Clow soupira de dépit, il était retourner au métro et avait fouiller, encore et encore. Mais aucune trace des affaires de Janvier, elles s'étaient tout bonnement évaporés sans laisser de trace. Le jeune se sentait frustré, il avait sommeil, froid, faim malgré le donuts qu'il avait déjà avalé et soif. Jetant un vague regard toujours de lui, il laissa un instant ses yeux se fixé sur la gare, qu'il pouvait apercevoir plus loin.
Le train était toujours à quai. Ou de nouveau aller savoir.

Le roux stoppa sa marche, détourna ses yeux vers la rue menant à ses amis et au commissariat, puis laissa son regard revenir sur la gare.
Ta curiosité finira par te perdre un jour, Clow, chuchota une petite voix au fin fond de sa conscience. Petit voix qu'il décida encore une fois d'ignorer, se dirigeant d'un pas silencieux et prudent vers le point d'origine de tout leur malheur. La verrait-il cette fois ? Cette fameuse Ombre dont Chancelier leur avait parlé. Il en doutait un peu.
Il était vraiment loin de se douter de ce qu'il l'attendait vraiment là-bas.

S'avançant un peu plus et atteignant enfin le quai, Clow se stoppa et jeta un regard autour de lui en tournant sur lui-même. Tout d'abord, peu concentré, il n'aperçut pas grand chose, puis finalement la toute petite silhouette attira son attention.
Le jeune homme ne la distinguait pas très bien de là où il se trouvait, mais il pouvait clairement qu'il s'agissait d'une petite fille, d'une enfant et il en resta mué d'horreur. Comment pouvait-on...comme était seulement possible ? Une...toute petite chose comme ça dans cette ville des horreurs.

Pressant le pas, il s'approcha de l'enfant et fini par distinguer plus clairement sa figure, sa salopette, ses petits pieds nus, la peluche serrée contre elle et ses adorable cheveux verts. Souriant doucement, rassurant et la voix calme et se voulant réconfortante, il s'adressa à elle :

« Petite fille, qu'est-ce que tu fais ici ? Tu es arrivée par le train ? »

Clow regarda la petite fille baisser les yeux vers sa peluche. La réponse fut courte, brève, l'enfant n'était visiblement pas rassuré. Mais quelle toute petite fille le serait à sa place ? Elle venait de confirmer qu'elle était bien arrivée par le train, elle était mouillé et pied nuit dans le froid et la nuit et surtout sans souvenir.
C'était déjà très dur pour eux tous de se retrouver prisonnier dans cette ville, alors une enfant de cet âge, elle ne devait pas avoir plus de 7 ans...Le roux ne voulait même pas imaginer ce qui aurait pu arriver, si le Loup avait trouvé la petite le premier.
Il n'avait jamais aimé le Petit Chaperon Rouge.

« Peut-être, je ne sais pas ce que c'est. » murmura t-il en s'accroupissant à la hauteur de l'enfant. Le nom lui disait vaguement quelque chose, si la petite fille en parlait, il devait certainement s'agir d'un dessin animé ou d'un truc du genre. Peut-être était-ce le dernier à la mode ? Ou peut-être avait-il lui même des frères ou sœurs qui le regardait. Il ne savait pas, il ne savait plus.

« Écoute, petite, je sais que pour l'instant tu dois vraiment être perdu et que tu ne dois pas te rappeler de grand chose. Mais toi et ton petit camarade ne pouvez pas rester tout seul ici. Tu viens avec moi ? Je peux t'emmener quelque part ou il y a des couvertures et des gens, peut-être que certains te reconnaîtront. »

Sortant de son sac l'autre donuts au sucre, il le glissa dans une des petite main de l'enfant et lui sourie gentiment en désignant sa peluche.

« Comment s'appelle ton ami ? Tu t'en souviens ?»

La petite accepta son gâteau et c'est avec un certain soulagement que Clow l'a vit mordre dedans. Il avait craint un instant que l'enfant tente de se sauver en hurlant et en criant au loup. Et dans cette histoire, le grand méchant Monstre, ce n'était certainement pas lui.
Le jeune homme se félicita d'avoir pensé à amener la peluche dans la conversation, les enfants aimaient qu'on s’intéresse à ce qu'ils aimaient. Et il se doutait bien que pour cette petite tête verte, son compagnon pelucheux était bien autre chose, bien plus qu'un simple jouet.

« Capsule ? C'est mignon et je pense que ça lui va très bien, tu es une petite maligne toi. »

Lui souriant doucement, il accepta la petite main tendue dans la sienne, une fois que l'enfant eu terminé son maigre en-cas. Mais il s'arrêta bien vite, dehors il pleuvait toujours et l'enfant n'avait pas de chaussures. Clow ne pouvait décemment pas la traîner ainsi dans toute une partie de la ville. Elle risquait de se blesser et ils n'avaient rien pour désinfecter, pas même pour de petites blessures.

Le roux hésita un moment, puis fini par retirer son ciré pour le passé à la petite, il était évidemment trop grand pour elle. La soulevant du sol et passant une main attentive sous sa plante de pied pour en retirer les éventuels cailloux et lui dit :

« Le voyage va être un peu long, demain on te trouvera des chaussures. Pour l'instant, pourquoi ne pas réfléchir à un prénom pour toi aussi ? Il n'y a pas que Capsule qui y ait droit après tout, non ? »

Prudent, Clow commença à s'éloigner de la gare.

La petite posa sa tête sur son épaule et Clow put enfin reprendre son souffle. Elle n'allait pas crier, elle n'allait pas se débattre et tomber à terre. L'enfant restait juste là, la tête posé sur son épaule, sans répondre à sa question certes, mais sans protester non plus.
Le roux se doutait bien que la petite fille n'était pas complètement en confiance, elle se retrouvait seule avec un étranger, sans papa, ni maman pour lui dire ce qu'elle pouvait ou ne pouvait pas faire. Le haussement de ses épaules confirma qu'il valait mieux laisser le sujet de côté pour l'instant, il continuerait donc à l’appeler ''Petite'' encore quelque temps.

D'un coup, les yeux de la petite fille se fixèrent dans les siens, ils étaient plein de larme et de tristesse, rond, vivant et effrayé comme ceux de l'enfant qu'elle était. Ce regard manqua un instant de lui briser le cœur et la question qui suivit encore plus. Elle était si petite, elle n'avait certainement pas mérité de ce retrouver ici, c'était trop cruel, cette ville était trop cruelle.
Passant une main encourageante entre ses mèches vertes, il déclara :

« Je ne sais pas pourquoi tu as été ''enlevé'' et je ne sais pas non plus pourquoi moi et tous les autres gens qui m'accompagnent l'ont été. Mais Petite, je suis sûr qu'aucunes bêtises ou choses que tu as pu faire ne t'ont fait envoyer ici. Ce n'est pas toi la méchante, d'accord ? »

Baissant le regard vers la peluche, Clow sourit :

« Et je suis sûr que Capsule est complètement d'accord avec moi ! N'est-ce pas ? »