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In the cold light of the morning.

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Perroquet malgré elle
Oxymore
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Oxymore

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MessageSujet: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeSam 16 Fév - 21:49

In the cold light of the Morning ~ 6-8h In the cold light of the morning.  1550624631


Le froid me réveille. Je tend vaguement le bras pour remonter la couverture, mais je la trouve pas. J'ouvre les yeux, un peu à contre-coeur. Je suis surprise d'y voir quelque chose. D'habitude il fait noir, la nuit. Mais je suis nez à nez avec le ciel pâle, presque blanc. Il doit être tôt. Ce qui veut dire que le monde est à moi. Je m'assieds. Je suis par terre, sur des pavés. Je regarde autour de moi. Le monde, ce matin, se résume à une petite place d'où partent plusieurs ruelles -pour aller où ? - au centre de laquelle se trouve une très grande fontaine. Elle a l'air d'avoir beaucoup trop d'importance pour une si petite place. Un peu coincée. A côté se trouve une statue de chat, grandeur nature. C'est à dire pas très grand. Je me lève et me rapproche du chat. J'ai cru voir au loin des vrais yeux de vrai chat briller dans la pénombre. Mais non. Ils sont simplement dans une pierre verte qui réfléchit le peu de lumière environnante. Le félin, quant à lui, semble presque réel. Il est assis, bien droit, et me regarde avec un air de chat. Je passe ma main dans sa fourrure sculptée, et suis presque surprise de rencontrer de la pierre froide plutôt que des poils. c'est une statue, c'est peut-être pour ça.
Je fais le tour de la fontaine, et manque me cogner dans un lion qui apparaît brusquement devant moi. Une statue lui aussi. Il ressemble un peu au chat, mais en plus gros.
Je regarde autour de moi. Personne. Ni vu ni connu, j'escalade la statue de lion et m'installe à califourchon sur son dos. Ah, c'est déjà autre chose qu'un poney. J'ai presque l'impression de sentir la chaleur du corps de l'animal entre mes jambes. Je serre prudemment les jambes, mais il ne bouge pas. C'est une statue, je sais. Mais je suis un peu déçue.
Je me mets ensuite debout sur la statue, en équilibre un peu précaire, certes, pour avoir une meilleure vue. Je remarque, un peu plus loin, deux formes par terre, qui ressemblent assez à des corps. Je saute du lion et vais à leur rencontre. Je trébuche sur quelque chose sous mon pied. Je me retourne et constate une assiette pleine de miettes, et un croissant qui traîne par terre. C'est dommage, il avait l'air bon. Je prends la résolution de faire attention où je met mes pieds, car je remarque que cette partie de la place est pleine d'assiettes qui semblent constituer le petit déjeuner. Enfin, ce qu'il y a dedans. J'ai faim, tiens. Je me demande si j'ai le droit de me servir.
Boarf, il y a personne pour vérifier, de toute façon. J'attrape un pain au chocolat et un verre de jus d'orange. Puis je me souviens des corps, et je vais à leur rencontre.
Il y a une fille sur le dos, blonde, jolie, les yeux fermés. Je suis tout d'un coup prise d'une angoisse ; et si elle était morte ? Je pose ma main sur sa poitrine, et suis rassurée de la sentir bouger doucement. Elle est juste endormie. Je me tourne ensuite vers le deuxième corps. Il me semble qu'il est féminin également, mais il est couché sur le ventre. C'est peut-être un homme aux cheveux longs.
Quoi qu'il en soit, je vais pas les réveiller, ils doivent être fatigués.
Je vais me chercher un autre pain au chocolat et je m'assieds à côté d'eux, attendant qu'ils se réveillent.

Princesse mutante, suicidaire et maniaco-dépressive
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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeSam 16 Fév - 22:55

In the cold light of the morning.  1550624631 06h-08h
Action, on tourne ! Acte I, scène 2.

Le réveil est difficile. Elle a comme une impression de déjà vu, la "princesse grenouille". Comme un gout de "je me réveille à la gare sans souvenir". Sauf que la gare ne lui semblait pas aussi lumineuse, et le sol aussi chaud et peu confortable. Elle se refuse à ouvrir les yeux. D'abord, faire le point. Parce qu'elle sait que quand ses paupières s'ouvriront, elle ne trouvera pas ce qu'elle veut.

Bon. Ma pauvre Hécate, du calme. De quoi tu te rappelles ? Quel est ton dernier souvenir ? Dans sa tête, les images défilent, comme un film en accéléré. Supermarché, parking, baiser rageux, douce étreinte, piscine, grenouilles, palmes, restaurant... baiser. Et puis elle s'est endormie tout contre Novembre, sur la couverture qu'il avait étalé. Et puis après... Elle frissonne inconsciemment, et se décide à laisser le monde redevenir visible.

La lumière du matin agresse sa rétine, lui donne envie de replonger dans les ténèbres. Non, Hécate. Non. Ouvre tes yeux. Bats-toi, bordel ! Tu garde tes fucking yeux ouverts, tu regardes autour de toi. Même si allongée a plat ventre c'est pas pratique. Alors, doucement, elle force ses muscles endoloris à bouger. Se relève, à quatre pattes, à genoux. Reste là, un instant. Sa tête la lance fortement. Et elle sent ses affreuses palmes qui commencent à la démanger. Pas de façon aussi forte que lors de sa mutation, mais suffisement pour que ça soit dérangeant. Bon sang, n'y pense pas, ça va aller, ça va aller.

Et il y a plus important à penser. Comme Novembre. Où est-il passé celui là ? De toute évidence, il n'est pas là. Oh oui, bien Capitain Obvious. Capitaine Obvious. Comme pour tant d'autres choses depuis son arrivée dans cette ville, elle est incapable de dire d'où vient cette référence, mais ça lui semble convenir. Référence du passé... Novembre, donc. Malgré la chaleur qui règne, la jeune fille ne peut s'empêcher d'enfiler le sweet de ce dernier, seule chose qui lui reste du brun. Elle inspire son odeur imprégnée dans le tissu, soupire doucement. Ne pas se laisser gagner par le désespoir. Surtout pas.

