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Aux douze coups de minuit

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Exhibitionniste en herbe
Nobody
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Nobody

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MessageSujet: Aux douze coups de minuit   Aux douze coups de minuit Icon_minitimeSam 1 Déc - 15:33


Ding Dong Ding Dong Ding Dong Ding Dong Ding Dong Ding Dong

Aux douze coups de minuit 3446118776 00h-02h


Réveille-toi... Réveille-toi... DEBOUT GAMINE ! Lève-toi ou tu vas crever ! Ce n'est pas en te bouchant les oreilles que tu vas pouvoir me faire taire, ah ça non ! Je tiens beaucoup trop à la vie pour te laisser crever dans ton coin. Qu'est-ce qu'il y a ? Tu trembles comme une feuille. Tu as froid ? Pas étonnant. Si tu voyais dans quel état tu es ! Tu rechignes à te lever, comme une ado qu'on réveille un dimanche matin. Tu restes allongé, là, sur ce... Sur quoi ? Tu ne sais pas. Tu n'as pas envie d'ouvrir les yeux pour le voir. Tu sais juste que c'est doux. Très doux. Si doux que tu aimerais l'arracher pour que chaque parcelle de ton corps profite de sa douceur. Mais tu n'y arrives pas. Tu n'as pas assez de force. Alors, ta main cherche instinctivement à tirer vers ton corps frissonnant une couverture qui n'existe pas, et c'est là que tu ressens le contact de tes doigts glacé sur tes cuisses découverte. Réveille-toi. Réveille-toi et vois dans quel état tu es. Sors de ton rêve, ouvres les yeux ! Te voilà nue comme un nouveau né sortant des entrailles de sa mère.

Pourquoi ? Pourquoi es-tu nue ? Pourquoi ne portes-tu aucun vêtement ? D'ailleurs, pourquoi porter des vêtements ? Sûrement pour te protéger du froid. Tu n'aimes pas ça, n'est-ce pas ? Avoir froid. Alors, raison de plus : pourquoi es-tu nue ? Tu l'ignores ? Réfléchis un peu plus, ce n'est pas la seule chose que tu ignores. Où te trouves-tu ? Il fait sombre. Il n'y a pas de lumière, si ce n'est que la faible lueur des astres qui tentent de traverser la vitre. Une vitre ? Tu t'y approches, curieuse, et vois un quai. Un quai ? Quel quai ? Malgré les ténèbres qui t'entourent, tu vois. Tu regardes autour de toi, à la recherche de réponse, mais cela ne t'aide pas plus. Cela ressemble à une cabine... Une cabine de train ? Évidemment ! Tu te trouves à bord d'un train, mais tu n'as aucun souvenir d'y être montée. D'ailleurs, tu n'as aucun souvenir du tout.

- Pourquoi ?

Pourquoi ? Qu'est-ce que j'en sais moi ! Je ne suis pas Dieu, tu sais. Je peux juste te conseiller de mieux observer ce qui t'entoure. Tes yeux voient peut-être dans l'obscurité, mais ton esprit est aveugle. Ouvre-les yeux, et regarde ! Depuis tout à l'heure, tu serres quelque chose tout contre toi. Tes mains sont agrippées dessus, comme si tu craignais qu'on te l'arrache. C'est un journal. Un petit journal à la couverture en cuir, fermé par un lacet. Ta mémoire vide l'ouvre par réflexe, à la recherche de la moindre miette de souvenir. Oh ! Les pages sont illisibles ! Quelle déception, pauvre enfant. Tu t'attendais à quoi ? À ce que ta vie toute entière soit écrite à l'intérieur ? Peut-être est-ce le cas, mais tu n'en sauras rien. Déçue, tu refermes le journal avant de renouer le lacet. Noue le bien ! Il ne faudrait pas que le stylo qui se trouve à l'intérieur glisse. Tu as déjà si peu de choses, il ne faudrait pas les perdre. Ne sois pas si triste ! Ce tas de feuilles n'est pas tout ce que tu possèdes. Ne le sens-tu pas ? Ce petit froid collé à ta poitrine ? Bien sûr que non. Ton corps tout entier a froid. Mais touche... Tu le sens ? Un médaillon en argent. Tu ne vois pas suffisamment clair pour savoir ce qu'il représente, mais en la caressant, sa surface gravé te semble familière. Est-ce tout ? Non. Souviens-toi. Durant ton sommeil, quelque chose de métallique et froid te gênait. Tu tapotes la banquette qui te servait de lit jusqu'à trouver une chaînette au bout de laquelle pend... Un sablier ? Tu observes un instant le sable filer sans comprendre ce que cela représente. Tu sais juste qu'il est froid, et que tu n'as pas envie de le toucher. Trop froid. Tu aimerais l'abandonner là où tu l'as trouvé... Imbécile ! Reprends-le ! Tu as si peu de choses, ce n'est pas le moment de faire des manières ! Voilà ! Bonne fille. Enfile cette chaînette glacée autour de ton poignet si tu y tiens, mais garde-le.

- Au fait... Qui êtes-vous ?

