu essuies ta figure. Laissant une trainée écarlate sur tes lèvres séductrices. À quoi bon se plier aux règles, quand l’on peut imposer les siennes ? Ta démarche féline, fauve et incompatible rattrape vite le beau parleur. Alors tu le devances, et te places à ses devants. Qu’il ne bouge pas. Qu’il se stoppe.

Qu’indirectement…
Il t’obéisse.

« A cet instant présent, précis, tu aurais pu entamer un discours. Tu aurais pu argumenter de façon grotesque son style. Faire preuve d’un implicite fatal, pour conclure d’un mot impitoyable. Le tuer de ses propres commentaires. Pour une descente en enfer. Mais avec une certaine considération. Avec une bonne dose de recul, on pouvait se rendre compte…

Qu’il ne méritait pas un mot.
Pas un commentaire.
Car oui tu aurais pu.
Mais lui, n’étais rien.
Un gaspillage illusoire pour lequel tu avais une solution plus radicale.

« La claque fusa. Le brut fut prompt et sans ajout, sans froufrou. Il n’y eut pas même besoin d’un commentaire. Juste ce bruit, et cette main tendue s’abattant contre le visage de l’insipide. Suite à cette attaque vive, à ce ton muet et sans réplique… Tu essuyais avec finesse ta délicate menotte tout contre ton jean.

Hmph.

« Ironie. Je suis Ironie.
« Un sourire pour le jeune homme aux airs d’enfant. Un regard profond pour ta chère colombe, envers qui, tout était dit. Un dit éternel, que cette simple œillade rendait roman.

Puis tu partis.
Tournant dos au peuple, invitant indirectement adeptes à te suivre.
Ne contraignant en rien.
Te contentant d’être.

Toi femme irrépressible et incontestablement libre.


Libre, mais attachée.
Après tout…
La Bugatti t’attendait.

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeMar 26 Mar - 19:30

Je ne tiens même pas compte des bafouillements de l’homme, sans doute surpris de ce qui se passe. Ce qui est humain, pour le moment. C’est aussi pour ça que je ne cherchje plus à comprendre ; sans question, on ne se prend pas la tête avec des questions. On échappe de façon éphémère à l’oubli. A l’atmosphère anormale qui règne en maître sur cette ville de fou. Alors j’ignore, simplement, les cris de douleurs. Car compatir ne serait ici d’aucun secours. Serrer les dents en imaginant sa douleur non plus. A vrai dire, rien n’est réellement utile ici, il faut croire.
Retrouver quelqu’un qu’on connaissait ? On ne se souvient même plus qu’on ait partagé une partie de sa vie avec lui. Se lier d’amitié ? On en est séparé brutalement, alors même que l’on espérait pouvoir s’en sortir avec. Rester en groupe ? On se réveille seul dans un parc d’attraction fou, aux cadavres pendant des grandes roues et à la chaleur intolérable.
Trop préoccupée à vérifier que l’épaule soit suffisamment remise en place, je ne fais pas attention à l’agressivité glaciale de Loki, qui parle à ma panthère. Pas plus que je ne vois ce qu’il se passe autour de moi. Je passe simplement mes doigts fins autour de l’épaule du garçon, faisant rouler l’articulation sous mes doigts. Finalement, avec une expression toute aussi neutre, je me relève, annonçant simplement :

    « Voilà, problème réglé. Fais juste attention à ne pas la déboiter à nouveau. »


Comme si on peut faire attention à quoi que ce soit ici. Je repousse la voix sarcastique de ma tête. De telles pensées ne me mèneront à rien. Rien du tout. Alors je me contente de me tourner vers Loki et Ironie. Juste à temps pour voir ce premier se détourner avec froideur.

    « Quand Sugar aura fini de chouiner, vous me préviendrez. En attendant je vais voir si y a pas des trucs à manger qui traînent dans le coin. »


Seulement, avant que je ne choisisse comment réagir, entre le laisser bouder dans son coin pour d’obscures raisons –pas si obscures que ça, si j’écoute le fond de mes pensées. Seulement, je les ignore royalement- ou demander à la panthère où pourrait être la sortie. Parce que je n’en peux plus de cette chaleur. Donc, avant que je choisisse, la brune sauvage rattrape Loki de sa démarche sauvage, et j’hausse un sourcil en la voyant entamer son geste, et devine sans peine ce qu’elle est en train de faire. Soudain, un mauvais pressentiment me tire un frisson. Quand la claque résonne, je ne suis plus qu’à quelques pas des deux personnes.

    « Ironie. Je suis Ironie. »


Je me retiens de sourire devant la fougue de ma sweet panther. A vrai dire, c’est surtout mon intuition qui me retient, quand je la vois faire demi-tour après un dernier fugace regard, éternel regard qui dit parle bien plus que des mots, pour partir fièrement. Je ne sais pas d’où elle me vient ; une seule chose est sur, c’est que je n’attends même pas la réaction de Loki, que je suis persuadée de connaitre, que je ne devine que trop bien à travers ma mémoire brisée, et qui me causerait trop de tort car je ne peux me résoudre à choisir, je sais qu’il faut que j’agisse. Que je l’empêche de faire quoi que ce soit. Sans réfléchir, ignorant mes souvenirs oubliés, je passe mes mains autours des épaules de l’homme depuis son dos, fermant mes doigts sur ses clavicules. J’ignore avec difficulté l’électrochoc qui court le long de mon dos, et me force à ne pas le lâcher immédiatement comme si je m’y étais brûlé.

    « Tu viens de nous faire perdre une chance de sortir de ce sauna ; apparemment, elle connait ce parc. C’est ton cas ? »


Aucune agressivité ne traverse ma voix, qui reste sur le ton d’une simple constatation et non d’une accusation. Après tout, je suis bien trop contente de l’avoir retrouvé. Même si tu ne l’admets pas. Je jette un dernier regard vers là où la panthère avait disparu dans les ténèbres. Good bye, sweet panther, and... see you soon.


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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeMer 27 Mar - 11:23

Sur le coup, Sugar ne pouvait plus penser à rien. Seulement la douleur, et crier. Un fond de pensée se moquait de lui, le traitant de faible. Et soudain, plus rien. Plus aucune douleur. Comme, déjà, un mauvais souvenir. Les yeux ronds, le regard étonné, il observa Chlore la bouche entrouverte. Elle vérifiait que tout est bien mis, et la sentence tomba. Mais le jeune homme connaissait déjà la réponse : la douleur était partie. Il lui fit un grand sourire, chaleureux.

