Le forum est actuellement fermé aux nouvelles inscriptions.
Le Deal du moment : -45%
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go ...
Voir le deal
1099.99 €

Partagez
 

Au menu ce matin ? Grenouille.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Princesse mutante, suicidaire et maniaco-dépressive
Luna
« Princesse mutante, suicidaire et maniaco-dépressive »

Luna

Messages : 1916
Date d'inscription : 19/08/2012
Age : 30
Localisation : Lyon

Feuille de personnage
Temps restant:
Au menu ce matin ? Grenouille. Left_bar_bleue18/72Au menu ce matin ? Grenouille. Empty_bar_bleue  (18/72)
Dans ses poches:
Rencontres/Découvertes:


MessageSujet: Au menu ce matin ? Grenouille.   Au menu ce matin ? Grenouille. Icon_minitimeDim 3 Fév - 20:12

Au menu ce matin ? Grenouille. 1550624631 06-08h
Run for life

Alors qu'elle attend que Novembre la rejoigne au niveau de la baie vitrée, elle les entend. Crôa crôa. Crôaaaaaaaa. Elle fait un mouvement de volte face, écarquille les yeux. L'armée de grenouille se dirige vers eux. L'armée gluante. Comme ont-elle réussi à passer la porte ? Elle ne veut pas le savoir. Surtout, ne pas savoir. Il faut juste se débarrasser de ces créatures machiavéliques.

« Bon, alors elle va excuser le "Prince des Crapauds", la gente dame, mais je tiens pas à ce que ces choses nous suivent dehors. Crie pas, d'accord ? »

Bon, ok, il a mal pris le coup du prince des crapauds, mais c'était mérité. Elle comprend l'avertissement de Novembre lorsqu'une fois de plus, ses pieds quittent la terre ferme. Elle manque de lâcher la valise, ouvre la bouche pour protester. Est coupée net par un crôa un peu trop proche à son goût. Sa main se crispe sur la poignée de la valise, tandis que l'autre s'accroche au T-shirt de Novembre. Elle se vengera tout à l'heure, c'est promis, c'est ce que promet le regard qu'elle lui lance. La gente dame n'a pas bon caractère, et alors ?

Elle n'arrive pas à réfléchir pendant que Novembre la porte, courant elle ne sait où. Elle sent l'air frais de l'aube s’infiltrer à travers ses vêtements, glisser sur sa peau. De longs frisson la traversent. Froid, tellement froid. Elle va mourir de froid, à tous les coups ! C'est toujours mieux que d'attendre d'être devenue une grenouille. Cruel destin. Elle pense aussi aux grenouilles, dont les coassement s'éloignent un peu.

Et puis le froid s'estompe. Novembre les a emmenés dans... un restaurant ? L’incongruité du lieu la frappe. Elle imagine les tables remplies, et la vision s'estompe de suite. Ne reste que des tables recouvertes de vieilles nappes blanches recouvertes de poussière, qui devaient être couleur crème fut un temps. Le lieu est plongé dans la pénombre, elle a dû mal à voir le fond de la pièce où ils se trouvent.

Lorsque Novembre la repose par terre, elle se laisse glisser sur le sol, se pelotonne dans sa couverture, encore grelottante du froid de l'extérieur. Et fatiguée. Fatiguée au point de ne pas avoir envie de s'énerver contre Novembre et sa façon de faire -ce qui montre sans doute la gravité de la situation. Fatiguée de ne pas savoir ce qui l'énerve autant en ce moment. Ou plutôt de trop bien comprendre. C'est cette impression de s'être donné de l'espoir. Cette idée idiote d'avoir embrassé Novembre, et de ne pas avoir compris que si il ne la repoussait pas, ce n'était pas pour autant qu'il voulait d'elle. Et puis maintenant, elle avait les pieds palmés, quoi ! Elle en aurait pleuré ! D'ailleurs, si elle arrêtait de mordiller sa lèvre aussi fort, nul doute qu'elle pleurerait pour de bon. Je ne veux pas devenir une grenouille, je ne veux pas !