Qui je suis ? Es-tu amnésique au point d'avoir oublié qui je suis ? Si je le pouvais, je te laisserais crever seule dans cette cabine. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas parce que...

- …Vous êtes un ami ?

Un ami ? Oui, on peut dire ça. Si tu y tiens, je serais ton ami, même si je ne suis qu'une voix. Je suis LA voix qui te parle, donc tu peux m’appeler Voice.

- Et moi ? Comment je m'appelle ?

C'est à moi que tu demandes ça ? Idiote ! Quelqu'un qui est incapable de se souvenir de qui il est ne mérite pas de nom. Tant que tu ignoreras ton identité, tu n'es personne.

- Je suis personne ?

Oui, tu as bien comprit. Tu es personne.

- Je suis Nobody.

Nobod... ? ! Quoi ? Non ! Tu n'y es pas du tout ! Ce n'est pas ce que je voulais dire... Raaaah ! Après tout, pourquoi pas... Il faut bien trouver un nouveau nom au chien errant que tu es.

- ATCHOUM !

Bon sang ! Tu vas vraiment finir par crever de froid ! Regarde-toi ! Tu frisonnes, et ce n'est pas en te frottant les bras que tu vas éviter l'hypothermie ! Qu'est-ce que tu attends pour sortir de cette foutue cabine ? Regarde ! On peut apercevoir de la lumière au fond du couloir. Tu pourras peut-être trouver de quoi t'habiller et te réchauffer avant que la mort ne te trouve en première.

- De la lumière ? Non ! Pas de lumière... Le monstre qui se tapis dans l'ombre vit dans la lumière...

Qu'est-ce que... ? Non mais tu crois vraiment que c'est le moment d'avoir peur du monstre de l'ombre ? Pourquoi ne m'écoute tu jamais ? Mais... Qu'est-ce que tu fous ? Pourquoi te caches-tu sous cette banquette ? Ce n'est pas l'heure de jouer à cache-cache !


Dernière édition par Nobody le Lun 3 Déc - 11:45, édité 1 fois

Disparu au coin d'une rue
Drathir
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Drathir

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MessageSujet: Re: Aux douze coups de minuit   Aux douze coups de minuit Icon_minitimeSam 1 Déc - 15:47

    Aux douze coups de minuit 3446118776 00h-02h
    Citation :
    Il fait nuit, dehors. Tu te demandes sans doute ce que tu fais dans ce train, à peine sortie d'un sommeil comateux. Tu t'interroges, parce que le véhicule est à l'arrêt, et ne semble pas décidé à repartir. Est-ce le terminus ? Tu ne sais pas. Tu ne sais pas non plus comment tu es arrivée là. Et tu te rends compte que tu as tout oublié de ton passé, tout jusqu'à ton propre prénom. Ton iPod affiche un inquiétant décompte, qui commence à 72h, pour décroître de seconde en seconde... N'était-il pas fichu ? Mystère.

    Terminus, Drathir. Le compte à rebours a commencé !

    Il fait froid. Malgré sa veste en cuir, malgré son penchant pour les températures basses. Il fait froid. Il s’agit là du premier constat qu’elle fait, cette blonde, avant de daigner ouvrir les yeux. Cela lui coûte, elle comprend bien vite que tous ses membres sont engourdis, comme si elle venait de dormir toute une semaine, mais cela ne l’empêche pas de se redresser brutalement, guidée par un puissant instinct de survie. Dans un grognement rageur, elle heurte une barre en métal et, retenant un juron, elle jette enfin un coup d’œil circulaire autour d’elle. Un train. Ou du moins ce qu’il en reste. Les fenêtres sont tantôt brisées, tantôt souillée par une crasse tellement impressionnante qu’il serait probablement impossible de la retirer. De toute manière elle n’était pas femme de ménage… Quoi que. Ce fut son second constat, elle eu beau réfléchir, elle ne savait même pas quelle profession elle exerçait. Pourtant rien qu’en l’observant une seconde, on se doutait qu’elle n’était plus une étudiante, ou alors elle s’était lancée dans un putain de doctorat. Et… et si c’était le cas ? Etudiante de médecine ? Ou… Nan, pas possible. Et ce n’était pas tout, impossible de savoir comment elle s’appelait. Aucun visage ne venait hanter sa mémoire, aucun nom, aucuns souvenirs. Un vide. Un vide presque effrayant.

    Inspirant une bouffée d’air glacée, la jeune femme se mit debout. Le train était vide. Oppressant. Elle n’eut nullement l’envie de le visiter, de toute manière il n’y aurait probablement rien d’intéressant à l’intérieur, à part une bonne dose de poussière. Ce fut pour cela que d’un pas décidé, la blonde emprunta une des portes du wagon dans lequel elle se trouvait, se retrouvant ainsi dehors. Levant les yeux au ciel, elle le découvrit noir, de très faibles étoiles luisant au passage. Ouais, bon, il devait être très tard quoi, la belle affaire. Ce n’était pas ça qui l’inquiétait le plus, mais bien cette absence de souvenirs, de réponses. Espérant un miracle quelconque, la blonde se mit à fouiller ses poches et en ressortit une liste de courses – elle aimait pas la viande apparemment – ce qui lui apprit peu de choses. Un sourire naquit cependant sur son visage lorsqu’elle découvrit un canif, certes un peu usé, mais efficace tout de même. Le tranchant de la lame la rassura considérablement, cet objet lui servirait à se défendre en cas de besoin. Car elle ne connaissait pas cet endroit.

