Encore et toujours perdus

12h-14h

Cruelle déception : la lumière n'était qu'artificielle, pas naturelle. Ils avaient débouché dans ce qui ressemblait à une station de métro, envahie par la végétation, qui rappelait curieusement, l'état global de la ville. Tout ici partait dans un fouillis végétal grouillant. A l'abandon. Il lâche la main de Sirius, s'avance de quelques pas, laisse échapper un sifflement agacé. Une petite voix dans sa tête lui soufflait qu'ils ne sortiraient pas d'ici de si tôt, et il était bien décidé à faire tout le contraire de ce que disait cette voix. Ils devaient sortir, il avait une mission. Il n'avait pas le temps de s'amuser dans un labyrinthe comme un enfant. « Maudites galeries qui n'en finissent pas ! ».

De nouveau il fait face à Sirius. « Bon. Ça va là ? T'es prête à marcher j'espère, parce qu'on a pas finit ». Son ton est rude. Pas de réelle pitié. On a pas la possibilité d'avoir de la pitié ici. Et la pitié, c'est pour les faibles. Il faut qu'elle prouve qu'elle n'est pas faible. Même s'il doit la traîner de force, peu importe. Sortir, c'est tout ce qui compte. Ah oui, et mettre la main sur cette impression familière qu'ils partagent l'un vis-à-vis de l'autre. Histoire que ce dérangeant feeling disparaisse et lui fiche la paix.

Il repart d'un pas rapide, écrasant rageusement la végétation qui ose se mettre sur son chemin. Ne pas s'arrêter, ne pas se sentir fatiguer. Avancer.

Elle le suit silencieuse et finit par sortir des égouts. L'odeur nauséabonde disparaît et les flaques de crasses aussi. Elle respire enfin de l'air... frais ? Nan, il fait une chaleur dans cet endroit c'est invivable. Sa gorge commence à se faire sèche et elle humecte ses lèvres à plusieurs reprises.
▬ Oui... je peux marcher !
Et elle avance. Mais un problème subsiste dans son esprit. Pourquoi elle a cette étrange impression de déjà vu ? Il lui ait aussi familier que ça ? Elle soupire et au final, elle l'ignore totalement. Elle ignore presque tout de cette ville.

Si elle peut marcher, tant mieux. Elle ne serait qu'un poids supplémentaire, dans le cas contraire. Il ne peut pas traîner de boulet dans cette ville. Trop dangereux, déjà pour un homme seul. Surtout pour un homme seul. Et un homme avec une femme, hein ? Bon, ok, il avait plein de préjugés plus désagréables les uns que les autres sur les femmes. Ce qui ne le gênait pas plus que ça. Les femmes, c'est une espèce faible. Plus que les hommes en tout cas. C'est bien pour ça qu'on appelle ça des femmes et non des hommes, logique. CQFD. Et il se sent fier de sa déduction, et à la fois complètement découragé de devoir cogiter ce genre de choses.

Il s'avance vers les rails, plus près, un peu plus près. Jette un regard dans le tunnel qui s'enfonce plus loin, dans l'obscurité. Qui mène peut-être à la sortie ? « On va par là ». Ce n'est pas vraiment une question. Juste une constatation, à la limite de l'ordre. Et si elle ne le suit pas ? Tant pis pour elle. De nouveau, il glisse un regard dans la direction de Sirius, qui regarde autour d'elle avec l'air de ne pas trop savoir où elle avait mit les pieds. « Arrête d'avoir l'air perdue comme ça. Tu vas passer pour une proie, avec une tête comme ça ». Non, il n'a pas pitié d'elle. Il ne marche pas au côté des proies, c'est tout.

Les proies, il les traque.

Elle regarde le brun et le suit à son ordre. Les machistes l'exaspèrent mais elle n'a pas trop le choix si elle veut rester entière et si elle veut en savoir plus sur elle même. Quelque chose lui dit qu'elle peut lui faire confiance même si elle a un peu peur de lui aussi... Il veut la fille aux loups... et c'est étrange... c'est vrai, elle ne peut s'empêcher que c'est étrange.
▬ En même temps... je suis perdue... tu veux que je souris bêtement ? Ou peut-être que je prenne le même air renfrogner que toi ?
Et elle accompagne les gestes à la parole, elle imite l'air renfrogner du brun. Mais au final, elle pouffe de rire, elle ne peut pas tenir ainsi les sourcils froncés aussi longtemps que lui.
▬ Tu devrais arrêter de t'énerver... tu trouveras cette fille et tu sortiras d'ici. Tu en es capable après tout et je t'y aiderais !
Fit elle en souriant et en lui mettant une pichenette sur le torse du brun. Elle part un peu en avant pour ne pas avoir à faire au représailles du mâle.

