Days are forgotten

Loki tente d'ouvrir le cadenas, mais celui-ci résiste. Pas difficile de deviner pourquoi - le code est le mauvais, c'est l'évidence même - mais le jeune homme insiste quelques secondes, avant de lâcher un soupir des plus excédés et d'enlever une de ses mains de la boîte pour la passer dans ses cheveux, les ramenant ainsi en arrière. Soudainement, il n'a plus qu'une envie, poser sur un tas cette stupide boîte rouge et sortir de l'obscurité prégnante de la poste. Une légère fatigue commence à peser sur ses épaules - ce qui est plutôt ridicule, vu qu'il s'est réveillé il y a quoi ? deux ou trois heures. Alors qu'il s'apprête à passer à l'acte, le troisième membre de leur petit groupe - il l'avait oublié celui-là - chuchote à toute vitesse quelques mots, non loin de lui. Il finit sa tirade par une suite de nombres. Mais Loki est lassé de leurs permanentes recherches. Ils n'ont jamais rien trouvé d'intéressant ; aucune information, aucun souvenir digne de ce nom. Il lâche le boîte, l'abandonnant à Landscape.

Sauf que maintenant qu'il y prête de l'attention, il se rend compte que celui-ci semble incapable de se servir d'un de ses bras. Il fronce les sourcils, plisse les yeux, distingue vaguement qu'il a enlevé son bandage et que la blessure qu'il cachait n'est pas belle. Pas du tout. Alors, faisant preuve d'une patience exigeant de lui un monumental effort, il tient le boîte pendant que le blond entre le code. Un petit cliquetis et celle-ci s'ouvre révélant ... trois bracelets. Un vert, un bleu, un rouge. Les épaules de Loki s'affaissent un peu, mais son visage reste de marbre. Impassible. Des bracelets. Quand il disait qu'ils ne trouvaient jamais rien d'utile ... Sans rien dire, il se saisit du vert - il y en a trois, et ils sont trois, alors autant en prendre un chacun, au lieu de s'éterniser. Puis il se redresse, lâchant calmement la boîte. « Partons d'ici » lâche-t-il de la voix glaciale qu'il n'avait plus employé depuis un bon bout de temps. Joignant le geste à la parole, il se dirige vers la sortie de la poste, fourrant au passage le bracelet dans la poche de son manteau - pas trop son truc, les bijoux.

Okay la boîte. Ouvre toi.
Suspens, magie, moment de vérité...La bouche entrouverte, le brun s'était presque appuyé à Loki pour voir ce que contenait le mystérieux coffret. Le cadenas venait tout juste de cliqueter pour tomber dans la main du jeune homme. Et ce dernier était en train de l'ouvrir, enfin. Que contenait-il pour être aussi bien caché ? Un moyen de sortie ? Quelque chose pour communiquer ? Pour voler du temps ? Des armes peut être ? Des trucs utiles

Oui mais non mon vieux, rêve pas. T'es dans une ville pourrie, paumé et amnésique. Forcément t'allais trouver un truc à la hauteur du cadre. Il avait fait un pas en arrière et regardait à présent la boîte avec une moue rageuse exactement comme s'il s'était senti dupé. Des bracelets. Des putains de bracelets. Alors qu'il avait fait tout un cirque pour inciter Landscape et son ami à chercher avec lui ils tombaient simplement sur des petits bracelets colorés. Les sourcils froncés, West bouillonnait intérieurement. Il vit Loki prendre le vert et le fourrer dans sa poche puis laisser la boîte tomber sur le sol. Il attendit que Landscape se saisissent aussi d'un bijou avant de faire un pas pour constater que seul celui à la couleur bleue restait dans le coffret. Il s'accroupit et le passa à son poignet. Autant le mettre vu tout le mal qu'il s'était donné à le trouver. Puis il laissa la boîte sur le sol et se releva alors que Loki était en train de leur ordonner de quitter les lieux.

" Je vais chercher Poppy mec, on se retrouvera plus tard. Prend soin de toi. " annonça-t-il à l'égard de Landscape. Non, il n'avait pas vu la blessure du blond. Sinon, sans doute aurait-il revu ses plans pour rester avec lui. Mais à présent, il s'en voulait d'avoir laissé sa rouquine seule pour un stupide bijou. Novembre et Bambi ne lui inspiraient pas plus confiance que ça à vrai dire. Il sourit à Landscape, geste qui, dans la pénombre, du probablement passé inaperçu. Puis il quitta la salle à son tour.

T'inquiètes la poupée, on arrive. Pensa-t-il en accélérant le pas. Pourquoi tu t'inquiètes ? Tu l'as quitté il y a dix minutes mec. J'sais pas. Un mauvais pressentiment...