Citation :

Le soleil est déjà haut dans le ciel de Nulle Part, un temps idéal pour draguer les jolies filles sur une plage paradisiaque... Sauf que le paysage qui t'entour est loin d'être utopique. Tu ouvres tes yeux lentement, légèrement aveuglé par les rayons du soleil. Tu découvres lentement l'endroit où tu te trouves, un train, plus exactement dans un wagon désespérément désert. Sur le siège à côté de toi se trouve un sablier, les grains de sable s'écoulant lentement, décomptant ton temps. Tu as 72h heures, dépêche toi, trouve la sortie. Ton temps est compté désormais.

Il prend le sablier directement sans réfléchir.

Horaires : 12-14 heures

Il ouvrit les yeux totalement, assis sur ce siège, dans ce wagon vide, il ne se sentait pourtant pas seul, il se savait aimé, alors pourquoi avoir peur ? Peut-être parce qu’il n'avait jamais vu cet endroit au parement
"Quel beau soleil .. Mon visage doit être si parfait", dit-il en fixant le sablier qu'il avait dans sa mains droite, puis il remarqua une sacoche sous son bras. "Tiens donc .."
Il se mit à le fouiller, puis en sorti une bouteille de Desperados, son alcool préféré. "Ça sent la cuite ça .. Et pourtant je vois toujours pas de fille à mes cotés, étonnant .." Il se fit lui même rire, conscient que les effets du réveil allait bientôt disparaître, et qu'il aurait des questions à se poser. Il laissa passer cinq minutes en regardant s'il avait de quoi ce souvenir de la veille, des commandes ?
Bien trop chiffonné pour comprendre quoi que ce soit d'autre, c'est dommage, il y avait un nom d'écrit ..
Peut-être l'avait-il prit sur le serveur ? Ou était-il simplement lui même serveur, "Un beau gosse avec un job de merde .. Je devrais être dans une exposition de mecs parfaits, le seul, pensait-il en jubilant de plaisir, c'est pas tout mais va falloir que je sache ce que je fais la quand même .." Car oui, il commençait à s'inquiéter légèrement, se sentait de plus en plus oppressé par le silence qui devenait envahissant, jusqu’à ce qu'il trouve un vieil ami qui eu chez lui une réaction agréable, il eu un sourire narquois. Ses fidèles lunettes de soleils, perfectionnant son style un peu plus "Ma panoplie de beau gosse est réuni, parfait ! Tout de façon tant que j'ai mon visage aucunes femmes ne peuvent me résister !" Il ne pu s'empêcher de rire, faussement pourtant, l'oppression du lieu été revenu, il ne fallait mieux pas s'éterniser ici seul.
Il se leva, cherchant désespérément de quoi fumer sur lui, un échec total, "Bon, comment je vais faire pour me tirer d'ici ? Y a pas une nana qui pourrait me dire où elle habite ?".
Mais non, tout ce qu'il a trouvé, c'est un jeune blond, endormi, quoi que .. "Oh purée il se réveille" dit la perfectitude qu'il est, tout en reculant rapidement, voyant le garçon comateux.

Spoiler:

Le garçon cligne des paupières, bâillant à s’en décrocher la mâchoire. Il a du mal à émerger de son sommeil. Pourquoi est-ce si difficile d’ouvrir les yeux alors qu’il fait jour ? Peut-être à cause de la chaleur étouffante qui règne dans le lieu. Heureusement qu’il n’a pas un manteau en plus de son blouson noir aux manches déchirées et son sweat gris. Il s’étire en bâillant une seconde fois, tout le corps endolori, et s’ébouriffe les cheveux en observant son environnement avec l’air endormi de celui qui a un pied dans la réalité et un autre dans le rêve. Quel est cet endroit ? C’est un train, s’il en juge par les rangées de sièges de cuir rouge élimé.

L’esprit vaguement embrumé, il tourne la tête vers la fenêtre du wagon, apercevant dans la vitre le reflet d’un jeune homme d’une vingtaine d’années aux cheveux noirs ébouriffés et au regard bleu sombre un peu perdu. C’est moi, ça ? De toute évidence il ne peut en être autrement puisqu’il n’y a personne d’autre que lui, ni sur les quais de la gare, ni dans le… Le garçon finit par émerger totalement lorsqu’il se rend compte qu’un mec habillé comme un serveur de bar le regarde d’un air surpris.