Tsss, comme si il avait dit quelque chose du genre « je veux que tu souris bêtement ». Non, il lui a juste demandé de ne pas avoir l'air de cette femme sur laquelle tous les charognards allaient se jeter sans aucune hésitation. Sa seule réaction devant l'imitation déplorable de ce qu'elle appelait « l'air renfrogné » fut un froncement de sourcil. « Cesse donc de faire l'enfant », lâcha-t-il dans un soupir, au moment où elle lui donnait une pichenette.

Peut-être, quelques heures plus tôt, se serait-il énervé. Peut-être serait-il rentré dans une de ces colères dont il se sentait profondément capable. Oui, mais désormais, il était sous contrôle permanent. Il ne pouvait pas, ne devait pas perdre pied. Parce que le manque guettait, le manque de cet alcool si précieux l’affaiblissait. Et que si il cédait ne serait-ce que d'un pouce, alors il se ferait envahir. C'est pour ça qu'il laissait couler si facilement l'attitude enfantine de Sirius. Toujours est-il que si elle continuait, dès qu'elle ne serait plus nécessaire, il s'en débarasserait. N'importe où.

Il la rattrapa en quelques enjambées, la dépassant pour s'enfoncer dans le sombre boyau. Sans frisson, sans peur, en oubliant la sécheresse qui lui brûlait la gorge, animé par la certitude que si il lui arrivait quelque chose, la Ville serait là. Si elle voulait qu'il réussisse sa tâche, elle devrait veiller sur lui. Au moins un peu.

Elle sourit en voyant qu'il la rattrape et ne fait aucune réflexion sur le fait que ça soit enfantin. Elle est comme elle est puis c'est tout. Et elle est fière d'être ainsi. Elle avance plus lentement. Elle a chaud. Doit bien faire 30°C dans cette galerie voir plus. La chaleur lui monte peu à peu en elle et surtout elle brouille son esprit. Elle titube et se tient à la paroi. Elle n'arrive plus à voir le brun correctement. Mais elle essaye malgré tout d'avancer, elle lui a dit qu'elle pourrait alors, elle peut ! Mais c'est trop... Elle sait qu'elle dépasse ses limites. Son corps brûle, la sueur dégouline de son front et ses yeux se ferment, la chaleur l'étouffe. Elle s'évanouit, son corps inerte sur le sol brûlant.

14h-16h

Le doux bruit du moteur puissant te berce alors que la moto te dépose devant un truc qui ressemble à une ancienne station de métro à l'abandon. Et tu marches. Tu marches pour comprendre, te souvenir. Il fait chaud et ton débardeur colle à ton dos tandis que tes cheveux te tiennent chaud, le pull de Matt est roulé en boule dans ton sac. Quelque part tu ne pourrais pas t'en séparer.

Déterminée à trouver autre chose que des bestioles ou des cadavres tu t'enfonces un peu plus dans les galeries. Jusqu'à tomber sur une femme légèrement plus âgée que toi évanouie par terre et un homme deux pas derrière elle. N'importe qui se serait précipité pour vérifier qu'elle va bien. Mais pas toi, parce qu'au fond c'est un poids mort que tu n'as pas envie de te trimballer. Alors tu la regardes avant de la contourner pour bien regarder la personne encore consciente. Au moins, lui, il pourra peut être te donner des informations.

Tu pourrais parler aussi, dire quelque chose. Mais tu te contentes de poser tes yeux bleus sur lui, quelque part il n'a pas l'air commode et tu as eu ta dose de dangers pour l'instant. Une façon de jauger le danger avant de t'embarquer dans quelque chose de plus gros que toi.

Spoiler:

HJ:

Un bruit mat le fait se retourner immédiatement. Sirius gît sur le sol, inconsciente. Il s'approche rapidement, sans réellement, pour le moment, prêter attention à la nouvelle venue, la rangeant dans un coin de son esprit. Il s'accroupit près d'elle, passe une main sur son front. Brûlante. Pas étonnant, vu la température ambiante. Sans retirer sa main, il relève la tête vers la jeune fille qui n'a cessé de le dévisager, fronce légèrement les sourcils. Encore une gamine. Il n'y a donc vraiment que ça, ici. « D'où tu viens, toi ? »

Parce que oui, elle vient sans doute de la surface. Donc elle peut les aider à sortir de ces galeries, à retrouver l'air frais. Et elle va les aider. En espérant que ce soit de son plein gré, parce qu'avec Sirius d'évanouie, il n'a pas que ça à faire de forcer la main à une autre paumée débarquée dans cet enfer. « On a besoin de sortir. Enfin, elle surtout », lâche-t-il en désignant la femme étalée au sol.

