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L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue!

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Mort et enterré (ou presque)
Azraël
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Azraël

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MessageSujet: L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue!   L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue! Icon_minitimeLun 19 Nov - 14:48

HRP : theme 1 & theme 2

Citation :
Le monde est rouge. Rouge comme la banquette sur laquelle il était allongé. Et sa tête était vide. Vide comme un lendemain de mauvaise fête. Il se trouvait dans le compartiment d'un vieux train à l'arrêt sur un quai qu'un lampadaire solitaire éclairait. Par la grande vitre latérale, il pouvait distinguer qu'il pleuvait doucement dehors. Son compartiment était vide. Debout Azraël. Dans sa poche, une vieille montre à gousset tournait à l'envers dans un décompte lugubre. Debout. Bienvenue à Nulle Part.

Hmmmmmmmmmm. Sa tête était lourde. Sa poitrine était douloureuse. Comme si son cœur lui reprochait de ne pas pouvoir se reposer. Le jeune homme ouvre lentement les yeux. Comme si ceux-ci avaient été clos depuis longtemps. Il écarte sa mèche qui lui rentre dans l’œil, parce que c'était douloureux de la laisser sur place. Il ne comprend pas réellement où il est. Ni ce qu'il est. Ni ce qu'il fait ici. Ni ce qu'il voit. C'était rouge. Et par moments, il y avait des renfoncements sur ce qu'il n'avait pas encore identifié comme une banquette. Rouge. Rouge comme le sang. Ses mains tentent enfin de se bouger, mais il se rend compte que tous ses muscles sont fatigués. Comme s'il avait passé la nuit d'avant à ne pas dormir. Mais qu'avait-il pu faire, la nuit d'avant ? Et qui était-il ? Mais quelque chose lui fit froid dans le dos. Il était dans le noir. Il n'aimait pas ça. Soudainement, il se cabra, réalisant que sa situation était tout à fait hors normes. Par rapport à quoi ? Quelque chose lui disait qu'il n'était pas forcément en sécurité. Car il ne reconnaissait rien du tout. Car il n'aimait pas la pénombre. Aïe. Sa tête avait cogné contre quelque chose. Le plafond de l'endroit où il se trouvait. Ses oreilles se remirent à fonctionner alors. Il eut un profond sentiment de malaise en voyant son environnement. Où était-il ?

La réponse lui vint presque naturellement : nulle part.

Oh, il ne savait pas encore que c'était le nom de cet endroit lugubre, mais il était clair qu'il ne savait pas où il avait atterri. Et quand bien même il l'aurait su, cet endroit ... Cet endroit ne lui disait rien qui vaille. Il n'avait pas réellement froid, mais ses doigts sentaient que le vent soufflait une légère brise. Le genre de brise qui vous force de vous rendre compte que vous êtes seule. Celle qui s'infiltre à travers l'isolation défectueuse et qui s'installe autour de vous pour vous enlacer dans une étreinte comparable à celle de la solitude, le contact froid en plus. Il avait ses mèches écartées. Son regard se pose alors sur les seules sources de lumière : dehors, il faisait nuit noir. Et seul un lampadaire daignait envoyer ses quelques rayons jusqu'à l'intérieur de la carcasse de métal usé. D'ailleurs, le train sentait mauvais. Cette odeur caractéristique qu'avaient les objets qui avaient leur temps et qui étaient prisonniers de leur lente décadence aux mains de la course folles des secondes, minutes, mois et jour. Il se laissa retomber sur ses fesses et se rassit. Avant de sentir que quelque chose coinçait dans son dos. Tâtonnant comme un nouveau-né, il posa ses mains sur ce qui semblait être un manche. Il devait sortir d'ici. Même s'il n'en avait pas envie. Il ne devait pas se laisser aller, il devait être fort. Il se releva lentement alors. Vérifier s'il n'avait rien oublié. Ses affaires. Il ne voyait pas ce qu'il portait dans l'obscurité du wagon. Pourtant, un son particulièrement dérangeant lui parvenait aux oreilles, depuis son pantalon. Une chaine s'échappait de son pantalon jusqu'à l'intérieur d'une poche; il en sortit doucement une montre de gousset.