« Merci. Infiniment. » Puis la raillerie part toute seule : « Oh, j'espère ne pas avoir à ramasser quelqu'un depuis une grande roue une fois encore. »

Sur le coup, il avait lâché un petit rire gêné. Puis, il fut prit de culpabilité. La brune avait peut être entendue. Elle semblait si perturbée ; il espérait que cette phrase ne l'avait pas blessé, si elle l'avait entendue. Il se redressa finalement, un nouveau sourire malgré lui en bougeant son épaule gauche, et posa ses yeux sur la petite panthère. Ses yeux n'exprimaient rien de bon et Sugar ne bougea pas, ne fit rien, sursautant juste au moment ou la main atterrit avec violence sur la joue de Loki. Il serra les dents et ouvrit un oeil. Lui, il n'avait pas prêté d'attention à son sermon. Il ne pouvait pas y prêter attention, il y avait trop de choses auxquelles se soucier pour s'arrêter sur les paroles froides d'un tiers.
Pourtant, il aurait voulu la remercier. Au moment où il allait ouvrir la bouche, elle se présenta finalement.

« Ironie. Je suis Ironie. »

Là encore, avant qu'il ne puisse lui répondre, elle se tourna. Elle partait. Pourquoi ? Seule ? Elle était folle ! Le premier geste inconscient de Sugar était de marcher dans sa direction pour la rattraper. Puis il s'arrêta net. Il réalisait qu'il laissait Loki et Chlore derrière. Il se tourna vers eux et prit la parole, d'un ton peu assuré :

« Je… Je peux pas la laisser seule, enfin… » Pourquoi tentait-il de se justifier ? Avait-il à le faire, après tout ? Il leva des yeux déterminés en fixant Loki. « Merci pour tout à l'heure. Je vais avec elle. Libre à vous deux de nous suivre ou non. » ajouta-t-il en livrant un doux sourire à Chlore.

Puis il tourna des talons, accélérant le pas pour rattraper Ironie.
Pourquoi devait-il se soucier des autres, toujours ? Peu importait la réponse, en réalité. Il suivrait la petite brune sans réfléchir. Il n'y a pas de but à atteindre, ici… à part survivre. Avec elle, en s'occupant d'elle, il pourrait peut être oublier et arrêter de penser…

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeMer 27 Mar - 22:11

And when I look back, at all the crazy fights we have,
Like some kind of Madness,
Was taking control.

Il marche. Il s'éloigne. Il ne s'enfuit pas, non. C'est ce qu'il se dit en tout cas. Fuir quoi, hein ? Il n'y a rien qui le retienne derrière. Personne. Sugar ? Un jouet cassé. La brune ? Une inconsciente, ou une folle peut-être bien, qui a retenu l'attention de Chlore sans qu'il puisse se l'expliquer. Et la rousse justement ? Son mensonge lui semble bien lointain, bien illusoire. Bien inutile. La barrière qu'elle met entre eux est plus forte encore que celle que dressait entre eux leur passé. Aucune parole ne semble pouvoir en venir à bout. Aucune circonstance. Parce qu'il lui a sauvé la vie, quand même. Sauvé la vie. Lui qui n'a rien du héros, lui qui détesterait ça. Oh, les belles valeurs, ils peuvent les oublier. Voilà ce qu'il se dit en s'éloignant. Il trouvera un autre but, ailleurs, avec d'autres personnes. D'autres jouets. Mais la brune semble en avoir décidé autrement. De son pas vif, elle le rattrape, se plante fermement devant lui. Oh. Il l'aurait vexé. Il lui jette un regard méprisant. Son numéro du méchant marche si bien ... Landscape y était tombé. Elle aussi. Ce qu'il y avait en-dessous était autrement plus complexe, mais il est plus facile de s'arrêter aux apparences. Si rassurantes, les apparences. Il attend le discours indigné. Les paroles virulentes. Ne reçoit qu'une claque. Assez forte pour que sa tête se tourne sur le côté. Il reste quelques instants ainsi, la mâchoire crispée, son regard brûlant fixé dans le vide.

C'est lui le méchant, hein ? C'est lui qu'on frappe. Parfait. Il accepterait presque l'idée - c'est si facile - si sa fierté n'était pas déjà blessée. Et la claque ne fait que remuer le couteau dans la plaie. Du coup, quand il ramène son regard sur Ironie - il préfère ne même pas s'attarder sur le pseudonyme - l'éclat glacial dont il brille annonce clairement son intention. Lui en renvoyer une. Du dos de la main. Il jouera le méchant jusqu'au bout, comme ça. Elle s'apprête à faire demi-tour, mais ce n'est pas grave, il la suivra à son tour s'il le faut. Sauf que. Sauf que des bras se referment sur ses épaules, stoppant net ses envies de revanche. Les bras de Chlore, bien sûr. Il se fige, le regard fixé sur Ironie qui part, s'éloigne, disparaît petit à petit de la lumière dispensée par la roue. Sugar les dépasse à son tour, lâche quelques mots qu'il écoute à peine. La prise sur ses clavicules ne se relâche pas. Que fais-tu tigresse ? Obvious. You're protecting her. It's not even willing or anything. Loki ferme un instant les yeux. Il sait ce qu'il va faire, il sait qu'il ne changera pas d'avis, mais il sait aussi qu'il risque de questionner son choix plus tard. Tant pis. Sans être brutal, mais sans douceur non plus, il se défait de l'étreinte - sort of - de Chlore, fait un pas pour s'éloigner d'elle. « Don't. » Il reste dos tourné à elle, le temps de se composer un air indéchiffrable. Stable. Puis il se retourne, lui fait face, plonge son regard sans expression dans le sien. « Just don't » répète-t-il un ton plus haut.

