Scalpons les malfrats

Dans la chambre, dans le couloir, qu'est-ce que ça change au final ? Il est dans les vapes, il va pas se plaindre. Et puis mon gaillard, si ça te dérange, t'as qu'à te démerder. Il tire Ébène dans le couloir et l'adosse au mur, il avait l'air de peser son poids. Hunter le regarde faire, sans l'aider. Si tu culpabilises de le laisser là, je m'en fou, c'est de ta faute de toute façon.

« J'propose de lever le camp, on s'est assez attardés ici. »

Bonne idée, Hunter acquiesce et se décolle du mur tandis que l'homme se relève en portant Ébène. Il a l'air de galérer, tant pis. Alors il s'engage dans l'allée, dans les escaliers, dans le hall, dehors. Ils sont dehors. Il fait en sorte de les regarder.

« Hunter. Et vous ? »

Hunter. C'est pas mal, Hunter. Il a un flingue, il est flic, il chasse les criminels, c'est une sorte de chasseur. Alors Hunter.
Donc ils marchent. Il marche, les mains dans les poches, suant sous son costume. Il prend le temps d'enlever sa veste et de dénouer sa cravate. Il l'enlève en tirant dessus et en bougeant les épaules, pour la passer au-dessus de l'épaule gauche et la tenir de sa main gauche. D'un geste il desserre sa cravate et la laisse pendouiller à son coup, se conformant à ses mouvement, elle flotte.

Ils marchent pendant une vingtaine de minutes pour se retrouver devant un grand et long bâtiment blanc, l'entrée surplombée d'un grand H. C'est un hôpital, ou du moins, ça l'était. Il ne demande pas l'avis des autres, il se dirige vers le bâtiment pour y entrer. Il y a une borgne mal soignée et un type dans les pommes avec lui, un hôpital peut s'avérer utile.

Il entre. Les vitres sont petites, les couloirs longs et étroits. Il regarde un peu tous les couloirs, passe sa tête pour voir ce qu'il s'y trouve. Le soleil entre par les petites fenêtres. Il s'engage dans un des couloirs au hasard. Il tourne à gauche, à droite, observe. C'est sale, comme partout dans cette ville. Il entre dans une salle, poussant une porte plus importante que les autres. Un bloc opératoire.

Hunter observe. Il remarque des taches de sang sur les draps de la table d'opération. Des instruments médicaux. C'est pièce est froide, glauque. Elle dégage quelque chose de malsain. Il fronce les sourcils, pose les mains sur les hanches.

« On prend du matos ? »

Suivant Hunter je n'aide pas Novembre. C'est sa merde, il se débrouille tout seul. Et j'ai déjà un œil en moins qui réduit mes possibilité de me défendre alors avec un gros lourdaud à porter, n'en parlons pas. D'ailleurs instinctivement je me suis placé du côté gauche du roux, me servant de lui comme œil droit.

- Lexi.

Il fait sombre dans l'hôpital, je sors ma lampe torche, la plaçant sous le canon de mon fusil d'assaut, pointé de nouveau devant moi. Un hôpital plongé dans le noir, avec des tâches de sang sur le sol, et se trouvant dans cette Ville, le danger est aussi prévisible que s'il y avait une grande pancarte clignotante l'indiquant. Prendre du matériel, tu comptes te trimballer avec un scalpel toi? Sans un mot je prend le flacon de désinfectant, et quelques compresses, ainsi qu'une bande que je mets dans mon sac.

- Faut sortir d'ici.

On est à peine rentré, et alors? Ce lieu est assez glauque pour élever ma méfiance au plus haut niveau.

Il traînait à l'arrière du groupe. Porter Ébène, putain, qu'est-ce que c'était crevant... Comme s'il n'avait pas assez de raisons de déjà manquer d'énergie. Le nuage ne l'avait malheureusement pas quitté sur le chemin. Il était donc trempé de la tête aux pieds et dégoulinait sur le sol crasseux de l'hôpital. Ça respirait la classe, comme allure, hein ?