Sauf que dans un restaurant, elle ne risquait pas de trouver une solution. Et elle ne se sentait plus le courage d'aller plus loin. Trop de froid dehors. L'inconnu. Le désespoir. Ses maudits pieds palmés. En effet, elle allait devoir se trouver un aquarium, et elle y resterait bien sagement. Elle s'y laisserait dépérir. Mourir.

Mourir, à quoi ça rime, hein ? Elle jette un regard à son compteur. Il a encore diminué. Elle a envie d'arracher la fine gourmette de son poignet, de la jeter au loin. Oui, mais de l'autre côté, il y a "Hécate". La seule chose qui lui appartienne dans cette Ville. Elle tourne doucement la tête vers Novembre. Et maintenant ? disent ses yeux. Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ?

Il était une fois, dans un restaurant, le prince des crapaud et la fille-grenouille....

Petit Chaperon Rouge
Novembre
« Petit Chaperon Rouge »

Novembre

Messages : 1609
Date d'inscription : 05/05/2012

Feuille de personnage
Temps restant:
Au menu ce matin ? Grenouille. Left_bar_bleue59/72Au menu ce matin ? Grenouille. Empty_bar_bleue  (59/72)
Dans ses poches:
Rencontres/Découvertes:


MessageSujet: Re: Au menu ce matin ? Grenouille.   Au menu ce matin ? Grenouille. Icon_minitimeDim 3 Fév - 23:31

Même la brune n'avait plus le courage de parler. Lui non plus, d'ailleurs, ne prononça pas un mot en arrivant dans le restaurant. Trop de poussière, trop de noir et trop de potentiel danger. Finalement, il la déposa sur le sol recouvert d'un tapis qui aurait été confortable s'il n'avait pas été aussi miteux, sol sur lequel elle se ramassa sur elle-même, grelottante.

Un rapide coup d’œil plus avant à l'intérieur du restaurant lui apprit... Qu'il faisait encore trop noir pour y voir quoi que ce soit, à part ces tables crasseuses qui jonchaient la salle. Il faisait moins froid, à l'intérieur, puisqu'il n'y avait plus de vent à proprement parler. Rien qu'un méchant courant d'air qui soulevait le duvet gris du sol par vagues irrégulières. Et pas de grenouilles en vue. Novembre soupira en entendant le calme qui régnait sur les lieux.

Cinq minutes de pause, juste cinq minutes. Il voulait souffler, un peu. Il vit Hécate tourner lentement la tête, et diriger vers lui un regard perdu, touchant. Ça voulait sans doute dire qu'il devrait aller vérifier que l'endroit était sûr, chercher de la lumière, inspecter les buffets, verrouiller les portes et rapporter tous les objets utiles qu'il trouverait tout seul. Qu'il devrait le faire pour deux.

Au lieu de tout ça, il se laissa tomber à côté de la brune. Il n'avait plus le courage d'aller explorer pour tomber sur d'autres joyeuses surprises de la Ville. Et plus envie de marcher. Et plus envie de rien.

De rien ? Pas sûr... Il y avait bien quelqu'un, une personne, vers qui convergeaient irrémédiablement ses pensées, en l'instant, et cette personne était en train de trembler de froid à côté de lui. Et c'était juste inacceptable. Il eut une violente envie de la prendre dans ses bras, de lui dire que tout allait s'arranger, que Nulle-Part ne serait bientôt plus qu'un lointain souvenir, mais il savait que c'était faux. Que ça serait lui mentir, parce que rien ne semblait pouvoir s'arranger, dans cette ville de malheur. Alors il passa sa main dans le dos d'Hécate et la frictionna à travers la couverture pour la réchauffer.