Il se relève doucement, soulevant le corps inconscient dans ses bras. Bon sang, et dire qu'il venait de lui expliquer qu'il ne la porterait pas, le voilà qui devait manquer à sa parole. Le soupir ne lui vint même pas, il était au delà de ça. Et puis, une pointe d'inquiétude le taraudait. Il ne voulait pas d'un cadavre sur les bras. Que ferait-il d'un cadavre ? Rien du tout.

La personne avec toi semblait plus concernée sur la santé de la jeune femme évanouie que toi. Un haussement d’épaules, après tout s’il voulait s’encombrer d’elle, à son aise ce n’est pas toi qui allais la porter. Apparemment elle était vivante, tant mieux, tant pis, pour ce que ça t’importait de toute manière. Tu continues de le regarder en essayant de comprendre sa façon de penser, peine perdue. Juste ses paroles te font réagir.

« Je viens d’un hôtel, je suis passée par le supermarché et le complexe sportif. »

Dans tous les cas, la moto ne transporterait pas deux autres personnes. Mais apparemment il veut sortir, très bien tu peux revenir sur tes pas. Tu murmures donc un « Très bien, si tu veux la porter, libre à toi. Je sais par où sortir ».
Une volte face et te voilà déjà en route. Tu ne vas pas encore les lâcher, le type semble s’y connaître en médecine et tu peux peut être en apprendre plus. L’air te caresse le visage et joue dans tes cheveux, vous êtes dehors devant ta moto.

« Voilà on est dehors. Si tout va bien pour elle, tant mieux » Nouvel haussement d’épaules, c’est vrai, tu pourrais être plus concernée, mais non. « Vous y êtes entré mais vous ne savez pas en sortir. D’accord. »

Une petite sphère lumineuse, de ce jaune si reconnaissable, qui vient danser autour de Mirage, qui joue presque avec les cheveux blonds. Un souvenir qu'Elle lui accorde. Un droit de regard sur son passé. Mais comptes-tu user de ton droit, petit jouet, ou vas-tu laisser passer ta chance ?

Spoiler:

Il avait suivit la blondinette sans faire d'histoire. Parce que trimbaler un poids mort ne lui donnait pas particulièrement envie de s'exciter comme un fou, parce qu'il faisait beaucoup trop chaud pour ça, et parce qu'il ne rêvait que de sortir de ces galeries. Il s'était concentré sur l'idée de la sortie, sans oublier de noter dans un coin de sa tête ce que racontait la nouvelle arrivée. Hôtel, supermarché, complexe sportif. Le plus important étant, bien sûr, le supermarché, parce que ça signifiait alcool. Il devait y retourner.

La sortie lui fait chaud au cœur. Et la chaleur qui règne dehors lui semble presque fraîcheur, par rapport à la température dans les stations. « Merci ». Le mot lui arracherait presque la bouche. Il n'a envie de remercier personne, ici. Mais il doit avouer que sans cette fille, il n'aurait pas trouvé la sortie. Il dépose doucement Sirius sur le sol, l'assoit dos contre le mur le plus proche, laisse échapper un petit soupir.

Il prend enfin le temps de faire attention à ce qui l'entoure. L'endroit lui semble familier. Peut-être parce que toutes les maisons se ressemblent, dans le coin... Quand à l'étrange moto qui fait tâche dans le paysage... A la façon dont la jeune fille s'en est rapprochée, il devine qu'elle lui appartient. Comment a-t-elle plu l'amener dans cette ville, c'est une tout autre question. Au moment où il se prépare à parler, à poser une question, un souvenir apparaît. Un souvenir pour elle. Et l'occasion idéale pour tester sa théorie. Ni une ni deux, il tend la main vers le souvenir.

HJ:

C’est la première fois que tu vois ça, quelqu’un toucher ton souvenir à ta place. Tu ressens presque une sorte d’intrusion lorsque tu vois ce type effleurer la boule de lumière qui t’appartient. À toi, seulement à toi.

Et puis tu repenses au précédent, à la douleur, à l’écœurement et aux larmes. Tu n’as pas envie de vivre ça seule, avant ils étaient avec toi. Au fond, même si tu essaies d’outrepasser ta solitude, le petit scientifique et Vinci étaient avec toi. Maintenant tu es seule devant le souvenir. Alors si le brun a tant envie de plonger dans ton passé, qu’il y aille et pourvu qu’il s’y brûle. Mais tu ne résistes pas, tu tends les doigts et attrapes le souvenir dans ta paume englobant avec les doigts de l’autre. Parce qu’au fond tu as aussi envie de marquer ta possession.

Tu as peur, il doit sentir tes doigts trembler, tu as peur de ces flammes, de ces cendres et de la mort de Franco. Tu as peur de toi même, de la violence de la douleur et de la profondeur de la tristesse. Tu as peur d’avoir peur, parce que tu ne peux pas être faible. Tu ne seras pas faible. Alors tu fermes les yeux, assez fort que tes paupières pourraient se fendre, attendant de redécouvrir ce passé qui te fait mal.