« Novembre », lança-t-il en grimaçant sous l'effort.

Ils débarquèrent dans une salle. Genre bloc opératoire glauque dans les films d'horreur. Mais de toutes façons, ils vivaient un film d'horreur. Rien d'étonnant, alors. Et puis au moins, le sang annonçait la couleur : celle du danger. Pas comme dans cette chambre cheloue, là, qui pouvait cacher n'importe quoi. Le brun déposa l'autre gars sur le lit - bon, "déposer", c'est un grand terme, et ça fait sans doute un peu trop délicat par rapport à la réalité, mais ça fait joli, dans une phrase, hein ? - et souffla un grand coup en s'appuyant contre la barre métallique qui maintenait le matelas en place. À peine sorti de l'hôtel qu'il était déjà épuisé, ça promettait... Les autres s'activaient déjà pour prendre du matériel, et ils n'avaient pas tord. Il se sentait complètement à la ramasse, là.

Il se redressa ensuite et refit également son stock de matériel de secours : compresses, désinfectant, et une paire de ciseaux (oui, au cas où, on n'avait jamais trop de trucs tranchants dans le coin, des fois qu'il doive le planter dans la gueule d'un nouveau croco schyzo avant de s'échapper par la fenêtre et de se fracturer la moitié des os en tombant). Parano, Novembre ? Nooooon, jamais. Il jeta un bref regard au défibrillateur avant d'abandonner, de toutes façons il ne savait pas comment s'en servir et doutait qu'il soit encore en état. Ébène assommé, il avait la paix, au moins. Et puis La Flic avait raison, mieux valait ne pas traîner dans les parages. Question de vie ou de mort.

Hihihi. Un rire amusé et joyeux s'élève dans la salle. Les lampes grésilles pour finalement s'éteindre. La porte se ferme rapidement, verrouillée. Elle contrôle tout ici ! C'est sa pièce ! Elle voit le jeune homme sur le lit. Elle crie.
"Hiiii UN PATIENT !"

L'ombre prend le premier bistouri qui lui tombe sous la main et s'avance vers le malade.
"Alors ? on lui fait quoi ? Changement de foie, Réparation de l'estomac, on recoud son poumon ? ou alors on change son coeur ! Owi ! Le coeur ! Qui me prête un coeur ?"

Elle pointe de son bistouri le roux.
"Toi ! Toi ! Toi !"

enfin une vraie opération ! Allons y docteur !

Voilà, c'est bon, on se sert d'ustensiles, on les met dans les poches, dans le sac pour la blonde. Hunter aussi, il prend quelques compresses, un outil tranchant. Peut-être un scalpel ou un bistouri. Il ne sait pas, il s'en fiche, tant que ça coupe. Il met les compresses dans une poche avant de son pantalon accompagnées de l'arme potentielle emballée dans du papier, pour pas déchirer le tissu de la poche. C'est de la haute couture, – ou pas – il faut en prendre soin.

Il est en train de ranger ses affaires volées tranquillement, quand soudain il entend un rire s'élever dans la pièce. Ce n'était ni Lexi, ni Novembre – il avait entendu et retenu les noms depuis – et sûrement pas Ébène. Les lampes grésillent puis s'éteignent. C'est encore plus glauque. Hunter sort son arme, réflexe et vise. Vise quoi ? Il ne sait pas, il cherche une cible. Il balaye la salle. La porte se ferme dans un claquement. Surprit, Hunter se retourne vers cette dernière, il s'approche rapidement pour tenter de l'ouvrir. Fermée. « Tsk. » Il se retourne vers la pièce.

Une forme humaine emplie de noire est là. Comment est-elle entrée ? Qu'est-ce que c'est ? Pour quoi faire ? Il n'a de réponse à aucune de ces questions. Elle crie. Un patient ? Ébène.

