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Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.

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Blasphème beaucoup pour un Dieu
Dieu
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MessageSujet: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeDim 17 Fév - 1:21

Spoiler:

Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. 1550624631 06h-08h

Il n'aurait sans doute pas pu être de plus mauvaise humeur. Oui, le summum du pire était arrivé. Summum du pire, ça vous parle ces mots ? Ça veut dire que rien de va. Rien. Il s'était réveillé dans un train absolument miteux. A vous dégouter de mettre les pieds dans un train. Le il en question n'avait, de plus, aucune idée de qui il était. De l'endroit d'où il venait. De ce qu'il faisait dans ce train. Parce que la vison de la poussière sur la banquette -et sur ses vêtements- l'avait proprement révulsé. Aucune chance que ce soit lui qui soit monté dans ce wagon de son plein gré. Où on l'avait enlevé, ou bien... Ou bien il ne voyait pas. Et cette impossibilité à trouver une hypothèse plausible avait encore fait monter sa tension d'un cran. Bref, il était de mauvaise humeur.

Et c'est auréolé de cette humeur massacrante qu'il était sortit du wagon après avoir secoué au mieux ses vêtements. Comprenez que la poussière, ça se voit sur les vêtements noirs. Il se promit de passer un savon aux agents d'entretien de cette gare dès que l'occasion s'en présenterai. Et il allait exiger le remboursement en bonne et due forme du prix du pressing. Avec peut-être des intérêts...

Une fois sur le quai, il se rend compte qu'il ne sait plus où aller. Et a votre avis, que se passe-t-il ? Oui. Oui, ça l'énerve encore plus. Le jeune homme serre les dents, enfonce violemment ses mains dans les poches de sa veste. Il se rend soudain compte que ses poches ne sont pas vides. Et qu'avec un peu de chance, il va trouver quelque chose d'intéressant. Quelque chose qui lui dise qui il est ? Il sort tout d'abord un porte feuille. Du cuir, noir. Il en apprécie intérieurement la qualité. Mais dedans, rien qui le renseigne. Il grommelle, sort ensuite un petit livre : "Politique des pays émergents en Orient". Il le contemple un instant. Qu'est-ce qu'il peut bien en avoir à faire, de la politique des pays émergents, hein ? Le troisième objet dans ses poches est un plan. C'est marqué métro. Il semble qu'il ai été gribouille. Inutile. N'a-t-il que des choses inutiles dans ses affaires ? Ha... Cette petite chose là, qu'est-ce que c'est ? Un sablier ? Non... le nom lui revient ensuite. Clepsydre. Inutile mais... mais c'est joli. Et fascinant. Et en plus de ça... ça alors. Pourquoi est-ce que ça ne marche que dans un sens ?

Il reste un instant immobile à contempler l'étrange objet. Improbable. Comme un automate, il le range dans sa poche. C'est beau. Donc c'est fait pour aller avec lui, n'est-ce pas ? Parce qu'il ne doute pas qu'on puisse le qualifier de beau, vu le reflet que lui a renvoyé le miroir, tout à l'heure. Des cheveux bruns, en pétard, des yeux verts intelligents... Oui, c'est tout lui, ça. Intelligent. Beau. Parfait quoi.

Cet instant de perfection est gâché par le paquet de chewing-gums qu'il sort de sa poche. De simples chewing-gums, voilà le dernier objet qu'il sort de ses poches.

- Inutile !
crie-t-il rageusement en envoyant promener les pauvres chewing-gum à plusieurs mètres de lui, dans un magnifique vol plané. Bon sang, pourquoi est-ce qu'il ne possède rien qui lui dise ce qu'il fait dans cette ville absolument moche ?! Et pourquoi personne n'est là pour lui expliquer ce qui se passe ? Où sont ces incapables d'employés de la gare ?

- Eh ! Oh ! Vous pourriez pas mettre des panneaux pour indiquer les choses, bordel ? Faites votre boulot correctement un peu !

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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeDim 17 Fév - 2:33

« Hérésie du fourbe heureux.


« Silence. Silence qui pèse. Silence inhabituel. Silence qui t’éveille. Tu t’éveilles. Que vas-tu faire ? Toi, toi inconnu. Tu as perdu. Dans ta tête vagabondent divers nœuds. Histoires mêlées, synonymes de péchés. Imbécile. Imbécile génie. Tes muscles te lancent, ta mâchoire claque. Tu restes. Tu restes là. As-tu compris ? Comprends-tu ? Qui es-tu ? Habitude. Une habitude qui justement, tu ne comprends pas.

« Qu’attends-tu ? Le temps passe. Il ne t’attend pas. Pourquoi te sens-tu si blasé ? Si indifférent et si… Nostalgique ? Dans l’insonorité de l’instant, ton cœur bat. Vivant. L’écho d’un être. Ton être. Qui peux-tu bien être ? Sourire ému. Pourquoi l’es-tu ? Une larme coule, une larme croule. Le fardeau descend, entame ascension... Et chute. Pourquoi pleures-tu ? Pourquoi cette perle, pourquoi cette lame ? Tu ne comprends pas. Pourquoi ? Une autre la succède. Sans fin. Tu larmoies. Geignant dans le silence. Paix, sérénité.

Vidé.

« Calme, calme qui a présent t’a purgé. Nouveau, renouveau. Naissance. Tu éclos. Fleur masculine, lumière enfantine. Tu marches. Depuis quand es-tu levé ? Tes larmes sont séchées. Larmes que déjà tu as oublié. Larmes qui s’effacent. Larmes qui persistent. Oublie, oui oublie. Tout te rattrapera.

« Gris. Tout est gris. Fade qui t’émerveille. Un paquet ricoche à tes pieds. Tu te penches pour le ramasser. Sac à l’épaule, tu es voyageur. Voyageur incontesté. Abominable vérité. Tu ne cherches à sourire, fixe l’inconnu excédé. Simple, traits singuliers. Il te ressemble. Te ressemble de sa différence, de son impuissance.

« Tu ne cherches à parler, parler est encore trop difficile. Parler serait avouer. Avouer quoi ? Tu ne sais pas. Pourquoi ton esprit fléchit ? S’exprimant il sème le trouble. Il fait bande à part, s’éprend de choses que tu ne saisis pas. Décontenancé. Déstabilisé. Tu es seul. Entouré de ta conscience, de ton âme et de cet être… Tu es dépourvu. Dépourvu face à ce monde inconnu.

« Tu hoches la tête. Ce messire, ce dieu fauché. Il t’a offert sans le vouloir un sachet. Sachet à présent empoché. Que peux-tu bien lui dédier en échange ? Quelle vérité peux-tu bien lui donner ? Sourire. Malice. Changer pour devenir soi même. Mais

Qu’en est-il de personne ?

Prends confiance. Tente ce que tu n'as encore tenté...


Tu trouveras.

Éloigne les ronces
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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeDim 17 Fév - 13:52

Silence. Silence d’une orchestre attendant le chef pour commencer le concerto. Mais le chef ne vient pas. Et le silence s’étend, reste, mesure après mesure. A la dixième mesure, je comprends qu’il ne viendra pas. J’ai perdu le chef. Le silence de l’orchestre, ce silence dans ma tête. Rien. Rien ne veut revenir. Même les mélodies sont repoussées devant la force du silence. Aucune bruit ne me parvient, de nulle part. J’ai perdu ce qui coordonnait tout. Ce qui me constitue. Mon esprit est vide. Je comprends que le chef d’orchestre ne viendra pas.
J’ouvre les yeux, délicats yeux semblant plus fragile que de la porcelaine, sur ce monde silencieux. Comment trouver le tempo d’un monde qui m’est aussi étrangers, devant le vide difficilement serein de ma tête ? Pourtant, je m’ouvre, j’écoute les accords silencieux. Autour de moi, une cabine de train. Un vieux train, pense mon esprit vide.
Le silence est modulé lorsque je me lève doucement. Je jette un regard vers la fenêtre. Le monde au-dehors est illuminé sous l’aube naissante. Doux crescendo de lumière. Je le sais, je le sens, si je veux aller vers la mélodie, ce ne sera pas dans ce train. Vu les silences qui s’enchainent mesures après mesures, ce train n’est que le début de la partition vide que compose maintenant ma vie. Un nouveau début ? Mais pourquoi ? Mon ancienne partition était donc imparfaite ? C’était-elle clos sur un accord suspensif ?
Que de question. Comme autant de croches solitaires.
Un nuage se met un instant sur le chemin du soleil, diminuendo, le temps d’une douce valse. J’aperçois alors mon reflet dans la vitre vieillotte. Innocence. Je souris timidement sous ma propre réflexion. De grands yeux ne sachant aller vers le violet ou le bleu en sont la clé, et la tonalité est donnée par mon visage serein. L’appogiature, quand à elle, est donnée par mes longs cheveux blonds. Je me souris timidement, avant de me tourner vers la sortie.
Alors que j’avance de wagon en wagon, souhaitant vérifier qu’il n’y a personne avant d’entrer dans la danse, de nouvelles questions en forme de croche s’ajoute à la partition de mon nouveau départ. Mon nom, quel est mon nom ? Il m’échappe, comme lorsqu’on souhaite donner le nom d’une chanson, qu’on l’a sur le bout de la langue à force de la connaitre, mais qui ne veut vraiment pas revenir. Il en va de même pour mon âge, même si je sais pertinemment que je ne suis pas vieille. On va dire que j’ai seize ou dix-sept ans, voilà. La jeunesse de la musique.
Finalement, après un énième wagon, lasse de vagabondée de reprise en reprise, sans aucun changement, je décide de sortir pour de bon. Posant le pied sur le bitume, je ne tarde pas à entendre quelque chose remplacer le silence par des notes. Une voix, plus précisément. Basse. Un garçon.
Je tourne la tête vers ce dernier. Les yeux verts, les cheveux noirs, je note cela dans la partie de ma tête qui ne pense pas que musique. Il avait lancé un truc par terre. Truc que ne tarde pas à ramasser un autre garçon, blond, qui sourit. Il a l’air étrange. Comme si une douce mélodie mystérieuse émane de lui. Je regarde à nouveau l’autre garçon, celui qui a déjà parlé.