Le souvenir intègre les deux mémoires respectivement, emportant les petits jouets dans un passé qui semble lointain... Une heure s'ajoute au compteur de Mirage, et une au compteur d'Hippocrate.

Mirage:

Point de vue externe:

C'est étrange, de vivre le souvenir d'un autre. De voir sans être vu. Comme espionner, comme briser une intimité. Mais il ne se sent pas vraiment mal de le faire. Tout est voulu, n'est-ce pas. Alors il observe, intéressé. Peut-être qu'il va en savoir plus sur elle. Et il pourra lui mentir, dire qu'il n'a rien vu, et se servir des informations obtenues plus tard, dans une situation plus intéressante. Il écoute l'échange entre les deux jeunes filles, se demande qui est Tea. Le cygne blanc, quand à lui, lui évoque quelque chose, lointain souvenir d'une histoire de jeune fille maudite.

Le retour à la réalité est assez brusque, et il se jette immédiatement sur son compteur. Comme prévu, il peut voir le temps qui lui est alloué augmenter, d'une seule et unique petite heure, mais qui a toute sa valeur ici. Il jette un œil vers la jeune femme. Il connaît son prénom, c'est déjà ça. Son vrai prénom. D'ailleurs, il repense au sien. Nicolas... Un 'cadeau' de la part de la ville. Est-ce que celle ci vient de faire le même genre de cadeau à la blonde ? Non, non, elle n'est pas intervenue aussi directement, il n'a pas entendu la voix caractéristique. « Ça y est, de retour, Aurélia ? », demande-t-il lorsque l'air absent disparaît des yeux de la fille.

On vient d'ici ♪

14h-16h

Ils avaient marché pendant ce qui lui avait semblé une éternité, à travers un dédale de tunnels sombres, avançant toujours, tout droit, toujours. Ils suivaient les rails qui s'étendaient à perte de vue, à demi-visibles néanmoins dans l'obscurité. La chaleur ne les avait pas quitté, pas plus qu'un silence morne. Nova n'avait pas envie de parler. Seulement concentrée sur son unique tâche, elle avançait, mettait un pied devant l'autre, concentrée justement pour ne pas s'attarder sur la douleur qui lancinait son épaule gauche déboîtée. Elle se rappela l'attaque des ronces et frissonna en regardant les marques qu'elles avaient laissé sur son poignet.

Et puis il y eut la lumière.
Ténue, presque imperceptible, juste une pointe de lumière qui perce au bout du tunnel. La lumière du jour ? Probablement. Tout semble à l'abandon ici, des rails rongés par la rouille à la végétation qui grimpe aux murs. Mais qu'importe la désolation du lieu, puisqu'il y a la lumière ! Alors Nova se mit à courir, sans réfléchir, oubliant sa douleur. Enfin une légère brise accompagna sa sortie. De l'air ! Du soleil ! Et .. des gens ? L'étonnement se peignit sur son visage, remplaçant le soulagement. Et puis elle se mit à rire d'elle-même ; elle en était arrivée à oublier que oui, il y avait d'autres personnes sur Terre en plus d'elle et de ses deux compagnons.

Alors elle s'approcha d'eux, tenant toujours son épaule de sa main valide, souriante malgré tout. Et puis soudain, un faux mouvement, et sa souffrance redoubla d'intensité. Aussitôt elle la serra encore plus, et une grimace remplaça son sourire. Il fallait vraiment qu'elle fasse quelque chose pour son membre blessé ...

« Excusez-moi je ... j'ai mal. » Bravo, Nova. Quelle belle entrée en matière ! Il faut dire qu'elle n'avait jamais été douée pour entamer une conversation.

Spoiler:

Spoiler:

Il avait craint de devoir la porter, elle aussi, mais finalement, elle semblait endurer son mal sans se plaindre. En ça, le brun trouvait qu’au moins, Nova avait du cran. Assez pour qu’il accepte de l’escorter jusqu’à mieux. Mieux que lui, du moins. Une petite pensée lui fait dire que ça n’allait pas être très dur.
Le silence est lourd, simplement brisé par le gravier qui crissent sous les pieds. La femme semble s’être assombrie depuis qu’elle est avec lui. Oui, il doit être comme ça... sans doute que la noirceur du tunnel lui correspond mieux que la lumière du jour.

Alors, de retour à la lumière, il grimace un instant, presque surpris de l’éclat de dehors, par la chaleur. Nova est la première à repérer du monde à l’extérieur mais contrairement à elle, l’homme ne s’en réjouit pas du tout. Une espèce de méfiance instinctive le prend tandis qu’il s’approche des deux autres. Une blonde et un barbu qui semblent émerger d’une autre réalité. ça lui rappelle les deux autres du quai. Souvenir, hein ? Aurélia, hein. Bien, il a le prénom de la blonde. Un couple, encore. Faut se déplacer un couple dans ce bled ?