Les aiguilles de cette dernière tournaient à l'envers. Est-ce que cela signifiait que son temps était compté ? Il ne pouvait pas encore s'en soucier. Dans l'intérieur de sa veste en cuir, il trouva des objets inconnus et des emballages de bonbon sentant le citron. Les objets ne fonctionnaient pas... Soupirant, il jeta un coup d’œil au-dessus de la banquette et il y trouva ce qui semblait être son sac. Dans celui-ci, il trouva des affaires qu'il identifia directement comme étant les siennes. Le pistolet au milieu fit briller ses yeux. Il était classe. Mais c'était sûrement un jouet. Il soupira en refermant le sac et en rangeant le contenu de ses poches à l'intérieur du sac, sauf la montre qui était attachée à son pantalon. Il pleuvinait à l'extérieur, rendant l'ambiance encore plus froide et oppressante. Il était perdu ? Sûrement. Et il ne savait même pas qui il était. C'était .. Triste. Parce qu'il savait forcément qu'il était quelqu'un. Mais il ne pouvait pas trouver la réponse à cette simple question. Il se sentit alors profondément vide. Il eut envie de se laisser tomber au sol. Il ne savait pas d'où venait cette sensation, mais elle le dévorait. Il eut envie de dire quelque chose, mais il n'avait pas la force de s'exprimer. Mais le désespoir était grand. Il avait l'impression que personne n'allait accepter sa personne. Il hocha la tête. Ce n'était pas le moment de se morfondre. Il plaça ses mains gantées de cuir noir sur la porte du wagon. Elle était rouillée et elle s'ouvrit pas, malgré ses efforts. Quelques centimètres bougèrent, dans un bruit peu rassurant : la porte était coincée. Au grand problème, les grands moyens. Il se recula, se mit naturellement dans ce qu'il identifia comme une "garde". Clac. Clac. La porte se mit à grincer, comme si elle hurlait. Son pied se remit à frapper, encore et encore. La porte n'avait eu d'autres choix que de commencer à céder sous les assauts haletants du jeune homme qui s'efforçait d'ouvrir cette porte. Il avait la sensation que les ténèbres du compartiments allait le dévorer s'il ne se hâtait pas. Et soudainement, horreur. Il eut la sensation de voir une ombre bouger, loin au fond des autres compartiments, pris de panique, il rassembla ses forces.

Dans un dernier effort et dans un bruissement de taule froissé, la porte céda sous son coup et glissa sur le sol, dans un capharnaüm impressionnant, même pour lui. Mais au moins, il était libre de sortir, désormais, pensa-t-il en se couvrant les oreilles et en se dépêchant de le faire. L'air était plus frais à l'extérieur, mais aussi moins lourd et chargé. Son sac sur une épaule, il se rendit face au lampadaire, qui était, comme lui, seul au milieu des ténèbres d'un quai d'une gare qu'il ne reconnaissait pas. Il n'était pas un lâche. Mais il n'aimait pas avoir peur. Et il n'aimait pas le noir. Et son premier ami ici, le lampadaire, était un farceur. Ainsi, ce dernier semblait fatigué et par moments, sa lumière s'éteignait par intermittence, comme s'il voulait jouer avec les nerfs du jeune homme aux cheveux bruns. Ceux-ci commençaient à se mouiller, ce qu'il n'aimait pas ça. Quelque chose lui disait qu'ils finiraient par pétarder s'il ne trouvait pas un abri. Et pourtant, il était seul. Au loin, sur ce qui semblait être une gare, aussi faiblement éclairé, il constata qu'il était minuit. Cela lui rappelait un vague souvenir d'un jeu. Ah, son dos était lourd. Que portait-il ? Il posa sa main sur la garde. Cela lui était familier. Soudainement, il dégaina la longue épée à deux mains, devant lui et se surprit à mimer des gestes précis mais diablement ridicules, même si honorablement exécuté, il le sentait. Pour autant, ce fut comme une révélation. Il savait comment affronter ses peurs. Il n'avait qu'à ne plus être lui-même. Devenir plus que lui-même. De toute façon, "Il" n'était plus qu'un tas de sensations et du vide. Il passa sa mèche devant son œil droit et se sentit renaître. L'obscurité n'était plus son ennemi. Il n'avait plus peur du noir. Tout ça parce qu'il était ...

Je vois... Je vois .. Un coup de l'Organisation... Mais ils ont perdu. Personne ne vaincra si facilement Azraël, le Dark Flame Master ! Mouhahahaha !

Le silence de la gare était brisé. Et il avait réussi à se retrouver une identité. Lâchant d'une main la garde de son épée, il plaça celle-ci devant lui et mima ce qui semblait être un lancé de magie, en incantant :

Disparaît dans l'étreinte des flammes ténébreuses !

Mais là où il s'attendait à voir apparaître un torrent de flammes violettes, rien ne se produisit. Pour autant, il rabaissa lentement sa main avant de ranger son épée dans son dos, mettre ses mains de chaque côté de son torse et de rire machiavéliquement et bruyamment :

Ahahaha, ils ont scellé ma magie, ahahaha ! Ce n'est que partie remise ! J'ai toujours ma fidèle épée ! Je dois trouver un moyen de revenir dans mon plan d'origine, que j'aille châtier ces immondes cancrelats de l'Organisation !