    « Ça ne sert à rien de crier tu sais, dit une douce et petite voix pas très assurée, je crois qu’on est tout seuls… »


Un sourire timide se dessine sur mon visage. Je leur demanderai bien leur nom, mais quelque chose m’empêche de le faire, comme si cela risquait de créer une dissonance. Je ne connais pas mon identité, alors que faire s’il me demande à leur tour le nom de ma partition, une fois qu’ils se seraient présentés ? Aussi je reste là, le regard doux et absent à la fois, un peu baissé, attendant la suite de la mélodie.

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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeDim 17 Fév - 14:31

Sa colère se fige un instant a l'arrivée d'un autre garçon. Parce que c'est bien un garçon, non ? Malgré son visage tout fin, ses cheveux blonds un peu longs... Enfin, le garçon a l'air bizarre. Il ramasse le paquet de chewing-gum qui vient d'atterrir à ses pieds. Et là, il lui... sourit ?!

Le brun ne peut s'empêcher de grimacer. Qu'est-ce que c'est que ce type bizarre qui lui sourit après avoir ramassé ses chewing-gum ? Mec, tu viens de t'abaisser devant moi et ça te fait sourire ? T'as conscience que c'est louche, ça ? Mais pire que le sourire, c'est son silence. Encore quelqu'un qui ne sert à rien dans ce bled. Où est donc passé le personnel ? Pourquoi est-ce qu'il n'y a personne pour prendre en charge les arrivants ? Et surtout, personne pour lui vendre un billet de retour chez lui. Chez lui. Même si il ne sait pas où c'est. Parce que chez lui, c'est sans doute plus beau, il fait moins chaud qu'ici, c'est plus propre qu'ici. Bref, c'est mieux qu'ici.

- Putain, pourquoi tout ce qui est ici est inutile ?...
grince-t-il entre ses dents.

Enfin... tout sauf Moi, évidemment
. Oui, Moi avec une majuscule, parce qu'il le vaut bien. Bon. Que peut faire quelqu'un de classe et de parfait comme lui dans un endroit aussi pourri ? Trouver un moyen de se faire la malle ? Excellente idée.

« Ça ne sert à rien de crier tu sais,... je crois qu’on est tout seuls… »

Par chance, il n'a pas sursauté. Ça aurait fait tâche avec sa classe naturelle, un sursaut à cause de la voix d'une fille. Il se retourne avec une lenteur exagérée, pour se retrouver face à face avec la propriétaire de la voix. Elle a l'air jeune. Fragile. Inutile. Il soupire une nouvelle fois, et sent l'agacement revenir à la charge quand la fille sourit. Putain, mais qu'est-ce qu'ils ont tous à sourire, ici ? C'est la coutume de cette ville, c'est ça ? Quel ville de clowns !

- Bon. Okay. La populasse, on va faire ça bien : si vous savez où on est, vous me le dites. Sinon, je vais aller chercher quelqu'un d'un peu plus utile que vous, ok ?

Simple clair et net. On ne va pas non plus gaspiller sa salive divine pour des gens qui ne servent à rien.

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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeDim 17 Fév - 16:53

« Empoche gloire. Monte sur trône... Elle t’attend.


« Lourd. Ce jeu est lourd. Lassé, déjà tu te lasses. Es-tu donc de ce bord ? Le temps a passé, à présent tu es éveillé. La brume s’est estompée. Tu peux enfin apprendre. Tu peux enfin croire. Tu redécouvres. Te redécouvres. Sourire qui change. Mutation. Mutin. Blasé. Qu’est-ce bon, qu’est-ce triste. Une part de toi hurle, l’autre soupire. Tu es perdu. Perdu dans un monde que trop vaste. Perdu dans ton monde.

« Univers qui s’étend. Qui es-tu ? Que représentes-tu ? Qui sont ces gens ? T’étaient-ils importants ? Sans doute ce môme, cette futilité se croyant dieu t’est-elle chère. Tu ne sais pas. Mais après tout, veux-tu réellement savoir ? Soupir. Le sourire s’affaisse, le songe tombe. Oui. Il faut l’avouer. Tu t’éprends de cette nouvelle sensation.

Tu t’en fou. T’en contre fiche.

« Qu’il pleuve, qu’il vente. Cette partie en toi existe. Mauvaise elle te prend à la gorge, t’empoisonne. Sans doute étais-tu gentil, doux et compréhensif. Mais cela n’est que suppositions. Es-tu bon ? Toi qui ne possède plus de nom. Nom. Vas-tu les laisser te dicter ? Ils parlent. T’énervent. T’excèdent. Pourquoi ressens-tu cela ? Toi homme de chaire, de sang et d’œuvre ? Toi qui ne te connais plus. Doute. Un doute te prend. T’es tu seulement jamais connu ?

« Futile.
« Stupeur. Silence. Ils ont parlé, tu as répondu. La réplique est courte, directe et ferme. Pour qui te prends-tu ? Pourquoi te montres-tu si vil ? Noir. Tu es noir, noir dans ta blancheur. Pourquoi le nier ? Tu ne peux que céder. Cette finesse en toi te submerge, elle t’englobe et te fait perdre pieds. Tu plonges. Plonges dans ta propre facette. La candeur te prend, elle t’arrache vertu, brûle excès et surplombe ta vie.

« Nulle part.
« C’est une certitude. Une chose inexorable. Ta mélomanie instable flanche. Tu te perds dans ta propre langue. Où êtes-vous ? Ici, tout simplement. Un ici qui ne se résume qu’à…

Coup.

« Ta paume contre ton front. Tu souffles. Reprends toi, bon sang ! Tes iris de miel ondoient, tu fixes les deux… Perdus. C’est si évident. En toi cela résonne. Vibration. Un air se glisse dans ton esprit, des sourires s’effacent. Un souvenir refait surface… Amnésique. Tu le revois. Ce pauvre médecin qui t’annonce ce comme banalité. Et toi, toi tu te sens. Alors si loin, alors si grand. La vision se brouille, tu hésites à sourire. Se souvenir n’est pas toujours bon.

« Et, Dieu. Tes chevilles sont à la limite. Fais attention de ne pas glisser de ton piédestal. Vu comme tu te prends de haut, la chute risque d’être dure. Fracassante même. Mais bon, passons. On parle de chose utile là, non ?
« Tu te prends dans ton jeu, laisse la sympathie te gagner. Redeviens toi même, brave. Prends trône, porte couronne. Laisse, lâche. Tu n’as besoin d’accessoires. Tu te suffis à toi même. Ta splendeur n’est sans doute pas visible, tes paroles peut-être futiles. Mais de ton rège nouveau, tu comprendras ce qui à tous échappera. Simple. Oui. Cela te convient parfaitement. Ce mot est toi. Simple mais complexe. Tu ne comprends pas. Une référence te revient, des idées confuses émergent.

« L’oubli. L’oubli dévore tout. Quelqu’un doit bien jouer avec nous. Vu vos têtes égarées, l’on en est tous au même point. Des personnages amnésiques qui se retrouvent à Nulle Part. N’est-ce pas ironique ? Monde inconnu pavé d’un Dieu, d’une symphonie égarée et d’un homme qui ne se comprend plus lui même. Candeur imbécile. Huh.
« Tu les regardes. Tu les admires. Tu les observes et les fixes. Au delà des préjugés, au delà des doutes. Ils te passionnent. Lui l’inconnu à l’égo incomparable. Lui gosse brun et rebelle. Lui que tu juges ainsi, alors que de son âge tu approches. Et elle. Elle demoiselle égarée, à la peau veloutée. Elle air, elle muse qui t’inspire. Elle partition effacée. Que de passion chez vous. Un groupe, un trio fou pour un hymne fou.

