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Le son du silence.

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Jouet fraîchement arrivé
Nova
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Nova

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MessageSujet: Le son du silence.   Le son du silence. Icon_minitimeSam 6 Avr - 19:12

Le son du silence. 2794341666 08h-10h



Silence.
Silence assourdissant.

L’absence de bruit la réveille, et elle sort lentement des brumes de son esprit mais n’ouvre pas les yeux ; non, pas encore. Elle attend … quoi ? Elle attend d’être parfaitement éveillée, elle attend que le flou se dissipe dans sa tête. Car tout est flou. Tout est imprécis, tout est … vide. Étrangement vide. Il n’y a que le silence autour d’elle, et en elle. Cette absence de conscience déclenche un semblant d’inquiétude dans son cerveau. Bien. Ses amygdales sont les premières zones à réagir, tandis que toute autre forme de raisonnement peine à prendre forme. Alors elle tente de se mouvoir, juste un peu, pour se rassurer. Ses doigts tressautent, comme engourdis. Elle étire chacun de ses membres et retient un soupir de soulagement : son corps semble fonctionnel.

Viennent ensuite ses sens. Pas vraiment d’analyses, juste des informations qui arrivent petit à petit jusqu’à elle. Elle sent le velours de la banquette sous elle, elle sent le contact dur et froid de la tablette sous ses mains ; et surtout, elle perçoit ce silence qui l’obsède. Mais qu’elle se rassure, il est bientôt brisé : le tic tac d’une montre parvient jusqu’à elle. Répétitif. Pesant. Angoissant. Elle veut le chasser d’un geste, et sent tout à coup le poids de la montre à son poignet. Curieusement, il lui vient la pensée qu’elle est comme un lourd fardeau qu’il lui faudra porter jusqu’au bout. « Le temps est sage, il révèle tout. » Thalès. Pourquoi cette phrase lui vient-elle à l’esprit ? A sa suite suivent des dizaines d’autres, apprises par cœur, qu’elle a stockées sans s’en rendre compte. La mémoire est un outil fabuleux ; et pourtant …

Je ne me rappelle pas …

Depuis combien de temps est-elle ici ? Le temps. Elle en a perdu la notion. Sans doute a-t-elle du s’assoupir un moment … et ne plus se réveiller. Aussitôt, elle ouvre les yeux, comme pour se persuader qu’elle ne rêve pas. La lumière matinale pénètre discrètement par une ouverture un peu plus loin. Sa vue met quelques secondes avant de faire la mise au point sur le décor qu’elle découvre. L’endroit lui fait penser à un wagon ; le nombre de sièges et l’ameublement la confortent dans cette idée. Mais que fait-elle dans cet endroit ? Peut-être a-t-elle pris un train et manqué son arrêt ? Elle n’en a pourtant aucun souvenir. Ça va me revenir. Elle tente un regard vers la fenêtre. La réalité s’offre à ses yeux.

Je ne me rappelle pas qui je suis.

Alors elle cherche, désespérément, cédant malgré elle à la panique ; elle cherche un nom, le sien, un lieu, une connaissance, un souvenir. Mais rien ne vient. Dans sa tête, tout n’est que silence. Son passé et tout se qui formait son identité lui échappe inexorablement. Elle se met à la poursuite de ses souvenirs, secouant mentalement sa mémoire, courant à travers les limbes de son esprit à la recherche de bribes d’informations. Elle s’essouffle rapidement : il faut se rendre à l’évidence. Elle a oublié. Oublié son nom, son histoire, elle s’est oublié elle-même. Elle est condamnée à errer, condamnée à demeurer fantôme dans ce vieux train qui ne la conduira plus nulle part. Une certitude la frappe soudain alors qu’elle promène son regard vide sur le wagon déserté : il lui faut partir d’ici. Le plus vite possible. Il lui faut … elle ne sait pas encore. Fuir, voilà tout. Si la mémoire lui faisait défaut, son instinct de survie demeurait.

Je suis forcément quelque part. Dans une gare, une ville, un pays ; quelque part. Et de là, je pourrai rentrer chez moi.