Et commencer par ce qui est autour de toi. Elle promène un regard un peu triste et blasé sur les lieux. Tristesse effacée rapidement par sa curiosité. Devant elle, un peu partout sur le sol, des assiettes qui débordent de victuailles rappellent à son ventre la faim qui le tenaille. Elle se pince, essayant de faire disparaitre une sensation désagréable par une autre. Plus loin, une fontaine, oui, c'en est bien une. Des statues imposantes la décorent. Un chat, un lion, un perroquet. Qui semblent terriblement réels, tellement ils sont détaillés. Bienvenue dans le pays des fous où les assiettes recouvrent le sol, mesdames et messieurs....

Et puis les yeux verts de la jeune fille tombent sur les deux silhouettes. Une jeune fille aux cheveux blonds allongée sur le sol, inconsciente, et une autre fille, assise à côté d'elle. Le sang de la brunette ne fait qu'un tour, et oubliant sa faim, ses démangeaisons, sa curiosité, elle se met debout, s'approche, et apostrophe celle qui est assise, bien réveillée, un croissant dans les mains :

- Eh ! Toi ! C'est toi qui a mis cette fille dans cet état ? gronde-t-elle, s'accroupissant et appliquant le bout de ses doigts dans le cou de la blonde pour constater avec soulagement que celle ci a encore un pouls.

Oui, elle est hargneuse, et alors ? Elle vient de perdre tout soutien dans cette ville -sans compter qu'une personne parmi ces soutiens lui est particulièrement chère désormais. Et elle n'a pas besoin d'un poids mort ou d'un corps inconscient dans les pattes pendant qu'elle recherche les Maraudeurs.


Dernière édition par Hécate le Dim 17 Fév - 1:56, édité 1 fois

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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeSam 16 Fév - 23:27



    Chocolat gémit, elle a mal partout. Son corps lui fait mal et elle a froid malgré le soleil qu'elle peut entrapercevoir au travers de ses paupières closes. Elle a séché.
    Des cris résonnent à côté d'elle, éclat de voix qui vienne agresser les oreilles de la petite blonde. Son cœur s'emballe et au début elle croit que c'est l'étrange inconnu qui s'est remis à lui crier dessus. Mais non...c'est une voix de femme. Une voix en colère, mais féminine.

    Soudain les souvenirs reviennent à la jeune fille. Elle se souvient du chat, de la lampe qu'il lui a confié et qu'elle ne sent plus contre ses doigts, le musée, les papiers éparpillés sur le sol. La fiole bleue qu'elle doit chercher et qu'elle a échoué à retrouver. Et surtout la faim terrible, toujours cette faim de sucre qu'elle sent et qui lui ronge les entrailles. Lui bouffe l'intérieur. Elle voudrait pouvoir se gaver de sucre jusqu'à vomir, pouvoir remplir se vide qui lui creuse le cœur. Ou plutôt la coquille vide qui semble lui servir d'organe.

    Lentement, péniblement, ses yeux couleurs absinthe s'entrouvrent et se referment face à l'agression de la lumière. Doucement, Chocolat fait une deuxième tentative.
    Il fait jour et elle est dehors. Un spasme agite tout son corps, quand la blonde réalise qu'elle est enfin retourné à l'extérieur. Se redressant, elle regarde autour d'elle, espère, aperçoit la statue du chat et réalise.

    Elle est toujours coincée dans cette ville maudite. Elle est toujours affamée de sucre.

    Tournant un regard voilé, elle tombe dans celui d'une jeune femme, probablement celle qui hurlait à côté d'elle. Soudain, d'un geste irréfléchi, Chocolat se retrouve à moitié vautré sur l'autre femme, sanglotant comme une gamine contre elle.
    L'espoir, ça fait mal. Presque aussi mal que le manque de sucette.

Perroquet malgré elle
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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeDim 17 Fév - 14:08

Le croissant est vraiment très bon. C'est le meilleur que j'ai jamais mangé, je crois. D'ailleurs, je ne me rappelle pas en avoir mangé d'autre. C'est... étrange. Mais bon.
Finalement, la personne qui était couchée sur le ventre se reveille - c'est bel et bien une jeune femme - , s'assoit, et se met à me crier dessus parce qu'elle pense que j'ai assomé l'autre fille ou un truc du genre. Elle m'a bien regardé ?

-Bah, euh, non. Elle dort. Toi aussi tu dormais tout à l'heure. Et c'est pas de ma faute non plus. Moi aussi je dormais tout à l'heure d'ailleurs. Pourtant ça a pas l'air d'être un super endroit pour dormir. Mais bon.

Finalement la fille blonde qui dormait encore commence à bouger doucement. Elle a pas l'air super bien.

-Tiens, tu vois, elle se réveille.

Finalement la fille ouvre ses yeux, de beaux yeux verts, se redresse, et se jette dans les bras de la femme pour pleurer. Elles doivent se connaître, ça expliquerait pourquoi la dame avait l'air si inquiète que j'ai pu faire quoi que ce soit à la blonde. C'est peut-être sa fille..? Non, elles n'ont absolument pas assez de difference d'âge. Sa petite soeur alors ?
Je reste assise là, à les regarder, un peu perplexe, sans rien dire.

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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeDim 17 Fév - 15:26

In the cold light of the morning.  1550624631 06h-08h
No panique

La gamine au croissant se défend. Non, elle n'a rien fait à la blonde, elle aussi dormais, et la blonde se réveille. Wait. La blonde se réveille ?? Hécate jette un regard à la forme allongée. Qui a ouvert de grands yeux verts. Des yeux qui se posent sur elle. Se remplissent de larme.

Et la blonde se jette sur elle. Elle ne peut s'empêcher de paniquer. Wait wait wait, elle fait quoi là ? Elle pleure ? Merde ! Merde, elle pleure. La brunette ne sait plus, un instant, quoi faire de ses bras. De ses mains. Ne sait plus quoi dire. Qu'est-ce qu'on est sensé faire quand une inconnue se jette soudainement sur vous pour pleurer toutes les larmes de son corps ?