« Alors ? on lui fait quoi ? Changement de foie, réparation de l'estomac, on recoud son poumon ? Ou alors on change son coeur ! Owi ! Le coeur ! Qui me prête un coeur ? »

Cette chose fait peur, oui. Elle est effrayante même. Mais Hunter garde la tête froide, c'est ce qu'il faut faire dans des situations pareilles. Il y est habitué, non ? Oui. L'ombre pointe son bistouri vers le roux. Lui lui lui ? Pas question non non non, il y tient à son coeur. Il lui est vital, même. Il charge son pistolet dans un « clic », son doigt se presse de plus en plus sur la détente. Tirer ? Il ne sait pas si son arme est chargée, mais est-ce que cela servirait à quelque chose ? L'abattre de cette façon serait bien trop facile. Donc il ne tire pas.

Il fronce les sourcils et baisse son arme. Il fait sombre ici, la chose a éteint les lampes. Il ne sait trop comment elle s'y est pris, d'ailleurs. On pourrait peut-être en déduire qu'elle n'aime pas la lumière ? Il tente le coup coûte que coûte. Prestement, il saisit la lampe torche que tient Lexi dans sa main et la pointe sur l'ombre. Faites que ça fonctionne.

Et voilà. Cette Ville devient prévisible. Ce qu'elle envoie par contre est moins prévisible. Un forme sombre, presque translucide. Comme une ombre... Une silhouette humaine, une voix humaine, mais rien de bien humain dans ce qu'elle dit. Alors que je compte pointer ma lampe sur elle, après tout les ombres s'efface à la lumière, Hunter me la prend des mains. Ça va il a pas l'impression de m'enlever des mains sûrement la seule arme efficace contre ce genre de créature? Je sors mon briquet, arme dérisoire, mais avec de l'alcool et du tissu, ça peut faire des ravages. J'aurais bien brûlé le lit pour écarter l'ombre, mais le problème c'est qu'Ebène est encore dessus. Essayant de chercher une solution mon regard tombe sur un spray désinfectant. Le prenant et je le pointe sans hésiter sur l'Ombre, tu veux du spray? je l'actionne avec une légère pression et fait passer la flamme de mon briquet devant. En bon lance-flamme improvisé, un jet de flamme en sort droit vers l'Ombre.

Spoiler:

La jeune femme était venue en soutient, elle avait passé mon bras sur ses épaules et m'avait aidé à me relever, je lui avais lancé un sourire fragile souligner d'un regard pleins de reconnaissance, si elle n'était pas là à ce moment même, que serais-je devenue, merci belle inconnue de veiller sur moi.

J'avais lu sur le paquet de cordes, celles trouvées au fond de ma poche, elles étaient de la marque Sonata, c'était jolie comme prénom, non ? Il fallait bien qu'elle me nomme par quelque chose, et comme moi même je ne savais pas comment je pouvais bien m'appeler.

« Sonata.. Je m'appelle Sonata. »

Avais je soufflée péniblement, alors que nous marchions bras dessus dessous à travers les couloirs de plus en plus sombres de l’hôpital, des bruits venant des blocs opératoire nous interpellèrent. Une porte qui claque, des lumières qui grésillent, et des voix qui sortaient de cette salle ornée d'une porte couverte de sang, non, croyais moi ça ne donnait pas envie, mais s'il y avait quelqu'un là bas derrière ? On ne peut pas manquer cette chance, pas dans ces circonstances, il y avait peut être un médecin là dedans ?

J'entraînais péniblement la demoiselle en direction de la porte mystérieuse, je tentais de l'ouvrir, mais rien à faire elle était close, heureusement on y trouvait une petite fenêtre faite de ces verres opaques à travers lesquelles on ne discerne rien que des ombres. J’essaie de comprendre ce qui se passait là dedans, mais c'était juste sombre et bruyant :

« Il faut casser la fenêtre, il faut qu'on les interpellent, on peut pas rester ici toutes seules, viens, dans les autres blocs on pourra trouver quelque chose. »

Je la dirigeait donc vers un bloc, pris une pince assez épaisse qui traînait dans cette pièce remplie de sang, et nous retournions devant la porte, le lui tendis la pince et me détachait d'elle tenant péniblement sur mes jambes :

« Va s’y, casse la vitre. »

Elle évite de justesse la flamme et peste. Elle ne peut rien faire contre la lumière. Elle jette son scalpel au hasard et ce dernier tombe dans le ventre de Ebène, étendu. Elle ouvre les portes et s'enfuie en courant.

