Clow revint après avoir essayé plusieurs types de balles, il lui semblait avoir plus ou moins mit la main sur celles qu'il lui fallait et en plus Blondasse arrêtait pas de crier son prénom.
Pour rien visiblement, puisque que elle et Xéna étaient déjà en train de quitter les lieux. Inconnu somnolait pas loin et Couple roux était hors de vu.
Fatigué et soupirant, le jeune homme se contenta de bloquer à nouveau la porte avec le bureau avant d'aller s'allonger, dos tourné à Janvier et Julia blottit contre lui.

Il espérait réellement réussir à trouver le sommeil.

Le blond ouvrit les yeux.
Se redressant lentement, il les frotta du coin de la main, grimaçant en constatant que sa vue n'était toujours pas revenue à la normale - et ça, c'était foutrement emmerdant. Parce qu'il ne pouvait que se résoudre à rester là en attendant que la situation passe et ça, il n'était pas sûr d'avoir les nerfs à le supporter. Machinalement ses doigts s'aventurèrent par dessus son épaule, caressant lentement le canon du fusil. Savait-il au moins s'en servir ? Il en avait bien l'impression. Mais il avait besoin de voir pour ça. Il était coincé ici.
Taiga serra les dents. Qu'attendait-elle de lui ? Voulait-elle le voir tourner en rond dans cette cage aux murs flous, alors que l'idée que Mikhail - son Misha, son blond, sa chose, son amant - était dehors, peut-être aux prises avec le même monstre auquel il avait eu à faire plutôt le rendait presque fou d'inquiétude ? Il ne pouvait pas se mentir bien longtemps sur ce point - tant qu'il ignorerait comment se portait ce foutu russe, il n'aurait de cesse de s'en préoccuper.
Mais cette chose qui semblait contrôler la ville... Avait-il cessé de susciter son intérêt ? Il avait trouvé un fusil, il avait perdu la vue - elle jouait toujours avec lui, donnant et prenant à sa guise. Il voulait savoir - son passé, le présent. Pourquoi ils étaient là. Qui contrôlait la ville.
Et surtout si Misha allait bien...

Le blond souffla. Se leva puis fit quelques pas malhabiles, se tenant au bureau. Que pouvait-il faire ? Il serra le poing, fermant les yeux - de toute manière, ils lui étaient inutiles actuellement alors à quoi bon les garder ouverts ? Il tendit ensuite les doigts vers lui, prenant le temps de replacer son environnement immédiat dans sa tête. Il n'avait nulle part où aller - sortir de cette pièce était bien trop dangereux pour quelqu'un d'aussi exposé de lui.
Et n'y avait-il personne ici ?! Etait-il condamné à rester seul et à tourner en rond en attendant qu'un foutu élément se déclenche ?

Spoiler:

Il s'accorde peu de pauses. S'il est encore suivit, il ne s'en assure pas en vérifiant rapidement, il sait que de toute façon les secousses du monstre l'avertiront de sa présence proche ou non. Pour ça, il faudrait qu'il s'arrête, mais pas envie. Il manque de vomir à cause de l'effort qu'il fait, ses jambes signalent violemment leur mécontentement, qu'importe. Quand il n'en peut plus, il marche, ne s'arrête pas. Toujours avancer, même en s'aidant, s'appuyant contre un mur. Il sent que son épaule n'apprécie pas l'effort, le sang ne s'arrête pas de couler, la douleur irradie trop. Elle l'empêche de tourner de l’œil en même temps qu'il la sent responsable de ses vertiges. À ce rythme, il va clamser par lui même. Non. Il lui en faudra plus, bien plus. Douleur, rage. Il a slalomé de maison en maison, a croisé une rivière, a continué, encore et encore.

Est arrivé devant un commissariat.

Ça, c'est sacrément ironique. Et con. Il sent que c'est précisément le genre d'endroit où pour rien au monde, il ne voudrait aller. Pourtant, il va bien falloir, peut-être qu'il y aurait de quoi se défendre là dedans. Ce qui lui faudrait, c'est un bon pain de C4 pour le fourrer dans cette saleté. Des flics peuvent-ils avoir ça ?
De toute façon, la course est finie. Il trébuche à moitié, se rattrape au mur. Il n'en peut plus, tremble trop. S'il y a quelqu'un, cet enfoiré aux yeux bleus, il ne pourra rien faire, et ça le fout en rogne. Et si la bête arrive, c'est finit. Rentrer et se cacher. Seule solution ? Dernière solution. Il pousse la porte, elle s'ouvre, butte contre un bureau qui a été poussé. Destiné à bloquer ? Alors il y a quelqu'un... Un bruit et il se retourne, fait face à un homme blond. Familier. Dans son souvenir. Témoins de la bague...
Ami ? Ennemis ? Ici, rien ne semble plus importer, hein... Le blond est armée. Un rien d'adrénaline maintient le brun encore un peu debout. Dans sa main tremblante, son arme émet des petits cliquetis.

