Come on Baby, Let's dance !

22h-00h
Lou monta aussi dans la voiture. Les deux jeunes gens se réchauffaient rapidement grâce au chauffage produit par la voiture. Les ceintures se fermèrent, les portes aussi, les phares éclairèrent et la voiture se mit en marche laissant Ennio sur le bas côté. Régis sourit. Il se serait permit d’éclater d’un rire méchant s’il n’avait pas remarqué le lien qui unissait l’homme à Lou. La musique se mit en route. Lorsque la jeune femme eut la bonne idée d’enlever son gilet, il enleva aussi le sien ainsi que son tee-shirt. Les vêtements séchaient sur le tableau de bord et le jeune homme reporta son regard à la route. Où allaient-ils ? il n’en avait pas peur. Il tourna sa tête pour demander à la jeune femme de voir s’il n’y avait rien dans sa portière ou autre lorsqu’il s’arrêta perturbé. La demoiselle avait enlevé sa robe ou plutôt l’avait déboutonné. Après l’avoir regardé de stupeur, il avait rapidement détourné son regard pour ne pas la déranger mais il n’avait pas rougis et bizarrement, il n’avait pas été plus attiré par son corps que ça. C’était à ne rien y comprendre.

« Y a-t-il quelque chose dans la boite à gant ou dans ta portière ? Moi il n’y a rien. »

Il ne regardait plus que la route désormais et lorsque la voiture s’arrêta et que les ceintures s’enlevèrent, il se rhabilla. Alors que Lou venait de trouver deux cannettes de Coca, Régis en saisit une et la but. Une fois cette dernière finie –ce qui fut assez rapide- il proposa :

« Bon. On sort non ? Grâce à la lampe de poche on va pouvoir trouver notre chemin et je ne pense pas que la voiture continue son voyage. Met la couverture sur toi comme ça tu ne seras pas trempée. Et prend aussi les autres affaires, ça peut servir. Let’s go ! »

Il ouvrit la portière et sortit.

Spoiler:

[Suite pour Lou de : [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] ]

En partant, elle avait hurlé vers Ennio :

« Je me fais enlever, hiiii ! Sauve-moi !! »

Mais sa voix avait été décidément trop enjouée pour vraiment passer pour une jeune femme en détresse. Puis, elle s'était contorsionnée pour retirer sa robe dans une voiture et ceinturée. Pas facile. Pourtant, elle avait réussi. Elle se découvrait souple.

« Hey, tiens, j'ai un trucs accroché à la cuisse ! Et dedans, il y a... » Elle sortie une petite trousse. « Un kit pour les manucures ? » Elle ouvrit et regarda. Ça crochetait des serrures, son kit, ça ne faisait pas les ongles. « Ah non ». Fermant sèchement la fermeture éclair, sans un mot, elle remit cette trousse dans l'étui. « J'ai un carnet aussi, nota-t-elle, avec de la chance, y'aura une case ''ce carnet appartient à'' ! » Nouveau sourire, pages tournées, mine déconfite. « Non plus. ». Il y avait des gens, oui, mais elle ne se reconnaissait dans aucune des descriptions. Elle retourna la carnet et se mit à écrire... mais fut interrompue par Régis. Elle aurait le temps d'écrire plus tard, la rouquine rangea son carnet.

« Ouip, je regarde. »

Une autre qualité que la jeune femme se découvrait, c'était d'être adaptable. Une voiture qui roule seule, diffuse du jazz et attache les ceintures ? Elle l'accepta sans broncher. Quand la boite-à-gant dévoila couverture, coca, mentos et une lampe de poche, elle eut un sourire bien-heureux et franc. C'était décidément une chouette journée. Elle étendit sa couverture sur elle et Régis, tout deux étaient trempé, après tout, et lui tendit une canette. Si lui la déboucha, elle préféra trouver une date de péremption. Mais quand elle sentit la chaleur l'envelopper d'avantage, elle eut un ronronnement de plaisir et abandonna son examen de canette.

« Rrrou, cette voiture est formidable ! Je veux la garder... » Elle caressa le tableau de bord avec beaucoup d'affection. « Houuu, oui ! Elle est gentille la voiture à sa maman ! Un vrai A-mouuur ! Hou elle est gentille ! Oui elle est gentille ! Gouzigouzi ! Huuuum, je sais ! Biscuit ! Je vais t’appeler Biscuit ! » Elle souriait. Elle était si bien avec sa voiture ! Car oui, Lou se sentait très possessive. « ça te plaît, Biscuit ? Va pour Biscuit. »

Mais on dit souvent que toutes les bonnes choses ont une fin. Là, ce fut le voyage qui prit fin.