Il reste tendu, sur ses gardes, tandis que Nova semble être prise d’une nouvelle vague de douleur. Il se place à ses côtés, dans un mouvement presque de gardien. La bonne blague...

“Elle s’est faite déboîter l’épaule. Vous savez où on pourrait trouver quelqu’un capable d’arranger ça ?”

Il observe, réajuste un peu la position de l'adolescente sur son épaule. Aide ou nouveaux boulets ? Laisser Nova, le brun le voulait bien, mais pas à des incompétents. Questions de principe.

Je reprends conscience, réveillée par une secousse, remarquant tout d'abord que je suis dans une position hautement inconfortable, puis que mes pieds ne touchent pas le sol. J'ouvre les yeux, alarmée, et ne parviens pas à comprendre ma situation. Puis je comprends que je suis la tête en bas, et que le truc gris qui occupe mon champ de vision est le sol. Je me débats, sans réfléchir, cédant à la panique, et, au bout de quelques secondes de cris et de mouvements brusques et désordonnés, j'atteris lourdement par terre.
Je regarde autour de moi. Je suis au pied d'un type à l'air sinistre. Je viens manifestement tomber de ses bras, vu la gueule qu'il fait. Est-ce qu'il m'a... kidnappée ? A ses côtés se trouve une femme brune, un type barbu, et une blonde.
Je me rememore soudain ce qui s'est passé, juste avant que je perde connaissance. Les ronces. Je regarde mes bras, les trouve couverts de griffures. J'identifie les gens qui étaient avec moi sur les rails. J'imagine ce qui a pu se passer... Ils m'auraient sauvés d'une manière ou d'une autre ?
Je reste méfiante, mais décide d'attendre de voir ce qui va se passer avant de choisir quoi faire. Je me remet debout, secoue un peu la poussière de mes vêtements, et adresse un hochement de tête aux deux inconnus, en guise de bonjour. Je ne dis rien au type qui me portait ; je pourrais le remercier, ou m'excuser de m'être débattue comme ça, mais je ne suis même pas sûre de ce qui s'est vraiment passé. Je me contente donc de le regarder d'un air interrogateur.

Émergeant à peine de ton souvenir tu dois gérer l’arriver de trois personnes, digérer les informations reçues et analyser la séparation d’heures qui s’est effectuée entre toi et l’autre type. Et d’abord ils viennent d’où ceux là ? Et Aurélia, c’est toi. Une histoire d’épaule, un type qui joue les gardes du corps, une nénette qui ne souffle pas un mot et une troisième qui a le bon goût d’arriver et de te balancer à la gueule qu’elle a mal à son épaule. Et puis quoi ? Tu ne peux rien faire pour elle, aux dernières nouvelles tu étais danseuse, pas médecin. Et vu comment ça a fini tu n’as pas l’air de t’en sortir très bien niveau blessures.

Tu serres un peu plus la lanière de ton sac dans tes mains, ta gorge aussi est serrée. Ce souvenir t’a laissé un goût amer dans le fond de la gorge, un goût de déception et de profond gâchis. Pour l’instant c’est de toi même dont tu t’occupes, alors épaule ou pas épaule tu n’en a présentement rien à faire. Tu tournes les yeux vers la personne qui a partagé on souvenir hochant la tête en réponse à sa question. De retour, oui. Il va falloir que tu te réhabitues à ce qu’on t’appelle Aurélia. Puis c’est sur les autres que tu reportes ton attention. Tu ignores la fille qui dit qu’elle a mal, tu ne vois pas ce que tu pourrais lui répondre et tu sais que si tu le faisais tu serais désagréable.

Ton regard se pose donc sur les deux derniers, un grand homme brun et une jeune femme rousse. Tu aurais presque haussé les épaules, à présent appuyée sur ta moto mais tu te retiens, il n’a pas l’air commode, le type. « Je ne vois pas qui pourrais l’aider. Je n’y connais rien. » Tu laisses tes yeux vagabonder sur le barbu, quoique, il avait l’air de s’y connaître un minimum. Mais prendre un pouls et remettre une épaule est différent et tu n’as pas spécialement envie de l’entraîner dans quelque chose sans son accord. Ce sera donc à lui de décider ce qu’il va faire.

Il quitte Aurélia des yeux. Pour suivre de près l'arrivée de trois individus. Trois inconnus, il n'a aucun mal à le voir. Il se rappelle parfaitement de tous ceux qu'il a déjà croisé depuis son réveil dans le train. Et les inconnus, ça ne lui plait pas vraiment. Déjà qu'il doit gérer Sirius... En parlant d'elle... Il se décale très légèrement dans la direction de la femme. Non pas qu'il souhaite la protéger mais... mais tant qu'il ne saura pas ce qui est si familier chez elle, hors de question de la perdre de vue. Même si il doit s'éclipser en la traînant avec elle.