« Hé, sèche-toi au moins les cheveux, tu vas attraper la crève, comme ça. »

Il avait tellement plus à dire. Mais devant les grands yeux d'Hécate, aucun mot n'était assez juste. Assez fort. Assez... Oh et puis zut, il fallait bien se lancer, non ? Sa main glissa toute seule sur le dos de la jeune femme, remonta le long de son cou, pour enfin s'arrêter sur sa joue. Il se noyait littéralement dans les prunelles de la brune, comme il pataugeait vainement dans la marrée de sentiments qui le submergeait. Confusion absolue.

Quelques extraits ? Elle était belle, il faisait froid, le sol était dur, elle frissonnait, il avait chaud, du vert pailleté, elle le bafferait, il s'en fichait, il faisait noir, elle était triste, la Ville guettait, il aimait ses yeux, son cœur battait, il voulait ses lèvres, il n'en avait cure.

Il rouvrit les yeux. Ne savait plus à quel moment il les avait fermés. Avec dans sa bouche, comme un goût d'Hécate.

C'était dit. Il lui avait dit.

Dire l'indicible se passait tellement bien des mots.

« Hécate... Tu veux bien... Être ma Princesse Grenouille ? »

Princesse mutante, suicidaire et maniaco-dépressive
Luna
« Princesse mutante, suicidaire et maniaco-dépressive »

Luna

Messages : 1916
Date d'inscription : 19/08/2012
Age : 30
Localisation : Lyon

Feuille de personnage
Temps restant:
Au menu ce matin ? Grenouille. Left_bar_bleue18/72Au menu ce matin ? Grenouille. Empty_bar_bleue  (18/72)
Dans ses poches:
Rencontres/Découvertes:


MessageSujet: Re: Au menu ce matin ? Grenouille.   Au menu ce matin ? Grenouille. Icon_minitimeLun 4 Fév - 0:22

Au menu ce matin ? Grenouille. 1550624631 06-08h
Et ils vécurent heureux...

Il était une fois, dans un restaurant, le prince des crapaud et la fille-grenouille...

Novembre s'assoie à côté d'elle, en silence. Elle résiste à l'envie de se laisser aller, de s'appuyer contre lui. Inutile de nourrir cette créature qui gronde dans son cœur, et qu'on appelle espoir. Parce que cette créature va la manger toute crue si elle continue de la laisser vivre. Autant la tuer dans l’œuf. Oui, achever cet espoir à coup de "je mets de la distance entre nous". Même si au début, ça fait mal. Après tout, ils se connaissent depuis une dizaines d'heures à tout casser, et encore, c'est déjà trop. Qu'est-ce que ça veut dire, dix heures, dans une vie ? Même si dans cette Ville, dix heures c'est toute sa vie.

La main du garçon se pose dans son dos, et la frotte comme pour la réchauffer. Elle lui en est reconnaissante, même si elle n'ouvre pas la bouche pour le lui dire. Pourquoi n'ouvre-t-elle pas la bouche, alors qu'elle déteste ce silence qui règne entre eux ? Il vaudrait encore mieux des cris, des disputes. Mais pas ce silence, dont elle ne sait pas ce qu'il cache, malaise ou lassitude.

« Hé, sèche-toi au moins les cheveux, tu vas attraper la crève, comme ça. »


Un moyen comme un autre de briser le silence, n'est-il pas ? Elle sourit, d'un sourire un peu triste. A envie de lui répliquer "tu vois un sèche-cheveux quelque part, toi ? Achètes-toi des lunettes, mon vieux, on est pas dans un salon de coiffure". Mais la lassitude la tient, toute entière, dans ses griffes, et la pique ne franchit pas ses lèvres. Elle sent la main de Novembre remonter dans son cou, changeant le rythme des choses, se faisant plus douce.