« Déjà ? Dommage... Enfin bon. Va pas trop loin, Biscuit, Maman Lou revient. »

Sortant, se rhabillant, prenant la torche et la couverture qu'elle abattit sur elle et Régis, elle sourit :

« Y'a assez de place pour deux. Allons-y ! »

La twingo verte rebaptisée Biscuit était aux anges. Elle salua son nouveau prénom d'un coup de klaxon amical et fit un appel de phare à ses petits passagers lorsqu'ils s'aventurèrent sous la pluie. En langage de voiture cela aurait pu être interprété comme " Revenez vite petits passagers, je vous attends ! " Elle était fort déçue de ne pas contenir de parapluie et se gara, fébrile, à l'attente de leur retour.

Lorsque Lou et Régis entrèrent dans la salle des fêtes, ils purent constater qu'un joli désordre y régnait. Un immense sapin était effondré sur le sol où traînaient également des boules de noël brisées. Ils ne pouvaient évidemment pas savoir qu'ils avaient ratés à quelques minutes près de croiser Août, Mars et Avril. Sans oublier l'Ombre, ce qui était peut être une bonne chose au final.

Le jeune homme rigola juste avant de sortir. La rousse n’était vraiment pas commune. Elle semblait prendre un malin plaisir à s’amuser de la situation et avait commencé à parler avec cet objet inanimé. Régis avait fait le tour et attendait que la jeune femme sorte. Lorsque cette dernière décida de sortir, habillée, la couverture sur la tête. Elle avait eut la brillante idée d’utiliser la lampe de poche pour éclairer la nuit. Lou n’était pas idiote après tout, peut être un peu naïve et enfantine mais pas idiote du tout, elle était rousse par ailleurs et non blonde. Après sa proposition, il se réfugia rapidement avec elle sous la couverture. La voiture les klaxonna et à nouveau le moteur se fit entendre. Régis ne se retourna pas. Pour quoi faire ?

Ils entrèrent vite dans la bâtisse qui se dressait devant eux. Une fois au sec, Régis laissa à Lou le soin de ranger la couverture. N’étais ce pas un boulot de femme après tout ? Suivant le couloir peu éclairé, ils arrivèrent dans une grande salle. Le jeune homme regarda la salle les yeux emplis de milliers d’étoiles. Tant de fêtes avaient dut se passer ici, tant de drague, de filles abandonnées au lendemain après une nuit torride. Pourtant quelque chose l’effrayait. C’était l’état de la salle. Un sapin de noël trônait couché sur le sol, quelques boules de noël étaient disposées un peu partout dans la salle sans ordre précis. Régis allait demander s’ils étaient à Noël mais il se souvenait de son mensonge ainsi que du fait que sa camarade n’en savait rien. Il se baissa et prit une boule brisée dans sa main mais la relaissa bien vite tomber. Cette salle avait un certain effet sur le jeune homme. Comme s’il avait dansé toute sa vie dans des lieux ainsi. Il s’approcha de la rousse et lui tendit la main afin de l’inviter à une danse improvisée dans le silence le plus complet.

Sauf que Lou était loin d'être une femme au foyer émérite. Après avoir fait, bras tendu, un coucou à sa voiture adorée, elle avait vu Régis prendre les devants. La couverture, elle la jeta alors en boule dans un coin et fourra la lampe torche dans l'une de ses poches, traversant le couloir en sautillant comme un chevreuil. Quand ce dernier (le couloir, par le chevreuil) se finit dans une grande salle des fêtes, la rouquine ne put retenir un « hooooo » d'admiration. Elle regarda à droite, à gauche, se demandant s'il y avait eut quelconque fête qui avait dégénéré. Tentant même de repérer quoi que ce soit d’intéressant.

Régis lui tendit la main. La jeune femme sourit, la lui attrapa et la secoua rigoureusement.

« Oui oui ! Moi c'est Lou, enchantée ! »

Puis sitôt le vent mit à ce pauvre compagnon, elle entreprit, en deux petits sauts, de se mettre au pied du sapin. Là, elle en attrapa un tronc et de ses fluets bras, le tira de toute ses forces pour le remettre debout.

« Aller, Régis ! Au lieu de rester là, bras ballant, vient donc m'aider à le remettre sur pied, le pauvre p'tit père ! »

Car si des statues de lions bougeaient, des voitures s'enthousiasmait de s’appeler Biscuit, sans doute qu'un sapin n'était guère ravie de rester allongé sur le sol, branches étendue, face contre terre. Si tant est qu'il ait une face.

Oh, à vrai dire, on n'était plus vraiment à ça près.

Spoiler:

Sa réponse étonna le jeune homme. La demoiselle n’était pas facile à prendre. Tant pis. Il y en aurait d’autres. Enfin, il espérait. Rapidement elle lui serra la main et s’en alla. Régis ne put s’empêcher de sourire. C’était un spécimen celle-là tout de même. Avait-il l’habitude de connaître des femmes ainsi ? Cela expliquerait pourquoi le corps ne l’avait pas provoqué : c’était un corps défendu. Le corps d’une folle. Etait il possible qu’il la connaisse dans son passé et qu’il sache inconsciemment qu’elle était folle de refuser un homme tel que lui, ca expliquerait pourquoi il n’avait rien tenté. Il sourit ! Ba oui tout était complètement logique. Régis n’était pas gay ou quelque chose dans ce genre, il savait juste que ce corps lui était défendu car c’était celui d’une folle. Soit ici, ce n’était pas lui le bizarre, c’était elle.