Il détaille le petit groupe. Un type et deux femme. Un homme qui a d'ailleurs l'air plutôt sombre. Génial. En voilà un qu'il ne faudra sans doute pas trop titiller, même si pour être honnête le médecin n'avait que faire de l'humeur des gens. Une gamine sur l'épaule du type, qui ne tarda pas à tomber sur le sol avec une grimace. A son expression, il n'est pas compliqué de comprendre qu'elle est parfaitement paumée et ne sait pas ce qu'elle fait ici. Et paumé équivaut à peu près à inutile dans cette Ville. Et enfin, une femme, qui, bien malgré lui, concentra son attention. Une femme blessée, qui se tenait l'épaule avec une grimace de douleur. Le type ne manque pas de lui apprendre qu'elle s'était débouté l'épaule. Et quelle chance, songe-t-il, de n'avoir que ça, dans cet endroit.

Il s'approche d'un pas assuré de la brunette. « Nicolas, je suis médecin ». Comme une certitude, il ne doute pas un instant de ses capacités pour ce genre de choses. Il sait, comme il a sut pour la cheville foulée d'October, comme il a sut pour les blessures de Landscape, il sait. Sans plus prêter attention à rien ni personne d'autre qu'elle, il écarte le vêtement de l'épaule de la femme. Pas le moment d'être pudique ou quoi. L'articulation a en effet un aspect bizarre. Pas étonnant qu'elle souffre. Dans sa tête, il y a comme un fourmillement. Une réminiscence. Il pose une main sur l'épaule, une autre un peu plus bas. « Vous aurez mal sur le coup, ça ira mieux. Un, deux, et... ».

Il peut sentir le rapide processus sous ses doigts, ne termine pas son décompte, et d'un mouvement sec, remet en place l'articulation.

HJ:

Spoiler:

]

C’est bon, les choses se font mieux qu'espéré. La blonde, Aurélia lui répond et même si ce n’est pas pour apporter ce qu’il souhaiterai, après toute les ingratitudes qu’il a vu (et qu’il a provoqué, fut-il assez honnête pour l’avouer) ça fait du bien. Ainsi, il lui répond d’un hochement de tête poli, la remerciant silencieusement. Le dire, ça lui arracherait la gueule, faut peut-être pas abuser non plus.
Le brun fonctionne encore mieux puisqu’il fait ce qu’il faut. C’est bon, la fille est soignée, elle n’est plus dans un tunnel humide et glauque, ils sont quittes estime-t-il. Il peut aller vaquer à ses occupations.

Il en aurait presque oublié la môme qui se met à bouger, se dégage de son épaules, lui arrachant une grimace quant à sa main. Il regarde, les zébrures ne se sont pas arrêtée de saigner, sa chemise s’auréole d’un rouge clair, peut-être les ronces ont-elles fait plus de dégâts que prévu. Et tout ça pour quoi ? Un regard scrutateur ?

“Ça, c’est en ton honneur, fit-il en montrant sa mains coupée d’une voix grondante. Et l’épaule déboîtée de la femme, ce fut aussi pour te sauver. Fais-nous pas regretter notre geste, gamine, sans quoi, la prochaine fois, c’est moi que tu devras craindre.”

Car merde, elle croyait que tout était gratuit ? Qu’il aimait bien s’esquinter pour rien ? Il gronde un peu entre ses dents, tourne le dos à la petite compagnie et lance un vague “Je me casse” en toute explication. Ce qu’il fait d’ailleurs avec beaucoup de brio. Sans un seul regard en arrière.

Et il s’en va par là, après beauuucoup de marche 8D

Elle respire lentement. Inconsciente elle ne sent rien autour d'elle. Rien.

Elle ouvre doucement ses yeux noisettes sortant d'un sommeil profond. Elle a mal à la tête et passe sa main dans sa chevelure pour frotter doucement l'arrière de son crâne. Elle regarde autour d'elle en se redressant lentement. La chaleur était toujours présente mais moins qu'avant. Elle vit plein de visages dont un familier. Sinon elle était un peu perdue et prise au dépourvue. Elle se releva doucement chancelant un peu.
Elle remarqua qu'elle était à l'air libre. Elle posa son regard sur les deux inconnues puis sur le brun. Elle esquissa un faible sourire.
▬ Je... Je suis désolée...
Bredouilla-t-elle lentement un peu confuse de s'être laisser avoir par la chaleur, surtout qu'elle savait qu'au fond, le brun allait encore rouspéter après elle.