- Salut…

Sa propre voix, assez grave, le surprend. Pas le genre de voix qui chante juste sans un minimum de travail. Sans faire vraiment attention au blond qui le dévisage toujours, il vérifie le contenu de ses poches. Habitude. Un paquet de mouchoirs, un rouleau de partitions. En clé de Sol. Pour violon. Il fronce les sourcils face aux trois inconnus sur la photo qu’il a trouvée dans sa poche gauche. Un homme, une femme et une gamine. Leurs noms lui échappent. Les souvenirs qu’il a en commun avec eux lui échappent. En fait, maintenant qu’il y pense, tout lui échappe. Qui suis-je, au fait ? Pourtant l’évidence le frappe. Il ne sait plus rien. Du tout. C’est perturbant, ce manque d’informations sur lui-même. Il soupire. Remarque l’étui posé à côté de lui. Un étui à… violon, vu la forme. Il l’ouvrira plus tard. Pour l’heure, il veut savoir où il est. Le brun se lève et tend la main au blond ; autant partir sur de bonnes bases.

- Quel est ton nom ?

Il replonge l’autre main dans sa poche. La photo et le paquet de mouchoirs y sont toujours. Simple vérification.

- Tu sais où nous sommes ?

Classique, comme question, mais c’est toujours mieux que de continuer à ne rien savoir. A part peut-être être sûr d’une chose : tout est silencieux, il manque quelque chose. Musique.

Il restait consterné face à ce mec, qui lui semblait beau, blond, comme lui en fait, en moins bien, qui est en fait un brun qui restait planté sous la lumière.
"Il a l'air tellement pathétique avec sa tête d'intello sorti tout droit de l'école musicale .."
Sans parler de cette horrible voix grave, aucune fille ne voudrait de lui, a part une pseudo connaisseuse en musique classique. "J'ai beau ne pas trop aimer ce genre de meuf, je les connais toutes .." Il eut une tête de vantard que lui même ne connaissait pas tellement. Il ne souvenait même pas d'une fille qu'il aurait rencontrer précédemment en plus, d'autant plus étrange ..

-Tu me reviens pas du tout tu le sais ça ?! , répondit-il en ignorant totalement sa question.

"Tout de façon j'ai mon temps pour parler de ce qu'on veut, j'vais le faire patienter un peu histoire de l'énerver"
La, c'est le moment de sortir mon visage de beau gosse qui s'impose, il va s'énerver c'est sûr !
Mais pourtant non, aucune réponse, "J'suis plutôt surpris qu'il me foute pas un coup de violon ..", il se mit a éclater de rire, d'un air très moqueur ..

-T'as perdu ta langue le musicien ? T'aurais pas un nom par hasard ?

Son regard se posa sur le précieux instrument de musique, il ne s'y connaissait pas spécialement en violon, mais il lui semble déjà en avoir entendu parler .. Étrange aucun souvenir ne lui revenait pourtant .. Comme le brun ne répondait pas, il préféra changer de sujet.
-Comme ça tu fais de la musique ? C'est quoi comme violon ? Il a l'air de valoir son pesant d'or, tu dois avoir un boulot plutôt sympa ! Enfin devait ..

Comme il était ébahi du manque de réaction du musicien, il décida de passer aux explications, n'étant pas du tout patient ..

- J'ai l'impression qu'on est dans la même situation .. J'me souviens ni de mon nom, ni de mon âge, ni de ce que je fais habillé comme ça, je me souviens de rien en fait, je suppose que c'est la même pour toi ? J'vais être sympa, ça se voit que tu as besoin de moi, j'vais donc t'aider, aller, me remercie pas trop ! , il finit par un clin d’œil des plus exagérés, vraiment exagérés, il voulait lui taper sur les nerfs car au fond, le musicien lui tapait tout autant sur les nerfs ..