« Je serai Candide. Enchanté.


Éloigne les ronces
Symphonie
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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeDim 17 Fév - 17:57

La basse joue à nouveau, mais son ton me semble dissonant. Il me déplait. Pourquoi cet air supérieur ? On ne lui a rien fait, pourtant. Le blond, au visage fin rehaussant ses yeux miel, n’avait fait que sourire. J’avais dit quelque chose de mal ? Un ton trop haut, un ton trop bas ? Je ne sais pas. Alors le garçon resté jusque là silencieux s’ajoute à l’orchestre.
Futile ? Oui, sans doute. Pourtant, même l’élément le plus futile est parfois important, dans une symphonie. Alors, il faut le prendre tel qu’il est, je suppose. On ne peut aimer tous les instruments de la formation. C’est plus compliqué à appréhender dans un trio, cela dit. Mais soit. Si déjà nous sommes à Nulle Part, autant accepter cette organisation, que de finir solitaire sur la partition perdue.
Je relève les yeux au moment ou le blond porte sa main à son front. Percussion. Violon donnant le rythme. Violon. Et pour l’autre garçon ? Nous entamons une danse sur le rythme de cette partition tout juste commencée. Une danse dangereuse, troublante, agressive mais alléchante.

    « Et, Dieu. Tes chevilles sont à la limite. Fais attention de ne pas glisser de ton piédestal. Vu comme tu te prends de haut, la chute risque d’être dure. Fracassante même. Mais bon, passons. On parle de chose utile là, non ? »


J’étouffe un rire, léger, cristallin, devant ma main. Un carillon. Un carillon dans un orchestre, mignon diraient certains. Mais j’ai plutôt une légère peur que les garçons se tournent vers moi pour me dévisager maintenant. Je ne veux pas être la soliste au centre de l’attention. Plutôt celle qui écoute ardemment le cœur de la musique battre. Celle qui s’envole aux milieux des symphonies.

    « L’oubli. L’oubli dévore tout. Quelqu’un doit bien jouer avec nous. Vu vos têtes égarées, l’on en est tous au même point. Des personnages amnésiques qui se retrouvent à Nulle Part. N’est-ce pas ironique ? Monde inconnu pavé d’un Dieu, d’une symphonie égarée et d’un homme qui ne se comprend plus lui même. Candeur imbécile. Huh. »


Je lève à nouveaux les yeux, que j’avais sans m’en rendre compte baissé une fois de plus comme pour me cacher, vers le blond. Une symphonie égarée ? J’avais deviné sans mal que Dieu était attribué au garçon cherchant –et le pensant sans doute- être seul soliste d’un concerto du XXe siècle dédié à lui et à lui seul. Un véritable orgue à lui tout seul. A la fois lourd, imposant sa présence, et tonitruant. Mais mélodique. Et la symphonie ? Il parle de moi sans doute. A moins qu’il ne me désigne par candeur imbécile, mais je sens bien que c’est la symphonie qui m’est attribué, triolet de syllabes aux accords tellement agréables à mes oreilles.
Il se présente alors sous le nom de Candide. Etrange. Normal. Harmonie avec ce qu’il est. Tout comme Dieu. Et moi alors ? Il faut que je donne un titre à ma partition. A ma…

    « Symphonie. Si vous voulez bien m’appelez comme ça… »


L’harpe s’ajoute au trio. Ma voix est tellement différente de celle des deux autres. Pourtant, ils sont loin d’avoir la même. J’observe discrètement et timidement mes deux partenaires. Dieu, l’égocentrique et « mirifique » orgue. Candide, l’étrange mais captivant violon. Un sourire timide étire mes lèvres, dans une nuance pianissimo. Ma partition est prête à être écrite, maintenant.

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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeDim 17 Fév - 19:00

Le mot futile, lancé par un des deux inconnus, lui met les nerfs en pelote. Il serre les poings dans ses poches. Non. Non, ne pas s'abaisser à réagir à tout et n'importe quoi. Surtout quand la réponse est aussi facile.

- Bon. Tu sais parler, c'est déjà ça, lâche-t-il, en affichant un air blasé. Tu es donc moins inutile que je le pensais. Félicitations.

La suite des paroles du type blond le fait passer par toutes les couleurs. Il pâlit, rougit de colère, blêmit de nouveau. Pour qui se prend-il, celui-là, avec ses phrases aux tournures lyriques et un peu évasives. Pour qui se prend-il, à le critiquer ainsi. Le jeune homme finit par tout effacer de ce discours. Ne gardant que la première phrase. Dieu... voilà comme il l'a appelé. Dieu... Il savoure le nom avec un rictus. Pas mal. Voilà qui est parfaitement à sa mesure. Oui, un Dieu parmi ces... ces paysans. Oui, de simples paysans, même si ils sont trop bien habillés pour ça. Quand à la réponse "Nulle Part", il décide de l'ignorer volontairement, tout comme le rire de la fille. On est nulle part ? Mais bien sûr, et moi je suis dieu. Ah. Mais oui. Je SUIS Dieu.

Il hausse un sourcil au début des présentations. Candide. C'est un nom, ça ? Et puis soudain, surgit de nulle part, une référence lui vient. "Candide de Voltaire". Pourquoi ces mots vont si bien ensemble ? Qu'est-ce que c'est, Voltaire ? Encore cette ignorance. Dieu n'est-il pas sensé être savoir et connaissance ? Que lui arrive-t-il ? Bon. Candide est un prénom, bizarre certes, mais un prénom. Admettons. Et la demoiselle qui renchérit. Symphonie. Bah voyons, allez-y ! Ne vous gênez pas, piochez dans les prénoms ridicules, qui ne sont même pas des prénoms, on ne vous dira rien. Bon, ok, il n'a pas non plus un pseudonyme très courant, mais... les Dieux ont le droit à toutes les folies, n'est-ce pas ? Et il ne fait pas exception.


Avec un petit sourire satisfait, il observe les alentours. Son nouveau royaume, jusqu'à ce qu'il regagne sa demeure. Et les deux autres ? Des domestiques au mieux. Inutile de leur dire ça. de toute façon, comment pourrait-on ne pas suivre quelqu'un comme lui ? Avec son charisme et sa classe naturelle, il est tout désigné pour diriger. Certes, si il avait eu le choix, il n'aurait pas pris ces deux bras cassés comme équipe. Entre celui qui parle en phrases sibyllines et celle qui sourit a tout va -parce que oui, elle recommence, et il meurt d'envie de lui aboyer dessus pour lui dire qu'il n'y a décidément rien de drôle ici (mais aboyer, ça n'est pas digne vous voyez)... Des bras-cassés inutiles.

Zappant la partie des présentations, il fait quelques pas impatients pour s'éloigner du quai. Cet endroit attend son maitre... et bien il l'a trouvé.

- Me voilà, murmure-t-il pour lui même, sans prêter plus d'attention aux deux autres. Devant lui, les rues éclairées par la lumière matinale semblent lui tendre les bras.

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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeDim 17 Fév - 19:40

S’ils avaient fait attention à l’herbe qui pousse sur le quai, ils l’auraient vu. Ce mouvement dans leur direction. Ce petit personnage qui se croit plus haut que les autres L’amuse. Il est temps de le tester. Doucement les ronces s’accrochent à sa cheville et le tirent en arrière si bien que le petit personnage tombe.

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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeLun 18 Fév - 19:58

« Qu’il soit à Voltaire ou à Baudelaire… ♫
« Tu les toises. Vous. Eux. Groupe désuni dans une décadence euphorique. Un tout qui de sa différence se lie. Tu aimerais sourire, te laisser emporter dans une joie ; dans une routine sure et agréable. Tu aimerais les prendre d’un coup à ton aise, faire d’un mot ce qui à jamais unirait vos avis. Mais étrangement. Tu ne peux pas. Tu ne sais pas. Comment t’y prendre, comment y réaliser. Tu ne sais même pas pourquoi tu ressens ca, et pourquoi cette boule en ton ventre. Ces deux sont clairs, ces deux sont nets. Ils te passionnent de vos différences, de vos lacunes. Vous. Nous. On. Un. Oui. Ce serat bien beau. Ce serait parfait. Un parfait qu’encore tu ne réalises pas… Pas plus que cette chose qui l’entement entraine l’hymne en enfer…