Oh. Hécate. On se calme. J'ai dit calme. Tu commences par me virer cet air paniqué de ton visage. Tu maitrise ok ? Ensuite, euh... La suite, c'est un peu instinctif. Un peu comme avec Décembre, tout à l'heure, dans le magasin. Ça lui semble il y a une éternité. Elle referme doucement ses bras sur la forme sanglotante, et repense, sans pouvoir s'en empêcher, à la rouquine qu'elle serrait de même. Elle repense à son groupe. Elle aussi, elle a envie de pleurer. Mais elle ne peut pas pleurer. Pleurer, ça ne sert à rien, dans cette ville, même si ça fait beaucoup de bien. Elle se demande si elle pleurera dans les bras de Novembre, la prochaine fois qu'elle le verra. Si il y a une prochaine fois... Elle revoit le cadavre éventré dans le parking. Long frisson malgré la chaleur ambiante.

Il faut oublier les cadavres. Oublier les problèmes. Parce que d'autres ont des problèmes. Et qu'elle va devoir faire quelque chose de ces autres. De celle qui sanglote dans ses bras et de celle qui mange paisiblement un croissant. Wait. Elle mange un croissant ? Un de ceux posés là ? Hécate la fixe soudain avec un intérêt non dissimulé. Est-ce qu'il va lui arriver quelque chose ? Si tout va bien, elle pourra aussi manger quelque chose. Sinon... Et sinon, la petite brune n'aura qu'à se débrouiller. Quelle idée de manger des trucs de la ville, comme si elle n'avait pas compris que tout ce qui est ici est dangereux... Attend voir... Peut-être qu'en effet, elle ne sait pas !

- Eh ! Toi ! fait-elle à la fille-au-croissant. Depuis quand tu es dans cette ville ?!

Elle prend soudain conscience que les démangeaisons se sont accentuées. Bon sang. Cette Ville n'a donc pas bientôt finit de la faire tourner en bourrique ? Elle se relève doucement, entrainant la blonde avec elle, la remet sur ses pied.

- Bon, écoute... euh... Faut pas pleurer comme ça, ça va aller. Ça fait combien de temps que t'es arrivée ici, toi aussi ?

L'abandonnant un instant, elle se dirige à pas titubants vers la fontaine. De l'eau. de l'eau dans laquelle plonger ses pieds -ses palmes en fait-, pour qu'ils cessent de la démanger autant. Elle s’assied sur le rebord, relève rapidement le bas de son pantalon, et trempe enfin ses palmes dans l'eau. Elle n'est pas très fraiche, mais qu'importe, le soulagement envahit la brunette instantanément. dieu merci, il y a de quoi se soulager dans cet endroit.

Elle tourne de nouveau son regard vers mademoiselle croissant. Alors. Est-ce qu'elle va souffrir de sa gourmandise ou pas ?...

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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeDim 17 Fév - 17:40



    Chocolat se laisse doucement apaiser par les mains de l'autre perdue. Elle renifle misérablement en sentant son ventre se tordre et se retordre dans un rythme de berceuse. Lentement, progressivement, en rythme. La sensation accentua ses pleures et la blondine mit du temps à se calmer.

    Finissant par couper court à ses larmes et se laissant redresser en titubant, Chocolat lève les yeux pour objet les deux autres jeunes femmes. Celle qui l'a calmé semble plus ou moins de son âge, l'autre plus jeune. L'autre qui est train de manger un pain au chocolat. Aussitôt l'estomac de la jeune fille gronde de mécontentement, lui aussi veut être nourri.
    Dans un autre temps, probablement que Chocolat se serait précipité sans écouter les paroles et la question de l'inconnue. Mais là, elle pouvait voir le chat, assit à la fontaine et aussitôt une pensée pénétrait dans son esprit : Je n'ai pas accompli ma tâche, je n'ai pas mérité ma récompense. Et elle avait appris à la dure Chocolat, elle ne voulait pas risquer de prendre ce que cet endroit semblait lui donner trop facilement.

    Elle ne semblait visiblement pas être la seule à penser ainsi. Miss grande sœur (elle l’appellerait comme ça le temps de savoir son prénom, surnom) n'avait pas fait un geste pour se saisir de la nourriture et cela malgré tous les plats plus alléchants les uns que les autres.

    Certains auraient dit qu'on mange tout simplement pas ce qui est par terre. Pas faux.

    Rejoignant silencieusement et timidement Grande sœur au niveau de la fontaine. Chocolat murmura de sa voix basse et cassée :

    « Je crois que je suis arrivé hier après-midi, mais entre...les ronces, les égouts... J'aime pas cet endroit. »

    Du sucre...pitié...

    Posant une main hésitante sur la tête du chat, la blondinette la retira bien vite. C'était froid et inanimé. Comme mort, mais pas vraiment. Plutôt comme si ça n'avait jamais été vivant. Et pourtant, il avait semblé bien là la veille dans les eaux sales et brunes.

    Le soleil continuait à taper sur elle et doucement, dans un geste de poupée délicate. La jeune fille commença à retirer ses vêtements, restant en boxer et débardeur. Plongeant le reste dans les eaux de la fontaine, elle se fit à frotter, cette eau-là ne pouvait décidément pas être pire que celle des égouts. Laissant tout ça tremper un peu, Chocolat se saisit du paquet de nougats n'encore bien fermer qu'elle avait laissé sur le bord avec le reste de ses affaires. Elle l'ouvrit et engouffra le plus vite possible une des friandises dans sa bouche. Aussitôt le sucre commença à fondre et pénétrer dans son corps. Elle en lâche presque un gémissement de plaisir.

    Jetant un regard à grande sœur, hésitante, affamé, elle finit par lui tendre un rectangle blanc. Ses grands yeux absinthe semblant murmurer : Tu en veux ?

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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeDim 17 Fév - 19:21

Les deux autres se font gentiment un calin. Je veux bien un calin aussi. Mais bon. Je suppose que c'est pas mon tour. Soudain la plus vieille m'adresse la parole, sans crier cette fois-ci. Elle a bien du voir que je ne suis pour rien à quoi que ce soit. D'ailleurs je vois pas ce qu'il y a de dramatique. Apparemment je suis la seule.

-Euh... Je viens de me reveiller ici. Il y a dix minutes peut-être. Mais avant... Euh, je sais plus. Je crois que j'étais ailleurs. Est-ce que je rêve ?