Elle tente de se rassurer tandis qu’elle se lève et se dirige en hâte vers la porte ouverte qui donne sur le quai. Quelques secondes d’hésitation avant de descendre la marche. Le reste du bâtiment a l’air normal, pourtant elle se méfie. Une brume flotte tout le long du train, qui n’a rien à voir avec la fumée que la chaudière pourrait produire. Bien trop … anormale. Elle secoue la tête, se maudissant de sa crainte infondée, et s’avance vers le sol, traversant l’étrange brouillard. Et la voilà sur la terre ferme, qui lance des regards à droite et à gauche, à l’affût. Elle ne reconnait rien. Elle ne se souvient de rien. Alors un sentiment l’envahit, qui n’est ni la peur ni la peine. Elle se sent seule.

« Il y a forcément quelqu’un. Sur sept milliards d’humains, il y a forcément quelqu’un ici. »

Parler à haute voix ne changera rien à sa solitude.
Car elle est perdue.

Perdue au milieu de Nulle Part.


Dernière édition par Nova le Lun 8 Avr - 16:05, édité 1 fois

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MessageSujet: Re: Le son du silence.   Le son du silence. Icon_minitimeDim 7 Avr - 19:30

Le plafond semblait obséder le regard émeraude. Un morceau menaçait de lui tomber dessus et stupidement, le garçon se contentait de rester là à se demander quand il tomberait. En même temps, son cerveau s'activait et cherchait une raison à sa présence en ses lieux. Avait-il une mission à effectuer ? Un message à transmettre ? De la famille à voir ? Des amis ? Les questions se suivaient mais toutes demeuraient irrésolues. Sa mémoire paraissait incapable de remettre les pièces du puzzle en place... Non pire ! Les pièces avaient disparu, volatilisées dans un monde inaccessible tandis qu'il se trouvait dans ce lieu inconnu. Finalement, sa patience atteignit sa limite et il se redressa. Ce morceau ne voulait pas tomber ? Tant pis. Il se mit debout sur le siège en cuir et l'attrapa pour le laisser s'écraser sur le sol. Voila. Le problème était résolu maintenant, il fallait qu'il s'occupe de ses ennuis à lui. Sautant du fauteuil, il atterrit avec une souplesse discutable sur le fond du train. Ce dernier ne se brisa pas, surprenant presque le jeune homme. Vu l'état de la machine, ça ne l'aurait pas étonné outre mesure que ça lâche sous son poids. Pourquoi avait-il sauté alors ? Il ne savait pas. Il en avait juste eu envie. A quoi bon se prendre la tête sur des détails alors qu'il n'arrivait même plus à mettre le doigt sur son propre prénom ?

Un vent froid s'engouffra dans le wagon comme pour l'inviter à sortir, pour lui montrer le chemin à emprunter. La poésie de cette brise n'atteignit cependant pas le garçon qui se contenta de frissonner violemment. Il s'enlaça dans un reflexe naturel et comprit pourquoi il avait si froid : son torse était nu. Rien, pas le moindre morceau de tissu pour couvrir sa peau pâle. Dans un lourd soupir, il s'observa de haut en bas dans la mesure du possible. Converses noires, bermuda bleu ciel avec des formes bizarres plus sombres... Il pouvait en conclure qu'il n'avait aucun style et ne savait pas accorder les couleurs mais il s'en foutait au fond. Un morceau de tissu blanc attira ensuite son regard et il constata avec surprise et plaisir qu'il possédait une serviette autour du cou. L'attrapant pour l'observer, il la mit ensuite sur ses épaules pour se couvrir un peu. Même si elle était humide, au moins, elle le protègerait de ce froid presque mordant. En posant sa main sur sa poitrine pour tenir les deux pans de tissus ensemble, il sentit la présence d'un objet dur. Curieux, il y jeta un coup d'œil et ses sourcils se haussèrent un peu de surprise en voyant un sablier. Naturellement, il le retourna mais le sable n'arrêta pas sa course précédente, passant ainsi du bas vers le haut ce qui était pour le moins... étrange. Décidément, le mystère s'épaississait. Soupirant un peu, il laissait retomber la babiole, se disant qu'il s'en occuperait plus tard.