    « Alors je connais pas cette putain de gare, ni mon prénom, ni même ce que j’ai bouffé la veille. Si je tiens l’enculé qui m’a mis dans cette situation, je lui fais la peau. »

    Au moins c’était clair. Les insultes étaient un bon moyen d’évacuer le surplus d’émotions. Mais dans le cas de Drathir, ouais elle s’est rebaptisée comme ça en se disant que « être dans de sales draps », draps, Drathir. Voila. Bref, dans le cas de la blonde, les insultes étaient employées constamment. Mais peu importe. Lâchant un profond soupir, la blonde fit quelques pas supplémentaires avant de tourner sur elle même. Vide. Il n’y avait personne. La solitude était loin de la déranger, du moins quand il s’agissait d’un choix de sa part et non d’une obligation un peu louche. En plus elle avait tout oublié. C’était frustrant, tellement qu’elle en serra les poings et les dents, tellement qu’elle shoota dans une pierre à ses pieds, l’expédiant contre une des fenêtres du train qui se brisa net sous le coup. Les éclats s’éparpillèrent un peu partout, et le bruit du choc l’apaisa momentanément. Au moins un peu de son dans cet endroit limite lugubre.

    « Bon. Je vais pas me mettre à gueuler “qui est là ?“ quand même. Et… ouh là c’est quoi ça ? On dirait, un décompte. 72h. »

    Pourquoi ce temps ? Pourquoi ce compte à rebours ? On se croirait dans un mauvais film. Genre celui avec, mais si cet acteur là, fin le nom du film c’est… Ok non, ça aussi elle ne parvenait pas à s’en souvenir. Nouveau grondement rageur. Mais de toute manière, tout lui semblait compliqué, étrange et j’en passe. Et comme il était impossible de donner une signification à ces secondes qui s’écoulaient, sauf si elle voulait se faire peur en se disant qu’une fois le temps écoulé elle se prendrait une balle en pleine tête, il valait mieux ignorer tout ça. Elle rangea donc, avec colère, son ipod dans sa poche. Mais l’attention de la jeune femme fut attirée par autre chose. Une lumière, en provenance d’un wagon qui n’était pas le sien. Ce fut sans trop se poser de questions que Drathir décida d’y pénétrer, de toute manière elle n’avait rien d’autres à faire. Et bouger lui permettrait d’éviter de se poser trop de questions. Parce que des questions, il n’y avait que ça.

    Une fois à l’intérieur du wagon, la lumière fut presque aveuglante. Mais elle n’y trouva rien de particulier. Sauf cette fille. Oui. Elle était là, cette gamine. Cheveux couleurs malabars, la peau blanche. Et de la peau on ne voyait que ça, l’inconnue ne possédant aucuns vêtements sur elle. Inconsciemment un frisson caressa l’échine de Drathir, putain cette mioche lui donnait froid. Comment tu pouvais survivre la nuit, par ce temps, sans la moindre fringue sur toi ? Impossible. Et qui sait depuis combien de temps dormait-elle dans ce train. Enfin, ce n’était même pas sûr que leur histoire soit commune. Si ça se trouve, cette fille n’avait rien oublié, elle. Si ça se trouve elle était peut être juste un peu folle, un peu conne. Un peu tout, mais pas amnésique. Si ça se trouve elle n’avait pas cette putain de boule dans le ventre qui te dévore de l’intérieur, cette peur de tout oublier. Enfin, d’oublier encore plus. D’oublier jusqu’à son humanité, sa raison d’être. D’oublier de penser, de vivre. Oh que oui, ça lui faisait peur. Et sa peur se transformait en haine envers les autres, en méfiance. Mais malgré tout ça, la gamine qui lui faisait face, lui faisait pitié. Elle crèverait de froid dans ces conditions, c’était une certitude. Dans un soupir, la blonde ôta sa veste en cuir, frissonna en sentant un courant d’air glacé effleurer sa nuque, et la tendit en direction de la jeune fille.

    « Tiens, si tu me l’abimes je te trucide sur place. Tu t’appelles comment ? »

    Oui rassure moi. Je t’en supplie.
    Dis moi que tu ne sais pas, que tu as oublié ton identité, ton passé. Dis moi que tu as peur, terriblement, pour que je puisse me moquer de tes terreurs et oublier les miennes. Dis moi que je ne suis pas la seule à être dans cette merde.
    Dis moi que ceci n’est qu’un rêve. Que je vais me réveiller dans mon lit et qu’un bel homme m’apportera mon petit déjeuner en disant que fiou, on a passé une nuit de folie. Oui, parce que je suis douée pas vrai ? Ceci n’est qu’un cauchemar.