Oh, Azraël était désormais totalement dans son rôle, qu'il jouait avec une certaine maestria. Il chercha alors. Un dernier ricanement diabolique plus-tard, il choisit de s'avancer sur les quais et d'y chercher quelque chose d'utile, tout en dégainant à nouveau son épée. Si des créatures ou des agents de l'Organisation l'attaquaient, il serait prêt à se défendre. Foi de Dark Flame Master.

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MessageSujet: Re: L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue!   L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue! Icon_minitimeLun 19 Nov - 16:46

Que les grands peuvent être ennuyeux ! L'Alpha a rassemblé la meute et tous sont réunis au coeur du zoo excepté le grand mâle roux. Elle a essayé de rester avec eux, tout d'abord intriguée par ce mouvement original. Puis elle s'est vite lassé de leurs dialogues étranges. La louve violette était d'une humeur exécrable, probablement du fait que le grand roux était resté avec l'Interdit. Elle même avait ressentit cette sorte d'attirance indescriptible à son égard, mais pas au point de Caramel qui semblait tout à fait envouté.

Elle s'était éclipsée discrètement. Si les grands parlaient, elle pouvait retourner à l'endroit où Caramel et Vanille avaient trouvés les petites proies. Elles étaient si amusantes ! Bon. Il y en avait une qui ne bougeait pas beaucoup et qui avait une odeur de maladie, mais les deux autres étaient bien vivantes. Elles faisaient des bruits bizarres avec leurs museaux et marchaient sur deux pattes. C'était des sources de distraction autrement plus intéressantes que ce Zoo qu'elle connaissait par coeur.

Alors la plus jeune louve rodait doucement dans la ville. Ses grosses pattes s'écrasaient dans les flaques d'eau et la pluie trempait son pelage hirsute aux reflets rouges. C'était une bête énorme. Elle faisait la taille d'un petit ours et ses pupilles blanches, sans iris lui conféraient un aspect pour le moins effrayant.

Il ne lui fallut guère de temps pour retrouver la Gare. Les odeurs de Caramel et Vanille s'y mêlaient. A l'affut, elle distingua bien vite une nouvelle proie. Une proie ! Rien que pour elle ! La jeune louve huma l'air et se mit à ramper sur le sol, à quelques mètres du wagon. Par la lumière du lampadaire, Azraël put sans doute voir une silhouette énorme qui s'approchait dans sa direction. La Faim n'était pas là. Mais l'Envie de Jouer, elle, était bien présente. Un bruit fit dresser les oreilles de l'animal. Il s'écoula peu de temps.

Les muscles se détendirent. Et elle bondit. Ses pattes foulèrent le sol avec l'élégance d'un taureau qui chargeait. Un véritable boulet de canon de fourrure sale avançait droit sur lui. Et cette masse de poil informe aux crocs acérés et dégoulinants de salive ne semblait pas vouloir s'arrêter avant de l'avoir heurté de plein fouet.
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MessageSujet: Re: L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue!   L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue! Icon_minitimeMer 21 Nov - 17:30

Un nouveau départ


Citation :
Dehors il pleut un peu. Dehors sur le quai. Le quai où le train s'est arrêté. Arrêté ? Oui. Doucement les pensées s'assemblent dans ta tête Azerty. Tu es dans un train à l'ancienne, allongé sur une banquette rouge. Il n'y a personne dans ton compartiment. Et dans ta tête non plus il n'y a personne. Pas d'informations du moins. Tout est vide. Même ton téléphone portable semble avoir perdu ses données. Sinon, pourquoi afficherait-il obstinément ce compte à rebours ?...
N'attends pas la mise à jour Azerty, dépêche toi.

A son réveil, il fut pris d’un atroce mal de crâne, si intense qu’il engourdissait son esprit, ainsi que ses muscles. Ses mains, ses pieds, son dos, et tous les autres muscles du corps étaient engourdis comme après une sieste de plusieurs jours. Le simple fait d’ouvrir les yeux releva d'un terrible effort. Une fois sa vision stabilisée, Azerty se redressa, bien qu'avec difficulté, afin de réfléchir à la situation présente. Bizarrement, tout lui semblait si… étranger. Il se sentait comme s’il n’était pas à sa place, comme si le monde qui l'entourait lui était totalement inconnu. Portant sa main à la tête, Azerty se concentra et se mit analyser les alentours. A première vue, il se trouvait seul dans un compartiment d’un train. Dans cette pièce, il n’y avait rien, rien en dehors d’une banquette rouge sur laquelle il était assis. Le tout avait l’air plutôt ancien à en juger le style et la poussière présente sur la banquette. Personne n’avait du passer par ici depuis pas mal de temps.

