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Sur les bancs d'école

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Jouet fraîchement arrivé
Bae
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Bae

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MessageSujet: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeDim 17 Fév - 19:25

Sur les bancs d'école 1550624631 06h-08h

Dur réveil pour Bae. Ses yeux refusaient tout bonnement de s'ouvrir tandis que son corps réclamait de pouvoir savoir où il était et ce qu'il faisait là. Cependant, elle restait allongée. Le sol était froid, mais elle n'était plus dans le noir complet. Derrière ses paupières closes, elle pouvait sentir que le monde devenait plus clair. Le jour se levait ?

Un oeil doré s'ouvrit, puis le deuxième. Elle avait raison, le jour commençait à se lever. Combien de temps avait-elle dormi alors ? Mais surtout... Où était-elle ? Elle se redressa lentement avant de se remettre sur ses pieds. Elle eut du mal à tenir en équilibre, à peine sortie d'un drôle de sommeil. Dans ses souvenirs, la dernière fois qu'elle était réveillée, c'était dans une cafétéria, avec trois autres personnes. Et puis il y avait eu ce moment où tout était devenu noir. A présent, elle était là. Comment elle avait fait pour y arriver, elle ne savait pas. Si elle était loin de la cafétéria, toujours dedans ou bien à l'autre bout du monde, encore moins. Mais une chose était sûre, c'était qu'elle était seule.

• Poké ? Poké ?

Aucune réponse, pas l'ombre d'une petite tête rousse. Pokéball n'était pas là. L'inquiétude gagna alors la jeune fille qui plaça ses mains en porte-voix.

•Pokéball ! Chedar ! ... Noodles ! C'est pas drôle !

Mais personne ne lui répondait. Alors elle promena son regard d'or sur la pièce. Des marches, des bureaux, un tableau noir. On aurait cru une salle de classe. Non, c'était beaucoup plus grand. Un. Comment ça s'appelait déjà ? Elle ne retrouvait plus le mot. Tant pis. Elle ne devait pas rester plantée là à ne rien faire.

Elle devait explorer, tenter de trouver quelque chose qui pourrait l'aider à retrouver les autres. Elle commença à monter les escaliers, regardant chaque rangée. Soudain, elle s'arrêta. Elle n'était pas seule. Il y avait une drôle de forme là-bas. La jeune fille retint sa respiration avant de monter sur la table, au cas où la chose ramperait pour l'agresser. Elle était prête à lui sauter dessus au moindre mouvement.

D'un pas peu assuré, elle s'approcha, marchant toujours sur la vieille table en bois. Elle n'arrivait pas à discerner ce qu'était la silhouette. Finalement, elle arriva juste à côté, la dominant. Non, elle était trop loin d'une source de lumière pour voir ce que c'était. Pas le temps d'hésiter, la brunette sauta sur la forme, retombant lourdement dessus. Elle était un peu molle, c'était bizarre.

• Tayooo !

L'attaque est la meilleure des défenses.

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeDim 17 Fév - 19:58

La première chose dont il prit conscience, c’était la lourdeur de sa tête et l’engourdissement de son corps. Comme si un trente-six tonne lui avait roulé dessus, il se sentait… Dérangé. Ce n’était pas de la douleur, mais une sorte de langueur qui s’était infiltré tout au fond de son corps, enroulant ses anneaux autour de ses membres pour l’emprisonner et ne plus le laisser bouger. Lentement, le brun parvint à identifier comment il était, à défaut d’où. C’était froid sous ses doigts, et dur sous son corps. Probablement le sol du musée. Avec précaution, il bougea les doigts, vérifiant que tout répondait correctement. Puis il se décida à ouvrir les yeux. Entrouvrant les paupières avec difficulté, il observa un instant le plafond, les informations jaillissant avec force dans son esprit pour former un ensemble cohérent : il ne semblait pas y avoir de lumière et pourtant, il voyait plutôt clair. Ce n’était pas normal : le musée était plongé dans le noir. Combien de temps était-il resté inconscient ? Et d’ailleurs, il ne se souvenait pas d’être tombé dans les pommes. Il y avait Lou et le T-Rex et… Le T-Rex. Lou. Le brun se redressa brusquement et se cogna au rebord d’une table qui, d’après ce qu’il se souvenait, n’avait absolument rien à foutre ici.

A nouveau allongé, le brun se massa le crâne, les yeux plissés et les lèvres serrées en une grimace concentrée. Où était Lou ? C’était la seule question qui s’imprimait dans son esprit. Que lui était-il arrivé ? Et aussi, où était-il ? Parce que tout ce qui l’entourait ne ressemblait absolument pas au musée. Comment était-il arrivé ici ? Un bruit de pas le fit se figer, surtout quand une voix retentit. La salle devait être plutôt vaste, vu l’écho. Il retint son souffle et se figea. Une voix féminine, qui appelait… Un ou une dénommé Poké. La voix se tut puis repris, plus bruyante, appelant cette fois d’autres personnes. Il commença à lentement se redresser alors qu’un bruit de pas qui s’accélérait retentissait dans la salle. Mais il était lent, trop lent – encore embué par les brumes du sommeil… Et il fut violemment réveillé pour de bon quand quelque chose lui retomba lourdement sur l’estomac, lui coupant le souffle alors qu’à ses oreilles un cri de guerre lui chatouillait brutalement le tympan.

Faisant fi de sa respiration bloquée, le brun tenta de garder les idées claires, saisissant son agresseur par le coude pour le tirer et se redresser, le faisant s’écrouler à côté de lui, agrippant la table tandis qu’il dominait l’inconnu et en profitant pour se relever. La respiration difficile et l’estomac douloureux, le brun dominait désormais totalement son attaquant… Ou plutôt attaquante. C’était une jeune fille. Des cheveux bruns, des yeux verts mordorés et le visage fin. Définitivement une fille. Montrant presque les crocs, le brun recula d’un pas pour s’appuyer lourdement sur la table, une main posée sur son estomac. C’était une fille. Et ce n’était définitivement pas Lou. Regardant vivement autour de lui, il identifia l’endroit comme un amphithéâtre : des chaises et des tables jusqu’en haut, des escaliers descendant jusqu’à un tableau et un bureau central… Ils étaient environ à mi-chemin entre le tableau et les portes du haut. Rabaissant ses yeux verts vers la fille, le brun finit par soupirer, penchant la tête sur le côté.

« … T’as pas vu une fille aux cheveux roux ? »

Vu comment elle cherchait ses amis, il y avait peu de chance qu’elle ait vu quelqu’un, mais bon, ça ne coûtait rien d’essayer. Étaient-ils seuls ? Il ne voulait pas détourner à nouveau les yeux de la fille – elle risquait de l’agresser à nouveau ! Les sourcils froncés, il frotta lentement sa main contre son torse, histoire de s’assurer que tout semblait en place. Puis il se pencha, attrapant vivement son sac pour le poser sur la table à côté de lui, ses doigts effleurant un instant les chaussures de Lou. Lou. En un sens, c’était rassurant, ces chaussures. Parce que Lou avait vraiment existé, parce que ce n’était pas juste le fruit de son esprit. Mais si Lou avait existé… L’autre aussi. Celui qui s’était… Il serra les lèvres. Il ne devait pas y penser. Mais se concentrer sur la fille. Cette brune qui avait tenté de s’en prendre à lui sans même engager le dialogue avant. Franchement, on aura tout vu. La voix un peu sèche, le brun tripotait nerveusement la chaine du sablier autour de son cou, la faisant rouler entre son pouce et son index. Calme calme.