Il se rappelle des paroles qu'elle a eu dans son dos, tandis qu'Ironie s'éloignait. Presque un sermon. Ses mâchoires se crispent légèrement, mais il les force vite à se relâcher. Il n'a pas encore quitté son costume de méchant, mais il ne tient plus à le rendre pire. « Être indépendant de quelqu'un qui saute d'une grande roue me paraît plus un bienfait qu'autre chose » lâche-t-il froidement. Il montre le parc d'attraction d'un geste du bras, hausse les épaules. « On est arrivés ici, on peut en repartir. » Et trouver de quoi manger au passage. I'm starving, rajoute-t-il en lui-même. Il y a beaucoup d'autres choses qu'il garde informulées, d'ailleurs. Sa frustration, par exemple, face à ce simple fait. Qu'elle n'accepte de le toucher que pour épargner quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui n'aurait pas volé un retour à l'envoyeur, soit dit en passant ... Mais il garde tout cela bien caché sous son air indéchiffrable. Sans compter que son geste était plutôt équivoque. See ? I can refuse your touch too. Considérant qu'il est resté immobile bien assez longtemps, il recommence à s'éloigner de la roue et de son macabre trophée. Pas dans la direction qu'a pris Ironie, cependant. Elle ... qu'il ne la recroise plus jamais, surtout.

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeVen 29 Mar - 17:23

Quand Loki enlève mes mains et s’écarte, je sais qu’au fond je m’y attendais. Mais à vrai dire, ce n’est pas exactement ça qui me préoccupe, mais bien le fait que je sens au fond de moi que je suis rassurée. Et a frustration de ne pas comprendre pourquoi me donne des envies de meurtre. Avec le retour de Loki, vient le retour des questions. Qui, comment, pourquoi. Tant de réponses manquantes. Je ne m’arrête même pas sur l’ordre de l’homme –il ne veut plus que je le touche ? Très bien, désir exaucé. Ce ne sera pas dur, il faut juste que j’enferme cette envie de comprendre. Rien d’inhumain- et j’affronte sans peine son regard sans expression. Tu veux jouer au méchant de glace ? As you wish.

    « Être indépendant de quelqu'un qui saute d'une grande roue me paraît plus un bienfait qu'autre chose »


Je serre les mâchoires. Elle ne t’a rien fait. Je connais cette froideur ; je n’ai pas de problème avec elle. Ni même avec ses mots. Plutôt avec cette haine envers la panthère. Pourquoi donc ? Je songe un instant à la jalousie ; repousse cette idée. Pourquoi pourrait-il l’être, de toute façon ? Ironie n’en pouvait rien, si on s’était retrouvé dans ce fichu parc.
Quand il bouge le bras pour désigner ce dernier, je ressens soudain une nouvelle frustration. J’avais enfin réussi à surmonter la raison inconnue qui insiste pour que je reste à distance, et ce pour quoi ? Pour qu’il refuse de me toucher. Bien. Bien. Très bien. Parfait. Oui, c’est parfait. Je jugule les mots amers –ou plutôt, le ton, car je ne saurai même pas réellement quoi lui reprocher. Tout, n’importe quoi qui me permette de croire que je ne suis pas la seule à perdre les pédales sans comprendre- au lieu de quoi, je m’exhorte au calme. Depuis quand je ne contrôle plus mes émotions ? Hors de question que quoi que ce soit dans cette fucking ville. Oh ça non.

    « On est arrivés ici, on peut en repartir. »


J’hausse des épaules. Bien sur qu’on peut repartir, ce ne peut être un lieu clos. Mais il est tellement immense qu’un peu d’aide n’aurait pas été de refus. Mais je me contente de le suivre dans les ténèbres, sa silhouette vaguement distinguable. Pourtant, très vite je sens que je ne pourrai pas retenir plus une remarque.

    « Si nous n’avions pas sauter de cette grande roue, on aurait peut-être terminées comme le mec suspendu là-haut, les entrailles à l’air. »


Ma voix est distante, comme détachée de la situation. Comme si tout cela n’était qu’une mauvaise illusion et que bientôt tout rentrerait dans l’ordre. Je passe alors ma main sur mon visage, au-dessus de ma paupière, et sens un liquide encore tiède. Je ne jette même pas un regard dessus, devinant sans mal sa couleur d’un vermeil dégoûtant. Et mon regard noisette devient sombre.
Ce n’est pas une mauvaise illusion.

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeSam 30 Mar - 16:14

And now I have finally seen the light,
And I... have finally realized
What you need.

Chlore reste silencieuse quelques temps. Parce qu'elle reconnait la justesse de son argument, ou parce qu'elle réfléchit à la meilleure réplique à lui opposer ? Loki pencherait pour la seconde option, sans guère d'hésitation. Il préfèrerait la première sans aucun doute, mais le silence qu'elle lui oppose pour l'instant semble trop rancunier - voire revanchard - pour qu'il y croit une seule seconde. La répartie de la rousse ne tarde d'ailleurs pas à venir. « Si nous n’avions pas sauté de cette grande roue, on aurait peut-être terminées comme le mec suspendu là-haut, les entrailles à l’air. » Pas besoin de le lui rappeler, celui-là. La vision de son corps charrié par les ronces est encore fraîche dans sa mémoire. Et le bruit. Il chasse cette image de son esprit, sans doute aidé par cette simple constatation. Elle la défend encore. Pourquoi ? Qu'est-il arrivé à sa tigresse ? Elle semble être devenue aussi douce qu'un chaton. Non, pas un chaton, songe-t-il, amer. Une lionne. Une lionne protégeant ses petits. Et que cela fait-il de lui ? Une vile hyène désirant leur mort ? Il ne se voit pas trop dans ce rôle. Il refuse de s'y voir. Décidément, il la préférait indépendante. Sauvage. Ainsi, cela ne faisait pas de lui la seule exception. La seule personne qu'elle refusait d'approcher.