« Chute. Une chute qui le prend violemment à la gorge. Impuissant et torturé spectateur. Une chute qui le brûle, une chute qui le tord. Âme contorsionnée qui hurle. Le souvenir est là. Proche. Si proche qu’il en est intouchable. Alors tu aimerais crier. Crier à t’en arracher poumons, à t’en arracher cœur. Oui car cette vision t’accable. Anéanti c’est un ralenti qui te délivre. Une délivrance houleuse et dangereuse qui te brise. Perdu. Tu es perdu dans un monde de vives douleurs. Qu’est-ce sentiment ? Ce déjà vu ? Tu trembles, tes membres s’entrechoquent… Un gémissement te parvient. Est-il tient ? Si fort. Si faible. C’est dans cette chute que tu te perds. Est-ce la tienne que tu observes, ou celle de cette personne qui à présent te semble familière ? Ton esprit se tend brutalement. A l’extrême torturé il va bientôt lâcher. Esprit qui dans un recoin sait. Sait pertinemment pourquoi. Esprit qui pourtant ne peut pas. Esprit qui se fragmente… Qui vole en éclats. Tu cèdes. Toi fort. Toi impuissant. L’un chute et pourtant l’autre souffre. Tragédie pour ironie. Quel jeu. Quelle noire blague. Blague qui ne te fait pas rire. Blessé. Brisé. Tu es lié dans ta propre médiocrité. Ton corps s’arrache, se consume. Pourquoi ? Pourquoi te sens-tu ainsi ? Pourquoi crois-tu à ce point revoir une scène ? Scène macabre qui t’accable. Tu vis l’invivable et ressens l’inexprimable. Que peut on bien en dire ? Candide déjà échappe. Les lois coulent sur lui comme l’eau sur son corps de vapeurs. Tourmenté il sombre dans l’incolore. Candide lâche. Il ploie face à cette idée. Pourquoi diable est-il condamné à oublier ? Un oubli qui a présent le force à ressentir. Broyé il aimerait tomber. Mais tomber il ne peut pas. Piégé. Candide est piégé.

« Face à ce sombre spectacle qui durement s’éternise Candide se fige. A présent néant il ressent. Face à lui la chute perdure. Face à lui tout s’y perd. Figé, le temps est gelé. Candide ne voit plus. Candide est perdu. Tout lui rappelle. Tout l’entremêle. Va-t-il comprendre ? Non. Il a déjà compris. Le blond tressaille. Il se voit dans la chute. Il se voit chuter. Et dans cette étrange image Candide rompt. Encore. Il observe un monde crouler. Et ce qui devait arriver arriva. Le brun tombe. Et en spectateur funeste l’héros raté agit. Vif il s’éprend. S’éprend de tout. De rien. De son cœur vidé il ne cherche plus. Car sans doute il a trouvé. Sa main attrape celle du roi. Roi qui déjà est au sol. Roi que Candide ne lâche pas. Car le blond est sûr. Car le blond sait, non... Connaît.

« Ce n’est pas Dieu qu’il observe de la sorte… C’est lui même. Tu es bel et bien broyé, Candide. Broyé et poussé dans une malle qui jamais ne pourra plus s’ouvrir. De tes iris tu croyais connaître cet homme. Tu pensais savoir qui il était. Pensais l’avoir un jour consolé, soutenu… Mascarade. Cette tombe qui se dresse derrière toi va t’engloutir. Dans un jappement tu vas disparaître. Disparaître d’un monde auquel déjà tu n’appartiens plus. Rire. Oui elle doit bien rire. Es-tu toi même, doux et tendre ? Quel pitoyable animal. Quand vas-tu te retrouver ? Ces dernières minutes t’ont jeté. Elles t’ont humilié de leur rite massacré. Et cela fait rire. Un rire sombre car à présent que tu fixes les pupilles profondes du jeune, tu sursautes. Oui. Ton cœur balance. Car tu te rends compte. Compte que tout tu t’étais imaginé. Tu ne le connais pas.

« Une erreur qui déjà laisse ses traces. Une faute qui déjà se grave et se marque. Une faute que ton corps accepte lamentablement. C’était le premier. Le dernier. Dernier à te faire croire faux. Dernier qui te laissera te berner. Car à présent que sa main encore tu tiens, car à présent que tu l’étudies ; tu fais en sorte de ne plus jamais commettre cette bavure. Comment une simple chute a-t-elle pu provoquer un tel désastre en ton âme chamboulée ? Question qui sans doute un jour trouvera réponse. Question qui pour l’instant tu laisses de côté. Car si ton corps s’en est senti à ce point alerté, tes yeux eux ont halluciné. Comment as-tu pu confondre ce damoiseau avec … … A quoi ressembles-tu exactement ?

Grognement.

« Qu’on te lâche avec toutes ces énigmes ! Qu’on te laisse partir avec une pointe de bravoure. Tu te redresses, redressant le deuxième avant de le lâcher négligemment. Encore un qui va s’imaginer que j’suis gay… Ou attardé. Tu soupires. Soupires si fort que tu reprends conscience de ce qui t’entoure. Les ronces. Oui. Des ronces vivantes. Bordel. Qu’est-ce bordel ? Une anarchie, un subterfuge, un cataclysme qui ne t’étonne déjà plus.

Habitué, hein ?

« Garçon qui s’habitue vite, qui change vite. Garçon qui a oublié trop de fois pour se remémorer. Le blond est las. Las et pourtant guilleret. Grognon mais sympathique. Une sympathie qui se développe auprès des deux adolescents qui l’entourent. Enfin. Le terme est illusoire. Sans doute ont-ils ton âge. Mais après tout, tu t’en fou. Ouais. Aussi simple que cela soit il. Tu te redécouvres de cette expérience. Cette connerie te reste dans la tête, te colle à la peau de telle manière que tu as fini par accepter. Accepter la vérité d’un autre côté. Tu sourirais bien, mais tu n’en as pas envie. Tu te contredis. Candide. Que pouvons-nous bien en dire ? Faire confiance à son corps d’une telle manière à en avoir des hallucinations. Comparer une simple gaufre à un abysse profond. Comparer cet abysse à soi même. Mec, tu devais vraiment avoir un problème.

« Il ne s’est rien passé. Des ronces ne t’ont pas attaqué. Nous n’avons rien vu. Il ne s’est rien passé. Et je ne suis pas en train de devenir taré. Ok ?

« Malice qui te revient. Oui, redeviens. Remémore toi. Bondis et hurle à n’en plus pouvoir. Fouille. Car pour l’instant. Tu es encore loin de t’avoir trouvé. Que riront ces deux éberlués quand dans quelques heures ; alors que ton esprit cédant te révèlera une partie de ton être ; ils t’y prendront. Oui. Te prendre à être toi même. Enfin.

Pour l’instant. C’est pas gagné.


Et les ronces ont faim. Et toi, t’as toujours pas réalisé.


Dernière édition par Candide le Mer 20 Fév - 19:24, édité 1 fois

Éloigne les ronces
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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeLun 18 Fév - 21:04

Dieu commence à avancer, pour quitter la gare. Essaie. Mais la partition n’est pas écrite pour que cela arrive. Des ronces viennent attraper l’orgue par les pieds et le font tomber aussi dans une percussion piano. Le tempo semble alors s’accélérer, quand Candide vient attraper Dieu par la main, comme guidé par une étrange et personnelle mélodie.
Quand le rythme enfin décide à retrouver le rythme d’origine, je sens encore mon cœur enchainer les doubles croches et les sixtes avec empressement, tambour battant d’un orchestre sinon silencieux. Quand le violon recommence à jouer.

    « Il ne s’est rien passé. Des ronces ne t’ont pas attaqué. Nous n’avons rien vu. Il ne s’est rien passé. Et je ne suis pas en train de devenir taré. Ok ?»


Bien que l’envie ne m’en manque pas, je n’arrive pas à sourire, encore trop abasourdie par ce qu’il vient de se passer. Les ronces ont bougé. Un instrument peu vivre sans son musicien, car il est musique et la musique ne peut mourir. Mais quel autre objet inanimé pourrait ainsi être doté d’une âme ? Troublée, la harpe reste silencieuse, observant les deux autres instruments du trio. Il est temps de jouer. Mais jouer quoi ? Une voix inutile est dérangeante dans un trio. Alors savoir quoi dire, avant de le jouer.
Mais je sens une pointe de timidité bloquer mes cordes. Surtout avec l’orgue, tellement exubérant. Et le violon. Tellement naturel. Alors je ne fais que me rapprocher un peu des deux garçons, avant de regarder autour. La harpe déchiffre sa partition, et je tourne trois fois la phrase dans ma tête avant de la dire.

    « Il vaudrait mieux partir, je pense… »


Encore cette tonalité douce. Je me prends à aimer ma voix. Celle de Candide aussi, est belle. Celle de Dieu… un peu trop fortissimo à mon gout. Quel trio. Sans même m’en rendre compte, je prends dans ma main la manche du blond, m’effrayant toute seule en imaginant les ronces nous voler un instrument. Alors, je lève la tête vers les deux garçons qui me dépasse tous deux de pas mal de centimètre, comme imprimant leur visage sur ma partition vide sous forme d’une mélodie, forte et majestueuse pour Dieu, magique et envoutante pour Candide. Peu importe le caractère et les différences gigantesque de chacun d’entre nous, je ne veux pas perdre mon trio.