« Joli... Joli joujou. » Il avale sa salive, difficilement, sous souffle n'est qu'un râle qu'il contient pour parvenir à parler. « Les affaires reprennent ? »

Un sourire carnassier prend place sur ses lèvres. Si ce type n'a pas de griefs dont il ignorent l'existence, c'est comme tomber sur le jackpot. Sinon, il serait déjà mort, non ?

Spoiler:

Il était au milieu de la pièce attendant bêtement que quelque chose se passe. Puis il entendit la porte buter sur un meuble et il se tourna instinctivement, plissant les yeux pour tenter de voir qui était là. Ami ? Ennemi ? La voix parlait mais il ne la reconnaissait pas. Il ne voyait pas non plus nettement l’homme qui parlait, ne pouvait que deviner.

« Les affaires ? »

La voix était méfiante. Il ne pouvait après tout pas lui faire confiance ; il ne le voyait pas, ne le connaissait pas… Il avala sa salive, frémissant.

« Pourquoi t’es ici ? T’es qui ? Et t’veux quoi, d’ailleurs ? »

Il grognait presque – nerveusement.

« La moindre des choses, c’est d’se présenter. »

Spoiler:

Quelque minutes de répit. Le brun les saisit avec reconnaissance, s'assoit sur le sol, jette un œil à son épaule. Son improvisation de gaze alcoolisée s'est totalement imbibée de sang. Pas étonnant qu'il ait autant de vertiges. Il faudra qu'il s'en occupe avant que ça devienne trop moche. Mais avant, le blond. Le blond qui est sur la défensive mais pas sur l'attaque. Le blond qui semble le regarder sans le voir. Étrange ? Le brun fronce les sourcils, pensif, mais se dit que peut-être une collaboration peut s'envisager. À lui de montrer l'exemple. En premier signe, il évite les mouvements, pour ne pas surprendre l'autre et l'acculer ; un accident est si vite arrivé. En deuxième signe, et bien... il se montre coopératif. Répond d'une voix grave et calme. Articule tandis qu'il tente de reprendre laborieusement sa respiration.

« J'n'ai rien à présenter. Je n'ai plus de nom. » Quel nom peut convenir à une bête ?

Il s'adosse au bureau, fait face au blond mais garde une distance de sécurité. Observe bien les traits du type, puis lance comme une confirmation :

« Mais je crois que je me souviens de toi. On avait l'air... en affaire. » Quoi que fussent ces affaires. « Les vielles collaborations peuvent-elles revivre ici ?" Il laisse planer un léger silence et reprend, à contre-coeur : " Il faudrait me mettre au parfum quant à cette ville. Je cours depuis quelques heures sans savoir où vraiment aller. »

Sur un plateau d'argent, il lui présente une première faiblesse : son ignorance. Comme une offrande pour un début de partenariat. Une amitié ? Faut pas rêver...
Mais la confiance, aussi ridicule soit-elle, mérite de première bonnes bases.

Plus rien. Plus de nom, plus d'identité - il avait déjà ça de plus que ce type qui venait le voir. Le son de sa voix ne plus était pas totalement inconnu, il le savait, le sentait - quand, où, pourquoi ? La voix lui évoquait de vieilles choses. Des choses tellement vieilles qu'elles n'étaient plus à lui, qu'elles n'étaient plus rien dont il se souvienne. Mais il pouvait peut-être avoir confiance ? Juste un peu. Un tout petit peu. L'autre se souvenait de lui - grand bien lui en fasse. Quel était leur lien, leur relation ? Ils étaient en affaire. Quelles affaires ? Il n'avait que peu de souvenirs par rapport à ça - mais quelque chose lui disait que ce n'était absolument pas quelque chose de légal. Tant pis - dans cette ville de toute manière, qui pourrait le juger pour ses actes ? Il n'y avait plus ni bien ni mal, juste des gens en quête de survie. Le mettre au parfum. Le blond soupira.