Subitement, une alarmante pensée lui traversa l’esprit. Azerty avait beau réfléchir, il lui était impossible de se souvenir de la moindre chose sur son passé ou encore sur lui-même. Cette prise de conscience eut l’effet d’une bombe dans son cerveau. Paniqué, il se tente bien à trouver une solution à ce problème mais, il fallait se rendre à l’évidence : il se trouvait, en ce moment même, dans un lieu qu’il ne connaissait pas et sans aucun souvenir de son identité. Un seul petit grain de souvenir semblait subsister dans sa mémoire. Lorsqu’il essayait de se concentrer sur son ancienne vie, une sensation le tourmentait : la peine. Pour le moment, il était néanmoins incapable d’être plus précis que cela.

Suite à cette découverte, Azerty n’avait plus qu’un seul but ; retrouver la mémoire, même s’il n’avait, en cet instant, aucune idée de la manière dont il allait s’y prendre. La première chose à faire était de mieux cerner la personne qu’il était. Bien souvent, c’étaient dans les poches des individus que l’on apprenait le plus de choses sur eux. Fourrant ses mains dans ces dernières, Azerty en ressorti plusieurs objets, plus ou moins utiles. Parmi eux, il sortit d’abord une puce électronique et une clé USB ; malheureusement, il n’avait pas la moindre idée de ce que celles-ci pouvaient contenir. Plus important, il trouva dans son autre poche un portable, apparemment déchargé. En essayant de l’allumer, Azerty eut la surprise de voir s’afficher sur l’écran un décompte, partant de trois heures. Que pouvait bien signifier ce chiffre ?

Pas le temps de réfléchir qu’il entendit une voix venant de Quai. Il ne serait donc pas le seul à s’être retrouvé ici ? La seule façon pour lui de le découvrir était d’aller voir de plus près. En sortant de son compartiment, Azerty s’aperçu illico du changement soudain de température et malgré sa veste en cuir, ne put s’empêcher de frissonner. Bientôt, il sentit aussi la pluie ruisselant sur ses cheveux blonds, au moins une sensation qu'il connaissait. Se reconcentrant sur son objectif, il se laissa donc porter vers la voix qu’il avait entendue avant de se retrouver à quelques mètres d’un garçon aux cheveux bruns.
Azerty se serait bien approcher pour lui parler mais, à peine eut-il fait un pas vers l’avant, qu’il vit une louve surgir sur le jeune homme. Comme paralysé face à ce spectacle, Azerty ne désirait surement pas se faire déchiqueter maintenant. Certains appelleraient cela être lâche mais, pour lui, il s’agissait plus d’analyser la situation avant de faire quoique ce soit. Il resta donc là où il s’était arrêté, essayant d’être le plus discret possible, et attendit la réaction du jeune homme avant d’agir.

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MessageSujet: Re: L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue!   L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue! Icon_minitimeMer 21 Nov - 19:21

L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue! 3446118776 00h-02h
Citation :
Cavalcade. C'est le bruit d'une course qui l'a réveillé en sursaut. Et alors que stupéfait il s'était redressé, il avait pu voir par-delà la vitre du train à l'arrêt une énorme bestiole qui fondait sur une silhouette à l'allure étrange. Ce n'est qu'après qu'il se rendit compte qu'il ne savait pas où il était. Ni où il allait. Ni qui il était. Rien pour lui rappeler son ancienne vie. Et la nuit obscure, le quai à peine éclairé par un pauvre lampadaire où, sous la pluie, la bête courrait toujours.
A son cou pendait un pendentif en forme de sablier. Vinci, le temps t'est compté...

On récapitule. Il y avait du noir. Et puis du gris. Quand il rouvrit les yeux pour la troisième fois, il s’était machinalement attendu à du blanc, mais ses espérances avaient été réduites à néant : c’était encore du gris. Il en aurait été presque déçu s’il n’y avait pas eu ce léger tiraillement, cette impression de manque : mais il ne voyait absolument pas pourquoi il avait ce drôle de pressentiment. Alors il referma les lèvres, retenant le grognement qu’il s’était apprêté à pousser et avait envisagé de se redresser avant de réaliser qu’il n’avait pas encore écouté. Il avait vu le gris, il avait senti l’odeur de renfermé, il avait touché la banquette sous lui... Mais il n’avait pas écouté : et il était indéniable que c’était le son qui l’avait réveillé. Il finit par accepter d’écouter ce qui l’avait réveillé : un bruit de course. Pas le genre course à pied gentillette sur piste, mais plus du style mastodonte sur du bitume. Il se redressa, et le glissement d’une chaîne sur son cou le fit frémir. C’était frais, doux et indescriptiblement sensuel… Mais pas à lui. Enfin. Il n’en était pas sûr. Peut-être que si ?