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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeLun 18 Fév - 22:09

Un Dieu ne regarde jamais où il marche. Parce qu'un Dieu écrase tout sur son passage. D'habitude. Un Dieu ne regarde jamais ses pieds. Et bien il devrait. Ce qui servira de leçon à notre jeune homme. Lorsque les ronces s'enroulent autour de sa cheville, il frissonne. Le frisson n'a pas le temps d'atteindre le haut de son dos qu'il a déjà basculé , tiré en arrière par les plantes traitresses. Sa bouche s'ouvre pour un cri, cri qui s'étrangle brusquement dans sa gorge lorsqu'une main le retient, l’empêche de chuter, l'empêche de heurter le sol d'une façon brutale.

A peine remis de ses émotions, il fait volte face. Le blond. C'est le type blond - Candide pardon-, qui... Attendez, comment ça pardon ? Pas de pardon qui tienne, un Dieu ne s'excuse pas, et puis quoi encore ? Donc, c'est le type blond qui l'a retenu par la main. Dieu frémit devant l'audace de ce garçon. Comment a-t-il osé se permettre de... de le toucher ? Bon, ok, il lui a éviter de s'écraser de façon piteuse sur le sol, mais... Mais ça reste un parfait inconnu, qui lui tape sur le système d'une méchante façon, et rien de tout ça ne change a cause d'une histoire de ronces qui... qui rampent toutes seules ?

Dieu cesse un instant de réfléchir. Son divin cerveau semble refuse absolument tout contact avec une information aussi... louche ? Décalée ? Stupide ? Impossible. Oui, voilà le mot. Il contemple avec méfiance le sol couvert d'herbes à ses pieds. Avant de se rendre compte que sa main est toujours dans celle du blond. Il la retire brusquement avec une grimace de dédain. Bon sang, pour qui se prend-il ?

Bien. Maintenant, revenons-en aux ronces. Il scrute le sol à leur recherche. Air suspicieux, air supérieur. Tu veux jouer à ça avec moi ? Vraiment ? Tu en sais pas à qui tu as à faire, vil créature botanique. Je suis Dieu, après tout. On va voir qui de nous deux aura le dernier mot. Arrogant, lui ? Nooon. Réaliste, pense-t-il. Seulement réaliste.

Lorsqu'il relève la tête, après de vaines recherches, la fille - Symphonie, oui c'est ça-, tiens la main, ou plutôt la manche du type blond. Candide. Il grimace de nouveau. Bon sang. Le mignon petit couple de paysans inutiles. De mieux en mieux. Et la voilà qui dit qu'il faudrait partir. Oh oh, fameuse déduction, bravoooooo, ne peut-il s'empêcher de songer. De toute façon, s'en aller, c'est bien ce qu'il compte faire, avec ou sans eux, ça n'a aucune sorte d'importance, il ne les connais pas, n'a pas de lien avec eux. Pourquoi une personne comme lui trainerait-elle avec une pauvre gourde trop gentille qui ne dit pas un mot plus haut que l'autre et un qui essaye de se convaincre qu'il n'est pas fou alors qu'il en présente tous les signes. Franchement, ça fait peur.

Dieu leur tourne le dos. Purement et simplement. Il aurait presque envie de dire "qui m'aime me suivre", mais ses pensées sont absorbées par une seule et unique chose : trouver un moyen de se venger de l'humiliation infligée par les ronces. En trouvant un briquet, peut-être. Pour leur mettre le feu. Mettre le feu à cette étendue d'herbe qui le nargue tellement. Ce qui veut dire partir à la chasse au briquet. Super. Il fait un pas, puis un autre, en essayant de regarder ses pieds sans en avoir trop l'air.

- Bougez pas, les ronces... murmure-t-il. Je vais revenir, vous savez quoi ? Et vous allez comprendre qui est Dieu.

Et l'air décidé sur son visage ne peut qu'appuyer ses paroles.

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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeMar 19 Fév - 23:11

Mais les ronces n’abandonnent pas si vite. Peu importe qu’il s’appelle Dieu, qu’ils soient trois, armés du feu ou de rien. Les ronces agrippent de nouveau sa proie échappée et d’autres ronces viennent s’enrouler autour des jambes du blond, laissant la jeune fille libre, pour l’instant. Elles s’agrippent, tirent, les traînent dans la poussière, et les rapprochent de fleurs géantes. Non pas de ces belles fleurs au parfum envoutant, des fleurs gigantesques et qui ouvrent leur gueule devant leurs deux proies. Oui, elles ont des gueules et des crocs. Des plantes carnivore à échelle humaine, qui dit mieux ?

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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeMer 20 Fév - 20:22

« Do you want tea ?



« Hymne. C’était comme un hymne. Un triste hymne à la mort. Un hymne tragique ? Un hymne mortel. Un hymne qui les tuerait tous. Tous sous le regard d’une. Les larmes couleraient. Les flots assailliraient monde et anarchie règnerait. Funeste et inespéré désespoir. Le sang maculerait eau. Et eau de rubis s’enivrerait. Alors… Alors dans cette humble et déchue vie ; alors dans cet espoir détruit… Qu’arriverait-il ? Seule et désemparée resterait une femme. Femme aux pieds de dépouilles dévorées. Corps anarchiques et cyniques de leur pitoyable carcasse. Noir. Le noir viendrait. Repartirait. Soleil arriverait. Et de cet éclairement brûlé l’on constaterait. L’on constaterait les pertes. L’on pleurerait les yeux qui ne s’ouvriraient pas. Alors tout serait perdu. Alors tout serait fini. Alors tout tomberait. Alors ni Dieu, ni même Candide se verraient discerner salut. Alors ce serait rudement tragique. Si horriblement horrible qu’il n’y aurait pas même un iris posé sur eux. Eux oubliés. Eux perdus. Eux morts. Et ce serait dans cette histoire bouleversée qu’arriverait leur fin. Une fin fataliste. Une fin sur touche. Une fin déchue. Une fin à leur image. Une fin illustrant leur courage inutile. Ah. Oui. Ce serait bien bête, tout de même. Très bête. Drôlement bête. L’on intitulerait leur vie d’un titre inconnu. Mais personne n’ayant courage de perler d’eux, alors ce livre et cet intitulé ne viendrait pas. Et alors pour de bon, tout ce finirait. Ce serait la réelle, la dure et véritable fin d’un Dieu et de son imbécile Candide. D’un Dieu régnant sur lui même avec peine, et d’un Candide raté. Si raté qu’il en aurait tout oublié.

Sauf que même si Candide a oublié.
Candide n’est pas si bête.
Sauf que même si Dieu se croit roi.
Dieu n’est pas si fort.
Sauf que même si cette histoire promettait d’être amusante.
Histoire n’a pas lieu d’être.

« Happé. Oui Candide est happé. Il n’a pas de temps. Enfin. Il aurait pu avoir du temps. Mais Candide n’a pas eu la chance, Candide n’a pas saisit ce temps… À temps. Et Candide n’a pas pu répondre à la douce Symphonie. Candide n’a pas pu ôter la main de la demoiselle. Candide n’a pas pu lui expliquer qu’il ne fallait pas s’attacher à lui. Car lui même ne savait plus qui il était. Candide n’a pas pu la consoler, ni même s’emmouracher du captivant Dieu. Candide n’a pas pu le critiquer avec sympathie. Candide n’a pas pu l’excéder. Il n’a pas pu serrer dans ses bras la fragile et charmante demoiselle. Non. Car Candide est happé. Oui. Il est tout simplement dévoré. Dévoré par des ronces vivantes. Ronces qui dansent, qui dansent sur son corps, et qui l’emmènent loin. Ronces qui l’ont séparé de la belle, ronces qui l’ont entrainé avec l’imposteur révolté.

« Il aperçoit les crocs. Il aperçoit les dents. Il aperçoit la, non les langues avides. Il peut presque imaginer les cris des anciens... Mortellement morts et cruellement décédés. Il aimerait bien crier. Mais en fait. Il ne peut pas. Car des ronces, il en a jusqu’au cou… Non. Il est ensevelît. Il croule sous ces… Ces choses peu ragoûtantes. Alors Candide, et bien Candide il… Il ne sait pas trop pourquoi il sait. Mais d’un seul coup, il mort la … La ronce pseudo liane qui le bâillonne. Candide il apprend par la même occasion qu’il n’était pas lâche à l’époque. Car Candide il est révolté de voir son pseudo ami se faire manger. Même si ca fait beaucoup de pseudo, et que le pseudo n’est pas encore dévoré. Alors...

Action ?

« Tu tentes d’émerger. Incontrôlé animal, une force surgit en ton sein. Comment l’exprimer ? Tu ne sais pas. Tu ne veux même pas savoir, car tu ne cherches pas. Tu bouges sans bouger. Tu te laisses porter, et pourtant, dans tes pupilles, c’est une révolte qui agit. Tes doigts fourmillent, après avoir croqué avidement dans ces lianes usurpatrices, tu … Que vas-tu faire ?