Autumn soutenait la jeune fille tant bien que mal. Il faut dire que Sonata n'était pas lourde mais Autumn non plus. Elle était concentrée sur ses mouvements, lents, pour éviter de trop secouer la demoiselle. Elle ne voulait surtout pas lui faire mal. Elle sourie en entendant la demoiselle lui souffler son nom. Enchantée Sonata pensa t elle. Elle ne répondit car un bruit se fit entendre. Elle fût pris d'un enthousiasme soudain et se précipita vers la porte. Elle se retint au dernier moment de poser sa main sur le battant. Une substance rouge foncée d'aspect liquide recouvrait une partie de la porte. Elle se recula doucement loin d'être rassurée. Sonata pris les devant et voulu la traîner dans une autre salle ou elle lui mit de quoi briser le petit carreau entre les mains. Autumn retint son souffle et s'apprêtait à taper de toute ses forces.

C'est alors que les portes s'ouvrirent brutalement faisant tomber les filles à terre. Une chose noire s'enfuit au loin. Autumn fût prise d'un frisson avant de se redresser. Elle sauta sur Sonata. « Tout va bien ? Désolé je ne sais pas ce qui s'est passé ! ». Elle la releva doucement. Elle se tourna alors vers la salle. Drôle de tableau. Une personne au sol avec un outil dans le planté dans le ventre, une fille avec un lance flamme artisanal entre les mains et un monsieur avec une lampe, enfin un garçon qui avait l'air un peu paumé. Pas plus que les deux filles, ça c'était sûr. Elle pointa sa pince vers eux à tour de rôle pour qu'ils ne les approche pas et passa Sonata derrière elle. Quitte à la secourir allons y jusqu'au bout ! Elle les regardait et continuait de changer de cible ne sachant de qui se m »fier. Eux tous en fait. Un hôpital entièrement vide et voilà qu'il y avait un cadavre et trois personnes autour.

Elle approcha doucement au centre de la salle serrant la pince d'une main et la main de Sonata de son autre main. « N'approchez pas ! » Elle se dirigea lentement vers le cadavre lâcha sa compagne et se baissa rapidement pour prendre le scalpel d'un coup sec. Enfin ce qu'elle pensait être un cadavre …

« J'ai besoin d'un médecin ! »

Elle brandissait ses deux petites armes devant elle essayant de ne pas paniquer.

Lexi et Hunter avaient réussi. Pas besoin d'intervenir, pas besoin de se fatiguer. Il examina rapidement Ébène et constata avec une grimace que la chose noire et transparente avait réussi à lui planter une lame dans le ventre. Merde. Putain de merde. C'était vraiment pas le moment ! Puis deux filles débarquèrent comme des fleurs, l'une armée d'une pince - ouh, quelle menace, j'en tremble - et l'autre qui retira le scalpel du ventre du brun. Putain mais elle est conne ou quoi, celle-là ? Novembre la gratifia d'un regard menaçant qui signifiait clairement "Dégage de là avant de m'énerver."

« Y'a pas de médecin, lâcha-t-il froidement en appuyant sur la plaie du brun pour tenter d'arrêter le saignement. T'as pas trouvé plus intelligent à faire, non ? Alors t'es gentille, t'emmènes ta copine avec toi et tu nous fous la paix. J'ai pas le temps de m'occuper de deux boulets supplémentaires ici. »

Il avait déjà assez de problèmes comme ça. Chacun sa merde. Cette phrase était vraiment devenue sa devise. Le brun appliqua tant bien que mal du désinfectant sur la plaie de son collègue dealer, la banda sommairement, retourna chercher deux rouleaux de velpeau dans l'armoire, en rangea un dans son sac et flanqua le deuxième dans les mains de la jeune femme qu'il considérait d'office comme incapable de survivre à Nulle Part.