Tout semblait s’expliquer dans le petit cerveau de jeune footballer. Pourtant la jeune folle rousse le tira de ses pensées. Il allait maugréer avant de se rappeler qu’elle était surement folle que la folie pouvait passer au meurtre. Régis ne ronchonna même pas un petit peu. D’une allure lente et disharmonieuse, il s’avança vers le sapin renversé et Lou qui essayait de l’aider à le remonter. Avec sa force, les deux êtres humains purent remonter le sapin sans trop de peine. Alors que le jeune homme s’asseyait un peu essoufflé par l’effort fournit (c’était un gros sapin). Son petit cervelas se remit en action. Quelque chose clochait… Comment cela se faisait il que le sapin fut à terre ainsi et tout se désordre dans la salle, ces boules brisées. Oui quelque chose intriguait le jeune homme et il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus.

Lou, elle, était bien loin des considérations de déni qu'avait le jeune homme. Bien loin, même, d'envisager que l'accompagnait un Homo refoulé (Et toc ! ), elle s'était affairée à ramasser les boules brisées et à les raccrocher, vaille que vaille sur le sapin. Qu'importe si c'était noël ou non -bien qu'elle ne le pensa pas, ses vêtements étaient bien trop légers pour ça-, qu'importe ce qu'il s'était passé avant ! Un sapin non décoré, c'était simplement triste. Alors, elle raccrochait en chantonnant. Elle se souvenait de cette chanson là. Elle ne se souvenait plus d'où elle venait.

« Humhumhumhusay that's wasn't a way to deal. Gniiii. Deal humhumhum at aaaaaal.. Et tout çaaaaa... They can't hurt you just. Gni. Just. Gniiiii ! JUSTEUH ! Ah, voilà ! Just laugh to make them disaTADAAAAA ! »

Il était décoré simplement sur le bas. Elle n'était pas assez grande pour le reste. Mais au moins le sapin avait meilleure mine. Lou s’épousseta les mains d'un air satisfait et regarda son œuvre un instant. Vraiment mieux. Ce fut alors l'instant de quelques minutes où elle observa le sapin sans vraiment le voir et où sa pensée fusa à grande vitesse. Prenons quelques brides de pensée de la Lou sauvage.

Sapin. Boule de noël. Guirlande ! Noël. Fête. Cadeau. Premier janvier. Repas. Gros repas. Famille. Très gros repas. Manger. Faim ? Non. Prévoir nourriture avant faim ? Bonne idée. Manger fêtes ? Huîtres. Berk. Fois gras. Saumons. Gibier. Dindes.

Dinde.

Elle se tourna vers Régis, les mains sur les hanches :

« Allez, reste là, mollasson, j'vais chercher la dinde, moi ! »

Puis suivant les grandes lois du pifomêtre, Lou commença prendre chemin vers une porte. N'importe laquelle ferait l'affaire.

Deux sphères arrêtèrent soudain Lou dans sa quête de porte. La première se posa devant son nez, la deuxième alla rejoindre Régis. Elles flottaient au dessus du sol et dégageaient une douce lumière...

Spoiler:

Il regarda la jeune femme qui s’affairait rapidement telle une petite fourmi. Elle remplissait le sapin de Noël avec les boules tombées à terre. Il sourit mais c’était un faux sourire. Cette scène étalée devant eux le perturbait. Comment les choses avaient elles purent devenir ainsi ? Y avait il eut une bagarre ? Les protagonistes étaient ils encore ici ? Pour le moment, ils n’étaient que tous les deux, Régis en était sur mais qu’en serait il du reste. Si d’autres personnes revenaient ? Car ils n’étaient pas seuls. Il le savait, il le sentait. Ils n’étaient pas seuls.

Sortant à nouveau de sa rêverie, il entendit Lou chanter tout en finissant son travail. Il sourit. Bien que physiquement elle semble très mature, elle lui semblait bien plus enfantine que lui. Il en avait marre de se prendre la tête sur tout mais son cerveau travaillait vite. Bien trop vite. Lou s’apprêtait à partir et il rugit, inquiet.

« Non ! On reste là ! On ne sait pas ce qu’il nous attend dehors. »
A cet instant quelque chose de bizarre arrive. Je le savais ! On ne contrôle rien ici. pensa t’il. Il regarda la boule jaune qui s’approchait de lui. Ses yeux se révulsèrent de peur. Il se dressa et recula. La boule le suivait toujours. Rapidement il jeta un coup d’œil à Lou tout en reculant.

« Fais attention ! Ne touche pas cette boule. Je ne le sens pas trop là… »
Il recula encore et encore et sans faire attention à ce qu’il y avait derrière lui. Il reculait toujours et heurta le sapin. Ce dernier tomba et Régis dessus. Il roula rapidement sur le côté, le dos meurtrit à cause des épines.