« Ta main attrape l’épaule de ton brave compagnon. Compagnon lâche et je m’en foutiste. Sans doute va-t-il te balancer dans la gueule des… De ces choses affamées pour mieux s’échapper. Alors pourquoi… Pourquoi malgré cette peur, ton esprit devient clair ?

« Si vous voulez jouer. Alors jouons ! Je n’ai rien à perdre, trop à gagner. Si elle veut jouer. Peut importe qui elle est… Que l’on me fasse venir à elle ! Je l’attends. Et qu’elle sache bien, qu’elle devine de son tout haut trône que lui comme moi… N’avons pas à mourir !

Tsk.
Parler pour ne rien dire, ca porte peut-être chance…

Non ?



Hrp Hec:


Dernière édition par Candide le Jeu 21 Fév - 20:53, édité 1 fois

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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeMer 20 Fév - 21:33

Quand Dieu nous tourne le dos, je sentirai presque les notes majestueuses qu’il joue. A vrai dire, même s’il se la joue beaucoup, il est réellement un meneur. Mais un meneur de quoi ? Mener un trio sera suffisant pour un Dieu ? Il ne pourra s’occuper de tous les orchestres. Surtout s’il arrive à se faire mater par des ronces. Enfin bon.
Seulement, des cuivres, dont leurs sons m’est moins familier, et quelque peu désagréables, reviennent à l’attaque. Et avant que quiconque puisse esquisser un geste, les deux garçons me sont enlevés. Pourquoi ? Je ne veux pas !
Qu’est-ce que je suis sensée faire ? J’ai l’impression que le sol se dérobe sous mes jambes quand j’entraperçois les monstrueuses dents de cette plante carnivore. Une main tremblante vient se placer devant ma bouche dans un réflexe instinctif alors que j’étouffe un cri aigue. Sans doute serait-il pourtant harmoniser avec la mélodie frénétique se jouant maintenant, dont le tempo s’accordait toutefois accorder sans peine avec le rythme de mon cœur. Mes yeux se ferment tous seuls pour ne pas voir cette horreur, les larmes au coin des yeux. Que suis-je sensée faire maintenant ?
Un orgue pourrait s’imposer par sa toute-puissance, le violon par sa fougue. Mais la harpe ? Qu’est-elle sensée faire alors ? Comment quelque chose d’aussi fragile, basée sur l’harmonie, pourrait faire quoi que ce soit face aux cuivres dont la force allait couvrir toute tentative ? Ma mélodie ne pourrait servir, face à cet ensemble d’instruments agressifs.
Mélodie.
J’écarquille les yeux.
Une mélodie ne peut rien faire face à eux. Chanter la vingt-cinquième symphonie en sol mineur de Mozart ne servirait absolument à rien. Mais toutes choses craignent les dissonances. Ces sons qui font serrer les dents, qui ont fait grincer tant d’enfants quand la craie crissait contre le tableau noir. Alors, je rouvre les yeux.
Et de mes lèvres presque scellées, un son grinçant, horripilant, faible et pourtant insupportable pour mes propres oreilles s’en échappe. Vous voulez mangez ? Eh bien mangez. C’est ridicule. Mais à par ça, je n’ai aucune arme, je ne suis pas une batterie. Je suis une harpe qu’on a désaccordée pour faire réagir. Alors je bondis vers les ronces les plus proches, celles qui emprisonnent Candide, commençant à les tirer de toutes mes forces –autant dire pas grand-chose, préciserait le narrateur- tout en continuant ma douce et irritante cacophonie

HJ:

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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeMer 20 Fév - 22:25

Les plantes carnivores claquent de leurs mâchoires. Elles ont faim. Encore et toujours faim. Les proies se débattent à peine, elles vont pouvoir s’en délecter. Sauf qu’elles oublient un détail. Un détail qui ne doit pas poser de problèmes normalement. La jeune fille à l'air totalement inoffensive face à cette armée de crocs. Mais contre toute attente face au son qui s’échappe de sa bouche les ronces frémirent. Elles tentent alors d’amener plus vite les deux jeunes hommes dans la gueule des plantes mais lorsque le son retentit de nouveau, désagréable, elles frémissent de nouveau. Elles semblent hésiter puis finalement desserrent leurs emprises et se mouvent pour s’éloigner de la jeune fille et des deux garçons.

Les ronces s’éloignent, tant que la jeune fille émet ce son. Mais elles sont toujours là, méfiez-vous, elles n’abandonnent pas si vite…

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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeMer 20 Fév - 23:29

Il n'était pas allé bien loin. Il faut croire que décidément, les plantes de cet endroit avaient envie qu'il fasse connaissance avec le sol. Sans doute n'avait-il pas été assez clair avec ces plantes, la première fois. Elles ont décidé de le ramener à la poussière. Et il se sent trainé sur le sol, à plat ventre. Dans un premier temps, il peine à réagir. Ses réactions sont bloquées par ses pensées. "Tu va être couvert de poussière". "Tu es ridicule". "Tu viens de perdre la face définitivement". Lorsqu'il réussit à basculer sur le dos, toujours prisonnier des ronces, il découvre alors son destin : des plantes carnivores de la taille d'un humain. Qui.... qui claquent des dents ?!

Alors dans sa tête, les pensées inutiles disparaissent, faisant place à une sorte de panique, une panique et une colère froide. Il s'agite, se débat, avec l'énergie du désespoir. Ses mains sont moites. Non. Non, un dieu ne finira pas mangé par de vulgaire plantes.

- Eh ! Donnez moi une fin plus digne que ça, bande de lâches ! Vous entendez ?! s'écrie-t-il dans le vide.

Ok, réaction absolument stupide, mais il ne va tout de même pas finir dans le gosier de ces choses, le corps décomposé petit à petit par des sucs digestifs végétaux, si ? Il sent la main de Candide s'agripper à lui. Lui aussi semble avoir des problèmes avec les ronces. Il ne serait pas lui-même dans cette situation, il aurait presque envie de rire. Et le blond se lance dans un discours.

« Si vous voulez jouer. Alors jouons ! Je n’ai rien à perdre, trop à gagner. Si elle veut jouer. Peut importe qui elle est… Que l’on me fasse venir à elle ! Je l’attends. Et qu’elle sache bien, qu’elle devine de son tout haut trône que lui comme moi… N’avons pas à mourir !

Dieu grimace en entendant cette tirade. Bon sang de bonsoir, qu'est-ce qu'il raconte encore celui là ? Et il ne veut pas parler normalement ?

- Eh, mec. Lâche moi ! Putain, pis tu t'es cru dans un théâtre ou quoi ? Tu crois que ces ronces vont êtres charmées par tes beaux discours ? Atterri !

Décidément, c'est insupportable. Et plus insupportable encore, c'est le son qui sort de la bouche de Symphonie la seconde qui suit. Un espèce de... de truc, y'a pas d'autre mot. Discordant, dissonant. Et prisonnier comme il est, impossible de se boucher les oreilles. D'ailleurs, c'est tellement affreux, que même les ronces ne peuvent pas le supporter, et rapidement, il est de nouveau libre de ses mouvements. Candide aussi. Et la jeune fille ferme de nouveau la bouche. Pas trop tôt, songe-t-il.

Le silence qui suit lui semble béni. Il saute rapidement sur ses pieds, et commence par le plus important : épousseter ses vêtements. Des remerciements ? Ces deux là peuvent toujours courir. Pas de doute, c'est leur bêtise naturelle qui lui porte la poisse. Tout ça, c'est de leur faute. Après tout, il est Dieu, il ne lui arrive sans doute pas ce genre de choses, en temps normal. Alors il doit se débarrasser d'eux au plus vite. Trouver un moyen de se rappeler qui il est. Ce qu'il fiche ici. Et comment rentrer à la maison. Si maison il y a.

Lorsqu'il fait de nouveau quelques pas, dans la direction opposée aux fleurs carnivores, il est entièrement concentré sur ses pieds. Si les ronces arrivent... et bien, en attendant d'avoir sous la main un briquet et de revenir déclencher l'incendie de sa colère divine, il se mettra à courir. Mieux vaut ça que de trainer à nouveau par terre comme une vulgaire serpillère. Et puis, voir un dieu courir, ça ne peut qu'être éblouissant, rien de ridicule là-dedans.

- Bon, vous savez quoi, je m'en vais, j'ai pas l'intention de devenir pote avec ces plantes, moi.


Et il s'éloigne, mettant encore et toujours plus de distance entre les plantes et lui.

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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeJeu 21 Fév - 21:30

«Que pouviez-vous bien en dire ?