« La roue était au plus haut Chlore. Ou presque. » Il stoppe sa marche presque brutalement, se retourne tout aussi vite. Il distingue à peine les traits de son visage dans l'obscurité. Mais s'il ne les voit guère, il imagine sans difficulté la masse de cheveux roux, les pommettes marquées, le regard félin. Les sentiments qui y brillent, voilà qui lui laisse plus de doutes. Mais il refuse de se poser davantage de questions. Il préfère mettre les choses au clair. Maintenant. « Il suffisait d'attendre qu'elle descende un peu. N'importe quelle personne sensée aurait fait ça. Sugar en aurait été le premier ravi. » Pas de vrai reproche dans sa voix, mais juste une question, sous-jacente. Pourquoi la protèges-tu ? Et des dizaines d'autres, qu'elle implique plus ou moins. Pourquoi elle et pas moi ? La vérité, voilà ce qu'il veut. Exige, presque. Pas de ces regards fuyants, pas de cette réticence à l'approcher qu'elle ne parvient même pas à cacher. Truth. Un comble, pour un menteur comme lui ... Est-ce donc cela qu'il lui faut faire ? Lui dire sa vérité à lui, pour obtenir des explications en échange ? Stratégiquement, cela lui paraît absurde. N'empêche que l'idée le frôle, profite d'un instant d’inattention pour se faire sa place dans son esprit. Oui, une part de lui aimerait tout lui révéler. Pas par volonté d'honnêteté, cela dit ; plutôt pour piquer là où ça fait mal. Sans aucun autre but que celui de blesser, autant que possible.

Il n'en fait rien, cependant. L'idée n'est pas encore assez forte pour qu'il lui cède. Il reste juste immobile, silencieux, debout devant elle. Si près ... et pourtant si loin. Elle est comme ses souvenirs ; elle se dérobe à lui à chacune de ses approches. Mais contrairement à son absence de mémoire, il est convaincu qu'il peut y faire quelque chose. Fix it. Tout comme sa manie de parler anglais. Elle aussi, il a pu la contraindre. C'est ce à quoi il travaille depuis qu'il s'est énervé après Ironie. Car quand la colère prend le dessus, rien n'y fait, chaque mot qui sort de sa bouche retrouve son anglais natal. Au contraire, le fait d'arriver à passer outre ce réflexe le rassure presque. Lui montre qu'il a le contrôle. Comme maintenant. C'est du moins ce dont il est arrivé à se persuader.

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeSam 30 Mar - 22:19

    « La roue était au plus haut Chlore. Ou presque. »


Quand il s’arrête nettement, j’ai à peine le réflexe de me stopper à temps pour ne pas lui rentrer dedans. Alors qu’il se retourne avec vivacité, je sais que je devine sans soucis le moindre de ses traits, ses yeux verts perçants. Je réprime un mouvement de recul devant la proximité, alors que je sens l’irritation me gagner. Quel est donc son problème ? Oui, c’était un brin problématique ce qu’elle avait fait. Mais elle allait tellement vite que de toute façon, ce n’était pas vraiment génial. Et puis, il n’y avait pas eu de mort ; à part le cadeau morbide de la-dite roue. Et l’épaule de Sugar est déjà remise.

    « Il suffisait d'attendre qu'elle descende un peu. N'importe quelle personne sensée aurait fait ça. Sugar en aurait été le premier ravi. »


Je sers un instant les poings, cherchant à garder mon calme. A trouver les bons mots ; Loki n’est pas de ceux dont on cloue le bec sans soucis.

    « Ce qui est génial, c’est qu’il n’a plus rien, justement, ni aucun d’entre nous. Et depuis quand tu te soucie à ce point d’une personne ? Et n’importe quelle personne sensée qui a vu le corps ensanglanté et exposé au haut d’une grande roue d’un ami ne peut rester de marbre et continuer à réagir comme si de rien à attendre que la roue nous ramène gentiment en bas –surtout avec la rapidité qu’elle ne cessait de prendre et nous aurait empêcher de réussir correctement-. Comment tu aurais réagi si ça avait été moi que tu aurais vu aussi morbidement exhibé ? »


Alors que sans le vouloir le ton avait monté, légèrement mais surement, ma dernière phrase n’avait été qu’un souffle. Je ne sais même pas vraiment la raison de ma question, et à vrai dire, je ne préfère ne pas connaitre la réponse. Et j’aurai mieux aimé réfléchir avant de dire ça. Pour ne pas rester sur place, avec la désagréable sensation d’avoir laissé échapper quelque chose, je recommence à marcher d’une démarche assurée. Je n’ai pas non plus pour habitude de parler autant ; et je me demande bien pourquoi je me suis sentie obligée de me défendre. Comment ai-je pu penser que l’homme me… manquait ? En quelque sorte, bien sur. Et je sais bien que si je le perdais à nouveau, je n’hésiterai pas une seconde à le chercher. Mais dans la seconde, l’irritation de ne pas comprendre la raison de sa rancune m’agace. Et aussi le fait que tous mes sentiments contradictoires sont de retour ; et que je ne comprends toujours pas et encore moins.

HJ:

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeDim 31 Mar - 21:24

You'll make us wanna die ;
I'd cut your name in my heart.
Will destroy this world for you,
I know you want me to ...

Il la devine se raidir, dans le peu de lumière dont ils disposent. La répartie ne tarde d'ailleurs pas trop à jaillir, même si elle ne vient pas du tac-au-tac, comme il aurait pu s'y attendre. Plus sa phrase avance, plus c'est son tour de sentir ses mâchoires se crisper, dangereusement, presque au point de les faire grincer. Cela ne répond à aucune de ses questions. Strictement aucune. Et confirme juste qu'elle protègera Ironie, quitte à justifier jusqu'à l'acte le plus insensé. Perfect. You wanted to play it subtle, see where it lead you. Et puis il y a cette dernière phrase, prononcée un ton plus bas. « Comment tu aurais réagi si ça avait été moi que tu aurais vu aussi morbidement exhibée ? » Sa colère, menaçant d'exploser, se calme un peu, reflue. Et il reste figé lorsqu'elle passe à côté de lui, continuant dans la direction qu'ils avaient pris en quittant la roue. She's trying to use you, chuchote une petite voix en lui. Il n'a pas envie de la croire, parce qu'être utilisé par les autres est sans doute ce qu'il déteste le plus au monde. Il n'aime pas être pris à son propre jeu. Pas du tout. Sauf qu'à révéler ses sentiments, à céder aux émotions, on expose son côté le plus fragile. Depuis qu'il l'a retrouvé, il ne cesse de se sentir sur le point de franchir la ligne. De perdre le contrôle. Il faut qu'il reprenne les choses en main. Et pour ça, il ne voit qu'une solution ...