[Nan mais sans rire, stop ! Je dois travailler, moi, bon sang ! 8D *trop contente pour ne pas avoir un sourire béa * ]

Régis avait parlé. Rugit, même, assez pour stopper Lou dans son élan d'aventure. La jeune femme se tourna vers lui, lui adressa un mouvement d'épaule et le « rassura » :

« J'ai pas envie d'mourrir de faim en attendant ici. Ailleurs, c'est pas plus dangereux qu'ici ; on sait pas ce qu'il s'y est passé après tout ! »

Puis devant son nez, une boule lumineuse. Alors, ça, c'était pas banal. Lou savait ce qu'étaient des lucioles. Et ça bougeaient pas comme ça. Ça apparaissaient pas comme ça. Ça brillaient pas comme ça ! Pourtant, tout ce que son cerveau trouva de bon à attribuer à ces trucs, c'était « luciole ». Rien d'autre, dans ses connaissances, ne volaient en brillant. L'espace d'un instant, elle resta là, interdite face à cette boule lumineuse. Pendant un instant, son cerveau prit le calme plat d'une motte de beurre. C'était tout simplement fascinant.

Son doigt l'approcha, le contourna, le dessina ! Et encore la voix de Régis, un peu plus loin. Lou en eut un soupir presque grognon.

« Allons ! Un peu d'courage ! On dirait un enfant qui a peur de sa propre ombre ! ». Puis plus pour elle même : « Tant qu'on n'essayera pas, on ne saura pas... C'est pas comme si on avait quelque chose à perdre. »

Son doigts s'approcha.

« Plus de souvenir, plus de regrets. »

Du bruit derrière, Régis qui tombait. Lou n'était pas altruiste. Pas du tout.

« Que des enveloppes vides. »

Elle toucha.

Elle somnole, exténuée. Elle n'a que faire de Lou, et de son entrain démesuré. Elle oublie de rire devant la fuite de Régis face à la sphère. Il fuit son passé ? Tant mieux. Vaguement, Elle se rappelle. Elle en a vu tant d'autres agir ainsi. Et Elle s'était délectée de ce spectacle cocasse. Mais plus maintenant. La fatigue s'est abattue sur sa Grande Conscience. Et la mémoire revient à Lou, tandis que six précieuses heures sont ajoutées à son compteur.

Lou:

Quant à Régis. Régis... S'il avait touché la sphère lumineuse, sans doute l'aurait-il vu. Revu. Revécu. Son passé. Voilà ce qu'il aurait vu...

Régis. Attention, ton personnage n'a pas connaissance de ce souvenir:

Mais il a choisit de fuir. Elle reprend la sphère. La lumière s'efface, disparaît. Mais Elle est lasse. Elle en devient clémente. Pourtant les règles sont claires. Et Elle se doit de les respecter. Le compteur se dérègle, compte plus vite. Il manque deux heures au total. Deux heures, Régis, voilà ce qu'il t'en coûte de t'être montré lâche. Voilà ce qu'il t'en coûte de divertir ce Elle qui tire les ficelles. Mais sois heureux de ton sort. Car Elle s'est montré très gentille. Trop gentille. Cela va cesser, bientôt. Ce n'est que le calme avant la tempête.

Régis se releva bien vite dès que la lumière était partie. Il avait sentit un vide le traverser sans vraiment pouvoir l’identifié à quoi que ce soit. Il regarda Lou et murmura un nouveau « non ». Mais il s’avait que c’était peine perdue. Elle avait touché à la sphère et elle restait ainsi, immobile. Il soupira. Il maugréa plus même. Il lui avait bien dit de ne pas la toucher. Le jeune homme n’avait pas supporté qu’elle ne l’écoute pas. Il s’avança vers elle, elle ne bougea pas. Elle respirait il en était sur mais elle était juste complètement immobile. Les yeux de la jeune femme regardaient le vide sans vraiment regarder et la main restait tendue dans le vide.

« Lou ?? »
Le jeune homme la regarda au fond des yeux mais n’y vit aucune présence. Aucun signe de vie.

« Lou ? »
Cette fois il avait haussé la voix. Ce n’était pas drôle. C’était finit de jouer. Elle était si immature. Et si. Si elle ne jouait pas. Une vague de terreur prit possession de Régis.

« Lou, arrête de jouer. J’ai compris, ces boules sont inoffensives. Aller, arrête de jouer maintenant. Vient. Tu me fais peur quand même là. Lou ! »
Lors de son dernier Lou il avait avancé la main et touché l’épaule de la jeune femme. Cette dernière n’avait pas bougé pas esquissé le moindre mouvement. Ni même un clignement d’œil. Comment se pouvait il que quelqu’un ne cligne pas des yeux ? Il la secoua, la secoua. Sans réponse. Son corps était toujours aussi raide. Puis elle cligna des yeux. Elle revenait à la surface. Il la lâcha rapidement et se précipita vers le sapin. Il la regarda durement et prit une attitude maussade, signe qu’il était en colère. Ou plus qu’il la boudait.