« Tu prends ça et tu dégages. T'es en sécurité nulle part. Pas de pause, pas de sieste, pas de confiance. Sinon tu crèves. Tu piges ? »

Décrétant qu'il avait assez joué les porte-Ébènes, Novembre se plaça derrière le lit d'hôpital et le poussa en direction de la double-porte du bloc, à présent ouverte. Radical pour passer. Et pour transporter l'autre gars sans se péter le dos. Il vit que Lexi suivait, se demanda si l'autre flic aussi viendrait. Lui, il devait trouver un endroit plutôt calme pour réveiller le brun. Machinalement, il appuya sur le bouton de la clé du Tacot pour appeler la voiture. Elle devait être loin, maintenant... Il lui faudrait beaucoup de temps pour le retrouver. Autant prévoir large. Autant l'appeler maintenant.

Et oui, il plantait les deux nanas dans un hôsto glauque et dangereux. Aucun scrupule. Il leur avait donné les instructions sommaires de survie, une bande en cas de blessure, et il ne comptait rien faire de plus. Il avait assez de mal à affronter ses propres emmerdes, il n'allait pas en plus porter les problèmes des autres sur le dos.

Suite.

HJ:

Et c'est l'anarchie. Une pluie de petites sphères d'un rouge diabolique, qui, sorties de Nulle Part, fondent comme des rapaces sur Sonata, et disparaissent au contact de son corps. Les souvenirs l'assaillent, voraces.

Sonata:

Les yeux dans le vague, dénués de lumière, Sonata est figée. Elle ne régit plus, elle n'a plus de force. Elle s'effondre, d'un bloc, comme si son corps n'était qu'une feuille qu'on laissait tomber. Elle n'est plus rien. C'est un joué brisé. Sa bouche s'emplit d'un liquide blanc, de l'écume. Ses joues prennent une couleur rougeâtre un peu inquiétante, son corps devint doucement violet. Son corps se secoue violemment contre le sol plusieurs fois avant de s'arrêter totalement. Il n'y a plus de pouls, plus de vie, plus de respiration. Sonata est morte.

Spoiler:

La lampe torche semble affecter la chose. Lexi quant à elle s'est improvisé un lance-flamme, très efficace. Novembre, lui, regarde. Il n'y a plus rien à faire de toutes façons. L'ombre paraît froissée que quelqu'un ait osé la contrer et peste en s'enfuyant. Son scalpel lancé au hasard tombe droit dans le ventre de Ébène. C'est pas son jour. Et elle sort par la porte. Ouverte à présent. Laissant place à deux jeunes filles complètement perdues. Hunter s'étonne de cette apparition imprévue. Laissons place à la bêtise.

Elles entrent. Ou plutôt elle. Parce que l'une est blessée, dirigée par l'autre. L'une ; visage enfantin, cheveux châtains, petite, plate, la dizaine. On pourrait presque se demander si ce n'est pas un garçon manqué. L'autre ; plus de peps, la vingtaine paraissant moins, cheveux châtains aussi mais moins lisse, plus... Conne. Ce n'est pas vraiment le mot. Elle a plus l'air stupide, armée de sa petite pince métallique. Combien de coup devrait-elle donner avant de tuer quelqu'un ? Quelques uns. Tandis que Hunter, il lui suffirait de presser son doigt sur la détente et BOUM ! Morte. « N'approchez pas ! » C'est toi qui entre dans la pièce, petite. Petite ? Il se sentait légèrement supérieur, intelligemment parlant. Sans rien lui demander, elle se rue sur le corps d'Ébène pour en enlever le scalpel. Il survivra.