Je finis mon croissant d'une bouchée, en réflechissant que rarement dans les rêves on sait qu'on rêve. OU c'est juste que je ne me souviens pas en me reveillant ? Peut-être que c'est ça, en fait : Quand on rêve on oublie la vraie vie, et quand on se reveille on oublie le rêve, parce qu'il n'y a pas assez de place dans notre tête pour les deux. Mais dans ce cas là comment differencier les deux ? Peut-être qu'avant je rêvais et maintenant c'est la vraie vie ? Ou peut-être que les deux sont aussi vrais l'un que l'autre, juste differents ? Peut-être qu'il y en a plus que deux même ?
...Stop stop stop. Ça devient prise de tête cette histoire. Je me relève et m'étire un peu. Je vois les deux autres filles se lever aussi. Soudain je remarque que la brune a des genres de palmes à la place des pieds. Cooool. Ça doit être super pratique pour nager. Pas trop pour marcher. Mais bon. Elle va tremper ses palmes dans l'eau de la fontaine, là où est leur place.
La blonde la suit, se déshabille. Je détourne le regard un bref instant, mais finalement elle garde quelques vêtements sur le dos, et elle se baigne.
Ma fois, c'est pas une mauvaise idée. J'enlève mes chaussures, mes chaussettes, je retrousse mon jean, et je vais moi aussi tremper mes pieds dans l'eau. Elle est presque plus chaude que la température exterieure, c'est agréable.
Finalement la blonde sort de ses affaires ce que j'identifie comme du nougat, et commence à la manger comme si c'était la meilleure chose du monde. Puis elle en propose à la brune. Bon, apparemment moi j'y ai pas droit. C'est pas très grave, j'ai plus faim. Je bat doucement des pieds et observe, un peu fascinée, le mouvement de l'eau dans la fontaine.

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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeDim 17 Fév - 19:34

Doucement le croissant s’émiette dans sa bouche. Il glisse doucement dans son corps. C’est trop tard maintenant. Rien ne se passe. Il semble juste être le meilleur croissant du monde.

Puis une petite dizaine de minutes après l’avoir mangé, ses yeux sont entourés de rouge et le bout de ses cheveux devient rouge fluo. Son nez s’allonge et se courbe comme celui d’un perroquet.

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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeDim 17 Fév - 20:52

In the cold light of the morning.  1550624631 06h-08h
Prudence est mère de sureté

Okay Hécate, on positive, on positive. La blonde a arrêté de pleurer. Elle et l'autre petite brunette sont venues la rejoindre à la fontaine. Les démangeaisons se sont calmées. Tout va pour le mieux, n'est-ce pas ? Bon, à part que la fille au croissant a l'air absolument déconnectée de la réalité -ce qiu est dû au peu de temps qu'elle a passé ici, non ? Ou alors elle est stupide. Ou inconsciente. Ou même les deux. Quoiqu'il en soit, il faut donc désormais réfléchir à un plan d'attaque. Tout en gardant la situation contrôlable. Aussi, quand la fille blonde lui tend un peu de nougat, Hécate s'en saisit-elle sans hésiter. Ne contrarier personne pour le moment, hors de question qu'elle se remette à pleurer.

Au moment où elle s'apprête à poser une question, un mouvement à la périphérie de son champ de vison lui fait tourner la tête en direction de la demoiselle brune -bon sang, il faut leur donner des noms, ça ne sera pas possible autrement, pense-t-elle. Elle observe alors avec effarement le visage de celle-ci se modifier, ses yeux se cercler de rouge, son nez s'allonger en forme de bec, et enfin, les pointes de ses cheveux se colorer.

Hécate regarde bouche-bée la transformation cesser. Pour le moment. Ouvre la bouche, la referme. comme quoi, il faut se méfier des cadeaux empoisonnés de la Ville. Bon. Au moins, elle, elle a eu la chance que son visage sois épargné. Pour l'instant.

- Tu sais ce qu'il te dit, le "pour l'instant", la Ville ? marmonne-t-elle. Hors de question qu'elle reste les bras croisés sans rien faire. Elle doit trouver une solution pour sa métamorphose à elle. Pour le problème d'âge de Novembre. Et éventuellement pour la nouvelle mutation de la demoiselle que voilà. Elle se laisse aller à soupirer. C'est pas un cadeau, cette Ville, vraiment.

- Bon, dites moi, vous avez des noms ou pas ? Parce que la brune et la blonde, c'est bof. Moi c'est Hécate pour le moment.


Elle plonge les mains dans l'eau de la fontaine. Ce qui lui rappelle qu'elle n'a pas bu. Depuis longtemps. Et que l'eau potable est dans la valise. Avec Novembre sans doute. Elle fixe d'un air suspicieux le liquide clair. Plutôt mourir de soif que de faire confiance à cette ville, songe-t-elle avec amertume. Elle enfoui ses mains dans les poches du sweat de Novembre, l'esprit ailleurs. Revient à la réalité en sentant ses doigts rencontrer un objet. Un clé. La clé de...de quoi ?

Dans son esprit, elle revoit Novembre sortir la clé, devant la mairie. La voiture. Le tacot. Le tacot qui conduit seul. Elle contemple l'objet dans sa main. Et si.... Fermant les yeux comme pour une prière, elle appuie sur le petit bouton de la clé, plaçant ses espoirs dans ce simple geste.

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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeDim 17 Fév - 22:00


    Chocolat continuait de faire trempette dans la fontaine, grignotant encore un ou deux nougats avant de reposer le paquet sur le bord. Son ventre avait arrêté de se tordre et le trou dans son cœur commençait à se refermer petit à petit. Finissant son lavage sommaire, la petite blonde accrocha ses vêtements mouillés sur les statues, afin qu'ils sèchent bien au soleil. Elle évita tout de même de les poser sur le chat, on n'était jamais trop prudent après tout.