« La mélodie t’a assailli. Le son t’a assourdi. Les ronces refroidies, l’histoire rebondie. Tout est comme au ralenti. La magie. Pure magie. Magie à laquelle tu crois. A laquelle tu ne croyais plus. Enfin. Tu ne sais plus. Alors tu te relèves. Car de votre liberté vous jouissez. Et l’autre parle. L’autre s’est dégagé. L’autre t’a crié. Un bœuf. Un poissonnier de bas de gamme. Ne sait-il donc que s’exclamer ? Quelle… Futilité.

La mouche se croit toujours divine.
La tapette lui prouve toujours le contraire.

« Le blond toise le brun. Brun qui n’a conscience du regard. Brun qui ne réalise pas encore. Blond qui lui même n’a pas réalisé. Pas réalisé la puissance de ses iris. Iris noirs. Iris forts. Iris qui dansent. Qui dansent à la mort. Son cœur est léger. Son corps est lourd. Tout est si lourd. Il ne comprend pas. La voix s’est arrêtée, le cri a succédé. Oui. Cirer. Pourquoi crier ? Atterrir ? A quoi bon. Lui même plane. Plane si fort, si haut et pourtant si bas qu’il en perd la sonorité et ressent besoin de… D’hurler.

Gueulard. Geignard. Gamin.

« La vie est une rupture. Et la sympathie de Candide s’effiloche. Elle s’effiloche si bien, si proprement qu’elle s’en renforce. Incongrue amitié. Amitié à sens unique. Amitié versatile. Oui. Oui car Candide est tout d’un coup… Fatigué. L’autre part. L’autre casse. Un dieu seul dans son anarchie. Il est si petit. Petit qu’il dépasserait même ta petitesse. Car oui Candide, tu es petit. Petit et grand. Sans doute te crois-tu au théâtre, sans doute es-tu fou. Es-tu puérile. Mais si il y a bien une certitude, c’est que tu n’es pas encore entier. Et cette moitié cherche. Cherche son complément.

Son opposé.

« Opposé qui est tien. Tu ne cherches pas matériel. Non. Tu te cherches toi même. Te cherches sans vraiment chercher. Tu es. Cela s’arrête la. Tu es et tu changeras. A savoir pourquoi. A savoir comment. Changer c’est devenir soi même. Le souvenir de ces dires. De ces dires eux mêmes cités. Cités dans les papiers que tu possèdes. Papiers sur l’ironie, papier sur l’être et le passé. Papiers froissés. Papiers dont tu n’as pas encore conscience. Car tu n’as pas encore regardé. Tu n’as pas fouillé. Fouillé dans ce même passé.

« Petit. Tu es si petit. Est-ce pour te faire entendre, que tu ressens besoin de crier ? Insignifiant. Oui. Il faut l’avouer. Tu as un complexe d’infériorité, un truc du genre ? Te pavaner en pseudo dieu, clamer haut et fort ton idée. Tenter de charmer. Ah oui. Je comprends bien. Très bien. Ta petitesse t’étouffés ? Tu arrives à respirer, quand même ? Car bon. Pour gueuler de la sorte, du souffle, c’est sur que tu dois en avoir. Des chevilles aussi, d’ailleurs. Mais je crois, que dans la tête, c’est pas encore ça. Ouais. Et vas-y casse toi. Je te dirai rien. Moi je sais. Ouais. Je sais qui t’es, qui t’étais dans ton passé.
« Et le faux roi s’approche. Il avance avec agilité vers le brun tourné. Le brun qui sans doute s’est arrêté. Candide ne cherche pas à savoir. A savoir si c’est ses propres pas qui donnent cette impression, ou si c’est véridique. Mais Candide d’un coup est soulevé. Soulevé par une force qu’il ne comprend pas. Oui. Candide avance. Ses pupilles sont si noires. Ténébreuses. Froides. Distantes. Une distance qui fait mal. Alors Candide pose sa main, une fois encore sur l’épaule du gamin. Et Candide s’éprend de ce qu’il est vraiment. Candide retrouve une part de lui. Cette part si fourbe, si singulière qui le viole. Alors Candide esquisse un sourire. Un sourire si violent que personne ne peut le voir. Non, car Candide a la bouche près de l’oreille du pseudo. Et alors Candide murmure doucement. Avec un ton si mielleux, si coulant que l’on comprend. Que l’on comprend que Candide a vécu. Vécu pour oublier.

« Ouais. T’étais un pauvre type. Dans le sens misérable du terme. Car pour être pauvre, oui ca tu l’es. Tu te crois grand ? Oups. Pardon. User de ce mot en ta présence, ca doit faire mal. Quand on sait même plus si on était digne d’être regardé. Je me trompe ?
« Et Candide frappe. Il frappe fort. Il décroche une magnifique gauche dans la mâchoire du Dieu. Car le Dieu a chuté. Car le Dieu n’est plus.

Et Candide ? Lui… Il est perdu.

Éloigne les ronces
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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeJeu 21 Fév - 22:05

Douce symphonie qui m’entoure à nouveau quand je sais que maintenant tout est à nouveau calme. J’ai toujours peur que les ronces reviennent à nouveau tenter de s’imposer, mais au moins pour le moment le silence, et ses infimes modulations, te rassure. Jusqu’à ce qu’a nouveau les deux autres instruments de ton trio jouent à nouveau.
L’orgue le premier, décide pour la troisième fois de partir. Jamais deux sans trois, comme on dit. Je fronce imperceptiblement des sourcils, face à son ton supérieur, comme si Candide et moi voulions intégrer les cuivres à notre troupe, nous. Bien sûr qu’on a aussi envie de partir d’ici.
Le violon, en second se lance dans une tirade, toisant Dieu, une tirade agressivement calme qui me fait frissonner. Jouant dans les basses, le violon semble ainsi presque menaçant, à jouer les quatre vérités du brun. Il le rejoint d’ailleurs, et vient lui dire quelque chose à l’oreille que je ne peux saisir, tant il parle dans une nuance pianissimo.
J’entends clairement le bruit de l’impact du poing de Candide sur la mâchoire de Dieu. Les yeux écarquillés, je reste un instant sans bouger, quelque peu choquée par la soudaine violence du blond. Pourtant, il est calme, aucun sentiment d’énervement profond ne semblant l’animer.
Je me reprends, incapable de rester de marbre face à ça, rattrapant les deux garçons, prenant le bras de Candide, celui avec lequel il vient de frapper Dieu, tout en me mettant entre les deux garçons pour ne pas risquer une baston générale. Parce que là je ne pourrais plus rien faire.

    « Candide, s’il te plait, arrête… »


Oh, superbe argumentation peace and love. Je vais aller loin avec ça, c’est tellement convaincant comme paroles. Mais bon, je n’ose pas dire autre chose, de ma faible voix timide et mélodieuse –tellement loin de ces sons affreux que j’ai faits juste avant-. D’ailleurs, c’est peut-être pour ça aussi que je préfère jouer avec le violon, qu’avec l’orgue. Ce dernier aurait sans doute cherché à me descendre, simple harpe si basse dans son estime d’instrument Tout-Puissant. Et parce que, aussi, je ressens comme une sorte de fascination face à sa façon d’être. Oui, même quand il frappe quelqu’un dans une percussion dérangeante. Il me semble… captivant.
Étrange, étrange et intriguant.
Mélange harmonieux, accord séduisant.

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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeJeu 21 Fév - 23:36

Troisième fois qu'il s'éloigne. Jamais deux sans trois, songe-t-il, sans le savoir à l'unisson avec Symphonie. Mais un Dieu est au dessus des proverbes, n'est-ce pas ? Alors aujourd'hui, jamais trois sans quatre. Une nouvelle tirade s'élève dans le silence nouvellement retrouvé, imbroglio étrange de mots, auxquels il ne prête pas d'attention. Qu'importent les mots de ces deux là, ils sont déjà tellement loin.

Candide l'a rattrapé. La main du garçon blond se pose sur son épaule, offense inacceptable. Il voudrait la retirer, s'esquiver. Déjà, Candide murmure à son oreille, des mots désobligeants, des mots froids. des mots présomptueux de la part de quelqu'un comme lui. Encore une fois, à qui croit-il parler ? Comme si il pouvait atteindre un Dieu par de simples mots. Comme si Dieu allait prêter une oreille quelconque à tout ça. Les mots entrent par une oreille, ressortent pas l'autre, assemblages hétéroclites de lettres inutiles. Encore de l'inutilité.


Dieu a le temps de méditer sur l'inutilité des choses lors de sa chute. Sa chute, celle qui suit le coup de point que Candide lui assène. Main contre mâchoire, injustice. La douleur éclate, se répand partout en lui, court le long de ses nerfs. Il est assis par terre, comme incrédule. Ses yeux se relèvent, se posent sur Candide. Larmoyants. Des larmes de colère, de douleur. Des larmes de haine, d'incompréhension.