Elle tourne la tête vers lui, se préparant à lui demander si il est malade pour agir aussi bizarrement. Son regard rencontre, tout proches, les yeux bleus éblouissants du propriétaire de ladite main. Qu'est-ce qu'il...? Elle écarquille les yeux, sent son souffle s'accélérer, tandis que le temps, lui, ralenti, jusqu'à s'arrêter quand Novembre pose ses lèvres sur les siennes, entremêlant leurs souffles.

Un tourbillon de pensées la submerge, et disparait tout aussi soudainement. Une vague de pensées qui s'écrase contre la falaise, et retourne finalement à l’océan. Elle entend les battements de son cœur résonner dans tout son corps. Comme si elle n'était plus que sensations. La main de Novembre sur sa joue, ses lèvres, lui, si proche. Elle ferme finalement les yeux. Comme un renoncement. Renoncer à comprendre. Se livrer toute entière, corps et âme, à cette vile créature dans son cœur -maudit espoir.

Les pensées de nouveau s'entrechoquent, lorsque leur échange prend fin. Une question revient toujours plus forte. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Elle ne lâche plus les yeux bleus du regard. Comme pour les emprisonner. Comme pour en graver chaque détail. Comme pour dire à Novembre tout ce qu'elle ne peut pas lui dire à voix haute, tous ces mots qui refusent d'être dits. Dans sa poitrine, son cœur s'agite toujours, comme trop à l'étroit, s'en est presque douloureux. "Jeune fille cherche assistant médical pour problèmes cardiaques" serait-elle prête à publier, dans l'instant.

« Hécate... Tu veux bien... Être ma Princesse Grenouille ? »

Elle le regarde, rougissant légèrement, sans savoir quoi dire. Il y a dans sa gorge comme une étrange boule, une angoisse, une peur, un espoir, une joie. Elle ne sait pas. Elle ne sait pas si il se moque d'elle. La Princesse Grenouille et le Prince des Crapaud, est-ce que ce n'est pas destiné ? Ironie du sort.

Elle se penche, pose sa tête contre le torse de son compagnon, cachant son visage perturbé.

- Idiot, murmure-t-elle. Tu te moque encore de moi ?

Pitoyable, ma pauvre fille, pitoyable. Mais pitoyable, c'est bien la seule chose qu'elle se sent encore capable d'être, après ça. L'espoir a rongé ses défenses, attaqué son cerveau. Impossible de penser. Elle referme ses bras autour de Novembre, le serre de toutes ses forces. Si il veut de la Princesse Grenouille, a-t-il vraiment conscience de ce que ça veut dire ? Ne l'abandonnera-t-il pas, le jour où elle deviendra une créature visqueuse... ?

- Dis... tu ne me laissera pas, hein ?

Elle s'en veut de montrer ce côté si faible d'elle. Mais bon... à lui, elle peut le lui montrer, n'est-ce pas ? Elle peut lui montrer cette faiblesse, au fond d'elle, si honteuse.

Et ils vécurent heureux...

Petit Chaperon Rouge
Novembre
« Petit Chaperon Rouge »

Novembre

Messages : 1609
Date d'inscription : 05/05/2012

Feuille de personnage
Temps restant:
Au menu ce matin ? Grenouille. Left_bar_bleue59/72Au menu ce matin ? Grenouille. Empty_bar_bleue  (59/72)
Dans ses poches:
Rencontres/Découvertes:


MessageSujet: Re: Au menu ce matin ? Grenouille.   Au menu ce matin ? Grenouille. Icon_minitimeLun 4 Fév - 23:28

Il avait du mal à croire ce qui se passait. Si c'était un rêve, il ne voulait pas se réveiller. Si c'était une illusion, il voulait vivre dedans. Si c'était un mensonge, il ne voulait plus de la vérité. Elle était blottie contre lui, et il la serrait dans ses bras, savourant chaque instant de cette étreinte éphémère comme si c'était le dernier de sa vie.