Un pas puis l'autre. L'être perdu approchait de la porte en espérant trouver quelqu'un pour l'aider. De quoi avait-il besoin ? Son nom peut-être ? Avec de la chance, il croiserait une connaissance dehors qui lui ferait un "Hey Mike ! Ca va ?" et il saurait que son prénom était Mike. Enfin, il espérait que ça ne soit pas Mike quand même parce que c'était pourri comme nom ça, aucune originalité, rien. Ses pieds se stoppèrent sur l'ouverture de la porte. Une nouvelle brise vint l'accueillir et lui arracha encore un frisson. Il s'ébroua un peu pour se ressaisir et des gouttes d'eau lui tombèrent sur la main qui tenait la serviette fermée. Il pleuvait maintenant ? Il regarda dehors avec intérêt mais aucune trace de flotte... il soupira et déposa une main sur sa tête. Il y sentit des cheveux - bonne nouvelle il n'était pas chauve - mais surtout ceux-ci étaient mouillés. Super ! Comme ça, il aurait perdu la mémoire et serait tombé malade. Qu'aurait-il pu espérer de plus ?

Une phrase provenant de l'extérieur le tira de ses pensées et il descendit les marches du wagon pour finir sur le quai. En effet, des personnes se tenaient sur le béton : un bon point. En fait, il n'y en avait qu'une : un mauvais point. Comment pouvait-il n'y avoir si peu de monde dans une gare ? Soufflant bruyamment, il s'avança vers l'être qui semblait de sexe féminin vu la longueur des cheveux.

"Nan t'es pas seule mais ça fait quand même pas grand monde j'trouve."

Les épaules repliées vers l'avant comme pour se couper du vent, l'amnésique s'approcha de la femme presque avec hâte. Il n'avait pas envie qu'elle disparaisse soudainement ou simplement de perdre son temps sur le chemin. Une liste de questions se formaient dans sa tête au fur et à mesure qu'il se rapprochait et il espérait franchement qu'elle puisse y répondre. Une fois à sa hauteur donc, il reprit la parole, toujours sans plus de politesse :

"On est où là en fait ?"

Un mauvais pressentiment le saisit lorsqu'il la dévisagea. Elle semblait tout aussi perdue que lui, voire pire, presque paniquée... Mais où était-il tombé à la fin ?

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MessageSujet: Re: Le son du silence.   Le son du silence. Icon_minitimeDim 7 Avr - 19:45

Citation :
Les paupières encore closes, tu écoutes avec attention le silence qui t'entoure. Les rayons d'un soleil matinal qui passent à travers la vitre brisée du train viennent caresser ton visage, y rependant une étrange chaleur. Mais à l'intérieur, c'est le froid qui t'envahit, un froid glacial depuis que tu as pris conscience du désert qu'est devenue ta mémoire. Il ne te reste rien à quoi te raccrocher. Pas un nom, pas un visage. Tu es seul dans ce vieux train immobile. Dans ta poche, sur l'écran d'un petit agenda électronique, un compte à rebours défile. 72 heures. Et même un peu moins. Au-delà, qui sait ce qu'Elle te réserve ? ...

Bon. Ca faisait cinq minutes qu’il fixait le plafond, tentant de se souvenir. Mais visiblement, ce n’était pas à l’ordre du jour vu la manière dont ces derniers ne se pressaient pas pour venir. Pire même : il ne trouvait rien. Pas de traces, pas même un fragment, juste quelques secondes dans une éternité d’oubli. Il sera les dents, passant une main sur ses cheveux en pétard. Puis il se redressa, balançant ses longues jambes par-dessus la banquette pour sentir le sol sous ses pieds. Il poussa un soupir, jetant un regard vers l’extérieur. Sur le quai, il voit une silhouette. Des cheveux blonds châtains, un corps indéniablement féminin… Et qui parle seul, en plus. Il siffle légèrement, roulant des yeux en glissant à nouveau ses doigts dans sa coupe anti-gravité et détournant les yeux avec la ferme intention de ne pas lui prêter plus d’attention. Tâtonnant dans ses poches, il finit par en ressortir un agenda électronique où un compte à rebours défile avec acharnement. La mine songeuse, il le manipula un instant, tentant de lui faire afficher autre chose que ces stupides chiffres. En vain. Il soupira à nouveau, le rangeant avec agacement dans sa poche. Il explorerait plus tard les autres trucs qu’il avait senti ; pour le moment, il devait penser à un moyen de savoir où il était, ce qu’il faisait ici et… Qui il était, accessoirement. Et où s’était barré toute cette foutue mémoire. Machinalement, il rajusta le nœud de sa cravate, jetant un regard vers l’extérieur et la fille qui semblait perdue. Elle serait un bon début.