Durant un instant, elle perdit tout contact avec le reste du monde. Et elle voyait, elle voyait ! Des choses, un salon, un canapé, une couverture, sa tristesse... Et lui. Qui lui ? Lui qui ? Elle ferma les yeux, tenta de se concentrer, de tricher un peu pour forcer cette scène à lui révéler quelque chose d'autre. Une image, un visage, un nom ? Rien ne lui revint. Et plus elle insistait, se répétant des petits « aller, aller, non-non-non, reviiiiiens ! » plus les images s’effaçaient pour laisser place à du noir.

Du noir, car elle avait les yeux fermés, logique. C'était un souvenir ? Un souvenir de sa vie d'avant ? Elle rouvrit les yeux brusquement inspirant un coup. Tout ça attisait sérieusement sa curiosité. Tournant sur elle même pour faire face à Régis, toute excitée comme une puce qu'elle était, elle commença :

« Hey, en fait, c'était... ! »

Mais s'interrompit face à ce qu'elle voyait. Un Régis courroucé, un sapin allongé. Oh zut ! Malheureusement pour Régis, ce qui gênait la rouquine n'était pas ce qu'il aurait pu imaginer. Lou ne voyait bien que ce qu'elle voulait voir.

« Han ! Mon sapin ! »

D'un bond, elle se trouva à ses côtés (du sapin. Et du Régis, l'un étant à côté de l'autre.)

« Rho, pas étonnant qu'on le trouve à terre s'il y a beaucoup de maladroits de ton genre ! » Puis de bonne grâce, elle lui adressa un sourire : « Enfin, c'est pas grave, t'as sans doute pas fait exprès ! Aller, tu m'aides à le relever ? »

Bravant de nouveaux les épines et le troncs rugueux, de ses forces, Lou tenta de remettre le sapin debout.

Régis regarda la Rousse. A peine revenue sur terre celle-là qu’elle recommençait déjà à blablater. Ce qu’elle pouvait parler celle-là et de choses tellement inintéressantes. Lou ne le dérangeait pas en général mais il était énervé. Il lui avait dit non et elle l’avait quand même fait. Il continuait à lui lancer ce regard noir et faisant la moue. Il la regarda se battre avec le sapin et ricana méchamment. Il allait craquer et aller l’aider mais il se ressaisit. Non ! Il lui faisait la tête. C’était de sa faute. Bon il fallait peut être qu’elle sache pourquoi il ne l’aider.

« Non je ne viendrais pas t’aider Lou. Je t’ai dis non. Je t’ai dis de ne pas toucher la sphère. Et toi ?! Qu’est ce que tu as fais ? Tu as touché ! Lou ! Ca aurait put être dangereux ! Tu ne peux pas comprendre ça ?! On ne sait pas ce qui nous arrive et on dirait que tu prends tout comme un jeu ! Mais ce n’est pas un jeu. C’est nos vies et on ne joue pas avec nos vies. »
Il avait crié un bon coup et maintenant il se sentait plus calme. Il la regarda. Elle était gentille après tout. Juste trop enfantine et elle ne faisait pas attention au danger. Et puis Régis avait l’impression de l’avoir à sa garde maintenant que le Ennio était resté là-bas. Doucement il s’avança vers le sapin et le remit en place. Il la regarda à nouveau. Une douceur dans le regard. Le genre de douceur qu’un frère aurait pu lancer à sa sœur.

« Tu comprends Lou. Ici ce n’est pas un jeu. C’est la réalité. Et si tu meurs, tu n’existes plus. »

Il lui cria dessus. Il était en colère. Lou lâcha un soupir, arrêta un instant de se débattre avec le sapin et releva la tête pour le regarder. Un regard encore un peu rieur, un sourire encore accroché aux lèvres. Elle écouta, patiemment. Puis il eut finit, il releva le sapin, elle retira les aiguilles coincés dans ses gants sans changer d'expression faciale, fredonnant sa petite chanson. Puis il l’interrompit, encore une fois, pour lui faire une nouvelle morale, elle se redressa et planta son regard dans le siens, signe de son attention.

Finit ? Lou approcha de Régis un peu. Encore un peu. Leurs visages se touchaient presque, des boucles rousses chatouillaient le front du jeune homme.

« Hum. Tu te trompes. »

Ses yeux bleus ne lâchèrent pas ceux de Régis.

« Me prends-tu pour un chien ? » Le ton de la voix était sans reproche ; c'était une réelle question. Elle pencha la tête sur le côté, souriante. « Je dois obéir à chacun de tes ordres ? À remuer la queue quand tu es content ? Je dois trembler au moindre truc comme mon maître ? »

Elle ne ressentait rien. Pas la moindre culpabilité, pas le moindre sentiment d'être en faute ou de devoir des excuses à Régis. Si c'était lui qui parlait, ces paroles ci ne pouvaient pas la toucher. Lou sentait que peu de personnes pouvaient vraiment l'atteindre.

« Tu as tord, je ne suis pas un chien. Je suis... un chat ! »

Un chat dont la deuxième vie commençait. Il lui en restait alors encore sept.