« Elle joue avec nous. La ville. Tu as déjà dû recevoir des souvenirs, je me trompe ? J'ignore quand et pourquoi ils apparaissent, tout comme je ne sais pas ce qui se passe si on refuse de le toucher. Toujours est-il qu'il y a quelque chose qui tire les ficelles de ce bordel. Son bras le lançait.. Et il y a également un monstre qui rode. Je sais pas ce que c'est... Mais je lui collerai une balle dans le crâne, c'est certain. »

Même si son bras le lançait à cause de la blessure, même si sa vision était floue jusque là, il réussirait bien à le toucher. Il avait droit à trois essais. L'autre lui avait offert son ignorance, lui offrait sa connaissance. Il reprit la parole.

« Actuellement, je ne vois pas grand chose. Même si je sais pas pourquoi, je sens que je peux te faire relativement confiance. Alors... Les affaires reprennent. »

Il avait un sourire en coin. Le poids du fusil dans son dos était assurément rassurant.

Doucement, il assimile les informations inconcevables. Pourtant, il ne met pas en doute les paroles du blond. La ville joue. Ce n'est pas pour lui plaire, il n'aime pas qu'on se joue de lui. Pas plus que le manque de respect qu'il a lu dans les yeux de tous jusqu'à maintenant. Dans le regard Myosotis. Sa tension haineuse revient.
Et c'est cet homme, le premier avec qui il a un sentiment égalitaire qui répond enfin à ses questions. Sans menaces, sans demandes alors que du blond, il n'attend aucun respect. Il n'attend aucune coopération légitime. La relative confiance lui convient. Les deux premiers qu'il a rencontré, Lara et le type brun sapin, avaient sans doute raison : ce n'est pas bon d'être seul, ici. Et en face de lui, il a l'impression qu'enfin, il a rencontré quelqu'un qui vaut le coup. Aussi animal que lui. Alors, il va faire des efforts lui aussi.

« Non, aucun souvenirs. J'tâcherai de réfléchir à ce que je vois et te dirais si j'y comprends quelque chose. Y'a des rouges aussi. Pas le temps de toucher, les lueurs foncent sur leurs proies. État de transe, après. »

Intéressant comme info ? Pas sûr, mais autant jouer carte sur table, à peu près. Si seulement cette sale gamine avait répondu !
Il décide de changer son bout de rideau d'épaule, balance le souillé qui atterrit sans grâce un peu plus loin, dans un petit « sportch » mouillé. Imbibe un nouveau avec cet alcool qui reste dans sa dernière bouteille, l'applique. Grogne en sentant la nouvelle vague de picotement, la douleur qui se réveille alors que son adrénaline s'estompe. Il souffle.

« Un monstre, tu dis ? J'ai croisé des ronces vivantes. Très frileuses des flammes, un petit briquer a suffit à les éloigner. J'ai pensé y mettre feu, avec des Molotov maison. Y'a des baraques vides où on peut trouver de quoi se fabriquer ça. J'en avait fait trois. M'en reste qu'un, le premier, balancé sur un connard dont je veux la peau, l'autre... sur un monstre, aussi, avec une balle dans la gueule en prime. »

Il relève les yeux, cherche une lueur dans le regard de l'autre. Comprendre.

« Plusieurs mètre de haut. Baveux, puant, sanglant. Ressemble à une hyène. C'est ça ton truc ?  J'crois que je le connais. Il a bouffé des gars, y'en a un qui lui a planté deux balles dans la gueule. Aux dernières nouvelles, il était à mes trousses, p'tet blessé... mais certainement pas mort. »

Ça, serait trop beau. Bah, le blond veut lui faire la peau ? Sans soucis, il en est. Puis faire la peau à cette ville toute entière, à tout les trucs qui sont autour qui agissent pour elle. Ne plus être le dominé.

« Marre d'être le chassé. J'entends bien passer chasseur. »

Des souvenirs rouges qui ne laissaient pas le choix ? Intéressant, il n'en avait pas vu jusque là - il fallait dire qu'il n'avait pas bougé depuis un trop long moment à son goût. Il devait vraiment envisager de commencer à se bouger le cul et à partir à la recherche de - du monstre ? de Misha ? d'un souvenir égaré ? d'une connaissance ? - à la recherche de quelque chose de plus intéressant que l'endroit. Il entendit des « sprotch » mouillés, le genre de bruit peu ragoûtant qui ne donnait absolument aucune envie de voir ce qui le provoquait, même s'il en avait une assez bonne idée.
L'autre continua son exposé - des ronces vivantes, ce qui rejoignait ce qu'un gosse lui avait dit dans les égouts. Un briquet ? Le sien - ou plutôt celui de la gamine - avait rendu l'âme à force de passer tout son temps immergé. Puis il tendit l'oreille, l'autre commençant à faire un résumé de la bestiole qui l'avait attaqué. Pas de doutes, c'était la même que lui. Sauf que le soucis c'était que si avec un molotov et des balles dans la gueule il trainait toujours dans le coin, c'était pas avec trois balles de fusil qu'ils allaient s'en sortir.