Un pas plus grand que les autres, et il tend la main, parvient à attraper le poignet de Chlore. Il se fiche qu'elle se tressaille, qu'elle le repousse. Il veut juste attirer son attention, et plus subtilement. D'ailleurs, il la relâche assez vite, pour se planter devant elle. Une chance qu'il fasse sombre, peut-être. Son regard aurait pu le faire changer d'avis, qui sait ? Mais sa décision est prise, et il sait qu'il ne la regrettera pas. Parce qu'il ne regrette jamais. Even with her ? Non, il ne doit pas se poser de question. Plus d'hésitations, plus de ces interrogations en lui-même. Il est plus que temps que tout ça ... sorte. D'une façon ou d'une autre. « Tu ne comprends pas. » Pas une plainte, même pas un reproche. Juste une constatation, énoncée d'un ton calme et glacial. Il laisse passer quelques secondes de silence. Contrôle, toujours contrôle. « Pourquoi elle, et pas moi ? Pourquoi ma présence t'est-elle aussi douloureuse ? Voilà ce que je voudrais savoir. » Oui, contrôle. Même si s'exprimer dans une autre langue que l'anglais lui donne l'impression de cloîtrer son esprit, de confiner son énonciation. Il serre les mâchoires, quand il se rend compte qu'il n'attend pas vraiment de réponse. Parce qu'il la connait déjà, plus ou moins. Parce qu'elle ne va pas lui plaire. « Je voudrais savoir, oui. Je nous ai donné nos chances, you know ? » Non, Loki, elle ne sait pas. Elle n'a aucune idée de la vérité ... de tes mensonges. La colère menace, et il sent que le contrôle qu'il s'imposait perd de son intérêt. Devient illusoire. Il recule d'un pas, continue :

« You asked me once how I knew we were together, before. Well my answer was a lie. I knew it because I had this memory, where we were breaking up. » Son ton est toujours glacial, aussi absent d'émotions. Il aurait voulu hurler qu’il l’aimait, qu’il avait imaginé leur futur ensemble. Les images de son souvenir sont si précises dans son esprit, la colère, l'incompréhension, encore si proches. Il aimerait hurler, oui. Ici, où le tableau était vierge, où il aurait pu tout effacer et tout recommencer, c'était elle - encore - qui les en empêchait. Il avait eu tort de croire à une nouvelle chance, à un nouveau départ. Ironie, et cette insistance à la défendre, n'en avaient été que les dernières preuves ... « So yeah, I'd like to know why you refuse to come close to me, when you were the one who had cheated on me. I did all I could so we could be reunited here, and you're still the one ruining everything. » Il s'interrompt presque brutalement, prend une grande inspiration. Son ton est monté sans qu'il y prenne garde, et il a perdu de sa froideur, pour trahir toute la colère qui sommeillait en lui. Alors il reste un peu silencieux, le temps de se calmer, de pouvoir abattre sa dernière carte. De pouvoir lancer sa dernière pique. Si bien que quand il reprend la parole, sa voix est redevenue dénuée de sentiments. « Donc, pour répondre à ta question ... Sans doute aurais-je tout fait pour retrouver celui qui t'avais fait du mal, sans doute lui aurais-je fait regretter d'être venu au monde. But now ... Now, I just dont wanna care anymore. »

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeDim 31 Mar - 21:34

Elle savoure leur dispute. Et, doucement, elle laisse échapper un souvenir, une petite sphère lumineuse qui vient se planter juste entre les deux protagonistes. Entre Ses deux amants maudits. Entre Ses deux petites poupées prisonnières de Ses murs.

Spoiler:

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeLun 1 Avr - 17:34

Quand Loki attrape mon poignet, je me retiens à grand-peine de faire un bond en avant. Soudain, quelque chose m’effleure, comme une plume, une simple sensation de déjà-vue. Mais si peu explicite que la frustration de ne pas réussir à me souvenir l’emporte sur l’envie implacable de me tenir loin de cette poigne. Et comme l’orage avant la tempête, je sens un mauvais pressentiment me prendre au ventre alors qu’il commence à parler. Ce calme à l’allure de prémices d’une tempête.

    « Tu ne comprends pas. »


Je sais qu’il ne compte pas s’arrêter à cette constatation, alors je ne réponds pas que, non, je ne comprends pas. Que je ne comprends pas pourquoi j’ai si peur de sa présence, pourquoi elle me tient en respect comme ça. Pourquoi il en veut tant à Ironie. Pourquoi je n’arrive pas à avoir le sentiment que quelque chose ne colle pas.

    « Pourquoi elle, et pas moi ? Pourquoi ma présence t'est-elle aussi douloureuse ? Voilà ce que je voudrais savoir. »


Voilà une chose que j’aimerais savoir, moi aussi. Pourquoi ? Pourquoi je n’ai pas cette capacité de le toucher sans problème, comme Ironie qui fut à deux reprises dans mes bras, enlacée ? Qu’a-t-il pu se passer ?

    « Je voudrais savoir, oui. Je nous ai donné nos chances, you know ? »


Je fronce des sourcils. De quoi parle-t-il ? On aurait dit quelqu’un qui donne une seconde chance. Seulement, il n’est pas question d’une telle chose tant qu’on a pas blessé la personne en face, n’est-ce pas ? Alors de quoi parle-t-il donc ? La réponse ne tarde pas. Estomaquée, je sens une boule dans mon ventre se faire et se défaire, alors que le ton glaciale de l’homme se fait plus dur au fur et à mesure.

    « You asked me once how I knew we were together, before. Well my answer was a lie. I knew it because I had this memory, where we were breaking up. So yeah, I'd like to know why you refuse to come close to me, when you were the one who had cheated on me. I did all I could so we could be reunited here, and you're still the one ruining everything. »


Je reste là, à le dévisager. J’ai la sensation qu’une pièce de puzzle vient enfin s’ajouter à mon tableau vide. Tout ne s’explique pas ; mais soudain, certaines questions, ces pourquoi, disparaissent. J’en reste tellement abasourdie, rassurée d’avoir enfin un début d’explication, que la colère qui aurait du me saisir face à ce mensonge ne me prends même pas. A quoi bon ? Je n’ai rien de concret à lui reprocher ; même si l’idée que ce soit de la manipulation m’effleure, je préfère la repousser. Car je ne veux pas y penser ; je ne doute pas que ce soit une manigance du genre. Mais après tout, je me demande si, moi aussi, je n’aurai pas fait une chose du genre. L’idée de pouvoir tenter à nouveau quelque chose, car le tord a été oublié, se raccrocher à sa vie d’avant. A cette connaissance de l’autre. Car l’individualité va de paire avec la connaissance ; sans l’un, on ne peut prétendre avoir l’autre à moins de se leurrer. Même si l’irritation d’avoir été trompé me saisit, je l’ignore. Peut-être aussi parce que, au fond, je ne suis pas si dérangée que ça qu’il m’ait menti pour notre relation. Même si ça, moi-même je ne préfère pas le savoir consciemment.