Un médecin ? Haha. Novembre démarre au quart de tour, visiblement énervé. Cela se comprend, mais c'est des gamines, ça sert à rien de s'énerver. Elles ne savent rien. Inutiles déchets en besoin de rassurance. Et il part, le beau, le malicieux, le gentil Novembre. Ironie ? Oui. Emportant le noir avec lui sur son chariot, passage en force, plus facile. Lexi le suit. Il avait prit une bande de velpeau, une pour lui, une pour l'autre. Il en appliqua une supplémentaire sur la plaie d'Ébène l'ayant préalablement désinfectée.

Suivre ? Ou rester ? Aider ces jeunes filles dans le besoin ou suivre un excessif accompagné d'une personne qu'il connaissait jadis. D'abord aider, puis rattraper. La fille armée paniquait et ça se voyait. Hunter plongea son regard dans le sien et baissa son 'arme'. Son regard doux expliquait qu'il allait les aider, qu'elle devait baisser sa garde juste un petit peu. Mais non. Il voulait soigner une blessée. Il ne pourra pas, car elle est morte. En quelques secondes, comme un papillon s'envole. Une multitude de sphères lumineuse rejoint son corps inerte. Souvenirs. Au moins on récupère la mémoire avant de mourir.

Sa bouche s'emplit d'écumes, ses joues tournent au rouge, violet. À terre, son corps se secoue pendant quelques secondes avant d'arrêter totalement de bouger. Morte, elle est morte. Hunter fronce les sourcils, pas qu'il en ai quelque chose à faire ni qu'il trouvait ça dégoûtant, c'était juste dérangeant. Il jette un coup d'oeil à cette autre femme, elle doit être pétrifiée de peur. Il la prend dans ses bras en posant sa tête sur son torse qu'elle ne regarde pas. Si ça pouvait éviter la crise de nerf, ça l'arrangerait. Faut pas s'attarder ici. Il saisit la tête de cette fille dans ses mains et la regarde droit dans les yeux. Qu'elle le rejette, ça lui ferait plaisir. Qu'elle fasse semblant d'être forte, qu'elle ne pleure pas, qu'elle le suive, qu'elle ne parle pas, qu'elle endure. Ce serait mieux.

« Morte. Elle est morte compris !? Il hausse le ton. La prend par le poignet pour la tirer de là. Suis-moi. »

Et il commence à courir, tirant ce fardeau avec lui. Il aurait pu la laisser là, pleurer son amie ou que sais-je. Mais sa morale n'était pas ainsi, certes il est emmerdé par les situations qu'il a connu jusqu'ici, mais là, ce n'était pas pareil. Laisser une jeune fille toute seule, là, comme ça. Pas question. Si la dite fille aurait eu l'air fière, sur d'elle, blasée, sans problème. Mais pas celle-là. Bien sûr, il fait l'effort de faire tout ça pour l'aider. Si elle rejette son aide, qu'elle brûle en enfer, il n'en aura rien à faire.

Elle baissa les bras totalement abasourdie. Ils ne voulaient pas de mal. En fait tout le monde s’en fichait. On lui hurla dessus, on la rabaissa. Elle laissa tomber à terre ses outils avant de se trouver avec un bandage entre les mains. Pas un mot, elle le regarda passer avec son brancard et le cadavre apparemment encore vivant.

Autumn se tourna pour emmener Sonata avec elle. Elle n’était plus là. A terre, prise de convulsion accaparée par toutes ces lucioles. Elle voulut se jeter sur elle pour la secourir mais on l’en empêcha. Le roux la serra contre lui. Les yeux dans les yeux il prononça des mots, des sons. Elle ne comprit rien. Tout s’enchaînait trop vite, elle ne comprenait pas. Elle tourna son regard vers la jeune fille étendue, inerte. Elle sentit qu’il la tirait par la main. Elle se mit à courir avec lui le suivant bêtement ne détachant pas ses yeux du petit cadavre tout fragile qui était sa seule raison de se battre dans ce lieu inconnu. Elle regarda devant elle et avança.

De toute manière c’était le vide. Le néant total. Tout s’embrouillait. Elle devait juste courir.

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