J'observe l'homme brun remettre en place l'épaule de la femme qui est apparemment arrivée ici avec moi. Ça a l'air de faire mal. Puis je me retourne vers celui qui me portait, qui m'adresse la parole. Il me montre sa main tailladée en plusieurs endroits d'un air de reproche. Comme si c'était de ma faute. Je sais même pas comment il s'est fait ça, moi, comment je pourrais y être pour quelque chose ? Puis je me souviens des ronces, et associe cet événement aux paroles de l'homme. Alors comme ça, ils ont essayé de m'aider, ces deux là. C'est bien la première fois que je rencontre quelqu'un de serviable, par ici. Mais je me ravise aussitôt en entendant la fin de sa phrase. Une menace. Bien sûr, trop difficile d'être aimables plus de cinq minutes d'affilée. Je sais même pas pourquoi j’espérais. Sur ce, il tourne simplement le dos, et se barre, sans plus d'explications. J'imagine que c'est pas une grande perte, mais je lui en veut presque de me laisser comme ça, au milieu d'inconnus.
Essayant de ne pas me faire de nouveaux ennemis, je ne réplique rien, et me contente de regarder mes pieds d'un air absorbé.
J'entends alors une petite voix s'excuser, et remarque par terre une jeune fille qui semble en train de reprendre conscience. Ça à l'air à la mode dans les environs.

Spoiler:

L'attitude presque protectrice, sinon prévenante du brun surprit Nova. Elle se serait attendu à de l'indifférence ou une nouvelle marque de mépris pour sa douleur, mais non. Il demandait de l'aide aux autres personnes présentes, et en entendant ses paroles, la jeune femme lui adressa un regard reconnaissant. Puis la femme vers qui elle était allée et qui s'appuyait à présent sur une moto répondit qu'elle ne pouvait rien faire, et c'était tout. Nova soupira silencieusement, persuadée qu'elle devrait se débrouiller seule ; et puis arriva Nicolas. Un médecin ! Soulagée, elle le laissa s'approcher, mais eut un mouvement de recul lorsqu'il dénuda son épaule. C'était évident que son haut devait le gêner, maintenant qu'elle y réfléchissait, mais tout de même ! Son côté pudique refaisait surface.

Néanmoins elle se laissa faire, plus ou moins sereine. « Vous aurez mal sur le coup, ça ira mieux. Un, deux, et... » Trois ? Non, pas de trois. Juste un craquement, une douleur sourde, et puis plus rien. L'articulation était remise en place. Nova pouvait à nouveau bouger l'épaule, ce qu'elle fit, d'abord prudemment, puis avec plus de confiance. Elle adressa un faible sourire au médecin. « Merci, ça va beaucoup mieux. » Elle se redressa ensuite comme pour appuyer ses dires, et reprit un peu de contenance. Finies les pleurnicheries, il fallait avancer et tenter de comprendre. Réfléchir.

La jeune femme prit une profonde inspiration et le calme l'envahit peu à peu ; mais cette quiétude fut interrompu par son compagnon de voyage ... provisoire, apparemment, puisqu'il annonça très clairement qu'il s'en allait. Ne nous fais pas regretter ... ne put-elle s'empêcher de corriger mentalement - les fautes de français l'agaçaient. Mais là n'était pas la priorité : le fait est qu'il partait. Nova ne savait si elle devait en être rassurée ou non : malgré son attitude menaçante, il l'avait aidée, c'était indéniable. Mais cela n'effaçait pas les menaces qu'il proférait à l'adresse de l'adolescente qu'ils avaient sauvée des ronces, et Nova préféra accorder sa compassion à celle-ci plutôt qu'au brun bourru. De toute façon il était impensable qu'elle le suive, quitte à rester avec de nouveaux inconnus - ça valait toujours mieux que d'être seule.

Une voix faible attira son attention sur la jeune femme qui venait de se réveiller. Nova ne s'arrêta pas sur ses paroles énigmatiques, considérant que ce n'était pas ses affaires. D'un autre côté ... elle ne connaissait pas ces gens, mais Nicolas l'avait aidée. Elle se sentait redevable, alors elle s'approcha de la jeune femme en voyant qu'elle manquait d'équilibre, tendant la main pour lui proposer son soutien. « Je peux vous aider ? » C'était peut-être comique vu de l'extérieur, elle que l'on venait de secourir proposant à son tour son secours. Mais tant pis.

Nova se tourna ensuite vers Nicolas et la femme à la moto, indécise. Après tout, pouvait-elle leur faire confiance ? Ils n'étaient que des inconnus de plus, probablement aussi perdus qu'elle. Mais eux au moins avaient un nom. Alors, poussée par la curiosité, elle se lança : « Aurélia, Nicolas ... ce sont vos vrais noms, n'est-ce pas ? Je veux dire, vous en êtes-vous souvenu ? Parce que, laissez-moi deviner, vous aussi vous êtes réveillés dans cette ville, perdus et sans souvenirs ? ... Mais votre nom, vous l'avez retrouvé. » Ce qu'elle disait était insensé, mais la notion de folie avait déserté son esprit. Elle avait en tête la déclaration du brun à propos de souvenirs matérialisés sous la forme de boules lumineuses - qui lui avait parue insensée au premier abord mais ... si c'était vrai ? Elle cherchait juste à comprendre, pour mieux se relever, et faire face. Pour cela elle devait émettre des hypothèses, établir des points communs pour en tirer des certitudes.
Et ainsi ne plus se laisser surprendre, par les ronces ou par quoi que ce soit.

