Un corps de vieille femme, tout simplement, qui s'est battu contre le temps et qui a perdu. Mais ne la sous-estimez pas, si sa peau est ridée et flasque, elle est encore capable de courir un peu et possède l'énergie nécessaire pour vous filer un coup de canne dont vous vous souviendrez, petits chenapans. Bigoudi est assez petite, mais se tient excessivement droite - une impression de prestance, de dignité qu'elle essaye de donner sans trop de succès. Ses petits yeux bruns vous fixent avec animosité, voire méchanceté. Elle garde les sourcils froncés quand quelque chose lui déplaît, c'est-à-dire quasiment tout le temps. Ses lèvres trop fines, serrées par le temps, lui donnent un air pincé. Ses cheveux gris sont ramenés vers l'arrière (gare à la première mèche qui lui tombera devant les yeux) et lui arrivent presque jusqu'aux épaules.
Le jour de son arrivée, elle portait un polo à manches courtes d'une couleur passée - un rouge-orangé terne -, peu assorti à une jupe bleue ample et tombant jusqu'à mi-mollet, dont les poches contenaient quelques bigoudis. Pour finir, par dessus des chaussettes rougeâtres, une paire de chaussures de ville marron à semelle épaisse. Elle est restée au goût vestimentaire du siècle dernier. Elle avait également au bras un sac à main en faux cuir, rempli avec une paire de lunettes à verres épais, sa fidèle canne et du maquillage - pour cacher l'usure de son corps. Ainsi, on reconnaît principalement Bigoudi grâce à sa vieillesse et le petit air vicieux avec lequel elle vous dévisage.