Il se leva, quittant la banquette avec nonchalance, glissant une main dans sa poche comme s’il avait toujours fait ça. Lentement, sans trop se presser, il prit la direction de ce qui, il l’espérait, dévoilerait une porte de sortie. Gagné. Un sourire supérieur plus loin devant son génie – certes discutable, mais c’était toujours ça de prit – il descendit les marches, avisant la jeune fille qui n’était plus seule et était désormais en charmante compagnie. Un blond qui attira immédiatement son intérêt, avec sa serviette sur les épaules et son torse nu. Quelle idée de se balader dans une tenue aussi négligée et inexistante. Il s’approcha un peu plus de sa démarche mesurée, toisant du regard les deux. La fille tout d’abord. Elle ne lui évoquait absolument rien, quoiqu’assez mignonne dans son genre. Puis le garçon. Il avait… Quelque chose. Peut-être ces cheveux blonds ou ces yeux verts. Ca le titillait. Mais il éloigna rapidement cette sensation – il avait plus important à faire pour l’instant. Savoir où il était ; parce que l’endroit où ils se trouvaient, qu’il pouvait identifier sans trop de difficulté comme une gare, ne lui évoquait absolument rien. Dans sa poche, sa main se mis à triturer ce qui semblait être un sachet contenant quelque chose. Rien de solide ; le sachet avait une texture plutôt douce et lisse, bien qu’il semblait contenir crissait sous ses doigts quand il le prenait à l’extrémité vide. Du sucre ? Il fronça les sourcils. Non,. De la farine ? Quelque chose lui soufflait que ce n’était pas ça ; mais il le mit également de côté. Il inspira légèrement, son regard dédaigneux se posant alternativement sur le garçon et la fille qui visiblement ne lui serait d’aucune utilité.

« Aucun de vous deux ne sait donc où nous nous trouvons. Quelle misère. »

Dire qu’il avait espéré en les voyant tous les deux qu’ils sauraient quelque chose d’utile et d’intéressant, il devait se rendre à l’évidence ; ils n’en avaient aucune idée non plus. C’était triste à en pleurer, en définitive ; il n’avait strictement aucune piste qui lui expliquerait ce qu’il pouvait bien foutre ici. Il ne savait même plus son prénom. C’était d’un navrant… Il détourna les yeux, observant à nouveau autour. Le train semblait totalement décrépi et à l’abandon ; la gare n’était guère mieux. Qu’y avait-il de dissimulé derrière ces guichets abandonnés, aux abords de ces colonnes désertées ? Il avait envie d’aller voir. Peut-être trouverait-il un renseignement ; un nom, un pays, une adresse. Il en doutait fortement – mais ce qui était certain, c’est qu’il n’était pas arrivé par ce train. Vu son état lamentable, il lui aurait été bien étonnant qu’il puisse encore rouler. Le blond fixa un instant les deux autres, leur tournant brusquement le dos pour se diriger vers les guichets abandonnés. Au diable la prudence – quelque chose lui soufflait que, de toute manière, ça ne serait pas avec de la prudence qu’il arriverait à ses fins.

Poissirène caractérielle
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Cendrillon

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MessageSujet: Re: Le son du silence.   Le son du silence. Icon_minitimeLun 8 Avr - 18:24

BOOM BOOM.

BOOM BOOM.

BOOM BOOM.



C'est ton coeur qui bat. Un espace si silencieux que ce battement en serait presque perceptible. Un battement régulier, doux, simple. Un corps au repos. Ton corps au repos. Cendrillon. Quoi de plus apaisant qu'une pompe biologique qui vous fait l'effet d'une veilleuse ? Tous les comptes de fées commencent et finissent bien, et comme ces battements de coeur, comme tous ces comptes, l'histoire commence doucement. Rien n'est dit concernant la fin, car ce récit, ce n'est pas moi qui l'écrit.
Ce n'est pas non plus un écrivain qui la rédige. Celle-là ...
C'en est toi l'auteur, Cendrillon.