« Et les chats, ça n'a pas de maître, sourit-elle gentiment. »

Le jeune homme la regarda. Et elle parlait, elle parlait et parlait encore et toujours. Il soupira. Et elle parlait toujours. Elle gardait cette air enfantine qui horripilait tant Régis. Comment pouvait elle si immature ! Lui qui cherchait juste à la protéger. Et elle qui divaguait complètement. Je suis un chat ! Comment pouvait-elle être un chat ?! Elle était totalement folle. Il aurait du la laisser, la jeter de la voiture. Elle s’était rapprochée. Leurs bouches si proches. Régis ne ressentait nullement l’envi de l’embrasser. Elle l’horripilait tellement. Son souffle contre sa peau était insupportable. Il la repoussa en arrière. Il fit le tour du sapin. D’un geste rageur, le sapin s’écrasa sur le sol. Il se rapprocha de la jeune femme et lui cracha au visage ces paroles.

« Regarde bien ce sapin. Ce sapin qui s’effondre. Et bien c’est comme ta vie qui s’effondre si tu crois que t’as pas besoin de moi pour survivre. Tu es frêle et jeune ! Et je n’imagine pas comment tu pourrais survivre ici sans une présence. »
Régis attrapa le bras de la jeune femme. Elle l’avait mis hors de ses gonds. Il la tira jusqu’à la porte.

« Tu veux t’en aller ?! Et bien va t’en ! Va miauler autre part ça me fera des vacances. Mais si tu te fais bouffer, si tu m’appelles à l’aide ! Sache que je ne reviendrais pas. Au moment où tu franchiras cette porte tu te retrouveras seule sans mémoire perdue dans un lieu que tu ne connais pas avec des choses que tu n’imagines même. Alors, va ! Va retrouver ton Ennio ! Je me demande comme il a fait pour supporter une gamine telle que toi. »

Il la lâcha et se retourna. Après avoir lancé un coup de pied rageur dans le sapin, il se baissa et le remit en place pour s’assoir à nouveau sur le sol sa tête entre ses mains. Cet excès de colère, était-ce vraiment lui ?

Et pourtant... pourtant, il y avait cet homme, de son souvenir. Celui là qui s'était excusé et auquel elle avait répondu que non, ce n'était pas grave. Que c'était sa faute. Auprès duquel elle avait ressentit -peut-être ?- de la culpabilité, qui l'avait fait frissonner rien que par son touché, qui lui avait donné envie de pleurer rien qu'à sa voix.

Et Régis qui la secouait, lui broyait le bras, lui hurlait dessus, ça ne lui faisait rien. C'était ça ! Tout en étant poussée vers la sortie, Lou tapa son poing dans le creux de sa main, signe d'illumination.

« Je cherche quelqu'un, sortit-elle de but en blanc. »

La rage de Régis lui passa dessus comme de l'eau sur un parapluie. Elle se retrouva à la porte, se grattant les cheveux en imaginant le complexe de sa quête : elle devait trouver quelqu'un dont elle ne connaissait ni le nom, ni le visage, ni rien du tout. Mais bon, lucide, elle se dit que c'était en cherchant qu'elle trouverait. Et peut-être que d'autre petites sphères lumineuses pourraient l'aider, à l'avenir.

Lou se tourna vers Régis, le trouva prostré dans un coin. Encore. Elle eut un soupir.

« Encore à pleurnicher dans ton coin ? Rholala, on dirait vraiiiment un gosse égocentrique. Les gens ne sont pas des poupées qui vont agir selon tes désirs, tu sais ? Ou alors, choisit-les bien dociles. Grandit un peu, apprends à accepter les choses pour ce qu'elles sont sans t'en plaindre, sinon, tu vas juste souffrir. Encore. Et encore. Comme là, en fait ! »

Lou sourit en tapant dans ses mains.

« Aller ! Désespère pas, les choses vont d'arranger, va ! J’espère que tu trouveras des gens qui te vont, moi, je vais chercher le mien. Salut ! »

Un petit au revoir de la main plus tard, la rousse tourna sur elle même, l'excitation lui tordant le ventre, sautillant vers la sortie. Un grand sourire aux lèvres, elle repensa à Biscuit, sa voiture. Si elle était toujours là, une voiture, pour chercher quelque chose, ce serait drôlement pratique pensait-elle.

Encore... Les souvenirs s'échappent de sa grande conscience pour se présenter à nouveau devant Régis et Lou. Elle est fatiguée. Ils l'épuisent à parler sans cesse et à remettre la main trop vite sur leur mémoire perdue... Mais que peut-elle contre ses propres règles ?