Il frémit. Parce qu’au-delà du touché, sa vue était perturbée : il y avait une bestiole, du genre énorme, qui fonçait droit vers une silhouette. Le garçon ouvrit la bouche pour crier à l’autre de faire attention, pour lui gueuler de se planquer parce qu’on monstre lui fonçait dessus, avant de la refermer aussi sec. Sa vue était salie, brouillée, et il venait juste de réaliser que c’était la vitre qui était sale, pas ses yeux. Il se leva, vacillant un instant et basculant, se retrouvant à genoux sur la banquette d’en face avec un léger « Outch ». Bon, le corps avait du mal à répondre. C’était à noter : si même son corps le lâchait… Même ? Encore ce tiraillement. Il fronça les sourcils, dérangé sans savoir pourquoi. Le brun se leva à nouveau, plus assuré sur ses jambes, recula d’un pas, deux, avant de faire demi-tour pour traverser le wagon à toute vitesse : c’était littéralement impossible qu’il arrive sur le garçon avant la bestiole, mais rien ne coutait d’essayer, non ? Il jetait des coups d’œil par les vitres salies par la crasse, distinguant trois tâches floues désormais.

Ce fut un brun échevelé qui finit par mettre un pied dehors. Ça sentait le fer. L’eau glissait sur son visage, et il put mettre un autre nom sur ce qu’il entendait : c’était la pluie. Le bruit des gouttes sur le sol, les tôles. Il entrouvrit à nouveau les lèvres, portant la main à sa nuque, hésitant désormais : que faire ? C’était comme si le temps était ralenti, comme si les secondes qui s’écoulaient étaient des minutes entières. Sa main trouva la chaîne et il tressaillit : c’était quoi, ce truc ? Les doigts glissèrent jusqu’à un objet aux courbes douces. C’était quoi ? A qui ? Il referma la bouche, faisant un pas. Que faire ? Crier pour attirer la bestiole dans sa direction ? Après tout, lui avait toujours l’avantage du train pour se réfugier, même si ce n’était qu’illusoire. Il poussa un gémissement, se traita d’abruti et agrippa la lanière de son… Sac. Il avait un sac, tiens. Il l’attrapa, s’y accrocha et l’agita au-dessus de sa tête, le frappant par moment contre le train.

« Hey ! La… Le… La bestiole ! Ohé ! Ici ! »

Piètre tentative pour sauver deux personnes qu’il ne connaissait ni d’Êve ni d’Adam. Mais pourquoi il avait fait ça ?! Il ne savait pas. Merde alors, il ne se reconnaissait plus… Et l’évidence le frappa enfin : il était qui ? Il avait mis un nom sur ce pressentiment qui le taraudait, ce truc qui le dérangeait depuis qu’il avait ouvert les yeux dans ce train : sa tête était vide. Oh, pas totalement : il savait encore parler, penser, connaissait le nom des objets qui l’entouraient, mais… Rien de plus : comme si un pan entier de sa mémoire avait disparu, et c’était comme par hasard celui qui le concernait lui. Il était incapable de dire qui il était, ou même ce à quoi il ressemblait : dans sa tête, il n’y avait plus rien qui le concernait. Il savait qu’il était là, ici, que ce qu’il vivait était très certainement la réalité mais son esprit était vierge. Comme une page blanche sur laquelle personne n’avait jamais écrit.



Dernière édition par Vinci le Ven 7 Déc - 22:40, édité 1 fois

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MessageSujet: Re: L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue!   L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue! Icon_minitimeMer 28 Nov - 8:55

Elle courrait. Le sol tremblait presque à chacune de ses foulées. La Proie était immobile. Elle releva les oreilles, surprise d'en entendre une autre mais elle était emportée dans son élan au point que tout demi tour semblait impossible. La langue pendante, elle se repérait aux vibrations de l'air et à l'odorat afin de compenser la vue défaillante que lui offrait ses iris sans pupilles.

Elle le heurta de pleins fouets. Le corps s'écrasa sous l'impacte alors que les crocs avides s'enfoncèrent dans la chaire molle et tendre. La bête grognait tout en faisant fi des potentiels cris de douleurs. Le sang giclait sur son museau hirsute et laissait de larges traînées rouges sur le sol. Mort. Azraël était mort. Le temps avait cessé de s'écouler à son compteur.

La Proie ne bougeait plus. Pourquoi ? Pourquoi cessait-elle de faire du bruit avec son museau ? Pourquoi restait-elle bêtement allongée sur le sol ? Proie stupide. Inintéressante.