    C'est seulement en se retournant pour aller s'asseoir à côté de Grande sœur, que Chocolat remarqua le changement physique advenu chez leur troisième compagne. Son regard absinthe s'écarquilla légèrement, mais aucun son ne franchit ses lèvres. Voilà ce qui arrivait quand on se prenait à accepter ce que cet endroit avait à offrir. Chocolat serra les lèvres et se força à détourner le regard de tous les autres bons petits plats. La jeune fille n'était peut-être pas obsédée par son apparence, mais elle ne souhaitait pas vraiment finir avec le même nez.
    Se rapprochant de la grande sœur qui finit par se présenter comme Hécate, elle déclara du bout des lèvres :

    « Chocolat. »

    Secouant un peu son gilet qui ne séchait pas assez vite à son goût, la blonde entendit un petit bruit et un objet s'en alla rouler un peu plus loin, en face de la fontaine. Courant pied nu, sur le sol tiédi par le soleil, Chocolat se saisit de la lampe donnée par le chat, lampe qu'elle avait malencontreusement laissé traîner dans ses poches. Il lui semblait pourtant l'avoir eu en mains avant que tout s'efface...

    Le souffle tremblant, elle pressa sur le bouton. Priant pour que l'eau ne se soit pas infiltré à l'intérieur. Mais non, l'objet fonctionnait toujours. Forte de sa découverte, elle rejoignit les deux autres, juste à temps pour voir Hécate appuyer sur une petite clef.
    Chocolat lui jeta un regard interrogatif, qui semblait vouloir dire : Mais que fais-tu ?

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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeDim 17 Fév - 22:23

Je regarde mon reflet dans l'eau, se troubler et se déformer au gré des petites vagues formées par l'eau qui tombe de la fontaine. Soudain j'observe quelque chose bizarre, diffèrent de l'eau qui bouge. Comme si mon visage changeait. Je vois mon nez se déformer, se recourber. Comme un bec. La peau autour de mes yeux devient rouge. La pointe de mes cheveux aussi. Je n'ai rien senti, à part peut-être un léger picotement. Je suis quand même étonnée par ce que je vois. J'ai l'impression que ce n'est pas normal, même si je ne me souviens pas si j'ai déjà vu de telles métamorphoses. Je touche mon visage. Mon nez me semble étrange. J'amène une mèche de cheveux devant mes yeux, et constate que leur couleur est du plus mauvais goût. Y auraient au moins pu choisir une couleur potable. Genre turquoise. J'aurais bien aimé avoir les cheveux turquoise.
Les deux filles me regardent d'un air effaré. Elles ont pas du voir de métamorphoses, elles, c'est sûr. Finalement la plus vieille, Hécate apparemment, se reprend et nous demande nos noms. La blonde répond, "Chocolat". Moi... eh bien, je ne sais pas quoi répondre. J'ai beau fouiller ma tête à la recherche d'un nom qu'on aurait pu me donner, je trouve surtout du vide, et un peu d'herbe.

-Euh.. j'en sais rien.

En plus j'ai pas d'idée. Je peux m'appeler comme je veux ! Mais je regarde autour de moi en quête d'inspiration, sans rien trouver.

-T'as qu'à décider. N'importe quoi ira bien.

Hécate sort un objet de sa poche, pendant que Chocolat court après je sais pas trop quoi qui est tombé de sa poche également. On trouve plein de trucs intéressants dans des poches. J'étale le contenu des miennes sur la margelle de la fontaine, pour voir ce que j'ai avec moi. Je pose ainsi un trombone, une aiguille à coudre, un mouchoir propre, un petit chien en peluche porte-clé sans clés, et une sucette à la pomme. Rien de bien utile. J'avise ensuite ma sacoche, et explore son contenu. Un vieux portable, que j'essaye sans succès d'allumer, un MP3 qui marche à peu près aussi bien, des écouteurs, et de quoi dessiner. Je sais dessiner ? J'ouvre le carnet, qui est vierge, prend le crayon gris, et je sens ma main commencer à bouger toute seule, d'instinct. Sous mes yeux emmerveillés s'esquisse peu à peu un portrait d'Hécate que je trouve plutôt réussi. Oui, je sais dessiner.


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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeDim 17 Fév - 22:56

In the cold light of the morning.  1550624631 06h-08h
Hep Taxi ?

Elle attend la voiture. Elle espère la voiture. Et plus rien de ce qui l'entoure n'a désormais de réelle importance, sinon cet espoir de voir arriver le tacot, de le voir effectuer un dérapage sur ses vieux pneus, là, sur la place. Peut-être en renversant quelques assiettes de cette nourriture empoisonnée. Oui, les choses ont comme perdu leur consistance. Elle regarde d'un air absent Chocolat -c'est le nom que s'est donné la blonde, elle l'a retenu- se lancer à la poursuite de quelque chose tombé de sa poche. Elle ne se demande pas pourquoi cet objet semble tellement important.

Elle n'arrive pas non plus à réfléchir au fait que la brunette n'a pas de nom. Ce n'est pas spécifiquement étonnant, non, elle vient d'arriver, rien dans ses poches -qu'elle vient de vide- ne semble contenir son prénom. Bon. Elle ne veut pas continuer à l'appeler la brune. Un nom, un nom... L'idée de nommer quelqu'un, comme ça, ça ne lui plait pas. C'est trop important, trop personnel. Oui, mais "la brune" quoi... Elle pense à l'attitude décalée de cette fille par rapport à l'ambiance qui règne en ville depuis qu'elle est arrivée. Décalage total. Opposition. Antithèse ? Non. Oxymore.

- Écoute, tu prends Oxymore pour le moment, ok ? Avec un peu de chance, tu retrouvera ton nom dans un souvenir.

Ah. Oui. Les souvenirs. Elle vient d'arriver, elle ne sait pas. Hécate se sent soudain très lasse. Elle ne sait pas quoi faire, et elle n'a pas envie de devoir se taper toutes les explications. Ou alors plus tard. En sécurité. Dans la voiture. Parce que... parce que depuis tout à l'heure, tout est calme. Et que le calme, elle n'y croit plus, dans cette Ville. Alors elle continue de faire le guet, murmurant comme une prière, comme une comptine, une rengaine :

- Petite voiture, petite voiture, allez, viens, viens à moi, s'il-te-plait... Je te promet que je ne te qualifierai plus jamais de tacot... ~

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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeLun 18 Fév - 20:11


    Elle pose lentement son beau regard un peu vide sur les deux autres jeunes filles, Hécate et nouvellement nommé Oxymore. Son ventre est faussement plein, elle se sent apaisée et entre lentement dans une sorte de contemplation molle et douce. Il fait doux au soleil, elle est sèche, ses vêtements le seront bientôt.
    Pourtant la plus grande des deux brunes, grande sœur, ne semble pas partager l'état de demi-somnolence de Chocolat. Non, Hécate semble attendre quelque chose, quelque chose d'important, quelque chose qui ne vient pas.