« Non, t'inquiète pas. »

Non il ne se moquait pas d'elle ; non il ne la laisserait pas. Il avait beau avoir peur pour elle, douter de pouvoir être à la hauteur de toutes ses espérances, il essayerait. Encore et encore. Et même un peu plus. Jusqu'à ce que la piscine, le parking, le mur, l'église, la mairie, la gare, le train, la Ville, ne soient plus qu'un mauvais souvenir effacé par cet instant.

Il aurait voulu lui dire, tout ça. Lui assurer qu'ils trouveraient de quoi la rendre à nouveau entièrement humaine. Lui promettre qu'il remuerait ciel et terre pour la sauver de cette malédiction insupportable. Mais il n'était pas doué pour les grand discours. Ni même pour les petites choses simples. Et il y avait ce problème de vieillissement subit et imprévu. Et si ça recommençait, pourrait-il encore oser affronter Nulle-Part à la recherche de l'antidote ? Jusqu'où irait son corps, au juste ? Et une fois qu'il aurait trop "vécu" ?

Lui aussi avait du soucis à se faire.

Mais il ne demanderait pas à Hécate de rester avec lui pour toujours. C'était quelque chose qu'il ne se sentait pas le droit de faire. Elle devait déjà être assez chamboulée par sa propre métamorphose, pas la peine de lui faire subir ce spectacle dégradant en prime. Il se demanda comment concilier sa promesse et cette nouvelle contrainte qui lui tombait dessus sans prévenir. Il serait là, tout simplement. Comme au parking, et comme maintenant.

Mais toutes les bonnes choses avaient une fin. Et lui, il devait arrêter de penser à l'avenir. Trop sombre, trop incertain. Le présent, c'était bien. Surtout celui-là. Il attendit qu'elle relève la tête pour ficher ses iris claires dans les siennes, écarta une mèche brune encore humide du visage de la jeune femme. Il devait s'en détacher, maintenant. Quitter cet océan de vert pailleté. C'était dur. Il voulait être faible et oublier le monde.

Mais le monde était cruel, et trop dangereux pour être oublié. Il sortit le sweat noir de son sac, le déposa sur les épaules d'Hécate.

« Il faut qu'on bouge. On perd du temps. »

Même si j'aimerais bien en perdre encore, si c'est avec toi. Il sortit le sablier bleu de son tee-shirt en guise de précision. D'ailleurs, il semblait plus rempli qu'auparavant... Le souvenir du parking, sans doute. Il refoula ce souvenir au fin-fond de sa mémoire. Ici, c'était différent. Il n'était pas dans un vieux placard pourri, et Hécate ne le laissait pas indifférent. Il était toujours dans la merde, mais pas dans la même. Et sans mémoire pour décider, c'était à son lui d'ici de choisir. Et le lui d'ici aimait l'Hécate d'ici.

« Sauf si t'as besoin de te reposer. »

Princesse mutante, suicidaire et maniaco-dépressive
Luna
« Princesse mutante, suicidaire et maniaco-dépressive »

Luna

Messages : 1916
Date d'inscription : 19/08/2012
Age : 30
Localisation : Lyon

Feuille de personnage
Temps restant:
Au menu ce matin ? Grenouille. Left_bar_bleue18/72Au menu ce matin ? Grenouille. Empty_bar_bleue  (18/72)
Dans ses poches:
Rencontres/Découvertes:


MessageSujet: Re: Au menu ce matin ? Grenouille.   Au menu ce matin ? Grenouille. Icon_minitimeLun 11 Fév - 22:27

Au menu ce matin ? Grenouille. 1550624631 06-08h
...et dormirent beaucoup ?

« Non, t'inquiète pas. »

Comment trois simples mots peuvent faire ce genre d'effet, hein ? Elle se serre un peu plus dans les bras de Novembre. Ne plus le quitter. En cet instant absolument parfait, il n'y avait plus rien. Plus rien d'autre qu'eux. Plus de restaurant. Plus de vieillissement. Plus de métamorphose. Plus de cadavre où que ce soit. Il n'y avait rien d'autre que ce délicieux sentiment qui l'envahissait toute entière. Est-ce que c'était ça, aimer quelqu'un ? Avait-elle déjà aimé auparavant ? Qui étaient ceux qui comptaient pour elle ? Avait-elle dit "je t'aime" à ce mystérieux jeune homme dans son souvenir ? Elle s'en veut soudainement de penser à ça vu la teneur de l'instant présent.