Le blond ne lui répond pas tout de suite. Une lueur de contrariété passe dans son regard doré et il prend une expression étrange, à la limite méprisante. Celui-là ne m’aime déjà pas…

-Tu me reviens pas du tout tu le sais ça ?!

Ce n’est pas son problème si cet idiot a déjà une dent contre lui alors qu’il vient de se réveiller, qu’il est fatigué, paumé et que cet endroit manque cruellement de musique. Le blond change d’attitude, adoptant l’air du mec qui se croit plus beau que tout le monde, et intelligent de surcroît. Puis il éclate de rire. La chaleur le fait délirer ? Ou alors il est toujours aussi allumé ? Le brun baisse la main qu’il tendait à celui en face de lui et la fourre dans son autre poche. Le rouleau de partitions. Le jeune homme saisit son étui à violon, sans plus se soucier du blond. Il ne veut pas d’ennuis en terrain inconnu.

-T'as perdu ta langue le musicien ? T'aurais pas un nom par hasard ?

Pas plus que toi, le serveur. Il secoue la tête avec un air pensif, à la recherche de quelque chose qui pourrait lui indiquer qui il est et ce qu’il fait dans ce train poussiéreux avec un crétin pareil. Crétin qui continue d’ailleurs son monologue discordant qui ne mène nulle part en lui demandant quelle sorte de violon il a dans son étui. Comme il n’en sait pas plus que lui, il le laisse poursuivre sur sa lancée. Mais il ne s’arrête jamais de parler, ce type ?! Absolument insupportable. Le blond lui fait l’effet d’un instrument désaccordé qui ne se rend pas compte qu’il joue faux.

- J'ai l'impression qu'on est dans la même situation .. J'me souviens ni de mon nom, ni de mon âge, ni de ce que je fais habillé comme ça, je me souviens de rien en fait, je suppose que c'est la même pour toi ? J'vais être sympa, ça se voit que tu as besoin de moi, j'vais donc t'aider, aller, me remercie pas trop !

Cette remarque, ponctuée d’un clin d’œil ouvertement provocateur, fait soupirer le brun. Il entreprend d’ouvrir l’étui du violon et reste bouche bée devant la beauté de l’instrument posé à côté d’un archet. Pris d’un doute il saisit le violon et déchiffre difficilement les inscriptions à peine visibles à travers l’une des deux ouïes : Antonio Stradivari. Magnifique, je me retrouve avec un Stradivarius dans un simple étui à violon, dans un trou paumé où je risque de l'abimer... Avec un calme qui le surprend lui-même vu l’étrangeté de la situation, il répond :

- Je suis certainement aussi amnésique que toi. Mais je n’ai pas besoin de ton aide. Quant à ce violon, il doit bien sonner, sans avoir rien de spécial.

Le brun jette un dernier regard au violon. Un instrument aussi magnifique coûte des millions ! Et rend un son très pur. Il referme l’étui et le balance sur son épaule avec délicatesse ; ce n’est pas le moment d’en jouer – cela, il est sûr qu’il en est capable – et encore moins une bonne idée de dire au blond « quoi c’est comme violon ». Tout d’abord, revérifier le contenu de ses poches. Ensuite, sortir de ce train. Avec ou sans le serveur, ça lui est égal. Avant de sauter au bas du wagon il se retourne et lance :

- Je ne sais toujours pas ton nom mais moi en tout cas c’est Stradivarius. Pas le musicien.

Et il pose les pieds sur le quai. Désert. Silencieux. Génial…

- Je suis certainement aussi amnésique que toi. Mais je n’ai pas besoin de ton aide. Quant à ce violon, il doit bien sonner, sans avoir rien de spécial.
Je ne sais toujours pas ton nom mais moi en tout cas c’est Stradivarius. Pas le musicien.

"Il vient de se casser la ou je rêve .. Il me SNOBE ?! MOI ?! APOLLON DIVIN ?!", rugit-il intérieurement,"J'l'aime pas mais j'ai pas tellement le choix .. Autant avoir un appât, on sait jamais, puis vu comment il regarde son violon, il doit pas être sans valeur"

-Attends moi l'musicien !, hurla t-il en tentant de sortir du wagon.