« T’es qui, au fait ? Et on est où ? Toujours dans la ville, non ? »

Un amphithéâtre. Ils étaient dans un amphi’. Donc il devait y avoir une école pas loin, s’ils n’étaient pas en plein dedans. Mais comment… Comment s’était-il retrouvé du musée à une école ? Et surtout, combien de temps s’était écoulé ? Il soupira, baissant les yeux vers le sablier avant de s’immobiliser. Le sable s’était écoulé. C’était troublant, il n’aurait su dire pourquoi, mais… Il regarda à nouveau la fille, franchement, attendant une réponse, le sablier serré entre ses doigts.

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeLun 18 Fév - 0:21

La forme l'attrapa et la balança à côté d'elle. Bae s'attendait à recevoir le pire des châtiments. Elle était encore tombée sur quelque chose de louche dans cette ville. Mais non. Rien ne se passa. Elle leva les yeux vers la silhouette qui s'était levée. Et ce n'était pas quelque chose de bizarre. C'était simplement un jeune homme. Un être humain comme elle. Malgré elle, elle laissa échapper un soupir de soulagement. Elle n'allait pas mourir pour l'instant.

Bae chercha à son tour à se relever. Pas besoin de table, elle se contenta de se mettre à genoux avant de remonter. Pendant ce temps, l'inconnu lui posait une question. La brunette arqua un sourcil avant de lever son regard vers lui. Ses épaules se haussèrent, tout simplement.

• Je me suis réveillée il y a approximativement trois minutes quarante, à part toi ici, j'ai vu personne.

Elle continuait de regarder autour d'elle, des fois qu'un des trois garçons soient aussi là, quelque part entre les tables.

• Je suppose que tu n'as vu ni un gamin roux, ni un grand mec qui fait penser à un réparateur électrique, ni un blond qui semble sortir du Moyen-Âge ?

Ca ne coûtait rien d'essayer. Peut-être s'était-il endormi après elle et avait eu le temps de voir quelque chose en plus. Elle le voyait jouer avec son collier. Nervosité ? Peur ? Qui savait. Elle persistait à vouloir trouver des têtes familières, mais son espoir s'amenuisait. Si ce mec avait aussi perdu la personne avec qui il était, c'était sûrement son cas. Instinctivement, son regard se porta à son poignet qui portait sa montre. 66. Le chiffre avait pas mal baissé depuis la mairie. Elle commençait à se demander si ce temps n'était pas celui qui lui restait à vivre. C'était peut-être bête, mais il n'y avait rien d'autre que cela pouvait être. Elle se demandait alors comment elle pouvait faire pour augmenter son temps.

La voix de son nouvel acolyte la tira de ses pensées. Il lui posait encore une fois tout un tas de questions donc elle n'avait pratiquement aucune réponse. Il était doué pour demander l'impossible.

• Normalement, on se présente avant de demander à quelqu'un d'autre... Appelle-moi Bae. Cet endroit ressemble à une salle de classe. Mais va savoir où on est exactement. Je n'ai pas eu le temps de faire une visite complète à mon arrivée...

Elle commença à s'éloigner de l'inconnu pour chercher un peu plus dans la pièce. Il ne fallait pas perdre de temps. La dernière fois qu'elle avait été réveillée, elle avait vite été rendormie.

• Je sais pas pourquoi on est ici, mais autant qu'on fasse un truc constructif avant l'arrivée de nouvelles emmerdes... Je sais pas pour toi, mais j'ai eu le droit à mon cadeau de bienvenue, et je n'ai pas hâte de voir la suite...

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeLun 18 Fév - 15:22

Spoiler:

Ils se faisaient face. Deux humains dans un amphithéâtre, dans une ville inconnue et quasiment vide de ce qu’il avait vu. C’était assez inquiétant ; mais elle n’avait pas l’air spécialement dangereux. Et elle était humaine. En chair et en os comme il avait pu le sentir quand il l’avait attrapée pour la faire tomber. Désormais, ils étaient tous les deux debout, se faisant face comme deux chiens de faïence, aucun n’osant abaisser en premier les protections levées par la crainte de la ville. Elle s’était apparemment réveillée un peu avant lui et n’avait vu personne, ce qui n’était pas des plus rassurants. La suite n’arrangea rien : elle non plus n’était pas seule avant de se lever ici. Il souffla et secoua la tête indiquant qu’il n’avait vu personne répondant à ces descriptions. En même temps, les seules personnes qu’il avait croisé jusqu’ici avaient ou mal finis ou… Il soupira. Il devrait trouver Lou, absolument ; ses souvenirs étaient flous encore, mais il se rappelait d’un T-Rex. Et définitivement, la pensée de la rouquine face à un monstre de la préhistoire ne pouvait que mal tourner. Mais elle n’était pas là, la courageuse Lou : parce que sinon, il n’aurait pas tardé à entendre le son de sa voix pleine d’optimisme. Alors il rabaissa son visage vers la brune, l’étudiant du regard en silence, sans aucune gêne. Il l’observa baisser les yeux vers ce qui semblait être une montre, peut-être avait-elle l’heure ? Mais quand il se pencha pour regarder, le compteur indiquait uniquement un 66. Peut-être était-elle brisée. Ses épaules s’affaissèrent légèrement. Que devaient-ils faire ? En tout cas, elle répondit à sa question. Bae. Probablement un faux nom, pour elle aussi. Il détourna un instant les yeux, observant les tables disposées en éventail.

« Appelle-moi Vinci. Et on est visiblement dans un amphithéâtre donc dans un campus, très certainement. Et absolument pas là où j’étais dans mes derniers souvenirs, ajouta-t-il, confusément. J’étais dans un musée… Et pas seul. Mais elle n’est pas là… Et ça doit probablement être pareil de ton côté. »

Il parlait un peu seul, comme si ce n’était absolument pas à elle qu’il s’adressait. Il avait besoin de réfléchir un peu, qu’importe que ce soit à voix haute et qu’elle bénéficie de ses déductions. Il se redressa, commençant à bouger également, marchant entre les tables et les chaises parfaitement rangées, comme si elles n’attendaient que des étudiants avides de savoir. Il l’écoutait d’une oreille, laissant ses doigts glisser sur les tables. Pas de graffitis, rien. Etonnant pour un endroit qui voyait passer peut-être des centaines d’étudiants par jour en temps normal. Il eut un léger rictus en l’entendant, un cadeau de bienvenue, hein ? A quoi avait-elle eu droit ? Il se posait la question mais n’irait certainement pas lui demander tout de suite.