BOOM BOOM, BOOM BOOM, BOOM BOOM, BOOM BOOM [...]
Dans toutes les histoires, les douces situations ne durent jamais bien longtemps. Ce battement s'accélère, car les ennuis vont commencer. Les péripéties que doivent traverser notre chère princesse sont dores et déjà à sa porte, n'attendant qu'elle pour la noyer dans ce flot d'inconnu. Son corps se réveille, je pense que son esprit va bientôt rejoindre ce mouvement. Pourquoi vous n'écouteriez pas avec moi ce terrible voyage que Cendrillon va tenter d'accomplir ?
Installez-vous donc.



---------------------------------------------


Réveil.
Ses yeux s'ouvrent dans un sursaut. Première surprise: ce n'est pas une chambre. Et c'est rouge comme le sang. Elle se relève, en sursaut, avant de céder sous un mal de tête plutôt prenant. Assise sur une banquette de ... De train ? Quoi ? Sérieusement ? Respirant de plus en plus fort, elle s'efforce de garder son calme, de contrôler son mal de tête qui, doucement, commençait à faire ses bagages pour laisser la place à des idées, des raisonnements. Surtout, ne pas faire de place pour la panique, ça risque de mal finir, même si c'est déjà mal engagé. Ses cheveux lui tombent un peu partout sur les épaules, les bras, le visage, dans la bouche. Une flamme en éveil. Alors qu'elle redresse la tête lentement, dégageant des deux mains sa crinière rougeoyante, viennent en elle des tonnes de question, des tentatives. Ne me suis-je pas endormie pendant ..., dit-elle tout haut avant d'écarquiller les yeux. Endormie, oui, la preuve, elle vient de se réveiller, mais ... Avant ? Qu'y avait-il, avant ? Quelqu'un, quelque chose ? Comment s'était-elle retrouvée là ? Être dans un train à l'arrêt, signifie une gare ... Lentement, mais sûrement, ses neurones commençaient à rétablir toutes leurs connexions & capacités analytiques. Elle se lève, peu sûre d'elle, de son équilibre ... Et se cogne contre le plafond. En oublier sa taille, c'est un comble, dirais-je. Et le réveil fut mauvais, quelle joyeux début de journée ... De journée, pas vrai ? Un coup d'oeil par la fenêtre: le soleil vient juste de se lever. Donc oui, un excellent début de journée pour notre héroïne.


Ce que tu peux être maladroite, ma pauvre ... Ma pauvre ...
Sa voix s'éteignit sur la fin de sa phrase, à partir de la moitié. Ma pauvre comment ? N'avait-elle pas un nom, une désignation avant ? Avant ... Ce réveil ? Tant de questions, tant de questions qu'elle ne peut pas y répondre seule. Oui, quelqu'un ! Dans une gare, il y a forcément des gens, non ? L'initiative est prise. Du haut de ses grandes jambes, elle sort, toujours aussi lentement, découvrant l'habitacle, son odeur, ses sensations, le toucher de la porte froide, la poignée en fer glacial. Le couloir, totalement vide de bruit, vide de sens, vide. L'effroi la prend peu à peu, alors qu'elle fait seulement attention à un détail, ledit détail rebondissant contre sa poitrine, à la limite entre la peau et le tissu du débardeur. Un sablier. Un sablier ? Quand avait-elle eu ça ? Ce n'est pas du tout ses goûts, et puis il m'a l'air de ... Fonctionner. Comme un compteur. Comme un mauvais pressentiment. Nous verrons une autre fois, il y a bien plus urgent.
Elle doit retrouver qui elle est.