« C'est probablement le même truc qui m'a attaqué aussi. Sa salive a littéralement rongé mes fringues et ma peau quand il a tenté de me bouffer. J'm'en suis sorti en lui balançant de la drogue dans la gueule. M'est avis que ce truc doit être foutrement immortel ou un truc du genre. J'ai pas assez d'balles pour me permettre de toutes les utiliser pour un truc qui refuse de crever. »

Au pire, une ou deux personnes serviront bien de diversions. Tant pis si quelques personnes y passaient, tant que lui et son nouveau camarade s'en sortaient - parce que fallait pas mentir, ce type ne lui déplaisait pas. Exactement le genre de mec avec qui on apprécie une randonnée dans une ville envahie par les monstres et autres joyeusetés. Pas de sentiments, pas de chichis inutiles. Le pied quoi.

« Peut-être qu'en visant en plein dans la gueule on aura une chance de le foutre KO pendant un moment au minimum. Et j'dois retrouver quelqu'un. Mais chaque chose dans l'ordre - déjà, j'veux bouger d'ici. Pas la peine de rester une proie facile dans ce gruyère. Où tu comptais aller ? »

Parce qu'il le suivrait - fallait pas déconner, entre suivre ce mec et rester avec le rouquin et la marmaille, y'avait pas photo.

En plus, y'avait une histoire d'acide ? Ha, il y avait de quoi rire. Jaune. Que pourrait faire deux types seuls face à un monstre pareil ? Pourtant, le brun ne désenchantait pas. Lui, il pensait ça possible.

« Ça dépend, c'est un sacré joujou que t'as. Si on vise la tête, p'tet... »

Il laissa sa phrase en suspend, remarquant sa main lacérée par les ronces d'il y a peu. Décidément, il avait morflé. Sa chemise semblait se mêler à ses débuts de coagulation, bouger tirait, un rien referait saigner aussi. Merde, quelques heures à peine et il était déjà dans un triste état. Mais maintenant qu'il avait un type aussi capable face à lui, il retrouvait l'envie carnassière de repasser prédateur.

« Et si une balle suffit pas, on a qu'à lui faire exploser pour de bon un truc dans la gueule. C4 ou autres joyeuseries, y'a pas ? Au pire, sans doute qu'une bouteille d'oxygène peut suffire, une bouteille de gaz, un baril d'essence... Rien n'est immortel. »

Pas même la loyauté, ni la confiance. Être avec le blond, c'était comme être avec une bombe à retardement. Deux hommes aussi fiable l'un que l'autre. Mais pour le moment, la compagnie de ce type le bottait bien. Il se lève enfin, s'appuie sur le bureau et demande enfin la question qui va fâcher.

« Tu vois pas grand chose à quel point ? » C'est bien d'avoir une arme de précision. Surtout entre des doigts aveugles, hein... « Pas d'embrouille, faut juste que je sache dans quoi on s'engage. Si pour descendre cette saleté je dois taguer une cible rose ou y mettre le feu, j'préférerai être au courant avant. »

Il jette un coup d’œil circulaire autour de lui, soupire un instant en rangeant enfin son arme dans son holster.

« Et j'sais pas où aller, mais j'aimerai bien voir s'il reste des réserves, minutions, un cadeau de dernière surprise que pourrait cacher des flics ? Ha ! Besoin d'un truc ? Sinon, s'il y a un hosto, ça serait pas mal. T'as une p'tite mine. » Ton moqueur, il peut bien parler, lui. Il ricanerait presque s'il ne trouvait pas plus utile d'expliquer, sérieusement : « Si la drogue ça marche, on peut p'tet aussi compter sur des drogues plus légales. Qui sait ? Une overdose de cachet, ça peut aussi peut-être faire son effet. »

Overdose, feu, balle, explosion... Il veut la peau de cette bête. En faire un tapis. Il sera content.