« Peut-être qu’il y a quelque chose d’intéressant sur le bureau au centre, annonça-t-il en pointant ce dernier du menton. Genre des clefs ou des trucs de ce genre. Qui sait ce qu’un prof peut oublier là... »

Fort de cette décision, il entama la descente, jetant quelques coups d’œil à la fille par moment, histoire de faire gaffe à ce qui l’entourait. Peut-être n’étaient-ils pas seuls… Et il ne parlait pas seulement d’humains. Rapidement, il parvint au bureau et s’y appuya un instant avec délicatesse, regardant si rien ne trainait entre celui-ci et le tableau. Puis il fit le tour, laissant ses mains traîner sur le bois, visiblement décidé à ouvrir les tiroirs.

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeMar 19 Fév - 22:49

Vinci. Comme Léonardo ? Ouais, comme elle, il avait l'air d'avoir oublié une grosse partie de sa vie, si ce n'était sa vie complète. Il savait qu'ils étaient dans un amphithéâtre. Voilà, c'était ça le mot qu'elle cherchait. Il n'était pas ici lui non plus avant de se réveiller. La jeune brunette fronça alors les sourcils. Qui s'amuserait à déplacer les gens. D'autant plus que lui aussi avait quelqu'un avec lui, mais qu'elle avait visiblement disparu. Dans quel endroit étaient-ils tombés à la fin ? Bae laissa échapper un souvenir, se grattant l'arrière de la tête alors qu'elle tentait de réfléchir.

• Pareil, j'étais dans ce qui semblait être une mairie, mais rien à faire, il n'y avait personne, c'était tout noir. Mais j'avais trois garçons avec moi. Et aucun n'est là... J'espère qu'ils vont bien...

Elle était inquiète. Surtout pour Pokéball. Elle savait, elle sentait que Firefox pouvait survivre. Elle se doutait que Louis XIV trouverait d'autres filles à draguer pour obtenir leurs faveurs. Mais le petit Pokéball, du haut de ses quoi, 6 peut-être 7 ans, comment allait-il survivre s'il était séparé de tout point de repère - déjà que personne n'en avait aucun quelques heures auparavant.

Pendant ce temps, l'autre commençait à descendre. Il voulait chercher un peu dans le bureau central. Elle le regardait dévaler les escaliers. Elle n'avait pas envie de le suivre. A deux sur un simple bureau, c'était un peu bête. Et puis s'il arrivait quelque chose, au moins un des deux puissent s'enfuir.

• Je vais regarder dans le reste des rangées, qui sait ce qu'on pourra trouver...

Elle commença à partir dans l'autre sens que Vinci. Son regard se promena sur chacune des rangées, à la recherche de toute chose suspecte. Tout à coup, elle se plia en deux, se tenant le ventre. Ce dernier émit un grognement sonore. Depuis combien de temps n'avait-elle rien mangé ? Elle ne pouvait dire. Elle savait que depuis son arrivée ici, elle n'avait rien ingéré, mais avant... Quoi qu'il en était, il fallait qu'elle trouve quelque chose et vite. Ce n'était pas dans ses poches qu'elle allait trouver grand chose.

• Eh merde...

Elle tenta de penser à autre chose et reprit ce qu'elle était en train de faire, balayant sa droite et sa gauche. Puis il lui vint une idée.

• HEY ! L'OMBRE TRUCMUCH QUI ETAIT A LA MAIRIE, T'ES LA ? T'AS PAS UNE ASTUCE POUR MANGER OU UN TRUC DU GENRE ?

Sa voix résonnait dans l'amphithéâtre abandonnée. Cela ne coûtait rien d'essayer quelque chose, au point où ils en étaient. Après tout, personne ne savait ce qui allait les attendre entre temps.

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeMar 19 Fév - 23:00

Pauvre petit jouet plié en deux... Elle se sent fière. Fière de voir comme Elle peut les manipuler. Comme ils ne sont que des marionnettes. Elle libère un nouveau souvenir, qui flotte dans le grand amphithéâtre, jusque devant Bae. Alors, ma jolie, touchera, touchera pas ?

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeVen 22 Fév - 22:29

Il était penché sur le bureau, concentré sur la tâche qu’il s’était donné, à savoir le fouiller. Ses doigts glissaient sur le bois tandis qu’il plissait les yeux ; c’était comme si l’endroit lui évoquait quelque chose. Pas réellement celui-ci, mais quelque chose de semblable tout en étant fondamentalement différent. Il n’aurait pas pu mettre de mots là-dessus – et à vrai dire, il n’en ressentait pas l’envie. Pour le moment, se concentrer sur ce qui passait sous ses doigts, sur les bruits qui provenaient des mouvements de la jeune fille dans la pièce, ça lui était suffisant. Pour éviter de penser à Lou, à l’inquiétude qui lui étreignait le cœur ; était-elle seule ? Peut-être était-elle tombée elle aussi parmi un groupe composé d’inconnus. Il l’espérait – être seul dans cette ville, sans aucun repère, c’était une chose horriblement inquiétante. La présence de la jeune fille, Bae, l’incitait à ne pas paniquer et à rester digne. Relevant un instant les yeux, le brun observa la brune qui louvoyait en silence entre les rangées avant de s’immobiliser brusquement et de se courber. Qu’avait-elle ? Il posa sa main à plat sur le bureau, prêt à bondir pour venir l’aider – une impulsion venant d’il ne savait où. Mais c’était comme pour Lou – même s’il ne la connaissait pas, il ne pourrait pas l’abandonner à son sort. Mais elle se reprit visiblement rapidement et le brun apaisé retourna à son inspection, lui jetant parfois quelques coups d’œil vaguement intéressé. Puis il s’en désintéressa totalement, préférant étudier le bureau et tenter de l’ouvrir.

Quelques secondes passèrent avant qu’un hurlement ne brise le silence de la pièce. Brusquement tiré de ses pensées, Vinci se redressa, dardant ses pupilles absinthes vers la source de ce bruit si soudain : Bae. C’était comme si une frustration intense avait pris possession de la frêle jeune fille, la poussant à s’exprimer aussi bruyamment et à invectiver la ville de toute la puissance de ses cordes vocales. Il la regardait, incrédule ; qu’attendait-elle ? Une réponse ? Un signe ? Une apparition ? Il fallait rester un peu logique. Ils étaient seuls. Bels et bien seuls ; à moins qu’une table ne se mette en tête de commencer à vivre sa propre vie elle aussi, comme le T-Rex au musée ? Il détourna les yeux, les lèvres serrées en une fine ligne amère.

« Comme si elle allait répondre… »

L’incroyant qu’il était dû pourtant revenir sur ses mots, quelques instants plus tard. Comme surgie du néant une boule de lumière apparue, flottant quelques instants sous le regard saisi d’étonnement du brun avant de se stabiliser juste devant Bae. Presque malgré lui, les mots lui échappèrent tandis qu’il avançait lentement vers la jeune fille, délaissant le bureau qui ne semblait rien contenir d’intéressant.