Parcourant le couloir froid et distant -la cabine avait au moins la commodité de la protéger du froid matinal-, maudissant le pourquoi de cet ensemble débardeur-veste et ce pandacourt, elle affiche de grands yeux inquisiteurs. Grands de base, on s'y perdrait tant elle-même perd son regard en toute chose, interrogation après interrogation. Et soudain, une porte. Une porte vers l'inconnu. Vers la gare. Elle pose une main sur le haut de son buste, effleurant le sablier par la même occasion. Son coeur bat plus vite que la normale, mais qui n'aurait pas un brin de panique en ce genre de situations, où même votre existence ne vous revient plus. Elle hésite, n'est pas sûre de vouloir l'ouvrir, cette porte. Mais que va-t-elle faire, dans ce train, d'un autre côté ? Le froid matinal n'est rien comparé au froid qui t'attend là-dehors, mais d'un autre côté, tu ne peux pas vivre comme ça. Tu ne sais absolument pas si ce train repartira, déjà, où il t'amènera, ou même si tu auras réponse à ta question. Et puis, au fond, tu le sais ...
Toutes les réponses sont là, dehors.
Toutes.


Alors, d'une main hésitante, elle ouvre la porte. Doucement. Une vague de froid la frigorifie sur place, ébouriffant ses cheveux dans un mouvement soyeux, dû à l'appel d'air crée par l'ouverture. C'est en faisant les premiers pas là, au-dehors, qu'elle se rend compte d'une autre chose à laquelle elle n'avait pas fait attention jusque là. Ses poches. Une, deux, trois, quatre, et deux derrière. Six poches. Instinctivement, elle commence par celle avant gauche: son pantalon n'est assurément pas vide, autant faire l'inventaire de ce que l'on a ... Alors, dans la poche gauche nous avons ... Un pince-nez ? Et un bon de commande ... Pour un livre. Cendrillon et autres contes de fées ..., dit-elle alors à elle-même, se pensant seule. Puis, le gardant en main, elle range le pince-nez et continue à fouiller ses poches. Dans les poches arrières, uniquement un paquet de patchs anti-tabac ... Tabac ... Fumer. Elle commence à avoir envie de fumer, mais ce n'est pas le plus important. Pour le moment, elle est à peine sortie de ce train fantôme, dans cette gare fantôme, et elle, à deux pas de la porte, regarde ce dont elle dispose. Les poches situées plus bas lui réservèrent bien des surprises, alors qu'elle gardait uniquement son bon de commande en main. A droite, un couteau -petit, je vous rassure- et un téléphone portable. Magique ! ... Hors service. Plus de batterie. Pestant comme la mort, elle le range et fouille la dernière poche. Un paquet de chewing-gum ... Au pamplemousse ? Boah, ça ne coûte rien d'en avaler un, pour avaler le stress. Et en effet, cette petite sûreté dans la bouche lui fit un bien fou.


Considérant finalement les environs, elle se rendit compte qu'il y avait encore quelque chose. Mais elle ne saurait dire où, dans son pantalon. Et alors qu'elle voyait des gens, non loin, bien que leurs tenues vestimentaires soient totalement ... Excentriques, pour certains -sortir torse nu par ce temps, bah voyons-, elle fouillait avec énergie dans son pantalon, trouvant finalement la poche dans la poche, en bas à gauche. Elle en sortir un petit pendentif en or blanc, en forme de parapluie. Et ... Non, ce n'est qu'un beau bijou. En le rangeant, aussi, elle considéra sa montre. L'amnésie, ça mène loin vous me direz. Bref, elle les avait vus, et c'était l'essentiel ! Elle n'était plus seule ! Elle accourait vers eux avec empressement, sans même se rendre compte qu'elle avait, encore, le bon de commande dans sa main gauche.


Hey, euh, excusez-moi, mais vous sauriez où ... Nous sommes ...
Leurs regards. Ils étaient seuls, à quatre. Bien sûr qu'ils ne savent pas.
La déception se lit sur le visage de la nouvelle arrivante.
Sur son visage, et dans ses gigantesques yeux.
... Vous aussi, alors ?


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MessageSujet: Re: Le son du silence.   Le son du silence. Icon_minitimeMar 9 Avr - 12:26

Non. Personne ne sait où vous êtes. Sauf moi. Pof, pof, pof. Téléportations. Encore, toujours. C'est ainsi que Katana se retrouve avec Kenzo dans la salle des machines. Et que Cendrillon et Vodka arrivent dans les maisons vides. Quant à Nova, reprend ses esprits sans bien savoir pourquoi ni comment à côté de Lundi, devant la fontaine.

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MessageSujet: Re: Le son du silence.   Le son du silence. Icon_minitime


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