♦ La première chose que l'on voit quand on regarde Cléo, ce sont ces yeux, ces grands yeux bleus. Leur couleur se confond avec celle du ciel, celle de la mer. Ils sont pétillants, envoutants. On pourrait regarder ses yeux pendant des jours. Le reste du visage paraît presque dérisoire. Les yeux occupent toute la place, accaparent toute l'attention. Le visage apparaît ainsi petit et fin, les traits délicats qui donnent à leur propriétaire un aspect de poupée en porcelaine. Une impression renforçait par son teint pâle, livide qui bronze si mal au soleil. Il y a son sourire aussi, un grand sourire chaleureux. Et puis son rire, spontanée et beaucoup trop aigu, le genre qui vrille les tympans à quiconque l'entend. Son visage est encadré par une cascade brune de cheveux qui lui tombe au milieu du dos. Généralement, Cléo les rassemble en une queue de cheval pour éviter qu'ils ne la gênent. Cléo est grande aussi. Elle domine le monde avec son 1m80. Sa taille accentue sa minceur, ses épaules et ses jambes musclées et sa démarche assurée. Elle marche à longues enjambées, les mains dans les poches. Elle donne l'impression d'être ce genre de filles sûres d'elles et bien dans leurs peaux, celles qui veulent qu'on les regarde, qu'on les admire. Et pourtant, quand on la voit rougir de gêne, on comprend que ce n'est qu'une impression.

♦ Le jour où elle s'est réveillée dans le Train de Nulle-Part, Cléo portait un débardeur blanc, un veston noir et un short en jean qui semble avoir été découpé dans un jean d'homme au vue de la coupe de l'entre-jambe. Il était troué, un peu trop délavé et pourtant, il lui allait comme un gant. A ses pieds, une paire de Converses vertes. Les lacets étaient de couleurs différentes: ceux du pied gauche était rouge, ceux du pied droit noir. Pas de maquillage, mis à part ces ongles vernis en noir. Ses cheveux étaient ramassés en une queue de cheval approximative d'où s'échappaient quelques mèches. A son poignet, un lourd bracelet en métal à gros maillon et une petite chaîne en argent autour de son cou.

♦ En fouillant ses poches, paniquée de ne pas se souvenir de qui elle était, elle a juste trouvée une carte de bus, quelques pièces toutes frappées par les mêmes kangourous et dans la poche intérieur de son veston, une liste de course, signé en bas par un petit : " Thanks honey ♥ "

♦ Les seules choses qui distinguent Cléo des autres, ce sont ses oreilles percées de trois trous et l'oiseau tatoué sur sa cheville gauche.