    À petits pas, toujours vêtu uniquement de son petit haut et de son boxer, la blondinette s’avance vers elle. Se pose à côté et commence à fixer l'horizon à son tour, elle attend. Elle attend avec Hécate, elle ne sait pas exactement quoi, mais ce n'est pas très important non . De toute façon, la jeune fille n'a rien à faire d'autre. Ses vêtements ne sont pas encore secs.

    « Je peux t’appeler grande sœur ? »

    La question est tombé de nulle part, comme un cheveu sur la soupe. Chocolat n'a pas moufté, elle continue de fixer les alentours. Elle aurait voulu faire un petit sourire, un grand rictus, pour montrer qu'elle souhaitait vraiment une réponse affirmative. Mais ça semblait encore impossible, le trou de son cœur était encore trop gros de manque de sucre.
    Chocolat fixait simplement l'horizon.

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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeLun 18 Fév - 21:54

Le vieux tacot était en route. Il avait entendu l'appel de ce qu'il pensait être son maître. Seulement, les lecteurs comprendront qu'il s'agissait d'une très vieille voiture. Donc qu'elle avançait très très lentement.

Excessivement lentement même.

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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeMar 19 Fév - 16:50

Hécate s'excite sur un bouton d'un air desesperé, ce qui n'a pas l'air super efficace. Je suis perplexe. On dirait qu'elle a peur de quelque chose, mais quoi ? Je regarde autour de nous mais ne voit rien succeptible d'être dangereux. Quand elle arrete d'appuyer frenetiquement, je vois que l'objet dans sa main est une clé de voiture. Pourtant, il n'y a aucune voiture aux alentours à ouvrir. Et puis, ouvrir une voiture une fois suffit, inutile de le faire soixante trois fois. Est-ce qu'Hécate est folle ? Elle a pas trop l'air, pourtant. Comment je sais quel air ça a quelqu'un de fou ? Non, je sais pas. Peut-être qu'elle est folle.
Elle se retourne vers moi, et me donne mon nom. Oxymore. Ça veut dire quelque chose, je le sais. Mais quoi ? Impossible de m'en souvenir. Enfin. Ça sera mon nom. Jusqu'à ce que je retrouve le mien dans un souvenir...? Il n'y a pas l'air d'avoir trop de souvenirs dans ma tête en ce moment. Peut-être ailleurs ?
Mais je ne lui pose pas la question, puisqu'elle est repartie à se focaliser sur ses clés en marmonant quelque chose. Tant pis.
Finalement la blonde va se poster à côté d'elle et lui demande d'être sa grande soeur. Euh. C'est pas quelque chose qu'on devient, ça, normalement, si ? Enfin, admettons. Je tourne mon carnet et commence un nouveau croquis, une Chocolat de 5 ou 6 ans en train de jouer avec Hécate sa grande soeur, les deux qui rient au larme. Je lève la tête et les observe contempler l'horizon, inquietes. Le monde est toujours plus beau dans mes dessins, je pense. Même si je ne me souviens plus des autres. Je sais qu'il y en a eu beaucoup.

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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeMar 19 Fév - 20:53

In the cold light of the morning.  1550624631 06h-08h
Family

Famille - JJG ♥️

Elle a beau guetter, rien ne vient. "Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ?", lui souffle les relents de mémoire qui ne lui appartiennent plus réellement. Elle se noie dans ses espoirs, s'abandonne à eux, son esprit semble se dissoudre dans l'attente. Le dernier baiser qu'elle a échangé avec Novembre dans le restaurant l'empli toute entière. Puis disparait. Et revient. Sentiment qui lui serre le cœur par intermittence, la fait souffrir, la relâche finalement. Comme une vague, comme un mouvement perpétuel.

« Je peux t’appeler grande sœur ? »

Perpétuité rompue, cycle interrompu. Elle tourne la tête avec lenteur, pour venir poser ses yeux grands ouverts sur le visage fin de Chocolat. La petite blonde se tient là, à ses côtés, pensive. Elle la fixe, un peu effarée. Grande sœur ? Comme une grande sœur et une petite sœur ? Comme une famille ? ... Que lui répondre ? Que lui répondre ? Que faire, que dire ? Elle ne sait pas. Elle voudrait dire oui. Oui, bien sûr. Mais si elle répond oui, si elle accepte, alors, elle accepte de se lier. Et que se passe-t-il, quand on se lie ? Certes, si on est ensemble, tout va bien. La vie est belle -et son cœur se serre de nouveau en pensant à Novembre, la faisant frissonner malgré la chaleur. Mais dans cette Ville, rien ni personne ne peut leur assurer qu'ils resteront ensemble. La preuve, sa présence ici, séparée de son groupe, séparée de Lui.

Oui. Se lier, ça fait mal, c'est s'infliger de telles douleurs, c'est accepter la perte. Et elle ne veut pas perdre. Mais quand elle observe de nouveau Chocolat, qui attend, là, à côté d'elle -qui attend avec elle !-, elle ne se sent pas le courage de refuser de façon aussi... directe. De refuser tout court. Levant les yeux vers le ciel, elle murmure pour la jeune fille :

- Je suppose que oui. Appelle moi comme ça, si tu veux...

Petite sœur, murmure sa conscience. Comme la vie ici est étrange. Se trouver une nouvelle famille. Se trouver une nouvelle vie. Faire table rase du passé. Et quand on s'y attend le moins, voir ce bonheur illusoire réduit en cendres par la Ville.

Elle jette un oeil vers Oxymore. Celle-ci dessine. Si ça peut lui passer le temps. Si, pendant au moins un moment, elle peut sortir, même par la pensée, de cet endroit, alors tant mieux. Parce que viendra un moment où la brunette aura à lui montrer le véritable visage de cette Ville. Les créatures qui y rôdent, les murs qui vous transportent. Les souvenirs, pire que tout. Les cadavres, peut-être aussi.