Spoiler:

Pencher la tête d’un côté puis de l’autre, faire craquer la nuque. Toujours sentir le poids de l’arme dans son dos. Un sourire éclaira un instant ses traits alors qu’il fixait la silhouette floue.

« Ouais, un joli jouet. Espérons qu’il sera à la hauteur de nos attentes. »

Ils se faisaient face, comme deux grands prédateurs se tenant tête et jaugeant l’autre pourtant il n’y avait aucune crainte pour l’instant – l’ennemi n’était aucun d’entre eux. L’ennemi, c’était ce qui se trouvait hors de cette pièce, ce qui risquait à chaque instant de faire peser une épée de Damoclès au- dessus de leurs têtes. Il avait besoin de ce type, et ce type avait besoin de lui – c’était un deal tout à fait honorable qu’ils étaient en train de passer. Et plus les secondes s’égrenaient plus ce type lui plaisait – faire exploser la gueule de cette créature était une pensée plus que jouissive et apaiserait sans aucun doute le prix du sang qu’il sentait hurler dans son être. Œil pour œil et dent pour dent – la créature avait tenté de les bouffer, eux tenteraient de l’exterminer. C’était normal, ça devait être ainsi et pas autrement. Et même s’il devait ensuite se séparer malencontreusement de ce type s’il devenait gênant, ça ne serait qu’un détail supplémentaire dont il pouvait se passer pour le moment.

« La porte là-bas, il la pointa approximativement de la tête. Par contre, y’a aucune lumière dont faut faire sans. J’t’attendrais ici. M'fait, si tu trouves une arme de poing supplémentaire, j’dis pas non. »

On pouvait être à moitié aveugle et bon tireur, si si. L’idée de droguer à mort la bestiole lui semblait moins jouissive – non, vraiment, rien ne le contenterai plus que de voir cette chose exploser.

« Pour ma vue… Il souffla. C’est flou. Très flou. Si on me dirige, je saurai tirer. Et je pense que si tu repeins cette foutue chose en rose, je la verrai aussi, ajouta-t-il du bout des lèvres, un sourire au creux de la voix. Il reprit, marmonnant. Allez, va chercher tes trucs. J’bouge pas. »

Pas comme s'il pouvait réellement.

Spoiler:

Porte là bas, ok. Il hoche la tête, avance d'un pas vif, mais malgré tout, garde le blond au coin de l’œil. Ils seront utile, l'un à l'autre, c'est certain. Pour un certain temps. Car la confiance, elle n'est que relative, malgré tout. Une petite voix qui souffle, doucement, murmure de ne jamais se fier totalement à ce type. Comme cette même voix lui dit que le type en face s'en doute aussi : ne pas lui faire entièrement confiance à lui. Juste une confiance qui résonne le temps d'un même travail à exécuter.

« J'reviens. »Marmonne-t-il.

Hors-porté, il accélère un peu le pas, passe devant un rouquin et une gamine aux cheveux verts. Il hausse un sourcils, se décide qu'ils n'ont aucun type d'importance pour lui. Il continue son chemin et y arrive.

Il arrive dans l'encadrement de la porte, lève les yeux vers le blond qui ne semble pas avoir bougé. Et bien, il y voit flou à ce point ? Ça va être de la tarte de se déplacer dans une telle ville... Qu'importe, même semi-aveugle, ce gars semblait plus être un allié de poids que n'importe quel autre personne croisées jusqu'alors. Sauf le roux ? Si on oubliait ce fichu caractère lunatique 'un coup j'aide les innocents, un coups je tente de les faire se pisser dessus', peut-être. Bah, il n’est plus, le roux.

« C'est pas mal vide, maintenant. Plus de minutions, plus d'arme, faudra se contenter des restes. »

Il lui tend une matraque, sans gestes brusques, frôle la main du blond avec pour celui-ci la repère facilement dans l'espace.

« Matraque, si ça te botte. Sinon, y'a de la marmaille, plus loin aussi, mais je doute qu'on en ait l'utilité... sauf si on souhaite des appâts. La gamine serait p'tet au goût de notre loulou ? »

Il a un début de rire sardonique, presque. En être au point de vouloir utiliser une gosse, c'est pas fier, hein ? Mais après tout, pourquoi pas. Il s'en sent capable. À garder en dernière alternative.

« Et sinon, on bouge où... et comment maintenant ? 'Faut que je te serve de chien d'aveugle ? » Le ton est presque léger. Avec un gros sous-entendu de « rêve pas trop quand même » contenu dans son sourire. « Puis... je suis sensé t'appeler comment ? »

Oublions pas les politesses, tout de même !