Tu ne te préoccupes pas plus longtemps de la fille qui est entrain de se faire soigner, tant mieux pour elle si elle peux aller mieux grâce à l'intervention du médecin... Nicolas si tu te souviens bien.

Tu as encore du mal à t'habituer à ton prénom et tu médites encore sur ton souvenir tandis que le brun arrivé il y a peu s'en va déjà. Bonjour, au-revoir tout ça, tout ça. Tu te demandes si les autres sont encore dans l'hôtel et s'ils ne sont pas tombés sur une autre monstruosité alors que les os de l'épaule de la demoiselle craquent sèchement. Tu grimaces un peu, ça doit faire mal quand même. L'autre fille semble s'animer un peu aussi, alors elle a été sauvée par les deux autres. Pas le temps de réfléchir davantage ou même d'essayer de comprendre ce qui a pu attaquer la fille de cette manière que la blessée s'adresse déjà à vous.

« Je viens de m'en souvenir à l'instant à vrai dire, de mon prénom. Comme tu viens de l'expliquer je me suis réveillée amnésique dans un gymnase, ce matin. »

Tu reportes ton attention sur le médecin, contre toute attente ses gestes ont été plutôt doux. Ce n'est pas qu'il ait l'air particulièrement menaçant mais plutôt que tu ne l'imagines ni doux, ni tendre. Dans un haussement d'épaules tu t'en désintéresses vite, tu n'en sais rien pour lui mais en tout cas tu n'as pas l'intention d'étaler ta journée et encore moins les quelques souvenirs que tu as eus.
La brune se réveille, celle qui était tombée dans les pommes dans les stations. Ah, elle paraît aller mieux quand même, une bonne nouvelle pour Nicolas : il ne l'aura pas trimballée en vain.

Spoiler:

Oh bon sang. L'autre homme partait. Seul. Le laissant avec une troupe de filles. Par chance, deux d'entre elles étaient plus âgées. Il n'aurait pas supporté quatre gamines. Il dévisagea tour à tout chacune d'entre elles. Bien évidemment, aucune n'était de ses cibles. Ça aurait été trop facile. Il soupira, sans même faire l'effort de le cacher, se demandant ce qu'il allait bien pouvoir faire. Il aurait certes pu leur dire « eh bien mesdemoiselles, allons-y gaiement ». Mais Hippocrate ? Non, sérieusement, jamais. En fait, la question était plutôt de savoir comment se débarrasser d'elles pour pouvoir repartir en quête de son objectif : achever la mission confiée par la ville, histoire de voir si il allait toucher une récompense quelconque. Et pour une fois, il ne voyait pas. Il s'imagina leur dire « Ladies, je vous laisse fonder un club, boire du thé avec des petits gâteaux à longueur de journée, je m'en vais chercher de quoi alimenter les caisses de la maison et... ». N'importe quoi. Surtout que mademoiselle moto et l'autre assise par terre avec ses percings n'avaient pas la tête de l'emploi pour fonder un salon de thé.

Nouveau soupir. Il n'allait pas se les coltiner tout du long... si ? Se tournant vers Sirius, ce fut à elle qu'il adressa la parole. « Voilà. Tu n'es plus seule. J'ai quelque chose à faire dans cette ville. Tu peux rester avec elle. Je suppose que tout ira bien, si vous restez en groupe. Évitez juste de vous séparer, on ne sait jamais ». Il ne répondit pas à la question de l'autre femme. Oui, c'était son vrai nom, mais rien de tout ça ne la concernait. Il ne les connaissaient pas, aucune d'entre elles. Il ne connaissait personne. Alors il n'avait pas vraiment de remords à les laisser seules.

Évitant soigneusement le chemin prit par l'autre type -qu'il n'avait pas vraiment envie de recroiser-, il se mit en route, perdu dans ses pensées, entre autre des questions concernant ses aptitudes. Décidément, il avait remit en place cette épaule de façon très naturelle. Son instinct n'avait pas menti. Il était médecin.

HJ:

« » **Contenu sponsorisé**

» Perdus sous la pluie
» Des qu'il y a une merde, faut toujours que ça tombe sur un roux
» Dans chaque église, il y a toujours quelque chose qui cloche

Encore et toujours perdus

Sujets similaires

Sujets similaires