Lorsqu'il plante son regard bleu dans le sien, et qu'il lui met son sweet sur les épaules, elle a l'impression, soudainement, que son cœur rétrécit, jusqu'à lui en faire mal. Elle a l'impression de manquer d'air, alors qu'au contraire elle vient d'en retrouver. Comme si elle respirait sous l'eau. Comme si elle venait de naitre.

Aussi, quand Novembre esquisse un léger mouvement en arrière, en disant « Il faut qu'on bouge. On perd du temps », elle n'écoute que son cœur, et attrape son T-shirt. Plus lamentable que jamais. Elle se sent d'ailleurs prête à écrire un livre intitulé "Comment être lamentable en 10 leçons", la première étant bien sûr "baignez vous dans une piscine rouge". Oui, pas de doute que ça aurait un franc succès, et que tout le monde l'achèterait pour être sûr de ne pas devenir pitoyable comme elle l'était, accrochée au T-shirt d'un garçon qu'elle avait rencontré il y a quelques heures dans des circonstances vraiment louches.

"Attends... s'il-te-plait... on ne part pas... pas tout de suite..."

Mets ça sur le compte de la fatigue, de ce que tu veux, Novembre, mais reste avec moi. Reste avec moi sous n'importe quel prétexte, parce que j'ai pas envie de te dire que sans toi, en ce moment, je manque d'air, que j'ai l'impression que mon cœur se serre et que ça me fait mal. Parce que je me sentirais trop mal, trop ridicule, trop tout ça. Alors si tu veux croire que je suis fatiguée, crois le. Pour que tu restes, je suis prête à faire semblant de dormir.

Elle passe une main sur la joue de Novembre, ne peut s'empêcher de fixer son visage, de le marquer dans sa mémoire. Et si à son réveil il avait encore vieillit ? Et si il continuait de vieillir jusqu'à... Non. Non. Elle bannit tout ça de sa tête. Voudrait rayer cette possibilité des choses de la vie. En faire un mot plus tabou qu'il ne l'est déjà. Pour Lui. Pour ne pas que sa présence disparaisse. Elle enfouit son visage dans le pull de Novembre, et se laisse aller contre lui, les yeux fermés.

"Oui. Dormons. Au moins reposons-nous. S'il-te-plait."


Elle se rend compte qu'elle feint un peu plus de faiblesse qu'elle n'en a. Mais après tout, qu'importe, si c'est pour qu'il reste auprès d'elle ? Elle respire sa chaleur, son odeur, et elle l'impression que rien ne peut l'atteindre. Cruelle illusion de sécurité...

Petit Chaperon Rouge
Novembre
« Petit Chaperon Rouge »

Novembre

Messages : 1609
Date d'inscription : 05/05/2012

Feuille de personnage
Temps restant:
Au menu ce matin ? Grenouille. Left_bar_bleue59/72Au menu ce matin ? Grenouille. Empty_bar_bleue  (59/72)
Dans ses poches:
Rencontres/Découvertes:


MessageSujet: Re: Au menu ce matin ? Grenouille.   Au menu ce matin ? Grenouille. Icon_minitimeMar 12 Fév - 0:31

Elle s'accrochait. Comme un koala. Elle ne voulait pas. Et lui non plus, il ne voulait pas. Il devait. Mais ne voulait pas. Devait. Voulait pas. Devait...

Une main sur sa joue. Douce, possessive. Il a l'impression d'être à sa merci quand elle fait ça. Vulnérable. Et il n'aime pas ça. Mais c'est Hécate. Alors il aime. Savoure ce contact chaud et rassurant. Parce que dans quelques heures, tout sera différent.