Spoiler:

Elle continuait à lui taper sur les nerfs. Elle cherchait quelqu’un ? Et bien parfait pour elle ! Qu’elle s’en aille. Le pire c’est que le jeune homme ressentait des remords envers elle. Il était triste d’avoir été si violent. Il avait peur que ce soit un trait de caractère très forcé de lui. Mais jamais, au grand jamais Régis n’irait s’excuser. Il était bien trop fier pour cela ! Il ne la regardait pas et se contentait de se tenir la tête dans les mains. Il avait si peur de faire une bêtise, de taper une fille. Non jamais il ne taperait une fille. Il n’était pas comme ça hein ? Et elle parlait, elle essayait de l’atteindre. Et ça fonctionnait. Il se sentait mal. La colère l’emplissait à nouveau. Et il s’en voulait. Il se montrait si immature pour le coup et elle si mature. Elle avait raison et il ne supportait pas cela. Il entendit des pas. Elle s’en allait ! Enfin ! Il regrettait qu’Ennio ne fusse avec eux, il aurait pu la protéger lui. Le jeune homme s’en sentait simplement incapable. Ne serais-ce qu’une minute de plus avec elle semblait l’horreur. Il avait envi de lui crié de partir et de se dépêcher. De faire quand même attention à elle. Mais il se retint. Il devait simplement se calmer.

Il sentit une présence près de lui. Il s’énerva à nouveau ! Il pensait qu’elle était partie. Enfin partie ! Et non ! La voilà à nouveau près de lui. Il donna un geste vif avec son bras droit tant dis qu’il regardait la présence. Grande fut se surprise lorsqu’il se rendit compte que la présence n’était qu’une nouvelle sphère lumineuse et il fut d’autant plus surprit lorsqu’il se rendit compte qu’il l’avait malheureusement touchée en donnant un coup de bras. Mais il était trop tard pour réfléchir, trop tard pour s’enfuir. Il sombra dans ce souvenir.

Il n'avait même pas répondu. Lou trouva ça triste. Peut-être que cette personne de son souvenir reviendrait, elle, aurait fait quelque chose.

Sa petite bulle d'euphorisme avait éclaté.

Et elle ne comprenait pas. Pourquoi s'était-il énervé ? Avait été presque méchant ? Parce qu'elle n'avait pas obéit ? Elle l'avait dit, elle n'était pas un chien. Parce qu'elle n'avait pas peur ? Il n'y avait pas qu'une seule vérité, lui avait eut peur de l'orage, elle ne l'avait pas fâché pour autant ! Ils ne voyaient juste pas les choses pareillement...
Il n'aimait pas grand chose en elle, conclut-elle. Il la prenait pour une idiote.

...la traitant de folle. Mais elle avait l’habitude.

Elle n'en avait plus l'habitude, elle perçut un pincement aux cœur.

Il ne cherchait même pas à la voir, ni à comprendre. Il l'avait cataloguée et ne voyait plus rien d'autre. Il ne l'acceptait pas. Et Régis ne semblait pas aimer ce qu'il ne comprenait pas. Quoi qu'elle fasse, s'en était finit. Lou se souvint du sapin qu'il avait remit debout puis allongé violemment. Elle fronça les sourcils en marmonnant :

« Si c'est ça, ton aide, je n'en veux pas. »

Mais ça ne servait à rien de parler, il n'écoutait rien. Entendait, oui, mais sans écouter. C'était triste. Assez pour lui faire perdre son sourire. C'était injuste.

Puis une luciole apparue, comme pour lui changer les idées. Peut-être allait-il crier, encore ? Non, ils étaient « séparés » maintenant. Dans un silence de mort, de ses deux mains, Lou serra la petite boule lumineuse entre les doigts, sans un regard en arrière.

Et les souvenirs arrivent...

Régis:

Lou:

Le noir prit place puis les images défilèrent. Il ressent la même colère. Comme pour Lou une colère de protection. Une colère car il est incapable de la protéger. Morgane. Qui était-elle ? Gaby ? Elle l’avait appelé Gaby. Alors qu’il était certain de s’appeler Régis. Mais non Régis était quelqu’un d’autre. Il en était sur. Il revenait, déçu, à la réalité. Il aurait aimé en savoir plus. La tête de nouveau plongée dans ses mains il essayait de se concentrer. Son cerveau était en feu. Trop de questions se bousculaient dans sa tête. D’abord. Gaby. Comment se pouvait il qu’il s’appelle Gaby. Il murmura « Gaby ». Le lien se fit dans son esprit. Mais oui ! Gaby, Gabriel ! Il s’appelait Gabriel. D’un coup il eut l’impression de se rattacher à une identité. Il était quelqu’un. Avec un vrai nom. Il releva la tête d’un coup. Il était heureux. Un sourire ornait son visage. D’un coup, il avait tout oublié. Toute leur dispute. L’exaspération. La colère. Il regardait Lou et des étoiles scintillaient dans ses yeux. D’une voix emplie d’excitation il dit :

« Gabriel. Je m’appelle Gabriel Lou ! Je ne suis pas Régis. Je suis Gabriel. »

Il se précipita sur la jeune femme et prit les bras de cette dernière entre ses deux mains.