Et Comte réapparaît là. Comme ça, comme un cheveu sur la soupe. Juste le temps d'un battement de cœur pour changer totalement d'endroit, de paysage, de personnes.

A nouveau ce sentiment étourdissant de..transport moléculaire ? Qu'importe le nom. Le principe de téléportation est là, et la destination aussi.
Debout, avait-elle quitté la chambre de son frère, ce fut debout qu'elle arriva devants les deux hommes.

Le corps rompu de coup de couteau, mais tendu, le visage et le torse couvert d'un sang frais et odorant qui commençait déjà à couler sur le sol. La chaire de son ennemie encore dans la bouche, et le regard se portant vivement sur les hommes qui se retrouvent face à elle. Elle reste immobile, debout, l'air d'un quelconque monstre. La veste de Milka, lardée elle aussi de coup de lame, pend lamentablement sur ses épaules, soulignant la maigreur de son corps, et sa petite taille, mais son débardeur en lambeau ne dissimule plus grand chose.

Elle commence à avancer, lentement,sentant le frissons glacial des coulures de liquide refroidit dans son dos, approchant du brun face à elle, son visage de gamine aggravé d'un regard brûlant d'un feu glacial.

Il avait calmement attendu, tendant l'oreille - peut-être son attitude pouvait sembler étrange mais il ne parvenait pas à se défaire du persistant sentiment que tout allait leur tomber dessus en un instant. Alors il n'avait pas bougé, avait annoncé à l'autre qu'il l'attendrait ici - il se doutait forcément que ce type allait garder quelques atouts pour lui dans sa manche, mais il n'était pas le seul dans tous les cas.
Les bruits de pas de l'autre revinrent et ce qui s'avéra être une matraque fut glissée entre ses mains - le blond en aurait presque ronronné de contentement. Il aurait été foutrement plus heureux si ça avait été une lame, mais il doutait fortement en trouver une dans un commissariat. Toutefois, le fusil et la matraque devraient dans tous les cas être suffisant pour l'instant. Le blond eut un ricanement - utiliser la gamine avait été une idée qui lui était également venu, mais c'était bien trop de travail niveau logistique - il faudrait gérer le rouquin qui ne se laisserait probablement pas faire et tout le bordel qui s'ensuivait. De plus, il n'était pas certain que les autres soient suffisamment éloignés pour pouvoir les laisser s'en occuper comme il le faudrait. C'était donc une idée à écarter, bien qu'il ne douta pas qu'ils puissent trouver quelqu'un en court de route qui ferait un parfait appât.

« J'ai pas besoin d'une canne blanche, rassure toi. Je pense pouvoir distinguer suffisamment la route. Je n'aurai aucune difficulté à savoir si ce qui se trouve en face est humain ou non, si c'est ce qui t'inquiète. Il poussa un léger soupir, s'étirant légèrement après avoir glissé la matraque dans sa ceinture. Appelle moi... Il revoyait la lame irisée, la sensation de puissance. Katana. Le mensonge était venu naturellement, facilement, indécelable. Après tout, ne devait-il pas faire attention à qui et comment il distribuait ses informations ? Il ne pouvait pas lui faire confiance, pas totalement Et toi, comment dois-je t'appeler ? »

Il en était encore à attendre la réponse de l'autre quand une odeur de sang emplit la pièce - elle était déjà présente certes, mais en beaucoup plus diffuse. Maintenant... C'était comme si un cadavre s'était tout simplement matérialisé sur place. Il distinguait à présent une nouvelle silhouette dans la pièce, beaucoup plus petite. Avait-elle besoin d'aide, de soins ? Ce n'était pas son problème. Se dirigeant vers la porte, le blond passa à côté de la personne sans même lui accorder un regard.

« On ferait mieux de ne pas perdre plus de temps. »

Katana. Pas un nom, ça. Mais ok, jouons au petit jeu des sobriquets étranges. Lui, il n'en a pas, n'a pas franchement envie d'en chercher. Trouve que c'est une perte de temps et marmonne juste un : « Aucune idée. » où l'ont sentait une suite de phrase proche de « pas envie de chercher non plus ». Il se dit que son prénom lui reviendra bien. Et que si l'autre veut le nommer, il le fera bien tout seul. Et il serait bien partit.