    « Donc, pour répondre à ta question ... Sans doute aurais-je tout fait pour retrouver celui qui t'avais fait du mal, sans doute lui aurais-je fait regretter d'être venu au monde. But now ... Now, I just dont wanna care anymore. »


Cette voix froide, aux inflexions si familière, à l’accent tellement habituel me semble plus proche que jamais. Malgré son ton glacial et neutre. Et pourtant, même si je me sens un instant blessée par ses paroles, la venue de sphères lumineuses me fait très vite relever la tête. Depuis quand je me laisse jouer par un homme ?

    « Au moins certains semblent bien s’amuser. »


Lorsque j’aurai trouvé qui sont ceux derrière tous ces trucs hallucinants, je les égorge. Mais je ne bouge pas d’un centimètre face à la lumière qui flotte.

    « Attends. »


Le mot, aussi impétueux qu’inutile –Loki n’obéit qu’à lui-même, de toute façon- dénonce la tranquillité de ma voix. J’ai presque envie de sourire, tant la vérité m’aide enfin à saisir mon problème. A comprendre. Et à me décider. Je suis une tigresse. Mais je reste une femme, avec des sentiments ; quoi qu’il se soit passé, je sais que ici, maintenant, dans cette fichue ville, je veux récupérer le chat sauvage de mon passé. Ce n’est pas maintenant que je vais abandonner.

    « Ironie ne fait pas partie de mon passé. »


Une phrase si simple, qui réunit toute une réponse. Voilà pourquoi elle. Parce que je n’avais pas de raison inconnue qui me pousse à éviter de la toucher.

    « Et ce n’est pas ta présence qui m’est douloureuse ; je suis amnésique, mais saine d’esprit. Assez pour savoir que si je cherche quelqu’un ce n’est pas parce que je veux subir sa présence. C’est simplement que… »


Que quoi, Chlore ? Ne cherche pas tes mots, ce n’est plus le moment.

    « Lors de notre errance dans le parc, j’ai encore eu un de ces trucs à souvenir. Et, j’ai appris de façon très sympathique, que j’ai réussi un jour à être effrayée par un homme ; je ne sais ni qui, ni comment, ni pourquoi. Je ne sais rien de mon passé, et si tu t’évertues à cacher le peu que tu connais, c’est certain que je risque de tout ruiner. »


Le passé me rattrape alors, ouvre une brèche, montre une faiblesse que je ne suis pas sure d’apprécier. Parce que j’ai peur. Je suis humaine, et au même titre, je ne suis pas dénuée d’émotions comme la peur. Et je hais le savoir, et ressentir l’angoisse qui semble me reprendre comme si je vivais à nouveau cette scène décadente, me plongeant à nouveau dans ma déchéance.

    « Je n’en sais rien. L’homme de ce souvenir, peut-être est-ce pour ça que tu me tiens en respect. Qui sait si tu es lié ou pas. Je préfèrerai ne pas être aussi asservie par un passé que je ne connais pas, you know. »


Je serre les dents. Non, peut-être que j’aurai quand même du réfléchir à ce que j’allais dire ; parler de ce ton étiolé à l’idée de la peur que j’avais ressenti dans le passé, avouer cette chose que je tentais de me cacher à moi-même, ce respect apeuré qui m’assure de rester loin de lui… Parfois, il vaudrait mieux réellement tourner sa langue dans sa bouche d’abord. Au moins une centaine de fois.
Comme pour reprendre contenance, alors que toute tentative pour une telle chose serait vaine, j’ajoute d’un ton que je veux assuré et désintéressé :

    « Oh et, de toute façon, je ne compte pas finir clouée sur une grande roue. Un peu trop m’as-tu-vu à mon gout, et je ne parle même pas des pauvres gens qui auraient droit au spectacle. »


Soudain, les souvenirs me semblent bien pratiques. S’oublier, quitte à découvrir un nouvel élément encore plus perturbant, pour ne plus penser un instant à tout ce que je venais de lâcher contre moi. Avec une grâce assurée, loin du tumulte qui secoue mes pensées, ma main entre en contact avec la sphère de lumière, et je vois du coin de l'oeil Loki toucher la sienne. Obscure lumière, au secret corrompu.


Pour les histo:

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeLun 1 Avr - 19:07

Elle jubile. Le souvenir, ils le partagent. Les jouets. Ils sont amusants.

Loki:


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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeLun 1 Avr - 21:40

Space dementia in your eyes and
Peace will arise,
And tear us apart,
And make us meaningless again ...

« Au moins certains semblent bien s’amuser. » La phrase de Chlore fait écho à la sphère dorée qui apparue de nulle part, traverse les ténèbres, apportant sa petite lueur dorée. Lueur d'espoir, lueur trompeuse, lueur de souvenir. Pour l'instant, les fragments de mémoire qu'il a reçu n'ont été qu'amertume. Parfois équilibrée par une petite note d'optimisme, certes. Comme sa rencontre avec la rousse ... qu'il savait vouée à l'échec alors qu'il la voyait tout juste débuter. Cruelles, cruelles ces lueurs. Pourtant, il sait déjà ce qu'il va faire. Il sait qu'il va avancer le bras, et se saisir de cette occasion d'en apprendre plus sur lui, sur eux. Sur ce qu'ils ont été. Car ses questions n'ont toujours pas eu de réponse. Cependant, avant même qu'il n'amorce son mouvement, la voix de Chlore résonne dans l'obscurité. « Attends. » La voix est trop forte, le ton trop péremptoire. A quoi pense-t-elle ? Il n'est pas de ceux qui écoutent docilement ce qu'on leur raconte, qui se rangent du côté le plus arrangeant - celui qu'on leur ordonne. Il n'est pas un Landscape, pas un Sugar. Mais heureusement pour elle, elle continue à parler, et il reste effectivement immobile pour entendre ce qu'elle a à lui répondre. Peut-être ses mots donneront-ils à son souvenir un éclairage particulier. Peut-être juste lui donneront-ils plus envie d'aller s'y perdre. Show me. Show me that I'm right, that I can't trust her.