« Gabriel ! Je suis Gabriel ! »

Le jeune homme voulait se calmer, il inspira profondément. Il glissa les mains dans les poches pour se donner plus de contenance. Afin de retrouver la stature protectrice qu’il avait dans son souvenir et qu’il avait avant de se souvenir. Ceci faisant, il sentit des objets. Retirant sa main de la poche, il en fit tout tomber. Se baissant pour ramasser ses affaires, il fut attiré par une photo. Lui dans les bras d’un autre homme. Il murmura « Régis ? ». Comment pouvait-il être dans les bras d’un autre homme ? Pourtant, ils semblaient si heureux…

La photo représente deux jeunes hommes qui sourient face à l'objectif en se serrant dans les bras. Le premier a les yeux bruns, de grandes mèches brunes auxquelles les rayons du soleil donnent des reflets roux lui barrent le front alors qu'il dessine un "V" de la victoire avec les doigts de sa main droite. Le deuxième est accoudé à un muret en pierre et tient l'autre assit sur ses genoux, par les épaules, ses yeux vairons luisent d'une joie non contenue et sa bouche se fend en un sourire heureux.

Et elle, elle s'indigna. Quoi quoi quoi ? Il la touchait maintenant ? Il allait la mettre par terre aussi, comme le sapin ? Et puis quoi ? Il était content, elle devait l'être aussi ? Avait-il la mémoire si courte, si sélective ? Les joues de Lou rosirent et son nez se froissa de colère. Elle eut envie de lui rappeler qu'il lui avait dit de partir, qu'il n'avait pas été tendre et ce pour quoi ? Pour des broutilles de gamin qui à peur et qui pleure. Elle eut envie de lui signaler, aussi, que le truc qui l'avait mit si heureux, c'était cette boule lumineuse. Rappel ? Celles-la même dont il avait eut peur, qu'elle n'aurait pas du toucher, avait-il hurlé. Dangereux, blablabla, comme d'hab. Elle eut envie de la lui faire manger, sa bonne humeur, tiens !

Mais Lou n'était pas comme ça. Elle ne détestait pas le jeune homme. Pas plus qu'elle n'était rancunière. Alors, elle lui attrapa les mains entre les siennes, sautilla et lui adressa un grand sourire forcé :

« Super Gaby, super ! »

Se forcer à se montrer enthousiasme calma sa mauvaise humeur. Elle se sentait de nouveau calme et un sourire avait retrouvé sa place. Lui regardait une photo. Elle regarda par dessus son épaule.

« Tu vas le chercher ? » Elle hocha la tête pour elle même : « Un type dont on connait le visage, ça devrait se trouver. »

Et elle, c'était le type de ses premiers souvenir qu'elle cherchait. Dont elle n'avait pas d'information. Le second, qu'elle surnommait pour elle même « l'artiste », l’intéressait moins, vu qu'ils semblaient séparé. Deux à chercher quelqu'un ? Et bien ! Au moins, ça leurs ferait un point en commun.

Régis ou plutôt Gabriel désormais regardait la photo alors que ses yeux exprimaient la folie. Personne n’aurait put voir son regard qui représentait son état actuel. Et heureusement. Il s’indignait. Qu’était-ce cette plaisanterie. Qui jouait donc avec ces souvenirs. Il regarda la photo et eut envi de la déchirer. Ce n’était pas lui. Ca ne pouvait être lui. Que signifiait donc toute cette mascarade. Pourtant le jeune homme ne put se résigner à la déchirer. Quelque chose le rattachait à cette photo. Mais comment. Comment cette stupidité avait pu arriver dans sa poche. Il ne pouvait tout de même décrocher son regard de ces deux amoureux qui semblaient heureux. Amoureux. Ce mot lui donna envi de vomir. Il n’était pas Gay. Ce n’était simplement pas possible.
Il sentit Lou derrière lui. Il rangea rapidement la photo dans sa poche mais c’était trop tard elle l’avait vu. Il rougit, honteux. Comment lui. Il. Gabriel. Pouvait être amoureux d’un homme. Ce n’était pas imaginable. Et puis c’était bien une fille qu’il avait vu dans ce souvenir. Une fille oui mais qui avait relaté de sa relation avec un homme. Bon dans la phrase de la femme ça pouvait être un ami, un simple ami. Mais sur cette photo. Non ça non. Ca ne pouvait être juste un ami. Il se contempla à nouveau. Il était heureux. Mais tout pouvait arriver. Ca pouvait simplement être un quiproquo. Cela était possible que cette photo ait été prise lors d’une pièce de théâtre où les deux jeunes hommes auraient incarné deux homosexuels. Il rangea rapidement le téléphone, le paquet de drogue et les préservatifs avec la photo. De la drogue. C’était un drogué en plus de ça. Un drogué homosexuel. C’était à se demander s’il voulait vraiment connaitre son passé. La dernière photo le calma. La vue de la petite fille le calma. (description ?) Il se retourna vers Lou la seconde photo dans sa main.

« Oui. On va le chercher. Et on va chercher le tien aussi. »
Son index caressait doucement le visage de la petite fille et sa voix semblait lointaine. Il ressentait de la douceur.

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