Hécate, je t'interdit de penser "cadavres". Pense ce que tu veux. Penses Novembre et souffres-en si il faut. Ce que tu veux, mais pas ça. Oui, oublier le parking. Oublier le "ploc-ploc", les gifles, le désespoir, les larmes. Elle porte de nouveau son regard vers l'horizon qui s'offre à elle. Ses pensées dérivent lentement. Que devra-t-elle faire, si jamais la voiture ne vient pas ? Où ira-t-elle ? Où iront-t-elles ?


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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeMer 20 Fév - 13:10

In the cold light of the morning.  1550624631 06h-08h


    La blondine laissa le silence planer, elle ne détourna pas le regard de l'horizon, elle ne chercha pas à croiser les yeux d'Hécate. Chocolat attendait simplement une réponse, une réponse qui irait peut-être plus loin que le simple oui ou non. Un œil extérieur aurait même pu être aveugle et prétendre qu'elle ne semblait pas se soucier de la réponse à venir. Mais c'était faux, ses mains était légèrement moite et si la jeune fille refusait de lever le regard, c'était aussi pour ne pas montrer la légère panique enfoncé dans son œil absinthe.

    Finalement au bout de quelques minutes a attendre, les yeux toujours fixé sur quelque chose qui n'arrive pas, Hécate fini par faire entendre sa réponse. Et celle-ci surprend Chocolat. Honnêtement, l'adolescente ne s'attendait pas à recevoir une réponse positive. Le brune ne semble pas complètement sûr d'elle-même, mais il n'empêche qu'au final, c'est un oui qui est sortit.

    La blondinette ne sourit pas en retour, elle hoche simplement lentement de la tête, comme pour faire comprendre qu'elle a bien entendit et comprit la réponse. Lentement, ses mains arrêtent de se mouiller et l'attente quitte ses prunelles. Elle hésite, baisse les yeux, les relèvent, angoisse à nouveau, fait un pas en arrière, un en avant. S’avance en manquant de reculer.
    Pose ses lèvres sur la joue de sa nouvelle grande sœur.

    Aussitôt après et sans rien dire, Chocolat se recule, se détourne et se dirige vers la fontaine et l'autre jeune fille. Touchant du bout du doigts son gilet, elle le découvre encore légèrement humide. Placé non loin d'Oxymore, la blonde entraperçoit son dessin et lâche bas et du bout des lèvres :

    « Jolie. »

    Puis encore une fois sans rien dire de plus, elle s’asseoir à côté de ses affaires, avala un nouvelle rectangle de nougat et commença à faire l'inventaire de ses possessions. Elle ne semblait rien avoir perdu dans les égouts, ces nombreuses sucreries mises à part. Un mouchoir à poids, un rouge à lèvre, Hansel & Gretel, ….

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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeMer 20 Fév - 20:13

Et pof, le souvenir s'envola pour se poser devant Chocolat

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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeJeu 21 Fév - 16:23

Chocolat s'approche de moi, et murmure un compliment sur mon dessin. Je la remercie d'un signe de tête, ajoute encore quelque traits, puis je ferme mon carnet et je range mes affaires, dans mes poches et dans ma sacoche. Je m'ennuie un peu. C'est sympa d'attendre le taxi, mais bon, y a pas beaucoup d'action. Je remets mes chaussettes, et mes chaussures. Mes pieds ont eu le temps de sécher. Je remets ma sacoche en bandoulière. Puis je me lève de la margelle de la fontaine.
Je remarque une boule lumineuse étrange qui flotte dans l'air, pour aller s'arrêter devant Chocolat. Classe. Je peux en avoir une aussi ? Mais bon. Ça m'étonnerait qu'il en sorte un feu d'artifice de toute façon. Cette fontaine me paraît d'un seul coup prodigieusement inintéressante, alors que tout à l'heure elle était si merveilleuse.
Alors, je fais coucou de la main pour dire au revoir à Hécate et Chocolat, et je m'en vais, en marchant tranquillement, vers une des ruelles qui sortent de la place. Au revoir les gens.

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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeJeu 21 Fév - 22:24

In the cold light of the morning.  1550624631 06h-08h
Tout s'accélère

Les lèvres de Chocolat déposent un léger baiser sur sa joue. Baiser léger comme un papillon, aussi éphémère qu'un rêve. Hécate se sent frémir. Les sentiments, contradictoires, s'entrechoquent en elle, la bouleversent. Il y cette étrange gaité, à l'idée d'avoir trouvé comme une nouvelle famille avec cette fille, et avec les Maraudeurs. Et sourde angoisse. Où est Novembre ? Comment va-t-il ? Va-t-elle perdre Chocolat comme elle a perdu ses trois compères, ses compagnons d'aventure ? Va-t-elle se retrouver seule ? Est-elle capable de veiller sur sa nouvelle petite sœur ? Peut-elle vraiment prendre de telles responsabilités, dans cette Ville ? Pourra-t-elle le supporter, pourra-t-elle continuer, si jamais elle voit la blondinette dans le même état que le corps du parking ?

Les questions et les pensées négatives manquent de la submerger. De la noyer. Elle manque d'air, intérieurement, étouffe sous ses sentiments. La voix de Chocolat est comme une bouée qu'on lui lance, à laquelle elle s'accroche pour émerger des flots tumultueux. « Jolie. » Qu'est-ce qui est joli ? Pourquoi Chocolat n'est plus à côté d'elle ? Où est-elle. Elle est juste là, à quelque pas, tout va bien, Hécate. Ne devient pas parano, ce n'est pas le moment, tu ne t'en sortira pas dans cette Ville, si tu panique à tout va, garde ton sang froid, garde ton sang froid. Ça va aller.

Chocolat vide ses poches sur la margelle de la fontaine. Hécate essaye de ne pas trop regarder. Pas d'indiscrétion. Respecte ce qui est à elle. Elle se laisse absorber de nouveau par l'attente. C'est tout juste si elle remarque Oxymore qui range ses affaires, récupère ses chaussures et... part. Comment ça part ?

- Eh, toi, att....

Elle est coupée net dans son élan. Un souvenir vient d'apparaitre, juste là, devant les yeux de Chocolat. Hécate tourne la tête. Oxymore, Chocolat, Oxymore, Chocolat. Deux directions opposées. Elle se met rapidement en marche, vers la blondinette. Vers petite sœur.