« Et ce n’est pas ta présence qui m’est douloureuse ; je suis amnésique, mais saine d’esprit. Assez pour savoir que si je cherche quelqu’un ce n’est pas parce que je veux subir sa présence. C’est simplement que… Lors de notre errance dans le parc, j’ai encore eu un de ces trucs à souvenir. Et, j’ai appris de façon très sympathique, que j’ai réussi un jour à être effrayée par un homme ; je ne sais ni qui, ni comment, ni pourquoi. Je ne sais rien de mon passé, et si tu t’évertues à cacher le peu que tu connais, c’est certain que je risque de tout ruiner. » Une façon comme une autre de lui reprocher d'avoir menti. Comme s'il avait eu le choix. Comme si lui annoncer tout de suite la couleur avait été le meilleur choix s'offrant à lui. Maintenant qu'il en sait plus, sur elle, sur eux, il ne doute guère qu'il se serait agi du meilleur choix, en effet. Mais il avait fait l'erreur d'y croire. Qui aurait pensé que lui, Loki, pècherait un jour par excès d'optimisme ..? « Je n’en sais rien. L’homme de ce souvenir, peut-être est-ce pour ça que tu me tiens en respect. Qui sait si tu es lié ou pas. Je préfèrerai ne pas être aussi asservie par un passé que je ne connais pas, you know. » Ses lèvres se tordent en un sourire amer. La tenir en respect, hein ? Une façon de voir les choses. Il la voit plutôt le tenir à distance, lui. La colère gronde, encore. Contre elle, bien sûr, mais un peu contre lui, aussi. Parce qu'il se rend compte qu'il n'attendait rien d'elle. Qu'aucun de ses mots n'aurait pu être suffisant pour le calmer. Assez de mots. Enough. Alors il écoute à peine sa dernière phrase, et tend la main vers la sphère lumineuse, sans remarquer qu'elle fait de même de son côté.

Et les images se succèdent. Une cuisine qui ne lui dit pas grand chose. Et la colère, encore. Ce sentiment de trahison. Puis ce bar, tellement plus familier. Ces mots, tellement creux. Et pour finir, cette atroce, insupportable impression, celle d'avoir été utilisé. Joué. Lui qui ferait ça aux autres sans ciller, sans le moindre remord, ne supporte pas qu'on ai pu lui jouer le même tour. Et voilà que l'histoire s'est répétée. « Well. 'Looks like there's nothing left. » Nothing. Definitely nothing. La lumière tamisée du bar de son souvenir s'efface lentement, comme s'est effacée celle de la sphère, lorsqu'il revient à l'instant présent. Pour jeter sur Chlore un regard dans lequel le mépris le dispute à une amère déception. Il y a cru. Avant. Puis ici, à nouveau. Mais c'est fini, fini pour de bon. « I was so wrong ... » lâche-t-il doucement, comme pour lui-même. « So wrong to have believe in you » finit-il un ton plus haut. Pas d'émotions dans sa voix. Peut-être une petite note de regret. A moins qu'il ne s'agisse simplement d'amertume. Peu lui importe. Elle l'interprètera toute seule. Sans un mot de plus - tout a été dit - il tourne les talons, s'éloigne d'elle. Doutant qu'elle le suive. Certain de ce qu'il lui dira si jamais elle s'y risque. A défaut de lui avoir apporté un quelconque optimisme, ce souvenir lui aura au moins apporté une réponse à quelques-unes de ses questions. Maintenant, il sait pourquoi il l'avait chassé de chez lui. Et il sait qu'il avait eu raison.

Spoiler:

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeMar 2 Avr - 13:55

Les souvenirs s'enchainent, se dévoilent, s'envolent. Car j'aurai bien mieux préféré ne pas savoir. Quand la lumière du bar enfin laisse place à la pénombre du parc, mes yeux restent plongés dans le vague, comme mue d'une immuable débâcle. Qu'avait-il pu se passer? Je refuse de comprendre. Je ne veux pas. Et pourtant.
Il est mort.
Il est mort, regarde. Regarde son teint blême et tes mains moites.

Les pièces d'un puzzles déconstruits et déchus.
Elle savait que leur situation n’était pas au beau fixe, qu’ils se disputaient souvent. Mais pour la première fois, il avait découché.
Comment peut-il imaginer l’espace d’une seconde qu’elle est encore heureuse ici ?
.
La peur.
Peur éternelle qui ne me quitte soudainement plus.

    « So wrong to have believe in you »


La voix de Loki me sort de ma torpeur. Je ne comprends plus. Je ne veux plus comprendre. Plus jamais. Ce corps sans vie ; ces mensonges. Cette peur. Cette envie de fuir. Run away.
Mais fuir pour toujours est une chose ; le faire seule en est une autre. Je ne me souviens que trop bien du souvenir de la première rencontre avec Loki.
Il arrive à la faire sourire. Rire. La vie lui semble soudain plus légère. Plus agréable..
Ce n'est que quand ma main se ferme sur le bras de l'homme que je me rends compte que je l'ai rattrapé en quelques foulées, à l'allure sauvage qui ne me quitte pas même dans ma déchéance. Contre tout ce que ma tête m'ordonne et m'a ordonné jusque-là, encore trop perdu, je ferme mon deuxième bras sur celui de Loki, comme on se raccrocherait à sa bouée de sauvetage. Ou son seul espoir. De toute façon, à quoi bon pourrai-je encore me raccrocher ? Meurtre. J'ai tué quelqu'un. Qu'a-t-il bien pu se passer pour en arriver à cela? Je veux croire à une erreur. N'importe quoi. Pourtant, je sais que j'étais en fuite quand j'avais rencontré Loki. Alors quelle est la vérité ?