Bien partit sans cette étrange scène de quelqu'un qui apparaît. Pouf pouf, par magie. Le brun ne s'en démonte pas pour autant, reste sur ces gardes, souffle un « Des téléportations, maintenant... » et regarde. Il semble détendu, fait celui qui a déjà tout vu, même s'il n'en est rien. Regarde le truc apparaître devant lui. Gamine, cadavre, zombie ? Elle correspond à tout ça à la fois, en même temps que rien. Et elle avance vers lui. Et lui ne bouge pas. Il grogne un « Ouais ouais, j'arrive » à Katana qui veut se barrer. Elle l'intrigue à avancer comme ça.

Impressionné ? Certainement pas. Il a déjà frappé une gamine au point de la mettre KO, si la rouquine montre un quoi que ce soit d’agressivité, il compte bien recommencer.

Alors que le blond, apparemment nommé Katana agit comme elle le désire, sortant en montrant la voie, le brun reste immobile devants elle. Son visage ne montre pas de stupeur, jouant le masque du déjà vu, mais les tressaillements de sa jugulaire montre bien qu'il est surpris. Probablement pas par le sang, plutôt la téléportation.
Elle relève le visage, dardant un regard perçant inexpressif , semblant dire "quoi ? Jamais vu une jeune jouer Bloody Mary ?" sans cesser d'avancer.
Ses pas sont lent, aussi s’arrête t-elle un bref instant pour passer les mains sur ses plantes de pied, avants de suivre le blond, passant près du brun.

-" La sortie est par là ?" Sans cesser sa route, sa voix perce son image de spectre dégoûtant, essuyant sa bouche d'un revers de manche. Un rictus orne légèrement ses lèvres, poursuivant d'une voix cynique : "Et le coup de l'apparition, c'est normal..bonus de cette putain de ville. Soyez pas surpris. "

Il s'était posté au pied des marches, attendant avec une impatience mêlée d'agacement que l'autre le suive. Il souffla, grognant presque.

« P'tain, si tu t'arrêtes à chaque fois que tu vois un truc bizarre arriver, on est pas sortis. »

Spoiler:

Spoiler:

Surpris ? De quoi elle cause la gamine ? C'est vrai qu'il a été intrigué. Mais finalement, c'est qu'une gamine, à moitié à poil, qui semble déjà se donner de grands airs et qui commence, en une parole à peine, à lui taper sur le système avec sa pseudo supériorité. Téléportée, ouais, super, et ? Sa logique s'adapte, souple, comprend qu'ici, tout est possible. L'admet. Il ajoute juste ce coup au reste.

Une nouvelle bizarrerie ? Mets-la avec les autres.

Blasé. Il soupire en faisant rouler la tête sur ses épaules, l'extrait de son monde, elle n'en vaut pas la peine. Pas la peine de s'agacer pour ça. Commence à marcher, aussi. Il ne prend même pas le temps de répondre au blond. Lui n'estime pas avoir mal fait de s'arrêter. Avant de tourner le dos à un truc, étrangement, il aime bien savoir ce que c'est et s'assurer qu'il n'a pas à s'en méfier. Ou plus à s'en méfier, le cas échéants. Tant pis si on ne partage pas son point de vu, il n'a pas à se justifier. Car comme ça, une gamine en sang, bah non, le brun, il ne tient pas à lui tourner le dos. Plus jamais tourner le dos à quoi que ce soit. Son épaule le lui rappel à chaque pas.

« Et maintenant tu veux aller où, Blondie ? Soit j'ai prit une avance considérable, soit Médor m'a lâché. On tente de lui trouver une petite surprise qui le fera sauter de joie ? Ou là où je l'ai vu la dernière fois ? »

Juste quelques regards en coins impassibles à la gamine. Qu'elle ne les suive pas. Car la confiance, elle ne s'est pas téléportée avec elle.

Spoiler:

Le brun reste silencieux, un air blasé sur le visage, reprenant sa marche sur les pas du blond. Les yeux de Comte scrutent un instant sa nuque, pensive. Un homme qui semble avoir un excellent instinct de survie. Au moin, ce n'est pas lui qui finirait en lambeaux par une mioche.
Sans un mot, elle redresse la veste sur ses épaules, talonnant les deux bandits. Car c'est bien de cela dont ils ont l'air. Elle les suis, mais uniquement jusque la sortie, car sa présence est indésirée, elle le sait, et s'estime un boulet.
Tout en marchant, elle laisse une traîné d’hémoglobine derrière elle, signature olfactive de la proie idéale, s'il avait été le sien.