Disparu au coin d'une rue
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MessageSujet: Re: Aux douze coups de minuit   Aux douze coups de minuit Icon_minitimeMar 4 Déc - 23:03

    Tes lourdes paupières s'ouvrent doucement, te réveillant d'un long sommeil qui te semblait doux et agréable. Tu découvris un paysage brumeux à peine éclairé, s'il on peut parler de paysage. Il s'agit plutôt d'un endroit, lieu froid dépourvu de vie. Tu t'aperçois que tu es assis sur une banquette rouge, posture assez inconfortable. Ton cerveau s'éveille, tu réalises alors que tu te situe dans un wagon de train. Tu étires longuement tes membres comme un chat au petit matin. Tu sens quelque chose d'étrange dans ton cou, c'est léger et froid. A y regarder de plus près, un petit sablier se balançait timidement au bout d'une chaînette métallique qui enlaçait délicatement ta gorge. Les grains de sable tombaient inexorablement, tu devinas que tu n'avais pas cet objet par hasard et que le temps t'était désormais compté. Un temps pour quoi ? Tu ne sais pas. Ta main dépoussiéras ton pantalon négligemment. Tu te rendis compte que tu portais un costume, un costume que l'on porte à de grandes occasions. Hélas, impossible de te souvenir en quel honneur tu pouvais bien le porter. S'il n'y avait que ça, on dirait que ta mémoire est partie en vacances aux Maldives avec l'étrange impression qu'elle ne reviendra pas. Voyons, tu n'es pas un froussard, tu es … Tu ne te souviens pas non plus.
    Tes sens s'éveillent, tu n'es plus un homme endormi. Cette pièce t'étouffe, la situation te décontenance, tu es pris de panique. La température te glaçait jusqu'au os et pourtant il fallait que tu sortes prendre l'air. Tes yeux se baladent, ils voient à peine l'extérieur car la douce brume garde jalousement le paysage pour elle-même. Tu te levas difficilement, allez respire, il faut que tu te calme. Bien facile à dire. Par où partir ? A droite ? Ou bien à gauche ? Oh et puis tu t'en fiches, t'es parti pour aller à droite. Tu traversas l'allée à vive allure, le wagon te semblait interminable et tes jambes paraissaient courir lentement. Comme si tu étais devenu un arrêt sur image. Oui c'est cela une image où tu n'es qu'un vulgaire personnage lambda sans passé. Trébuchant bêtement, tu finis par t'arrêter quelques instants en t'asseyant sur un siège.
    Quel train étrange, un train que l'on peut voir dans les fêtes foraines. Vous savez, le train fantôme. Personne, pas un bruit, impossible d'avoir des repères temporels autres que ce sablier. Que se passerait-il si tu le retournais ? Rien, les grains continuent de tomber même la tête à l'envers, ils gardent la même trajectoire. On dirait de la magie. Ton rythme cardiaque s'apaise de minute en minute. Tu essayais de faire le point dans ta tête mais malheureusement sans aucuns résultats. Tu finis par cesser de te poser la question du comment du pourquoi tu étais ici sans le moindre souvenir jusqu'à ton identité. Tu soupiras. Tremblant de froid tu planquas tes mains dans tes poches. Tu découvris qu'elles n'étaient pas vides mais tu n'as pas eu le temps de voir ce qu'elles contenaient, quelque chose t'attiras l’œil.
    Tout au loin, à peine visible, une petite lueur s'était allumée. Tu osas caresser l'espoir qu'il y avait là un signe de vie. Tel un élégant papillon de nuit Isabelle, tu pris ton envol vers cette source lumineuse. En regardant par la petite fenêtre de la porte du wagon tu vis deux personnes de ton sexe opposé. La blonde, la première qui vous tape à l’œil, semblait dégager une aura d'une femme bien sûre d'elle. La deuxième était nue comme un vers. Tu détournas brusquement les yeux, pas vraiment par honte, juste par retenue.
    Tu ne pouvais les entendre parler, tu n'avais pas non plus envie d'aller à leur rencontre. Tu 'étais tout de même un peu rassuré que tu ne sois pas seul dans cet engin en ferraille. Tu fis tomber quelque chose de tes poches, quelque chose de brillant, un briquet. Tu prias pour qu'elles n'aient entendu.

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MessageSujet: Re: Aux douze coups de minuit   Aux douze coups de minuit Icon_minitimeMer 5 Déc - 0:22

A peine as-tu le temps de te cacher sous la banquette que la lumière du couloir se rapproche. Les luminaire s'allument, les unes après les autres, jusqu'à atteindre ta cabine. Elles forment un chemin tout désigner pour amener le monstre de l'ombre à toi. Même ta propre cabine, qui était alors plongé dans le noir, est brusquement envahit par les lumières qui s'allument. Quelqu'un a-t-il trouvé un interrupteur dans ce foutu train ? Ou est-ce le signe que le monstre de l'ombre te cherche ?

Des bruits de pas ! Ils se rapprochent ! Vite ! Sors de ta cachette et fui ! Trop tard... Quelque chose vient de se poster devant la porte. Non... Ce n'est pas « quelque chose », mais « quelqu'un ». Une humaine à la chevelure de fils d'or. Elle frissonne. Elle a l'air étonné de te trouver là... Ou est-ce plutôt ton accou... Ton absence d'accoutrement qui la surprend ? Qui est-ce ? La connais-tu ? Te connait-elle ? Êtes-vous venues ici ensemble ? Tu ne t'en souviens pas. Qu'importe ! Cela fait tout simplement d'elle une étrangère, et il ne faut pas faire confiance aux étrangers. Elle t'a vu, tu es coincé ! Elle va dévorer ton âme ! Va t'en ! Dégages-là de la sortie avec un bon coup de pied dans le bide, et prends-tes jambes à ton cou ! Magne-toi ! Et n'oublie pas de prendre ton journal avec toi.

- Ce n'est pas le monstre de l'ombre...

Mais je t'ai dit de bouger ! Ce n'est pas le monstre de l'ombre ? Qu'est-ce que tu en sais ? L'as-tu déjà vu ? Bien sûr que non ! Ton esprit est aveugle, tout comme maintenant ! Tes yeux ne veulent pas voir le danger. Barre-toi ! Ah ! Elle bouge ! Elle va te sauter dessus... Qu'est-ce ? Elle enlève sa veste et te la tend. Réaction tout à fait normal vu ton état... Mais ce n'est pas une raison pour lui faire confiance. Elle te tend peut-être un piège ! Elle attend que tu baisses ta garde pour te sauter dessus et te dévorer... Qu'est-ce que tu fais ? Ah ! Tu te décide enfin à sortir de ta cachette. Tu aurais pu le faire quand je te l'avais dit ! Tu aurais ainsi pu t'enfuir sans problème. Maintenant, vises son ventre de toutes tes forces, et cours ! Que... ? Non ! J'ai dit de viser son ventre ! Qu'est-ce que tu fais ? Ne prends pas la veste ! C'est un piège ! COURS ! Trop tard... J'espère que Dieu pardonnera ta connerie.

Alors ? Elle ne t'as pas arraché le bras ? Ouf... Mais elle te menace clairement ! La preuve qu'elle n'est pas quelqu'un de bien. Elle te demande ton nom ? Quelle malpolie ! On se présente avant de demander le nom de quelqu'un ! De toute façon, tu ne le sais même pas. Autant ne pas lui répondre. Bon, enfiles cette veste maintenant que tu l'as entre les mains ! Elle est légèrement trop grande d'une ou deux tailles. Pas étonnant : tu es si petite. Les manches sont trop longues, mais ce n'est pas une mauvaise chose. Ce seul vêtement encore empreinte de la chaleur corporelle de la blonde te réchauffe... Elle t'apaise même. Tu souris. La lumière brusquement revenue t'avais un peu affolé, mais cette simple veste a réussi à te calmer, bien que tu gardes encore la tête légèrement baissé. Tu n'aimes pas la lumière... Elle te dérange. Tu aimerais bien retourner à l'ombre, sous la banquette, mais tu te retiens. À la place, tu relèves le col de la veste et y enfonce ta tête, les bras collés à ta poitrine. Tu aimes ça, cette sensation de chaleur, n'est-ce pas ? Avoue que tu es sortie de ton trou juste pour ça ! N'as-tu donc pas peur de cette femme ? Cette étrangère ? Tu ne la connais pas ! Bon, peut-être que tu la connaissais, mais tu l'as oublié, donc elle reste une étrangère.

- Je suis Nobody.

Quoi ? ! Tu lui as répondu ? De ta petite voix joviale, tu lui as donné ce nom ? Je t'ai pourtant dit de ne pas le faire ! Quelle entêtée tu fais ! Combien de fois dois-je te répéter de m'écouter ? Mais qu'est-ce que tu fais ? Inconsciente ! Moi qui craignais qu'elle ne t'agresse, voilà que c'est toi qui te jette sur elle pour l'enlacer chaleureusement, et sans la moindre once d'hésitation. Quel genre de personne irais faire un câlin à une inconnue, en plus en étant pratiquement à poil ? Aies un peu de pudeur bon sang ! Vu ton comportement, je paris que tu t'es faite droguée et violée dans cette cabine pour que tu t'y réveilles sans souvenirs ni vêtements.

- Merci ! J'avais si froid. Voice a dit que vous alliez dévorer mon âme, mais vous n'êtes pas le monstre de l'ombre. Vous êtes si gentille...

J'avoue que, peut-être, cette blondinette n'est pas le monstre de l'ombre, mais je continue de penser qu'elle n'est pas digne de confiance et que tu devrais t'enfuir tant qu'il en est encore temps. Ne vois-tu donc pas le danger à rester ainsi découverte dans les bras d'une totale inconnue ? Et si elle avait des amis ? Et s"ils rappliquaient ? Et si cette si « gentille » étrangère allait te jeter en pâture à ses potes ? Lâche-la maintenant ! Ce câlin dure un peu trop longtemps à mon goût. Maintenant que tu t'es un peu réchauffer, va t-en ! Sors de ce piège à souris et fui aussi loin que possible avant que...

Qu'est-ce que c'est ? C'était faible, mais tu as entendu quelque chose. Tu n'es pas si incapable que ça finalement : tu as une bonne ouïe. Et cette ouïe te chuchote qu'il y a du bruit provenant du couloir... Il y a quelqu'un dans le couloir ! C'était un piège ! Je te l'avais dit ! Vite ! Avec ton petit gabarit, tu pourras sûrement sauter par la fenêtre pour fuir ! Vite vite vite ! Mais bon sang bouge ! Pourquoi ne fuis-tu pas depuis le temps que je te le dis ? N'as-tu donc pas peur ? Tu te réveilles sans le moindre souvenir, et nue, dans un lieu que tu ne connais pas, mais le seul moment où tu as tremblé ne serait-ce qu'un peu de peur, ce fût quand les lumières se sont allumées. Une personne normale aurait déjà fondu en larme ou pisser dans son froc depuis le début. Ah mais c'est vrai : tu n'as pas de froc.

Tu ne fais même plus attention à moi. Ton attention est attirée par le bruit. Qu'est-ce ? Le monstre de l'ombre ? Toujours les bras accrochés autour de la blonde, tu jettes un coup d'oeil derrière elle. Par la fenêtre de la porte, tu vois cette autre personne. La connais-tu ? Son visage ne te dis pas plus que celui de la blonde. Mais c'est une personne... Et même si ce n'est rien de plus qu'un nouvel étranger, tu n'as pas peur. Au contraire : cela te réjouit. Ton coeur bat à tout rompre. Tu aimes les gens, n'est-ce pas ? Ce n'est pas ta mémoire qui te le rappelle : tu n'en as pas. C'est une chaleur au fond de ta poitrine qui te le cri, cet amour, cet immense amour que tu voues aux personnes. Tu n'es vraiment qu'une idiote et inconsciente philanthrope. Tu te décide enfin à détacher ton emprise sur la blonde, mais pour en faire quoi ? Sans réfléchir, tu ouvres la porte en grand, et saute sur ce nouvel inconnu pour lui accorder à son tour ton étreinte chaleureuse.

- Un nouvel ami pour Nobody !

Non, tu te trompes. Ce n'est pas un nouvel ami, mais un nouvel inconnu dont tu dois te méfier. Pauvre imbécile !

Disparu au coin d'une rue
Drathir
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Drathir

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MessageSujet: Re: Aux douze coups de minuit   Aux douze coups de minuit Icon_minitimeMer 5 Déc - 21:09

    Elle s’était planquée sous la banquette. La blonde ne savait pas trop pourquoi, s’agirait-il de la réaction typique d’une gamine effrayée et perdue ? Peut être. Mais elle avait trop de questions, et pas assez de réponses, pour laisser la jeune fille pleurer sur son sort toute seule. Drathir, elle, voulait comprendre. Et comprendre vite, car la demoiselle n’est pas réputée pour sa patience. Ni même pour sa gentillesse ou sa sympathie. Rien de tout ça. Quoi qu’il en soit, la jeune femme ne s’était pas trompée concernant l’inconnue. Elle était cinglée. Il suffisait de l’entendre parler d’un « monstre de l’ombre » pour comprendre qu’elle n’avait pas toute sa tête. Mais ce constat bien étrange suffisait apparemment à rassurer malabar vu que cette dernière quitta sa cachette. Nue comme un ver. Drathir offrit donc, à contre cœur, sa veste en cuir. Veste de belle facture, quoi que légèrement usée et abimée par le temps. La gamine s’en empara sans hésiter. Bah tu m’étonnes, quand tu crèves de froid tu te poses pas de questions, tu prends ce qu’on te donne et tu fermes ta gueule. Enfin c’est comme ça que ça marche dans la plupart des cas, car si la situation avait été inversée, notre blonde aurait préféré crever que d’accepter le moindre coup de main. Encore plus vu son amnésie soudaine. On ne pouvait se fier à personne.

    Mais peu importe, malabar avait donc accepté le blouson et venait de l’enfiler. Elle était trop jeune, trop petite, trop maigre, pour que la veste lui aille bien. Au contraire le vêtement était donc trop grand, les mains de la demoiselle ne dépassaient pas des manches trop longues. Mais au moins elle pouvait se nicher dedans, et c’est ce qu’elle fit, rentrant sa tête dans les épaules afin de profiter de toute la chaleur que pouvait procurer le bien de la blonde. Cette dernière avait donc menacé, comme à son habitude, avant de questionner l’inconnue sur son identité. En guise de réponse elle eut le droit à un seul mot, ce qui est censé être un prénom. Sauf que « Nobody » n’était pas vraiment un prénom. Ou alors les parents de cette fille étaient des foutus sadiques qui désiraient le ridicule le plus total pour leur gamine. Drathir lâcha un soupir.

    « Ok, en gros tu te souviens pas. C’est quoi cet endroit pourri et… OH LA TU FOUS QUOI PUTAIN ?! »

    La surprise de la blonde était justifiée, enfin elle l’estimait justifier. En effet Nobody venait tout simplement de lui sauter dessus, l’enlaçant pour lui faire un gros câlin. Nan mais qu’est ce qui tournait pas rond chez elle ?! Bordel quelle idée de serrer dans ses bras une parfaite inconnue, quand on est à poil. Et puis l’enlacer, elle… On lui avait jamais fait le coup ! Enfin peut être que si, elle ne s’en souvient pas, mais ce serait étonnant. Vu le dégoût que lui procure ce simple geste, elle se voyait déjà exploser la tête de tous les malheureux qui avaient tenté de lui procurer ce genre d’affection. Nan mais franchement, il faut être con. Quoi qu’il en soit, ses prunelles vertes brillants d’un éclat inquiétant, la blonde repoussa sans la moindre douceur la jeune fille. Enserrant ses poignets pour la forcer à lâcher, son attention fut cependant attirée par autre chose. Un bruit, presque infime, mais qui ne lui avait pas échappé. Nobody semblait l’avoir perçu aussi car elle jetait déjà un coup d’œil derrière la blonde. Et sans hésiter elle fonça droit sur la porte qui séparait les cabines, l’ouvrit en grand, et sauta dans les bras de ce nouvel inconnu.

    Drathir retint un grondement agacé et en profita pour s’épousseter légèrement, comme si on venait de brûler sa peau par simple contact. Cela la dégoûtait, profondément. De toute manière, qu’elle fasse ce qu’elle veut, foutu malabar. Cela n’empêcha pas la blonde de se retourner, observant ainsi le nouvel arrivant. Cet inconnu qui était déjà considéré comme un ami par Nobody. C’est pas vrai… Bon, peu importe. Silencieuse la jeune femme vrilla ses prunelles sur le garçon qui se trouvait un peu plus loin. Il était plutôt jeune, en tout cas plus qu’elle, mais pourtant il était bien vêtu. Costard, cravate qui va avec. C’était amusant. Franchement dans une pareille tenue, ça doit être encore plus frustrant de perdre la mémoire. Et, moqueuse, la blonde ne se gêna pas pour le lui signaler.

    « Ouah, quelle allure, c’était pour un mariage ? T’en as aucune idée pas vrai ? »

    La garce. Mais en même temps, elle avait pas faux, ptet même qu’elle avait vu juste. Totalement. Mais peu importe. Pour le moment elle savait juste qu’elle avait tout oublié de son histoire, son passé. Et qu’en plus elle ne savait pas dans quelle ville ils se trouvaient, ni à quoi servait ce foutu décompte. Quoi, l’apocalypse les attend à la fin ? Lâchant un ènième soupir, cette situation la rendait folle, elle se décida à prendre les choses en main. Ce fut donc pour cela qu’elle s’avança, allant à la rencontre de l’inconnu.

    « Bon t’as qu’à m’appeler Drathir. Je sais pas vous, mais moi, vu comment on est paumé, je vais visiter les environs. Sait-on jamais. Nobody il te faut des fringues et après tu me rendras ma veste. Et toi jeune inconnu bah t’as qu’à nous suivre, nous faire part de tes idées et surtout, SURTOUT, garde miss malabar avec toi sinon elle va encore me câliner et ça va me foutre en rogne. »

    Ça avait le mérite d’être clair. Mais en même temps il ne s’agissait que d’une proposition, ils étaient libres de faire ce qu’ils voulaient. C’est pour cela d’ailleurs qu’elle ne guetta aucune approbation, se contentant de sauter hors du train. De nouveau l’air glacé la fit frissonner, encore plus maintenant qu’elle était en débardeur, et observa les alentours. Un ensemble de maisons attira son attention. Le mieux à faire était de voir si elles étaient habitées. Si oui, autant demander des informations, si non et bien…. Il y aura probablement de quoi manger, s’habiller ou autre. Dans tous les cas il lui était impossible de rester ici sans rien faire. Le mouvement, c’était la seule chose qui lui permettait de penser à autre chose qu’à sa mémoire disparue. Le mouvement, ça lui permettait d’oublier ses angoisses, ses doutes. Alors elle bouge, pour vivre et éviter de piquer une grosse crise. Mais, malgré tout, elle jeta un unique coup d’œil par-dessus son épaule afin de voir ce que faisaient ses « compagnons ».
    Qui m’aime me suive. Ça marche ?

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MessageSujet: Re: Aux douze coups de minuit   Aux douze coups de minuit Icon_minitimeLun 10 Déc - 16:29

Ou pas.
Tu n'aurais peut être pas du sortir du train, Drathir. Parce que dehors, il y a une bête. Une bête énorme. Elle fait la taille d'un petit ours et sa silhouette se dessine à la lueur de l'unique réverbère qui éclaire le Quai. Et la bête mange quelque chose.