La jambe prise dans son sac, il tombe brutalement au sol, son visage effleure une barrière, et touche ses lunettes qui tombent au pied de Stradivarius .. Le visage de notre serveur se froissât, contrarié de perdre sa panoplie du beau-gosse-égocentrique-parfait-avec-un-job-de-merde-et-qui-est-perdu-quelque-part.

-Attends, je pense qu'on va pouvoir s'entendre .. S'tu veux bien tu mets ton air ténébreux mélo-musicien de côté, et moi j'arrêterais d'être si parfait, ça te dit ?, dit paisiblement le blond en arborant son sourire de perfectitude, comme il le nomme si bien !

Même après cette magnifique chute, il réussit à transformer le sourire interne moqueur qu'avais le brun en pitié, c'est déjà ça de pris, mieux vaut inspirer la pitié que de se faire passer pour un crétin ..

Il lâcha un soupir, prit son sac, sa fierté, sa beauté et son élégance avec lui.

Lorsque Stradivarius était à deux doigts de se retourner, il tendit la main vers le jeune inconnu.

-Enchanté de te connaitre Stradivarius, appelle moi Desperados. Pas l'alcool.

Il fit un clin d'oeil des plus amicaux, "En fait, il me plait bien ce type, il sait ce qu'il veut .." puis fini par prendre un pas d'avance et constata qu'ils étaient bel et bien perdu dans un désert de civilisation ..

Stradivarius fronce les sourcils, quelque chose ici, en plus de l’allumé sans nom encore dans le train, ne lui inspire pas confiance. Déjà, se réveiller dans un endroit comme celui sans le moindre souvenir a de quoi faire peur. Ensuite le fait que tout ait l’air à l’abandon n’a rien pour le rassurer, ni pour lui indiquer où il se trouve. Je vais me réveiller… C’est forcément un rêve. Autrement, que ferait-il avec un Stradivarius sur le dos ? Stradivarius… c’est mon nom maintenant. Du moins le temps qu’il retrouve le vrai.

-Attends moi l'musicien !

Stradivarius se retourne, à temps pour voir le serveur se prendre les pieds dans son sac et s’écraser sur le quai, en perdant ses lunettes de soleil. Ce sont des choses qui arrivent lorsque l’on fait tout dans la précipitation. Ce en quoi le désaccordé semble être un expert… Le serveur se relève et lui dit avec un grand sourire un peu débile :

-Attends, je pense qu'on va pouvoir s'entendre .. S'tu veux bien tu mets ton air ténébreux mélo-musicien de côté, et moi j'arrêterais d'être si parfait, ça te dit ?

Non, pas du tout… Ca sonnerait tellement juste, de dire une chose pareille mais ça onduirait inévitablement à des problèmes. Tout comme lui répondre par l’affirmative serait le comble de l’hypocrisie. Alors Stradivarius se contente d’observer le blond tenter de reprendre contenance avant d’hausser les épaules. Musicien sûrement mais ténébreux… Il ne se fait pourtant pas l’impression d’être antisocial. Seulement, ce pseudo-serveur l’exaspère et lui dire ce qu’il pense ne ferait qu’envenimer la situation. Alors il reste neutre.

- Fais comme tu veux… Je vais voir s’il n’y a pas quelqu’un d’autre que nous ailleurs.

Stradivarius tourne les talons. Amorce le geste pour, du moins, mais s’arrête avant d’avoir pu le finaliser. Le serveur lui tend la main. Oh… mais c’est qu’il devient vivable.

-Enchanté de te connaitre Stradivarius, appelle moi Desperados. Pas l'alcool.

Le brun hausse les sourcils et réprime un sourire amusé. Le « enchanté » est peut-être de trop. Mais tant pis, il a autre chose à faire que de s’attarder sur un détail aussi futile. En tout cas le surnom du blond lui va comme un gant. Inutile de se demander où il était allé le piocher. Stradivarius serre brièvement la main de Desperados et se détourne en lançant :

- Partons d’ici.

Ce quai de gare ne leur apportera aucune indication utile. Alors autant avancer.