    « Que crois-tu ? Je j'avais eu le choix ? Comme si j'avais des chances en débarquant, le sourire aux lèvres : "Hello, I'm a murderer, and you, what's your name?" Je ne sais pas pourquoi je ne t'ai rien dit... »


Mes paroles ne sont qu'un filet de voix désemparé et affecté ; je ne sais plus quoi croire. Même l'ironie qui aurait du teinter mes mots se fait dominer par l'affliction, et si je me sens au fond de moi méprisante envers moi-même, cela ne me secoue pas assez pour me forcer à réagir. Que croire ? Que quelqu'un tente de nous retourner la cervelle ? Que j'ai réellement tué un homme ? Mais je préfère encore rester dans l'inconscience. Car elle au moins elle ne m'a jamais trahie. La connaissance n'a cessé de marquer ma déchéance.
Je relâche le bras de Loki. Lassée. Lasse de toutes ces choses étranges ; de tous ces vérités obscures et qui ne me permettent pas de comprendre, seulement de savoir. C'est tellement irréel de toute façon. Je recule d'un pas. J'ai l'impression que la léthargie qui gagne mes traits, m'empêche de pleurer ou de tenter de rire à de telles élucubrations, qui m'empêche de réfléchir, et qui me fais regarder dans le vide gagne mes jambes. Comme si le monde abandonnais mon corps dans le néant. Même ce qui aurait pu être une accusation reste au bord de la supplique. Cause the tiger is human, and the human is lost.

    « You lie to me too. You too have prefered hide the past. And you have you reasons too. »


Je n'arrive même plus à secouer mes boucles rousses. Tout est si futile. Si stupide. Le monde ne semble pas tourner rond dans cette ville ; à moins que ce ne soit moi, si égarée que plus rien ne semble me rattacher. Et ma seule attache semble dégoutée de moi. De ce que j'ai fait. Mais qu'avais-je donc fait ?

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MessageSujet: Re: Today is Tomorrow.    Today is Tomorrow.  - Page 2 Icon_minitimeMar 2 Avr - 20:52

You make me sick
Because I adore you so ...
I love all the dirty tricks
And twisted games you play on me.

Il ne s'éloigne que de quelques pas avant que d'autres ne se fassent entendre dans son dos. Discrets, comme à leur habitude, mais pas assez pour passer inaperçus dans le moite silence du parc. Il sent ses épaules se crisper un peu, mais n'accélère pas sa marche. Pas plus qu'il ne la ralentit. L'ignorer lui semble être sa meilleure arme - tout a été dit, après tout. Et puis, que pourrait-elle faire pour l'arrêter, hein ? Il lui suffit de ne pas l'écouter. Elle finira pas se lasser. Il a assez eu de ses mensonges, de ses manipulations. Merci bien. Sauf qu'une fois de plus, elle semble capable de passer au-dessus de la répulsion à la toucher qu'il lui reprochait, puisqu'elle se saisit d'un de ses bras. A deux mains. Il arrête sa marche, mais à contre-cœur, et non sans un soupir plus qu'explicite. Du moins jusqu'à ce qu'il se rende compte que la différence tangible avec la dernière fois où elle s'est forcée au contact. Pas d'Ironie cette fois. Elle n'essaye pas de protéger quelqu'un. Are you dumb ? Of course she's protecting someone. She's protecting herself. Le temps qu'il accepte l'idée, il est trop tard pour la repousser. Elle s'est déjà mise à parler. Mais pas du ton impétueux, assuré, qui était le sien avant. C'est à peine un semblant de voix qui s'échappe de ses lèvres. Un miaulement.

« Que crois-tu ? Je j'avais eu le choix ? Comme si j'avais des chances en débarquant, le sourire aux lèvres : "Hello, I'm a murderer, and you, what's your name?" Je ne sais pas pourquoi je ne t'ai rien dit... » Il lève les yeux au ciel devant son pauvre trait d'humour. Elle ne semble d'ailleurs pas croire à son propre sarcasme ; sa voix manque nettement de conviction. A croire que cette fois, il a touché juste. Or she's trying to use you again. Lentement, il se retourne, plisse les yeux, tentant sans succès de distinguer son expression dans la pénombre. Pas encore une fois. Plus jamais ça. Sauf qu'il ne peut pas simplement mettre ses mains sur ses oreilles et partir en se répétant qu'il ne l'entend pas. Il n'a plus cinq ans, merci bien - si tant est qu'il ait jamais eu ce genre d'attitude. Cela dit, quand elle le lâche, il ne s'empêche pas de faire un pas en arrière. Comme si un peu de distance pouvait prévenir toute tentative de manipulation. Qu'il en soit réduit à ce genre d'extrémité lui donne envie de se frapper la tête contre les murs. Lui qui s'est promis de ne jamais céder aux émotions, à ces pitoyables sentiments, voilà qu'il se retrouve à ne plus savoir quoi faire pour ne pas céder de nouveau à la rousse. Mais il a pris sa décision. Il ne voit aucune raison de revenir dessus. Même sa voix hésitante. Même son regard de félin. Rien. Il ne reste plus rien. « You lied to me too. You too have prefered to hide the past. And you had your reasons too. »

« I lied to give us a chance ! » lâche-t-il. D'un ton qu'il trouve immédiatement trop fort. Et laissant trop passer la colère. Non. Pas de sentiment. Il se l'est promis, pourquoi n'arrive-t-il donc jamais à tenir ce genre de promesse avec elle ? Pourquoi cette fille plus qu'une autre ?
Dans le passé comme dans le présent, il semble qu'elle soit une sorte d'exception confirmant la règle. Un statut dont elle avait assez abusé. Except that she lied to give you a chance too. Non. Pas de cette manière. Elle ne leur avait pas donné une chance, elle s'était protégé. Ce qu'elle essaye encore de faire. Both liars. Qui se ressemblent s'assemblent. Il chasse l'idée de son esprit, inspire un coup pour reprendre contenance. Pour récupérer son air froid et insensible. Pas sûr qu'elle s'en rende compte avec l'obscurité, mais il préfèrerait se mordre la langue jusqu'au sang plutôt que de le reconnaître. « We both made mistakes » admet-il, plus froid que jamais. « But never again. » Le message est clair. Cela dit, il ne bouge pas. Il ne la laissera pas le rattraper ; il préfère attendre qu'elle parte toute seule. Oui. Ou du moins, il en est presque convaincu.


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