« Un souvenir… »

Mais ce n’était pas l’un des siens. Du moins… Il le pensait ; sinon, n’aurait-il pas fait comme dans le musée et ne serait-il pas venu directement à lui ? Que lui arriverait-il s’il touchait cette boule lumineuse, s’il laissait ses doigts travers l’imperceptible matière de ce fragment de mémoire ? Et surtout… Pourquoi était-il apparu ? Parce que Bae l’avait réclamé ? Mais ça ne pouvait pas, ça ne devait pas marcher comme ça. Combien de temps avait-il passé dans les rues à marmonner pour réclamer un peu d’aide d’une puissance divine quelconque ? Trop, bien trop pour penser que tout ça était anodin. Fasciné, il s’immobilisa de l’autre côté du souvenir, s’en tenant soigneusement loin. Cela venait de la ville, après tout. Au musée… Il l’avait touché, par hasard. Autant ne pas recommencer, quoi qu’il ne risquait pas de devoir récupérer un feu follet entre ses bras cette fois-ci. Glissant ses mains dans ses poches, il observa l’étrange manifestation, ses yeux glissant jusqu’à la jeune brune.

« Tu sais ce que c’est ? »

Il n’avait pas eu le temps d’avoir une longue conversation là-dessus avec Lou. Il aurait eu tant de questions à lui poser… Mais peut-être qu’elle pourrait y répondre. Avec un peu de chance.

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeVen 22 Fév - 23:35

S'il croyait qu'elle ne l'avait pas entendu, il se fourrait le doigt dans l'oeil. Lui lançant un regard noir et lui fit sa plus belle grimace, sarcastique.

• C'est mieux que rien, vu qu'on trouve que dalle dans cet amphi pourri...

Son ventre continuait de gargouiller. Bon sang ce qu'elle avait faim. Elle rêvait d'un truc, peu importait. Sucré, salé, amer, acide. Un truc qui pouvait calmer les grognements de son estomac. Et en plus de cela, elle allait faiblir de plus en plus. Elle hésita à demander à Vinci s'il n'avait pas de quoi la secourir. Mais elle était trop fière pour demander de l'aide. Pas pour l'instant en tout cas. Elle ne tiendrait sûrement pas le même discours d'ici quelques minutes, une heure ou deux au maximum.

Elle était sur le point de relancer son appel quand un phénomène étrange se produisit. Là, devant elle, se tenait une chose bizarre, une boule lumineuse. Qu'est-ce que s'était encore que cette merde ? Mais d'un côté, cette "merde" avait un côté attirant, comme si elle l'appelait.

Elle était tellement captivée parce qu'elle voyait qu'elle n'avait même pas remarqué que le garçon avait délaissé son bureau pour venir la rejoindre. Elle ne se rendit compte de sa présence que lorsqu'il ouvrit la bouche et prit la parole. Un léger sursaut et elle tourna son regard doré vers lui.

• Non, je ne sais pas ce que c'est...

Puis elle reporta son attention sur l'étrange boule brillante. Elle prenait son courage à deux mains avant de faire ce qu'elle avait à faire.

• Mais je vais le savoir tout de suite !

Un sourire de défi et elle avança sa main pour toucher le phénomène. Qu'allait-elle trouver dedans ?

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeVen 22 Fév - 23:50

La mémoire, lentement, revient à Bae...

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeMer 27 Fév - 20:57

Il n’y avait eu aucune crainte, aucune peur dans son regard et ses gestes alors qu’elle tendait la main pour toucher l’orbe lumineuse. En avait-elle déjà vu ? Avait-elle déjà eu droit à l’un de ces souvenirs ? Il s’en souvenait – il en avait touché une. Juste après avoir rattrapé Lou, quand le corps chaud de la rouquine s’était écrasé contre le sien et qu’il avait aveuglément cherché le mur pour ne pas tomber, pour ne pas la lâcher – sa main avait traversé cette boule de lumière qui l’avait presque épouvanté quand elle était apparue. Et il avait été plongé dans ce qui avait semblé être un souvenir, fait confirmé par Lou. Il avait senti dans sa gorge l’odeur âcre de l’épaisse fumée sombre, il avait senti sur sa peau la chaleur étouffante de l’incendie, il avait senti la lourde senteur du métal embrasé. Et il y avait d’autres choses ; il se souvenait d’avions, de hangars ; de voix qui lui hurlait de revenir prêt d’elles. Mais il n’y avait pas prêté attention, il avait avancé, jusqu’à ce que quelque chose tombe… Et il y avait ce prénom ; Franco. Était-ce lui ? Il en doutait. Mais c’était lié. Si ce souvenir était à lui, pourquoi se serait-il précipité à la recherche de ce garçon dans ce bâtiment en feu ? Un Prince Charmant…

Le brun secoua la tête, reposant ses pupilles absinthes sur Bae. Puis il soupira, détournant les yeux, une question curieuse au bord des lèvres, comme un sursaut d’intérêt ; peut-être parce qu’il était jaloux. Oh, juste un peu ; parce qu’il aurait aimé tout avoir de sa mémoire, immédiatement. Mais il ne devait probablement pas être le seul dans ce cas. Il expira doucement, une nouvelle fois, détournant à nouveau les yeux comme si la regarder serait entrer dans une sphère trop privée pour qu’il le fasse. Puis il osa poser sa question, la regardant à nouveau.

« Alors ? »

Il était curieux. C’était instinctif : il avait besoin de savoir, de posséder toutes les cartes en main ; mais il ne pouvait pas non plus la forcer à parler de ce qu’elle avait vu. Et même si elle le faisait, il n’était pas sûr que savoir cela se révèlerait utile pour la suite. Il se gratta le crâne, ses doigts descendant pour tripoter les chaussures de Lou.

« … On devrait peut-être quitter cet endroit. »

Ca ne rimait, après tout, à rien de rester ici à tourner en rond. Mais peut-être qu’ils devraient tourner un peu dans l’amphithéâtre, histoire de savoir s’ils étaient réellement seuls. Mais comment exprimer tout ça ? Il n’avait pas envie de s’imposer ; et plus encore, il n’avait pas réellement envie de socialiser. Il ne pouvait clairement pas s’en sortir seul ici, mais c’était tout aussi instinctif que sa curiosité. Peut-être qu’en se tenant un peu à distance d’elle, cette sensation diffuse s’arrêterait… Il passa une main dans ses cheveux bruns. Il avait l’impression que tout était embrouillé…


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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeJeu 28 Fév - 13:18

Non. Restez encore un peu...

Elle les observe. Elle le reconnaît. Lui, il était avec la fille qui a détruit son T-Rex. Mais il n'est pas comme la rousse, pas aussi spontané, pas aussi sûr de lui. Elle a déjà examiné son passé. Elle sait pourquoi.

Les jouets soucieux sont les plus intéressants. Ils sont malléables. Ils l'amusent.

Lentement, la craie proche du tableau noir s'élève et se met à écrire comme portée par une main invisible. Les mots apparaissent. " Je sais ce que vous devez faire. "

Elle parle.

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeJeu 28 Fév - 21:58

La lumière l'avait aveuglée. A présent, elle était ailleurs. Tout lui semblait réel. Mais c'était impossible qu'elle se soit téléportée. Et puis où était passé Vinci ? Non, cela devait être comme une sorte de rêve. Mais un rêve presque réel. Une impression de déjà-vu. Etait-ce vraiment elle qui faisait tout ça ? Elle qui criait ce nom ? Qui découvrait les traces dans la neige et qui retrouvait un gamin ? Qui était-elle vraiment pour elle ? Son frère ? Pourquoi parlait-elle au pluriel quand lui parlait uniquement de sa mère ? Trop de questions se tournaient et se retournaient dans sa tête. La pire lui arriva. Et si ce n'était pas sa vie qu'elle voyait ?

La lumière reprit le dessus, avant de la faire sombrer dans la pénombre. Bae cligna plusieurs fois des yeux avant de se rendre compte qu'elle était de nouveau dans l'amphithéâtre. Elle retrouva aussi Vinci, à côté d'elle. Qu'il soit encore là était une bonne chose. Cela signifiait qu'aucun malheur n'était encore arrivé. Pour l'instant. Il lui posa une question à laquelle elle fronça les sourcils.

• C'était étrange... J'ai vu des choses... J'ai l'impression que c'était ma vie... Tu as croisé un Yuri depuis ton arrivée ?

Qui ne tente rien n'a rien. Elle se doutait que ce Yuri ne se souvenait plus de son prénom, comme tous les gens ici. Donc aucune raison que son nouvel acolyte l'ait rencontré, mais bon.

Elle était d'accord avec lui. Ils n'avaient plus rien à faire ici. S'ils n'avaient rien trouvé, alors c'était qu'il n'y avait rien à trouver.

•Oui... La dernière fois que je suis restée trop longtemps dans un endroit, un truc étrange est arrivé ! La porte doit être en bas.

Elle était sur le point de descendre les premières marches lorsqu'un phénomène paranormal apparut devant ses yeux dorés.

• Trop tard...

Là, en bas, au niveau du bureau, une craie se baladait sur le tableau, inscrivant quelques mots sur l'ardoise. "Je sais ce que vous devez faire." Elle n'hésita pas. Elle dévala les escaliers. De toute façon, la porte était là. Elle s'approcha du tableau, tentant de voir le curieux stratagème utilisé pour faire voler la craie. La magie n'existait pas, ce n'était pas possible. Elle n'osa pas prendre la craie en main, mais elle ne voyait rien. Alors elle fit ce qu'elle savait faire de mieux depuis le début : parler à des choses invisibles.

•Qu'est-ce qu'on doit faire ? Et pour quoi faire ?

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeMar 5 Mar - 14:02

Le halo de lumière avait pendant un instant nimbé ses yeux et ses cheveux d’éclats dorés. Le brun était resté sans bouger, osant à peine respirer tant l’instant semblait important ; pour l’avoir lui-même vécu quelques heures auparavant, il sentait bien que c’était le genre de moment où la seule chose ayant de l’importance était ces images et ces sons. Puis il prit fin, tout naturellement ; et déjà elle tournait les yeux vers lui, répondant à sa question et lui en posant une autre.

« Non. Je n’ai pas croisé grand monde depuis que je suis ici… Trois personnes. Je pense que deux d’entre elles sont mortes, dont une c’est certain. »

Il avait moins de mal à en parler, comme si ça s’éloignait déjà ; bien évidemment, ça restait un peu à vif et il ne pourrait décidément pas faire confiance à cet endroit sans arrière-pensées. Mais ça ne le hantait plus jusqu’à restreindre ses faits et gestes ou ses pensées. C’était mieux, en un sens. Mais déjà il fallait bouger, repartir ; rester immobile était une très mauvaise idée dans un endroit comme celui-ci, surtout dans un lieu aussi clos qu’un amphithéâtre. Il se redressa, calant une nouvelle fois le sac contre sa hanche, prêt à se diriger vers la sortie. Les mots lui échappèrent, presque machinalement.

« D’habitude, il y a des portes en haut et en bas… Si on passe par en haut, on finira à un étage supérieur. La sortie vers l’extérieur doit être en bas, effectivement. Sauf si on est en sous-sol… »

Il eut une mine contrite. Pas grave. Elle avait déjà entamé sa descente quand quelque chose se passa. Ce n’était pas si étonnant après tout ; la ville ne semblait pas décidée à les laisser en paix plus de quelques instants. Mais ce n’était pas si grave ; il préférait un contact direct plutôt que d’attendre inexorablement que quelque chose se passe. C’était moins stressant, en un sens. Sous les deux paires d’yeux presque adultes, le tableau se couvrit d’inscriptions qu’ils comprenaient visiblement tous les deux ; et le visage du brun s’obscurcit un instant tandis que la jeune fille entamait un dialogue. Comment pouvait-il comprendre ce qui était marqué, pourquoi parlaient-ils tous la même langue alors qu’ils n’étaient clairement pas du même coin de la planète ? Elle avait eu des souvenirs avec un Yuki, lui avec un Franco : ce n’était pas compatible… Il soupira. Peut-être se torturait-il trop les méninges. Rapidement, il reprit pied avec la réalité, emboitant le pas à Bae et se retrouvant à ses côtés face au tableau. Machinalement, il tendit la main pour attraper une des autres craies qui traînait, la faisant rouler entre ses doigts, sa paume se couvrant d’une mince pellicule blanche. Elle était froide et pourtant, le contact ne le dérangeait pas, comme s’il le connaissait. Il poussa un nouveau soupir, serrant la craie entre ses doigts tandis que son regard naviguait entre le tableau et l’objet dont on s’était servi pour écrire et qui reposait sur la plaque de métal accolée au tableau.

« Si tu sais ce qu’on doit faire… Dis-le nous, s’il te plait ? »

Ils attendaient, dans l’expectative d’une réponse. De quelque chose qui leur donnait un but, quelque part où aller, quelque chose à faire.


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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeMer 6 Mar - 21:06

La craie s'élève à nouveau et répond. " Vous devez courir."

Si Elle avait eut un visage, sans nul doute aurait-elle exécuté un sourire carnassier. L'amphithéâtre se mit soudain à trembler comme sous les pas d'une créature encore inconnue.

La craie ajouta encore. " Et fermez les yeux. "

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeMer 13 Mar - 21:11

Une nouvelle fois, la craie se mit à bouger. C'était vraiment trop étrange. Bae, qui était pourtant si proche, ne voyait rien. C'était de la magie. Courir. Ils devaient courir.

• Courir ? Pour fuir quoi ?

Et comme pour lui répondre, la terre se mit à trembler. La jeune brunette s'appuya contre le mur pour ne pas s'écrouler. C'était quoi ce bordel au final ? Levant les yeux sur le tableau, la craie écrivait de nouveau.

• Courir et fermer les yeux ? C'est pas un peu contradictoire comme ordres ça ? Courir en fermant les yeux, c'est se vautrer à tous les coups !

Mais il ne fallait pas perdre de temps. S'enfuir, il fallait partir. Elle se dirigea vers la porte et tenta de l'ouvrir. Rien à faire, c'était verrouillé. - Information donnée par Janvier (au cas où ;)) - L'inquiétude et la peur commençaient doucement à s'insinuer en elle. Elle fixa son acolyte.

• Comment on va s'en sortir...

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeJeu 14 Mar - 9:59

Ils étaient face au tableau. Deux silhouettes immobiles dans l’amphithéâtre, deux êtres vivants parmi une multitude de tables et de chaises toutes identiques. La situation avait quelque chose de stressant qui lui fit resserrer les doigts sur la craie, la glissant machinalement dans son sac. Puis lentement, il frotta sa main couverte de poussière sur son pantalon, sursautant presque quand l’autre craie s’éleva à nouveau pour marquer autre chose sur le tableau. Il le déchiffra rapidement. Courir. Ils devaient courir ? Il tourna le visage vers Bae, les sourcils froncés par la réflexion quand un tremblement le fit sursauter. Comme un pas. Puissance cent milles. Les vibrations faisaient tressauter les tables et les chaises. Immédiatement, le brun se crispa. Qu’est-ce-que ça pouvait bien être ? Que devaient-ils fuir ? La « chose » qui produisait ce bruit de pas ? Il s’appuya au mur, jetant un coup d’œil vers la jeune brune – elle avait l’air aussi perdue que lui quant à ça. Il souffla, se mordant la lèvre en constatant que la craie écrivait toujours, imperturbable. Et fermer les yeux… Il retient une réflexion, l’entendit de la bouche de Bae. Bien, au moins ils étaient sur la même longueur d’onde pour le moment, à trouver ça complètement aberrant.

Il lui emboita le pas quand elle se dirigea vers la porte, ayant un mauvais pressentiment vite confirmé quand elle leva les yeux vers lui. Ils étaient bloqués. Et ils avaient tous les deux peur. Inspirant une grande goulée d’air, le brun se rapprocha d’elle, prenant doucement sa main pour la tirer derrière lui, en un vague ersatz de protection. Il ne pouvait mieux faire dans cette situation. Mais c’était rassurant – tenir ce poignet chaud dans sa main, avoir un but… Tout plutôt qu’être perdu.

« Et où courir si on est enfermé, hein ? »

Ils étaient comme des bestioles. Des souris pourchassées par le chat, des grillons donnés à une araignée. Peut-être que c’était ça que ressentait un insecte pris au piège d’une toile ? Il serra les dents.

« Je te dirais bien qu’on devrait se planquer sous le bureau, mais j’ai peur que ça n’arrange rien. »

Il avait relâché son poignet, gardant la fille entre son dos et la porte, les yeux rivés vers les tables qui tressautaient et dansaient, animés par les monstrueuses vibrations que la chose faisait. Il souffla doucement.

« Je… Je vais essayer de te protéger du mieux que je peux. Alors dès que tu vois un moyen de te tirer d’ici, tu cours. »

Pourquoi agissait-il comme ça, avec une inconnue en plus ? Il aurait été incapable de répondre ; mais il semblait bien qu’il soit incapable d’abandonner quelqu’un encore une fois. Comme avec Lou. Il inspira, serrant les poings. Prêt à voir n’importe quoi surgir.

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeJeu 14 Mar - 11:12

Ou ne pas voir, plutôt.

Ca ne courrait pas. Ca rampait. Ricanant de toutes ses dents, Elle observait avec délice sa créature effrayer ses petits jouets. Un énorme serpent. Un cobra qui venait de se faufiler par la porte verrouillée quelques secondes plus tôt qui semblait s'être ouverte pour son simple passage. Il était étrangement magnifique. A mieux y regarder, on pouvait apercevoir que ses écailles étaient serties de pierres précieuses et de poudre d'or.

Et alors qu'il se perdait dans sa contemplation, Vinci subit une étrange transformation qui du surprendre Baé. Son camarade n'était plus là. Ou du moins, elle ne pouvait plus le voir. Parce qu'il n'était plus visible.

Et toi Baé ? Regarderas-tu le serpent ?...

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeMar 19 Mar - 11:00

Il tenait sa main et la força à se placer derrière lui. Il ne la connaissait pas - ou plus -, il ne savait pas ce qui les attendaient, mais il voulait la protéger comme si c'était la plus chère de ses amies.

Elle n'aimait pas ce sentiment de se sentir impuissante et protéger comme une pierre précieuse. Elle aussi voulait défendre sa peau. Elle tentait alors de protester.

• Je vais pas te laisser seul comme ç-

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que la porte laissa entrer quelque chose. Un bruit de frottement contre le sol, comme si la chose rampait. Bae leva les yeux vers Vinci, mais ne le vit pas. Son regard doré s'écarquilla. Il avait disparu.

• Vinci ? Vinci !

Son regard rencontra le tableau noir alors qu'elle regardait autour d'elle pour trouver son coéquipier. "Et fermez les yeux". Cette phrase tourna et se retourna dans sa tête. C'était un conseil. Il ne fallait pas qu'elle regarde ce que Vinci avait vu. Tant pis pour sa curiosité, elle se mit dans le noir complet. La peur l'avait envahie. Comment allait-elle faire pour s'enfuir maintenant qu'elle ne voyait plus rien. Elle hésitait quand même à jeter un rapide coup d'oeil à la chose qui était entrée, mais en repensant à Vinci, et en ne sachant pas ce qu'il était devenu, il ne fallait pas prendre de risque.

Elle tenta de fuir. Elle ne savait pas où, mais peut-être que se mettre en hauteur lui ferait gagner du temps. Par chance, elle se souvenait à peu près de la distance par rapport au bureau. Prudemment, les mains en avant, elle essaya de l'atteindre. Et lorsque ses doigts rencontrèrent le bois, elle se hissa sur la plateforme, pensant pouvoir réfléchir à un nouveau plan pour la suite.

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeMer 20 Mar - 10:03

Il y eut un grincement. Violemment, le brun fit volte-face pour faire face à l’endroit d’où venait le bruit inattendu ; et à nouveau il était entre ce qui semblait dangereux et la fille – ne lui en déplaise. Il savait pertinemment qu’elle n’apprécierait probablement pas qu’un inconnu tente de la protéger sans même lui demander son avis ; mais il ne pouvait pas lutter contre cet instinct qui lui dictait d’agir ainsi – elle aurait tout le temps de lui faire des reproches plus tard. Quand ils seraient à l’abri. Alors il ne dit rien, préférant poser ses yeux vers ce qui avançait. Et il en frémit ; de saisissement, tout d’abord, devant cette chose qui rampait à leurs pieds, se redressant en dardant vers eux sa langue. Des sifflements. Il frémit, laissant son regard dériver vers les pierreries qui sertissaient ses écailles et les éclats dorés de sa peau écailleuse. Il recula d’un pas, intimidé, sans sentir les changements qui s’opéraient en lui – mais ce n’était pas le plus important. Il recula donc, entendant la voix de Bae l’appeler. Mais il était là. Pourquoi l’appelait-elle avec tellement d’angoisse ? Il se tourna vers elle, tournant impunément le dos au reptile qui s’était introduit dans la salle. Le brun observa la fille se tourner vers le tableau et tenter de grimper sur le bureau. Il la suivit, grimpant à ses côtés, plus négligemment, gardant un œil sur le reptile qui ne lui inspirait aucune confiance. Puis il prit enfin la parole, toujours inconscient de son état actuel même si l’absence de son corps dans sa vision périphérique le gênait sans qu’il ne puisse l’expliquer.

« Bae ? Tu l’as vu ? »

Il parlait d’une voix basse. Un peu rêveur – l’animal était, malgré sa probable dangerosité, la chose la plus impressionnante qu’il ai vu jusque-là. Il se passa la main dans les cheveux, fermant les paupières et les serrant, comme si ça pouvait aider à quelque chose.

« Il faut qu’on sorte d’ici… Je ne pense pas qu’il va se contenter de nous regarder bien sagement. »

Il devait se concentrer. Quelles étaient les possibilités qu’ils avaient ? Il y avait la porte d’où venait le reptile. Y-en-avait-il une autre ? Il se mordit la lèvre, serrant les poings sur ses mèches sombres. Une fenêtre ?

« … On doit trouver une sortie. La porte est sûrement à nouveau verrouillée, mais on peut toujours vérifier encore. Peut-être une autre porte en haut des escaliers… Ou même carrément une trappe. J’en sais rien. Putain. »

Il tourna les yeux vers elle, constatant qu’elle avait les yeux clos. Il haussa les épaules, posant à nouveau les yeux sur le tableau.

« Fermez les yeux… C’est foutu pour moi je pense. »

Il posa sa main sur le poignet chaud de la fille.

« Je pense qu’on doit remonter en haut de l’amphi. »

La situation aurait pû être risible… Une brune installée sur un bureau et une voix qui s’adresse à elle. Avec un serpent qui trainait dans le coin. Comme quoi, lui et les trucs écailleux n’étaient définitivement pas faits pour s’entendre.


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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeVen 5 Avr - 18:19

Le serpent géant rampait toujours dans l'amphithéâtre. Quoiqu'aveugle, il se repérait via la chaleur que dégageaient les deux corps. Dans des sifflements sinueux, il s'avança près du bureau où se trouvaient les jeunes gens.

" Baé. Ouvre les yeux. Réveille toi..."

La voix était sortie de sa gueule, sifflante et enfantine. Elle parlait à travers son serpent. Elle jouait avec ses jouets.
Mais Baé ne pu jamais se réveiller. Parce qu'elle restait immobile. Étrangement immobile. Trop immobile. Baé n'existait plus. Elle n'était plus qu'une statue dorée à côté de Vinci.

Cours petit. Cours maintenant. La porte de l'amphithéâtre vient de s'ouvrir.

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeLun 8 Avr - 23:08

" Tu comptes faire quoi si tu croises une autre bestiole comme ce rat ?! Lui balancer tes béquilles dans la gueule et t’enfuir en courant ?! Ah mais oui, c’est vrai, j’oubliais, tu ne PEUX pas courir. "

Le sarcasme de la pirate la fait sourire. C'est une option en effet... Lorsqu'Août attrape violemment son poignet, elle lâche ses béquilles de surprise. Elle fulmine et a envie de lui en retourner une mais il commence déjà à parler.

" ... Tu sais ce que j'étais avant hein ?! J'étais un putain de tueur, dans mon dernier souvenir j'ai buté un mec de sang froid. "

Il la lâche et elle frissonne. Parce que le souvenir du cadavre est trop frais dans sa mémoire. Parce qu'il a pas le droit de le raviver comme ça pour lui faire peur... Mais il plante ses yeux dans les siens et elle se sent incapable de bouger, immobilisée par le gris acier de son regard, comme s'il avait lié des chaînes autour de ses chevilles.

"...Surtout, tu es blessée, tu es vulnérable si une de ces bestioles t'attaque ! Et puis, même si t'es une chieuse, je t'aime bien d'accord ?"

Je. Suis. Pas. Vulnérable. Mais la colère s'est envolée à l'instant ou il a dit qu'il l'aimait bien. Par contre, crois pas que je vais te laisser me porter hein, bas les pattes !

"...Joke, si tu ne peux pas encadrer ce mec, tu ne lui causes plus et puis basta. Il faut vraiment qu’on parte d’ici, cet endroit… ne m’inspire pas confiance. "

Xéna n'est pas contente, la voilà déjà partie vers le campus, sans leur accorder un regard. Joke récupère ses béquilles et la rattrape en forçant sur ses bras. Elle ne sait pas quoi dire. Veut pas que la pirate les lâche.

" J'me suis un peu emportée... " elle fait une moue penaude et lance à Août, sans se retourner " Dis, comment tu t'es souvenu ? "

Elle n'aime pas cette distance qu'elle a placé entre eux mais... Mais rien en fait, elle va pas avoir peur d'un mec si ? Manquerait plus que ça ! Alors elle se retourne et lui lance un petit sourire par dessus son épaule avant de regarder à nouveau devant elle.

Elle pénètre dans l'amphithéâtre la première et ses yeux se posent immédiatement sur la statue de la jeune fille sur le bureau. Instinctivement elle porte la main à son fouet et s'adresse à ses compagnons sans se retourner, un sourire en coin :

" Je crois qu'on a le feeling pour trouver les nids à emmerdes... C'est un jeu de piste sordide, si on les trouve tous on sort d'ici ? "

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:07

Mais le serpent avait disparu. Etait-il sorti de la pièce ? A moins qu'il ne fut redevenu invisible ...? Il n'y avait rien dans l'amphithéâtre pour attester de sa présence, à part la statue de Baé, figée à jamais les yeux fermés.

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeMar 9 Avr - 17:23

Je suis du regard Xéna, cette dernière s'éloignant vers un bâtiment un peu plus loin. Joke la rattrape en quelques "enjambés". Je marche dans leur direction, restant un ou deux mètres derrière eux. La rouquine s'adresse à moi, me demandant comment je me souvenais du fait que j'étais un meurtrier. J'hausse les épaules avant de lui répondre.

- C'est cette sphère lumineuse... Elle m'a montrée un fragment de ma mémoire... Ça doit être la vue de ce cadavre qui l'a provoqué.

On entre dans le bâtiment, une sorte d’amphithéâtre. En entrant dedans, la première chose qui m'interpelle est la statue d'une jeune femme, les yeux clos. Un frisson me parcoure, ce genre de frisson à vous glacer le sang. J'ai un mauvais présentiment... Joke se saisit de son fouet pour parer à l'éventualité d'une attaque.

- Joke, Xéna... Je crois qu'on va pas s'éterniser ici. On devrait trouver un autre endroit, un peu plus sûr.

Je m'approche de la statue, elle semble tellement réaliste... Elle aurait été transformée par quelque chose ici ? Si c'est le cas, il faut partir, et tout de suite. Je saisis mon couteau en examinant les alentours, regardant Joke et Xéna par la même occasion.

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeMer 10 Avr - 12:13

J’entends à peine les excuses de Joke vis-à-vis d’Août. Cela ne m’intéresse pas, ils n’ont qu’à jouer au vieux couple en manque de disputes ailleurs. Même si ma colère s’est envolée, je ne suis pas tout à fait calme pour autant ; j’espère intérieurement qu’ils vont me suivre alors que je n’ai qu’une envie, c’est qu’ils me fichent la paix. Ok je sais, c’est une énorme contradiction. Sauf que je suis contradictoire. Sinon comme pourrais-je penser aux différentes raisons d’ôter la vie, ne réagissant qu’à peine en apprenant que le roux a déjà tué dans sa vie passée tout en craignant qu’il me plante un couteau dans le dos ? Tu pousses très loin ta paranoïa… Je voudrais faire taire ma conscience, trouver le bouton OFF, mais je sais d’instinct que j’en suis incapable parce qu’elle a raison. Je n’ai pas à craindre le visible mais l’invisible tapi dans une mémoire qui s’est fait la belle depuis que je me suis réveillée dans ce train. Tout ceci n’est pas un rêve, pas plus que l’impression tenace que la douleur et la mort ne me sont pas inconnus. Pas autant que le désirerais.

" J'me suis un peu emportée... Dis, comment tu t'es souvenu ? "

Je lance un regard vers Joke qui m’a rattrapée et marmonne en levant les yeux au ciel :

-Oui, c’est le cas de le dire.

La deuxième question ne m’est pas destinée mais la réponse m’intéresse. Beaucoup. Parce que ça veut dire que si lui a pu se souvenir, moi aussi j’en aie la possibilité. Ça me tente autant que ça m’effraie, soit dit en passant. La voix du roux m’offre le sésame tant attendu, tout en me plongeant dans la perplexité ; son brusque revirement d’humeur face au rat était dû à cette sphère lumineuse qu’il avait effleurée ?! Et il n’avait entrevu qu’un fragment de son passé. Un brusque sourire étire mes lèvres alors que Joke entre dans ce qui m’a tout l’air d’être un amphithéâtre ; il n’y a plus qu’à attendre qu’une boule de lumière se plante devant moi comme par magie pour que je sache en partie qui je suis ? Sans blague, cet endroit est vraiment un repaire de cinglés !
Je me fige en entrant à mon tour dans l’amphithéâtre. Déserté par toute vie humaine. L'unique élément qui fasse un tant soit peu vivant au milieu de la pièce à l’abandon est une statue de pierre. Trop réaliste, beaucoup trop réaliste pour être vraiment une statue. Août nous sort que nous ne devrions pas nous éterniser ici en s’approchant de la statue. Je lui lance, les poings sur les hanches :

-Ca suffit les décisions à deux balles, on ne fait que voler d’un endroit à un autre depuis le début de la matinée ! Examinons posément notre situation. Et, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, cet amphi est une place plus sûre que le zoo ou le parking.

Je fais le tour de la statue, remarquant quantités de détails qui n’auraient pu avoir été sculptés de main humaine. Le réalisme de cette fille de pierre n’est pas anodin, ce qui veut dire qu’auparavant elle aurait très bien pu être…

-Humaine… Août, finalement, oublie ce que j’ai dit. Si la Méduse qui a transformé cette fille en pierre rôde encore dans les parages, on est dans la merde.

L’image d’une femme au visage encadré non pas de cheveux mais de serpents me traverse l’esprit un bref instant. Il est peu probable que ce soit la Méduse mythique qui ait fait subir cela à cette pauvre fille immobile à jamais mais quelque chose en est capable. Ce nouvel obstacle pourrait bien être le dernier pour notre petit groupe. Que je n’ai tout à coup plus aucune envie de quitter. Je les apprécie bien, finalement ; ce roux maussade avec sa fâcheuse manie de nous donner des ordres et cette gamine explosive avec ses sautes d’humeur. J’effleure du doigt la pierre granuleuse de la statue en me tournant vers eux. J’ai réussi à leur lancer un demi-sourire.

-Quoi qu’il arrive, on reste ensemble.

Pour une fois, ma voix contient un soupçon de sincérité. Nous avons besoin les uns des autres, à a fois pour rester en vie et pour ne pas devenir dingues. Parce que cette ville et ses monstres, voleuse de passé, pourrait nous arracher notre présent en un claquement de doigts. Ou en un battement de cils…

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MessageSujet: Re: Sur les bancs d'école   Sur les bancs d'école Icon_minitimeJeu 11 Avr - 12:22

Il fixait Bae, les yeux exorbités, l’air profondément paniqué. Elle était là. Juste avant, juste quelques secondes avant, elle était là encore, son poignet chaud entre ses doigts. Et maintenant… Maintenant, il n’y avait plus rien – juste le froid glacial de l’or sous sa paume. Le brun retira ses doigts, reculant précipitamment en oubliant totalement le serpent, les yeux fixés sur la fille qui, quelques secondes avant, était encore un être en chair et en os. Un frisson d’horreur le parcouru et il se retourna brusquement, cherchant le reptile des yeux. Mais rien – plus rien. Il avait disparu, comme la vie avait déserté les traits désormais figés de la jeune brune. Le brun se redressa, s’accrochant au bureau avec violence, tremblant de tous ses membres – encore une fois, quelqu’un était mort. Quelqu’un qu’il n’avait pas pu sauver. Il avait envie de vomir. La nausée le secoua violemment mais il parvint à se maîtriser, les doigts crispés sur le bureau.

Un bruit de cavalcade le fit se tourner, posant ses yeux paniqués sur les trois nouveaux arrivants qui bavardaient, l’air de rien. Comme si tout était normal, comme si ce qui venait de se passer jusque-là n’était qu’un rêve. Mais la statue était là. Il respirait doucement, observant les trois qui semblaient l’ignorer sans aucune gêne, préférant s’intéresser à la statue de celle qui fut Bae. Ils parlaient, toujours, l’ignorant à chaque instant. Et la colère le prit. Parce que merde, c’était trop – et qu’eux estiment qu’il ne mérite pas plus qu’être ignoré, c’était révoltant. Et cet intérêt pour Bae, cette pauvre fille qui… Il soupira, secoué brusquement par un hoquet. Il avait envie de vomir. De pleurer. De s’énerver. De crier sa rage et son incompréhension. Mais il ne pouvait pas se laisser aller – pas encore, pas maintenant. Le brun se redressa, tentant de prendre la parole d’une voix sûre d’elle.

« Il y avait un serpent. J’ignore où il a disparu, mais je… Crois que c’est lui qui l’a… Rendu comme ça. »

Sa voix s’était éteinte dans un sombre murmure tandis qu’il baissait les yeux vers ses pieds, les poings serrés sur la lanière de son sac. Quelque chose le gênait dans tout ça, mais il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. C’était une sensation bizarre, un tiraillement qui lui disait, qui lui hurlait que quelque chose n’était pas normal, qu’il avait regardé le serpent et qu’il devait forcément y avoir une conséquence, quelle qu’elle était. Bae avait été transformée en statue ; quel allait être son châtiment ?


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