« Tueuse de T-Rex »
Lou
Messages : 471 Date d'inscription : 11/07/2012
Feuille de personnage Temps restant: (72/72) Dans ses poches: Rencontres/Découvertes: | Sujet: Re: Six pieds sous terre Lun 9 Sep - 14:10 | |
| Elle revenait. Mal en point. À la peur déjà présente s'ajoute celle irraisonnée de son souvenir. Lou se sent alors suffoquer par sa propre terreur, panique de maintenant couplée à celle d'hier. Elle s'affaisse un peu, se crispe sur elle même et de ses yeux grands ouverts, regarde le dos de Vodka, qui s'éloigne. Elle sent le sang quitter son visage, a envie de crier, lui hurler qu'elle est vivante, elle, qu'elle a besoin de lui, qu'il soit là pour elle, la prendre dans les bras, lui dire que tout va bien. Être la rassurée, non plus la rassurante. Mais dans gorge, les sons s'étranglent ; elle serre les dents, s'affaisse encore un peu, est terrassée par ses angoisses. Elle se sent terriblement seule alors qu'il est là, à quelque mètre à peine. L'envie de pleurer la prend, laisser ses émotions contenues partir, enfin, d'une façon ou d'une autre. Par la violence. Elle plante ses doigts crispés sur son crâne puis sent. Sent sous ses doigts ses nouvelles oreilles toutes pointues et douces qui frémissent. Son cœur se calme, doucement, elle arrive à reprendre sa respiration. Le passé est révolu, elle a changé. Maintenant, elle peut lutter, elle en est sûre, même contre lui. Surtout contre lui. Et contre elle. Elle se redresse enfin, essuie le début de ses larmes avec son poignet et respire profondément, résolue. Même la puanteur ambiante ne parvient pas à l'empêcher de se sentir vivante, là, à chaque bouffée d'air qu'elle prend. Elle ne peut pas pleurer le passer, il est derrière elle. La peine aussi. Il faut s'occuper du présent. Alors, même si elle tremble encore, même si son teint est pâle, elle s'active ; attrape des serviettes de bains qu'elle avait dans son sac et, avec le maximum de courage qu'elle possède encore, en étend une sur l'homme. L'éponge corail rougit doucement, Lou détourne les yeux, puis voit les poches qui dépassent encore un peu et entreprend de dépouiller l'homme de ses affaires, espérant trouver une base d'identité. Elle tire de sa recherche la dague. Fouille une poche. Sent un papier qu'elle pince du bout des doigts et frémit en sentant le poisseux du sang. Elle se relève brusquement, fait des petits pas en arrière pour s'éloigner. Une dague et un numéros de téléphone, ça ne la renseigne pas, ça, pas du tout ! Mais elle n'en peut plus, sent qu'elle va vomir si elle continue. Alors, elle fourre ses trouvailles dans son sac, marmonne : « Désolée ! » où perce encore trop sa panique à son goût et s'en va aussi vite qu'elle peut rejoindre Vodka. Et à côté, elle ne dit rien. C'est à Taiga qu'elle demandera, peut-être que lui saura. Peut-être que le numéros de téléphone renseignera. À son Yéti, elle adresse un pâle sourire, espérant lui cacher son propre malaise. Sa voix est encore trop désespérée. Alors, elle choisit le silence. Et c'est en silence qu'ils sortent... |
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