La louve renifla le cadavre sans vie, puis, semblant décider qu'il serait bête de laisser passer une opportunité pareille, elle déchira de ses canines de grands lambeaux de chaire. Les os craquaient sous ses crocs alors qu'elle mangeait le malheureux. La Faim était réveillée...
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MessageSujet: Re: L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue!   L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue! Icon_minitimeVen 7 Déc - 22:36

Il était debout, agitant son bras et cognant son sac contre le métal du train dans lequel il s’était éveillé, se déchirant presque les cordes vocales à force de crier. Puis il réalisa. Pourquoi criait-il ? Pour qui ? Il recula d’un pas, comme frappé par la foudre. De toute manière, c’était fini. Over. La silhouette de la chose s’était jetée sur celle de l’humain, pâle fantôme de gris qui ne résista pas un seul instant, s’échouant au sol comme une poupée de chiffon tandis qu’un horrible craquement retentissait dans le silence ponctué du bruit des gouttes. Le brun frémit, entrouvrant les lèvres tandis qu’un gémissement presque douloureux lui échappait. Inutile inutile inutile inutile… Il était tellement inutile. Il n’avait servi à rien. La chose ne l’avait même pas vu, lui préférant une autre proie qui n’avait même pas cillé. Le bras du brun retomba le long de ses hanches, son sac cognant contre ses mollets. Il ne bougeait pas. Tétanisé. Dans l’air ambiant, il n’y avait plus qu’un bruit qui dominait les autres, sonnant le glas de ce qui était un réveil pour le moins mouvementé : les bruits de la mâchoire de l’animal qui se refermait sur les os, les broyant impitoyablement dans un horrible bruit digne des pires cauchemars. Et pourtant, il n’arrivait pas à en détourner le regard.

Il y avait quelque chose de passionnément macabre à la scène qui se déroulait sous ses yeux absinthes. Un drame surréaliste en gris et carmin, aux effluves de fer et de sang. Il ne pouvait tourner la tête, comme si quitter des yeux cette scène serait le pire des sacrilèges. Et puis… Le réel danger était là, non ? Il résidait en cette bête, cette… Créature, qui dévorait la silhouette entrevue quelques courts instants, sans une once de remord. Le brun relâcha le souffle qu’il avait gardé, parvenant enfin à ne plus fixer cette scène, cherchant la seconde silhouette. Mais rien, absolument rien : l’autre s’était comme évaporé. Il était seul. Tellement seul… Il secoua la tête, il ne devait, ne pouvait pas s’apitoyer ainsi sur lui-même. Ce n’était pas l’instant ni l’endroit. Autant profiter du repas de la Bête pour tenter de se faire la belle. Le regard vert longea un instant le quai, repérant une sortie qui semblait donner vers l’air libre. A l’opposé… C’était le reste de la gare. La curiosité le poussa à observer plus qu’il ne le devrait les lieux couverts de poussière, se retenant tant bien que mal de céder à la pulsion de les visiter. Il y avait l’animal, après tout…

Il ne pouvait pas. C’était dommage ; l’endroit semblait receler de bien des secrets. Les yeux clairs se posèrent à nouveau sur la Bête tandis qu’il descendait du marchepied, tentant de faire le moins de bruit possible : finir en dessert n’était pas vraiment parmi ses projets actuels. Rajustant le sac en toile sur son épaule, il commença à reculer vers la sortie, sans lâcher l’animal des yeux : il préférait encore le voir arriver plutôt que de n’avoir absolument aucune chance de lui échapper en lui tournant le dos. Il reculait lentement, dans l’espoir d’attendre la sortie. Une sortie vers quoi ? En toute sincérité, il l’ignorait. C’était comme un mauvais conte, un sale cauchemar : il ne savait rien sur l’endroit où il était et où il allait, mais il y allait… Et il y avait également ce petit souci de mémoire : qui était-il ? Comment était-il arrivé là ? Pourquoi ? Il pouvait tenter de repousser ces questions de toutes ses forces, elles étaient là, tournant et retournant dans son esprit comme autant d’aiguilles cruelles.

Et plus que tout, il était seul. Sans savoir où aller, qui rencontrer… Ni qui il était. Et ce pan qu’on lui avait arraché, c’était peut-être le pire : il ne se connaissait pas. Il était un étranger pour lui-même, incapable de dire son nom ou son prénom, son âge ou la couleur de ses yeux, sans savoir ce qu’il aimait ou détestait. Il se sentait incomplet ; et c’était tellement frustrant… Mais il avait plus urgent pour le moment que de s’apitoyer sur lui-même : la sortie. Et garder l’animal dans son champ de vision. Il n’y avait plus que quelques mètres et il aurait enfin atteint son but : la sortie et ce qu’elle renfermait, qu’importe ce que cela pouvait-être.