Titre ?:

Deux têtes rousses en émergent. Premièrement un homme, classe, suivi d'une femme encore plus classe. Apparemment beaucoup de choses avaient changé. Les deux pimbêches, pardon, les deux femmes étaient parties sans demander leur reste. Le roux avait laissé la maison à qui le voudrait, endormi contre sa femme du moment et son enfant du moment. Papa poule va. Ses yeux se dirigèrent d'abord au sol.


Au sol, où se trouvaient des traces de sang.
Un combat ? Un conflit ? Qu'est-ce qui avait pu provoquer ces traces de sang ? Peut-être les voix qu'elle avait entendues, en descendant ? Non, sinon il y aurait eu des cris, et ce bel homme qu'est Août aurait accouru pour régler la situation en mode Hardcore Badass comme tous les hommes de sa stature. Non, il y avait des voix d'homme qui, manifestement, étaient dehors. Seulement une silhouette.


Une silhouette, sur le pas de la porte. Une silhouette qui lui inspire quelque chose, comme un air de déjà vu. Elle ne s'était pas promis de la retrouver, celle-là ? Petit à petit ses yeux s'agrandirent, malgré le sang qui coulait de cette même silhouette, malgré ce qu'elle venait de vivre. Car voilà un visage familier qui lui revient. Un visage qu'elle s'était promis de retrouver.


Do you need anything ? Money ? Food ? Men ?
All I need is here. Him and her. Here, and now.
C'est pas vrai ... Comte ... Hey Comte, c'est toi ?
Un pas. Deux pas. Trois pas. Une main hésitante, à moitié tendue. Dans un film ? Mais vous avez pas fini de rêver, on parle de Cendrillon là !
C'est mieux qu'un film.
Surtout avec vous deux.

L'air frais, à nouveau, une douce brise..
Mais les cheveux de Comte, figés dans le sang poisseux ne bougeaient pas. Ses yeux non plus d'ailleurs, restant fixés sur le paysage.

C'est pas vrai ... Comte ... Hey Comte, c'est toi ?

Un instant, elle se demanda même, qui était Comte. La jeune fille fille se retourna, observant le visage face à elle, bien plus heureux que la dernière fois. Elle tenta d'essuyer son visage, en vain, frissonnant dans la veste bleue détrempée et abîmée, qui lui arrivait mi cuisses et masquait ses mains.

-"C'est moi, Princesse..."  C'était bien elle, mais...peut-être pas la même, pour l'instant.

C'est moi, Princesse...


Son sourire, peu à peu s'affaisse. Car dans cette voix, cette expression du visage qu'elle essuie comme elle peut, ce regard, quelque chose a changé. Quelque chose qui, définitivement, ne lui plaît pas. Elle n'était pas déjà bien joyeuse, de base, mais là ...


Qu'as-tu vécu pour tomber plus bas encore ?
Cendrillon s'approche, tant dans la précipitation de retrouver Comte que l'hésitation de se faire repousser violemment, par incompréhension de la situation. Mais Cendrillon est Cendrillon, et elle n'hésite plus. Le cœur prend la raison par les cheveux et lui claque la tête au sol.


Étreinte.
Étreinte de retrouvailles, d'une promesse tenue. Ses mains l’entrelacent, passent derrière son crâne, la serre contre elle délicatement. Se voulant protectrice. Les temps sont révolus, les rôles sont inversés. J'ai une volonté à protéger ce qui me tient à cœur ici.
On en a déjà parlé ... M'enfin bref. C'est que ça fait plaisir de te revoir, même si on dirait que t'en as vécu des choses ma belle ...
Sa main vient ébouriffer ses cheveux. Se voulant non plus protectrice, mais rassurante.


Nothing can happen. I'm there.

WOOT:

Le froid du vent cède place à une chaleur poisseuse. Humaine.

On en a déjà parlé ... M'enfin bref. C'est que ça fait plaisir de te revoir, même si on dirait que t'en as vécu des choses ma belle ...

Les mains de la grande rousse viennent ébouriffer la masse visqueuse qui surplombe la tête de la jeune fille, qui conserve un air plutôt absent, se resserrant dans l'odeur tristement rassurante de la veste bleue.

-"Au contraire, j'ai eu de la chance. Et toi ?" Son visage reste dirigé droit devants elle, soit les yeux détourné du regard de Cendrillon. Comme en dehors de la scène. "Comment vas-tu..Cendrillon ?"

Spoiler: