Messages : 42 Date d'inscription : 22/05/2013 Age : 27
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Sujet: Re: Stradivarius ~ Music is foundations of my soul Jeu 20 Juin - 16:23
les souvenirs ❥
souvenir 1
Spoiler:
Il est assis en tailleur au centre de la pièce. Il ne dit rien, ne bouge pas. Se contente d’écouter, d’observer. D’écouter surtout. Ses oreilles, grandes ouvertes, lui apportent une somme d’informations sur sa nouvelle vie. Sur cette vie qui s’offre à lui, si différente de celle qu’il a connu jusqu’ici. Une vie qui ne fait que commencer. Non. Pas tout à fait. Disons qu’elle a commencé au premier pied qu’il a posé en dehors de l’avion. Un pied conquérant, posé dans ce nouveau monde, qu’il n’appartient qu’à lui de découvrir. Ses yeux balayent la pièce. Des cartons, partout autour de lui, et là-bas, ce lit si plat et si bas qu’il semblerait inconfortable. Une pièce bien impersonnelle, mais après tout, ce n’est que le premier soir. Par la grande fenêtre, il peut voir le ciel se teinter de sang, et le soleil disparaitre à l’horizon. Quel magnifique crépuscule… Ragaillardi par cette vision, il se lève et s’approche d’un carton un peu plus petit que les autres. Souvenirs… Il s’empresse de l’ouvrir. Sur le dessus, une photo. Trois personnes qui semblent le fixer, avec un sourire aux lèvres. Un peu forcé, le sourire de la plus jeune. Il la reconnait bien là, sa petite sœur. Toujours à essayer de faire plaisir à papa et maman. Sans jamais vraiment faire les choses pour elle…. A ces pensées pleines de nostalgie, un soupir lui échappe, inaudible.
Encore plus inaudible l’instant d’après, quand un bruit sourd résonne dans la cloison. Il frémit. Perceuse. Ses oreilles ne le trompent pas. Et ce bruit, il ne connait bien, son père, en père modèle, a toujours apporté une satisfaction particulière à construire un tas de choses aussi jolies qu’inutiles –telles que la fameuse mangeoire à oiseau réclamée par maman, et qui pourrissait, depuis, dans le jardin. Bref, le bruit de la perceuse contre le béton, atroce, en train de tordre ses oreilles. Son visage se plie en une grimace dégoutée. Adieu le calme et la tranquillité pour un moment. Ses yeux tombent sur un étui, appuyé soigneusement contre le mur, en face de lui, à moitié dans l’ombre. Et son regard s’illumine. Oui, voilà qui devrait faire l’affaire. « Je me demande si je pourrais couvrir ce bruit avec mon violon... ». Il se rend compte qu'il a parlé seul, mais ça ne suffit pas à entacher son enthousiasme.
Doucement, il sort l’instrument de sa boite. Et un quart d’heure durant, il donne un récital. Un récital pour lui, un récital contre le bruit. Un récital pour faire honneur à cette nouvelle vie. Des coups contre sa porte l’interrompent, et c’est l’archet dans une main et l’instrument dans l’autre qu’il va ouvrir –entrebâiller serait plus juste- le battant, pour tomber nez à nez avec deux yeux sombres qui le fixent, plein de curiosité. Des yeux indéniablement féminins. « C’est toi qui joue du violon depuis tout à l’heure ? Enchantée, je suis ta voisine ! T’as du talent…. »