Disparu au coin d'une rue
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MessageSujet: Re: L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue!   L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue! Icon_minitimeLun 10 Déc - 20:04

    Elle n’aurait peut-être pas dû. Ou alors elle aurait dû quitter le wagon d’une autre manière, en sortant depuis une des extrémités du train par exemple. Cela lui aurait peut-être évité de tomber sur pareil spectacle. De loin on aurait dit une sorte d’ours, un peu petit mais imposant malgré tout. Mais à force d’observer elle comprit qu’il s’agissait d’un loup. Immense, massif, irréel. Pourtant il était bien là, à quelques mètres qui lui paraissaient infiniment court, et sa puissante mâchoire ne claquait pas dans le vide, oh que non. Elle se refermait, étau irrépressible, sur une carcasse à moitié consommée. Il ne s’agissait pas d’un autre animal, non, mais bien d’un être humain. La chair et le sang volaient en tous sens, au rythme de la faim grandissante de l’animal. Elle aurait voulu s’enfuir en courant depuis bien longtemps, mais le spectacle la fascinait presque autant qu’il l’écœurait. Un éclair de lucidité lui permit cependant d’analyser correctement la situation, et cela lui permet de réagir sans pour autant prendre ses jambes à son cou. Oui, parce que sauter dans tous les sens en se mettant à hurler était bien la dernière chose à faire, sauf si on souhaitait attirer l’attention de l’animal. Un animal… En étais ce encore un ?

    Retenant un soupir qui aurait peut-être été fatal, la blonde retint sa respiration et jeta un bref coup d’œil aux environs. Elle remarqua dans un frisson qu’il n’y avait qu’une seule issue envisageable, une ruelle à l’une des extrémités du train, loin du loup. D’ailleurs elle n’était pas la seule à avoir remarqué cette sortie. En effet un jeune homme, du moins c’est ce qu’elle croyait, venait de s’engager à pas prudents dans cette direction, sans lâcher du regard l’imposante bestiole. A priori il s’agissait de la meilleure chose à faire. Au fond d’elle-même, Drathir espérait que Nobody ou l’inconnu qui se trouvait désormais avec elle ne débarquerait pas en sautillant et en gueulant partout sa joie de vivre. Cela signerait leur arrêt de mort. A tous. Peu importe, pour le moment il fallait se tirer vite fait d’ici, et profiter du fait que le loup était trop occupé à dévorer sa proie. Elle ignorait qui était la victime, tout comme elle ignorait un paquet d’autres choses, mais elle la remercia en silence. Ouais, sans ce malheureux, elle serait peut être pas encore vivante en ce moment.

    Inspirant une bouffée d’air avec précaution, la jeune femme commença donc également à reculer, lentement, sans lâcher des yeux l’animal. Elle put ainsi s’éloigner de manière significative, et ce ne fut qu’une fois qu’elle se sentit suffisamment en sécurité, qu’elle prit le risque de tourner le dos à cette scène sanglante, afin de poursuivre sa route plus facilement jusqu’à cette ruelle quelque peu isolé. En toute honnêteté, elle se moquait bien de ce qui pouvait arriver aux deux individus qu’elle avait rencontré dans le train. Elle était saine et sauve, ce qui était le plus important. Elle espérait qu’il en irait de même pour Nobody et le jeune homme, mais soyez certains qu’elle ne ferait rien pour les aider. Affronter un loup de la taille d’un ours pour des gens qu’elle ne connaissait pas, et puis quoi encore ? Quoi qu’il en soit, la jeune femme se retrouva donc en compagnie de ce nouvel inconnu. Il devait avoir dans les vingt ans environ, possédait un sac en toile qui contenait peut être quelques bribes de souvenirs. Ce qu’elle ne possédait plus. Les souvenirs. Et bordel c’était quoi cet endroit, en plus de l’amnésie déjà frustrante on tombait sur des animaux improbables, des dangers. Elle avait fait quoi pour mériter ça, sérieusement ? Immobile, elle vrilla ses prunelles vertes dans celles de son interlocuteur et demanda, d’une voix qui se voulait un peu sèche. Mais l’on sentait que cela était dû à un agacement grandissant.

    « Ce serait trop beau de tomber sur un gars qui sait quel est cet endroit et qui connaît son identité. Pas vrai ? »

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MessageSujet: Re: L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue!   L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue! Icon_minitimeVen 14 Déc - 7:53