Ne tournes pas les yeux, Drathir. Tu vois le corps flasque, sans vie, défiguré. Un paquet de chair déchiqueté par les crocs de la créature au pelage hirsute qui est toute affairée à broyer sa cage thoracique. Un homme mort. Un homme mort qui est en train de se faire dévorer par un loup géant. Le sang goutte sur le sol et macule le museau de la créature. Attention Drathir. Le loup ne t'as pas vu. Pour le moment. Tu ne le sais pas encore mais il est aveugle et ne te verras jamais. Mais son nez ne le trahira pas. Pas maintenant que la Faim est réveillée.

Une autre silhouette se détache dans la nuit. Tu le vois. Un jeune homme qui semble chercher à gagner la sortie. Que vas-tu faire Drathir ?

Spoiler:

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MessageSujet: Re: Aux douze coups de minuit   Aux douze coups de minuit Icon_minitimeMar 11 Déc - 12:06

    A peine venais-tu de ramasser ton précieux objet tombé à terre que la porte du wagon s'ouvrait en grand. Pris par surprise, t'avais l'impression d'être pris en flagrant délit. Cette jeune fille aux cheveux roses -que tu trouves de bien mauvais goût cela dit en passant- avait une voix bien joyeuse. La blonde à la fière allure ne semblait pas aussi ravit que l'autre de te voir. La teneur de ses propos te donnais de moins en moins envie de rester là.

    « Peut-être bien. Peut-être bien qu'aussi il a une différence de mode de vie entre nos deux allures. Un chien des rues ne se ballade pas en costume, je crois bien. » Réponds-tu en ignorant la petite. Tu ne donnais pas forcément raison à tes dires mais tu n'avais pas envie de te laisser marcher sur les pieds par une vulgaire inconnue. « Et si je puis me permettre, si tu en déduis que je ne peux pas connaître mon passé, j'en déduis que tu ne le connais pas non plus. » Ton visage n'avait pas d'expression, aussi neutre que ta voix. Tu n'avais pas envie de les laisser lire en toi comme un livre ouvert. Pas de réponse, elle n'a sans doute pas voulu entrer dans ton jeu stupide et enfantin au possible.

    Tu pouvais enfin mettre des noms sur leurs visages. Mais en revanche pas elles. Un peu injuste dans le fond mais tu ne leur avais rien demandé non plus. Drathir avait l'air de savoir ce qu'elle voulait, c'était certain dans son comportement. Nobody, on aurait un petit être sans défenses avec une naïveté dépassant les limites, te prenant déjà pour son ami. C'est pas le monde des bisounours ici.
    Les circonstances devenaient de plus en plus étranges. Tu avais envie de connaître le fin fond de l'histoire et pour cela, tu ne trouvais pas d'autres alternatives que de les suivre. Peut-être voyais-tu les deux êtres comme un moyen de salut, ton instinct te le criait.

    Tu voulus suivre Drathir, après tout il n'y avait rien d'autre à faire ce n'est pas comme si quelqu'un viendrait hypothétiquement vous aider ou alors il est en retard, mais sa silhouette avait déjà englouti par la brume et la nuit. Tu t'accroupis à côté de la porte fraîchement ouverte par la blonde. Peut-être as-tu pensé que le train était sans doute un refuge, peut-être que quelque chose vous guettait à la sortie. Ce ne fut pas une pensée à tord. Tu ne savais pas si Nobody avait entendu les horribles bruits provenant de la nuit. Ton corps frissonna, il y avait une odeur de cadavre affreusement présente. Il te semblait discerner des son comme on fait lorsque l'on mange du poulet : on broie les os et on mange sa chair. Sans une once de remord (quand il ne s'agit pas de végétarien bien sûr). Tout cela s'entendait clairement, tu avais envie de vomir. Quel homme tu fais. Tu secouas la tête, et Drathir alors ? Elle était peut-être en danger.

    Tu pris la jeune fille par son menu bras, ta main tremblait peut-être un peu. « Nobody, dis-tu tout bas avec un air grave, ne regarde pas et retourne dans le train. Ne sors pas, compris ? »

    Franchement à quoi pensais-tu ? Sauver cette illustre inconnue, c'était sans doute une bêtise mais tu n'avais pas envie de la laisser alors que te trouves encore non loin d'elle. Que faire ? Tu pris le risque de sortir pour la rejoindre à pas de loup, qui sait ce qui pourrait te tomber dessus. Tu pris bien soin de fermer le wagon en faisant le moins de bruit possible afin de laisser un minimum de sécurité à la jeune fille.

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MessageSujet: Re: Aux douze coups de minuit   Aux douze coups de minuit Icon_minitimeJeu 13 Déc - 18:00

Il fait froid. Il y a quelque chose derrière ton dos.

Mais tu n'as jamais pu te retourner, Nobody. Alors que Hoot Hoot te laissait seule à bord du train. Un voile noir s'est abattu sur tes yeux et en te réveillant, le décor avait encore changé. Tu étais dans un lit. Le lit d'une maison vide. Des épines étaient encore fichées dans la peau tendre de tes mollets et tes cheveux étaient emmêlés. Tout ton corps était douloureux.

Que s'est-il passé ? Tu l'ignores...

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