Précieux instants volés à la Ville. À quand la nouvelle course poursuite ? Où étaient les cadavres et l'armée de grenouilles ? Loin. Tout cela était loin. Et si petit devant l'instant présent. Si petit devant le dédale dans sa tête. Si petit devant les battements de son cœur. Sa raison ne liait plus, elle emmêlait. Les causes, les effets ? Oubliés. Il s'en moquait. Ce qui l'avait amené là, ce qui l'en sortirait, il ne voulait pas y penser.

Insignifiantes données.

Il n'y avait plus de lui. À peine une conscience d'être encore. Il y avait elle, et son chaos. Le chaos qui supprimait sa pensée, ses décisions. Il y avait elle, et son désir. Qui noyaient sa raison. Plus question de partir. Il s'oubliait dans cette étreinte fatale. Comme une deuxième amnésie, un nouveau néant, pour terrasser celui de Nulle-Part. Une Hécate, pour oublier sa vie. Effacer. Tout. Hormis leur courte histoire.

Histoire qui s'échappait, volatile. Et elle lui posait son ultimatum. Dormir, sinon quoi ? Partir ? Affronter le froid mordant du dehors, taquiner les grenouilles qui mijotaient doucement dans leur bassin empoisonné ? Fouiller le restaurant, le rendre sûr, lui soufflait sa conscience. Conscience qu'il fit taire d'un battement de cils. Il devait explorer l'endroit. Mais il voulait Hécate. Le vert pailleté. La main, les lèvres, la tendresse, les câlins, les cris, les pleurs, le sourire, enfin.

« On devrait pas. Tu sais qu'on devrait pas. »

Et pourtant, ça ne comptait plus. Le devoir n'avait plus aucune importance. En avait-il jamais eu ?

Elle voulait dormir ? Il la câlinerait. Elle avait peur du noir ? Il la rassurerait. Oui, si seulement il avait assez de cran pour lui dire ça. À la place, il se contenta de faire remonter sa main jusque dans ses cheveux, caressant les mèches brunes pour la réconforter. Il croyait la connaître, un peu, mais la redécouvrait. Capricieuse et sensible, comment concilier dignité et émotion dans un seul caractère ? Intrigant paradoxe.

Léger soupire attendri.

« T'as gagné, on s'arrête là. »

Et ensuite, on va chercher les autres. La voiture, les affaires, tout. Et on sort de cette Ville. Et après ? Peu à peu, il commençait à douter de vouloir quitter Nulle-Part. Pour ces moments-là, il pouvait bien renoncer à son passé, à ses rêves, à sa santé. À tout ce qu'il avait, ou avait eu, si ces moments existaient.

Il attrapa la valise d'une main, la tira, l'ouvrit, en sortit les deux autres couvertures et en étala une par terre. Comme ça, devant l'entrée. Ça craignait grave, ouais. Et alors ? Personne n'irait le leur reprocher, ça, il l'avait bien compris. Le monde était à eux, à eux, il suffisait de le prendre. Tendre la main, et le posséder tout entier. Car ils étaient seuls, seuls et sans limites. Il étala la première couverture sur le sol d'un geste ample.

« Bon, c'est pas du cinq étoiles, mais c'est mieux que rien... »

Novembre, ou comment gâcher un moment magique en une seule phrase.


« »

Contenu sponsorisé



MessageSujet: Re: Au menu ce matin ? Grenouille.   Au menu ce matin ? Grenouille. Icon_minitime


Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Le gamin et la grenouille
» J'ai le ventre qui gargouille ! Qui veut de la soupe à la Grenouille ?
» Je sens que ce matin va être une pure soirée
» Je sens que ce matin va être une pure soirée.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Nulle Part :: L'Ouest de la Ville :: Le complexe sportif :: Le Restaurant-