Symphonie les rejoint, s'accroche de nouveau à Candide. Il se masse la mâchoire, ricane. Oui, il a envie de ricaner, en les voyant tous les deux, si pitoyables. La douleur se rappelle à lui. Il la chasse d'un revers de l'esprit rageur. Un dieu n'a que faire de la douleur. Il se relève, un peu titubant. Se campe face à eux, les toise de sa hauteur, même si elle n'est pas exceptionnelle.

- Vous me donnez envie de vomir.


Ces premiers mots, il les crache avec mépris. Beaucoup de mépris. C'est tellement agréable, le mépris. Vraiment divin.

- Toi. Il désigne Candide du menton. Toi, fous moi la paix, c'est clair ? Ne t'approche pas de moi. Je ne veux pas te voir. Reste donc avec ta charmante amie que voilà. Je ne vous ai rien demandé, je ne veux pas de vous, je ne veux pas de tout ça, c'est clair ?

Ce que je veux, moi, c'est dominer tout le monde. Et foutre le feu à ces ronces. Oui, voilà ce qu'il veut. Et pour ça, il ne laissera rien l'entraver.

- Alors je me casse, c'est clair. Croyez ce que vous voulez. Je n'ai rien à faire de ce que vous pensez de moi. Si ça vous plait d'imaginer que vous m'êtes supérieurs... Mais bon, peut-être que je dois vous demander la permission avant de partir, c'est ça ? Alors Môssieur le blond, est-ce que je peux abandonner les deux inutiles que vous êtes pour aller enfin faire quelque chose d'intelligent et d'utile ?

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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeVen 22 Fév - 15:26

« Non.
« Si froid, si lointain… Si Candide. Et ça fait mal. Douloureusement mal. Un mal qui devient bien. Oui. Candide a prononcé, il a dicté sa puérile envie. Car Candide est dépassé. Candide est dépassé. Dépassé par lui-même, dépassé par ses sentiments. Ses foutues émotions. Des émotions qu’il ne comprend même pas. Car il ne peut pas comprendre. Il ne peut pas comprendre en ayant oublié. Oui. Candide est perdu. Si misérablement perdu, que quelque part, oui. Que quelque part, il se retrouve. Le mélomane égaré s’est épris de mille-et-une choses. Le mélomane a guidé. Guidé une dance tragique. Car Candide est tragique. Si tragique qu’il en devient divin. Un héros qui lui, n’est pas voué à mourir. Une tragédie comique. Un comique sans rire. Rire jaune qui s’estompe. Candide n’est pas Dieu. Candide n’est pas chanteur. Candide n’est pas tragique.

Candide est lui-même.

« Non.
« Candide répète. Car non. Non il ne peut pas partir ainsi. Car non, il n’est pas d’accord. Car non. Non tout simplement. Un non noir, un non brûlant. Un non ardent. Et qu’en dire ? Oui qu’en dire ? L’homme blond est épris. Captivé. Il est fasciné. Si fasciné qu’il ne se comprend plus. Car Candide ne veut pas laisser Dieu partir. Et Candide ne comprend pas. Il ne comprend pas pourquoi il ressent cela. Mais… Cherche-t-il à comprendre ? Non. Non. Encore.

« Candide sait. Mais ignore. Il ne cherche pas. Il ne cherche plus. Et au diable qu’il sache, qu’il eut un jour su. Car Candide vit. Et Candide veut. Oui. Le blond déjà, gourmand, désire. Il aime. Il apprend et se fascine. Quel est ce sentiment indescriptible ? Incroyablement déstabilisant. Il trouve. Il trouve sans trouver. Il a l’impression d’avoir un…

Frère.

« Le mot est doux. Le mot est triste. Amer. Sympathique. Oui... De voir cette carcasse rebelle est comme un air… Nostalgique. Un poignard sans pitié au cœur qui transperce. Un poignard qui fend. Et ca fait mal. Encore. Encore cette douleur. Une douleur peinée qui ravive. Car Candide sait. Oui il sait que cet être n’est son frère. Et pourtant. Et pourtant c’est difficile. Candide ne comprend pas. Et Candide ne cherche pas.

Il ne cherche plus.

« Allons ensemble.

« Oui. A quoi bon chercher ? Son bras est enlacé par une douce mélodie. Mélodie qui calme. Mélodie qui fait rire. Qui stoppe et qui sauve. Une demoiselle qu’il adopte. Mais au-delà de tout. Il y a lui. Cet incompréhensible animal. Rebel, sauvage…

Et cruellement dieu.

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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeVen 22 Fév - 16:40

Dieu, qui était tombé au sol, se relève. Dieu à terre. Etrange amalgame, d’une Toute-Puissance déchue. Hasard malheureux avec l’amnésie ? Même Dieu ne peut savoir –lui qui devrait être omniscient-.
Enfin. L’orgue s’emporte, s’enflamme dans un solo crescendo, emplissant l’espace de ses notes sarcastiques et méprisantes, ténor de la pièce. Il parle d’inutilité, à la fin. Pourtant, mais je ne peux le lui dire, je songe, presque avec amusement, que sans Candide ou sans moi, les ronces l’aurait surement emporté, vu la puissance des cuivres qu’elles étaient face à l’orgue. Aussi mirifique qu’il pouvait chercher à être, seul on peut vite avoir du mal à faire entendre sa mélodie.
Pourtant le violon réplique avec calme, un calme tellement loin et tellement proche de Dieu que j’en suis troublée. Comment un instrument si différent peut-il pourtant avoir des points communs ? L’orgue n’est même pas composé de cordes, ce que même le piano a, et qui aurait pu être un début d’explication. Mais non.
Non. Un mot que j’aurai dit moi-même s’il n’avait pas été plus rapide. Dans la lumière du petit matin, les cheveux blonds de Candide pourraient presque sembler prendre feu. A moins que ce ne soit simplement sa défiance envers Dieu qui donne cet effet.

    « Allons ensemble. »


Je souris doucement, avant de lâcher le bras du garçon, de peur qu’il ne finisse par me demander lui-même de me lâcher. Je me tourne vers Dieu, pas très sure de moi.

    « S’il te plait Dieu… Je ne pense pas qu’être seul ici est une bonne idée… »


Même si l’on est un dieu. Je me sens d’ailleurs insignifiante, à côté de ces deux garçons dont la mélodie entoure au moindre regard, dont on sent qu’ils ne sont pas de simples garçons. Ce ne sont pas des instruments ordinaires. Sans doute que l’orgue possède des touches de diamants, et le violon est surement un Stradivarius. Alors je baisse le regard, observant le sol où toutes les ronces avaient fuit. Pourvu qu’elles ne reviennent pas, ce serait déjà pas mal. Les cuivres sont vraiment les instruments que j’ai le plus de mal à apprécier et à comprendre… Mais il faut faire avec. Et pour ça, seul contre un orchestre symphonique n’importe qui est perdu. Un trio reste faible, mais au moins c’est un trio.

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MessageSujet: Re: Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville.   Un petit pas pour lui, un grand honneur pour cette ville. Icon_minitimeVen 22 Fév - 19:56

Décidément, les choses semblent aller contre sa volonté. On ne va pas contre la volonté d'un Dieu. Non. On se plie devant Dieu, on se soumet. Les tentatives de rébellion son vaines, c'est facile à deviner. Aussi le "Non" de Candide le fait éclater de rire, un grand rire, un rire qui sonne faux, un rire forcé et moqueur. Un rire divin, puissant, qui résonne partout, heurte les murs des maisons, rebondit sur les dalles de pierre du quai, explose dans une gerbe d'étincelles en l'air. Un rire comme un feu d'artifice. Brûlant, dangereux.

Le rire manque de repartir lorsque Candide propose d'y aller. Ensemble. Le rictus qui déforme le visage de Dieu en dit bien plus long que ses paroles.

- Eh bien, Monsieur je-parle-tellement-bien, tu n'as pas été capable de comprendre que cette question n'en était pas vraiment une ? J'en ai rien à faire de votre avis ! Rien, tu comprends ? Tu peux imprimer ça dans ta tête ?


Il lui lance un regard de dédain. Ou de défi. Un regard de Dieu, un regard qui voudrait le rabaisser, lui, celui qui se croit tout permis depuis le début, le rabaisser plus bas que terre. Le faire plier. Le faire s'agenouiller. Et puis il détourne les yeux. Candide ne mérite même pas son regard. Oui, tout à fait.

« S’il te plait Dieu… Je ne pense pas qu’être seul ici est une bonne idée… »

Et est-ce que tu va me supplier à genoux, hein ? Peut-être que dans ce cas, je pourrai faire quelque chose pour vous, misérables, pense-t-il avec une sorte de satisfaction. Il hausse les épaules, affiche un air blasé, à l'image de sa résignation face à la stupidité des deux autres.

- Vous savez quoi ? Faites ce que vous voulez. J'suis pas votre mère moi.


Il tourne les talons. En quête de quelqu'un qui saurait éventuellement où ils sont et ce qu'ils fichent ici.


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