- Je pense que tu sais ce que c'est. Un souvenir. Si tu ne veux pas être seule pour le voir, je peux venir avec toi. Si tu veux que je vienne, prend ma main, touchons le souvenir ensemble.

Elle ne sait pas pourquoi elle a dit ça. Le passé s'est personnel. Tu n'en as pas eu assez, avec Novembre, Hécate, tu en veux encore, des disputes, des colères, des rejets ? Novembre. Alors que son cœur se serre encore, elle ajoute :

- Si tu ne veux pas, je resterai là, je t'attendrai.


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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeJeu 21 Fév - 22:36

In the cold light of the morning.  1550624631 06h-08h

    Continuant doucement de faire la liste des objets se trouvant elle, s'interrogeant sur le pourquoi du comment un mouchoir en tissus était rangé dans une enveloppe en papier, la jeune demoiselle ne vit pas Oxymore les quitter, elle ne vit pas le souvenir lumineux et tremblotant s’avancer vers elle. Ce qui la réduisit à se retrouver nez à nez avec lui à l'instant même où elle relevait ses beaux yeux pour chercher Hécate, sa grande sœur, du regard. Car elle lui à parler.

    Elle aurait pu entendre les paroles de la brune, non elle aurait même dû les entendre. Car alors tout aurait été plus simple. Elle n'aurait pas eu aussi peur, elle aurait même pu oser le toucher. Mais voilà, comme une victime qui fuit son poursuivant, la jeune fille oublia tout en posant ses yeux sur ça. La bile lui remonta dans la bouche, ses yeux s'agrandirent, se vidèrent, s'effrayèrent, tel ceux d'une biche à bout portant du canon.

    Alors Chocolat voulut fuir le souvenir, elle se redressa brusquement, voulut reculer et oublia qu'elle ne pouvait pas reculer. Sentant ses jambes buté contre le bord, elle eut un faux mouvement et sa cheville se tordit sans se blesser réellement mais faisant tout de même perdre tout équilibre au corps maigre qu'elle soutenait.

    La blondine eut un petit cri de surprise, pareil à celui d'un petit animal blessé et elle tendit le bras par réflexe. Pour le refermer sur le vide et un souvenir, son souvenir, qu'elle saisit de sa main blanche et fine, prise de force dans le flou immédiat du passé. L'espace de quelque seconde, elle sentit la chaleur d'un doigt effleurer les siens, là où se trouvait la lueur, comme si quelqu'un avait voulut la rattraper.
    Trop tard.
    Le souvenir l'envahit, l’assaillit, juste avant que son corps frappe la surface froide de la fontaine et de l'eau. Juste avant que sa tête en goûte le fond et la pierre, craquant d'une manière presque charmante.

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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeVen 22 Fév - 0:10

Le vieux tacot roule doucement, lentement, se traîne presque sur les pavés des rues. Néanmoins il a réduit peu à peu la distance qui le sépare de celui qui a appuyé sur le bouton. Il croit retrouver son maître. Mais lorsqu’il arrive, essoufflé et pétaradant auprès de la fontaine il ne voit pas son maître. Ses phares se pointent sur Hécate, oui, il la reconnaît c’est la brune qui est déjà monté. Elle tient la clé. Mais elle n’est pas son maître. Qu’a-t-elle fait de son maître ? Traitresse. Elle lui a sûrement volé sa clé. Le vieux tacot reste immobile, les portes résolument fermées, à quelques mètres d’Hécate. Ce n’est pas son maître, non et le tacot est têtu.

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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeVen 22 Fév - 0:25

In the cold light of the morning.  1550624631 06h-08h
Chute

La réaction de Chocolat devant le souvenir semble instinctive. Un recul, une terreur, qui se reflète jusque dans les yeux verts de la jeune fille. Elle se relève, recule, tente de reculer, titube, heurte la margelle. Bascule. Le cri d'Hécate est muet. Elle tend la main, immédiatement. La rattraper, ne pas la laisser tomber, ne pas la perdre.

Elle manque ses doigts d'un cheveux. Entre en contact avec le souvenir de Petite Sœur bien malgré elle. Absorbée par le souvenir, elle entend à peine le bruit que fait la tête de Chocolat en heurtant la fontaine. N'entend pas non plus le bruit du moteur de la voiture qui est arrivée derrière elle, et qui pointe ses phares dans sa direction. "Chocolat" est la seule pensée qu'elle réussi encore à saisir dans son esprit. Et plus rien que la mémoire...


HJ:

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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeLun 25 Fév - 20:31

Chocolat plonge dans sa vision, tandis qu'Hécate assiste à ce triste souvenir, intruse une nouvelle fois dans la vie de Ses jouets.

Chocolat:


Hécate (point de vue externe):

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MessageSujet: Re: In the cold light of the morning.    In the cold light of the morning.  Icon_minitimeLun 25 Fév - 21:14


    Ainsi, pendant les quelques secondes que dure le souvenir, Chocolat reste la tête dans l'eau, l'esprit douloureux et ailleurs. Puis elle revient à elle et la douleur vient la pénétrer profondément, loin et avec une force plus que terrible. En elle, elle est possédée par deux fois, d'abord par le souvenir, ensuite par la souffrance. Ouvrant la bouche pour crier, alors que ses larmes se perdent dans l'eau qui l'entoure, elle boit la tasse et avale le liquide sans pouvoir recracher.

    L'eau froide s'engouffre dans sa gorge et ses poumons et la brûle, semblant vouloir arracher sa chair au passage. Se débattant, la tête qui tourne, la Blondine finit par réussir à sortir son corps de l'eau, toussant, crachant. Elle frissonne, geint, pleure, ne distingue quasiment rien. Des points viennent danser devant ses prunelles absinthe, la nausée la prend et elle se raccroche au bord pour vomir de l'eau et du nougat sur un plat de pains au chocolat.

    Chocolat ne sait pas si elle saigne ou pas, elle ne sait pas bien ce qui lui arrive, elle ne connaît probablement même pas le mot commotion. La jeune fille sait juste qu'elle a mal et peur et qu'elle veut de nouveau sentir la chaleur de la cheminée et des coussins, elle ne veut plus être ici.
    Et ainsi, l'adolescente continue de sangloter avec des points qui lui dansent devant les yeux, un corps froid et un ventre de nouveau vide.


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