Il avait le cœur au bord des lèvres devant ce spectacle. Qui ne l’aura pas eu, de toute manière ? Qui aurait pu rester de marbre devant un tel spectacle, qui aurait pu ne pas se laisser affecter par cette horreur qu’il avait sous les yeux ? Personne. Personne d’humain, de normalement constitué. Il voyait encore la silhouette sombre et massive se jeter sur la frêle ombre humaine, il entendait toujours le craquement des os, le déchirement de la chair. Alors il reculait, le plus vite possible dans la situation actuelle, ne lâchant pas un seul instant du regard la scène macabre qui se tenait sous ses yeux. Et à mesure qu’il s’éloignait, l’horreur de la situation le frappait de plein fouet, faisant valser en éclat le peu de choses qu’il savait jusque-là. Des créatures monstrueuses étaient-elles censées exister ? Il ne savait pas. Et comment aurait-il pu savoir ? Putain, il ne savait même pas qui il était ! Les seules choses qu’il savait, c’était qu’il avait ouvert les yeux dans un wagon miteux pour assister à ce qui resterait probablement la scène la plus traumatisante de sa vie. Et ça le perturbait, ça le taraudait tellement qu’il loupa l’éclat de cheveux blonds ; une fois près de la sortie, il se tourna et s’y engouffra, fuyant le plus possible cette scène.

Il se laissa glisser au sol, contre un mur, fermant les yeux et enfouissant son visage dans ses bras. Ce n’était pas réel. Absolument rien ici n’était réel ; aucun cadavre n’était en train de se faire déchiqueter. Voilà, c’était un rêve ; il allait ouvrir les yeux et se réveiller dans sa chambre, où que ce soit. Tout mais pas ici. Tout sauf ici… Mais si les désirs, aussi forts qu’ils étaient souhaités, devenaient réalité, cela se saurait. Et quand il rouvrit les yeux, il était toujours dans cette foutu ville, dans ce foutu gris, avec la panique au bord du cœur. Il était seul. Seul seul seul seul… C’était horrible, atroce. Alors ce n’était pas un cauchemar ; c’était une réalité, une foutue réalité. Et visiblement, c’était bel et bien la sienne. Une voix le tira de ses pensées, le faisant sursauter et se relever brusquement, se collant au mur pour s’éloigner au plus possible de la source du son. Son cœur battait à tout allure et l’allure de biche effarouchée qu’il avait ne devait rien arranger ; mais il ne pouvait pas lutter contre cette sourde panique et cette méfiante exacerbée qui naissaient lentement en lui.

« Ce serait trop beau de tomber sur un gars qui sait quel est cet endroit et qui connaît son identité. Pas vrai ? »

Il la dévisagea en silence, un long moment, remarquant une foule de détails plus qu’inutiles. Plutôt petite, des cheveux blonds, des yeux verts. Une veste en cuir, un tee-shirt noir, un jean. Quelqu’un de vivant, comme lui ; une touche de couleur dans un univers de gris. Il aurait probablement dû se sentir rassuré de voir qu’il n’était pas le seul être vivant dans cette ville. Mais ce n’était pas le cas : et la seule chose qu’il ressentait, c’était une défiance vivace envers cette fille. Alors il répondit, méfiant, serrant les doigts sur la lanière de son sac, ses phalanges blanchissant lentement.

« Tu sais pas non plus où on est ? Ni qui t’es ?»

Des phrases courtes, évidentes. Mais il avait besoin de ça ; pour se rassurer, pour ne pas laisser sa trop grande nervosité transparaître. Il ferma les yeux un instant, relevant la main pour essuyer la sueur qui perlait à son front et humidifiait ses cheveux bruns. Il expira lentement, sentant la pointe de ses doigts tressaillir et trembler. Il l’enfouit dans sa chevelure, tentant de dissimuler les tremblements. Son malaise était visible ; palpable. Puis il reprit la parole, la voix sèche, avec le soupçon d’un relent de terreur.

« Tu l’as vu ? La… Chose… Y’avait… Un mec. Il était… Là. Debout. Il a pas… Bougé. Du tout… Elle lui est rentrée dedans et… Et Elle le… mange. »

Il y avait une note d’incrédulité dans sa voix. Comme s’il n’y croyait pas vraiment. Il ne parlait que de ça, pas d’autre chose : parce qu’il était incapable de focaliser son esprit sur autre chose. Incapable de réfléchir, de faire preuve de logique ou de bon sens : parce qu’il y avait cette Chose qui se nourrissait et qu’il était incapable de la gommer de son esprit.
Merde, il venait de voir un mec se faire bouffer


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MessageSujet: Re: L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue!   L'arrivée d'un comédien sur une vaste scène inconnue! Icon_minitimeLun 31 Déc - 16:45

Le cauchemar n'est pas fini...

La louve s'est désintéressée de sa proie à présent. Le malheureux Azraël n'est plus qu'une bouillie de chaire difforme. Elle hume l'air de son énorme museau où goutte encore le sang frais.

Il y a d'autres Proies.

Ses oreilles se sont dressées alors qu'elle a fixé ses yeux aveugles sur Vinci et Drathir. Elle marche dans leur direction. Lentement d'abord. Puis comme si elle se repérait aux sons de leurs paroles, elle commence à trotter de plus en plus vite.

C'est l'heure de courir.


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